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Inventaires > Dictionnaire des Idées et Méthodes |
M |
M. - En logique classique,
dans les mots qui servent à désigner les figures du syllogisme, la lettre
M (abrégé du mot mutatio, largement), placée après une voyelle,
indique qu'il faut changer la majeure en mineure et la mineure en majeure
pour ramener ce mode à un des modes de la première figure.
(G. F.).
Machiavélisme. - Inspiré par l'oeuvre de Nicolas Machiavel (Le Prince), le machiavélisme désigne une attitude politique ou personnelle qui privilégie l'efficacité, le pragmatisme et parfois l'absence de scrupules pour atteindre ses objectifs. Cela peut impliquer une manipulation ou une stratégie calculée, où la fin justifie les moyens. Machine de la pensée. - Expérience de pensée proposée par Alan Turing dans un article de 1950, Calculable Numbers, with an Application to the Entscheidungsproblem ( = problème de la décision). Turing imagine une machine hypothétique capable de résoudre n'importe quel problème mathématique et démontre que certaines questions mathématiques ne peuvent pas être résolues par une telle machine. Cette expérience de pensée a été utilisée pour étudier des questions fondamentales sur la nature de la calculabilité et de la machine de Turing. Machines logiques. - Dispositifs ou systèmes conçus pour effectuer des opérations logiques ou résoudre des problèmes formels. Ce concept remonte à des figures comme Charles Babbage (avec ses machines à différences) et s'étend aux ordinateurs modernes. En logique mathématique, il désigne aussi les mécanismes qui simulent des raisonnements logiques ou calculatoires. Macrocosme (makros = long, grand; kosmos = monde). - L'univers, le grand monde, par opposition à l'humain qui est un petit monde, un microcosme, parce qu'il résume en lui toute la nature et en contient comme un abrégé. Madrid (Ecole de). - Courant ou groupe intellectuel actif en Espagne et en exil, particulièrement durant le XXe siècle. Ce mouvement inclut des penseurs comme José Ortega y Gasset et d'autres, liés à des réflexions sur la modernité, la raison et l'existence. Magie. - La magie a eu une place particulière dans la philosophie pendant la Renaissance. Elle était alors associée à une quête de connaissance ésotérique, spirituelle et mystique. Elle reflétait un mélange de traditions héritées de l'Antiquité classique, du Moyen Âge et des influences orientales. Giordano Bruno a joué un rôle important dans la promotion de la magie et des idées ésotériques à cette époque. Par la suite, des philosophes se sont intéressés à la magie vue comme une forme particulière de langage symbolique utilisée pour communiquer avec des réalités transcendantes ou pour influencer la réalité quotidienne. Certains philosophes contemporains et psychologues ont étudié la croyance en la magie en relation avec la psyché humaine, y voyant une expression des désirs, des peurs et des besoins psychologiques. Magiques (figures). - Ce sont des agencements de nombres qui ont des propriétés mathématiques intéressantes. Exemples : + Le carré magique, une matrice carrée remplie de nombres distincts, où la somme de chaque ligne, colonne et diagonale principale est égale à la même constante. Les carrés magiques ont été étudiés depuis l'Antiquité, et ont des propriétés intéressantes en mathématiques et en théorie des nombres.Magnanimité. - Une des quatre vertus fondamentales des Anciens (synonyme de force et grandeur d'âme). Cicéron la définit, d'après les Stoïciens, comme la vertu luttant pour l'équité. Maïeutique : la Maïeutique est la partie positive de la méthode socratique : c'est l'art d'accoucher les esprits. Socrate, s'imaginant que la science est innée en chaque humain, s'efforçait par des interrogations bien conduites d'amener son interlocuteur à prendre conscience des vérités qu'il était censé renfermer en lui-même. Platon expose la Maïeutique dans le Théétète. - L'Ironie est la partie négative de la méthode socratique. Majeure, l'une des prémisses du syllogisme, ainsi nommée parce, qu'elle contient l'énonciation du rapport du grand terme (major terminus) avec le moyen terme. La Majeure s'énonce ordinairement avant la Mineure; mais cela n'a lieu ni toujours ni nécessairement, et ce serait un moyen peu sûr de les distinguer que de se fier à leur ordre matériel. (B-e.). Mal (Malum = ce qui est, mauvais). - Le mal est la limitation ou la négation du bien. Le mal physique peut être envisagé sous bien des aspects, fléaux, cataclysmes, lutte de l'humain contre la nature, qui tous peuvent se ramener à la douleur ou à la souffrance; le mal métaphysique consiste dans l'imperfection des créatures, limitées dans toutes leurs facultés; le mal moral est la faute ou le péché, et la liberté du bien implique la liberté du mal. On dit qu'il n'y a pas de mal absolu parce que celui-ci serait le néant : il y a toujours du bien dans l'être. Les Scolastiques distinguaient dans le mal moral le mal de la coulpe et le mat de la faute (distinction. conservée par Leihniz dans sa Théodicée) : le premier est la faute même, le second en est la conséquence et consiste dans le châtiment. Un système qui admet la prédominance du mal sur le bien dans le monde est pessimiste. Malebranchisme. - Système philosophique de Malebranche. Sa position philosophique la plus distinctive est l'occasionalisme. Selon cette théorie, chaque événement ou phénomène dans le monde, y compris les actions humaines, est causé directement par Dieu. Les créatures n'ont pas de pouvoir causal intrinsèque; Dieu intervient de manière constante pour coordonner les événements. L'occasionalisme apparaît ainsi comme une alternative à la conception cartésienne de l'interaction directe entre l'âme et le corps. Malebranche a également développé la notion de vision en Dieu, qui est une idée selon laquelle l'âme humaine ne peut pas avoir une connaissance directe des choses matérielles, mais elle peut connaître Dieu de manière intuitive. Ainsi, toute vraie connaissance provient de la vision en Dieu, où l'âme contemple les idées éternelles dans l'esprit divin. Malebranche a abordé la question du mal dans le monde. Il a cherché à expliquer