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Dictionnaire des idées et méthodes
I
I. - En logique classique, la lettre i sert à désigner les propositions particulières affirmatives; exemple : quelques hommes sont sages.

En mathématiques, i est le nombre tel que i² = -1; aucun nombre réel ne répond à cette définition. C'est un nombre dit imaginaire. (Les nombres complexes).

Iatrochimie, iatromathématique, iatromécanique (histoire de la médecine). - L'iatrochimie  cherchait à expliquer les phénomènes du corps humain et les maladies en termes de réactions chimiques
trochimie. -  L'iatomathématique appliquait des mathématiques et l'astrologie à la santé. - L'iatromécanique s'attachait à comprendre le fonctionnement du corps humain en termes de mécanique et de lois physiques. 

Ichtyologie (zoologie), du grec ichthys, ichthyos; poisson; et logos; discours. - Partie de la zoologie qui s'occupe de l'étude des Poissons.

Icône. - Symbole graphique, une représentation visuelle ou une image qui est largement reconnue et associée à une personne, un lieu, un objet ou un concept particulier. Le philosophe et sémioticien américain Charles Sanders Peirce a introduit le concept d'icône dans sa théorie sémiotique. Selon Peirce, une icône est un signe qui ressemble à l'objet qu'il représente. Par exemple, une photographie est une icône car elle ressemble à l'objet réel qu'elle capture. Dans ce contexte, l'icône est l'un des trois types de signes définis par Peirce, les deux autres étant l'index et le symbole. Certains philosophes ont utilisé le terme icône pour discuter de la nature de la perception visuelle et de la façon dont les images visuelles représentent le monde. Les discussions peuvent porter sur la manière dont les images visuelles fonctionnent comme des icônes, reflétant ou représentant le monde d'une certaine manière.

Idéal (Idealis, de idea = forme, idée). Terme qui se réfère à ce qui est considéré comme parfait, excellent, ou conforme à une norme élevée. -   a) Pris adjectivement, ce mot implique l'idée de parfait. - b) Pris substantivement, c'est un type de beauté parfaite conçu par l'imagination créatrice. 

Idéale (sécante). - Lorsque deux courbes algébriques dont les équations sont à coefficients réels se coupent, leurs intersections sont des points réels ou des points imaginaires conjugués deux à deux. La droite qui joint deux points d'intersections conjugués est réelle, elle est ce que l'on appelle une sécante idéale. Deux cercles extérieurs ou intérieurs ont une sécante idéale qui est leur axe radical.

Idéal (mathématiques). - Sous-ensemble spécial d'un anneau qui  est stable pour l'addition et la multiplication par n'importe quel élément de l'anneau. -. Un idéal maximal est un idéal qui n'est proprement inclus dans aucun autre idéal, à l'exception de l'anneau lui-même. Dans d'autres termes, un idéal maximal ne peut pas être étendu tout en restant un idéal propre. - Un idéal premier est un idéal qui, si le produit de deux éléments appartient à l'idéal, au moins l'un des éléments doit appartenir à l'idéal. - Un idéal principal est un idéal engendré par un seul élément. Les idéaux interviennent en algèbre et en géométrie algébrique, car ils permettent de définir des notions telles que les variétés algébriques, les schémas et les espaces de modules. Les idéaux sont également utilisés en théorie des nombres, en cryptographie et en informatique.

Idéal-réalisme. - Tendance philosophique qui s'est exprimées au sein de l'Idéalisme allemand du XIXe. En particulier chez Fichte et  Schelling, qui chacun à sa façon a tenté de concilier ou de transcender la dichotomie entre l'idéalisme et le réalisme. Pour Fichte, la réalité tient son existence du processus dynamique du moi absolu. Dans cette perspective, l'idéalisme et le réalisme peuvent être vus comme interconnectés, car la réalité est générée par le moi absolu. Schelling, qui a développé une philosophie de la nature et a insisté sur l'unité fondamentale entre la nature et l'esprit, a tenté de son côté de surmonter la dualité entre l'esprit et la nature présente dans l'idéalisme transcendantal. On peut voir là un effort de médiation entre l'idéalisme et le réalisme en intégrant des éléments des deux perspectives.

Idéalisme (de Idéal) : 1°) Sens général : système de ceux qui ramènent toute réalité à l'idée et au sujet pensant. Leur formule est celle-ci : Esse es percipi. - 2°) Formes variées : Idéalisme dans l'origine des idées (Berkeley, Malebranche). - Idéalisme : a) immatérialiste (Berkeley); - b) critique (Kant).; - c) absolu (Fichte); - d) phénoméniste (Hume, Stuart Mill); - e) métaphysique (Lachelier, Bergson).

Idéalité (de Idéalis, idéal). - Ce qui existe dans la pensée. - Kant (Critique de la raison pure) affirme l'idéalité du temps et de l'espace. Selon lui, l'espace et le temps, conditions nécessaires à la possibilité de toute expérience, ne sont pas des caractéristiques objectives du monde en soi, mais plutôt des formes a priori de la sensibilité humaine. Ce sont des structures innées de notre esprit, des cadres préexistants à travers lesquels nous percevons et organisons notre expérience du monde. 

Idéat. - Ce mot n'est guère employé que par Spinoza : il signifie objet de l'idée, mais c'est surtout son objet interne ou l'idée elle-même, quand on fait abstraction de l'activité d'esprit qui la produit.

Idéation (de Idée) : activité par laquelle l'esprit produit les idées. les physiologistes ont appelé quelquefois ainsi l'activité du cerveau qui est censée produire la connaissance ou former les idées. C'est la cérébration consciente, par opposition à la cerébration inconsciente.

Idée (Idea = forme, idée, de idein = avoir vu) : c'est a) la forme intellectuelle qui exprime l'objet de la connaissance; -  b) le principe immédiat de la connaissance, par lequel on connaît. 

• Théorie des Idées-images. - Les idées-images seraient des sortes d'images (superficies légères) qui se détacheraient, pour ainsi dire, des corps, selon Epicure, et agiraient sur les sens et l'esprit.
• Théorie des idées représentatives : théorie de la connaissance d'après laquelle les idées sont les images des objets et servent d'intermédiaires entre eux et le sujet pensant. Cette théorie demande à être expliquée. Elle a été combattue par Reid, Royer-Collard, Cousin.
Idée-force. - Selon Alfred Fouillée, les idées, loin d'être de simples représentations intellectuelles, possèdent une force motrice qui influence directement les actions et les comportements. Autrement dit, une idée ne reste pas passive dans l'esprit : elle agit comme un stimulant ou une impulsion, transformant les pensées en actions. Fouillée associe cette notion à une vision dynamique et volontariste de l'intelligence et de la psychologie.

Identification. - Action de reconnaître deux choses comme identiques. L'identification se rapporte notamment à la question de l'identité personnelle. Comment définir ce qui rend une personne identique à elle-même à travers le temps malgré les changements physiques et psychologiques  Locke, Hume et Derek Parfit ont abordé cette question en analysant les concepts de mémoire, de continuité et de conscience. L'identification peut aussi se rapporter aux questions liées à l'appartenance à des groupes sociaux, culturels ou politiques. Charles Taylor a ainsi étudié les questions d'identité culturelle et de multiculturalisme, soulignant l'importance de la reconnaissance et de l'identification culturelle dans la société. L'identification peut encore être liée à la connaissance et à la perception : comment identifions-nous et reconnaissons-nous des objets, des concepts ou des entités dans le monde? Stuart Mill, par exemple, a étudié les processus de classification et d'identification dans cette perspective.

Identique (du latin scolastique Identicus = le même, de idem = le même, de is = il, ce) : ce qui reste essentiellement le même. - Locke a donné le nom de propositions identiques à celles dont l'attribut n'ajoute rien au sujet parce qu'il est contenu dans le sujet. Elles correspondent donc aux jugements analytiques de Kant. Quand on dit : tous les corps sont étendus, on fait une proposition purement identique ou explicative, parce que, selon Locke, l'idée de corps contient, implique l'idée d'étendue.

Identitarisme. - Conception politique et sociale, associée aux mouvements d'extrême-droite, qui met l'accent sur l'identité culturelle, nationale, ethnique ou religieuse d'un groupe spécifique. Les identitaristes revendiquent généralement la préservation, la protection et la promotion de l'identité et des caractéristiques distinctives de leur groupe, perçues comme menacées par des influences extérieures, notamment l'immigration, la mondialisation et le multiculturalisme.

Identité( (Identitas, de idem =  le même). -  Propriété de l'être qui demeure conforme à lui-même. Considérée dans des choses différentes, l'identité est comme l'unité dans leur fond et leur nature. - Distinctions : Identité générique, spécifique, numérique. La première appartient aux êtres du même genre; la seconde, aux êtres de même espèce ; la troisième est celle des individus avec eux-mêmes. 

• Philosophie de l'identité, idéalisme panthéiste de Schelling, Hegel, etc. (Monisme, Dualisme). Ce système a pour base l'identité originelle de l'idéal et du réel, de la matière et de l'esprit. Elle est opposée à la philosophie de l'analogie.

• Contestation de l'identité du moi  chez Condillac, Hume, Th. Ribot, Taine. 

Les différents courants philosophiques contemporains abordent le concept d'identité en intégrant des éléments notamment de philosophie de l'esprit, de métaphysique, d'éthique et de philosophie sociale. Certains philosophes contemporains se concentrent sur l'identité personnelle en étudiant la continuité narrative : ils soutiennent que notre identité individuelle est constituée par les récits que nous racontons sur nous-mêmes et par notre capacité à relier ces récits dans une continuité cohérente. Certains autres se concentrent sur le rôle de l'altérité, sur la façon dont l'interaction avec l'autre influence notre propre identité et comment nous percevons et comprenons l'autre. Le multiculturalisme philosophique examine comment les individus et les groupes maintiennent leur identité culturelle tout en coexistant dans des sociétés diversifiées. Ce courant, ainsi que  les féministes, s'attachent également au concept d'intersectionnalité et examinent comment différentes dimensions de l'identité se chevauchent et interagissent, influençant l'expérience individuelle et sociale. La philosophie contemporaine s'intéresse également à la relation entre l'identité et le corps. Des débats ont lieu sur la façon dont le corps influence notre identité personnelle, en particulier dans le contexte de la technologie, de la santé et du handicap. Avec l'avènement des technologies numériques, des philosophes étudient l'identité dans le contexte virtuel et numérique, et se penchent sur les questions liées à l'identité en ligne, à l'anonymat, à la vie privée et aux défis posés par les réseaux sociaux. Le post-modernisme, quant à lui, conteste les notions traditionnelles et fixes d'identité en soulignant la fragmentation, la pluralité et la relativité des identités. Il remet en question les grands récits universels et met en avant la diversité et la fluidité de l'identité.

Identité (théories de l'). - Théories qui analysent la manière dont les individus définissent et comprennent qui ils sont. Plusieurs  théories de l'identité ont  été proposées dans le cadre du descriptivisme, qui se concentrent sur la manière dont nous décrivons et identifions les objets, les personnes ou d'autres entités. 

Identité personnelle et le téléporteur (L'). - Expérience de pensée utilisée par Derek Parfit pour étudier les problèmes de l'identité personnelle, de la continuité du soi et de l'individualité : imaginez que vous entrez dans un téléporteur, une machine qui décompose votre corps à un endroit et le reconstruit exactement à un autre endroit. Cependant, avant que la reconstruction ne se produise, une copie exacte de vous est créée à l'autre endroit. La question est de savoir si la copie est vraiment "vous".

Idéologie (de Idea = forme, idée; logos = discours) : partie de la philosophie qui traite des  idées (au sens général de faits de conscience, comme on dit : association des idées), de leur origine et de leurs caractères. 

