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Dictionnaire des idées et méthodes
B
Bade (Ecole de). - Ecole néokantienne de la fin du XIXe  s. et du début du XXe s. Ses représentants ont  cherché à réaffirmer et à développer les idées fondamentales du criticisme kantien, mettant l'accent sur la nature a priori de certaines connaissances et sur la critique de la métaphysique.

Balistique. - (du grec balléin, lancer), art de diriger et de faire jouer les machines de guerre. C'est ce que les Grecs appelaient l'acontismologie et la catapultique. La balistique n'est devenue une branche importante de l'art militaire que depuis l'invention des armes à feu : elle calcule les lignes des trajectoires, le tir des bouches à feu, l'effet des projectiles, etc. (B.).

Bamalipton : mode de la quatrième figure du syllogisme.

Banalité. -  Caractère de ce qui est commun, ordinaire, habituel, sans rien d'exceptionnel ou de remarquable. Ce concept exprime la simplicité, la routine ou la normalité de quelque chose. Une situation, un événement ou un objet banal est souvent perçu comme étant typique, fréquent et sans particularités significatives. Cela peut s'appliquer à des objets, des événements ou des idées qui manquent de caractère distinctif. - En littérature, le terme peut être utilisé pour décrire des éléments narratifs ou des motifs qui sont couramment utilisés et qui ne suscitent pas d'étonnement en raison de leur fréquence ou de leur prévisibilité. - Dans le contexte de la philosophie existentialiste, le terme est utilisé pour décrire la vie quotidienne ordinaire qui peut sembler dépourvue de sens ou de significations profondes. Sartre, en particulier, s'est intéressé à la tension qui naît de la recherche de la signification dans une existence quotidienne souvent perçue comme banale. - L'expression banalité du mal, utilisée par Hannah Arendt, se réfère à la manière dont le mal peut devenir ordinaire et routinier, souvent sans être remarqué comme tel : 

Banalité du Mal. - Concept développé par Hannah Arendt (1906-1975) dans dans son ouvrage Eichmann à Jérusalem : Rapport sur la banalité du mal (1963), et qui émerge de sa réflexion sur le procès d'Adolf Eichmann, un haut fonctionnaire nazi responsable de l'organisation logistique de la solution finale, le plan d'extermination des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale (L'Holocauste). Arendt a assisté au procès et s'est attachée à comprendre la nature du mal dans ces circonstances.

La banalité du mal ne signifie pas que le mal en soi est ordinaire ou trivial. Au contraire, le terme se réfère à la manière dont le mal peut émerger de manière ordinaire, quotidienne, et souvent bureaucratique, sans nécessiter une motivation diabolique ou une malveillance extrême de la part de l'individu.

Dans le cas d'Eichmann, Arendt a observé que ce haut fonctionnaire nazi n'était pas un monstre sadique, mais plutôt un bureaucrate ordinaire qui exécutait ses tâches administratives de manière routinière et impersonnelle. Elle a souligné que le mal dans ce contexte n'était pas le résultat de la haine individuelle, mais plutôt de l'absence de pensée critique et de responsabilité personnelle. Le mal peut également être perpétré par des individus ordinaires qui se conforment aux normes sociales et aux ordres sans remettre en question la moralité de leurs actions.

Baralipton (la syllabe pton n'est placée là qu'euphoniquement et ne compte pas). - Nom donné à Bamalipton considéré comme mode indirect de la première figure du syllogisme : 1er mode de la 4e figure du syllogisme, ou 1er mode indirect de la 1re (Barbara). Dans un syllogisme en baralipton, les deux premières propositions sont générales et la 3e particulière, le terme moyen étant le sujet de la 1re proposition et l'attribut ou prédicat de la 2e. Ainsi : 

BA : Tout mal doit être craint; 
RA : Toute passion violente est un mal;
LI : Donc ce qu'il faut craindre, c'est une passion violente.
Barbara. -  Formule mnémonique qui désigne, dans la théorie du syllogisme, le 1er mode direct de la 1re figure (Syllogisme, figure, mode).

Barbari : Leibniz appelle ainsi le mode de la première figure obtenu par la subalternation de la conclusion de Barbara. Par exemple : Tout C est A, or tout B est C, donc quelque B est A. - La Logique de Port-Royal applique le nom de Barbari à Bamalipton.

