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Dictionnaire des idées et méthodes
P
. - En mathématiques,  désigne l'ensemble des nombres premiers (cet ensemble peut aussi être noté u parfois simplement p (où  est l'ensemble des nombres naturels). Les nombres premiers sont des nombres entiers positifs supérieurs à 1 qui n'ont aucun diviseur autre que 1 et eux-mêmes. En d'autres termes, un nombre premier est un nombre entier qui ne peut être divisé que par 1 et par lui-même sans laisser de reste. Les deux premiers nombres premiers sont 2 et 3. Ensuite, la liste des nombres premiers continue avec 5, 7, 11, 13, 17, 19, 23, et ainsi de suite. Il existe une infinité de nombres premiers. Ceux-ci jouent un rôle fondamental en mathématiques. Des théorèmes importants, tels que le théorème fondamental de l'arithmétique, selon lequel tout entier strictement positif peut être écrit comme un produit de nombres premiers d'une unique façon. 

Pacifisme (de Pacificus, de pax = paix ; facio = faire) : opinion de ceux qui visent à établir la paix universelle et à l'assurer au moyen d'un arbitrage international.

Padoue (école de). - Courant philosophique né à l'université de Padoue en Italie au XVIe siècle. Cette école est surtout connue pour son approche humaniste et pour sa contribution au développement de la philosophie morale et politique. S'y rattachent les noms de Pietro Pomponazzi, Andrea Alciato et Francesco Piccolomini, des penseurs qui ont cherché à concilier les idées de la tradition philosophique aristotélicienne avec les idéaux humanistes de la Renaissance.

Paix (Pacem) : a) état d'un pays qui n'a pas de troublé intérieur ; b) état d'un pays qui n'est pas en guerre avec un autre.

Paléographie. - Discipline qui étudie l'écriture manuscrite ancienne, en particulier les écritures utilisées avant l'invention de l'imprimerie.  La paléographie permet de dater et de localiser des manuscrits en fonction des caractéristiques spécifiques de l'écriture utilisée. Outre l'écriture elle-même, la paléographie peut également prendre en compte le support matériel des manuscrits (parchemin, papier ou autres matériaux), ainsi que les outils d'écriture utilisés (plumes, calames, pinceaux, etc.).

Paléontologie (Palaios = ancien, de palai = depuis longtemps; on, onta = êtres; logos = discours). - Science des animaux et des végétaux fossiles. 

Palingénésie  (Palingenesia = renaissance, de palin = de nouveau; genesis = origine, production). - Régénération ou renaissance des êtres. D'après les livres sacrés des Indiens, les mondes se forment, se détruisent, et se reforment; leur commencement et leur fin se succèdent sans interruption. La métempsycose est une palingénésie d'une espèce particulière. Les Stoïciens admettaient une palingénésie universelle. Les Celtes, aux dires des Romains, croyaient que l'univers devait périr par le feu, puis renaître de ses cendres. C'est sans doute une opinion de ce genre qui était allégoriquement figurée par la fable du phénix. La résurrection, qui est un dogme dans un grand nombre de religions, peut être appelée une palingénésie.

Au XVIIIe siècle, Ch. Bonnet, de Genève, a formulé un nouveau système palingénésique. Suivant lui, le germe d'une espèce, une fois créé, contient les germes de tous les individus qui forment le développement successif de l'espèce; notre globe a déjà subi des révolutions successives, à mesure que les espèces qui y sont placées ont eu elles-mêmes leur développement, qui consiste dans un plus grand nombre de sens et de facultés; l'homme, transporté plus tard dans un séjour mieux approprié à ses facultés nouvelles, laissera cette terre au singe et à l'éléphant arrivés à une autre période de leur développement, et les autres êtres s'élèveront à leur tour, par une suite de révolutions, dans la hiérarchie générale de la nature organisée.

Sous le nom de Palingénésie sociale, Ballanche a imaginé un système d'après lequel les mêmes formes sociales doivent se reproduire indéfiniment dans un ordre donné. (B.).

Pampsychisme (Pan = tout; psychè = âme) : système qui enseigne que tout dans l'univers est de nature psychique (Wundt, Paulsen, Lachelier, Dunan,
Éd. Le Roy).

Pancalisme (Pan = tout; kalos = beau) : système qui subordonne la logique et la morale au point de vue esthétique. J. M. Baldwin l'a exposé dans Genetic theory of reality..., New-York et Londres, 1915.

Panenthéisme (Pan = tout; en = dans; theos = Dieu) : doctrine, soutenue par Krause et Paul Janet, d'après laquelle Dieu, sans être tout, est dans tout, à la fois immanent et transcendant. On donne aussi parfois le nom de Panenthéisme à la doctrine de la vision en Dieu de Malebranche.

Panlogisme (Pan = tout; logos = discours, raison) : mot créé par J.-E. Erdmann pour caractériser la doctrine de Hegel, d'après laquelle tout le réel, étant intégralement intelligible, peut être construit par l'esprit d'après ses propres lois. - L. Couturat qualifie de Panlogisme la métaphysique de Leibniz.

Panthéisme (mot formé par J. Toland, de Pan = tout, theos = Dieu) : doctrine d'après laquelle Dieu et le monde ne font qu'un. - Formes diverses chez :
les Stoïciens, les Alexandrins, Spinoza, Fichte, Schelling, Hegel.

Dans le panthéisme, les êtres, sans cesser d'exister en Dieu, s'en distinguent par l'émanation suivie d'un retour à Dieu (panthéisme alexandrin); ou bien les êtres sont les modes particuliers des attributs divins de la pensée et de l'étendue et Dieu est leur principe immanent (panthéisme spinoziste) : il y a donc un panthéisme d'émanation et un panthéisme d'immanence.

On fait du panthéisme un athéisme (négation de Dieu) quand on l'entend dans ce sens que Dieu ne serait que l'universalité des êtres; en réalite, il est plutôt un acosmisme (négation du monde comme réel et substantiel) quand on le prend dans son vrai sens, à savoir que Dieu seul existe, est tout, et que les êtres particuliers n'en sont que les manifestations phénoménales et passagères.

L'idéalisme subjectif ou objectif de Fichte ou de Hegel sont, au fond, des formes nouvelles d'un panthéisme inspiré par Spinoza. Dieu n'est pas, mais il devient; c'est le panthéisme du devenir de Hegel.

Panthélisme (Pan = tout; thelein = vouloir) : doctrine de Schopenhauer, qui conçoit l'être comme une force et se représente la force à la ressemblance de la volonté humaine : aussi pour lui l'être est un vouloir être.

Parabole. - En géométrie, on nomme parabole une conique obtenue en coupant un cône de révolution par un plan-parallèle à l'un de ses plans tangents. la propriété caractéristique qui définit le plus simplement la parabole consiste en ce que cette courbe est le lieu géométrique des points également distants d'un point fixe et d'une droite fixe; ce point fixe est le foyer, et la droite fixe est la directrice. La courbe est symétrique par rapport à la perpendiculaire abaissée du foyer sur la directrice; elle a deux branches infinies et pas d'asymptotes. 

L'équation la plus simple de la parabole, rapportée à son axe et à la tangente au sommet, est y² = 2px; on appelle 2p le paramètre de la courbe; rapportée, en coordonnées polaires, à l'axe et au foyer, elle a pour équation : r = p / (1 - cos w). La parabole jouit d'innombrables propriétés géométriques. Lorsque, dans l'équation générale d'une conique, ax2 + 2bxy + cy2 + 2dn + 2ey + f =0, b² - ac = 0, la ligne est du genre parabole; c'est une parabole proprement dite, ou exceptionnellement un système de deux droites parallèles ou de deux droites confondues.

On rencontre la parabole dans un grand nombre d'applications. C'est ainsi par exemple qu'on assimile à des paraboles les orbites des comètes non périodiques, orbites qui affectent sans doute la forme d'ellipses très allongées, mais qui se déforment ensuite lorsque les astres ont disparu des limites de notre système solaire pour être soumises à de nouvelles forces attractives. (C.-A. Laisant.).

Parabolique (géométrie). - On appelle ainsi lés éléments qui se rapportent à la parabole ou qui ont avec cette courbe quelque chose en commun. C'est ainsi, par exemple, qu'on appelle branches paraboliques las branches infinies de courbes planes qui sont dépourvues d'asymptotes rectilignes.

Mouvement parabolique. - Lorsqu'un point matériel animé d'une vitesse initiale est soumis à l'action unique d'une force constante et constamment parallèle à elle-même, la trajectoire que décrit ce point est une parabole. C'est, par exemple, le cas d'un corps pesant dans le vide. Le mouvement parabolique des projectiles rentre dans ce cas; c'est une question d'une extrême importance en balistique; le mouvement parabolique, en effet, ne donne pas la solution complête du problème, puisque les projectiles se déplacent dans l'air, et non dans le vide; mais il fournit une approximation fort précieuse. C'est à cette théorie que se rattache la parabole de sûreté, qui limite la région hors de laquelle ne peut atteindre un projectile dont on connaît en grandeur la vitesse initiale, ta parabole de sûreté est l'enveloppe de toutes les trajectoires paraboliques particulières que décriraient des prejectiles lancés du même point, avec la même vitesse initiale, mais axes des inclinaisons différentes données à cette vitesse initiale. (C.-A. L.).
Paraboloïde (géométrie). - Parmi les quadriques (surfaces du deuxième ordre), on donne le nom de paraboloïdes à deux surfaces dont l'étude analytique présente de frappantes analogies, bien que leur apparence extérieure soit complètement différente. Ce sont le paraboloïde elliptique et le paraboloïde hyperbolique. Elles offrent, l'une et l'autre, deux plans de symétrie; et si on les rapporte à ces deux plans, l'origine étant au sommet, en coordonnées rectangulaires, l'équation de la surface est y²/p + z²/q = 2x pour le paraboloïde elliptique, et y²/p - z²/q = 2x pour le paraboloïde hyperbolique. 

Le paraboloïde elliptique est coupé suivant des paraboles par tous les plans passant par l'axe, ces paraboles ayant toutes leurs branches infinies dirigées dans un même sens. Des plans perpendiculaires à l'axe donnent comme sections des ellipses; si p = q, ces ellipses deviennent des cercles, et le paraboloïde de révolution peut être alors engendré par une parabole tournant auteur de son axe. Le plan perpendiculaire à l'axe, au sommet d'un paraboloïde elliptique, est tangent à la surface, laquelle est tout entière située d'un même coté de ce plan. 

Dans le paraboloïde hyperbolique, le plan perpendiculaire à l'axe, au sommet, est encore tangent à la surface, mais il coupe celle-ci suivant deux droites; et la surface s'étend à l'infini de part et d'autre de ce plan tangent au sommet. Oh peut y placer nue infinité de droites, ou génératrices rectilignes; et toutes ces droites sont parallèles à l'un ou l'autre de deux plans Les passant par l'axe et qu'on appelle les plans directeurs. 

Un paraboloïde hyperbolique peut être considéré comme engendré par une droite qui se déplace en s'appuyant sur deux droites fixes (D) (D') et restant p-rallèle à unplan fixe (P). Naturellement, les droites (D) (D') ne sont ni l'une ni l'autre parallèles au plan (P); et ce dernier est parallèle à l'un des plans directeurs. La forme d'une selle de cheval ou d'un col, en topograpphie, donne une idée assez exacte d'un paraboloïde hyperbolique dans le voisinage de son sommet. (C.-A. Laisant).

Paraconsistentisme, logiques paraconsistentes. - Le parconsistentisme est une approche en logique et en philosophie de la logique qui accepte la possibilité que des propositions contradictoires puissent coexister sans conduire à une explosion logique, où n'importe quelle proposition (y compris toutes les propositions) pourrait être dérivée comme vraie. Elle diffère en cela des logiques classiques en ce qui concerne la tolérance aux contradictions. Le paraconsistentisme cherche à développer des systèmes logiques dans lesquels des contradictions peuvent exister sans que l'ensemble du système devienne trivial ou incohérent.  Il existe plusieurs systèmes formels de logique paraconsistente, chacun avec ses propres règles et axiomes. La logique paraconsistente anotée, la logique paraconsistente à quatre valeurs, et la logique paraconsistente développée par Newton da Costa sont quelques exemples. L'idée fondamentale de ces logiques étant le développement d'approches logiques qui peuvent traiter les situations du monde réel où les informations disponibles sont souvent imprécises, incertaines, contradictoires ou sujette à des changements. 

Paradigme (Paradeigma = modèle, de paradeiknymi = mettre en regard, de para = contre; deiknymi = faire voir. Racine dik = montrer). Chez Platon, le monde intelligible est le modèle, le paradigme du monde sensible. Le terme a ensuite été utilisé en philosophie et dans d'autres domaines avec des acceptions différentes selon les contextes. 

De façon générale, un paradigme est un modèle, un schéma, un cadre ou un ensemble de croyances, de concepts, de pratiques ou de méthodologies partagés qui façonnent la manière dont nous percevons, comprenons et abordons un domaine particulier de la connaissance ou de l'expérience. Il définit les problèmes, les méthodes acceptables pour les résoudre, et les normes qui guident la recherche et la pratique dans ce domaine.  Il façonne aussi nos croyances et nos perceptions dans ce domaine.

En philosophie, un paradigme peut désigner une structure de pensée fondamentale ou un cadre conceptuel qui sous-tend une théorie ou une école de pensée. Par exemple, le paradigme cartésien est basé sur le dualisme qui sépare le corps et l'esprit.

Dans les sciences, le terme a été popularisé par Thomas Kuhn. Un paradigme scientifique représente le modèle théorique et méthodologique accepté par la communauté scientifique à un moment donné. Lorsqu'une avancée significative perturbe le paradigme existant, cela peut conduire à une révolution scientifique et à un changement de paradigme.

En linguistique, un paradigme est un ensemble de formes linguistiques (mots, morphèmes, phrases) qui partagent un certain trait grammatical (par exemple, conjugaison, déclinaison). Ces ensembles sont souvent étudiés dans le cadre de l'analyse morphologique et syntaxique.

Dans la sociologie, le terme est souvent utilisé pour décrire les schémas sociaux, les valeurs, les croyances et les pratiques qui caractérisent une société particulière à un moment donné.

Paradoxe (Paradoxos =contraire à l'opinion commune, de para = contre, à côté; doxa = opinion. Racine dok = paraître) : a) Opinion particulière contraire à l'opinion générale. Les paradoxes stoïciens sont des formules qui résument leurs opinions contraires à celles qui semblent adoptées par le consentement universel : la douleur n'est pas un mal, le sage seul est libre, toutes les fautes sont égales, etc. - b) proposion à la fois vraie et fausse.

Parallèle. - En mathématiques, deux droites sont dites parallèles quand, situées dans un même plan, elles ne se rencontrent pas quand on les suppose indéfiniment prolongées.

Deux plans sont parallèles quand ils ne se coupent pas, ou, si l'on veut, quand ils n'ont pas de points communs.

Deux courbes planes c et c' sont parallèles quand toute normale à l'une AB est aussi normale à l'autre. On démontre que, dans ce cas, la portion AB de normale limitée aux deux courbes est constante. Les cercles parallèles ont même contre et sont des figures semblables, mais, en général, deux courbes parallèles ne sont pas semblables.

Deux surfaces sont parallèles quand toute normale à l'une est normale à l'autre; la portion de normale commune limitée aux deux surfaces est constante.

On a dit quelquefois que des courbes tracées sur une surface étaient parallèles, quand elles étaient trajectoires orthogonales d'une famille de géodésiques.

On appelle parallèles d'une sphère, et plus généralement d'une surface de  révolution, les cercles dont les plans sont perpendiculaires à l'axe. (H. Laurent).

Parallélépipède. - Un parallélépipède est un polyèdre à six faces, lesquelles sont deux à deux parallèles; ces faces sont toutes des parallélogrammes; l'une quelconque d'entre elles peut être considérée comme base du parallélépipède. Celui-ci a huit sommets et douze arêtes. Son volume est mesuré par le produit de la base, par la hauteur correspondante (distance de la base à la face parallèle). Pendant de longues années, beaucoup d'auteurs ont employé la locution vicieuse « parallélipipède » ; c'est à peine si l'on commence à s'en débarrasser vers la fin du XIXe siècle.

Parallélisme (de Parallelos =  placé en regard, de para = à côté de; allèlôn = des uns et des autres) : correspondance suivie entre des choses ou des personnes. - Certains philosophes, comme Malebranche et Leibniz, expliquent par le parallélisme l'union de l'âme et du corps.

Parallélogramme. - Un parallélogramme est un quadrilatère dont les côtés opposés sont parallèles ; on démontre que ces côtés sont égaux. L'aire du parallélogramme est mesurée par le produit d'un côté par la hauteur correspondante (distance au côté parallèle opposé). En mécanique, la célèbre proposition du parallélogramme des forces consiste en ce que la résultante de deux forces appliquées au même point est la diagonale du parallélogramme construit sur les deux forces. 