Ce mot a été mis en circulation par Destutt de Tracy. (Projet d'éléments d'idéologie, Paris, an IX) : il donné ce nom à l'analyse de l'esprit humain. Les idéologues ou idéologistes se rattachent à Locke, qui faisait dériver toutes nos idées de la sensation et de la réflexion, et à Condillac, et qui voulant borner la philosophie à l'analyse des sensations et à la question de l'origine des idées, proscrivaient la métaphysique. . Les idéologues sont psychologues, logiciens, grammairiens, mais ils proscrivent la métaphysique. Leur psychologue est Condillac, leur logicien Destutt de Tracy, leur physiologiste Cabanis. On ajoutera les noms de Volney et Daunou. Maine de Biran fut idéologue au début de sa carrière philosophique.

Idéologue s'est dit quelquefois dans un sens défavorable de doctrinaire rigide ou de rêveur philosophique et politique, qui néglige les faits pour se repaître d'idées creuses.

Idéologique (de Idéologie) : Karl Marx oppose idéologique à économique : pour rendre compte de la société il n'a recours qu'aux faits économiques, rejetant toute explication qui s'appuie sur les idées religieuses, philosophiques ou morales.

Idiosyncrasie (idios =, propre à; chrasis = mélange, tempérament). - Disposition en vertu de laquelle un individu est affecté d'une manière qui lui est propre ou personnelle par les causes qui agissent sur lui dans l'état de santé ou de maladie. C'est donc le tempérament individuel.

Idole. - Représentation ou un concept qui est érigé en absolu, généralement de manière trompeuse. Francis Bacon, dans son œuvre Novum Organum, en identifie quatre types (les "idoles de la tribu, de la caverne, du forum et du théâtre") qui sont des biais ou des illusions entravant la connaissance. Plus largement, le concept d'idole peut s'appliquer à tout objet de vénération ou d'adoration excessive, que ce soit dans la pensée religieuse, morale ou idéologique.

Ignorabimus : cette expression de E. Dubois-Reymond (Ueber die Grenzen des Naturerkenntiss, Leipzig, 1872), peut servir d'épigraphe à l'Agnosticisme, qui pense que le métaphysicien est condamné à ignorer perpétuellement la nature des choses.

Ignorance (Ignorantia, de ignoro = ignorer, de in-gnarus = qui ne sait pas; racine gna, d'où gnoscere, noscere  = connaître) : absence de connaissance. L'ignorance n'a donc rien de positif et se distingue ainsi de l'erreur qui est une fausse connaissance. On connaît le mot de Socrate : « Je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien », mais c'est la une ignorance savante, c'est la science des limites de notre intelligence.

Les logiciens appellent ignorance du sujet un sophisme qui consiste à prouver autre chose que ce qui est en question et qu'on veut prouver.

Ignorance (docteDocte ignorance.

Ignorance du sujet, Ignoratio elenchi : sophisme qui consiste à s'écarter du sujet , à prouver autre chose que ce qui est en question ou ce que personne ne conteste, à prêter à l'adversaire une opinion qui n'est pas la sienne. Ce sophisme est le vice habituel des discussions : pour l'éviter, il faut s'attacher au point précis de la question, bien définir le sujet, et fixer le sens des termes. Dans l'Horace (acte. IV, sc. 2 ) de Corneille, il y a ignorance du sujet, et, par suite, méprise, entre le vieil Horace, qui croit que son fils a fui par peur devant les Curiaces, et Valère, qui ne parle que d'une fuite simulée pour mieux assurer la victoire. L'argumentation de J.-J. Rousseau contre Molière, dans sa Lettre sur les spectacles, repose sur un sophisme du même genre.

Illumination (Illuminatio, de illuminare = in-luminare = éclairer, de lumen = lumière) : opération de l'intellect actif.

Illuminisme, Illuminés (Illuminatus, participe passé de illuminare = in-luminare = éclairer):  les illuminés sont des mystiques qui croient a une révélation intérieure ou à une illumination spéciale de leur intelligence par leur union avec Dieu ou avec des génies qui leur parlent et les instruisent. De ce nombre furent Swedenborg, Weishaupt, Saint-Martin. - L'Illuminisme est le système des illuminés.

Illusion (Illusio = moquerie, erreur, de illudere = in-ludere, se jouer contre, railler). - Transposition de la réalité par l'imagination, une perception altérée ou erronée. L'illusion diffère de l'hallucination en ce sens l'illusion résulte d'une interprétation déformée d'un stimulus réel, tandis que l'hallucination implique une perception sans stimulus externe correspondant.

image (de Imaginem = image) : sensation renouvelée et affaiblie. Strictement parlant, l'image est l'objet de la vue ou de l'imagination.

Imagination (Imaginatio, imagination, vision, de imago = image) : faculté de reproduire ou de combiner. -  L'imagination conserve et reproduit les représentations ou images des choses. Elle diffère ainsi de la mémoire qui conserve et reproduit les idées, mais elle n'en diffère que partiellement et on l'appelle quelquefois mémoire imaginative.

Il y a une autre forme de l'imagination qu'on appelle imagination créatrice ou poétique : celle-ci ne
se contente pas de reproduire les images, elle les combine; elle produit des fictions ou crée les types
dans les oeuvres d'art. On ajoute qu'elle représente l'idéal par le réel, l'intelligible par le sensible, l'invisible par le visible.

L'imagination s'appelait encore fantaisie et était classée, chez les scolastiques, parmi les sens intérieurs.

Imitation. - Concept qui renvoie à la reproduction ou la mimésis d'un modèle ou d'un idéal. Platon, par exemple, critique l'imitation dans son œuvre en la qualifiant de copie imparfaite des formes idéales. Aristote, en revanche, accorde à la mimésis une valeur positive, notamment dans l'art, qu'il voit comme une imitation créative de la nature. En psychologie et en éthique, l'imitation joue aussi un rôle central dans l'apprentissage et la transmission des valeurs.

Immanent : en termes scolastiques, ce qui reste en dedans (manere in) d'une chose ou d'une idée, et n'en sort jamais. Spinozaappelait Dieu la cause immanente du monde, pour faire comprendre que, par son essence, il ne diffère point du monde. Kant parle d'un emploi immanent de la raison; il entend par là un emploi de la raison qui ne dépasse pas les limites du monde visible, par opposition à un emploi transcendant de la raison, dépassant ces limites. Une méthodeimmanente est celle qu'on peut déterminer par l'objet même de la recherche. Un savoir immanent est un savoir qui est approfondi dans le sujet même. En théologie, un acte immanent est celui qui demeure dans la personne qui agit, sans avoir d'effet au dehors : Dieu a engendré le Fils et le St Esprit par des actions immanentes, tandis qu'il a créé le monde par une action transitoire.

Immanentisme; philosophies de l'Immanence . - Le mot immanent (de Immanent, de immanens = in-manere = demeurer dans) signifie proprement : qui demeure toujours présent, enveloppé dans autre chose. C'est aussi bien le sens que ce mot a retenu en philosophie. On a, en effet, appelé philosophies de l'immanence les philosophies qui soutiennent que le principe de l'univers est enfermé dans l'univers même, qu'il ne lui est ni extérieur ni supérieur. Ces philosophies s'opposent à la philosophie de la transcendance qui admet l'existenced'un Dieu, principe extérieur de l'univers. Ainsi le panthéisme qui absorbe Dieu dans le monde est une philosophie de immanence, de même le monisme qui prétend que le monde est le produit de l'évolution d'une force ou d'une matière primitives.

Immatérialisme. - Doctrine philosophique, surtout associée à George Berkeley, qui affirme que la réalité n'est constituée que d'idées ou de perceptions, et non de matière. Selon Berkeley, les objets matériels n'existent pas indépendamment de l'esprit; leur existence est relative à leur perception par un sujet. Cette théorie remet en question le matérialisme et propose une vision où la réalité est essentiellement mentale ou spirituelle.

Immatérialité. - Ce mot s'emploie surtout dans l'expression immatérialité de l'âme et signifie spiritualité. Toutefois il ne désigne que les attributs négatifs de la spiritualité, c'est-à-dire l'unité, la simplicité, l'absence de toute étendue locale. Spiritualité dit davantage et désigne l'activité pensante et ses lois innées.

Immédiat (Immediatus, de in, négatif; mediatum, supin de mediare = partager en deux, de medius =qui est au milieu). Ce qui se fait ou agit sans intermédiaire= (ex. : perception immédiate de la conscience; perception immédiate du monde extérieur). - On entend par données immédiates ce que l'esprit connaît directement, sans intermédiaire : par exemple, les données de la conscience; ces données immédiates sont appelées primitives ou ultimes, parce qu'on ne peut pousser plus loin l'analyse. - S'oppose à médiat.

Immensité (Immensus, lmmensitas, de in, négatif; mensum, supin de metiri = mesurer) : ce qui est sans mesure, sans bornes. L'immensité ne peut donc être une étendue, une grandeur, et les métaphysiciens en font un attribut de Dieu agissant sur tous les points de l'espace, « par l'extension de sa puissance, non par l'expansion de sa substance », dit saint Thomas. -  Newton et Clarke parlent de l'mmensité de l'espace.

Immoral (de In, négatif et moral, de moralis, relatif aux moeurs, de mos, mores = usage, manière d'agir, moeurs) : ce qui est contraire à la loi morale ou aux règles de conduite suivies à une époque donnée. - S'oppose à moral, amoral.

Immoralisme (de Immoral) : ce mot est dû à Nietzsche-: selon lui, comme selon Max Stirner, la morale, au sens usuel du mot, est malfaisante; aussi prétend-il la remplacer par une doctrine, où les jugements de valeur sont en oppositionn, sur presque tous les points, avec la morale strandard.

Immuable, Immutabilité (Immutabilis, de in, négatif; mutabilis = sujet au changement de mutare = changer) : ce qui n'est pas sujet au changement. - Attribut de l'être qui ne change pas, parce qu'il est éternel et parfait et que l'éternité exclut la distinction de l'avant et de l'après, comme la perfection exclut la possibilité de changer en mieux ou en mal.

Impartialité (de Impartial, de in, négatif et du bas latin partialis, de pars = partes = parti, faction) : absence de parti pris. - Qualité d'un bon observateur, d'un bon historien.

Impassibilité, Impassible (Impassibilitas, Impassibilis, de in, négatif; passibilis = susceptible de souffrance, de passum, supin de pati, passus sum = subir, souffrir) : calme intérieur, insensibilité - Idéal des Stoïciens.

Impénétrabilité (de Impénétrable, Impenetrabilis, de in, négatif; penetrabilis = pénétrable, de penetrare = introduire, pénétrer dans, de penus qui signifia d'abord le fond de la maison où les vivres sont conservées) : qualkité première des corps, selon Locke, propriété qui fait que deux corps ne peuvent naturellement occuper en même temps le même lieu dans l'espace. 

Impératif (Imperativus, de imperatum, supin de imperarer = commander) : ce qui a le caractère du commandement. 

Impératif catégorique. - Kant désigne par ces mots la loi morale. C'est un impératif : elle commande, ordonne, oblige, sans pourtant contraindre; il est catégorique parce qu'il exclut toute condition ou restriction. Il y a d'autres impératifs qui ne sont que conditionnels ou hypothétiques : Ne mens pas, si tu ne veux pas être humilié. La loi morale n'est pas de ceux-là : Tu ne dois pas mentir; - telle est la forme catégorique qu'elle donne à ses commandements. L'art a ses règles, dit Kant, la sagesse a ses maximes : la moralité a sa loi et donne des ordres absolus qui se reconnaissent à ce signe qu'on peut toujours ériger la maxime de l'action morale en loi universelle.

Implication (Implicatio = entrelacement, de implicatum, supin de implicare = mettre l'un dans l'autre, envelopper; de in = dans, plicare = plier) : relation logique consistant eu ce qu'une chose en enveloppe une autre. Par exemple, dans dans les jugements analytiques l'attribut est impliqué dans le sujet.