comment un Dieu bon et omnipotent pouvait permettre l'existence du mal. Pour Malebranche, le mal était une conséquence nécessaire de la liberté humaine et de l'ignorance des créatures par rapport à la véritable nature divine. Malheur (de Mal, adjectif au sens de mauvais, malus; heur, qui signifie chance bonne ou mauvaise, de augurium = présage). - Evénement funeste. Malin génie (Le). - Expérience de pensée proposée par René Descartes (Méditations métaphysiques) pour illustrer sa notion du doute méthodique et inviter à chercher une base solide pour la connaissance indubitable : imaginez un malin génie, tout-puissant et trompeur, qui fait tout en son pouvoir pour vous tromper en vous faisant croire en de fausses choses. Quelle fiabilité ont alors nos sens et nos croyances? En soumettant tout à un doute radical, Descartes espérait parvenir à une base de connaissance solide et indiscutable. Finalement, Descartes conclut que, même si un malin génie peut potentiellement nous tromper sur les perceptions sensorielles et les croyances empiriques, il y a au moins une vérité indubitable qu'il ne peut pas remettre en question : le fait que je pense, donc je suis (cogito, ergo sum). Cette affirmation, selon Descartes, est indéniable, car même pour douter de tout, il faut penser, et donc exister. Malthusianisme. - Théorie inspirée de Thomas Robert Malthus, qui postule que la croissance démographique tend à dépasser la capacité des ressources disponibles, entraînant des crises (famine, pauvreté). Cette théorie prône une régulation de la population pour éviter ces déséquilibres, ce qui a donné lieu à des débats éthiques et économiques Manichéisme. - Le manichéisme (de Manès ou Manichée, prêtre qui mêla son christianisme d'idées orientales) est un dualisme admettant deux principes coéternels, l'un bon, l'autre mauvais, le principe du bien et le principe du mal. C'est du moins le sens que l'usage a donné à ce mot, car la doctrine des manichéens n'est nullement réduite à cet unique dogme. Maoïsme. - Doctrine développée en Chine dans les années 1960 par Mao Zedong (Mao Tsé-Toung), et inspirée du Marxisme ou du Marxisme-Léninisme. C'est essentiellement un nationalisme collectiviste. Marbourg (Ecole de). - Courant de philosophie néokantienne fondé au XIXe siècle à l'Université de Marbourg, en Allemagne. Elle met l'accent sur l'l'épistémologie et la philosophie des sciences, inspirée par les idées d'Emmanuel Kant. Les figures principales de ce courant incluent Hermann Cohen, Paul Natorp et Ernst Cassirer. Ils rejettent le réalisme métaphysique et insistent sur le rôle de la pensée humaine dans la constitution des connaissances scientifiques. Marginalisme. - Théorie philosophique, qui a émergé à la fin du XIXe siècle et qui met l'accent sur le rôle de l'individu en tant qu'agent moral et social. Cette théorie peut être considéré comme une réaction contre les théories holistiques et collectives qui avaient dominé la philosophie auparavant. On y rattache des penseurs aussi différents que Max Stirner, Friedrich Nietzsche, ou Michel Foucault. Ceux-ci ont mis l'accent sur l'importance des actions individuelles et de la liberté individuelle, tout en reconnaissant que ces actions sont liées à des facteurs sociaux et culturels plus larges. Ils ont cherché à comprendre comment les individus font des choix et prennent des décisions en fonction de leur propre compréhension du monde. Ils ont également mis en avant l'importance de la subjectivité et de la diversité dans la pensée et l'action humaines. Marginalité. - Etat ou la condition d'un individu, groupe ou idée qui se situe en dehors des normes, structures ou centres dominants d'une société ou d'un système. Cela peut être volontaire (refus des conventions) ou imposé (exclusion). En sociologie, elle est étudiée pour comprendre les dynamiques de pouvoir, de discrimination et de transformation sociale. Marxisme. - Doctrine de Karl Marx et Friedrich Engels. Ce dernier parle de matérialisme historique pour caractériser la partie de ce système, d'inspiration socialiste, qui regarde les faits économiques comme la cause des événements historiques et sociaux. Le terme de matérialisme dialectique s'applique à la dimension philosophique du Marxisme, qui est d'inspiration hégelienne. Mary (la chambre de). - Expérience de pensée proposée par Frank Jackson (1982) visant à soulever des questions sur la nature de la conscience, la connaissance et l'expérience subjective : imaginez Mary, une neuroscientifique qui a grandi dans une pièce entièrement en noir et blanc et n'a jamais vu de couleurs. Cependant, elle connaît tout ce qu'il y a à savoir sur le fonctionnement du cerveau et la science des couleurs. Un jour, elle est libérée de la pièce et voit pour la première fois les couleurs. La question est de savoir si Mary apprend quelque chose de nouveau sur l'expérience de voir des couleurs. Masse (de massa = amas de choses) : En physique, on appelle masse d'un corps le rapport constant qui existe pour ce corps entre les forces qui y sont appliquées et les accélérations correspondantes. Matérialisme( (de Materia = matière dont une chose est faite). - Système qui réduit tout ce qui existe à l'unité de la matière et, dans un sens restreint, négation de la spiritualité de l'âme. L'atomisme des Anciens est un système matérialiste. Ceux qui font de l'houmain une machine (La Mettrie), ou qui soutiennent que la pensée est une sécrétion du cerveau (Cabanis), émettent des thèses matérialistes. Le matérialisme ou la tendance matérialiste consiste essentiellement, comme l'a dit Ravaisson, à expliquer le supérieur par l'inférieur, la pensée par la vie, la vie par la mécanique, etc. Matérialisme dialectique. - Philosophie qui a émergé dans le contexte du marxisme, développée principalement par Karl Marx et Friedrich Engels. Il s'agit d'une manière spécifique de comprendre la réalité, basée sur l'idée que les processus matériels et sociaux sont fondamentaux pour la compréhension du monde. Le matérialisme dialectique, approche plus large que le matérialisme historique (ci-dessous) s'étend au-delà de l'histoire sociale et se concentre sur les processus dynamiques et en évolution constante