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Selon l'opinion commune, le mot métaphysique, qui sert aujourd'hui à désigner la partie la plus élevée et la plus générale de la philosophie, est né d'une circonstance accidentelle. On prétend qu'Andronicus de Rhodes, contemporain de Cicéron, s'occupant à classer les différents ouvrages d'Aristote, forma une première catégorie de tous ceux qui avaient pour objet les sciences-physiques et naturelles, puis rangea sous ce titre commun, ta meta ta physika (sous-entendu biblia), c'est-à-dire les livres qui viennent après ceux sur les choses physiques, les divers écrits où ce philosophe traitait des choses qui sont au-dessus des données des sens. Mais il paraît beaucoup plus vraisemblable d'admettre que cette inscription est due à Aristote lui-même. En effet, ce philosophe consacre les premiers chapitres de ses ta meta ta physika à établir la distinction qui existe entre les choses qui font l'objet des sciences physiques et celles dont il va traiter; et ces dernières sont nommées par lui "philosophie première, ou science des premiers principes.

Dans le langage commun, le mot métaphysique se prend assez généralement en mauvaise part, pour désigner l'abus des abstractions, ou simplement l'usage intempestif de considérations plus ou moins philosophiques. Mais la définition de la métaphysique la plus généralement admise est celle qui se déduit de l'étymologie même de ce mot. C'est, disent la plupart des auteurs, la science (entendons la branche de la philosophie) qui traite des choses au-dessus de la nature, c.-à-d. au-dessus du monde sensible ou matériel. Elle a pour objet l'être en tant qu'être c.-à-d. l'essence des choses; elle est le point le plus élevé de la philosophie : de là vient que cette dernière, quand elle est prise pour la métaphysique, soit parfois appelée la science des premiers principes et des causes. Aristote n'est pas l'inventeur de la métaphysique : Thalès et Pythagore, l'école d'Élée, Platon, l'avaient traitée à leur manière; mais Aristote y mit plus de méthode en la constituant régulièrement. 

Voici la définition qu'en donnait pour sa part Schopenhauer :

"J'entends par métaphysique ce mode de connaissance qui dépasse la possibilité de l'expérience, la nature, les phénomènes donnés, pour expliquer ce par quoi chaque chose est conditionnée, dans un sens ou dans l'autre; ou, en termes plus clairs, pour expliquer ce qu'il y a derrière la nature et qui la rend possible." (Le Monde comme volonté et représentation).
La métaphysique comprend classiquement l'ontologie, ou science de l'être considéré abstractivement, la théologie, au sens de science des êtres incorporels, la cosmologie et la psychologie rationnelle; leur ensemble forme ce qu'on appelle les sciences métaphysiques. Au reste, sans prétendre critiquer cette manière de voir, nous considérons, ainsi que le faisait Aristote lui-même, la métaphysique comme la science des vérités premières. Mais par vérités premières, nous entendons exclusivement ces idées supérieures, nécessaires et absolues, que l'intelligence ne peut atteindre par la perception soit externe, soit interne, parce qu'elles dépassent toute notion empirique; en d'autres termes, la métaphysique est proprement la science qui a pour objet les principes que nous atteignons à l'aide de la raison. Comme on le voit la métaphysique est pour nous, de même que pour tous les philosophes, le couronnement de la philosophie, et l'on peut dire, non moins exactement, qu'elle en est la racine et la base.

Historiquement, la question essentielle, en métaphysique, a été de savoir si l'esprit humain a le droit d'affirmer si ce qu'il conçoit nécessairement existe, et s'il existe comme il le conçoit, par exemple, la substance, la cause, le temps, l'infini, etc. De la réponse faite à cette question capitale sont nés les grands systèmes en philosophie; le Spiritualisme, l'Idéalisme, le Panthéisme, etc., ce qui montre l'extrême importance de la métaphysique. Les réponses souvent si opposées viennent de la différence des procédés employés à les chercher. La vraie méthode consiste-t-elle à substituer la conscience à des abstractions, à un procédé tout géométrique, comme chez Spinoza, ou à la prétention de s'identilier a priori avec l'infini, comme l'ont fait plusieurs philosophes allemands, ou à celle, non moins aventureuse, de s'élever à la vérité suprême par l'enthousiasme et l'amour, en dédaignant les secours de la raison et de la science? 