Dans un enseignement rationnel, cette proposition ne devrait pas être considérée comme un théorème démontrable. Le dispositif si ingénieux et si connu sous le nom de parallélogramme de Watt a pour effet de transformer un mouvement circulaire alternatif en un mouvement qui est presque rectiligne. La solution rigoureuse de la transformation en un mouvement rectiligne a été donnée par le parallélogramme de Peaucellier, et par quelques autres systèmes articulés qui ont fait l'objet de nombreux travaux. Il est à remarquer que le parallélogramme particulier en usage dans l'appareil Peaucellier doit être un losange. (C.-A. L.).

Paralogisme '(paralogismos, de para = à côté; logismos = calcul, raisonnement, de logos = discours). - raisonnement faux fait sans intention de tromper, argument vicieux, conclusion mal tirée ou contraire aux règles. Le paralogisme, aussi bien que le sophisme, induit en erreur; mais ils différent l'un de l'autre par leur origine; le sophisme suppose la mauvaise foi chez celui qui l'emploie. C'est un artifice destiné à tromper; le paralogisme naît de la faiblesse naturelle de l'esprit. Celui qui fait un paralogisme trompe les autres; mais il le fait de bonne foi, car en même temps il se trompe lui-même. Les principaux paralogismes sont : l'erreur sur la cause, l'erreur de l'accident, le dénombrement imparfait, l'ignorance du sujet, la pétition de principe, le cercle vicieux. (H. D.).

Paralogisme transcendantal. - Kant appelle paralogisme transcendantal, ou encore paralogisme de la raison pure, le raisonnement qui consiste à passer indûment du concept transcendantal du sujet pensant, concept qui ne renferme aucune multiplicité, à l'unité absolue de ce même sujet pensant considéré en soi. En d'autres termes, de ce que dans toute pensée il y a le « Je » qui implique unité, on conclut facilement que le moi considéré en lui-même et non plus dans son signe logique est un et réel. C'est, dit Kant, le paralogisme non d'un homme, mais de là raison humaine, une illusion mentale.

Parcimonie (Parcimonia, de parcus = ménager, de parcere = épargner) : on nomme parfois loi de parcimonie : a) le principe de moindre action; b) cet axiome scolastique : Non sunt multiplicanda entia sine necessitate. « Il ne faut pas multiplier les êtres sans nécessité. »  (Le rasoir d'Occam).

Parénèse, parénétique (du grec parainesis = exhortation ou conseil). - Discours ou écrits dont le but principal est de donner des conseils, des avertissements ou des encouragements moraux. Le genre parénétique a été particulièrement goûté des Stoïciens. Leurs lettres et discours cherchent à conseiller les personnes sur la manière de vivre en accord avec la nature, de cultiver la sagesse, et d'atteindre l'eudaimonia ( = la vie florissante ou bienheureuse selon la philosophie stoïcienne), par la vertu, l'acceptation de ce qui ne peut être changé et la maîtrise de soi. Un exemple notable de parénèse stoïcienne est donné par les lettres de Sénèque adressées à Lucilius (Epistolae Morales ad Lucilium), sont remplies de conseils pratiques sur la manière de faire face aux difficultés de la vie.

Parenthèses (mise entre). - Action de mettre quelque chose de côté temporairement, de le mettre en attente ou de le considérer comme secondaire par rapport à quelque chose d'autre. - En linguistique, une mise entre parenthèses sert à encadrer une information supplémentaire ou une idée secondaire. C'est également un moyen d'ajouter des commentaires ou des éléments explicatifs tout en maintenant la structure grammaticale du texte. - Dans la philosophie phénoménologique de Husserl, l'expression mise entre parenthèses se réfère à une méthode fondamentale appelée l'épochè ( = suspension, en grec) qui consiste en une mise en retrait à l'égard de nos croyances préalables et de nos présupposés afin de se concentrer de manière purement descriptive sur les phénomènes tels qu'ils se présentent à la conscience.

Parfait (adjectif participe de Parfaire, de per-ficere, perfectum = achever, de per = tout à fait, facere = faire)-: ce qui est complet, achevé; ce dont l'excellence est absolue dans son genre.

Parfait (nombre) (arithmétique). - On appelle nombre parfait un nombre égal à la somme de ses diviseurs. Par exemple, 6 est un nombre parfait, parce que 6 = 1 + 2 + 3, et que 1 2, 3 sont les diviseurs de 6. La formule 2p - 1(2p - 1), due à Euclide, donne, des nombres parfaits lorsque le second facteur est un nombre premier. On n'obtient ainsi que des nombres parfaits pairs, et on démontre qu'il n'en peut exister aucun en dehors de cette formule.  (C.-A. L.).

Pari '(substantif verbal de parier, du latin pariare = égaler, de par = égal). - Convention d'un enjeu pour celui qui aura raison sur un point contesté (ex. : le Pari de Pascal).

Paris (écoles de). - On a donné le nom d'école de Paris à deux groupes de penseurs très différents et très éloignés dans le temps :

a) Il s'agit en premier lieu de philosophes, que Duhem a qualifié de Nominalistes ou d'Eclectiques, et qui ont professé à Paris au XIVe siècle, et qu'on a parfois aussi appelé l'école du Buridan. Outre Buridan lui-même, ce groupe comptait dans ses rangs : Nicolas de Oresme, Albert de Saxe (ou de Helmstadt) et Marsile de Inghen. 

b) Plus près de nous, on connaît du même nom, un mouvement philosophique qui s'est développé à Paris dans les années 1920 et 1930, et qui regroupait des philosophes d'origines diverses, mais partageant une même approche de la philosophie. Citons, parmi ses représentants : 

+ Emmanuel Levinas (1905-1995), considéré comme le fondateur de l'École de Paris. Son oeuvre met l'accent sur l'éthique, l'altérité et la responsabilité.

+ Maurice Merleau-Ponty (1908-1961), surtout connu pour son apport à la phénoménologie, une méthode philosophique qui vise à décrire les phénomènes tels qu'ils apparaissent à la conscience.

+ Jean-Paul Sartre (1905-1980), surtout connu pour sa théorie de l'existentialisme, qui met l'accent sur la liberté et la responsabilité de l'individu.

+ Simone de Beauvoir (1908-1986),  surtout connue pour son livre Le Deuxième Sexe, qui a contribué à la naissance du mouvement féministe.

+ Gabriel Marcel (1889-1973), surtout connu pour sa réflexion sur l'existence humaine et sur la question de la transcendance.

Parlementaire (de Parlement, de parler, du latin populaire paraulare, pour parabolare = parler, de parabola = parole) : a) Gouvernement parlementaire, voir Parlementarisme. - b) Sophismes parlementaires : Bentham appelle ainsi les sophismes qui sont propres aux orateurs parlementaires : Sophismes de dilation, de confusion, d'autorité, de danger public, etc.

Parlementarisme (de Parlement) : forme de Gouvernement,dans laquelle les intérêts généraux d'un pays sont discutés librement au sein d'assemblées représentatives qu'on nomme parlements.
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Parole '(du latin populaire Paraula, pour parabola = parole, parabolè = rapprochement, de para = auprès;  ballô = jeter) : expressionde la pensée par le langage articulé. - Les Scolastiques nomment parole intérieure, verbum interius, l'idée, parce qu'elle est la parole que l'esprit se dit à lui-même. - Pour Platon, la pensée est comme un « dialogue intérieur ». - Aujourd'hui, on appelle paroles intérieures les images verbales, dont la pensée s'accompagne presque toujours. Mais ces images ne provoquent pas de mouvements vocaux, quand la production de ces mouvements serait un effort ou du temps perdu.

Parte rei (A) - Locution scolastique pour dire que l'on considère une chose telle qu'elle est dans la réalité, a parte rei. - S'oppose à A parte mentis, qui indique le travail abstractif de l'intelligence qui considère dans une chose une qualité ou un aspect à part des autres.

Participation (Participatio, de participatum, supin de participare = faire participer, prendre part, de pars = partie et capere = prendre) : a) action de prendre part à quelque chose; b) fait de tenir de la nature de quelque chose; c) la participation (methexis), au sens platonicien, c'est le rapport des êtres sensibles aux idées.

Participationisme. - Doctrine théologique de l'Église orthodoxe qui enseigne que l'humain est appelé à participer à la nature divine par la grâce de Dieu. Selon cette doctrine, la divinité de Dieu peut être partagée avec les êtres humains, qui sont appelés à devenir divins eux-mêmes par leur participation à la vie de Dieu. Le participationisme est souvent associé à la théologie de l'énergie divine et à la distinction orthodoxe entre l'essence divine et les énergies divines. Cette doctrine a été développée par des théologiens orthodoxes tels que Grégoire Palamas au XIVe siècle et a été l'objet de débats théologiques au sein de l'Église orthodoxe.

Particulier (Particularis, de particula = parcelle, de pars = part) : ce qui s'applique à quelques-uns et non à tous. Le particulier s'oppose au général ou à l'universel et se distingue de l'individuel : Quelques hommes sont savants; voilà une proposition particulière.

Partie (substantif participe de l'ancien verbe Partir, au sens de partager) élément composant d'un tout. - S'oppose à Tout.

Partition (Partitio, partage, de partitum, supin de partiri = diviser) : a) division physique par opposition à division logique :  briser un morceau de marbre en plusieurs fragments, c'est faire une partition. - b) en mathématiques, une partition est la division d'un ensemble en sous-ensembles disjoints, tels que leur réunion égale l'ensemble de départ.

Passé. - Tout ce qui s'est produit avant le moment actuel. C'est une rétrospective des événements, expériences et actions qui ont déjà eu lieu. Les personnes se réfèrent au passé pour comprendre l'histoire, tirer des leçons et évaluer la progression du temps. La séparation entre passé, présent et futur est un cadre conceptuel qui aide à structurer notre perception du temps et à donner un sens à notre existence.

Passif. - Ce mot s'oppose à actif, comme passivité à activité nous sommes passifs quand nous subissons nos états de conscience, comme dans la sensation douloureuse; actifs quand nous les créons ou que nous contribuons à les créer, comme dans les déterminations libres.

Passif n'est cependant pas synonyme de fatal ni actif de libre nous pouvons subir librement un état tout passif, comme le Stoïcien qui accepte la douleur, et produire fatalement des phénomènes qui impliquent beaucoup d'activité d'âme, comme les passions.

Passion '(Passio, souffrance, perturbation physique ou morale, de passum =  supin de pati = souffrir, pâtir) . - Etymologiquement, passion s'oppose à action, comme passivité à activité. Aujourd'hui le mot passion s'emploie pour désigner toute inclination qui atteint un certain degré de véhémence.

Dans la philosophie d'Aristote, la catégorie de la passion concerne ce que subit un sujet, plutôt que ce qu'il accomplit activement. La sous-catégorie associée à la catégorie de la passion est subir; elle  se réfère au fait d'être affecté ou de subir une expérience particulière.

Dans la langue du XVIIe siècle, les philosophes appelaient passions ce que nous appelons aujourd'hui les sentiments. Descartes dit que l'admiration est la passion fondamentale; Bossuet, que c'est l'amour. Spinoza choisit le désir et sa classification des passions, qu'il explique toutes, dit-il, comme s'il s'agissait « de lignes et de plans », paraît être la plus simple et la plus profonde de toutes : le désir est la tendance primordiale qu'a tout être à persévérer dans l'être et à accroître son être; au désir s'ajoutent, comme passions primitives dont toutes les autres sont dérivées et composées, la joie qui est le passage d'une perfection moindre à une perfection plus grande, et la tristesse qui est le passage d'une perfection plus grande à une perfection moindre.

Remarquons d'ailleurs qu'avant le XXe siècle, on ne parlait pas de la sensibilité comme faculté : les passions rentraient donc dans la faculté de connaître en général et, pour Spinoza notamment, elles n'étaient pas autre chose que des idées inadéquates. Les moralistes employaient d'ailleurs le mot passion dans le sens qu'il a aujourd'hui.

Pathologie (de pathos = ce qu'on éprouve, de paschô = être affecté de. Racine path; et de logos = discours). - C'est la partie la plus importante de la médecine. Elle comprend toutes les connaissances qui se rattachent d'une manière directe aux maladies. Suivant qu'elle s'applique aux maladies internes ou aux maladies externes, on la divise en pathologie médicale ou interne et pathologie chirurgicale ou externe. On lui donne le nom de pathologie générale, lorsqu'elle prend pour base les données générales résultant de l'observation des maladies, qui les retrace à grands traits afin de les réunir par quelques liens communs. On appelle, au contraire, pathologie spéciale celle qui s'occupe d'une maladie prise isolément, qui en étudie les causes, les symptômes et en déduit le traitement à appliquer.

Patient (Patiens, de pati = souffrir) : a) sens métaphysique : celui qui subit l'action exercée par l'agent; n dit quelquefois intellect patient (passif) et intellect agent (actif); - b) sens moral: celui qui sait supporter, attendre.

Patristique (philosophie). - Pnesée philosophique développée par les Pères de l'Église au cours des premiers siècles du christianisme, qui a jeté les bases de la pensée chrétienne et a contribué à définir ses doctrines fondamentales. Les Pères de l'Église étaient souvent influencés par la philosophie grecque antique, en particulier par des penseurs comme Platon et Aristote. Ils cherchaient à utiliser la philosophie pour expliquer et défendre les doctrines chrétiennes contre les doctrines hérétiques de l'époque. Les Pères de l'Église se sont souvent engagés dans des discussions métaphysiques et ont développé une ontologie chrétienne. Ils ont réfléchi sur la nature de Dieu, la relation entre l'âme et le corps, et la nature du Christ. Leur objectif était d'articuler la foi chrétienne de manière rationnelle et cohérente. La philosophie patristique a également abordé des questions éthiques et morales, cherchant à guider les chrétiens dans leur vie quotidienne en harmonie avec les enseignements du christianisme. (Saint Augustin, Augustinisme).

Pattern. -  Terme anglais utilisé pour décrire des régularités, des structures ou des modèles récurrents qui peuvent être observés et analysés dans divers domaines.

Peine (Poena = prix du sang, poinè = expiation d'un meurtre, expiation en général, peine) :

 a) Ce qui est imposé à l'individu par la société comme sanction d'une contravention, d'un délit ou d'un crime.

b) Sentiment de tristesse causé par un déplaisir;

c) Effort qui coûte.

Pélagianisme ou Pélagisme. - Doctrine théologique qui tire son nom de Pélage. Le pélagianisme a été l'objet de controverses importantes dans l'histoire du christianisme, en particulier dans le contexte du débat sur la grâce et la nature humaine. Le pélagianisme conteste la notion de péché originel et soutient que la nature humaine est fondamentalement bonne. Selon cette perspective, chaque individu naît sans péché et a la capacité intrinsèque de choisir le bien (le pélagianisme insiste sur la notion de libre arbitre et  sur la responsabilité individuelle). Le pélagianisme a été condamné comme hérésie par plusieurs conciles de l'Église catholique au Ve siècle, notamment le concile de Carthage en 418 et le concile d'Éphèse en 431.

Penchant. - Inclination ou préférence naturelle pour quelque chose, tendance ou propension à agir d'une certaine manière.

Pensée  (substantif participe de Penser, de pensare, dérivé de pensum, supin de pendere = peser, examiner). -  a) Sens large : tous les phénomènes de l'esprit. b) Sens strict : les phénomènes cognitifs, spécialement ceux qui se rapportent aux opérations proprement intellectuelles.

La pensée est l'acte propre de l'esprit qui connaît, et, comme acte simple, ne se définit pas. On peut dire que c'est l'acte de concevoir, de former une idée, l'appréhension de l'objet par l'intelligence; mais ces définitions ne sont pas plus claires que la chose à définir.

Dans la langue de Descartes, le mot pensée s'applique à tous les faits internes, pensée proprement dite, sensation, passion, imagination, volition; il est donc à peu près synonyme de conscience et l'on comprend que Descartes fasse de la pensée l'essence de l'âme, qu'il définit une substance pensante.

Pensée magique. - Forme de pensée caractérisée par des croyances et des pratiques qui établissent des liens causaux entre des événements sans qu'il y ait de base logique ou scientifique évidente. Elle est souvent associée à des conceptions surnaturelles, mystiques ou irrationnelles. 

Pensée sauvage. -  Terme par lequel Claude Lévi-Strauss (La Pensée sauvage, 1962) désigne la manière dont les sociétés non occidentales, qu'il appelle sociétés sans écriture, structurent et organisent leur pensée. Elle repose sur le postulat  universaux culturels et de structures cognitives communes à toutes les sociétés humaines.

Pentagone (géometrie). - Le pentagone est un polygone de 5 côtés. Le pentagone régulier inscrit dans le cercle s'obtient en joignant de deux en deux les sommets du décagone régulier, et celui-ci se construit, comme l'on sait, en partageant le rayon en moyenne et extrême raison, la plus grande partie est le côté du décagone. On obtient le pentagone régulier étoilé en joignant de deux en deux les sommets du pentagone ordinaire. 

Per se ( = par soi-même, en soi, en latin). - Expression utilisée pour indiquer qu'une est considérée intrinsèquement, indépendamment d'autres considérations ou de circonstances externes.