dans tous les domaines de la réalité, de la nature à la pensée humaine. Une loi fondamentale du matérialisme dialectique est la loi de l'unité et de la lutte des contraires : chaque phénomène contient des contradictions internes qui génèrent des mouvements et des changements. Le principe de la dialectique permet d'envisager les contradictions internes dans les phénomènes et comment ces contradictions conduisent au changement. Le matérialisme dialectique peut être appliqué à tous les domaines, à l'histoire sociale, comme à la nature, à la pensée, la science, etc. Matérialisme historique. - Approche théorique développée par Marx et Engels, et composante centrale de la philosophie du marxisme. Elle vise à expliquer les changements sociaux et historiques en termes de relations matérielles de production et de conflits de classe. Versant du matérialisme dialectique (V. ci-dessus) tourné vers l'analyse des structures sociales et économiques à travers l'histoire, le matérialisme historique cherche à comprendre comment les modes de production influencent le développement social et historique. Une caractéristique clé du matérialisme historique est la division qu'il fait de l'histoire en différentes époques caractérisées par des modes de production spécifiques (esclavage, féodalisme, capitalisme, etc.). Chaque mode de production a ses propres relations de production et forces productives. Le matérialisme insiste sur le rôle des classes sociales dans le processus historique. Les luttes de classes, en particulier entre la bourgeoisie et le prolétariat dans le contexte capitaliste, sont considérées comme le moteur des changements sociaux. Selon le matérialisme historique, les contradictions de classe inhérentes à un mode de production donné conduisent inévitablement à des conflits et à des révolutions sociales. Ces révolutions transforment les structures sociales, ouvrant la voie à un nouveau mode de production. Matérialisme spéculatif. - Approche approche philosophique dérivée réalisme spéculatif et qui en reprend les fondamentaux (ontologie robuste, pluralisme ontologique, non-anthropocentrisme), mais qui a en vue de repenser les fondements métaphysiques du matérialisme à la lumière des avancées contemporaines en sciences et en philosophie. Il propose une métaphysique qui tente d'articuler la nature de la réalité, en insistant sur les aspects matériels et non humains du cosmos. Ainsi, comme le réalisme spéculatif, le matérialisme spéculatif reconnaît un pluralisme ontologique, mais il met davantage l'accent sur les objets matériels et les phénomènes liés à la matière comme centraux dans l'étude de la réalité. Il reconnait non seulement l'existence de multiples types d'objets, mais aussi de multiples niveaux d'organisation dans le cosmos. Mathématiques (Mathematicus, Mathematikos = qui concerne l'étude, de mathèma = connaissance, science) : c'est la science des nombres et des figures (on dirait aujourd'hui des structures abstraites). Divisions : Selon l'usage : a) mathématiques pures; b) mathématiques appliquées. Selon les objets étudiés : arithmétique, algèbre, analyse, géométrie. Mathématisme (de Mathèma = étude, connaissance, de apprendre. Racine : math = savoir) : ce mot désigne l'opinion des philosophes qui appliquent la méthode mathématique à la philosophie. Mathesis universalis. - Concept philosophique et mathématique qui remonte principalement à Descartes et Leibniz. Elle désigne l'idée d'un langage ou d'une méthode universelle qui unifierait toutes les sciences et connaissances sous une structure mathématique ou logique commune. Elle inspire les développements en logique formelle, en informatique et en intelligence artificielle. Matière*
(Materia,
matière dont une chose est faite). - Dans un sens général, on
appelle matière ce dont une chose est faite : ce mot s'oppose alors au
mot forme. Les Scolastiques distinguaient une matière
Le mécanisme cartésien réduisait la matière à l'étendue (« ...La matière, dont la nature consiste en cela seul qu'elle est une chose étendue », Principes, Part. Il, § 22); le dynamisme leibnizien la ramenait à la force. On distingue les qualités premières et
les qualités secondes de la matière; celles-là sont essentielles Ã
la matière qui ne peut exister sans elles, mais les philosophes n'on jamais
été d'accord sur leur nombre : l'impénétrabilité, l'étendue, la divisibilité,
l'inertie,
On a quelquefois donné le nom de propriétés
organoleptiques à celles qui produisent les sensations
Quelle est l'essence de la matière? Systèmes divers : a) Mécanisme atomistique (Épicure, Gassendi); b) Mécanisme géométrique (Descrates); c) Atomisme dynamique (Tongiorgi); d) Dynarnisme interne (Leibniz); e) Hylémorphisme (Aristote, Scolastiques); f) Dynamisme externe (Boscovich, Palmieri). Matrice (algèbre). - Tableau rectangulaire de nombres, de lettres ou d'expressions mathématiques, disposés en lignes et en colonnes Chaque élément de la matrice est appelé une entrée. Les entrées peuvent être des nombres réels, des nombres complexes ou des expressions mathématiques. Les matrices peuvent avoir différentes dimensions, notées n x m, où n est le nombre de lignes et m est le nombre de colonnes. Il est possible de réaliser différentes opérations sur les matrices, telles que : l'addition de matrices de mêmes dimensions (en ajoutant les entrées correspondantes); la multiplication de deux matrices (en multipliant les entrées correspondantes et en les additionnant); la ransposition (opération qui consiste à échanger les lignes et les colonnes d'une matrice). Les matrices sont des outils puissants en algèbre linéaire, permettant de résoudre des systèmes d'équations linéaires, de représenter des transformations géométriques et bien d'autres concepts mathématiques. Mauvaise foi . - Dans un sens général, qualificatif d'une parole ou action déloyale, malhonnête, justifiée par de mauvaises raisons. Sartre utilise cette expression dans un sens particulier. Pour lui, la mauvaise foi c'est ce qui survient lorsque l'individu refuse de prendre la pleine responsabilité de sa liberté en éludant la véritable nature de sa situation. Cela peut se produire de différentes manières, mais l'une