Dans les écoles de l'Antiquité et du Moyen âge dont les principes mêmes n'étaient pas comme le sont ceux du scepticisme, absolument incompatibles avec son existence, la métaphysique, tout en admettant une grande diversité de doctrines a conservé sans interruption le même rang et le même caractère. La philosophie moderne s'est montrée, en général, moins précise sur la nature et même sur la réalité de ses attributions. On en comprendra facilement la raison la philosophie moderne, ayant surtout à fonder la méthode des sciences philosophiques et à revendiquer l'indépendance de la raison, s'est beaucoup plus préoccupée de la pensée elle-même que des objets sur lesquels elle s'exerce, et des principes de la connaissance que de ceux de existence. 

L'Antiquité accorda une grande attention à la métaphysique. Aristote, dans la partie ontologique, distingue quatre principes : la qualité, par laquelle une chose est ce qu'elle est; la matière; le principe du mouvement; le principe de la fait ou du bien. Les commentateurs les plus connus de cette partie de ses oeuvres sont, chez les Anciens, Alexandre d'Aphrodisie, Thémistius, J. Philopon; Au Moyen âge ce furent d'abord : Avicenne, Averroès, et  Anselme de Canterbury. Ce dernier se distingue par son indépendance, en cherchant à asseoir le dogme sur des arguments métaphysiques. Les maîtres les plus célèbres qui cherchèrent ensuite à établir la métaphysique d'Aristote dans les écoles en l'interprétant, furent Alexandre de Hales, Albert le Grand, Thomas d'Aquin, Duns Scot.

La philosophie moderne, ayant surtout en vue la méthode, s'occupa plus du sujet que de l'objet, et, par suite, sembla accorder moins d'importance à la métaphysique. Nous ne parlerons pas de Bacon qui, prenant le mot métaphysique dans un sens tout opposé à celui qu'il a reçu de l'usage, l'a appliqué à une partie de la physique, à celle qui a pour objet les propriétés essentielles des corps et les causes finales des phénomènes de la nature (De augmentis et dignitale scientiarum, lib. III, c. IV). Nous remarquerons seulement que l'auteur de l'Instauratio magna n'a pas nié pour cela la science même à laquelle il enlevait ainsi son nom, puisqu'il reconnaît une théologie naturelle uniquement fondée sur la raison.

Pour Descartes, « toute la philosophie est comme un arbre dont les racines sont la métaphysique ». Mais la science qu'il appelle ainsi embrasse aussi bien la psychologie et même une partie de la logique, que la connaissance des principes et de l'essence des choses. Nous voyons, en effet, que ses Méditations métaphysiques traitent à la fois de la certitude, de la méthode, des faits de conscience et de l'existence de Dieu, de la nature de l'âme, de la réalité du monde extérieur. 

Malebranche est plus près de Platon que d'Aristote lorsqu'il définit la métaphysique comme les vérités qui peuvent servir de principes aux sciences particulières. Au reste il ne s'est pas borné à cette définition; il nous offre dans ses oeuvres un des plus beaux et des plus vastes systèmes de métaphysique dont la philosophie moderne puisse s'enorgueillir.

La même observation s'applique à Leibniz, qui, comme métaphysicien, se place entre Platon et Aristote, en s'efforçant de les dominer l'un et l'autre pour les concilier, et dont la méthode, autant que les doctrines nous rappelle la science de l'Antiquité.

Après lui, la métaphysique perd de ses droits et de son importance dans l'histoire de la philosophie. Locke, en faisant dériver toutes nos connaissances de la sensation et de la réflexion, a ruiné la métaphysique par la base : car la sensation étant un phénomène variable et personnel, ne peut rien nous apprendre de ce qui est en soi ou absolument, de l'être universel et nécessaire. Aussi ne voit-il que deux sortes de propositions à l'usage des métaphysiciens : les unes certaines, mais absolument frivoles, c'est-à-dire qui forment de vaines tautologies; les autres instructives, mais hypothétiques (Essai sur l'entendement humain, liv. IV, ch. VIII). 

Condillac, et à sa suite l'école idéologique, marchant sur les traces de Locke et renchérissant sur son système, ne reconnaissant, comme source de nos idées, que la sensation toute seule sans Ia réflexion, ne sont pas plus favorable à la métaphysique que le philosophe anglais, quoiqu'ils prétendent, par une contradiction inexplicable, fournir les preuves de l'existence de Dieu et de la spiritualité de l'âme.

Cela n'a pas empêché le nom de la métaphysique de se maintenir dans son école et dans le langage de la philosophie française du XVIIIe siècle mais avec une signification très différente de celle qu'il avait autrefois. Par exemple, d'Alembert, dans son Essai sur les éléments de la philosophie (t. IV de ses Mélanges), enseigne que le premier, et même le seul problème de la métaphysique, est celui de l'origine des idées. 