Implicatures conversationnelles. - Concept  introduit par  H. Paul. Grice, qui a élaboré la théorie des actes de langage. Les implication conversationnelles sont les interprétations que l'on peut faire d'un discours.
Elles sont généralement utilisées pour comprendre le sens implicite d'une énonciation ou d'un discours plutôt que son sens littéral. 

Implicite (Implicitus = enveloppé, de in =dans; plicitus = plié, de plicitum, supin de plicare) : se dit d'une idée ou d'un jugement, qui est contenu, enveloppé dans une autre idée ou dans un autre jugement; la définition ne fait que l'expliciter,  - S'oppose à explicite, formel, exprès.

Impossible. - L'impossible est ce qui enveloppe ou implique une contradiction : c'est l'impossibilité logique ou métaphysique.

Est impossible physiquement ce qui est contraire aux lois de la nature, mais comme ces lois ne sont que des faits généralisés, et qu'un fait bien établi ne saurait jamais contredire un autre fait, cette manière de comprendre l'impossibilité est des plus arbitraires.

Un fait nouveau, extraordinaire, invraisemblable même, ne doit pas être légèrement taxé d'impossibilité.

Impression (in = sur; premere = presser). - L'impression résulte du contact immédiat ou médiat des objets extérieurs sur nos organes et des modifications physiologiques qui en résultent et que les nerfs transmettent au cerveau.

L'impression est donc l'antécédent de la sensation et de la perception sans être ni l'une ni l'autre. On pourrait dire qu'elle résulte immédiatement de l'excitation : ce dernier mot est employé pour désigner l'action des corps extérieurs sur le nôtre.

Le mot impression s'emploie par analogie dans un sens différent : impression du sublime ou du beau.

Hume donnait au mot impression un sens qu'il faut remarquer : il divisait toutes les perceptions de l'esprit humain en impressions et en idées. Les impressions ne différaient des idées que par un plus haut degré de force et de vivacité et comprenaient « toutes nos sensations, passions et émotions considérées lorsqu'elles font leur première apparition dans l'âme ».

Impulsion (impellere = pousser). - Ce mot s'emploie quelquefois comme synonyme de désir et de passion.

Imputabilité. - La responsabilité implique l'imputabilité-: dire que nous sommes responsables de nos actions ou dire que nos actions nous sont imputables, c'est dire une seule et même chose. Nous devons rendre compte de nos actions.

In abstracto (In = dans; abstractus, participe passé de abs-trahere, abstractum =détacher) : locution employée par les Scolastiques pour dire que l'on considère une chose en dehors de ses conditions concrètes : ex. : l'humain in abstracto est l'humain réduit aux idées générales d'animalité et de rationalité. - S'oppose a In re, In concreto.

In adjecto (In = dans; adjectus, participe passé de ad-jicere = ad-jacere, adjectum = jeter sur, mettre auprès) : la contradiction In adjecto est celle qui ressort du rapprochement même des termes : par exemple, un cercle carré.

In alio ( = en un autre ou dans un autre, en latin). - Expression utilisée pour décrire quelque chose qui existe en relation avec autre chose, en référence par exemple à des relations ou des dépendances, indiquant que l'existence ou la réalité de quelque chose dépend de son lien avec un autre.

In se ( = en soi ou en lui-même, en latin). - Expression utilisée pour décrire quelque chose qui existe ou qui a une réalité intrinsèque indépendamment de toute relation externe. Elle est souvent associé à des caractéristiques ou des propriétés qui appartiennent essentiellement à l'objet lui-même.

Inceptif (de Inceptum, supin de incipere = commencer, de in =dans; capere = prendre). -  L'aspect inceptif se rapporte au début ou au commencement d'une action ou d'un état.  - Une proposition inceptive est une proposition composée, qui énonce qu'une chose a commencé d'être telle à telle époque. Logique de Port-Royal, Part. II, Ch. X, § 4. - Inceptif s'oppose à désitif ou terminatif.

Incertitude. - Manque de certitude ou d'exactitude sur quelque chose. C'est une réalité dans de nombreux domaines de la vie et des sciences. L'incertitude concerne les risques et les facteurs imprévisibles qui peuvent affecter la réalisation d'un projet. En philosophie, l'incertitude est liée à notre capacité à connaître la vérité. Elle suggère que nous ne pouvons jamais être totalement sûrs de nos connaissances, surtout dans des domaines complexes et mouvants. Dans le domaine de la médecine, l'incertitude peut se référer à la difficulté de prédire avec précision le résultat d'un traitement ou de diagnostiquer une maladie avec certitude. En physique quantique, par exemple, l'incertitude est un principe fondamental qui indique que certaines paires de quantités ne peuvent pas être mesurées simultanément avec une précision infinie.

Inclination (Inclinatio = inclinaison, inclination, de inclinatum, supin de inclinare, de in =sur et de l'archaïque clinare = faire pencher). - Les inclinations ou penchants sont les tendances naturelles qui nous portent vers les objets. Elles ne diffèrent des passions que par un moindre degré de vivacité ou de véhémence et sont toutes susceptibles de se transformer en passions. - Les inclinations relatives au corps prennent quelquefois le nom d'appétits. On distingue des inclinations personnelles ou égoïstes, sociales ou altruistes, et morales (amour du vrai, du beau, du bien).

Inclusion (mathématiques). - Relation entre deux ensembles, où un ensemble est contenu dans un autre. On dit que l'ensemble A est inclus dans l'ensemble B si chaque élément de A est également un élément de B. On utilise ordinairement le symbole  pour représenter l'inclusion. Par exemple, si A est l'ensemble des nombres pairs et B est l'ensemble des entiers, alors A est inclus dans B car chaque nombre pair est aussi un entier. L'inclusion est une relation d'ordre (elle est donc réflexique, antisymétrique et transitive).

Inclusion stricte (notation :). -  Relation similaire à l'inclusion, mais dans laquelle l'ensemble A est inclus dans l'ensemble B de manière stricte, ce qui signifie que A est un sous-ensemble de B, mais A n'est pas égal à B. Formellement, A est strictement inclus dans B si, et seulement si, A est inclus dans B, mais A n'est pas égal à B. L'inclusion stricte n'est pas une relation d'ordre.

Inclusivité. - Action d'inclure et de considérer toutes les personnes, sans distinction de sexe, d'origine, d'orientation sexuelle, d'âge, de capacité, ou d'une caractéristique sociale ou individuelle. Cela signifie créer un environnement où chaque individu se sent accepté, respecté et valorisé, et où ses besoins, perspectives et contributions sont pris en compte. L'inclusivité peut être appliquée dans divers domaines tels que l'éducation, l'emploi, les politiques publiques, les médias, etc.. Elle vise à éliminer les discriminations, les préjugés et les obstacles qui peuvent marginaliser certaines personnes.
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Incommensurable, Incommensurabilité (Incommensurabilis, de in, négatif, cum = avec, mensurare = mesurer) : est incommensurable ce qui n'a pas de mesure commune avec un autre terme : par exemple, la circonférence et diamètre.

Incompatible, Incompatibilité (In, négatif : cum = avec; patibilis = supportable, de patior = supporter) : ce qui ne peut s'accorder, se concilier avec autre chose. - Deux idées sont incompatibles quand leur compréhension se contredit.

Incomplétude. - Contraire de la complétude. Un système formel est dit incomplet s'il existe des énoncés vrais qui ne peuvent pas être prouvés dans ce système à l'aide de ses règles et de ses axiomes. L'incomplétude signifie qu'il y a des vérités qui échappent à la capacité du système à les démontrer. L'exemple le plus célèbre d'incomplétude se trouve dans le (premier) théorème d'incomplétude formulé par Kurt Gödel. Ce théorème montre qu'aucun système formel suffisamment puissant pour exprimer l'arithmétique des nombres entiers naturels n'est complet. Cela signifie qu'il existe des énoncés mathématiques vrais, mais indémontrables dans ce système. L'incomplétude est un concept important en mathématiques, en logique et en philosophie, car elle a des implications profondes sur les limites de la connaissance et de la démonstration formelle.

Incomplexe (de in, négatif; complexus, participe passé de plecto = embrasser, de cum = avec; plecto = plier, tresser) : se dit du sujet ou de l'attribut qui n'a pas de complément. Les propositions et les syllogismes sont dits incomplexes, quand ils sont composés de pareils sujets ou attributs. - S'oppose à Complexe.

Incompréhensible, Incompréhensibilité (Incomprehensibilis = qui échappe à l'étreinte, de in, négatif; com-prehendere,  com-prehensum = envelopper, comprendre) : ce qui est au-dessus des prise de la raison.

Inconcevable, Inconcevabilité (de In, négatif; concevable, de concevoir, concipere, conceptum = saisir, concevoir) ce que l'esprit ne peut se représenter à cause de la contradiction des termes.

In concreto : locution employée par les Scolastiques  pour dire qu'on considère une chose telle qu'elle se présente dans la réalité; ex. : tel homme en particulier. - S'oppose à In abstracto.

Inconditionné (de In = négatif; conditionné, de condition, de conditio, condicio, de cum = avec, dicio, dicionis = autorité, puissance, de dicere = exprimer par des paroles) : ce qui ne dépend d'aucune condition. - Caractère de l'absolu.

Inconnaissable (de In, négatif; connaissable, de connaître) : ce qui, quoique réel, ne peut être atteint par l'esprit. - Dans le positivisme, notamment celui de Spencer, l'inconnaissable c'est d'abord Dieu. ce sont aussi les substances, les essences, les natures, tous les objets de la métaphysique (Agnosticisme).

Inconscience, inconscient (de In, négatif; conscientia, de con-scius, de cum = avec; scire = savoir) : a) ce qui ne possède aucune conscience (ex. : la pierre  est inconsciente); -  b) ce qui ne tombe en aucune manière sous la conscience. - c)  conscience faible ou affaiblie, obscure ou obscurcie : une moindre conscience. On dira, par exemple, que l'action réflexe est inconsciente.

Pour Leibniz, l'inventeur des infiniment petits psychologiques, il y a dans l'âme des perceptions, simples modifications internes, et des aperceptions, modifications internes accompagnées de la conscience réflexive; les premières représentent l'inconscient des philosophes contemporains.

Les « petites perceptions », trop faibles ou trop confuses pour être perçues à part, jouent un grand rôle dans notre vie sensible, intellectuelle et morale : la passion ne connaît pas ses mobiles; l'intelligence ne perçoit pas tous les intermédiaires par lesquels nous passons d'une idée à une autre idée, d'un jugement à un autre jurement; la volonté ignore souvent les motifs qui la déterminent et ne les connaît jamais tous.

N. Hartmann appelle inconscient le principe universel de la nature qui pousse les êtres à réaliser leurs formes et à poursuivre leurs fins. La philosophie de l'inconscient de  Hartmann est, au fond, une théorie de la conscience universelle.

Chez Freud et dans la psychanalyse, l'inconscient est le domaine du refoulé; c'est ce qui ne peut arriver au niveau de la conscience du fait de l'existence d'une censure intérieure.