des formes les plus courantes de mauvaise foi est le déni de la liberté, en prétendant que les choix sont imposés par des circonstances extérieures ou des normes sociales. Un exemple classique de mauvaise foi chez Sartre est celui du serveur dans un café. Le serveur peut adopter une attitude servile et robotique pour échapper à la pleine responsabilité de sa liberté. En agissant comme s'il était simplement une partie du décor, le serveur nie sa liberté de choisir son comportement. Maximum (pour Mag-simum, superlatif neutre de magnus = grand, de magis = plus. Racine mag, meg = être grand). S'oppose à Minimum. - Les mathématiciens désignent sous les noms de maxima et de minima les plus grandes et les plus petites valeurs d'une fonction de quantités variables, et les procédés à l'aide desquels on détermine ces valeurs forment la méthode des maximis et minimis. Cependant par ces termes maxima et minima il ne faut pas entendre la plus grande ou la plus petite valeur absolue d'une quantité variable, mais simplement les valeurs qu'elle a au moment où elle cesse de croître et commence à décroître, et vice versa. En conséquence, une quantité variable peut avoir plusieurs maxima et minima : tel est le cas des coordonnées de la cycloïde où ce nombre est infini. La théorie des maxima et minima est due à Fermat. Cet illustre géomètre était ainsi sur la voie du calcul différentiel, que cependant il ne découvrit pas, car fallait encore soumettre la méthode à un algorithme de calcul régulier. L'exposition de cette importante méthode se trouve dans tous les traités de calcul différentiel. MÄyÄ. - Généralement, c'est le voile d'illusion ou d'ignorance qui empêche la compréhension de la réalité ultime. Mais ce concept, qui appartient à la philosophie indienne, est associé à l'illusion et à la nature éphémère de la réalité de manière quelque peu différente selon les traditions. Selon l'Advaita VedÄnta (une école de pensée hindouiste non-duelle fondée par Adi Shankara), la mÄyÄ est le pouvoir cosmique qui voile la réalité ultime et crée l'illusion de la diversité dans le monde manifesté. La réalité ultime est considérée comme étant sans forme et transcendantale, tandis que le monde phénoménal est le résultat de l'ignorance (avidyÄ). Dans la philosophie Samkhya, une des écoles orthodoxes de la pensée indienne, la mÄyÄ est comprise comme la force créatrice qui donne naissance au monde manifesté, celui-ci n'étant pas considéré comme purement illusoire, mais plutôt comme une réalité conditionnée et changeante. Dans certaines traditions vaishnavites, qui vénèrent Vishnu comme la divinité suprême, la mÄyÄ est interprétée comme l'énergie illusoire de Vishnu qui crée et maintient l'univers manifesté. Les âmes individuelles sont souvent considérées comme étant liées par la mÄyÄ tant qu'elles n'ont pas réalisé leur nature divine. Le bouddhisme ne parle pas beaucoup de mÄyÄ mais recour à des idées similaires : dans les enseignements bouddhistes, l'insaisissable nature de la réalité est soulignée, et l'attachement à des phénomènes transitoires est considéré comme une source de souffrance. Le bouddhisme insiste également sur la réalité du vide (śūnyatÄ) plutôt que sur l'idée d'un principe suprême. Mécanicisme (de Mécanique, de mecanicus, mèchanikos = habile à travailler, de mèchanè = invention ingénieuse, machine) : synonyme de latromécanisme. Mécanique (la) (Mechanica = l'art de construire une , machine, de mèchanè = invention ingénieuse, machine)- : science des lois du mouvement. Elle se divise en cinématique, qui étudie le mouvement indépendament des forces qui le produisent, et en dynamique, qui étude le rôle des forces dans le mouvement. Mécanique céleste. - Etude du mouvement des astres, et plus spécialement des corps du Système solaire. Mécanique (Philosophie). - On connaît la philosphie mécanique ou mécanisme-: a) atomistique d'Épicure; b) géométrique de Descartes. Tout se fait mathématiquement, disait Descartes. Cette formule est la définition du mécanisme, car les lois du mouvement relèvent des mathématiques et Descartes ne demandait, pour construire le monde, que de la matière (c'est-à -dire de l'étendue) et du mouvement. Au mécanisme s'oppose le dynamisme. Médiat (tiré de Immédiat, de in, négatif; mediatum, supin de mediare = être au milieu, s'interposer, de medius = qui est au milieu) : ce qui suppose un intermédiaire (ex. : perception médiate, jugement médiat, déduction médiate, certitude et évidence médiates). Mélange . - Terme qui revêt une importance particulière dans les théories cosmologiques d'Empédocle et d'Anaxagore. - Empédocle est connu pour sa théorie des quatre éléments (terre, eau, air, feu) et pour son concept des "forces d'amour" (philÃa) et de "forces de haine" (neîkos). Pour lui, le monde est en constante transformation à travers le processus de mélange et de séparation des éléments. C'est ce mélange qui est la clé de la diversité des choses observées dans le monde.Quant aux forces d'amour et de haine, elles sont sont les principes dynamiques qui régissent le mélange et la séparation des éléments. L'amour tend à rassembler les éléments, favorisant le mélange, tandis que la haine les sépare. - Anaxagore est, lui, connu pour son concept de nous (νοῦς), souvent traduit par esprit ou intelligence cosmique. Le monde, explique-t-il, est composé d'une infinité de particules indivisibles appelées homéoméries et ces particules sont en constante agitation et mélange. L'intelligence cosmique, le nous intervient pour apporter de l'ordre à ce mélange, permettant la formation d'entités distinctes. Mégarique (Ecole). - École de Mégare qui eut pour fondateur Euclide de Mégare, disciple, de Socrate. Ce fut une école de raisonneurs et de dialecticiens subtils : aussi l'appelle-t-on quelquefois éristique ou disputeuse. Méliorisme (de Melior = meilleur ; c'est le comparatif d'un adjectif perdu. Cf. adverbe = tout à fait, fort, dont le comparatif mallon = malion correspond à melius) : ce terme indique un perfectionnement progressif que certains Positivistes assignent comme l'unique loi de la morale. - Ce mot s'oppose à Optimisme et Pessimisme absolus pour caractériser la doctrine d'après laquelle le monde peut être rendu meilleur par les efforts de la volonté humaine. Il est synonyme d'Optimisme relatif. Mémoire (Memoria, de memor = qui se souvient, probablement pour me-mn-or. Cf. memini = je me souviens, et mnèmon = qui se souvient. Racine men d'où mnè. Cf. en latin Men = action de se souvenir et d'imaginer, d'où mens = esprit). - La mémoire est la faculté de conservation et de reproduction des idées antérieurement acquises. Le mot reproduction suffirait, car on ne sait rien de la manière dont les idées se conservent quand nous n'y pensons pas actuellement pour les produire ou les reproduire. La mémoire a ses conditions organiques dans le cerveau. Elle est tantôt volontaire, tantôt involontaire, et le langage ordinaire exprime bien cette distinction on dit je me rappelle et il me souvient. Le souvenir complet se compose de réminiscence