Barcelone (Ecole de). - Groupe de philosophes espagnols actifs en Catalogne dans des années 1960 et 1970.

Barocentrique (courbe) ou courbe de Gauss. - C'est une courbe en forme de cloche qui représente la distribution statistique de données dans une population. Cette courbe est utilisée en statistique pour décrire la répartition d'une variable aléatoire continue.

Baroco : syllogisme, 4e mode de la 2e figure. - Dans un syllogisme en baroco, la majeure est universelle affirmative, la mineure et la conclusion sont particulières négatives. Ainsi : 

BA : Toute vertu est accompagnée de discrétion; 
RO : Quelques zèles ne sont pas accompagnés de discrétion; 
CO : Donc, quelques zèles ne sont pas vertus.
Base. - a) En astronomie, la distance mesurée sur la terre entre deux points très éloignés pour en déduire la longueur des degrés du méridien, et par suite les dimensions de la Terre, ou ses distances au Soleil ou aux diverses planètes . - b) en géométrie, 1°) celle des lignes ou surfaces d'une figure géométrique servant à évaluer la superficie ou le volume de cette figure. C'est ainsi que l'on dit que la surface d'un triangle a pour mesure le produit d'un de ses côtés servant de base par la moitié de la perpendiculaire abaissée du sommet opposé à la base sur cette base elle-même; que le volume d'une pyramide est égal au produit de sa base (surface opposée au sommet) par le tiers de la distance de ce sommet à la base; 2°)dans le levé des plans , on appelle base une ligne droite mesurée avec soin et servant de point de départ dans la construction des diverses lignes qui serviront à déterminer les distances on les positions des points à relever, ou des superficies à évaluer. - d) en arithmétique, le nombre qui exprime le rapport existant entre les différentes unités successives d'un système de numération. Ainsi notre système usuel, dont la base est 10, est appelé système décimal, parce que chaque unité ne vaut 10 de 1 ordre immédiatement inférieur. Si, au contraire, chaque unité en valait 12 de l'ordre précédent, on aurait ce qu'on appelle le système duodécimal dont la base serait 12. e) Dans le calcul des logarithmes, on nomme base le nombre qui a pour logarithme l'unité.

Bayes (théorème de). - Principe fondamental en calcul des probabilités et en statistiques qui permet de mettre à jour nos croyances sur un événement en tenant compte de nouvelles preuves ou informations. Il est nommé d'après Thomas Bayes, bien que ce théorème ait été formulé et prouvé après sa mort par Pierre-Simon Laplace. Si P(A|B) est la probabilité de l'événement A sachant que B est vrai (la probabilité a posteriori), P(B|A) est la probabilité de l'événement B sachant que A est vrai (la probabilité de B a posteriori), P(A) est la probabilité a priori de l'événement A et P(B) est la probabilité de l'événement B (la probabilité de B a posteriori), alors le théorème de Bayes sstipule que  P(A|B)=[P(B|A)×P(A)]/P(B). 

Beau, Beauté (du latin populaire bellum = bon, beau, bellitatem) :

a) Objectivement : activité qui se déploie d'une manière puissante et ordonnée. 

b) Subjectivement : ce qui plaît en tant qu'il est connu, ce qu'il fait bon connaître.

On a donné bien des définitions du Beau, notamment celle-ci qu'on attribue à Platon : c'est la splendeur du Vrai ou du Bien. Beaucoup d'esthéticiens le définissent l'unité dans la variété. Kant dit que « le beau est ce qui satisfait le libre jeu de l'imagination sans être en désaccord avec les lois de l'entendement ». Il lui assigne quatre caractères essentiels;
1° Il est absolument désintéressé, c'est-à-dire que nous le déclarons beau sans aucune con sidération d'utilité ou d'intérêt personnel;

2°) Il plaît universellement sans concept, c'est-à-dire sans avoir besoin d'être défini ou connu scientifiquement;

3°) Il est une finalité sans fin, c'est-à-dire qu'il réalise la finalité interne de l'accord des parties avec le tout sans qu'il soit besoin de lui assigner une finalité externe ou un but autre que lui-même;

4° Il est l'objet d'une satisfaction non seulement universelle, mais encore nécessaire, c'est-à-dire que quiconque n'a pas l'esprit gâté, non seulement le trouve beau, mais doit le trouver beau, en vertu même de la constitution intellectuelle et sensible de l'esprit humain dont les lois générales sont constantes et les mêmes pour tous les humains. 