Inconcient collectif. - Concept hasardeux introduit par Carl Gustav Jung (1875-1961) en marge de la psychanalyse, et qui donne à l'inconscient une dimension collective partagée par l'ensemble de l'humanité. En son coeur se trouvent ce que Jung appelle des archétypes, qui sont des structures mentales innées et universelles susceptibles de se manifester sous diverses formes (symboles, schémas comportementaux, etc.). Selon Jung, les archétypes de l'inconscient collectif (parmi les plus connus, on trouve l'ombre, l'anima, l'animus, le héros, le sage, le rebelle....) ont une influence profonde sur la psyché individuelle. Ils peuvent être activés et se manifester dans les rêves, les fantasmes, les croyances religieuses, les comportements, les choix professionnels et les relations interpersonnelles. Jung croyait que les mythes et les symboles présents dans différentes cultures du monde partageaient des thèmes similaires en raison de l'inconscient collectif. Par exemple, des motifs tels que le héros, la mère nourricière, le sacrifice et la résurrection se retrouvent dans de nombreuses traditions culturelles, reflétant ainsi les archétypes universels. Selon lui, la confrontation avec les contenus de l'inconscient collectif et l'intégration des archétypes sont des éléments clés du processus d'individuation, qui est le cheminement vers la réalisation du soi authentique et complet. Jung croyait que ce processus permettait à l'individu de devenir pleinement conscient de lui-même. La notion d'inconscient collectif a eu un impact significatif sur la psychologie analytique, la psychologie des profondeurs, la psychologie des religions, la mythologie comparée et d'autres domaines de la psychologie et des sciences humaines. Son influence se fait également sentir dans des domaines artistiques et culturels, tels que la littérature, l'art et la spiritualité.

Incorporelles (entités). - Réalités qui n'ont pas de forme physique ou matérielle. Elles sont souvent considérées comme immatérielles et ne peuvent pas être perçues par les sens de la même manière que les objets physiques. Les concepts et les idées sont des entités incorporelles. Par exemple, la liberté, la justice, ou la beauté ne sont pas des objets physiques, mais ce sont des concepts qui existent dans l'esprit humain. Les nombres et les concepts mathématiques sont aussi considérés comme des entités abstraites et incorporelles. Par exemple, le nombre trois n'a pas de réalité physique en soi. Le langage, en tant que système de signes et de symboles, est une entité incorporelle. Les mots, les idées exprimées par le langage existent dans le domaine de l'abstraction. De même, les oeuvres artistiques, comme la musique, la littérature ou la peinture, peuvent être considérées comme des entités incorporelles. Bien qu'elles puissent être matérialisées sous forme de partitions, de livres ou de toiles, l'essence artistique existe au-delà de leur forme matérielle.

Incorruptible, Incorruptibilité (Incorruptibilis, Incorruptibilitas, de in, négatif; corruptum, supin de corrumpere = cum-rumpere = détruire) : D'après les Anciens et les Scolastiques, la matière céleste était incorruptible.

Indécidable. - Un problème est dit indécidable s'il n'existe pas d'algorithme ou de méthode générale qui puisse répondre à toutes les instances du problème. Le problème de l'arrêt, par exemple, est un problème indécidable en informatique, ce qui signifie qu'il n'y a pas d'algorithme qui puisse décider de manière générale si un programme informatique donné s'arrêtera ou entrera dans une boucle infinie pour toutes les entrées possibles.

Indécomposable (de ln, négatif; décomposable, de décomposer, de la particule latine disjonctive dis et composer, de cum =  avec; poser, de pausare, faire  une pause, d'où faire reposer, placer) : ce qui ne peut se résoudre en éléments plus simples.

Indéfini (Indefinitus, de in, négatif; definitus = délimité, participe passé de de-finire = délimiter) : ce qui, étant actuellement fini, peut croître ou diminuer sans limites assignables.  L'indéfini n'est pas le contraire de l'infini, mais du défini. Descartes appelle les choses indéfinies plutôt qu'infinies afin de réserver à Dieu seul le nom d'infini. L'indéfini n'est pas sans limites, mais, quelles que soient les limites qu'on lui assigne, l'esprit peut toujours dépasser la conception qu'il s'en forme actuellement : c'est l'infini en puissance.

Indémontrable. - Qualificatif de quelque chose qui ne peut pas être démontré ou prouvé de manière concluante. Certains énoncés mathématiques peuvent être postulés comme indémontrables dans le cadre d'un système formel. Par exemple, les axiomes de la géométrie, tels que les postulats d'Euclide,  indémontrables dans le cadre de la géométrie euclidienne. Certains principes logiques de base, tels que le principe de non-contradiction, peuvent aussi être considérés comme indémontrables. Toute tentative de démontrer ces principes utiliserait implicitement ces mêmes principes dans le processus de démonstration. Certains axiomes ou  principes fondamentaux de la philosophie peuvent  également être considérés comme indémontrables. Par exemple, dans la philosophie cartésienne, le cogito est souvent considéré comme indémontrable, car toute tentative de démonstration impliquerait déjà l'existence du penseur. Même chose pour les aspects de la foi religieuse, qui  reposent sur des convictions personnelles ou des dogmes et ne peuvent pas être démontrés de manière empirique.

Indépendant. - Qui est libre, qui n'est pas conditionné par autre chose. En philosophie, ce terme sert à décrire quelque chose qui existe ou agit de manière autonome, sans dépendre d'autres entités. Par exemple, l'existence d'une réalité indépendante par rapport à notre perception. En mathématiques, le concept d'indépendance est souvent associé à la théorie des ensembles. Par exemple, on peut parler d'une proposition ou d'une hypothèse indépendante par rapport à un ensemble d'axiomes. Un énoncé est dit indépendant si sa véracité ou fausseté ne peut pas être déterminée à partir des axiomes existants. En statistiques, l'indépendance définit l'absence de corrélation entre deux variables. Deux variables sont dites indépendantes si la connaissance de la valeur de l'une ne fournit aucune information sur la valeur de l'autre.

Indétermination, Indéterminé (de In, négatif; déterminé, de de-terminare = délimiter, de terminus = borne) : ce qui manque de limites précises. - En termes de mathématiques, on appelle quantité indéterminée ou variable, celle qui peut changer de grandeur, et qui, n'ayant pas de bornes prescrites, peut être prise aussi grande ou aussi petite que l'un veut.

Un problème indéterminé est celui qui peut admettre une infinité de solutions. Ainsi, par exemple, si l'on demande de trouver un nombre qui soit divisible par 3, 4 et 5, on comprend que tous les produits tels que 60, 180, etc., que l'on peut faire à l'infini de ces nombres, satisferont à cette question. On donne le nom d'analyse indéterminée à cette partie des mathématiques qui traite de la solution des problèmes indéterminés.

Enfin, on nomme méthode des indéterminées, une méthode analytique de former des séries ou suites, par laquelle on prend une série arbitraire ou plutôt indéterminée, qu'on suppose égale à celle qu'on cherche, et dont on détermine tous les termes par cette supposition. Cette méthode, entrevue par Viète, fut développée par Descartes, qui en fit l'application aux équations du quatrième degré.

Indéterminisme (de In négatif; déterminé de de-terminare = délimiter) : a) doctrine qui implique l'absence de détermination dans la volonté. - b) doctrine qui admet que des phénomènes puissent échapper au déterminisme, c'est-à-dire à l'enchaînement des causes.

Index ou indice. - Dans la théorie sémiotique de Peirce, signe lié à son objet par une connexion directe, souvent causale. Il signifie quelque chose en vertu d'une relation observable entre le signe et ce qu'il désigne. C'est l'un des trois types de signes de base, avec les icônes et les symboles. Une icône est un signe qui ressemble ou imite ce qu'il signifie. La relation entre le signe et son objet repose sur la similitude (par exemple, une image ou une carte). Un symbole est un signe qui représente son objet en vertu d'une convention ou d'un accord social. La relation entre le symbole et son objet repose sur une compréhension partagée au sein d'une communauté (ex. : les chiffres, le panneaux de signalisation). Un index est un signe directement connecté à son objet par une relation physique ou causale. Il ne s'agit pas d'une connexion de similitude (comme dans les icônes) ou de convention arbitraire (comme dans les symboles), mais plutôt d'une corrélation ou d'une implication directe. La fumée, par exemple, est un index (indice) d'incendie car sa présence est causée par l'existence d'un incendie.

Index (théorie des) = contextualisme linguistique. - Approche en philosophie du langage selon laquelle le sens des expressions linguistiques dépend du contexte dans lequel elles sont utilisées. L'idée est que les mots et les énoncés n'ont pas de significations fixes et universelles, mais obtiennent leur signification spécifique dans un contexte particulier. Contrairement à certaines théories sémantiques qui attribuent des significations fixes aux mots, la théorie des index souligne la flexibilité sémantique. La signification des termes n'est pas fixée une fois pour toutes, mais qu'elle peut être modifiée en fonction des index contextuels. La signification d'un terme peut varier, pa exemple, en fonction de  l'emplacement, le moment, les participants à la conversation, etc.  Par exemple, le sens d'un pronom comme "il" peut dépendre de l'identité de la personne ou de l'objet auquel il fait référence dans un contexte donné. 

Indexicalité. - Concept qui concerne la nature des expressions linguistiques, notamment des indexicaux. Les indexicaux sont des mots, des phrases ou des éléments du langage dont le sens dépend du contexte dans lequel ils sont utilisés. Les expressions indexicales sont des termes qui renvoient à des éléments spécifiques du contexte de communication, comme le lieu, le temps, le locuteur, l'auditeur, etc. L'indexicalité montre que la signification d'une expression linguistique n'est pas entièrement contenue dans le mot ou la phrase elle-même, mais dépend du contexte dans lequel elle est utilisée. Les expressions indexicales soulignent également l'importance de la perspective individuelle et de la subjectivité dans la communication. Charles Sanders Peirce a développé une théorie sémiotique de l'indexicalité, tandis que Ludwig Wittgenstein a étudié le rôle des indexicaux dans sa philosophie du langage. En linguistique, les indexicaux sont souvent étudiés en relation avec la pragmatique et la sémiotique pour comprendre comment le sens est construit et interprété dans le discours.

Indifférence (de Indifférent, de Indifferens, de in, négatif; diferre = dis-ferre =  porter de côté et d'autre, différer) : 

a) Etat de ce qui ne tend pas vers une chose plutôt que vers une autre  (par exemple, l'inertie de la matière). 

b) Indétermination : on appelle liberté d'indifférence le pouvoir de se déterminer sans motifs : ce serait, disait Descartes, le plus bas degré de la liberté. Un tel pouvoir est illusoire, car nous ne pouvons jamais affirmer que des motifs inconscients n'agissent pas sur la volonté.La liberté d'indifférence était, symbolisée par I'âne de Buridan, qui se laisse mourir de faim entre deux bottes de foin parce qu'il n'a pas de motifs pour choisir l'une plutôt que l'autre.

c) État psychologique sans plaisir ni douleur : sensations indifférentes.

Indirect. - Qualifie quelque chose qui use de détours ou d'intermédiaires. Ce terme prend des significations particulières dans les doctrines de Kierkegaard et de Frege. Kierkegaard (1813-1855) utilisait souvent le concept d'indirect pour discuter de l'approche de la communication religieuse. Indirect lui servait à décrire une forme de communication qui n'exprime pas directement des vérités religieuses, mais qui utilise des histoires, des paraboles ou des personnages fictifs pour amener les individus à découvrir des vérités spirituelles par eux-mêmes. Dans Crainte et Tremblement, par exemple, il utilise l'histoire d'Abraham et Isaac pour aborder des thèmes religieux et éthiques de manière indirecte. Chez Frege (1848-1925), l'utilisation du terme indirect renvoie à ses discussions sur la référence et la sémantique, où le discours indirect implique que le sens d'une phrase dépend de la manière dont les objets référents sont liés dans le contexte. Par exemple, dans le discours direct, la proposition "Pierre est malade" affirme directement la maladie de Pierre. En revanche, dans le discours indirect, la proposition "Pierre pense que Jean est malade" n'affirme pas directement la maladie de Jean mais rapporte la croyance de Pierre.

Indiscernables (Principe des). - Leibniz le formule ainsi:  Il n'y a pas deux êtres identiques. Deux gouttes d'eau, deux atomes, deux monades ne sont jamais absolument identiques, et cela en vertu du principe de raison suffisante : on ne trouve aucune raison pour que l'un des indiscernables soit ici, l'autre là, l'un dans un temps, l'autre dans un autre, en un moi, pour qu'ils soient deux. Chaque monade, dit Leibniz, exprime (représente) l'univers à son point de vue et ces points de vue sont nécessairement différents.