On distingue diverses sortes de mémoires qui peuvent se ramener à deux types : mémoire sensible et mémoire intellectuelle. La mémoire imaginative est un autre nom de l'imagination reproductrice. Mental (Mentalis, de mens, mentis = esprit) : qui concerne l'esprit. Ce mot équivaut soit à intellectuel, soit à psychologique, psychique. Mentalisme. - Théorie qui soutient que les états mentaux sont fondamentaux et que les états physiques sont dérivés des états mentaux. Cette théorie peut également être appelée idéalisme mental ou phénoménalisme. Le mentalisme considère que les expériences subjectives, telles que les sensations, les émotions et les pensées, sont la base de toute réalité et que les objets physiques ne sont que des constructions mentales. Ainsi, selon cette théorie, tout ce qui existe est réductible à des états mentaux. Parmi les philosophes qui ont adopté une perspective mentaliste, on peut citer George Berkeley, qui a affirmé que les objets matériels n'existent que parce qu'ils sont perçus, et David Chalmers, qui a avancé l'idée que la conscience est une réalité fondamentale qui ne peut être expliquée en termes physiques. Mentalité (de Mental). Etat d'esprit d'un individu, d'une époque. Menteur (argument ou paradoxe du)Argument du menteur. Mention (distinction entre usage et). - L'usage et la mention sont des concepts qui interviennent dans la sémantique et la philosophie du langage. Ces termes sont utilisés pour décrire comment les expressions linguistiques réfèrent à des objets ou à des idées. - La mention d'une expression linguistique se produit lorsque l'on fait référence à l'expression elle-même, plutôt qu'à ce à quoi l'expression réfère. C'est comme dire le mot ou écrire le symbole sans nécessairement utiliser le contenu sémantique de l'expression. (exemples de mention : "Le mot 'chat' a quatre lettres."; "Dans la phrase 'La lune est belle ce soir', 'lune' est un nom."). - L'usage d'une expression linguistique se produit lorsque l'on emploie l'expression pour se référer à ce à quoi elle renvoie dans le monde réel. C'est l'utilisation normale de l'expression pour transmettre une signification ou référence. (Exemples d'usages : "J'ai un chat à la maison" (ici, l'expression "chat" est utilisée pour se référer à un animal réel dans le monde); "Dans 'Le Chat Botté', le mot 'chat' se réfère à un félin"). - La distinction entre usage et mention est souvent illustrée par des constructions linguistiques comme celle-ci : "Le mot 'chaise' est difficile à prononcer". Dans cette phrase : "Le mot 'chaise'" est une mention de l'expression elle-même (on ne parle pas de chaises réelles, mais de la difficulté de prononcer l'expression); "est difficile à prononcer" est l'usage de l'expression "chaise" (ici, on parle de la difficulté de prononcer le mot lui-même). Méréologie (du grec meros = partie). - Etude des relations entre les parties et le tout. C’est une branche de la philosophie formelle qui analyse comment les objets sont composés de parties, comment ces parties interagissent, et les implications logiques de ces relations. Elle trouve des applications en logique, en linguistique et en informatique. Mérite. - Les moralistes emploient ce mot pour désigner l'accroissement ou l'augmentation de valeur morale ou de perfection : c'est avant tout la bonne volonté. Mertoniens ou Calculatores Mertonenses. - Groupe de penseurs médiévaux associés au Merton College d'Oxford au XIVe siècle. Ils se sont distingués par leurs travaux en logique, mathématiques et physique, explorant des concepts tels que la vitesse, l'accélération et les lois du mouvement, avant même Newton. Des figures comme Thomas Bradwardine et William Heytesbury en faisaient partie. Merveilleux (de Merveille, du latin populaire merabilia, pour mirabilia = choses admirables, pluriel neutre employé substantivement comme nominatif féminin, de mirari = s'étonner) : c'est un terme générique pour désigner les faits qui dépassent les forces humaines. Mesure. - Ce mot, entendu dans un sens général, se réfère à l'évaluation de la quantité, de la qualité ou de la valeur d'un objet, d'une action ou d'un concept. Par exemple, on peut parler de mesurer la performance d'une entreprise, la pertinence d'une décision politique, ou encore la pertinence d'une théorie scientifique. Dans le domaine de la physique, la mesure est souvent utilisée pour quantifier des grandeurs telles que la longueur, le temps, la masse, la température, la vitesse, etc. Dans le domaine des sciences sociales, la mesure est souvent utilisée pour quantifier des phénomènes tels que l'opinion publique, l'attitude, la satisfaction, la qualité de vie, etc. Dans tous les cas, la mesure peut être comprise comme la quantification d'une grandeur physique ou conceptuelle, en comparaison à une référence ou un standard. Messianisme. - Concept qui a des implications à la fois religieuses et philosophiques. Il se réfère généralement à l'attente ou à la croyance en un messie ou un libérateur qui doit venir pour accomplir un certain destin, apporter la rédemption, ou instaurer un ordre nouveau. Certains philosophes ont abordé le concept de messianisme dans leurs oeuvres. Par exemple, Walter Benjamin a élaboré une vision messianique de l'histoire, suggérant qu'une interruption messianique pourrait transformer le cours de l'histoire