On n'en apprendra pas davantage si l'on dit, après
Jouffroy, que le beau « est l'invisible manifesté par le visible » ou, après Hegel, que le beau est « la manifestation sensible de l'idée ».

Les esthéticiens distinguent quelquefois le beau absolu (Dieu), et le beau idéal (parfait et toujours  incomplètement réalisé dans les objets et dans les êtres que nous trouvons les plus beaux). Ils discutent cette question : Le beau est-il dans les objets (objectif) ou simplement dans l'esprit de l'homme (subjectif et relatif)? Voltaire exprime la théorie de la relativité du beau dans cette formule énergique :

« Le beau idéal, pour le crapaud, c'est sa crapaude. »
Enfin les esthéticiens s'attachent à distinguer le beau de l'agréable, de l'utile, du joli, du sublime.

Le beau n'est pas simplement ce qui plaît aux sens ou qui répond à un besoin, car un objet peut satisfaire par exemple le sens du goût et de l'odorat, ou bien être pour nous d'une très grande utilité, comme un ustensile, une arme, sans que nous songions à le déclarer beau. 

Le joli, l'élégant sont encore le beau, mais dans la petitesse ou le détail.

Quant au sublime dont Kant distingue deux
espèces, le sublime de grandeur et le sublime de puissance, il nous effraye et nous écrase autant qu'il nous attire : au contraire, le beau rassérène, comme la grâce, encore plus belle que la beauté.

Behaviorisme. - Courant de la psychologie qui renonce à des hypothèses telles que la conscience, ou à des pratiques telles que l'introspection, et se fonde essentiellement sur l'étude du comportement (behavior en anglo-americain). 

Bergsonisme. - Nom quelque peu imprécis pour qualifier l'influence de la pensée de Bergson sur plusieurs courants néo-évolutionnistes ou spiritualistes de la philosophie du XXe siècle. Parmi les thèmes et concepts que ceux-ci on puisé chez Bergson, on note celui d'élan vital, utilisé par Bergson pour décrire une force créatrice et évolutive qui anime toute la réalité qui débouche sur la notion d'évolution créatrice, qui vet que  l'évolution n'est pas simplement un processus mécanique ou déterministe, mais plutôt un processus créatif, impulsé par l'élan vital. Cette évolution créatrice n'est pas prévisible et ne peut pas être entièrement comprise par la science traditionnelle. L'intuition seule permet, explique Bergson, d'accéder à la nature dynamique et fluide de la réalité. En lien direct avec cette évolution créatrice, une réflexion sur le temps, et plus spécialement sur la durée, dont l'analyse met au jour la possibilité de concilier libre-arbitre et déterminisme.

Besoin. - Ressenti éventuellement pénible ou exigence réelle d'un être par rapport à ce lui est, ou ce qu'il juge, indispensable à son existence, à son développement ou à l'obtention d'une fin quelconque.  S'oppose au désir, qui va au-delà de la simple nécessité et peut être influencé par la culture, l'éducation ou d'autres déterminants sociaux. Les besoins sont souvent définis comme des exigences physiques, psychologiques ou sociales essentielles à la survie, au bien-être ou à l'épanouissement d'un individu. Le psychologue Abraham Maslow a proposé une hiérarchie des besoins humains, souvent représentée sous la forme d'une pyramide. Selon sa théorie, les besoins fondamentaux (nourriture, eau, abri), doivent être satisfaits avant que l'individu ne puisse poursuivre des besoins plus complexes (sécurité, amour, estime, accomplissement). En éthique, la question se pose de savoir dans quelle mesure nous avons une obligation envers les autres pour satisfaire leurs besoins, en particulier ceux qui sont essentiels à leur survie et à leur bien-être. Les théories éthiques, telles que l'éthique du devoir (kantienne) ou l'éthique conséquentialiste (utilitarisme), offrent différentes perspectives sur cette question. En philosophie politique, les débats portent souvent sur la manière dont la société peut et doit répondre aux besoins de ses membres. Les théories politiques divergent sur la manière de prioriser, d'adresser et de garantir ces besoins dans une société. Dans l'existentialisme, la notion de besoin est souvent associée à l'idée d'une quête de sens et d'authenticité dans la vie. Les existentialistes considèrent souvent que la compréhension de nos besoins fondamentaux est essentielle pour donner un sens à notre existence.