Individu (Individuus = indivisible, de in, négatif; di-viduus, divisé, de dividere, séparer, de dis, préfixe indiquant division, et viduus = privé de) : a) C'est un être un et tout entier en soi. - Les individus sont indéfinissables. L'individu, malgré l'étymologie du mot, doit s'entendre, non de ce qui est absolument indivisible, mais de ce qui ne peut être divisé sans perdre ses qualités distinctives et le nom qui les représente dans leur unité. Individuel s'oppose à universel l'individuel est concret, l'universel abstrait. L'individualité chez l'humain se distingue de la personnalité : celle-ci implique conscience de soi, liberté morale ; celle-là résulte des circonstances de temps ou de lieu qui s'ajoutent à la personnalité et la déterminent. - b) En Logique classique : c'est le terme inférieur d'une série de terme, disposés hiérarchiquement. - c) En Sociologie : l'unité dont se composent les sociétés.

Individualisme (de Individu) : a) Tendance à s'affranchir de tout esprit de solidarité. - b) Tendance opposée à l'esprit d'association. - c) Doctrine visant à à réduire (Individualisme de Spencer) ou à supprimer les fonctions de l'Etat (Individualisme anarchiste) au profit de l'initiative privée. - c) En sociologie, c'est la méconnaissance des solidarités sociales. Est opposé au collectivisme, au socialisme, comme un excès à l'excès contraire.

Individualisme méthodologique. - Approche qui considère l'individu comme l'unité analytique de base pour comprendre les phénomènes sociaux. Cette perspective donne un rôle central à l'individu dans la compréhension des actions, des choix et des interactions au sein d'une société. L'individualisme méthodologique est associé aux travaux de Max Weber (1864-1920), qui a montré l'importance de comprendre le sens subjectif que les individus donnent à leurs actions, et a prumu l'analyse des motivations individuelles pour comprendre les structures et les phénomènes sociaux.

Individualité (du latin individuum, chose qui ne peut être divisée), ensemble des propriétés qui distinguent un être de tous les êtres de son espèce. Le mot individuel désigne ce qui appartient à un objet d'une manière indivisible et inséparable, de telle sorte qu'on ne peut l'en détacher sans détruire sa nature en tant qu'être particulier. L'individuel ne peut être reconnu que par l'observation, tandis que le général se détermine par la comparaison et la réflexion.

Individuant (du latin scolastique Individuare = rendre individuel) : les Scolastiques appellent notes individuantes les caractères accidentels qui distinguent chaque individu.

Individuation (du latin scolastique Individuare, rendre individuel) : le principe d'individuation est la raison intrinsèque qui distingue entre eux les individus. Pour les Thomistes, c'est la matière en tant qu'elle est affectée d'une certaine quantité (materia signata quantitate). - D'après les Suarèsiens, les êtres sont individualisés par leur entité même, c'est-à-dire par le fait, même qu'ils sont. - Selon les Scotistes, les êtres sont individualisés par une entité spéciale (appelée haeccéité) qui s'y ajouterait pour les déterminer. Voir Eccéité.

Inducteur, Induit (de Induction, de Inductum, supin de in-ducere = introduire) : dans une association d'idées, on nomme terme inducteur celui qui suggère l'association; terme induit, celui qui est suggéré.

Induction (Inductio, action d'introduire, de inductunn, supin de in-ducere = introduire). - L'induction est un raisonnement qui va du particulier au général. Par l'induction, l'esprit s'élève de la connaissance des faits à celle des lois qui les régissent.

Aristote a décrit l'induction formelle qui conclut d'après l'énumération complète des faits et par conséquent se borne à les résumer sous une forme collective (Épagogique).

L'induction scientifique ou baconienne conclut d'un nombre limité de cas observés à tous les cas semblables en s'appuyant sur le principe sous-entendu, mais constamment supposé, que la nature a des lois ou, sous une autre forme, que les lois de la nature sont stables et uniformes. C'est le principe d'induction, garantie de la science expérimentale.

Le problème de l'induction est celui de la légitimité d'une conclusion que les prémisses, logiquement, n'autorisent pas. Or l'induction a pour objet véritable l'application de l'idée de loi et de l'une quelconque des « catégories », notamment de celle de cause, à deux termes que l'expérience a permis à l'esprit d'associer. L'association, toute subjective, ne suffit pas; il faut l'affirmation d'un rapport nécessaire. La question du fondement de l'induclion a été traitée à fond par Lachelier.

Stuart Mill a ramené à quatre règles ou canons toute la méthode inductive : concordances, différences, résidus et variations concomitantes.

C'est, sous une forme plus savante et plus complète, la théorie des trois tables de Bacon, tables de
présence, d'absence et de variations quand deux faits sont tels que la présence de l'un amène toujours celle de l'autre, que l'absence de l'un fasse toujours disparaître l'autre, que l'un et l'autre dans les mêmes circonstances varient dans les mêmes proportions, ces deux faits sont liés entre eux par une loi de la nature, puisqu'ange telle loi n'est que la manière invariable et constante dont un phénomène se produit.

On appelle, dans les traités de logique, sophisme d'induction le sophisme d'énumération imparfaite qui consiste à conclure d'un nombre insuffisant de cas observés à tous les cas semblables.

Induction mathématique = récurrence mathématique. - Méthode de démonstration utilisée pour prouver qu'une proposition est vraie par une extension de proche en proche à partir d'une relation reconnue comme vraie pour des termes initiaux . Une approche prend sa source dans l'arithmétique (étude des entiers naturels). La méthode repose sur deux étapes : la base de l'induction et l'étape d'induction elle-même.

• Base de l'Induction. - La première étape consiste à montrer que la proposition est vraie pour un certain entier naturel, souvent pour n=0 ou n=1. 

• Étape d'Induction. - Ensuite, on montre que si la proposition est vraie pour un entier naturel quelconque k, alors elle doit également être vraie pour k+1. Cela établit une implication de la forme "Si la proposition est vraie pour k, alors elle est vraie pour k+1".

Giuseppe Peano a formulé les axiomes qui portent son nom et qui définissent les entiers naturels. Ces axiomes ont fourni une base formelle pour la méthode de l'induction mathématique. Henri Poincaré a contribué à l'utilisation de l'induction mathématique en particulier dans le contexte de la théorie des nombres et de la topologie.

Inductivisme. - Position selon laquelle la confirmation découle de l'accumulation d'observations ou de données spécifiques qui soutiennent une généralisation. 

Inertie (Inertia, de iners = inactif, de in, négatif; ars= combinaison, invention. Racine ar = adapter). - Principe d'inertie : il consiste en ce que des points matériels, s'ils ne subissent aucune force, conservent indéfiniment la même vitesse en direction et en intensité. 

In esse, in posse. - Ces expressions latines sont quelquefois employées, pour désigner l'existence actuelle et potentielle (In fieri).

Inexistence. - Terme qui désigne l'absence d'être ou la non-réalité d'une chose ou d'un concept. Selon les contextes, cela peut se référer à ce qui n'a jamais existé, ce qui n'existe plus, ou ce qui n'existe que de manière subjective ou conditionnelle (par exemple, dans l'imaginaire ou les intentions). L'inexistence peut être mise en contraste avec l'existence pour étudier les frontières de l'être et du non-être.

In facto esse : expression scolastique qui indique qu'une chose est faite. S'oppose à In fieri.

Inférence (de Inférer, de in-ferre = porter dans) : terme générique désignant l'opération par laquelle l'esprit admet une proposition en vertu de sa connexion avec d'autres propositions tenues pour vraies. - Ce mot est d'un usage fréquent chez les philosophes anglais : Stuart Mill notamment parle de l'inférence du particulier au particulier.

Inférentialisme. - Théorie épistémologique qui  place l'inférence au centre de la signification et la compréhension. Elle soutient que le sens d'un terme ou d'une expression est déterminé par son utilisation et les inférences qu'il permet et par la façon dont il s'intègre dans un réseau d'inférences.

Inférieur (Inferior, comparatif de inferus, qui est en bas) : en logique classique, se dit de tout terme dont l'extension est moindre que celle d'un autre. - Signifie en général : tout ce qui, comparé à un ordre d'idées, ne qui est pas jugé préférable. Comte a dit que le matérialisme est l'explication du « supérieur par l'inférieur).

In fieri ( = En train d'être fait) : signifie, en langage scolastique, le devenir, le passage de la puissance à l'acte. - S'oppose à In facto esse.

Infini (Infinitus, de in, négatif : finitus = fini, participe passé de finire, finitum = borner) : ce qui n'a pas de bornes. - L'infini des métaphysiciens n'est pas l'infini relatif des mathématiciens. C'est un des noms de la perfection ou de l'absolu, mais il en diffère en ce qu'il est d'un ordre déterminé : l'étendue infinie, l'intelligence infinie. Spinoza indique bien la portée de cette distinction en disant que Dieu, c'est-à-dire l'être parfait, la substance unique, possède une infinité d'attributs infinis. Malgré la forme négative du mot infini, les métaphysiciens déclarent qu'il a un sens éminemment positif et que le fini ne se comprend que par l'idée d'infini, n'offrant ainsi qu'un sens purement négatif ou privatif. - L'infini des mathématiciens est ce qui est plus grand que toute quantité assignable : c'est l'indéfini des métaphysiciens, le pouvoir qu'a l'esprit de dépasser sans cesse sa conception actuelle. - Pouvons-nous réellement penser l'infini? Un infini actuellement réalisé est-il possible? Ce sont la des controverses métaphysiques qu'il y aurait quelque outrecuidance à résoudre par une simple définition ou affirmation.

Infiniment (de Infini) : infiniment grand, infiniment petit signifient : plus grand, plus petit que toute quantité donnée. - Du point de vue mathématique, on nomme grandeur infiniment petite toute grandeur variable dont la limite est zéro.

Infinitésimal (deInfinitesimus, mot créé par Leibniz, de in, négatif; finitum, supin de finire = limiter) : ce qui concerne les quantités infiniment petites. - Signifie également : plus petit que toute quantité donnée; ou même, dans le langage courant : très petit.

Infinitésimale (analyse). - L'analyse ou calcul infinitésimal est le calcul des quantités infiniment petites et comprend le calcul différentiel et le calcul intégral.  Leibniz, qui l'inventa, l'expose dans si Nova Methodus pro maximis et minimis (1684). Cet algorithme  comprend toutes les opérations mathématiques qui ont pour objet d'établir des relations entre grandeurs finies par la considération de quantités infinitésimales : mesure des grandeurs finies considérées comme limites; détermination des grandeurs finies considérées comme rapport de deux quantités infinitésimales (calcul des dérivées); détermination des grandeurs finies considérées comme somme d'un nombre infiniment grand de quantités infiniment petites (calcul intégral). » (Bulletin de la Société française de Philosophie, août 1909). 

Information . - Tout ensemble structuré de données ou de signaux qui peuvent être transmis, traités ou interprétés. L'information est au coeur des sciences de la communication et des technologies modernes. En général, l'information suppose une signification ou une utilité, qu'elle soit sous forme linguistique, numérique ou visuelle.

Information (philosophie de l'). - En philosophie, l'information est étudiée en tant que concept fondamental lié à la connaissance, à la communication et à l'ontologie. Elle peut être vue comme une structure ou un contenu signifiant capable de modifier l'état d'un système ou d'un esprit. Luciano Floridi a proposé l'idée de "philosophie de l'information" pour analyser les implications éthiques, épistémologiques et métaphysiques des technologies numériques et des processus informatiques.