Percept (mot formé par analogie avec concept, de perceptum, supin de percipere = saisir dans son ensemble, saisir par les sens de per = tout à fait, capere = prendre) : tandis que perception signe l'acte de percevoir, percept indique le résultat de la perception.

Perception (Perceptio, action de prendre, perception, de perceptum, supin de percipere = saisir dans son ensemble, de per = tout à fait; capere = prendre). -  a) ce que l'esprit perçoit (ex. :  les perceptions sensibles); b) action de saisir les données de la conscience ou des sens. - La perception, au sens strict, suppose la présence immédiate de l'objet perçu.

Percevoir, c'est connaître : Descartes ramène tous les phénomènes de la pensée à la perception, ou opération de l'intelligence, et à la volition, ou opéralion de la volonté.

On a étendu le sens du mot aux produits mêmes de cette opération : nos perceptions, dit-on, sont claires ou obscures. Puis la perception, comme opération ou faculté cognitive, s'est divisée en perception externe (les sens) et perception interne (la conscience).

On distingue deux sortes de perceptions : les perceptions premières ou naturelles (celles qui nous donnent directement nos cinq sens), et les perceptions acquises (celles qui ne sont pas proprement des perceptions, mais des inférences immédiates, des associations d'idées : les sensibles par accidents).

Ainsi la couleur rouge du fer nous fait songer à sa chaleur et nous croyons, pour ainsi dire, la percevoir. Nous sommes portés à croire que nous percevons directement la distance des objets, alors que nous ne l'apprécions que par des inférences assez compliquées.

La perception doit être distinguée de la sensation : sentir, c'est être affecté ou modifié d'une manière agréable, désagréable ou même indifférente; percevoir, c'est connaître l'objet qui produit la sensation.

Enfin, concevoir se dit particulièrement de l'acte de la raison on ne dira ni qu'elle sent ni qu'elle perçoit, mais qu'elle conçoit les principes.

Remarquons encore que la clarté de la perception est souvent en raison inverse de la vivacité de la sensation.

Dans la langue de Leibniz, perception signifie modification interne inconsciente de la monade; quand cette modification interne devient consciente, elle prend le nom d'aperception.

Perceptions obscures. - Certains philosophes ont
employé  cette expression de Leibniz pour désigner ce
que nous appelons plus souvent les faits inconscients. Pour Leibniz, les perceptions obscures ou « petites perceptions » n'étaient latentes ou inconscientes que relativement et par le fait de leur peu de vivacité ou de leur confusion avec d'autres.

L'obscurité des perceptions n'est que la subconscience ou faible conscience. Ces phénomènes, pour
ainsi dire, crépusculaires, constituent ce qu'on a quelquefois nommé le côté nocturne de l'esprit.

Perceptionnisme (de perception). -  Doctrine de la perception immédiate du monde extérieur, par opposition au conceptionnisme, qui indique une perception médiate. Cela concerne, toute perspective ou approche philosophique qui accorde une importance particulière à la perception en tant que processus central dans la construction de la connaissance et de la réalité. Cette approche considère la perception comme le fondement de la connaissance et de l'expérience. Le perceptionnisme peut être associé à l'idée que le monde extérieur existe indépendamment de notre esprit, mais que nous le connaissons grâce à nos perceptions. Dans le contexte de l'épistémologie, le perceptionnisme peut être associé aux empiristes (Locke, Berkeley, Hume), qui ont soutenu que la connaissance provient principalement de l'expérience sensorielle, de la perception des phénomènes du monde extérieur. Le perceptionnisme peut également être lié à l'idéalisme, en particulier à la philosophie de  Berkeley, qui  a avancé la théorie de l'idéalisme subjectif, affirmant que le monde matériel n'existe que dans la mesure où il est perçu. Selon lui, "être, c'est être perçu" (esse est percipi). La phénoménologie, quant à elle, se concentre sur l'expérience phénoménale, c'est-à-dire sur la manière dont les objets se manifestent dans la conscience, et peut aussi être qualifiée de perceptionnisme. En philosophie de l'esprit, certaines théories de la perception mettent l'accent sur la façon dont notre esprit traite les informations sensorielles pour former une représentation du monde. Par exemple, la théorie de la perception directe soutient que la perception nous donne un accès direct au monde extérieur sans nécessiter une interprétation cognitive significative.

Perdurable, Perdurabilité (de Per = tout à fait; durable, de durare = durcir, résister, durer, de durus = dur) : Kant range la perdurabilité au nombre des éléments qui constituent l'idée de substance. - Perdurable : ce qui est persistant. 

Perfection (Perfectio, de perfectum, supin de perficere = achever) : état de ce qui est achevé dans son genre, ce qui achève l'être et réalise entièrement sa nature-

« C'est un degré éminent de l'être. » (Leibniz).
La perfection absolue est la possession actuelle de toutes les perfections concevables. L'idée de perfection ou d'être parfait, disaient les cartésiens, est la marque ou le cachet de l'ouvrier sur son oeuvre, de Dieu dans nos esprits.

En morale, la perfection humaine est le développement harmonieux de toutes nos facultés. En métaphysique, perfection est presque toujours synonyme de réalité : tout ce qui est réel possède quelque perfection. Enfin les attributs de Dieu s'appellent aussi ses perfections.

On voit que perfection est souvent synonyme d'absolu et d'infini, mais que souvent aussi ce mot n'est employé que dans un sens relatif.

Performativité. - Capacité des énoncés linguistiques non seulement à décrire ou représenter des actions, mais aussi à accomplir ces actions, contribuant ainsi à la construction sociale de divers aspects de notre réalité. Ce concept issu de la philosophie du langage et de la linguistique, popularisé par John Langshaw Austin (1911-1960) et développé ultérieurement par Judith Butler (née en 1956). On doit à J. L. Austin l'idée des énoncés performatifs, expression servant à qualifier les énoncés qui réalisent une action en même temps qu'ils sont prononcés. Par exemple, dire "Je promets de faire quelque chose" est à la fois déclaratif (décrire une promesse) et performatif (accomplir la promesse par l'acte de promettre). Judith Butler, quant à elle, a utilisé le concept de performativité pour comprendre la construction sociale du genre. Le genre, explique-t-elle, n'est pas simplement une réalité prédéfinie ou biologiquement déterminée, mais plutôt une performance sociale et culturelle construite à travers des répétitions et des actes performatifs qui créent et maintiennent les normes de genre.

Périmètre. - En géométrie, on donne le nom de périmètre, tantôt à la ligne qui limite une figure plane fermée, tantôt à la longueur de cette ligne. Par exemple, on dit que le périmètre d'un polygone convexe est égal à la somme des longueurs de ses côtés.

Dans la recherche de la valeur du nombre  (Pi), rapport de la circonférence de cercle au diamètre, on indique souvent en géométrie élémentaire la méthode des isopérimètres et celle des périmètres

Cette dernière consiste, en partant d'un polygone régulier de n côtés, à calculer le périmètre d'un polygone de 2 n côtés inscrit dans le même cercle. On obtient ainsi des périmètres de polygone de 4n, 8n,... 2pn côtés, s'approchant de plus en plus de la longueur de la circonférence.

Il est juste d'ajouter que ces deux méthodes ont tout au plus un intérêt historique. (C.-A. Laisant).

Périodique (Periodikos, de peri-odos = chemin autour, action d'aller autour) : ce dont la succession est régulière, ce qui revient à des temps déterminés. En mathématiques, une fonction est périodique lorsque elle retrouve la même valeur chaque fois qu'on ajoute à sa variable une valeur fixe, appelée période.

Péripatétisme. - (peripatein = se promener). - Philosophie d'Aristote (Aristotélisme) ou du Lycée. Ce nom vient de ce qu'Aristote donnait ses leçons en se promenant avec ses disciples dans le Lycée, promenade d'Athènes située près d'un temple dédié à Apollon Lycien, c'est-à-dire destructeur de loups.

On ne saurait donner en quelques lignes une exposition du péripatétisme ou philosophie péripatéticienne, mais il est possible de la caractériser en quelques mots. Aristote est à la fois le disciple et l'adversaire de Platon-: comme adversaire, il s'attache à ruiner la théorie des Idées et s'efforce de démontrer qu'elles n'ont aucune existence réelle hors des choses et, que celui qui les admet pour expliquer le monde ressemble à un homme qui, ayant à compter des objets, commencerait par les doubler, afin de les compter plus aisément.

Comme disciple, il continue la dialectique ou science des idées, mais, bien entendu, sous une forme nouvelle, puisqu'il n'admet pas l'existence des idées en soi : elle devient la logique ou science des concepts et la métaphysique ou science des causes. En logique, il crée de toutes pièces la théorie du syllogisme.

Pour comprendre sa doctrine de la connaissance, il importe de la distinguer du pur empirisme : sans doute l'essence des êtres consiste non dans l'universel, mais dans l'individuel; sans doute c'est nous qui, du sensible, dégageons l'intelligible; mais il faut se souvenir aussi qu'il n'y a de science que du général et que les concepts ne sont pas de vains mots et de pures abstractions, puisque, sans avoir de réalité hors des objets, ils constituent pourtant tout ce qu'il y a d'intelligible ou même de réel dans les objets. 

En morale et en politique, Aristote peut nous recommander instamment la méthode expérimentale sans être le moins du monde un empirique.

Le péripatétisme remplit tout le Moyen âge, toute l'École, où Aristote était par excellence le philosophe : c'est dire qu'il remplit tout ce lexique et qu'il serait oiseux d'exposer à part la terminologie péripatéticienne. On consultera spécialement les articles  : Acte, Ame, Catégorie, Cause, Métaphysique, Syllogisme, etc.

Permanence. - La permanence du moi se distingue de l'identité personnelle : le moi est identique parce qu'il est le même à deux moments quelconques de son existence; il est permanent parce qu'entre deux moments quelconques il n'a jamais cessé d'être.

L'âme, substance pensante, disait Descartes, pense toujours. C'est la définition de sa permanence.

Stuart Mill appelle les corps des possibilités permanentes de sensations, parce qu'entre deux sensations ou deux perceptions qu'ils font naître en nous ils demeurent ou sont censés demeurer tels qu'ils étaient, bien que nous ne les percevions pas.

On nomme principe de la permanence de la force ou de la conservation de l'énergie celui qui porte que la quantité de force ou d'énergie est constante dans le monde et, malgré toutes ses transformations, n'augmente ni ne diminue en quantité.

Permutations. - En mathématiques, on appelle permutations de n éléments, le nombre de manières dont on peut ranger ces éléments, ou si l'on veut le nombre d'ensembles différents que l'on peut former, en les rangeant successivement dans des ordres différents. En appelant Pn le nombre de permutations de n objets, on prouve que l'on a : 

Pn  = 1. 2. 3... n.
C(m, n) = A(m,n)/ Pn = (m(m-1)...(m-n+1))/(1.2.3...n). 

Les nombres A(m,n), Pn ,C(m,n) sont assez difficiles à calculer, dès que m et n sont des nombres un peu considérables; on abrège singulièrement ce calcul au moyen d'une formule due à Gudemran.

Personnalisme. - Nom donné par le philosophe Charles Renouvier à la dernière forme de sa doctrine, puis utilisé pour désigner les doctrines de plusieurs philosophes centrés sur la dignité de la personne humaine (Gabriel Marcel, Jacques Maritain, Etienne Gilson, etc.). 

Personnalité (Personalitas, de persona = masque, personnage de théâtre, personne, altération populaire prosôpon = face, masque). - Ensemble de traits, de schémas de pensée, de comportements et d'émotions qui caractérisent de manière distinctive une personne, c'est-à-dire un individu conscient, raisonnable et libre. La personnalité est relativement stable au fil du temps et contribue à déterminer la façon dont une personne interagit avec le monde, réagit aux événements, et se comporte dans différentes situations. 

Personne. -. La personne n'est ni la chose ni l'individu : la chose est insensible et inconsciente; l'individu, par exemple l'animal, est doué de sensibilité et par conséquent, dans une certaine mesure, de conscience; la personne possède la sensibilité, la conscience et le pouvoir de s'emparer de ses facultés pour les diriger vers un but, initiative qui a pour principe la réflexion sur soi-même et qui devient la liberté morale.

Perspectivisme. - Position philosophique qui affirme que la connaissance et la vérité sont relativement dépendantes de la perspective individuelle ou culturelle à partir de laquelle elles sont appréhendées. Cette idée suggère qu'il n'y a pas de point de vue objectif ou absolu qui puisse saisir la réalité indépendamment de toute subjectivité. Nietzsche, par exemple, a défendu l'idée que chaque individu voit le monde à travers une volonté de puissance particulière, influencée par son contexte culturel, ses expériences personnelles et ses valeurs. Selon lui, la vérité n'est pas une entité absolue, mais plutôt une construction influencée par diverses perspectives.

Persuasion. - Art d'influencer les attitudes, les croyances, les opinions ou les comportements d'une personne ou d'un public. (Sophistes, rhétorique).

Pertinence (dans le contexte des sciences de l'information, on utilise aussi parfois l'anglicisme relevance qui un sens identique). - Qualité d'être approprié, significatif, ou adapté à une situation particulière ou un sujet particulier.  En logique, la pertinence se rapporte à la relation entre les prémisses et les conclusions d'un argument. Un argument est considéré comme pertinent lorsque les prémisses soutiennent logiquement la conclusion. En matière de recherche, la pertinence se rapporte à la relation entre les résultats d'une recherche et les besoins de l'utilisateur. Des résultats pertinents sont ceux qui correspondent le mieux à la requête de l'utilisateur.  Dans le contexte éducatif, la pertinence se réfère à la relation entre le contenu enseigné et les besoins, intérêts et compétences des élèves. Un enseignement pertinent est conçu pour être significatif et utile pour les apprenants. Dans la communication, la pertinence concerne la sélection d'informations ou de messages qui sont appropriés pour le public cible ou le contexte donné. Un message pertinent est celui qui répond aux besoins ou aux attentes de l'auditoire. Dans le domaine de la publicité, la pertinence se rapporte à la sélection d'annonces et de messages qui sont pertinents pour le public cible afin d'attirer leur attention de manière efficace.

Pessimisme (pessime = très mal). - Le pessimisme est opposé à l'optimisme et consiste à soutenir, soit que tout est mal et même le plus mal possible, soit que la somme des maux l'emporte sur celle des biens.

Schopenhauer établit son pessimisme sur l'analyse de la nature humaine : être c'est agir, agir c'est faire effort; l'effort est toujours pénible; donc toute vie est par sa nature malheureuse. Hartmann établit le bilan des biens et des maux et décide que ceux-ci l'emportent dans la balance.

L'art du premier consiste à identifier l'activité et l'effort : il y a une activité spontanée qui, loin d'être pénible, est toujours agréable, car le plaisir, selon Aristote, est le complément de l'acte. L'artifice du second consiste à donner a la douleur son caractère vraiment humain (par exemple la crainte de la mort et tout le cortège d'idées tristes et désolantes qu'elle amène ordinairement chez l'humain), et à ne laisser au contraire aux plaisirs que leur caractère animal, ce qui les abaisse et les fait paraître peu de chose : la pesée est donc faussée et le raisonnement sophistique.

Pétition de principe . -  Sophisme qui consiste à supposer prouvé ce qui est en question ou à définir un objet par le mot qui a besoin d'être défini. Par exemple-

« Pourquoi l'opium fait-il dormir? - Parce qu'il a une vertu dormitive. » 
Ou cet autre pris également dans Molière
« Je touche au but du premier coup, et ,je vous apprends que votre fille est muette. - Oui; mais je voudrais bien que vous puissiez me dire d'où cela vient. Il n'est rien de plus aisé ; cela vient de ce qu'elle a perdu la parole. - Fort bien; mais la cause, s'il vous plaît, qui fait qu'elle a perdu la parole? - Tous nos meilleurs auteurs vous diront que c'est l'empêchement de l'action de sa langue. » 
Le remède à ce sophisme est la définition claire et précise de tous les termes. (H.-D.).

Peur. - Emotion consécutive à la la prise de conscience d'une menace réelle ou imaginaire. Épicure considérait la peur comme l'un des principaux obstacles au bonheur. Platon (Phédon) liait la peur de la mort à la crainte de l'inconnu, la pratique de la sagesse permettant de vaincre cette peur. Spinoza soutenait que la connaissance des causes de la peur (et les autres émotions) pouvait nous aider la maîtrise et à augmenter notre puissance d'agir.

Phénoménalisme (de Phénoménal). - Doctrine affirmant que nous ne pouvons connaître que les phénomènes, sans nier l'existence des choses en soi qui sont inconnaissables (ex. : Kant, Comte, Spencer).

Phénomène (Phainomenon, de phainomai = briller, se montrer, paraître. Racine pha = briller. Cf. phôs = lumière) : Manifestation.

a) Ce qui apparaît à la conscience. Opposé à : 
1°) substance et à cause;

2°) être.

b) Pour Kant : tout ce qui est « objet d'expérience possible », c'est-à-dire tout ce qui apparaît dans le temps ou l'espace. - S'oppose à noumène.
Si l'on considère que le phénomène c'est ce qui apparaît par opposition à ce qui est, il y deux sortes de phénomènes : les phénomènes internes, qui se manifestent à la conscience, et les phénomènes externes, qui sont connus par les sens.