Biais. - Déviation systématique de la pensée ou du jugement susceptible de rendre un fait non significatif.

Biconditionnel. - Terme qui se réfère à une relation entre deux propositions qui sont toutes deux vraies (ou toutes deux fausses) en même temps. Le biconditionnel est symbolisé par le symbole "" ou "↔" et s'exprime comme si et seulement si.

Bien (de l'adverbe bien employé substantivement  l'adverbe vient du latin Bene): l'un des transcendantaux-: 1°) Subjectivement : ce que tous les êtres recherchent. 2°) Objectivement : la perfection de l'être. S'oppose à Mal. - Le bien ou le bon (bonum) est l'objet de la volonté, d'une tendance quelconque (Bonum est quod omnia appetunt). Il est donc essentiellement une fin. - Distinctions : Bien honnête, utile, délectable. Le bien honnête ou le devoir est celui qui doit être cherché absolument, pour lui-même; le bien utile est celui qui est cherché pour un bien ultérieur; le bien agréable ou délectable, c'est-à-dire le plaisir, est celui que le sujet éprouve par suite de l'obtention d'une fin. - Bien métaphysique, physique, moral. Le premier est dans l'être même, et, sous ce rapport : Tout est bon (Omne ens est bonum). Le bien physique est relatif aux différents êtres; c'est pour chacun telle ou telle perfection. Le bien moral est propre aux êtres raisonnables. - Axiomes scolastiques : Le bien est expansif, il aime à se communiquer (Bonum est diffusivum sui), c'est-à-dire que l'être tend à agir conformément à sa nature; de plus le bien est une fin, il attire donc à lui et perfectionne tout par cet attrait. - Le bien est dans l'intégrité, le mal dans un défaut quelconque (Bonum ex integra causa, malum ex quocumque defectu), c'est-à-dire que rien ne manque à ce qui est bien, mais qu'il suffit qu'une chose manque à ce qui est mal. Cet axiome s'applique au physique et au moral, aux oeuvres de l'artiste et à celles de l'homme de bien. - Le bien du tout est aussi le bien des parties (Bonum totius est etiam bonum partium), au lieu que le mal du tout n'est pas toujours le mal des parties. - Dans le bien, mais non dans le mal, l'acte est préférable à la puissance (In bonis actus praeferendus est potentiae). C'est-à-dire que la puissance du bien va au mieux, tandis que la puissance du mal va au pire. - Il ne faut pas faire le mal pour qu'il arrive du bien (Non sunt facienda mala ut eveniant bona), c'est-à-dire que la fin ne justifie pas les moyens. - Il ne faut pas faire le bien pour le mal, c'est-à-dire qu'il ne suffit pas de faire ce qui est matériellement bien, il faut encore que l'intention soit bonne.

Bien commun. - Ce qui est bénéfique, utile ou souhaitable pour l'ensemble d'une communauté ou de la société dans son ensemble, et non pas pour un individu particulier. 

Bien (Souverain) : a) c'est-à-dire le bien par excellence, par rapport auquel tous les autres ne sont que des moyens : c'est le sens d'Aristote et des Scolastiques. - b) Chez Kant : bien capable de satisfaire l'homme tout entier (Cf. Critique de la Raison pratique, Dialectique, chap. II). 