vers la justice. Le messianisme correspond aussi à un mouvement philosophique particulier qui a émergé en Pologne au XIXe siècle. Il a été développé par des penseurs tels que Adam Mickiewicz (son poème épique Pan Tadeusz) et Juliusz Słowacki (son poème Anhelli). Ces intellectuels ont proposé une vision particulière du rôle de la Pologne dans l'histoire mondiale, souvent teintée de messianisme et d'idées romantiques. Ils ont développé l'idée d'un Christ national associé à la souffrance et à la résurrection de la Pologne. Cela faisait écho à l'idée du Christ souffrant et rédempteur dans la tradition chrétienne, mais appliquée au contexte polonais. Métacognition. - Capacité de réfléchir sur ses propres processus cognitifs, de comprendre comment on pense, apprend et résout les problèmes. C'est la connaissance et la prise de conscience de ses propres stratégies mentales, de ses compétences et de ses limites dans le domaine de la cognition. Métaconnaissance. - Connaissance de ses propres connaissances ou processus cognitifs. En psychologie cognitive et en sciences de l'apprentissage, elle correspond à la capacité d'une personne à réfléchir sur sa manière de penser, à évaluer ses stratégies d'apprentissage ou à identifier ses biais. Méta-éthique. - Branche de la philosophie morale qui s'interroge sur la nature, les fondements et le sens des jugements moraux. Contrairement à l'éthique normative (qui prescrit des règles de conduite), la méta-éthique traite de questions telles que : q’est-ce que le bien et le mal?Les jugements moraux sont-ils objectifs ou subjectifs? Quelle est la signification des termes éthiques (comme « juste » ou « mauvais »)? Métagéométrie (de Meta = après; geômetria, de gè = Terre; metreôn = mesurer) : nom donné autrefois aux géométries non-euclidiennes, qui étudient des espaces ayant plus de trois dimensions. En fait, il s'agit toujours de géométrie. Métahistoire. - Etude des principes sous-jacents à l'écriture de l'histoire. Elle se concentre sur les méthodes, les présupposés, et les structures narratives utilisées par les historiens pour construire le récit historique. Par exemple, Hayden White, dans Metahistory (1973), a étudié les structures rhétoriques et littéraires des récits historiques. Métalangage. - Langage utilisé pour discuter, analyser, décrire la structure, la grammaire, et d'autres aspects d'une langue. La notion de métalangage est pertinente notamment en logique (pour définir des concepts et des règles formelles), en mathématiques (pour définir formellement les concepts mathématiques et énoncer les axiomes), en informatique (pour décrire la syntaxe et la sémantique des langages de programmation), en sémiotique (pour discuter des structures symboliques et de leur signification), en philosophie et dans la communication quotidienne (pour préciser et clarifier les concepts, ou pour expliquer ou clarifier le sens des mots ou des expressions. Métalogique (de Meta = après, logikos = qui concerne le raisonnement). - Théorie des principes premiers et des fondements de la logique par opposition à l'étude des règles logiques telles qu'elles sont appliquées dans un raisonnement correct. - Jean de Salisbury a publié, sous le titre de Metalogicus, un plaidoyer pour la logique. Métamathématique. - Branche des mathématiques qui étudie les fondements et des structures des mathématiques elles-mêmes, généralement via des outils logiques. Elle analyse des propriétés telles que la consistance, la complétude ou la décidabilité des systèmes mathématiques. Les travaux de Kurt Gödel, notamment ses théorèmes d'incomplétude, relèvent de la métamathématique. Métamorale (de Meta = après; moralis = moral, de mos, moris = usage, manière d'être ou d'agir, moeurs). - Quelques philosophes nomment ainsi la métaphysique des moeurs. C'est la théorie des principes premiers et des fondements de la morale par opposition à l'étude des règles morales telles qu'elles sont appliquées dans les cas particuliers. Métaphilosophie. - Réflexion sur la philosophie elle-même. La métaphilosophie interroge la nature, les objectifs, les méthodes, et les limites de la philosophie. Métaphysique (de Meta ta physika, après la physique; en latin scolastique Metaphysica, sous-entendu pars = partie) . - Partie de la philosophie qui a pour objet l'être réel, les réalités supérieures, les premiers principes et des premières causes. La métaphysique contemporaine s'intéresse plus particulièrement à des questions concernant la réalité, l'existence, la causalité, la nature de l'espace et du temps, et la relation entre l'esprit et le corps. Métaphore. - Figure de style qui consiste à désigner une chose par une autre, en établissant une analogie implicite. Contrairement à une comparaison, la métaphore n'utilise pas de termes comparatifs (comme "comme" ou "tel"). Exemple : "La mer des nuages" désigne des nuages vus comme une étendue d'eau. Métaphorétique (philosophie, philologie). - Se dit d'une définition qui est vicieuse parce qu'elle peut s'appliquer à autre chose qu'à l'objet défini. Par exemple : Le lion est un animal. Métascience = Recherche sur la recherche. - Discipline qui se consacre à l'étude des méthodes scientifiques elles-mêmes. Elle vise à comprendre comment la science est pratiquée, évaluée, et améliorée. Tandis que la philosophie des sciences, qui examine les fondements, la logique et la nature de la connaissance scientifique., la métascience étudie les processus, les normes, les biais, la conception des études, la collecte des données, la reproductibilité des résultats, l'analyse statistique, les pratiques de publication et d'autres aspects de la recherche scientifique. Des initiatives telles que l'Open science et les mouvements en faveur de la science ouverte reposent sur les résultats de la métascience et font partie des efforts visant à améliorer la pratique scientifique. Métempirique (de Meta = après ; empirique, de empiricus, empeirikos = qui se dirige d'après l'expérience, de empeiros = qui a l'expérience de en = dans; peira = essai. Racine per = aller à travers) : mot fait, à l'image de métaphysique, pour signifier ce qui est au delà de toute expérience possible. |
Météorologie.