Depuis Kant, le phénomène s'oppose au noumène : ce dernier mot désigne l'existence en soi, existence qui ne pourrait en aucun cas se révéler qu'en se manifestant, c'est-à-dire en devenant phénoménale; d'où Kant conclut que toute connaissance du noumène ou de l'en soi est impossible.

Phénoménisme. - Théorie qui n'admet que des phénomènes qui nie la réalité objective de toute substance et de toute cause (ex. : le phénoménisme de Hume, Hamilton, Stuart Mill, Spencer, Bain, Lewes). Hume, qui réduit l'âme à une collection de sensations et le monde à un système d'apparences, est un phénoméniste. Son phénoménisme psychologique est, au fond, idéaliste. Voici comment Pillon caractérise le phénoménisme de l'école néo-critique : 

« Quelque chose manque chez Hume : l'idée de loi. Quelque chose est de trop chez Kant : l'idée de substance conservée sous le nom de noumène [...] Il fallait unir au phénoménisme de Hume l'apriorisme de Kant. Il fallait comprendre que la vraie substance, le vrai noumène, c'est la loi; et qu'il n'y en a pas d'autre intelligible. »
C'est l'oeuvre de Renouvier, qui s'est attaché en outre à rendre compatible ce phénoménisme avec les croyances morales.

Phénoménologie. - Ecole philosophique qui s'est développée au XXe siècle, principalement en Europe, et qui se caractérise par une méthode d'investigation de la conscience et de l'expérience subjective.

Philanthropie. - Amour de l'humanité et volonté de promouvoir le bien-être des autres. Les philanthropes (= personnes impliquées dans la philanthropie) cherchent à contribuer positivement à la société en soutenant des causes sociales, éducatives, environnementales, médicales, ou d'autres initiatives visant à améliorer la condition humaine.

Philosophème. - a) Figure de style philosophique. - b) Concept philosophique fondamental; - c)  Idée concise ou aphorisme philosophique. - Bachelard disait : philosophade.

Philosophia perennis ( =  philosophie perpétuelle ou philosophie éternelle). - Notion philosophique qui suggère l'existence d'une sagesse universelle, éternelle et intemporelle qui sous-tend toutes les traditions philosophiques et religieuses de l'humanité. Cette idée a été développée notamment par les philosophes médiévaux tels que Thomas d'Aquin, qui ont cherché à identifier les points communs entre les différentes traditions philosophiques et religieuses du monde. La philosophia perennis a également été développée par des philosophes modernes tels que Aldous Huxley, qui ont cherché à élucider les implications de cette idée pour la compréhension de la nature de la réalité et de l'existence humaine.

Philosophie (Philosophia, de philos = ami; sophia = habileté manuelle, science, sagesse, de sophos = habile, initié à la sagesse. Racine soph = avoir de la saveur. Sapere, sapiens).

a) sens strict : science des premiers principes et des premières causes; 

b) sens large : connaissance raisonnée du monde, des valeurs, du pouvoir de la pensée. 

La philosophie est, selon Aristote, la science des principes ou encore la recherche des causes ou des raisons des choses. C'est Pythagore, dit-on, qui s'appela le premier un ami de la sagesse ou de la science : auparavant le philosophe était le sage et la philosophie comprenait toutes les sciences.

La philosophie se distingue de la science, ou système de vérités portant sur un même objet et reliées ensemble par une méthode, par son caractère de généralité ou d'universalité bien indiqué par le mot principes.

Chaque science a d'ailleurs sa philosophie : par philosophie d'une science, ou entend l'étude de ce qu'il y a de plus général dans son objet.

Il faut reconnaître d'ailleurs que l'acception moderne du mot philosophie est un peu vague : la philosophie comprend la psychologie, la logique, la morale, l'esthétique, la métaphysique, c'est-à-dire des sciences concrètes et des sciences abstraites, des recherches expérimentales et des spéculations transcendantes.

Philosophie première désignait, pour Aristote (appelé au moyen âge le Philosophe) la métaphysique générale ou l'ontologie. Quand on dit que la philosophie était au Moyen âge la servante de la théologie, on entend par là que la raison était subordonnée à la révélation.

Auguste Comte et l'école positiviste ont soutennu que la philosophie ne peut être désormais que la synthèse des sciences ou l'unification du savoir humain.

Philosophes. - Nom donné en France au XVIIIe siècles aux penseurs et écrivains qui s'inscrivaient dans le mouvement des Lumières.

Phonétique (Phoinètikos = qui concerne le son ou la parole, de phôneô = émettre un son de voix, de phônè = son, voix, de phèmi = parler) : 

a) ce qui se rapporte au son, à la voix;

b) partie de la linguistique qui étudie les sons.

Phrase (Phrasis = élocution, discours, phrase, de  phrazô = faire comprendre) : proposition ou ensemble de propositions formant un sens complet.

Phylogenèse, Phylogénie (Phylon = tribu, phylum, de phyô = pousser; genesis = origine : genos= naissance) : indique l'évolution des espèces et le lien qui les rattache les unes aux autres. - S'oppose à Ontogenèse, Ontogénie.

Physicalisme. - 1) Point de vue selon lequel les sciences humaines devraient user de la même méthodologie que les sciences physiques et s'exprimer dans les mêmes termes. - 2)  Position philosophique qui affirme que tout ce qui existe, y compris les phénomènes mentaux et les entités abstraites, est fondamentalement basé sur des réalités physiques : ils peuvent être expliqués en termes de lois, de propriétés et d'entités de la physique fondamentale. Cela fait associer le physicalisme au monisme physique, selon lequel il n'y a qu'un seul type de substance fondamentale dans le monde, la substance physique. Le physicalisme propose des théories d'identité psychophysique, pour lesquelles chaque état mental est identique à un état physique spécifique (la douleur, par exemple, peut être identifiée avec une certaine activité neuronale. Certains courants du physicalisme extrême, appelés éliminativistes, affirment que les concepts et les phénomènes qui semblent appartenir à des domaines non physiques, comme les états mentaux, sont en réalité des illusions ou des erreurs et ne peuvent pas être réduits à des entités physiques. Les adversaires du physicalisme remettent en question son réductionnisme strict en expliquant que certaines propriétés émergentes ne peuvent pas être complètement réduites à des propriétés physiques élémentaires.

Physiocratique (Ecole) (Physis = production, nature; de phyô = pousser; kratos = force) . - Mouvement économique et philosophique qui a émergé au XVIIIe siècle en France ( Les physiocrates ont développé des idées économiques novatrices, mettant l'accent sur la primauté de l'agriculture (ex. : Quesnay, estimant  que le sol est l'unique producteur de la richesse, ne voulaient imposer que la propriété foncière). Sur le plan politique, les physiocrates étaient favorables à un libéralisme économique. Ils prônaient la suppression des entraves au commerce, soutenaient le laisser-faire et le laissez-passer et critiquaient les réglementations excessives qui, selon eux, entravaient la libre circulation des biens et services. Leurs idées ont exercé une influence importante sur certains penseurs de la Révolution française

Physiologie (physiologia, de physis = nature; logos discours). - Etude des propriétés de la matière vivante, ou si l'on préfère des organismes vivants. Elle se préoccupe de la manière dont fonctionnent ces organismes, par opposition à l'anatomie, qui en étudie seulement les différents organes constitutifs.

Physique (physis = nature). - Outre son sens de science de la matière inorganique ou d'étude des lois de la nature, ce mot s'emploie en philosophie, tantôt en corrélation avec le mot métaphysique (physiquement, métaphysiquement), tantôt en corrélation avec le mot morale (physiquement, moralement); c'est alors le contexte qui détermine exactement le sens.

Physiques (sciences). - Science de la nature : physique, chimie, astronomie, géologie, géographie physique, etc.

Physis (φύσις = nature, en grec ancien). - Ce concept associé à la recherche de l'essence fondamentale et des principes inhérents à la réalité naturelle a été entendu de diverses manières. Il était central dans la philosophie présocratique (Thalès, Anaximandre et Héraclite, en particulier). Pour ces philosophes, la physis était la réalité fondamentale, l'essence ou la substance qui constitue l'univers. Aristote a distingué la physis de la nomos. La première fait référence à la nature ou à l'essence intrinsèque des choses, tandis que la seconde concerne les conventions sociales et les lois humaines. 

Pi (nombre). - Le nombre π (pi) est une constante mathématique qui représente le rapport entre la circonférence d'un cercle et son diamètre. 
Sa valeur est approximativement égale à :

π = 3,14159265358979323846264338327950...

C'est un nombre irrationnel (il a une expansion décimale infinie et non périodique, ce qui en fait un nombre qui ne peut pas être exprimé de manière exacte en tant que fraction). Des milliards de décimales de π ont été calculées par ordinateur. Cependant, pour la plupart des applications pratiques, quelques décimales de π suffisent. Pi apparaît dans de nombreuses formules mathématiques, par exemple, pour calculer l'aire d'un cercle (A = πr²), la circonférence d'un cercle (C = 2πr), et dans les identités trigonométriques, entre autres.

Pitié (Pietatem = sentiment du devoir, tendresse; devenu peité, pitié). - Sentiment de compassion, de sympathie ou de douleur ressenti envers autrui, généralement en raison de sa détresse, de sa souffrance ou de ses malheurs. Elle implique souvent un désir d'aider ou de soulager la souffrance de l'autre. La perception et l'expression de la pitié peuvent varier selon les cultures et les normes sociales. Dans certaines cultures, la pitié peut être valorisée et considérée comme une vertu, tandis que dans d'autres, elle peut être vue comme une faiblesse. La pitié peut parfois soulever des dilemmes émotionnels, notamment lorsqu'elle est en conflit avec d'autres émotions ou obligations, comme la justice, l'équité ou la responsabilité.

Ecole de Pittsburgh. - Mouvement philosophique américain qui a émergé dans les années 1950 et 1960, principalement à l'Université de Pittsburgh (Pennsylvanie) et à l'Université d'État de l'Ohio. Le groupe, influencé par les travaux de Ludwig Wittgenstein, Wilfrid Sellars et Willard Van Orman Quine,  ainsi que par la philosophie phénoménologique et existentialiste, était composé de philosophes tels que Wilfrid Sellars, Richard Rorty, John McDowell, Robert Brandom, Allan Gibbard, et Paul Churchland, entre autres. Ceux-ci ont développé une approche pragmatique et linguistique de la philosophie, souignant l'importance de la signification linguistique dans l'analyse philosophique. Ils ont notamment proposé la théorie de l'identité de l'esprit et du cerveau et la théorie de la perception directe.

Plaisir  (infinitif, pris substantivement, du verbe ancien plaisir, de placere = plaire). - Sentiment et plus souvent sensation ou émotion agréable; Aristote le définit comme le complément de l'acte, parce qu'il résulte de l'activité, l'achève et la complète.

Morale du plaisir : morale qui pose le plaisir comme le seul mobile de nos actions (Hédonisme).

Plan (géométrie). - Le plan est la plus simple des surfaces; on le définit une surface telle que si l'on  joint deux de ses points par une droite, cette droite est entièrement contenue dans la surface. Cette définition suppose l'existence de la surface en question, ce qui ne paraît pas possible d'être démontré.

On appelle géométrie plane ou à deux dimensions, l'étude des figures que l'on peut concevoir dus un plan. On appelle plan gauche le paraboloïde hyperbolique. On appelle plan d'un objet (machine, bâtiment, etc.) la projection de cet objet sur un plan horizontal, c.-à-d. perpendiculaire à la direction du fil à plomb. ( H. L.).

Planétologie. - Branche de l'astronomie consacrée à l'étude des planètes.

Platonisme. -  Système de Platon. École de l'Académie. Le platonisme, quand on fait abstraction
des théories morales et sociales de son fondateur, théories qui sont des applications particulières de la dialectique platonicienne, peut se résumer dans la doctrine des Idées ou la théorie de la connaissance.

Le monde intelligible explique le monde sensible : l'idée est à la fois principe de connaissance, puisque nous ne connaissons rien que par elle et qu'en dehors d'elle il n'y a qu'opinion et non science véritable; et principe d'existence, puisque les êtres sensibles n'ont de réalité que par leur participation aux idées.

Les idées sont des réalités véritables que la dialectique range dans leur ordre hiérarchique (plaçant au sommet l'Idée du Bien qui les éclaire toutes), et non de simples conceptions générales de notre esprit ou des pensées de l'entendement divin. 

Plausible. - Terme qui sert à qualifier une idée, une théorie ou un argument qui semble crédible, raisonnable ou vraisemblable, mais qui ne repose pas nécessairement sur une preuve concluante. Une proposition est plausible dans la mesure où elle semble concorder avec nos expériences, nos croyances préexistantes ou nos intuitions. Le caractère plausible d'une affirmation peut varier en fonction du contexte, de la perspective philosophique et des normes épistémologiques en vigueur. Ce qui semble plausible pour une personne ou dans un cadre philosophique peut ne pas l'être pour une autre, en fonction de ses présuppositions, de ses convictions ou de ses critères de justification. Les termes plausible, probable et possible  expriment différents degrés de certitude ou de faisabilité en relation avec des événements, des propositions ou des scénarios. Une chose est possible si rien ne s'oppose à sa réalisation; elle est plausible si sa réalisation est raisonnable compte tenu des éléments dont on dispose et elle est probable si elle a une forte chance de se produire.

Ploutocratie (ploutokratia = domination des riches, de ploutos = richesse. Racine ple = être plein ; kratos = vigueur, domination. Racine : krat = être fort ) :état sociial dans lequel les gens les plus riches exercent d'une façon indirecte mais effective, le pouvoir politique.

Pluralisme (de Plural). - Le pluralisme ontologique affirme l'existence de multiples réalités ou substances fondamentales plutôt que d'une seule réalité ultime. - En philosophie, le pluralisme peut faire référence à l'idée que différentes perspectives, méthodes, doctrines ou systèmes de croyances peuvent être valables et coexister sans nécessairement s'exclure mutuellement. Par exemple, le pluralisme éthique soutient qu'il existe plusieurs bases morales légitimes. Le pluralisme est une doctrine adoptée ou un thème abordé par de nombreux penseurs. Citons, dans des perspectives variées : William James (1842-1910),  Isaiah Berlin (1909-1997) ,  John Rawls (1921-2002) :, Alasdair MacIntyre (né en 1929) ,  Charles Taylor (né en 1931),  John Hick (1922-2012) , Alain Badiou (né en 1937) ,  Martha Nussbaum (née en 1947). - S'oppose au Monisme et se distingue le plus souvent du Dualisme

Pluralité. - Terme qui se se réfère à la présence ou à l'existence de plusieurs éléments distincts ou différentes formes dans un ensemble. Cela peut concerner des objets, des idées, des cultures, des groupes sociaux, ou des points de vue. Reconnaître la pluralité implique reconnaître la diversité et l'hétérogénéité qui caractérisent notre monde.

Plus et Moins (mathématiques). - L'usage des expressions plus et moins et des signes + et - qui leur correspondent est si général en algèbre que nous n'imaginons pas comment on a pu jamais faire des mathématiques sans le secours de cette notation. Il est cependant incontestable que cette façon de représenter l'addition et la soustraction est relativement moderne. Cantor l'a établi dans ses remarquables Leçons sur l'histoire des mathématiques, où il rapporte les travaux de Le Paige et Zangemeister sur cette question d'histoire.  (L'origine des symboles de l'algèbre)

À ce sujet, et précisément à l'instigation de Cantor, une note fort intéressante a été publiée par G. Eneström dans l'Intermédiaire des mathématiciens (1894, p. 119). Il en résulte que l'usage des signes + et - n'est pas antérieur au XVe siècle (Les mathématiques à la Renaissance), tandis que celui des mots plus et moins remonte au moins à Léonard de Pise (commencement du XIIIe siècle). Il semble, et Eneström est de cet avis, que les signes + et - sont de simples abréviations des mots plus et moins ou peut-être des lettres p et m déformées. 

Le premier ouvrage où on les ait rencontrés, autant que nous le sachions, est la Behende und hübsche Rechnung de Widmann (1489). Estienne de La Roche, dans son Arismétique (Lyon, 1520, 1538) note plus et moins, respectivement, de la façon suivante : p, m. L'introduction des signes a été opérée d'abord en Allemagne, et elle paraît n'avoir été adoptée que plus tard par les Français et les Italiens, après les publications de Stifel. (C. A. L.).

Pneuma, mot grec qui veut dire souffle, et par extension esprit. Il désigne, dans la cosmologie des Gnostiques, le germe vital intellectuel dans le monde, provenant du Dieu suprême, éternel et bon, par opposition à la Psychè, germe vital physique, oeuvre du Démiurge, et à l'Hylè, qui est la matière, siège du mal. Selon les Gnostiques, les païens étaient sous la domination de l'Hylè, et les Juifs sous celle du Démiurge; les chrétiens seuls avaient le souffle divin, ils étaient pneumatiques...