Bienveillance (de Bien et du vieux français veuillant) : disposition à vouloir du bien à autrui. La bienveillance est souvent considérée comme une vertu morale. Des philosophes comme Aristote ont soutenu que la pratique régulière de la bienveillance conduit à une vie meilleure et à une société plus harmonieuse. Dans l'éthique kantienne, la bienveillance est liée à l'impératif catégorique. Agir avec bienveillance signifie agir par devoir, en considérant l'humanité comme une fin en soi, et en traitant les autres avec respect et dignité.  Dans le cadre du utilitarisme et du conséquentialisme, la bienveillance peut être évaluée en fonction de ses conséquences positives pour le plus grand nombre. Les actions bienveillantes sont celles qui maximisent le bonheur et minimisent la souffrance. Quant à Hutcheson, il fonde toute la morale sur le sentiment de bienveillace, qu'il considère inné. 

Bijection. - Fonction qui est à la fois injective et surjective, établissant ainsi une correspondance biunivoque entre les ensembles source et de destination (chaque élément de l'ensemble source est associé à un et un seul élément de l'ensemble de destination, et chaque élément de l'ensemble de destination est associé à un et un seul élément de l'ensemble source). Plus formellement, une fonction f:A→B est une bijection si, pour chaque élément aa dans l'ensemble A, il existe un unique élément b dans l'ensemble B tel que f(a)=b, et vice versa.

Binaire (du latin bini, deux à la fois). En arithmétique se dit du système de numération proposé par Leibniz, et d'après lequel tous les nombres seraient représentés par deux chiffres 1 et 0, au lieu des dix chiffres 0, 1 , 2, 3, 4, 5, 6, 9, 8, 9, presque universellement employés dans le système décimal. Dans le système binaire, chaque unité d'un ordre quelconque équivaudrait a deux unités de l'ordre immédiatement inférieur. En dehors du bouleversement que l'adoption du système binaire ou dyadique apporterait dans les habitudes, il présenterait cet autre inconvénient d'allonger démesurément les nombres écrits ou parlés. Les ordinateurs, eux, s'en accommodent beaucoup mieux.

Binôme (de bis = deux; nomè = partie). - Se dit en algèbre d'une quantité composée de deux parties ou termes réunies entre elles par le signe + ou le signe -; exemples : a+b, ax-2b/x, etc.

Binôme de Newton. - Formule découverte par Newton et propre à développer une puissance quelconque (x + a)m d'un binôme. Sa démonstration repose sur la théorie des combinaisons.
Bioéthique. - Champ d'études consacré aux questions morales et éthiques liées aux sciences de la vie et de la santé. 

Biologie (de Bios = vie ; logos = discours). - C'est la science de la vie ou, plutôt, des organismes vivants. Treviranus (1776-1837),  biologiste allemand, publia, en 1805, un ouvrage intitulé Biologie. Ce mot est utilisé aussi par Lamarck pour signifier la science des êtres vivants.

La biologie, dans la classification d'Auguste Comte, est l'avant-dernière des sciences et vient immédiatement avant la sociologie. Le mot physiologie , qui désigne aujourd'hui une branche de la biologie, exprime un sens analogue ou parallèle à celui du mot biologie, et il semble bien que, d'une certaine manière, les trois parties de la physiologie (générale, particulière, comparée) comprennent tout ce que l'on entend par le premier mot. Celui-ci toutefois est plus général, plus englobant (la vie est dans les plantes et peut être, selon l'hylozoïsme, dans les derniers éléinents de la matière) et offre un sens moins technique et plus philosophique.

Bionomie (Bios = vie; nomos = loi) : mot proposé par Ray Lankester pour signifier la science des rapports des organismes entre eux et avec leurs milieux (Ecologie).

Biranisme. - On désigne quelquefois par ce mot la philosophie de Maine de Biran, spiritualisme fondé, non sur le raisonnement, mais sur un fait positif, celui que Maine de Biran appelle le fait natif de conscience, c'est-à-dire l'effort musculaire. L'âme se connaît comme force, énergie, vouloir, chaque fois que pour penser ou pour mouvoir elle agit sur le corps propre. C'est une force hyperorganique qui prend conscience d'elle-même par son conflit avec d'autres forces qui constituent l'organisme et lui fournis sent un « terme de déploiement ». On retrouve l'influence du biranisme chez Henri Bergson, Maurice Merleau-Ponty et Michel Henry.