-
La météorologie est la science qui étudie les phénomènes atmosphériques
et les conditions météorologiques, c'est-à -dire les changements qui
se produisent dans l'atmosphère, tels que la température, la pression,
l'humidité, les précipitations, la nébulosité, les vents, les phénomènes
extrêmes tels que les tempêtes, les cyclones, les ouragans, les tornades,
les orages, les vagues de chaleur, les vagues de froid, etc.
Méthode (Methodos = poursuite, recherche; de meta = vers; hodos = chemin). - La méthode est l'ensemble des procédés les plus courts et les plus sûrs pour arriver à la vérité. Tout système implique une méthode : on dira donc méthode cartésienne, kantienne, etc., et, dans un sens plus général, méthode inductive, méthode déductive, du nom du procédé fondamental des sciences d'observation, l'induction, et des sciences mathématiques, la déduction. N'admettre comme critérium du vrai que l'évidence; diviser les difficultés pour les mieux résoudre; conduire par ordre ses pensées en commençant par les objets les plus simples pour s'élever par degrés aux plus complexes; faire des dénombrements entiers et des revues générales pour ne rien omettre : telles sont les quatre règles essentielles données par Descartes dans son Discours de la méthode. Méthodisme médical. - Courant médical de l'Antiquité, développé par Themison de Laodicée (Ier siècle av. JC), qui privilégiait des traitements simples en se basant sur des catégories de maladies définies par l'état des "pores" du corps (relâchés ou resserrés). S'oppose à une approche dogmatique ou empirique stricte. Méthodologie (de Methodos = méthode; logos = discours). - Partie de la logique qui s'occupe des méthodes. Chez Kant, ce mot désigne la théorie des principes et de la forme générale de toute science : c'est la technique de la logique et elle contient en outre les méthodes particulières de chaque science. Métrique. - Fonction mathématique qui définit la notion de distance entre les éléments d'un ensemble. Elle permet de quantifier « à quel point » deux éléments sont éloignés l'un de l'autre, même dans des contextes où la notion de distance n'est pas aussi évidente qu'en géométrie. Un espace métrique (E,d) est un ensemble E doté d'une métrique d. Métrique (système) ou Système international d'unités (SI). - Système d'unités de mesure créé en France en 1795 et est basé sur des unités de mesure fondamentales, telles que le mètre pour la longueur, le kilogramme pour la masse, la seconde pour le temps, l'ampère pour l'intensité électrique, le kelvin pour la température, la mole pour la quantité de matière et la candela pour l'intensité lumineuse. Le système métrique est basé sur un système décimal. Microcosme (de mikros = petit, et kosmos =, monde) : l'humain, abrégé du monde, petit monde (Macrocosme). - Dans les doctrines théosophiques, qui admettent une correspondance entre chaque partie du corps humain et chaque partie constitutive de l'univers, celui-ci est appelé macrocosme, et l'humain, par rapport à lui, microcosme (Fludd). La monade de Leibniz est un microcosme en ce sens qu'elle exprime l'univers par ses perceptions ou modifications, internes. Milan (Groupe de) ou École de Milan en sémiotique. - Courant sémiotique associé à Umberto Eco et à d'autres chercheurs italiens, qui étudie la signification et la communication au travers de signes dans des contextes culturels variés. Cette école accorde une importance à l'interprétation et aux systèmes de codes. Par exemple, l'analyse des systèmes narratifs ou des médias comme des producteurs de sens. Milet (Ecole de) ou Ecole ionienne. - Mouvement philosophique, qui a pris naissance dans la ville de Milet, en Ionie au VIe siècle av. JC. C'est la première à s'être concentrée sur l'explication rationnelle et la compréhension de l'univers sans faire appel aux dieux ou aux mythes. Ses principaux représentants étaient : Thalès, Anaximandre et Anaximène, qui sont considérés comme les premiers penseurs présocratiques. L'école de Milet a posé les bases de la philosophie occidentale en proposant des théories sur la nature de l'univers et de la réalité. Ses idées ont influencé de nombreux penseurs grecs et ont conduit à l'émergence de nouvelles écoles de pensée, telles que l'école pythagoricienne et l'école d'Élée. Milieu. - Terme qui peut s'entendre comme le centre de quelque chose, ou comme l'environnement ou le contexte dans lequel quelque chose se situe. - C'est dans le premier sens que s'endend, par exemple, l'expression de juste milieu, qui chez Aristote, est la définition de la vertu, qui se trouve toujours entre deux extrêmes opposés, l'économie, par exemple, entre l'avarice et la prodigalité, le courage entre la lâcheté et la témérité. On parle aussi de Principe du milieu ou moyen exclu : une chose est ou n'est pas. - Dans le second sens, on parlera par exemple de milieu social (environnement social dans lequel les individus vivent), de milieu dans le contexte de l'écologie. MÄ«mÄá¹sÄ : nom sous lequel on comprend les deux systèmes réputés orthodoxes de la philosophie indienne, appelés Pourva et VédÄnta. Ces deux systèmes, conformes à la doctrine des Védas, forment une philosophie