La notion de pneuma a également été à la base d'une doctrine médicale de l'Antiquité (La médecine antique), celle de l'Ecole pneumatique.


Pneumatisme, Ecole pneumatique. - Doctrine médicale de l'Antiquité (La médecine antique). Contemporaine, de l'Ecole Méthodique, celle des Pneumatistes, attribuait la cause de la vie et, par suite, des maladies, à l'action du pneuma, ou esprit aérien, qui circulait dans les artères et qui modifiait les solides et les liquides. Ils se rattachaient par conséquent aux Dogmatiques, qui avaient la prétention de rechercher les causes occultes et la nature même des phénomènes vitaux. Le Pneumatisme reconnaissait pour fondateur Athénée de Cilicie. Galien reproche à cette secte de s'être complu dans de vaines subtilités; cependant Sprengel dit qu'elle a rendu de grands services à la pathotogie en découvrant plusieurs maladies nouvelles.

Pneumatologie, c.-à-d. science des esprits, nom donné :

1° à la partie de la métaphysique qui traite de l'âme humaine et de Dieu, et qui, à raison de ce double objet, se divise en psychologie et Théologie naturelle; on y traite aussi quelquefois des Anges et de l'âme des bêtes;

2° à la science des Esprits ou des Génies, êtres imaginaires qui, dans certaines religions, forment la liaison entre l'humain et la divinité.

Point (Punctum = piqûre, point, de punctum, supin de pungere = poindre, piquer). -  Selon les vieux manuels de géométrie, un point est ce qui sépare deux portions d'une même ligne, de la même façon qu'une ligne est ce qui sépare deux portions d'une même surface, et une surface ce qui sépare un corps de l'espace environnant. On n'a pas là une véritable définition de ce qu'est un point. Pas plus que lorsqu'on dit que le point est l'élément fondamental de l'espace.

Ces circonlocutions sont plutôt un aveu de l'impuissance dans laquelle nous nous trouvons de définir une chose dont nous avons une conception trop claire pour pouvoir être éclaircie par une définition. Peut-être pourrait-on dire sans, donc, définir à proprement parler le point, que c'est un espace à l'intérieur duquel on ne peut plus concevoir d'autre espace.

Polarité. - Présence de deux composantes opposées ou de pôles contrastées dans un concept, une idée ou une réalité. Cette notion sert à décrire des relations dialectiques ou des oppositions fondamentales.  Hegel pensait que les contradictions et les oppositions internes étaient des moteurs du développement historique et philosophique. La résolution des polarités menait à un niveau supérieur d'unité et de compréhension. Dans la philosophie taoïste, la polarité est souvent symbolisée par le concept de Yin et Yang. Ces deux forces opposées et complémentaires représentent le dualisme inhérent à l'existence et l'idée que l'harmonie résulte de l'équilibre entre ces polarités. Dans l'existentialisme, la notion de polarité apparaît dans les oppositions existentielles, tensions fondamentales qui contribuent à la condition humaine :  la liberté et la responsabilité, la vie et la mort, l'angoisse et l'authenticité. Dans la phénoménologie, la polarité s'exprime dans la relation entre le sujet et l'objet, le transcendantal et l'immanent, ou l'intentionnalité et la réceptivité. En éthique, la polarité réside dans le contraste du bien et du mal, de la vertu et du vice, etc. Au niveau ontologique, ont la rencontre dans les oppositions telles que l'être et le néant, l'un et le multiple, ou le fini et l'infini. La polarité politique correspond aux divergences idéologiques et aux oppositions telles que celle de la gauche et de la droite

Politesse (de l'italien politezza). - Ensemble d'égards qu'on doit avoir les uns pour les autres en société. 

Politique (Politicus, qui concerne les citoyens, de cité. Racine : ple = remplir, è[technè] politikè = la Politique).- Art et pratique des rapports entre gouvernants et gouvernés. - La philosophie politique et sociale contemporaine s'intéresse à des questions liées à la justice, aux droits humains, à la démocratie, au pouvoir, à l'égalité, à la mondialisation, au féminisme, à la diversité culturelle, aux mouvements sociaux et aux institutions politiques.

Polyèdre. - Solide fermé limité par des polygones plans.

Polygone. - Figure plane fermée dont les côtés sont des segments de droite.  Ces côtés se rencontrent tous en des points appelés sommets. Un polygone est défini par le nombre de côtés et les angles formés par ces côtés. Citons parmi les polygones : le triangle (polygone à trois côtés); le quadrilatère (polygone à quatre côtés); le pentagone (polygone à cinq côtés); l'hexagone (polygone à six côtés); l'heptagone (polygone à sept côtés); l'octogone (polygone à huit côtés); l'ennéagone (polygone à neuf côtés); le décagone (polygone à dix côtés). Les polygones peuvent être réguliers (tous les côtés et tous les angles sont égaux) ou irréguliers ( côtés et angles de longueurs et de mesures différentes).

Polynôme. - Expression mathématique constituée de termes combinés par des opérations d'addition et de multiplication. 

Porisme. - Ancien terme de mathématiques désignant une proposition ou une corollaire dérivé d'un théorème . Il s'agit souvent d'une proposition auxiliaire ou d'une généralisation d'un résultat mathématique. Historiquement, le terme porisme a été utilisé par certains mathématiciens, tels que Pappus d'Alexandrie, pour désigner un énoncé ou une proposition géométrique.

Polyvalente (logique) =  logique multivalente. - Domaine de la logique qui étend la logique binaire classique (qui utilise les valeurs de vérité vrai ou faux) pour inclure davantage de valeurs de vérité. Dans la logique polyvalente, les propositions peuvent être vraies, fausses, ou indéterminées. Certains systèmes de logique polyvalente incluent également des valeurs comme indéfini, probable, partiellement vrai etc. Les raisonnements dans la logique polyvalente peuvent donc prendre en compte une plus grande variété de nuances et de complexités que la logique binaire classique. Ces systèmes peuvent aisni être utilisés dans des domaines où l'incertitude ou la gradation de la vérité sont des considérations importantes.

Pons asinorum = Pont aux ânes. - Expression utilisée pour désigner un obstacle intellectuel ou une étape difficile dans l'apprentissage. L'expression a une origine géométrique, mais elle est également utilisée métaphoriquement dans un contexte plus large. - Le terme a d'abord été utilisé à la Renaissance, pour désigner la cinquième proposition du première livre des Éléments d'Euclide, qui concerne les triangles isocèles. La difficulté de démontrer cette proposition était souvent considérée comme un test intellectuel pour les étudiants en mathématiques, d'où le terme de pont aux ânes. Au fil du temps, l'expression a été utilisée de manière pour désigner tout concept, principe ou problème qui représente un défi intellectuel susceptible d'arrêter la progression dans un apprentissage quelconque.

Positif (Positivus = posé, établi, de positum = ponere = poser) . 

En philosophie :

a) Ce terme est Opposé :
1°) à Négatif : l'infini est positif en ce qu'il exprime. 

2°) à Naturel : loi positive. 

3°) à Métaphysique. sciences positives, que A. Comte oppose aux sciences métaphysiques.

b) Ce terme signifie encore : ce qui repose sur quelque chose d'assuré; ex. : un fait positif.
En mathématiques,  ce mot s'emploie constamment,  par opposition à négatif; en algèbre, par exemple, une expression précédée du signe + est dite positive, et négative quand elle est précédée du signe -. En géométrie, lorsqu'on examine des segments sur une droite indéfinie, il est indispensable de se donner sur cette droite le sens des directions positives, et tous les segments qui ont ce sens sont positifs. En trigonométrie et en géométrie analytique, les angles sont positifs ou négatifs, suivant le sens dans lequel ils sont décrits. Les aires planes sont aussi positives ou négatives, d'après le sens de circulation parcouru sur le périmètre des figures correspondantes. Il est même utile et, pour ainsi dire, indispensable d'affecter d'un signe les volumes; ainsi, le volume DABC d'un tétraèdre étant positif par convention, le volume du tétraèdre DACB sera négatif. La notion des éléments positifs ou négatifs s'impose de même en mécanique pour les vitesses, les travaux, les moments, etc., et l'on peut dire que depuis le nombre arithmétique jusqu'aux conceptions les plus compliquées, il y a là une notion mathématique qui s'impose impérativement dans la science des grandeurs abstraites ou concrètes. (C.-A. Laisant).

Position. - Lieu où est placé un objet. En mathématiques, la position d'un point est définie par ses coordonnées. - Dans la philosophie d'Aristote, la catégorie de la position concerne l'état d'être situé ou orienté d'une manière particulière. La position, selon lui, est une propriété inhérente aux substances individuelles. La sous-catégorie associée à la catégorie de la position est état d'être situé et se réfère à la position ou à l'orientation spécifique d'un objet dans l'espace. Par exemple, si nous disons "La chaise est à droite de la table", la position (état d'être situé) concerne la manière dont la chaise est orientée par rapport à la table.

Positivisme. - Philosophie d'Auguste Comte. D'après la philosophie positive, toute recherche des causes est stérile : la science doit se borner aux faits et aux lois.

La loi des trois états, la classification des sciences et la religion de l'humanité sont les théories essentielles de ce système.

La loi des trois états porte que le développement de l'humanité consiste à passer de l'explication mythologique (par des divinités supposées) des phénomènes de la nature à l'explication métaphysique (par des causes occultes ou entités abstraites), et enfin à l'explication positive (par les lois seulement).

La classification des sciences consiste à les ranger dans l'ordre où elles s'impliquent mutuellement, ordre qui est aussi l'ordre chronologique de leur développement historique: mathématiques, astronomie, physique, chimie, biologie, sociologie.

La religion de l'humanité est le culte des grands hommes, des morts illustres qui, par leur incorporation à l'humanité, constituent le Grand Être qui se développe sur la terre (Grand Fétiche), elle-même située dans l'espace (Grand Milieu).

Les positivistes s'attribuent la fondation de la sociologie comme science, proscrivent la métaphysique et professent une morale élevée, fondée sûr l'altruisme : vivre pour autrui.

Ils déclarent que la psychologie ne peut être qu'une physiologie cérébrale.

Positivisme logique = Néopositivisme = Empirisme logique. - Mouvement philosophique surtout actif dans les années 1920 et 1930, au sein du Cercle de Vienne, et qui s'est concentré sur l'analyse logique du langage et la vérification empirique des énoncés. 

Positivité (de Positif) : a) caractère de ce qui est positif; b) l'esprit positif. - Terme cher à Comte qui l'emploie dans ce double sens.

Possibilité (Possibilitas, de possibilis = ce qui se peut, de possum= potis sunt, posse = pote esse = pouvoir, de potis, pote = qui peut) : a) Caractère de ce qui est possible (ex. : possibilité de l'expérimentation). - b) La possibilité est l'une des catégories de Kant. Il appelle problématiques les jugements qui l'expriment. - Possibilité logique, physique.

Possible '(Possibilis, de posse = pouvoir) : ce qui ne répugne pas à l'existence, ce qui peut être, ce qui n'implique pas contradiction. - La possibilité logique est l'absence de contradiction : toute notion qui n'enveloppe aucune contradiction correspond à une existence possible. - La possibilité métaphysique, selon Leibniz, est une tendance à l'existence : Leibniz prétend que les mondes possibles concourent, pour ainsi dire, à l'existence dans l'entendement divin et tendent à se réaliser. Il appelle compossibles deux possibilités simultanées tous les possibles ne sont pas compossibles, car l'un peut exclure l'autre.  Rappelons encore que Leibniz apporte à la preuve ontologique une amélioration qui consiste à montrer que Dieu est possible parce que son essence n'enveloppe aucune contradiction, étant éminemment positive et toute affirmation. - Hegel, qui professe que tout ce qui est rationnel est réel, confond la possibilité avec la réalité.

Post hoc, ergo propter hoc. - Littéralement : après, donc parce que, paralogisme qui consiste à transformer un simple rapport de succession en un rapport de causalité sans que rien ne justifie cette transformation. On dira, par exemple, que l'apparition d'une comète est la cause de l'abondance et de la qualité du vin.

Postcolonialisme. - Perspective critique qui étudie et remet en question les narratifs dominants et les structures de pouvoir héritées du colonialisme et la manière dont ces structure continuent d'influencer les réalités contemporaines. - a)  Le concept de postcolonialisme peut être abordé comme un champ académique interdisciplinaire (littérature, sociologie, histoire, philosophie, études culturelles, etc.) qui cherche à identifier et comprendre les conséquences sociales, politiques, culturelles et économiques de la colonisation et de la décolonisation. Ce champ d'études concerne aussi l'analyse des formes contemporaines de domination et d'exploitation, souvent désignées comme néocolonialisme. Il s'intéresse à la manière dont les anciennes colonies peuvent continuer à être influencées et exploitées sur le plan économique et politique même après l'indépendance formelle. - b) La notion de postcolonialisme renvoit para ailleurs à une forme d'engagement politique en faveur de la justice sociale, de l'égalité et de la reconnaissance des droits des populations anciennement colonisées, et qui subissent toujours, à des degrés divers, les conséquences du colonialisme.

Post-humanisme (ou posthumanisme). - Courant de pensée qui remet en question les conceptions traditionnelles de ce qu'est l'humanité, son évolution future et les implications des avancées technologiques sur notre nature et notre destin en tant qu'êtres humains. Le posthumanisme réfléchit sur la fusion potentielle entre les humains et les machines (Transhumanisme).    . 
Post-identité. - A la fois thématique et perspective critique sur la façon dont nous concevons et interprétons les identités individuelles et collectives, en particulier dans le contexte de la diversité sociale, culturelle et technologique contemporaine. La post-identité remet en question les catégorisations traditionnelles liées à l'identité, en reconnaissant qu'elles sont souvent simplifiées et ne capturent pas la complexité de l'expérience humaine. Elle prend aussi en compte les intersections de divers facteurs d'identité (classe, genre, etc.) et reconnaît que ces intersections jouent un rôle crucial dans notre compréhension de l'identité. La post-identité souligne la fluidité des identités au fil du temps, en reconnaissant que les individus peuvent avoir des identités multiples et changeantes qui ne sont pas figées dans des catégories fixes. Cela conduit à contester les essentialismes liés aux identités, c'est-à-dire les idées selon lesquelles les membres d'un groupe partagent des caractéristiques fondamentales et immuables. Cela conduit aussi à reconnaître  l'autonomie individuelle et le droit pour chacun de définir son identité selon ses propres termes, plutôt que selon des normes sociales. 

Post-modernisme. - Le postmodernisme est un courant philosophique, artistique et culturel qui a émergé à partir des années 1950 et s'est intensifié dans les années 1970 et 1980. Dans l'architecture, le postmodernisme a adopté une approche éclectique en intégrant des éléments stylistiques variés, souvent avec une touche d'ironie et de pastiche. En littérature, il a souvent été associé à l'expérimentation, au mélange de styles et de genres, et à l'interrogation des notions de vérité et de récit. Considéré dans sa perspective philosophique, le post-modernisme rejette les idées modernistes de vérité objective, de rationalité universelle et de progrès linéaire, mettant en avant la relativité, le subjectivisme, la diversité et l'incertitude inhérentes à la réalité, l'importance du discours dans la construction de cette réalité. Avec Jean-François Lyotard, précurseur des grandes problématiques contemporaines, il remet en question les grands récits, les métanarrations ( = récits totalisants qui prétendent expliquer l'histoire humaine ou la réalité en général) du modernisme. Avec Jacques Derrida, le post-modernisme déconstruit les présupposés linguistiques, culturels et philosophiques profondément enracinés. Il examine les hiérarchies de sens et les oppositions binaires. Avec Jean Baudrillard, il étudie la nature de la réalité et questionne la distinction entre le réel et le simulacre, souvent en référence à la surabondance de médias et d'images dans la société contemporaine. Avec Jean-François Lyotard et  Richard Rorty, il soutient que la réalité est subjective et dépendante des perspectives individuelles et culturelles. Il met en avant la diversité des interprétations et des points de vue. Avec Michel Foucault, il adopte un regard critique envers les institutions et les structures sociales établies, remettant en question les normes et les hiérarchies préexistantes. Il encourage l'interdisciplinarité en mélangeant des idées et des concepts provenant de différents domaines intellectuels. 

Post-prédicaments : à la liste des dix premiers prédicaments ou catégories Aristote en a ajouté cinq autres : Opposition, Priorité, Simultanéité, Mouvement, Possession. Ce sont certains modes ou manières d'être qui ressortent de la comparaison qu'on fait des prédicaments entre eux.

Post-structuralisme. - Mouvement philosophique et théorique qui s'est construit en contre-point du structuralisme et  était étroitement lié au postmodernisme. Il a mis en avant la complexité, le dynamisme et la diversité des phénomènes sociaux, culturels et linguistiques. Les post-structuralistes  remettent en question l'idée que la signification est déterminée par des structures fixes et immuables. Ils soulignent que la signification est fluide, multiple et fragmentée, émergeant du contexte, des différences et des interrelations. 