Information (théorie de l'). -  Dans la théorie de l'information, développée par Claude Shannon, l'information est définie comme une mesure de l'incertitude ou de la surprise associée à un message ou à un événement. Un message qui réduit l'incertitude contient plus d'information. L'entropie, une notion clé dans cette théorie, mesure la quantité moyenne d'information produite par une source de données ou la quantité d'incertitude présente avant la réception d'un message. 

entropie
où pi est la probabilité de chaque événement possible.

Informatique. - Discipline qui englobe le traitement de l'information à l'aide de systèmes électroniques. 

Infrastructure. -  a) Au sens propre, base matérielle et technique nécessaire pour le fonctionnement d'une société, d'une économie ou d'une organisation. - b) dans un sens métaphorique, fondements, structures, ou conditions préalables nécessaires à certains aspects de la pensée ou de la réalité.

Inhérence, Inhérent (Inhaerens, de in = dans : haerere= être attaché à) : est inhérent à un sujet donné tout ce qui lui est essentiel; ou, dans un sens moins strict, toute manière d'être, constante ou non, qui est intrinsèque à ce sujet. - Rapport de l'accident à la substance, de la qualité au sujet. - Un jugement d'inhérence est celui qui affirme qu'une qualité appartient à un sujet : cet homme est savant.

Inintelligible (de In, négatif; intelligible, de intelligibilis = perceptible, qui peut être compris, de intelligere = inter-legere = percevoir, remarquer, connaître) : ce qui ne satisfait pas aux principes de Ia raison, donc qu'elle ne peut comprendre. - S'oppose à Intelligilligible.

Injection. Fonction pour laquelle chaque élément de l'ensemble source est associé à un unique élément de l'ensemble de destination, ce qui signifie que deux éléments différents de l'ensemble source ne sont jamais associés au même élément de l'ensemble de destination. Cette propriété prend le nom d'injectivité.

Innatisme, innéisme, ou théorie de l'innéité (de Inné). - Système, perspective ou théorie philosophique ou psychologique qui affirme que certaines idées, concepts, connaissances, notions, lois de la pensée,  ou inclinations sont innés, c'est-à-dire présents dès la naissance, plutôt que d'être acquis par l'expérience sensorielle ou l'apprentissage.

Inné (Innatus = inné, naturel, de innatum, supin de in-nasci = naître dans) : est inné ce qui fait partie de la nature d'un être, par opposition à ce qu'il a acquis depuis sa naissance.

Innées (Idées). - a) Connaissances, concepts ou principes supposés présents dans l'esprit humain dès la naissance, plutôt que d'être acquis par l'expérience. - b) Idées qui n'ont d'autre origine que la réflexion sur nous-mêmes : elles naissent de notre propre fonds et, dans ce sens, existent virtuellement avant que la réflexion s'y arrête actuellement. Voilà pourquoi Leibniz a pu dire que l'arithmétique et la géométrie sont innées en nous. - c) On désigne quelquefois par ce mot de simples tendances ou dispositions natives qui peuvent venir de l'hérédité et l'on dit également, dans un sens large, que les instincts sont innés.

In obliquo (de In = dans; obliquus = qui est ou va de côté, de travers) : d'après les Scolastiques, une idée est posée in obliquo, quand elle n'appartient pas à la définition d'un être, mais est seulement liée avec l'un de ses éléments constitutifs; ex. : la risibilité est dite de l'homme in obliquo; de même la faculté de parle. - S'oppose à In recto.

Innovation. - Création ou introduction de quelque chose de nouveau ou de novateur (nouveaux produits, services, idées, processus, méthodes, ou approches qui apportent des changements significatifs par rapport à ce qui existait précédemment). L'innovation implique la capacité de penser de manière nouvelle, originale, mais aussi un certain degré de risque. Elle implique  généralement un changement ou une amélioration par rapport à l'existant. Mais des questions se posent aussi sur la manière dont elle façonne notre relation au monde. Elle interroge sur la responsabilité des innovateurs envers la société, en particulier en ce qui concerne les implications sociales, économiques et environnementales de leurs créations. Pour les philosophes se posent encore des questions, par exemple, sur la manière dont on peut définir quelque chose de "nouveau", sur la manière dont de nouvelles idées émergent, et quel est le rôle de l'intuition, de l'imagination et de la sérendipité dans ces processus.

Inquiétude. - Etat émotionnel caractérisé par un sentiment d'appréhension, d'anxiété ou de préoccupation face à des événements futurs incertains.

In re (de In = dans; res = bien, propriété, chose) : les Scolastiques disent que l'universel est fundamentaliter in re; c'est l'universel direct. - S'oppose à formaliter in mente. - S'emploie aussi pour indiquer qu'on considère un objet tel qu'il existe dans la réalité. - S'oppose à In abstracto.

In recto (de In = dans; rectus = droit, de rectum, supin de regere = diriger) : d'après les Scolastiques, une idée est posée in recto, quand elle rentre dans la définition d'un être; ex. : raisonnable, dans la définition d'homme. - S'oppose à In obliquo.

Inscription. - Processus ou action par laquelle des idées, des concepts, ou des éléments culturels se matérialisent ou se fixent dans un support (écrit, corporel, social, etc.). Ce terme est  utilisé dans les théories poststructuralistes ou déconstructivistes, où il implique que les significations ou les structures sociales ne sont jamais totalement naturelles, mais inscrites dans des pratiques, des textes ou des institutions. Par extension, le mot peut désigner la trace durable laissée par un événement ou une pensée dans l'histoire ou dans la mémoire collective.

Inscrite (figure). - On appelle polygone inscrit dans une ligne un polygone dont les sommets sont situés sur cette ligne. Un polyèdre est inscrit dans une surface quand ses sommets sont sur cette surface.  La circonférence du cercle inscrit à un triangle a pour équation en coordonnées normales :

(ax (p - a)) + (by (p- b)) + (cz (p - c)) = 0, 

a, b, c désignant les côtés du triangle, p le demi-périmètre et la fonction racine carrée.

Instance (Instantia = le fait d'être imminent, assiduité, insistance, de instare = se tenir sur, d'où presser, menacer. Aristote dit enstasis = action de se
dresser contre, d'où opposition, objection, de enistèmi)-: c'est un nouvel argument fait pour insister ou pour réfuter la réponse donnée à un premier argument. - F. Bacon appelle instances (instantiae, en anglais, instances) des exemples typiques, des faits privilégiés.

Instant (Instans = présent, pressant, menaçant, de in-stare = se tenir sur) :  a) sens usuel : très courte durée; b) en philosophie et en physique, c'est la limite entre deux sens successif, ce qui sépare un temps d'un autre temps qui lui succède immédiatement; l'instant est au temps ce que le point en géométrie est à la ligne.

Centre instantané. - Lorsqu'une figure plane occupe successivement deux positions A1 et A2, on peut toujours l'amener d'une de ces positions à l'autre au moyen d'une rotation effectuée autourd'un certain point qui porte le nom de centre instantané quand les positions A1 et A2 sont infininient voisines. Quand une figure plane se déplace d'une manière continue (sans se déformer), il y a, à chaque instant, un nouveau centre instantané qui décrit un lieu dans le plan fixe et un lieu dans le plan (mobile) de la figure mobile les normales aux trajectoires des points de la figure mobile passent toutes par le centre instantané. Le lieu des centres instantanés dans le plan fixe et dans le plan mobile sont deux courbes qui roulent l'une sur l'autre sans glisser.
Instinct  (Instinctus =  excitation, impulsion, de instinctum, supin de instinguere, de in = contre; stinguere = piquer). - L'instinct est une stimulation intérieure qui porte l'animal à des actes nécessaires à sa conservation ou à celle de l'espèce. Il diffère de l'intelligence en ce qu'il est aveugle, n'impliquant pas la réflexion, et de l'habitude en ce qu'il est inné tandis qu'elle est acquise. On lui donne généralement pour caractères l'ignorance du but, la perfection immédiate, l'infaillibilité, la spécialité, l'uniformité et l'absence de progrès, mais ces caractères sont loin d'être absolus et inflexibles : par exemple, certains instincts se perfectionnent, soit dans l'individu, soit dans l'espèce, sans pouvoir toutefois rivaliser avec notre intelligence; de même l'instinct a beau être spécial et uniforme, c'est-à-dire ne provoquer que des actes spéciaux et toujours les mêmes, l'animal fait preuve d'une certaine plasticité et d'une certaine initiative en adaptant sa conduite aux circonstances, et l'on sait que presque tous les animaux sont éducables.

Instrument. -  Moyen d'action. On appelle quelquefois cause instrumentale, non pas une véritable cause, mais une condition indispensable pour agir, la plume pour l'écrivain, le pinceau pour le peintre. La main, a-t-on dit, est l'organe des organes ou l'instrument des instruments.

Instrumentalisme. - Doctrine philosophique selon laquelle les théories scientifiques ou les concepts doivent être évalués en fonction de leur utilité pratique, et non de leur capacité à refléter une réalité objective. C'est une approche pragmatique qui considère que la vérité d'une idée réside dans son efficacité à résoudre des problèmes ou à produire des résultats prédictifs fiables, plutôt que dans sa correspondance avec une réalité absolue. Cette position est souvent associée à des philosophes comme John Dewey ou Pierre Duhem.

Intégral (calcul). - Branche des mathématiques qui étudie les intégrales, lesquelles permettent de calculer les aires sous des courbes, les volumes, ou d'autres grandeurs continues. Il constitue une partie fondamentale du calcul infinitésimal, aux côtés du calcul différentiel, et repose sur le concept d'addition infinie (somme de Riemann) pour trouver des solutions à des problèmes liés à l'accumulation ou à la variation. Son développement est attribué à Isaac Newton et Gottfried Wilhelm Leibniz.

Intégrité. - Qualité ou vertu d'être honnête et moralement droit dans ses actions, décisions et comportements. L'intégrité implique d'être honnête et sincère dans ses paroles et ses actions. Cela signifie dire la vérité, ne pas tromper les autres et ne pas mentir délibérément. C'est une qualité souvent associée à la confiance, au respect et à la crédibilité. 

Intégrationisme. - Théorie linguistique qui s'intéresse à la façon dont les mots et les concepts sont reliés entre eux dans une langue. Selon cette théorie, le sens n'est pas seulement lié au mot en lui-même, mais également à sa relation avec d'autres mots de la langue. Les intégrationistes considèrent que la signification d'un mot est un produit de l'interaction entre le mot et son contexte linguistique, culturel et social.

Intellect (Intellectus, de intellectum, supin de intellegere, intelligere = interlegere = percevoir, remarquer, connaître). - Synonyme d'intelligence. On dit quelquefois l'intellect passif, l'intellect actif : ces expressions, qui viennent d'Aristote, désignent la connaissance sensible, reçue passivement par le moyen des sens, par la réceptivité, et la connaissance organisée par le moyen des principes de la raison qui lui donne la forme scientifique ou philosophique.

Intellection (de Intellect) : acte de l'intelligence proprement dite, comme l'abstraction, le jugement, le raisonnement.

Intellectualisme. - Doctrine philosophique qui place l'intellect ou la raison au centre de la compréhension et de l'action humaine. Il s'oppose généralement à l'empirisme, qui privilégie l'expérience sensorielle, ou au volontarisme, qui met l'accent sur la volonté. Un exemple classique est le rationalisme de Descartes, qui estime que la raison est la source principale de la connaissance.

Intellectuel (Intellectualis, de intellectus, intelligence, de intelligere, intellectum = percevoir, remarquer, connaître : ce mot se prend dans un : 

a) Sens large : pour désigner tout fait de connaissance ; il s'oppose alors à affectif, Volitif.

b) Sens strict : pour indiquer les opérations conceptuelles; il s'oppose alors à Sensitif.

c) Sens péjoratif : on appelle intellectuels, ceux qui accordent une préférence exclusive à la pensée, au détriment de la vie pratique et de la valeur morale. Bacon les appelle intellectualistes et les cancres disent les intellos

d) Sens sociologique : les Intellectuels forment une partie de la population, une classe, dont la réflexion est au centre de leur activité.