« Presque toutes les autres questions qu'elle se propose sont, dit-il, insolubles ou frivoles; elles sont l'aliment des esprits téméraires ou des esprits faux, et il ne faut pas être étonné si tant de questions subtiles toujours agitées et jamais résolues, ont fait mépriser par les bons esprits cette science vide et contentieuse qu'on appelle communément métaphysique. » 
C'est exactement le même jugement que celui de Locke, exprimé dans presque les mêmes termes dont s'est servi l'auteur de l'Essai sur l'entendement humain. Aussi la métaphysique obtient-elle à peine, dans l'Encyclopédie, quelques lignes méprisantes. Cependant, tout en condamnant cette science, ou, ce qui revient au même, en la réduisant à n'être qu'une partie de la psychologie, d'Alembert, avec cette netteté d'esprit et cette précision de langage qui le caractérisent, indique quelques-uns de ses problèmes les plus difficiles :
« Comment, dit-il, notre âme s'élance-t-elle hors d'elle-même pour s'assurer de l'existence qui n'est pas elle? [...]. Comment concluons-nous de nos sensations l'existence des objets extérieurs?[...] Enfin, comment parvenons-nous, par ces mêmes sensations, à nous former une idée des corps et de l'étendue? » 
Ce ne sont pas là des questions, lui semble-t-il, que l'expérience ou l'analyse des sensations puisse résoudre.

Sans rendre à la métaphysique ses anciens droits, c'est-à-dire la connaissance des choses telles qu'elles sont en elles-mêmes, ou, pour nous servir de son langage, la connaissance de la vérité objective, Kant lui assigna du moins une sphère plus élevée et plus étendue. II la définit comme l'inventaire systématique de toutes les richesses intellectuelles qui proviennent de la raison pure, c'est-à-dire des idées et des principes que l'intelligence tire de son propre fonds sans le concours de l'expérience. Par suite de cette définition, il y reconnaît deux parties : l'une qui a pour objet de déterminer exactement la valeur et la portée de nos connaissances a priori, ou purement rationnelles : c'est la critique; l'autre qui les rassemble en un seul tout et les coordonne en système : c'est la doctrine. Et, de même que dans la critique, on distingue la critique de la raison théorique, et la critique de la raison pratique; la doctrine se partage en métaphysique de la nature et en métaphysique des moeurs, selon que l'on considère les principes de la raison dans leur application au monde extérieur ou à nos propres actions. Mais l'abîme que Kant voulait creuser entre l'être et la pensée, entre les principes de nos connaissances et ceux de l'existence, n'est pas resté longtemps ouvert. 

Après lui,la métaphysique envahit non seulement la philosophie tout entière, mais l'ensemble des connaissances humaines. La pensée fut considérée comme l'essence même des choses, se manifestant sous mille formes diverses, et fatalement enchaînées les unes aux autres, dans la nature comme dans l'humanité, dans l'histoire comme dans la conscience. Avec Schelling et Hegel, la métaphysique fut entraînée à dépasser ses limites légitimes. En France, l'Éclectisme prit en métaphysique le caractère dualiste et cartésien du XVIIe siècle.

Il résulte de cette énumération rapide des différentes idées qu'on s'est faites de la métaphysique, depuis l'instant où un penseur a essayé de la constituer régulièrement, que tous les philosophes, ou plutôt toutes les écoles de philosophie, ont reconnu l'existence d'une science plus générale et plus élevée que les autres, d'une science, des principes de laquelle toutes nos connaissances tiennent leur certitude et leur unité. Mais les uns, en cherchant les principes dans la raison ou dans le fond invariable de l'intelligence humaine, les ont étendus à tout ce qui existe, les ont considérés comme l'expression exacte de la nature des choses et comme le fond constitutif de tous les êtres tombant sous le regard de notre esprit : ce sont les métaphysiciens proprement dits. Les autres, en reconnaissant dans la pensée les mêmes éléments invariables, les mêmes idées indestructibles, leur refusent toute similitude et toute communauté d'essence avec les choses, c'est-à-dire toute valeur objective, et les représentent comme des formes inhérentes à notre constitution ou comme des formes particulières à notre intelligence : ce sont les partisans du demi-scepticisme ou de la philosophie idéaliste de Kant. Enfin, d'autres donnent pour principe à notre intelligence un simple fait, celui de la sensation; et ne voyant aucun chemin ouvert pour passer de ce fait à une connaissance plus élevée, a quelque chose d'universel et d'absolu qui existerait soit dans la pensée même, soit hors de la pensée, ils sont forcés d'absorber la métaphysique dans la psychologie, et la psychologie elle-même dans la question de l'origine des idées, ou plutôt dans l'analyse des sensations. Cette manière de concevoir les premiers principes de la science appartient aux philosophes sensualistes ou à l'école de Locke et de Condillac