Bivalence (principe de). - Concept souvent associé au mathématicien et logicien Jan Łukasiewicz., et qui qui affirme que toute proposition doit être soit vraie (V), soit fausse (F), sans possibilité d'une troisième option (telle qu'indéterminée , incertaine ou neutre), comme dans le cas des logiques ternaires, qui ont justement été étudiées par  Łukasiewicz. D'autres systèmes logiques, d'ailleurs, tels que la logique floue, la logique modale et les logiques multivaluées, remettent en question le principe de bivalence et envisagent des alternatives à deux valeurs de vérité.

Bocardo. - Syllogisme, 5e mode de la 3e figure. Dans un syllogisme en bocardo, la 1re proposition est particulière et négative, la 2e universelle et affirmative, et le moyen terme est sujet dans les deux premières propositions.  Ainsi : 

BO Quelque animal n'est pas un humain;
CAR Tout animal a un principe de sentiment;
DO Donc, quelque chose qui a un principe de sentiment n'est pas un humain.
Bon sens. - "Le bon sens, dit Descartes (Discours de la Méthode, 1re partie), est la chose du monde la mieux partagée, car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils n'en ont. En quoi il n'est pas vraisemblable que tous se trompent; mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égal en tous les hommes." Ainsi, ce mot qui, d'ailleurs, appartient plutôt au langage ordinaire qu'à la langue philosophique, désigne le bon emploi que nous faisons du jugement. C'est da la même manière que les auteurs de la Logique de Port-Royal ont dit : "II n'y a rien de plus estimable que le bon sens et la justesse de l'esprit dans le discernement du vrai." Le bon sens diffère du sens commun en ce qu'il consiste dans l'emploi des facultés, tandis que le sens commun est un ensemble de connaissances innées ou acquises, résultant, pour tous les humains, de ces facultés appliquées spontanément à leurs objets respectifs. (B - E.).

Bonheur (de Bon, heur, dérivé de augurium, présage, chance favorable) : satisfaction complète et persistante de toutes nos inclinations. - Ce mot signifie aussi chance favorable. 

Le mot bonheur dit moins que béatitude, et plus que plaisir : la béatitude est un bonheur sans mélange et immuable; le plaisir est un bonheur partiel, relatif et passager.

De même que l'on peut définir le plaisir, avec Aristote, comme le « complément de l'acte », puisqu'il résuite toujours de quelque activité déployée, de même on peut dire que le bonheur est la perfection sentie et goûtée, c'est-à-dire la jouissance qui résulte d'un état où toutes nos tendances se développent librement, sans effort, harmonieusement.

Socrate considérait le bonheur comme le souverain bien de l'humain, mais il le faisait consister dans le bien agir et le distinguait de la bonne fortune, bonheur de hasard et qui dépend des circonstances extérieures.

Spinoza voyait dans le bonheur, non pas la récompense de la vertu, mais la vertu même, retrouvant ainsi une maxime stoïcienne d'après laquelle la vertu est à elle-même sa propre récompense.

Senèque, dans son traité De la Vie heureuse que Descartes a commenté, développe cette idée que
celui qui veut vivre heureux doit commencer par se détacher des biens extérieurs. Mais le Stoïcisme nous détache outre mesure de nos semblables : Leibniz exprime une pensée plus haute et plus vraie quand il dit que l'amour consiste à faire son bonheur du bonheur d'autrui. « Vivre pour autrui » est aussi le grand précepte d'Auguste Comte.

Bonne volonté. - Concept au centre de la théorie éthique proposée par Kant, pou qui la bonne volonté est le principe fondamental qui guide les actions moralement justes. C'est la volonté qui se base sur la rationalité et la compréhension du devoir et, partant, agit en accord avec la loi morale, indépendamment des conséquences ou des inclinations, avantages et désirs personnels. Kant propose l'idée que la bonne volonté suit l'impératif catégorique, une règle morale universelle. L'impératif catégorique exige que nous agissions de telle sorte que notre action puisse être universalisée sans contradiction. En d'autres termes, si une action est juste, alors tout le monde devrait pouvoir agir de la même manière dans des situations similaires. Si l'intention est conforme au devoir et guidée par la bonne volonté, alors l'action est considérée comme moralement bonne, même si les conséquences peuvent être imprévisibles ou négatives. Notons enfin que, pour Kant, la bonne volonté est liée à la dignité inhérente à chaque être humain : en agissant par devoir et par bonne volonté, nous respectons notre propre dignité et la dignité des autres.