Postulat (Postulatum = chose demandée, participe passé, pris substantivement, de postulare, fréquentatif de poscere = demander) : proposition qu'on prend pour principe de déduction en demandant qu'on l'admette sans démonstration quoiqu'elle ne soit pas d'une évidence absolue. C'est donc une une proposition qui n'est ni un axiome ni une hypothèse, mais se rattache directement aux axiomes et conserve toutefois un caractère hypothétique, au moins dans la forme, parce qu'elle est indémontrée ou indémontrable.

Kant a nommé postulats de la pensée empirique les lois de la possibilité, de la réalité et de la nécessité des choses, et postulats de la loi morale les affirmations de la liberté, de la vie future, de l'existence de Dieu considérées comme les conséquences de la loi morale.

Postulats d'Euclide. - Ensemble de cinq propositions fondamentales énoncées par Euclide dans ses Éléments et qui forment la base de la géométrie euclidienne classique : 

Postulat de la droite : on peut tracer une ligne droite de n'importe quel point à n'importe quel autre point.

Postulat de la limite : on peut prolonger une ligne droite indéfiniment en une ligne droite.

Postulat du cercle : tout cercle peut être décrit avec n'importe quel point comme centre et n'importe quelle distance comme rayon.

Postulat des angles droits :  tous les angles droits sont égaux entre eux.

Postulat des parallèles : par un point extérieur à une droite, on peut tracer une seule parallèle à cette droite.

Le cinquième postulat  a été particulièrement examiné au fil du temps. Au cours du XIXe siècle, Lobachevski, Bolyai et  Gauss ont montré que l'on pouvait construire des géométries qui ne recourent pas au cinquième postulat ne tient pas (géométries non euclidiennes).

Postulats de la raison pratique. - Affirmations qui, selon Kant  (Critique de la raison pratique, 1788), sont directement liées à la nature pratique de la raison et de la moralité. Kant postule ainsi : a) que la liberté existe en tant que réalité. La liberté, dans le contexte kantien, est la capacité de l'individu à agir conformément à la loi morale indépendamment de l'influence des facteurs externes. La liberté est une condition nécessaire pour que la moralité ait un sens; b) que l'immortalité de l'âme est une condition nécessaire pour atteindre la perfection morale. Dans cette vie, dit Kant, il est  difficile, voire impossible, pour un individu d'atteindre pleinement la conformité à la loi morale. Ainsi, l'existence de la moralité exige l'idée d'une existence future (l'immortalité) où l'individu pourrait continuer à progresser moralement; c) que l'existence de Dieu est nécessaire pour garantir l'harmonie entre le bien moral et le bonheur. Kant considère que la réalisation complète du bien moral est possible dans l'idée d'un monde où les individus vertueux sont également récompensés par le bonheur. L'existence de Dieu est donc postulée comme garante de cette harmonie.

Post-vérité. - Terme qui se réfère à des situations où les discours et les opinions sont souvent guidés par les émotions, les convictions et les croyances préexistantes des individus plutôt que par des faits objectifs  et les preuves empiriques. C'est une des calamités de notre temps. L'émergence de la post-vérité est souvent attribuée à des changements sociaux, technologiques et culturels, tels que la montée en puissance des médias sociaux, la polarisation politique et le déclin de la confiance dans les institutions traditionnelles. Elle est souvent associée à la diffusion rapide de fausses informations (fake news), amplifiée par les réseaux sociaux et d'autres plateformes en ligne. Ces informations erronées  et ses mensonges, qu'un relativisme exacerbé (ou le simple cynisme) fait qualifier de vérités alternatives, peuvent être intentionnellement fabriquées ou simplement incorrectes. La post-vérité est souvent alimentée par une méfiance envers les médias traditionnels, les experts, les institutions et les élites, qui sont perçus comme biaisés ou manipulés. Les discours de post-vérité peuvent contribuer à une polarisation accrue de la société, car différentes factions adhèrent à leurs propres interprétations des faits, basées sur leurs croyances et identités. Dans un contexte de post-vérité, il peut y avoir des tentatives délibérées pour manipuler l'opinion publique en utilisant des discours émotionnels, des mensonges ou des demi-vérités pour influencer les attitudes et les comportements. Cette forme de tromperie peut alors poser des défis à la démocratie en sapant la prise de décision informée et en compromettant la confiance du public dans les institutions démocratiques.  Les efforts pour faire face à la post-vérité impliquent de promouvoir la littératie médiatique, l'éducation critique et la recherche de sources fiables d'information.

Poursuite (courbes de). - L'étude des courbes de poursuite participe à la fois de la géométrie et de la cinématique. L'exemple type le plus simple peut-être, et qui peut le mieux indiquer la nature de la question, est celui de la courbe du chien, problème traité en 1814 par Dubois-Aymé, dans la Correspondance sur l'Ecole polytechnique. Il s'agit de la trajectoire suivie par un chien qui court après son maître en cherchant à le rejoindre, le maître marchant en ligne droite d'un mouvement uniforme. Plus généralement, si un mobile se déplace suivant une loi donnée quelconque, et si un autre mobile, dont la loi de vitesse est donnée, se déplace de telle sorte que cette vitesse soit constamment dirigée vers le premier, la trajectoire de ce second mobile est, une courbe de poursuite. Le mot semble avoir été introduit pour la première fois par Bouguer, en 1732, à propos du problème de la route que suit un navire en donnant la chasse à un autre. On comprend que ce genre de problèmes peut varier à l'infini, suivant les données particulières. Tantôt on peut trouver . l'équation de la trajectoire en termes finis, tantôt on n'a qu'une équation différentielle, l'intégration n'étant pas possible. Mais, il y a des propriétés générales ou particulières, qui ont, à plusieurs reprises, provoqué la curiosité d'assez nombreux mathématiciens. Nous pouvons parmi eux citer Terquem, Gosselin, et Cesaro, Lecornu, d'Ocagne, Welsch. Sans vouloir entrer ici dans aucun détail sur ces études, dont quelques-unes sont fort intéressantes, nous ferons simplement remarquer que les propriétés des courbes de poursuite peuvent être considérées à un point de vue purement géométrique (aires, arcs, courbure, par exemple), ou bien aussi en s'attachant plutôt au mouvement dont la courbe est simplement la trajectoire. Il va sans dire que le problème général des courbes de poursuite se pose pour l'espace au même titre que dans le plan; mais il prend alors, en général, un caractère de complication d'autant plus élevé.

Pouvoir. - a) Situation dans laquelle on se trouve quand on dispose des moyens pour exécuter une action. b) Structure politique qui se trouve dans cette situation. - Hobbes, dans Léviathan, a développé une théorie du pouvoir politique et a soutenu que le pouvoir souverain est nécessaire pour éviter l'état de nature, caractérisé par la guerre de tous contre tous (Contrat social). Selon Locke, le pouvoir politique est légitime lorsqu'il est basé sur le consentement des individus et lorsqu'il protège les droits naturels. Marx a abordé la question du pouvoir dans le contexte des relations de classe. Il a analysé comment le pouvoir économique, politique et social était structuré dans la société capitaliste et comment cela conduisait à l'oppression. Michel Foucault a étudié le pouvoir en tant que phénomène omniprésent dans la société. Il a introduit les concepts de biopolitique et de biopouvoir pour décrire comment le pouvoir opère à travers des institutions et des normes sociales. Derrida, enfin, a analysé la relation entre le pouvoir et le savoir et a introduit le concept de déconstruction pour remettre en question les structures de pouvoir implicites dans la pensée et le langage.

Pragmatisme (de Pragmatikos = qui concerne l'action, propre de l'action, de pragma = affaire, action de faire, de prassô = aller à travers, jusqu'au bout, achever. Racine par, d'où pra, grag = aller à travers). - Doctrine qui met l'accent sur l'importance de l'action, de l'expérience et des conséquences pratiques comme critères pour juger de la validité et de la vérité des idées.

Prakriti et Puruṣa. - Concepts du système philosophique indien du Sāṅkhya. Dans la perspective du Sāṅkhya, le monde phénoménal est le résultat de l'interaction entre le Puruṣa et le Prakriti. Le premier est le témoin éternel, tandis que le second est le principe dynamique et changeant. La libération spirituelle consiste en la réalisation de la séparation ultime entre le puruṣa et le prakriti, mettant ainsi fin au cycle de la naissance, de la mort et de la réincarnation.

Praxiologie. - Discipline qui étudie l'action humaine dans ses dimensions pratiques. Elle s'intéresse aux motivations, intentions, stratégies, processus de décision, et conséquences des actions, tant sur le plan  individuel que social. 

Praxis. - Mot grec (πρᾶξις = action) utilisé pour désigner l'acte de mettre en œuvre ou d'appliquer des idées, des théories, des valeurs ou des connaissances dans la pratique, en lien avec des actions concrètes, des expériences et des situations réelles.  En philosophie, la praxis représente l'action réfléchie et éthique, distinguée de la simple production de biens ou d'activités mécaniques. Elle intègre la réflexion, la transformation sociale et la participation active dans la réalisation de l'existence humaine. Dans la philosophie marxiste, la praxis est le processus d'activité humaine consciente et créative, particulièrement l'action révolutionnaire et la transformation sociale. Elle est considérée comme l'unité de la théorie et de l'action, où les idées et la pratique sont interconnectées.

Précarité. - Etat de ce dont la durabilité n'est pas assurée. Cette notion a fait son entrée en philosophie avec La précarité sociale (1926), un ouvrage de Henri Léon Dupréel (1867-1949). Dupréel aborde la précarité en tant que phénomène lié aux conditions économiques, aux inégalités et aux tensions sociales. Les individus précaires sont souvent vulnérables face aux fluctuations économiques et aux incertitudes liées à la stabilité de l'emploi. Ils sont souvent ceux qui ont un accès limité aux ressources économiques, à l'éducation et à d'autres avantages sociaux. Dupréel insiste sur l'instabilité inhérente à la précarité. Les personnes dans des situations précaires font face à des conditions de vie incertaines et sont souvent confrontées à des difficultés imprévues. Parmi les noms de penseurs associés à l'étude de la précarite, on mentionnera Judith Butler, Giorgio Agamben, Zygmunt Bauman, Hannah Arendt, Jacques Derrida; Emmanuel Levinas;, ou encore Martha Nussbaum.

Précis (Praecisus participe passé de praccidere = couper par devant, raccourcir, abréger, de prae = devant; caedere = couper) : ce qui est circonscrit de façon à ne laisser aucune indécision dans la pensée.  - S'oppose à imprécis, à vague.

Précisif (du latin scolastique Praecisivus, de praecisum, supin de praecidere = couper par devant) : abstraction précisive : c'est un terme employé par les Scolastiques pour indiquer l'opération par laquelle l'esprit considère une chose sans une autre qui lui est unie, mais n'affirme ni ne nie l'existence de cette autre chose; par exemple, si je considère une feuille de papier sans m'occuper de sa blancheur. - S'oppose à Abstraction négative, par laquelle non seulement, on conçoit une chose sans une autre, mais l'on nie l'existence de l'une dans l'autre; par exemple, si je dis : cette feuille de papier n'est pas blanche.

Précision (Praecisio = action de retrancher, de praecisum, supin de praecidere = couper par devant). - Le mot précision indique une approximation aussi rigoureuse que possible de la vérité (ex. : préciser les droits), tandis que le mot exactitude implique l'idée d'une connaissance absolument rigoureuse (ex. : l'exactitude des mathématiques). - Précision, dans le sens : action de retrancher, de circonscrire par la pensée (Précisif). 

Prédétermination (de Prédéterminer, de prae = devant; de-terminare = délimiter, de de = au sujet de; terminare = limiter, terminus, limite) : Prédétermination ou prémotion physique des Thomistes : « Action divine, qui fait passer notre volonté de la puissance de vouloir à l'acte de vouloir, et de vouloir ce que Dieu veut qu'elle veuille. » (Zigliara, Summa philosophica, 1919). - Une telle prédétermination est incompatible avec la liberté humaine et, par conséquent, ne peut servir à expliquer la connaissance des futurs conditionnels. 

Prédicable (Praedicabilis, de prae-dicare, déclarer, de prae = devant, dicare = annoncer, dédier, de dicere = dire) : les prédicables sont les différentes manières dont, les prédicats sont attribués au sujet. Il y a cinq prédicables ou universaux.

Prédicament (Praedicamentum, énonciation, de prae-dicare, déclarer). - Le mot prédicament traduisait, dans le vocabulaire des logiciens du Moyen âge, le mot catégorie pris au sens où l'entendait Aristote. Il désigne donc, comme le dit Stuart Mill, les classes les plus étendues dans lesquelles les choses peuvent être distribuées, et qui constituent ainsi autant de prédicats supérieurs dont l'un ou l'autre peut être affirmé avec vérité de toute chose quelconque concevable, les summa genera, les attributa somma

On sait qu'Aristote en admettait dix : substance, quantité, qualité, relation, action, passion, temps, lieu, situation et, possession. Mais il semble que la définition du prédicament conviendrait aussi aux cinq universaux de Porphyre, que ce commentateur d'Aristote considérait à bon droit comme antérieurs aux catégories elles-mêmes genre, espèce, différence, propre et accident, si ce n'est que ces universaux sont plutôt des prédicaments logiques, tandis que les catégories pourraient être envisagées comme des prédicaments métaphysiques. (E. Boirac).

Prédicat (Praedicatum, énoncé, participe passé de prae-dicare, déclarer) ce qui est affirmé ou nié d'un sujet. - C'est l'attribut. Tout prédicat désigne :

1° ou l'essence tout entière du sujet (animal doué de raison);

2° ou une partie seulement de l'essence [le genre (animal), la différence (raisonnable)] ;

3° ou une qualité qui s'ajoute à l'essence [le propre (doué de langage), l'accident (né à Shanghaï)].

Prédictibilité. - Possibilité de faire des prédictions sur des événements futurs en se basant sur des connaissances actuelles. Dans le contexte scientifique, la prédictibilité dépend de la capacité d'une théorie ou d'un modèle à anticiper des résultats empiriques futurs. La prédictibilité peut être limitée par de nombreux facteurs, par la connaissance incomplète du système étudié, par exemple, ou pour des raisons inhérentes à sa dynamique même. Si l'on admet un déterminisme rigoureux, où chaque événement est inévitablement causé par des événements antérieurs, la prédictibilité semble théoriquement possible dans la mesure où les conditions initiales sont parfaitement connues, pourtant, du fait de l'apparition de phénomènes non linéaires (c'est-à-dire ou l'effet n'est pas proportionnel à la cause), il peut arriver que l'évolution d'un système entièrement déterministe puisse ne pas être prédictible (Théorie du chaos). A l'échelle étudiée pas la physique quantique, le caractère probabiliste inhérent des phénomènes limite lui aussi  la prédictibilité (Principe d'indétermination de Heisenberg).

Prédiction. - Annonce de faits devant être ou se produire dans le futur. Les philosophes ont débattu de la possibilité de prédire les actions humaines dans un monde où tout serait déterminé par des causes antérieures. Comment la prédiction complète des actions humaines serait-elle incompatible avec le libre arbitre? Dans les sciences, la prédiction est liée  à la connaissance, au déterminisme et la nature du temps, ou encore à des questions telle que celle de savoir si l'induction, c'est-à-dire le raisonnement à partir d'observations passées pour prédire le futur, fournit une base accptable pour la prédiction. D'autres questions concernent les types de connaissances nécessaires pour faire des prédictions, et dans quelle mesure nos prédictions sont fiables.

Préhistoire. - Discipline qui étudie les périodes de l'histoire humaine avant l'invention de l'écriture, en se basant principalement sur des sources archéologiques, anthropologiques et paléontologiques, afin de comprendre l'évolution des cultures humaines, le développement technologique, les modes de vie, les migrations et d'autres aspects de la vie penant ces périodes.

Préjugé (substantif participe de Préjuger;  prae = devant; juger) : 

a) Opinion préconçue, adoptée sans examen. 

b) Ce qui peut inspirer un jugement. 

c) Jugement admis sans preuve, qu'il soit d'ailleurs vrai ou faux.

Un préjugé, dans l'acception philosophique du mot, n'est donc pas nécessairement une erreur. On a quelquefois appelé préjugés légitimes les jugements que nous portons naturellement et presque nécessairement, bien que nous ne puissions pas les démontrer : c'est ainsi que nous affirmions l'existence du monde extérieur.

Présumer, dit Leibniz, n'est pas prendre avant la preuve, ce qui n'est point permis; c'est prendre par avance, mais avec fondement, en attendant une preuve contraire. Le préjugé, dans ce sens, est donc un jugement présomptif et dans certains cas légitime.