Intelligence (Intelligentia, de Intelligere = inter-legere, intellectum, percevoir, remarquer, connaître) : faculté générale de connaître. Connaître, c'est former des idées, porter des jugements, faire des raisonnements.

A ceux qui soutiennent que rien n'est dans l'intelligence qui n'ait été d'abord dans les sens, Leibniz répondait : excepté l'intelligence elle-même, c'est-à-dire les idées innées et les principes rationnels.

On rapporte généralement a l'intelligence les facultés d'acquisition, de conservation et d'élaboration des idées : les premières sont la perception externe ou les sens, la perception interne ou la conscience, et la raison, faculté des principes; les deuxièmes sont la mémoire avec sa loi essentielle, l'association des idées et l'imagination sous ses deux formes, reproductrice et créatrice; enfin l'élaboration des idées se fait par les opérations intellectuelies, l'attention, l'abstraction, la généralisation, le jugement et le raisonnement.

Intelligence artificielle ( = IA). - Domaine de l'informatique tourné vers le développement de systèmes capables d'effectuer des tâches qui nécessitent ordinairement l'intelligence humaine. Par exemple, la résolution de problèmes, l'apprentissage, la reconnaissance de la parole, la prise de décision, la compréhension du langage naturel et la vision par ordinateur, etc. En fonction de ses capacités des systèmes d'intelligence artificielle, on distingue notamment : l'IA faible qui est conçue pour effectuer une tâche spécifique; et l''IA forte, encore à l'état de projets (2023), qui vise à créer des systèmes qui peuvent comprendre, apprendre et performer de manière similaire à un être humain dans une grande variété de tâches intellectuelles.

Intelligible. - Ce qui peut être compris ou saisi par l'intellect, par opposition au sensible, qui est perçu par les sens. Chez Platon, l'intelligible renvoie au monde des idées ou des formes, qui sont éternelles, parfaites et accessibles par la raison seule, contrairement au monde sensible, changeant et imparfait. Le concept d'intelligible joue un rôle central dans la distinction entre connaissance rationnelle et opinion basée sur les apparences.

Intemporel. - Ce qui est exempt du temps, qui ne dépend pas de l'évolution temporelle et qui est considéré comme éternel ou immuable. En philosophie, l'intemporalité est associée à des idées éternelles, des vérités universelles ou des principes immuables. Dans la philosophie platonicienne, les Formes (ou Idées) sont considérées comme des réalités intemporelles et éternelles, distinctes des objets du monde sensible. Spinoza a discuté de l'éternité comme étant une réalité qui exprime l'essence éternelle de Dieu, plutôt qu'une durée infinie.

Intensif, Intensité (de Intense, de intensus = tendu, adjectif dérivé de in-tendere, intensum = étendre). - Ces mots marquent un certain degré, une certaine quantité dans la qualité, la force, etc. L'intensité est opposée à l'extension (intensivè, extensivè), qui se rapporte à la quantité. De même l'intensif est opposé à l'extensif. L'intensité croît en raison inverse de l'extension et réciproquement. Mais si les choses auxquelles on attribue l'intensité ne tombent pas sous la mesure ou la quantité proprement dite, l'intensité marque seulement une activité ou une perfection supérieure : ainsi l'intensité de la volonté, de l'attention.

Intension, intensionalité. - Manière dont le sens d'une expression ou d'un concept est défini, en se concentrant sur ses propriétés internes ou sur les conditions sous lesquelles il est vrai. L'intension du terme "chien", par exemple, inclurait des caractéristiques telles que "animal domestique à quatre pattes, carnivore, etc." qui définissent ce qu'est un chien. L'intension est mise en contraste avec le terme d'extension (l'extension du terme chien est l'ensemble réel de tous les chiens concrets que l'on peut observer dans le monde). (Compréhension).

Intention. - Direction consciente ou orientation de l'esprit vers un but, un objet ou une action. En phénoménologie, notamment chez Husserl, l'intentionnalité est le trait fondamental de la conscience : celle-ci est toujours "intentionnelle", c'est-à-dire dirigée vers quelque chose (un objet, une idée, une expérience). L'intention est aussi étudiée en éthique, où elle joue dans l'évaluation morale des actions.

Intentionnalité. - Capacité d'un esprit ou d'une conscience à être dirigé intentionnellement vers des objets, des états de choses ou des idées. C'est la propriété par laquelle une conscience est toujours conscience de quelque chose. Ce concept, présent de longue date en philosophie, a été repris et développé de manière significative par le philosophe et logicien Franz Brentano et est devenu une articulation centrale de la pensée phénoménologique du XXe siècle, qui considère l'intentionnalité,  qu'elle place au coeur de la relation entre le sujet conscient et le monde, comme fondamentale pour la compréhension de la conscience et de la pensée. 

Elle implique que tout acte mental ou conscient est toujours orienté vers un objet. Cet objet peut être réel, imaginaire, abstrait, passé, présent, futur, etc. L'intentionnalité établit ainsi une relation entre la conscience et l'objet vers lequel elle est dirigée. Cette relation peut être de perception, de croyance, d'émotion, de désir, de souvenir, etc. L'intentionnalité est souvent associée à la fonction de signification. Les actes intentionnels ont une signification, ils représentent quelque chose pour le sujet intentionnel.

Interculturelle (philosophie). - Branche de la philosophie qui étudie les dialogues, les échanges et les interactions entre différentes traditions philosophiques à travers le monde. Elle cherche à dépasser les frontières culturelles ou géographiques pour confronter et enrichir les perspectives philosophiques, en mettant en lumière la diversité des visions du monde et des systèmes de pensée. 

Interdépendance ontologique. - Idée selon laquelle l'existence de chaque entité est intrinsèquement liée à l'existence des autres entités.

Intérêt. - Terme qui peut désigner plusieurs choses selon le contexte :

• En éthique et en psychologie, il renvoie à ce qui motive une personne ou ce qui est perçu comme bénéfique pour elle.

• En économie ou en philosophie politique, il représente souvent les bénéfices matériels ou immatériels recherchés par un individu ou un groupe.

• Chez des penseurs comme Rousseau ou Hume, l'intérêt est analysé en lien avec les passions, les désirs et les besoins humains, jouant un rôle clé dans la société et le comportement humain.

Internalisme. - Position selon laquelle les justifications d'une croyance ou d'une action doivent être accessibles ou "internes" à l'esprit de l'agent. Dans l'épistémologie, par exemple, un internaliste soutient que pour qu'une croyance soit justifiée, le sujet doit avoir une conscience ou un accès direct à cette justification. En éthique, l'internalisme moral suppose que si quelqu'un reconnaît une obligation morale, il doit être motivé à agir en conséquence.

Interne. - Synonyme d'intérieur : les faits internes ou intérieurs sont les phénomènes de conscience. On appelle quelquefois les sens perception externe, et la conscience perception interne. - L'expression sens interne désigne également la conscience.

Interpolation (Interpolatio, de interpolatum, supin de interpolare, remettre à neuf, modifier, de inter = entre et polire = polir, mettre un enduit). Sens général : introduire dans un texte des éléments qui en sont absents, soit pour l'éclairer, soit pour en falsifier le sens. En mathématiques, introduire des valeurs intermédiaires entre deux valeurs connues.

Interprétation (Interpretatio, de inter-pres, interpretis = intermédiaire, interprète, de la racine pre = trafiquer. pre-tium = valeur vénale d'une chose) : action de donner une signification à une chose ou d'expliquer un sens ambigu.

Interprétationnisme (de Interprétation) : ensemble de systèmes sur la perception extérieure.

Intersection. - Opération qui permet de définir un nouvel ensemble contenant tous les éléments communs à deux ensembles donnés. Autrement dit : l'intersection de deux ensembles A et B, notée A ∩ B, est l'ensemble des éléments qui appartiennent à la fois à A et à B, soit A∩B={x|xA et xB}. Les propriétés de l'intersection sont l'idempotence :  A∩A=A; la communativité :   A∩B=B∩A; l'associativité :   (A∩B)∩C=A∩(B∩C); l'absorption par l'ensemble universel : A∩U=A (où U est l'ensemble universel qui contient tous les éléments considérés); l'absorption par l'ensemble vide : A∩= (où  est l'ensemble vide).

Intersectionnalité. - Concept et un cadre d'analyse qui a émergé pour comprendre les multiples formes d'oppression et de discrimination que les individus peuvent subir en raison de l'interaction de diverses identités que les individus se reconnaissent ou auxquelles ils sont relégués et les systèmes de pouvoir. Le terme a été forgé dans les années 1980 par la juriste et militante Kimberlé Crenshaw (née en 1959) pour décrire comment les femmes noires aux États-Unis faisaient face à des formes uniques de discrimination résultant de l'intersection du sexisme et du racisme. La notion s'est depuis élargie pour englober d'autres identités et systèmes de pouvoir, devenant un concept central dans les études sur le genre, sur les modes de marginalisation en fonction de l'origine ou de la couleur de peau, les études postcoloniales, et les luttes pour l'égalité et la justice sociale. Chaque fois, l'intersectionnalité examine comment les idéologies d'oppression (sexisme, racisme, homophobie, etc.), s'entrecroisent et aggravent mutuellement pour produire des inégalités  différentes selon les personnes.

Intersubjectivité. -  Capacité des individus à partager leurs expériences, leurs états mentaux, leurs significations et leurs perspectives avec d'autres individus. C'est la base de la communication, de la compréhension mutuelle et de la construction sociale de la réalité. Elle implique la reconnaissance de l'autre en tant qu'agent doté d'états mentaux et d'expériences distinctes. Dans la philosophie phénoménologique, l'intersubjectivité fonde la compréhension de la conscience et de l'expérience. L'intersubjectivité est également centrale dans la manière dont l'herméneutique s'occupe de la manière dont la signification est élaborée dans le dialogue et l'interaction entre les interlocuteurs.

Intertextualité. - Concept littéraire et philosophique développé par Julia Kristeva à partir des travaux de Mikhaïl Bakhtine. Elle désigne les relations entre les textes, où un texte fait écho, renvoie ou incorpore des éléments d'autres textes. Cela inclut les citations, les allusions, les références ou encore les réécritures. En philosophie, l'intertextualité souligne l'idée que tout discours est traversé par des influences multiples et qu'aucun texte n'existe de manière isolée.

Intervalle (Intervallum, de inter = entre; vallus = pieu) : 1- Distance entre deux temps, deux lieux, deux sons, deux actes. 2 - En mathématiques, un intervalle est une portion continue de la droite numérique. Par exemple, l'intervalle noté [a,b] désigne tous les nombres entre a et b, incluant a et b.

Intime (Intimus = le plus intérieur, superlatif de l'archaïque interus, de inter, de in = dans et suffixe ter) : sens intime signifie sens intérieur : expression
employée par les philosophes écossais, Maine de Biran et les Eclectiques comme synonyme de conscience directe. Les Scolastiques disent Sensus intimus. S'oppose à Extérieur. 

Intime signifie aussi ce qui est profond, pénétrant; ex. : connaissance intime d'une question; amitié intime, intimité; union intime de l'âme et du corps. S'oppose à Superficiel.

Intimité. - Concept qui se réfère à la sphère personnelle et privée de la vie d'un individu, où il a un certain degré de contrôle sur les informations, les activités, les émotions et les interactions, et où il  peut se sentir en sécurité pour être authentique et se détendre. L'intimité est souvent présente dans les relations proches et personnelles (relations amoureuses, familiales et amicales). Elle se manifeste par la confiance, le partage ouvert, et la vulnérabilité émotionnelle. Le degré d'intimité recherché et apprécié varie d'une personne à l'autre et dépend de facteurs culturels, personnels et contextuels, mais dans tous les cas, le respect de l'intimité d'autrui est essentiel dans toutes les relations personnelles et sociales.