Bonté (Bonitatem, de bonus = bon) : a) caractère de ce qui est bien ou bon; - b) disposition à vouloir et à faire du bien aux autres. Dans ce second sens, c'est un terme chargé de valeurs positives, souvent associé à des actions ou des comportements qui sont altruistes, compatissants, généreux et empreints d'empathie envers autrui. La bonté implique une disposition favorable à faire le bien et à agir en accord avec des normes morales ou éthiques.

Boole (algèbre de). -  Système mathématique et logique dû à George Boole,  qui repose sur des règles formelles permettant de manipuler des expressions symboliques représentant des propositions logiques.  Dans l'algèbre de Boole, les valeurs sont généralement représentées par deux éléments, 0 et 1 (ou faux et vrai), symbolisant les états binaires possibles. Ces valeurs servent à représenter des propositions logiques, qui définissent la manière dont les propositions interagissent et se combinent. Les opérations logiques de base étant la négation (¬), la conjonction (∧), la disjonction (∨), l'implication (⇒), et l'équivalence (⇔). Plusieurs lois et propriétés importantes, gouvernent l'agèbre de Boole : lois d'identité, lois d'annulation,  lois de domination, les lois de De Morgan, etc.

Borne (mathématiques). - Limite ou à un encadrement sur les valeurs que peut prendre une grandeur, une fonction ou un ensemble. On distingue les bornes supérieure et inférieure.

La borne supérieure (ou sup) d'un ensemble ordonné est la plus petite des bornes qui est supérieure ou égale à tous les éléments de cet ensemble. Formellement, si A est un ensemble ordonné, la borne supérieure de A est notée sup⁡(A) et elle satisfait les deux conditions suivantes : pour tout élément aA, sup⁡(A)≥a; pour toute borne supérieure b de A, sup⁡(A)≤b.

La borne inférieure (ou inf) d'un ensemble ordonné est la plus grande des bornes qui est inférieure ou égale à tous les éléments de cet ensemble. Formellement, si A est un ensemble ordonné, la borne inférieure de A est notée inf⁡(A) et elle satisfait les deux conditions suivantes : pour tout élément aA, inf⁡(A)≤a; pour toute borne inférieure b A, inf⁡(A)≥b.

Botanique (de Botanikos = relatif aux plantes, de Botanè = herbe). - Branche de la biologie qui étudie les végétaux.

Bouddhisme*. - Le Bouddhisme est d'abord une religion, avec son corpus de croyances et de pratiques rituelles, mais il est aussi le cadre d'une métaphysique et d'une philosophie morale. Celles-ci prônent un ascétisme qui promet aux humains la béatitude du nirvana (= anéantissement de la personnalité) et le retour à la nature universelle. Les Bouddhistes croient à la métempsycose et prétendent que le nirvâna nous en délivre.

Bramantip : certains logiciens emploient re terme au lieu de Bamalipton.

Brouwer-Heyting-Kolmogorov (principe de) = (BHK). - Affirmation selon laquelle  la signification d'une proposition est équivalente à la spécification d'une méthode ou d'une construction effective pour prouver cette proposition. Ce principe, qui reflète l'approche constructive de la logique intuitionniste, qui rejette le principe du tiers exclu et met l'accent sur la nature constructive des preuves mathématiques, a été formulé indépendamment par Luitzen Brouwer, Arend Heyting et Andrei Kolmogorov. Brouwer a insisté sur l'idée que la seule signification d'une proposition mathématique réside dans la construction effective d'un objet mathématique correspondant. Ainsi, une affirmation mathématique n'est valide que si on peut construire concrètement l'objet qu'elle prétend décrire. Heyting a développé la logique intuitionniste en insistant sur la nécessité d'une preuve constructive pour établir la validité d'une proposition. Selon lui, une proposition n'est vraie que si l'on peut fournir une procédure constructive ou une preuve effective démontrant sa vérité. Kolmogorov, enfin, a formulé le principe de BHK en termes de logique propositionnelle. 

Buridan (Ane deAne de Buridan.

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