Prélogique. - En psychologie cognitive, qualificatif de schémas de pensée ou des processus cognitifs qui émergent avant le développement de la logique chez les individus, en particulier chez les enfants. - En anthropologie, la notion de pensée prélogique est associée à Lucien Lévy-Bruhl (1857-1939), qui a élaboré une théorie de la mentalité prélogique dans le contexte de ses études sur les sociétés non occidentales. Selon lui, les sociétés dites primitives fonctionnent avec une forme de pensée qualifiée de prélogique en raison de ses caractéristiques distinctes par rapport à la pensée logique occidentale. Lévy-Bruhl a ainsi introduit le concept de participation mystique pour décrire la manière dont les membres de certaines sociétés non occidentales perçoivent et interagissent avec le monde. Il soutenait que ces sociétés ne faisaient pas la distinction stricte entre le sujet et l'objet, le naturel et le surnaturel, d'une manière similaire à la pensée logique (ou qu'il considérait telle) occidentale. La loi de participation, expliquait-il, caractérise la pensée prélogique. Elle signifie une fusion entre le moi et le monde extérieur, avec une interconnexion entre les individus, les objets et les phénomènes naturels. Cela contraste avec la pensée logique qui opère selon la loi de non-contradiction.  Lévy-Bruhl ne considérait pas que cette mentalité prélogique ait été liée à un stade de développement intellectuel inférieur. Il la voyait plutôt comme une manière différente de concevoir la réalité. Les sociétés prélogiques opéraient simplement selon des principes cognitifs différents. La théorie de Lévy-Bruhl a été critiquée pour sa tendance à généraliser et à essentialiser les sociétés non occidentales. De plus, le concept de "pensée prélogique" a été largement remis en question dans le domaine de l'anthropologie et de la philosophie. Les anthropologues ultérieurs ont rejeté l'idée d'une distinction binaire entre pensée prélogique et pensée logique.

Premier (Primarium = du premier rang, dérivé de primus. Primus est un superlatif de pro = devant, qui signifie : celui qui est le plus en avant. Il est pour pris-mus, qui dérive de pri, contraction de prius, comparatif de pro) :

a) ce qui précède quelqu'un ou quelque chose par rapport au temps, à l'espace, à l'ordre, à l'importance. - Qualités premières de la matière.

b) en mathématiques, un nombre premier est un nombre entier naturel qui n'est divisible que par 1 et par lui-même.

Premier moteur. - Pour Aristote, le premier moteur est un concept lié à sa compréhension du mouvement et de la causalité dans le monde. C'est le principe du mouvement sans être lui-même en mouvement.  Contrairement aux objets en mouvement dans le monde sensible, le premier moteur n'est pas soumis au changement ou au devenir. Il est immuable et éternel, et, bien que lui-même soit immobile, il est la cause du mouvement dans le reste de l'univers, la source du changement et de la finalité. Aristote attribue une forme d'intelligence au premier moteur. Il est conscient de lui-même et de l'univers, agissant comme une force téléologique orientant tout vers un but ou une fin. Le premier moteur représente ainsi une réalité immatérielle et transcendante. Thomas d'Aquin et d'autres penseurs médiévaux ont intégré la notion d'un premier moteur immobile dans leur pensée théologique, y voyant une expression de la divinité.

Prémisse (Praemissa [sous-entendu propositio], de prae =devant; missus = envoyé, mis, participe passé de mittere = missum, envoyer) :  propositions que l'on met en avant dans un raisonnement pour en tirer une conséquence ou conclusion. On emploie ce mot pour toute espèce de principes, mais plus spécialement, et dans un sens rigoureusement technique, pour les principes du raisonnement déductif. Il désigne alors la majeure et la mineure des syllogismes, c.-à-d. les propositions dans lesquelles on compare successivement le grand terme, ou attribut de la conclusion, et le petit terme, sujet de la conclusion, au moyen terme, pour en opérer indirectement le rapprochement. (B-E.).

Prescriptivisme. - Approche qui énonce des normes ou des prescriptions sur la manière dont les choses devraient être. (Elle s'oppose en cela au descriptivisme, qui cherche à décrire objectivement comment les choses sont, sans émettre de jugements normatifs). - En linguistique, le prescriptivisme se réfère à une approche qui établit des règles normatives ou des prescriptions pour l'usage de la langue. Cela implique souvent la recommandation de certaines formes linguistiques comme étant correctes et l'éviction d'autres formes considérées comme incorrectes ou non standards. Les guides de style, les manuels de grammaire prescriptifs et les règles édictées pour l'usage correct de la langue sont des exemples de prescriptivisme linguistique. -  En éthique, le prescriptivisme est une approche qui préconise des règles ou des devoirs moraux universels. Par exemple, dans l'éthique kantienne, la notion de devoirs catégoriques implique un prescriptivisme moral, car ces devoirs doivent être suivis indépendamment des circonstances particulières. Le prescriptivisme éthique se concentre souvent sur la formulation de principes moraux généraux et inconditionnels.

Présence. - Fait pour une personne ou une chose de se trouver en un lieu déterminé. Ce lieu pouvent s'entendre en un sens concret ou abstrait.Pour l'ontologie les question sont de savoir comment les objets ou les entités sont-ils présents dans le monde? Comment définir la présence par opposition à l'absence? Pour la phénoménologie, la présence est la manière dont les objets, les personnes ou les idées se manifestent à la conscience. Heidegger s'est penché sur la manière dont l'existence humaine est caractérisée par la présence au monde et aux autres. Certains philosophes se sont intéressés à l'éthique à la manière dont la présence attentive, empathique et authentique peut jouer un rôle dans les relations humaines et morales. L'idée est souvent liée à la responsabilité éthique envers autrui.

Présent. - Catégorie temporelle située entre le passé et le futur. Le présent est le moment actuel, l'instant que nous vivons à chaque moment. C'est le point dans le temps où les événements se déroulent. Le présent est souvent considéré comme un point éphémère entre le passé et le futur, et il est généralement associé à la réalité immédiate. Certains philosophes s'interrogent sur la nature de l'instant présent. Comment le présent s'inscrit-il dans la continuité temporelle? Comment pouvons-nous comprendre la durée du présent par rapport à d'autres notions temporelles?

Présentation (de Présenter) : certains psychologues emploient :

a) Représentation pour exprimer tout état de conscience dans lequel un objet, qui a été déjà présenté à l'esprit, est rappelé avec ou sans reconnaissance. 

b) Présentation pour désigner tout état de conscience, dans lequel un objet est présent à l'esprit. 

Présentationnisme (de Présentation). - Nom donné par Hamilton à la théorie de la perception immédiate du monde extérieur.

Présentéisme. - Perspective philosophique selon laquelle seul le présent est réel. Seuls les événements et les objets qui existent actuellement dans le présent ont une réalité ontologique. Selon le présentéisme, le passé n'a plus d'existence réelle, et le futur n'a pas encore acquis d'existence. Le présent est considéré comme le seul moment réel, et le temps est vu comme une séquence de moments successifs, avec le présent comme seule réalité. S'oppose à éternalisme.

Présocratiques. - Groupe disparate de penseurs et de philosophes grecs qui ont précédé Socrate et ont  vécu aux alentours du VIe et du Ve siècle av. JC. Leurs réflexions marquent les débuts de la philosophie occidentale. Ils étaient tournés vers l'élucidation des principes fondamentaux de la réalité et de la connaissance.

Preuve. - Ce qui établit la vérité d'une d'une chose, d'une proposition. La preuve  peut être a priori, expérimentale ou morale. Chaque genre de preuve correspond particulièrement à une catégorie de sciences. 

Primitive, fonction primitive (mathématiquescalcul intégral). - Nom barbare donné aux intégrales, par les professeurs des lycées français, à une époque où ils ne voulaient pas enseigner la notation différentielle à leurs élèves. La primitive d'une fonction est la fonction dont elle est la dérivée.

Primordial (primus = premier; ordia = comnmencements). - Ce qui est le premier, à l'origine; ce qui sert d'origine à autre chose : les principes premiers sont les connaissances premières ou primordiales de notre esprit, celles qui servent d'origine et de fondement à tout notre savoir.

Principe (Principium = origine, commencement, de princeps, principis, de primus, premier; capere = prendre) : le principe est ce dont une chose tire son origine, de quelque façon que ce soit. Le principe est plus général que la cause. Le mot principe s'applique de préférence aux sciences rationnelles; le mot cause, aux sciences expérimentales : on va des principes aux conséquences, des causes aux effets.

Le principe d'une chose est ce dont elle procède dans l'ordre de la connaissance ou dans celui de l'existence.

Les principes premiers sont les données primitives de la raison principe d'identité, de contradiction, de raison suffisante, de causalité, de finalité, etc. 

Priorité (du latin scolastique Prioritas, de prior = celui qui est le plus en avant des deux, comparatif de pro = devant) : ce mot désigne l'antériorité soit dans l'ordre du temps (prioritas temporis), soit dans l'ordre de la nature des choses (prioritas naturae). Exemples : Aristote a la priorité temporelle par rapport à Cicéron. La cause a la priorité logique sur son effet : cause et effet existent en même temps 'ex. : quand je forme un concept); mais l'effet a besoin de la cause pour exister. - On distingue aussi la priorité ontologique ou d'existence et la priorité logique ou de connaissance.

Prise de conscience. - Moment où, et processus par lequel une personne devient consciente ou prend conscience d'une réalité, d'une situation ou d'un aspect particulier de sa vie. Ce peut être processus graduel ou un événement soudain qui amène une personne à voir les choses d'une manière nouvelle ou différente. La prise de conscience dans le contexte de la phénoménologie implique une attention particulière à la manière dont nous percevons, interprétons et donnons un sens à notre réalité. Pour les existentialistes, la conscience de soi et la prise de conscience de notre propre existence sont des thèmes clés. 

Privatif, Privation (Privativus, privatio, de privatum, supin de privare = priver, de privus = qui est à part, particulier) : la privation est dans un sujet donné l'absence d'un bien que normalement il devrait avoir. C'est donc un mal pour lui. Elle diffère de la négation, qui n'implique pas l'idée que la chose est due. 

Le mot privation est  employé surtout dans la philosophie d'Aristote et de ses continuateurs pour désigner un des trois principes de l'être, du moins de l'être sensible, tel qu'il se présente à nous dans la matière, les deux autres étant la matière et la forme. Ainsi la matière peut revêtir deux formes contraires, le chaud et le froid, et, en cet état, elle n'est qu'une simple puissance ; lorsqu'elle est devenue un corps chaud, elle est en acte, mais par cela même qu'elle a revêtu une forme, le chaud, elle est privée de la forme contraire, le froid, qu'Aristote appelle la privation. (E. Boirac).

Probabiliorisme (de Probabilior = plus probable, comparatif de probabilis) : doctrine morale, d'après laquelle on doit suivre l'opinion favorable à la loi à moins que l'opinion favorable à la liberté ne soit plus probable.

Probabilisme (de Probabilis = digne d'approbation, probable, de probare = éprouver, approuver, de probus = bon, honnête) : doctrine : 

a) morale, d'après laquelle on peut suivre une opinion vraiment probable; 

b) métaphysique, selon laquelle tout est plus ou moins incertain. C'est un  Scepticisme mitigé qui consiste à dire que nous ne pouvons jamais atteindre des certitudes, mais qu'il y a des choses plus probables ou plus vraisemblables que d'autres. C'est la doctrine de la Nouvelle Académie, peu soutenable, puisque si nous sommes impuissants à discerner le vrai du faux, nous sommes par là même incapables d'affirmer qu'un jugement se rapproche plus ou moins de la vérité.

Probabilité (Probabilitas, de probabilis = digne d'être approuvé). - La probabilité mesure le rapport du nombre des cas favorables au nombre des cas possibles. On emploie de préférence le mot vraisemblance quand les chances pour ou contre ne peuvent s'évaluer numériquement. Tout ce qui est possible n'est pas, par cela même, probable, mais toute probabilité implique possibilité.

Probabilités (calcul des). - Méthode mathématique permettant d'évaluer numériquement dans un contexte aléatoire la probabilité d'un événement, c'est-à-dire le rapport du nombre des occurences favorables d'un événement au nombre total d'occurences possibles. Cette probabilité est un nombre compris entre 0 et 1. 0 pour un événement impossible; 1 pour un évement certain.

Probable. - Qualifie quelque chose qui est susceptible de se produire ou qui a une forte chance de se produire en fonction des circonstances ou des conditions actuelles. C'est une notion souvent utilisée pour exprimer une évaluation de la vraisemblance d'un événement. 

Problématique (Problèmatikos = problématique, de problèma = problème) : nom donné par Kant aux jugements dans lesquels l'affirmation ou la négation est énoncée comme simplement, possible : ce sont des jugements qui sont peut-être vrais. La catégorie correspondante est la possibilité.

Problème (Problèma =  ce qu'on a devant soi, ce qui est proposé, sujet, de controverse, d'où problème, de pro-ballô = jeter devant) :  question à résoudre, ou bien, question sur laquelle on n'a que des données contradictoires, ou qui est entourée d'obscurité.

Un problème est, en mathématique, une question que l'on se propose de résoudre, et qui exige une solution. Cette solution n'est scientifiquement satisfaisante que si elle est justifiée par des raisonnements ou des calculs; et on ne la considère comme complète que si elle est accompagnée d'une discussion faisant ressortir les particularités qui se présenteront suivant les conditions que présenteront elles-mêmes les données.

Le mot de problème a reçu dans la langue mathématique comme dans la langue ordinaire une assez large extension; plusieurs questions fameuses sont connues sous le nom spécial de problème de...; la liste en est trop longue pour que nous tentions seulement d'on citer des exemples. On classe souvent les problèmes suivant la branche de la science à laquelle ils se rapportent plus spécialement : problèmes d'arithmétique, de géométrie, d'algèbre, etc. ; en algèbre et dans les applications de l'algèbre, on dit souvent aussi problèmes du premier, du second degré, etc.; on entend par là des problèmes dont la solution exige la résolution d'équations du premier, du deuxième degré, etc. (C.-A. L.).

Procession. - Dans la philosophie néo-platonicienne la procession s'oppose à la conversion, au retour à l'Un. C'est l'acte par lequel toutes choses sortent du premier principe, s'engendrent les unes les autres, de telle sorte que, sur une ligne immense, chaque être occupe un point toujours distinct, sans être séparé de l'être générateur et de l'être engendré, dans lequel il passe sans être absorbé, comme le principe supérieur lui donne de son être sans rien perdre et sans changer en rien. 

Processus (mot latin signifiant marche en avant, de processum, supin de pro-cedere = aller en avant) : ce mot, qui a passé dans la langue philosophique; signifie une série, un enchaînement, un développement, un progrès. - Certains philosophes disent procès, traduction de processus.

On appelle processus in infinitum un argument qui s'appuie sur cette considération que le processus ou le progrès à l'infini répugne où implique contradiction. Ainsi, de mouvements en mouvements, on arrive, dit Aristote, à un moteur immobile : il y a nécessité de s'arrêter dans la régression.

Produit. - On appelle produit le résultat d'une multiplication ; un produit peut être formé de deux ou d'un plus grand nombre de facteurs.

Produits indéfinis - En analyse mathématique, on étudie souvent des produits composés d'un nombre infini de facteurs, et il peut y avoir intérêt à mettre certaines fonctions sous cette forme. La convergence d'un tel produit ne peut avoir lieu que si les facteurs tendent vers l'unité lorsque leur rang augmente indéfiniment.Les développements en produits indéfinis présentent souvent de précieuses ressources dans le calcul des fonctions et forment en quelque sorte un chapitre complémentaire intéressant à la théorie des développements en séries. (C.-A. Laisant).
Progrès (Progressus, de progredi = avancer; de pro = devant, gradior, gressus sum = marcher, de gradus = pas) : a) marche en avant dans une direction définie; b) transformation graduelle allant du bien au mieux.

Progressisme. - Idéologie politique et sociale qui cherche à promouvoir le changement et l'amélioration progressifs de la société, en mettant l'accent sur l'équité, la justice sociale, l'égalité des chances, l'innovation, la modernisation et le respect des droits humains (droits à la vie privée, à la non-discrimination, à la santé, à l'éducation, au logement, etc.), de la liberté d'expression, de la liberté de choix, tout en reconnaissant que ces libertés doivent être exercées dans les limites du respect des droits des autres et du bien-être collectif. Les progressistes soutiennent les politiques qui visent à réduire les inégalités sociales et économiques, à garantir l'accès équitable aux ressources et aux opportunités, et à promouvoir la justice pour tous les membres de la société. Ils croient en l'intervention de l'État pour résoudre les problèmes sociaux et économiques, ainsi que pour fournir des services publics essentiels tels que l'éducation, les soins de santé, le logement et la sécurité sociale. Ils poussent ainsi ordinairement à des réformes dans divers domaines (éducation, santé, environnement, l'accroissement des droits civils et des choix personnels, égalité des sexes et diversité), afin de créer une société plus inclusive et équitable.  Ils luttent pour garantir la protection des droits fondamentaux tels que la liberté d'expression, la liberté de religion, le droit à l'égalité et le droit à la vie privée. Les progressistes croient en une éthique du progrès, cherchant à améliorer constamment la société à travers l'innovation, la recherche et la progression des idées et des valeurs. Ils encouragent l'innovation, le progrès technologique et la modernisation pour résoudre les problèmes et relever les défis sociaux, économiques et environnementaux. Ils considèrent souvent la science et la technologie comme des outils clés pour améliorer la qualité de vie.

