Kantisme
: philosophie de Kant; c'est le Criticisme,
une sorte de demi-scepticisme. - L'influence de Kant, ou, pour mieux dire,
la révolution kantienne
est comparable à
la révolution socratique et à la révolution cartésienne.
La révolution socratique
avait été
préparée par les Sophistes qui,
d'une part, avaient ruiné les spéculations des philosophes
antérieurs par leur scepticisme, d'autre part, avaient ramené
la philosophie à l'étude de l'humain et de la société.
C'est, de même, le scepticisme de Hume qui
contraignit Kant à critiquer et à répudier le dogmatisme
de Leibniz et de Wolf
: il voulut faire au scepticisme sa part légitime et la fit très
large puisqu'il lui sacrifia toute recherche transcendante. Comme Socrate,
il fut ainsi amené à subordonner la spéculation à
la morale.
Descartes
avait comme annoncé et préparé la révolution
accomplie par Kant : le kantisme, en effet, est avant tout une critique,
c'est-à-dire un retour de l'esprit sur lui-même pour se juger
et mesurer la portée exacte de ses facultés; or Descartes
avait ramené l'esprit à
l'étude de
lui-même, d'une part, en formulant son principe je pense donc
je suis, d'autre part, en demandant à l'examen attentif du sujet
pensant cette idée de perfection qui lui sert pour s'élever
jusqu'à Dieu. Lui aussi avait rencontré au début de
ses spéculations le doute et le scepticisme,
mais il l'avait déclaré provisoire, hyperbolique, insoutenable,
tandis que Kant fut amené, en matière métaphysique,
à supprimer la |
science
pour édifier la foi.Le caractère propre du kantisme est donc
bien marqué par ce divorce radical entre la raison spéculative
et la raison pratique que Descartes unissait au contraire étroitement
: c'est ce qui fait l'originalité et aussi la faiblesse du kantisme.
Les épopées métaphysiques qui suivirent (Fichte,
Schelling,
Hegel) furent une protestation contre cette mutilation
de la raison humaine. Le scepticisme spéculatif se concilie mal
avec le dogmatisme moral et s'il n'y a pas dans
l'oeuvre de Kant la « sublime contradiction » qu'on a prétendu
y reconnaître, il est vrai toutefois, que la raison, divisée
contre elle-même, perdrait toute autorité, qu'on essayerait
en vain de la sauver par une sorte de coup d'État dialectique qui
restaurerait la spéculation au moyen de la morale, et que les conséquences
les moins contestables du kantisme pourraient bien être le scepticisme
et le pessimisme.
Kyoto (Ecole
de). - On nomme ainsi les philosophes qui, à la suite de
Nishida Kitaro (1870-1945) et de Tanabe Hajime (1885-1962), on développé,
dans le Japon de l'après Seconde guerre
mondiale, une philosophie souvent inspirée du néo-kantisme,
de Husserl ou de l'existentialisme, et qui apparaissent davantage l'expression
d'une époque que celle d'une doctrine. On cite parmi eux, notamment,
Koyama Iwo et Kosaka Masaaki. |