Intolérance (Intolerantia =  impatience, de in, négatif, et tolerantia, de tolerans, participe présent de tolerare = supporter). - Action de ne pas supporter chez les autres ce qu'on désapprouve. 

Intramondain ( = "à l'intérieur du monde"). - Terme utilisé pour qualifier des perspectives, des actions ou des valeurs qui sont enracinées dans ce monde, sans référence explicite à des réalités ou des valeurs transcendantes. C'est une perspective qui se concentre sur les affaires et les réalités de ce monde plutôt que sur des réalités supérieures. 

Intrinsèque (de Intrinsecus, de intra = dans l'intérieur, et secus = autrement, à part) : ce qui, entrant dans la nature d'un être ou la définition d'un concept, leur est intérieur. - Dénomination intrinsèque : les Scolastiques appellent ainsi une manière d'être qui convient à une substance considérée en elle-même. et non dans ses relations. En mathématiques, on appelle équation intrinsèque d'une courbe une propriété analytique qui définit cette courbe, abstraction faite de sa position; c'est ordinairement une relation entre l'arc et le rayon de courbure pour les courbes planes, deux relations entre l'arc et les rayons de courbure et de torsion pour les courbes gauches. De pareilles relations ne changent pas en effet par une transformation de coordonnés; il y a plus, les relations dont nous venons de parler sont des équations différentielles et les constantes d'intégration sont précisément les paramètres qui entrent dans les formules de transformation des coordonnées. Les propriétés intrinsèques des courbes sont celles dans lesquelles il n'est pas question de leurs relations avec le monde extérieur. Dire que dans une courbe l'arc est proportionnel à l'accroissement de la courbe, c'est énoncer une propriété intrinsèque de la courbe.

Introspection. - Terme de psychologie : observation intérieure, celle qui se fait par la conscience.

Introspection épistémique. - Processus par lequel une personne réfléchit et examine ses propres croyances, connaissances, justifications et processus de pensée. C'est une forme d'auto-observation et d'auto-réflexion spécifiquement axée sur les aspects liés à la connaissance, à la croyance et à la compréhension. Elle est  essentielle pour cultiver une pensée critique et une approche réfléchie envers la connaissance. L'introspection épistémique implique d'examiner attentivement nos propres croyances, convictions et opinions pour comprendre comment elles sont formées, quelles sont leurs bases et comment elles évoluent. Cela conduit à analyser les raisons, les arguments et les preuves qui soutiennent nos croyances. Nous évaluons si nos justifications sont solides, logiques et basées sur des données fiables. L'introspection épistémique peut alors aider à identifier les biais cognitifs et les distorsions qui peuvent influencer nos processus de pensée et nos jugements, afin de minimiser leur impact sur nos croyances. L'introspection épistémique est liée à la métacognition, qui est la réflexion sur nos propres processus de pensée. Cela implique d'être conscient de nos propres stratégies de résolution de problèmes, de notre compréhension et de notre apprentissage. Cela implique aussi de réfléchir à la fiabilité, à la crédibilité et à la validité des sources d'information que nous utilisons pour construire nos connaissances et nos croyances.

Intuition (Intuitio = action de regarder, de intuitum, supin de in-tueri = recarder attentivement). - L'intuition est la connaissance immédiate ou par simple vue.

Chez Platon, ce mot désigne la connaissance directe des idées. Connaissance par intuition et connaissance à priori sont donc à peu près synonymes. La connaissance intuitive se distingue de la connaissance discursive ou obtenue par un raisonnement.

Chez Kant, l'intuition désigne la perception : je vois un arbre, une étoile, ce sont des intuitions. Mais Kant distingue de ces intuitions empiriques les intuitions pures du temps et de l'espace. Toutefois il nie expressément l'existence d'une intuition intellectuelle qui saisirait, comme dit Schelling, l'idéal et le réel dans leur identité fondamentale. La raison, selon Kant, n'a qu'une fonction régulative et ne saurait nous donner l'intuition d'objets suprasensibles, transcendantaux la connaissance des noumènes nous est interdite et ils ne peuvent être qu'objets de foi ou de croyance.

Bergson, de son côté, a souligné le rôle central de l'intuition dans la compréhension de la réalité. Il a plaidé pour une approche intuitive de la connaissance qui dépasse la simple analyse intellectuelle. Selon lui, l'intuition permet d'accéder à la nature dynamique et fluide du réel.

Intuitionnisme . - Position philosophique qui valorise l'intuition comme mode privilégié de connaissance ou de justification. En éthique : l'intuitionnisme moral affirme que les vérités morales fondamentales sont directement accessibles par intuition et ne nécessitent pas de justification empirique ou déductive. En mathématiques : l'intuitionnisme considère que les mathématiques sont une construction de l'esprit humain basée sur des intuitions primitives du temps et du nombre, rejetant les entités abstraites indépendantes de l'expérience humaine. En métaphysique, le terme peut désigner une approche où l'intuition directe permet d'appréhender des vérités sur la réalité.

Intuitionniste (logique). -  Approche logique pfondée sur les principes de l'intuitionnisme, et qui diffère de la logique classique sur plusieurs points, notamment en ce qui concerne la nature de la vérité, la validité des lois de la logique classique, et la notion de preuve. Contrairement à la logique classique, par exemple,  la logique intuitionniste rejette le principe du tiers exclu (une proposition est soit vraie, soit fausse), cette idée. De même, elle rejette la règle selon laquelle règle selon laquelle une proposition est nécessairement équivalente à sa double négation (élimination de la double-négation). Selon la logique intuitionniste, une proposition n'a pas nécessairement à être vraie ou fausse ; elle peut aussi être ni vraie ni fausse, jusqu'à ce qu'une preuve soit fournie. (Preuve constructive; Principe de de Brouwer-Heyting-Kolmogorov).

Invariant (mathématiques). - Le mot invariant a d'abord eu dans les sciences la signification restreinte qui a été donnée au mot forme en philosophie; aujourd'hui il tend à recevoir une acception beaucoup plus étendue. En général quand on fait subir à des variables certaines substitutions, il y a des quantités qui dépendent de ces variables, sans en être forcément des fonctions et qui restent les mêmes après ces substitutions, on dit que ce sont des invariants. Ainsi par exemple le genre d'une courbe plane est un invariant relativement aux substitutions rationnelles.

Invention (Inventio = rencontre, de inventum, supin de in-venire = arriver sur, rencontrer, découvrir) : ce mot s'emploie pour indiquer une combinaison nouvelle de moyens en vue d'obtenir une fin. L'imagination est une faculté d'invention.

Inverse (Inversus = participe passé de in-vertere, inversum = retourner, renverser) : proposition inverse : celle dont les termes sont dans un ordre renversé par rapport à ceux d'une autre proposition; ex. : L'homme est l'animal raisonnable, par rapport à : L'animal raisonnable est l'homme. Quand les deux propositions sont vraies, comme ici, on dit qu'il y a conversion ou réciprocité.

Inversion (Inversio, renversement, de inversum, supin de in-vertere, retourner, renverser) : terme créé par Keynes pour signifier : « Inférence immédiate par laquelle on conclut d'une proposition donnée une autre proposition ayant pour sujet la contradictoire du sujet primitif ». 

Ionienne (Ecole). - L'école ionienne ou d'Ionie a pour caractère général de faire sortir toutes choses d'un principe physique en apparence, mais au fond suprasensible qui se transforme et produit tous les phénomènes c'est l'eau, pour Thalès; l'air, pour Anaximène; pour Héraclite, le feu. Mais l'eau, l'air, le feu, en tant que principes, ne sont pas l'eau que nous buvons, l'air que nous respirons, le feu qui brûle dans nos foyers : il vaudrait mieux traduire ces mots par principe aqueux, éthéré, igné.

Irascible (irasci = s'irriter). Les Scolastiques et Bossuet, leur disciple, distinguent l'appétit concupiscible et l'appétit irascible : au premier ils rapportent les passions « qui ne présupposent dans les objets que la présence ou l'absence» : ce sont l'amour et la haine, le désir et l'aversion, la joie et la tristesse; au second, les passions « qui ajoutent la difficulté à l'absence ou à la présence » : ce sont l'audace et la crainte, l'espérance et le désespoir, la colère.

Ironie (Ironia = action d'interroger en feignant l'ignorance, de eirôneuomai = interroger) : l'ironie socratique est la partie négative de la méthode de Socrate pour réfuter les Sophistes. Elle consistait à feindre l'ignorance et, par d'habiles interrogations, à tirer des principes admis par l'adversaire certaines conséquences absurdes ou contradictoires, que Socrate retournait contre ces principes pour les renverser, de manière à détacher peu à peu l'adversaire de ses préjugés. La partie positive et constructive s'appelait maïeutique, qui l'aidait à découvrir lui-même la vérité et à formuler la vraie doctrine, en cherchant à satisfaire toujours aux questions de son interlocuteur.

Irrationalisme. - Ce terme désigne la défiance ou même l'hostilité envers la raison.

Irrationnel (Irrationalis, de in, négatif; rationalis = ce regarde le calcul, le raisonnement, de ratio = calcul raison). - Ce qui n'est pas conforme à Ia droite raison. - S'oppose à rationnel.

Irréductible, Irréductibilité (de In, négatif : réductible, de reductum, supin de reducere = ramener) : ce qui ne peut se ramener à autre chose ou à des éléments plus simples. 

Irréel, irréalité. - Ce qui n'est pas réel,  ce qui n'a pas d'existence concrète dans la réalité. Les concepts d'irréel et d'irréalité sont souvent en relation avec les débats philosophiques plus larges sur le réalisme et l'idéalisme. Le réalisme soutient généralement que la réalité existe indépendamment de notre perception, tandis que l'idéalisme affirme que la réalité est en grande partie construite par l'esprit. Certains philosophes, en examinant la nature de la réalité, se sont interrogés sur la possibilité de l'existence de choses qui pourraient être qualifiées d'irréelles.

Irreversibilité. - Caractère irréversible d'un processus ou d'un changement : une fois qu'il s'est produit, il ne peut pas être inversé ou annulé. Ce concept est pertinent dans divers domaines et suscite des réflexions sur la nature du temps et de l'histoire, les lois de la physiques; la causalité, les évolutions biologiques ou encore les décisions humaines. 

Irréversible (de in, négatif et de reversum, supin de revertere = revenir; de re, préfixe qui marque un mouvement en arrière, et vertere = tourner). - Ce qui ne fait pas ou ne peut faire retour.

Isomorphisme. - Terme qui signifie littéralement "même forme" et implique une correspondance ou une similitude entre deux structures, systèmes ou ensembles. Pour qu'il y ait un isomorphisme entre deux structures, il doit exister une correspondance bijective entre les éléments de ces structures. L'isomorphisme préserve la structure. En théorie des groupes, deux groupes sont dits isomorphes s'il existe une bijection (correspondance un-à-un) qui préserve la structure de groupe entre eux.  En théorie des graphes, deux graphes sont isomorphes s'ils peuvent être transformés l'un en l'autre par une permutation des noeuds. En logique modale, l'isomorphisme peut être utilisé pour décrire des modèles sémantiques qui partagent des caractéristiques similaires. En théorie des catégories, deux catégories sont isomorphes si elles peuvent être mises en correspondance de manière bijective, préservant ainsi la structure catégorique.

Italiques (Ecoles). -  On donnait autrefois le nom d'école italique à deux courants philosophiques (que l'on fondait à tort en un seul)  qui se sont développés pendant l'Antiquité en Italie :  l'école pythagoricienne, parce qu'elle eut son siège à Crotone, dans cette partie de l'Italie qu'on nommait la Grande-Grèce; et l'école éléatique, qui avaitt ses racines en Grèce, mais dont deux figures majeures, Parménide et Zénon étaient originaires d'Élée en Italie du Sud.

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