Progression. - a) Une progression arithmétique est une suite de nombres dans laquelle chaque terme est égal à la somme du terme précédent et d'une constante appelée la raison. b) Une progression géométrique est une suite de nombres dans laquelle chaque terme est égal au produit du terme précédent par une constante appelée la raison. c) Une progression infinie est une suite de nombres qui tend vers une limite lorsque le nombre de termes tend vers l'infini.

Projection - (mathématiques). - Quand on mène par un point un plan parallèle à un plan fixe et qu'on le coupe par un axe fixe, ou bien une droite parallèle à une direction fixe qui vient couper un plan fixe, l'intersection est appelée projection du point sur l'axe, ou sur le plan. Si l'orientation du plan fixe est perpendiculaire à l'axe, ou si la direction fixe est perpendiculaire au plan, les projections sont dites orthogonales. Plus généralement on appelle aussi projection conique ou perspective d'un point l'intersection avec un plan fixe de la droite qui joint ce point à un point fixe.

La théorie des projections des figures sur des axes participe à la fois de la géométrie, de l'algèbre et de la trigonométrie. Elle a une extrême importance dans toutes les mathématiques élémentaires, établit un lien étroit entre la science des grandeurs et celle de l'étendue; et l'on pourrait dire qu'elle tient tout entière dans cette proposition que la projection d'un contour fermé est nulle. 

Les projections sont aussi d'une application constante en mécanique. Les projections sur des plans sont la base de la géométrie descriptive, où l'on représente en principe les figures par deux projections orthogonales effectuées sur deux plans dont l'un est horizontal et l'autre vertical. Enfin les projections coniques (Cône), dont les projections parallèles à une direction donnée ne sont d'ailleurs qu'un cas particulier, en supposant le point fixe rejeté à l'infini, constituent l'un des chapitres les plus importants de la géométrie moderne, où l'on étudie les propriétés projectives. (C.-A. Laisant).

Projection. - Chez Freud, mécanisme de défense par lequel des sentiments, des pensées ou des attributs inacceptables pour le sujet sont attribués à quelqu'un d'autre. Cela peut se produire de manière inconsciente. (Psychanalyse). La philosophie, quant à elle, aborde  la projection comme un moyen d'analyser la relation entre la perception, la réalité, et la construction subjective de la signification.

Projections cartographiques. - Il s'agit des méthodes mathématiques employées pour représenter sur une carte plane, une portion (ou la totalité) de la surface terrestre, Chaque point de celle-ci étant projeté en un point de la carte. Comme la forme de la Terre est approximativement celle d'un ellipsoïde de révolution, sa surface n'est pas développable sur un plan, de là découle la nécessité d'un mode de représentation artificiel, un type de projection, en rapport avec le but auquel la carte est destinée; ainsi, une carte marine doit permettre de tracer la route du navire par une ligne facile à construire en grandeur et en direction, tandis qu'une carte politique doit conserver l'étendue relative du pays. Il ne saurait exister de système de projection parfait, mais en général on peut atténuer une catégorie d'erreurs au détriment d'une autre et permettre ainsi à la carte de remplir le but proposé.

Projet. - Idée d'un objectif que les individus ou les sociétés visent à atteindre. 

Prolègomènes. - Préliminaires, introductions ou  préambules. Ce terme est utilisé dans le contexte académique et littéraire pour se référer à des écrits introductifs ou à des œuvres préliminaires qui préparent le lecteur à une compréhension plus approfondie du sujet abordé. La plus célèbre utilisation du se trouve dans le titre de l'ouvrage de Kant, Prolegomena zu einer jeden künftigen Metaphysik, die als Wissenschaft wird auftreten können (Prolégomènes à toute métaphysique future qui pourra se présenter comme science, 1783), qui représente une introduction aux idées du philosophe.

Prolepse, en grec prolepsis, mot, synonyme d'anticipation,  employé dans l'école d'Épicure pour désigner les idées abstraites dérivées de la sensation, le souvenir de sensations pareilles réunies dans une représentation unique et générale. Les Stoïciens adoptèrent le même nom pour désigner d'autres notions générales, celles qui expriment les rapports naturels et invariables des choses, et que nous appellerions maintenant notions générales a priori

Kant (Critique de la raison pure, l. II, sect. Ill), dressant en regard de la table des catégories celle des principes, qu'il définit les règles de l'usage objectif des catégories, y fait figurer, sous le titre d'Anticipations de la Perception, les connaissances que nous pouvons avoir a priori de certaines déterminations de la raison pure qui concourent avec la sensation à former la connaissance empirique dans sa complexité. 

En résumé, le mot anticipation, dans ses différentes acceptions, s'applique toujours aux idées générales; et les nuances plus ou moins tranchées que l'on vient d'indiquer tiennent à la différence des opinions que professent sur la nature et l'origine de ces dernières les philosophes qui en ont fait usage. (B-E.).

Proposition (Propositio, de proposition, supin de pro-ponere = placer devant, exposer). - Une proposition est un jugement exprimé. Sa quantité dépend de l'extension du sujet, et sa qualité consiste dans son caractère affirmatif ou négatif. L'analyse et la classification des propositions répond exactement à celle des jugements.

Proportion (Proportio = symétrie, de pro = pour; portio = portion, de pars = partie) : convenance des parties entre elles et avec le tout.

En mathématiques, l'égalité entre deux rapports A/B et C/D constitue une proportion se notant ainsi : A/B = C/D; ce qui s'énonce A sur B égale C sur D. On notait anciennement la proportion A : B : : C : D, ce qui s'énonçait A est à B comme C est à-D. 

• Les nombres A, B, C, D sont appelés termes de la proportion.

• Les termes A et C sont appelés antécédents, B et D sont appelés conséquents; A et D sont appelés les extrêmes, B et C les moyens

• Une quelconque des quatre grandeurs A, B, C, D est dite quatrième proportionnelle aux trois autres

• Lorsque les moyens d'une proportion sont égaux, leur valeur commune est dite moyenne proportionnelle entre les deux autres termes.

Les propriétés des proportions peuvent être établies toutes dans l'hypothèse où les rapports considérés seraient commensurables. Les démonstrations s'étendent ensuite sans difficulté au cas général par de simples considérations de continuité.

On démontre que, dans toute proportion le produit des extrêmes est égal au produit des moyens et que, réciproquement, si quatre nombres sont tels que le produit de deux d'entre eux est égal au produit des deux autres, ces quatre nombres peuvent former une proportion. 

Ces théorèmes permettent d'établir que, dans toute proportion, on peut intervertir l'ordre des moyens ou l'ordre des extrêmes; d'ailleurs, la proportion a/b = c/d étant donnée, on peut en déduire une infinité d'autres. (NLI).

Propre (Proprius = qui est la propriété de, particulier) : 

a) Sens strict : ce qui appartient à l'espèce, à elle seule et toujours : c'est l'un des cinq universaux. Attribut nécessairement lié avec l'attribut essentiel qui forme la différence. Par exemple, avoir le carré de l'hypoténuse égal à la somme des carrés des deux autres côtés, est le propre du triangle rectangle, comme suite de ce dernier caractère, avoir un angle droit qui est la différence spécifique.

 b) Sens large : ce qui appartient exclusivement à une personne ou à une chose (ex. : noms propres).

Propriété (Proprietas = qualité propre, propriété, de proprius = particulier) :
a) Qualité propre à tous les êtres d'une même espèce :  (ex. : propriétés des gaz). - 

b) Sens 

1°) de primitif : par opposition au sens dérivé ou figuré d'un mot;

2° de exact, par opposition à l'emploi incorrect d'un mot : propriété du langage. 


c) Droit de jouir et de disposer d'une chose à son gré.

Dans la philosophie scolastique, c'est ce qui est propre à une chose, autrement dit un mode de relation particulier du sujet à l'attribut. Plus tard, Leibniz distinguera entre propriétés et modifications des choses. Les propriétés sont perpétuelles, les modifications transitoires, dira-t-il. De là, il conviendra aussi, pour la philosophie classique, de faire la part entre les propriétés essentielles, et les propriétés contingentes (en somme, à faire la différence entre ce que c'est que d'être une femme et être la reine d'Angleterre...). 

Protensif (dérivé de Protensus = allongé, participe passé de pro-tendere = tendre en avant, allonger) : ce mot signifie : qui a une grandeur dans le temps, comme extensif signifie : qui a une grandeur dans l'espace.

Protocolaires (énoncés). - Ce concept, élaboré au sein du Cercle de Vienne, renvoie à une tentative de fonder le langage scientifique sur des énoncés empiriques, c'est-à-dire des énoncés qui peuvent être vérifiés par l'expérience sensorielle directe. Selon les membres du Cercle de Vienne, seuls les énoncés qui peuvent être confirmés ou infirmés par l'observation empirique ont une signification légitime. Ces énoncés sont appelés énoncés protocolaires en raison de leur lien étroit avec des protocoles d'observation, c'est-à-dire des descriptions détaillées d'observations sensorielles. Les énoncés protocolaires sont considérés comme la base empirique du langage scientifique. Les énoncés qui ne peuvent pas être réduits à des énoncés protocolaires, tels que les énoncés métaphysiques, sont jugés dénués de sens ou non significatifs par les membres du Cercle de Vienne.

Prototype (Prôtotypos = qui est le premier type, de prôtos = premier, pour proatos, superlatif de pro = avant; de typos = coup, empreinte faite par un coup, forme, type, modèle).  - Ce mot signifie premier type, qui sert de modèle. D'après Platon, les idées sont les prototypes des être. - Les universaux existent dans l'intelligence divine à l'état de causes exemplaires, de prototypes. On dit aussi archétypes

Providence  (providere = prévoir et pourvoir). - Dieu, en tant qu'il conserve et gouverne le monde, est appelé providence. La détermination de cet attribut divin se fonde sur l'ordre qui règne dans le monde ni sur la théorie des causes finales.

Prudence. - Vertu intellectuelle et morale qui implique la capacité de prendre des décisions judicieuses, basées sur la compréhension et l'évaluation des circonstances spécifiques. Dans la philosophie d'Aristote, la prudence (phronesis) est l'une des vertus morales importantes. Elle est liée à la sagesse pratique et au discernement moral. 

Psychanalyse (de Psychè = âme). - Théorie psychologique élaborée par Sigmund Freud au cours de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Elle repose sur l'idée qu'une grande partie de notre activité mentale est inconsciente, et que ces contenus inconscients (pensées, désirs et souvenirs refoulés), influent sur nos comportements, nos émotions et nos pensées de manière souvent involontaire et jouent un rôle fondamental dans la formation de notre personnalité et dans notre comportement.

Outre celui d'inconscient qu'il a réinterprété, Freud a introduit plusieurs concepts propres à la psychanalyse, comme celui de refoulement, qui désigne le mécanisme de défense par lequel des pensées et des émotions douloureuses sont repoussées dans l'inconscient. Il a également proposé que la personnalité est structurée en trois parties : le ça (instincts et impulsions), le moi (fonctions cognitives et perceptives) et le surmoi (normes et valeurs internalisées). Freud a identifié par ailleurs divers stades de développement psychosexuels, chacun associé à des zones érogènes. Il a en outre élaboré des concepts tels que le complexe d'Oedipe pour expliquer les relations parent-enfant et les conflits associés.

La psychanalyse se présente aussi comme une méthode de psychologie clinique. La base du traitement en psychanalyse étant la psychanalyse elle-même, qui implique des séances où le patient parle librement, exprimant ses pensées et ses émotions sous la guidance d'un psychanalyste. Il s'agit ainsi de déceler, au moyen de procédés divers reposant sur le jeu de l'association, l'existence de souvenirs de désirs et d'images combinés en systèmes d'idées inconscients (complexes) dont la présence inaperçue est vue comme la cause des troubles psychiques ou même physiques et qui cessent de produire ces effets, une fois rappelés à la pleine conscience.

Psyché. - Terme qui selon le contexte qui fait référence à l'esprit, à l'âme ou à la totalité de l'activité mentale et de la vie psychologique d'un individu. En psychologie et en philosophie on parle de psyché pour désigner l'ensemble des processus mentaux, des émotions, des pensées, des perceptions, des croyances et des expériences subjectives qui composent la vie intérieure d'une personne. Dans les approches contemporaines de la psychologie, la psyché est étudiée à travers des modèles et des théories qui cherchent à expliquer et à décrire des mécanismes sous-jacents de la cognition, les émotions, le comportement, la perception, la mémoire, la personnalité, etc. 

Psychique (Psychikos = qui concerne la vie de l'âme, de psychè). - Ce mot s'emploie : a) à la place de psychologique et de mental;  b) pour signifier les phénomènes de l'esprit qui présentent des caractères extraordinaires.

Psychisme. -Ensemble des phénomènes liés à la vie mentale et à la conscience. Il englobe les processus mentaux, les activités cognitives, les émotions, les pensées, les perceptions, les souvenirs, et d'autres aspects de la vie mentale d'un individu.  Le psychisme implique la conscience, ce qui englobe la perception de sensations, la prise de décisions, etc. La pensée, la mémoire, l'apprentissage, et la résolution de problèmes sont des aspects importants du psychisme. Le psychisme est également lié à l'affectivité, c'est-à-dire aux émotions, aux sentiments et aux réactions émotionnelles aux différentes expériences de la vie. 

Psychologie (psychè = âme; logos = science) . - Étymologiquement, le mot psychologie, qui n'était pas employé avant Wolff, disciple de Leibniz, signifie science de l'âme. Mais l'âme peut être étudiée dans ses phénomènes qui se manifestent à la conscience ou dans sa nature et son essence, qui sem-blent plutôt l'objet des spéculations de la métaphysique.

On distingue donc une psychologie expérimentale ou empirique ou scientifique, qui est la science des conduites, voire des des faits psychiques et de leurs lois, et une psychologie rationnelle, qui entend étudier les causes des faits psychiques et qui est proprement philosophique.

Psychologisme (de Psychologie) : doctrine de ceux qui font de la Psychologie le fondement de toutes les autres sciences, qui n'en seraient qu'une application.

Psychophysique. - Branche de la psychologie qui étudie  la relation entre les stimuli physiques et les expériences mentales ou perceptuelles. Elle cherche à comprendre comment les caractéristiques physiques des stimuli externes (comme la luminosité, la couleur, le son, etc.) sont liées aux sensations et aux perceptions mentales. Wilhelm Wundt, considéré comme le fondateur de la psychologie expérimentale, a été l'un des premiers à développer des expériences psychophysiques au XIXe siècle. Gustav Fechner, un disciple de Wundt, est également un pionnier de la psychophysique.

Puissance. - En algèbre on nomme puissance d'un nombre, le produit obtenu en multipliant ce nombre une ou plusieurs fois par lui-même. La puissance n de x est le produit de n facteurs égaux à x et s'indique par xn, n étant l'exposant de cette puissance.

Puissance (philosophie). - a) La puissance, par opposition à l'acte, c'est l'être qui n'est pas encore déterminé. Quand la forme l'a détermine, il devient, de possible, actuel ou en acte. Cependant la puissance n'est pas la simple possibilité : celle-ci est d'ordre logique, tandis que la puissance est déjà une réalité inférieure. Le bloc de marbre est aussi réel que la statue. En Dieu, dans la langue d'Aristole, il n'y a aucune puissance; tout est en acte, il est acte pur. Quand on dit que Dieu est toutpuissant, l'expression prend donc un sens fort différent et signifie qu'il peut tout ce qu'il veut. - b) Synonyme de pouvoir. Pour Spinoza, la puissance (potentia) est la capacité d'agir ou d'être affecté. La recherche de la puissance est liée à la recherche du bonheur et de la liberté. Nietzsche a propsé le concept de  volonté de puissance, qui reflète le désir fondamental de s'affirmer et de s'épanouir.

Pur (Purum, racine py = purifier). - Etat d'une chose considérée en elle-même, dans son essence propre, avant qu'elle se soit mêlée et combinée avec d'autres choses dont la nature diffère de la sienne ou lui est même contraire.

Pyramide des âges. - C'est une représentation graphique d'une  population donnée en fonction du sexe et des classes d'âges.

Pyrrhonisme. -  Scepticisme de Pyrrhon, philosophe grec (340 av. JC). Ce mot s'emploie comme synonyme de scepticisme en général. - Les dix époques de Pyrrhon sont les dix raisons de douter sur lesquelles il fondait son scepticisme : relativité de la connaissance, impuissance de la raison à prouver sa légitimité, contradictions de la science humaine et de nos facultés entre elles, etc.

Pythagorisme. - Doctrine de Pythagore et de son école. Le pythagorisme prônait la croyance en une réalité mathématique sous-jacente à toute existence, selon laquelle l'univers était ordonné selon des lois mathématiques et géométriques. C'était aussi une doctrine morale et religieuse, qui prônait la purification de l'âme par la pratique de la musique, de la gymnastique et de la méditation.

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