La question de la définition de la métaphysique telle que l'histoire nous la présente, se confond donc entièrement avec celle de l'existence de cette science. Il ne s'agit pas de savoir qui l'a bien ou qui l'a mal définie; le débat porte bien plus haut; il est entre ceux qui la nient et ceux qui l'admettent, entre le sensualisme et l'idéalisme d'une part, et de l'autre, la croyance à la pleine autorité ou à l'objectivité de la raison, ce que nous appellerions volontiers le réalisme, si ce mot n'était pas discrédité par les excès de la scolastique.

Ramené à ces termes, le problème qui devait le premier se présenter à notre attention, celui de l'existence de la métaphysique, se trouve parfaitement résolu : car ce n'est pas seulement la métaphysique qui y est engagée, mais la totalité des connaissances humaines, ou la faculté par laquelle nous nous assurons à la fois de notre propre existence et de celle des autres êtres. Si notre raison ne nous trompe pas si son existence même n'est pas une vaine illusion, si ce que nous prenons pour des principes universels et nécessaires, tels que les idées de temps, d'espace, de substance, de cause, d'unité, etc., ne se réduit pas à de pures formes de la pensée, ou à des signes généraux indiquant seulement différentes classes de nos sensations, alors il y a en nous une certaine connaissance de la nature réelle des choses, les conditions essentielles de notre intelligence représentent exactement celles de l'existence, et la métaphysique est possible. 

Dans le cas contraire soit qu'on accepte la doctrine de Kant ou celle de Locke, il faut avoir le courage, si l'on veut être conséquent, d'aller jusqu'aux dernières limites du scepticisme. Le sceptique seul est dispensé d'avoir une doctrine sur l'absolu et l'universel, c'est-à-dire sur les principes communs à tous les êtres, parce qu'il déclare ne rien savoir d'aucun être particulier, ni s'il est, ni ce qu'il est; mais dès que vous parlez, même conditionnellement, soit d'un esprit, soit d'un corps ou d'un rapport déterminé entre deux idées, j'ai le droit de vous demander quel en est le principe constitutif, quelle en est la raison dernière; et comme il est impossible de répondre à une telle question en considérant les choses isolément, vous êtes bientôt forcé, pour donner satisfaction aux légitimes exigences de la science, aux lois irrésistibles de la logique, de vous enquérir du principe ou de la raison de tout ce qui est. 

Aussi la métaphysique n'est-elle pas moins ancienne que la philosophie, c'est-à-dire que la recherche de la vérité par la science, ou la foi de la raison en elle-même, et elle durera aussi longtemps qu'elle. Sans doute c'est à Aristote qu'appartient la gloire d'avoir nettement défini son caractère; mais elle remonte dans la Grèce jusqu'à Thalès et à Pythagore; on la rencontre dans l'école ionienne comme dans l'école italique, chez Leucippe et Démocrite comme chez les philosophes d'Elée : car rechercher l'essence des choses et les principes de tous les êtres, c'est faire de la métaphysique. (R. / DSP).



François Dagognet, Une introduction à la métaphysique, Les empêcheurs de tourner en rond / Synthélabo, 2006.

En bibliothèque - Aristote, La Métaphysique, trad. en français par Pierron et Zévort, 1841; Plotin. les Ennéades, traduites par Bouillet; le Pseudo-Denys, Des Noms divins, De la Hiérarchie céleste; Scot-Erigène, De la division de la Nature; Avicebron (Salomon ben Gabirol), Fons vitae; Malebranche, Entretiens sur la Métaphysique et la Religion; 1687; 'Sgravesande, Introduction à la philosophie, 1736-1756; Para du Phanjas, Cours de Métaphysique, ou Théorie des Êtres insensibles, 1779; les écrits philosophiques de Fénelon et de Bossuet; l'Analyse de la Métaphysique d'Aristote, par Michelet, de Berlin; l'Essai sur la Métaphysique d'Aristote, par Ravaisson, 1836-46; Vacherot, De la Métaphysique et de la science.

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