spiritualiste, opposée au sensualisme du SÄnkhya, oeuvre du philosophe Kapila. Le VédÄnta (en sanscrit, conclusion des Védas) a été principalement exposé par le célèbre Sankara Atcharya. Minarchie. - Forme de gouvernement minimal défendue par certains libertariens. Dans une minarchie, le rôle du gouvernement est réduit au strict nécessaire. La minarchie est centrée sur la protection des droits individuels (droits à la vie, à la liberté et à la propriété) et le gouvernement y est considéré comme ayant pour principale mission la garantie de ces droits. Le gouvernement minarchique intervient pour maintenir l'ordre public, empêcher les violations des droits individuels et résoudre les conflits. Cependant, son intervention est limitée à ces fonctions essentielles. Une minarchie peut maintenir des forces armées pour assurer la sécurité nationale, mais leur rôle est généralement restreint à la défense contre les menaces extérieures. Le système judiciaire dans une minarchie vise à résoudre les litiges civils et criminels, assurant une justice équitable tout en respectant les droits individuels. Le gouvernement minarchique intervient en outre pour protéger l'exécution des contrats, assurant le respect des accords privés entre les individus. Certains partisans de la minarchie soutiennent que le gouvernement peut jouer un rôle dans l'émission de la monnaie pour garantir la stabilité économique, bien que cette idée puisse varier. Minéralogie, du français minéral, et du grec logos = science. - On nomme ainsi la science qui étudie les minéraux, ou corps bruts naturels; elle ne comprend pas toutes les matières inorganiques, mais seulernent celles que l'on rencontre en étudiant le sol terrestre et ses dépendances immédiates, ou les météorites et les échantillons de roches étudiés sur d'autres corps du Système solaire (Lune, Mars). Mineure. - La deuxième proposition du syllogisme (Majeure). Minimalisme. - Idée de simplification et de réduction à l'essentiel. En philosophie, cela peut se traduire par la recherche de la simplicité et la concentration sur ce qui est vraiment important dans la vie, en éliminant le superflu. C'est un mode de vie qui met l'accent sur l'expérience et les relations plutôt que sur la possession de biens matériels. Dans le contexte économique, le minimalisme est associé à une approche de la consommation plus consciente et responsable. Ce qui signifie acheter moins, mais mieux, en privilégiant la qualité sur la quantité. Un importance particulière est également accordée à la simplicité financière (élimination des dettes, épargne et investissements judicieux, etc.). Certains minimalistes économiques cherchent également à réduire leur empreinte écologique en limitant leur consommation de ressources. Le minimalisme propose ainsi une alternative à la culture de la surconsommation en encourageant la réflexion sur nos choix de vie et en cherchant à simplifier pour atteindre une forme de bonheur plus authentique. Minute (terme de géométrie). - On appelle minute la soixantième partie d'un degré. La minute se subdivise aussi en 60 parties égales, appellées secondes. Minute (division du temps) : c'est la soixantième partie d'une heure, laquelle soixantième partie se subdivise encore en 60 autres parties égales, appelées secondes. Les minutes prises dans l'une et l'autre signification, se marquent par un petit trait, placé un peu plus haut que le chiffre qui en exprime le nombre : ainsi, lorsqu'on lit 15', cela signifie 15 minutes. (Brisson, 1780). Misanthropie (Misanthrôpia, de misos = haine; anthrôpos = humain) : haine du genre humain. - Inclination malveillante. Misologue (de Misos = haine; logos = raison). - Ennemi de la raison : se dit de ceux qui refusent à la raison humaine le pouvoir de nous faire connaître le vrai, le beau, le bien. Par extension, détracteur des sciences, des lettres et des arts. Tels furent les Cornificiens, qui dénigraient toute culture intellectuelle. Ils furent combattus par Jean de Salisbury uni aux Maîtres de l'École de Chartres. Misonéisme (de Misos = haine; neos = nouveau). - Haine des nouveautés. Les ennemis de Socrate l'accusèrent de répandre dans la jeunesse des nouveautés dangereuses. Mixte (Mixtus = mêlé, participe passé de miscere, mixtum = mêler). - Chez les Scolastiques, les corps mixtes étaient les corps composés, c'est-à -dire formés de plusieurs, réunis en une même substance, sous une même forme substantielle. Dans le mixte les composants persistent, mais virtuellement, sous une autre forme, capable de ramener plus ou moins facilement les formes disparues. a) Les Thomistes soutiennent en général que dans le mixte, inorganique ou vivant, il y a unicité de forme.Mobile (mobilis = qu'on peut mouvoir, de movere = mouvoir) : signifie : a) le corps en tant qu'il est sujet du mouvement. Le premier mobile était, pour les anciens philosophes, le plus élevé des cieux, celui qui imprimait le mouvement aux autres (Moteur).Distinction : mobile, motif. Le mobile se dit particulièrement des raisons tirées de l'ordre sensible : ainsi l'antipathie, la vengeance, l'ennui. Le motif désigne plutôt les raisons d'agir tirées de l'ordre intellectuel ainsi le devoir. Mobilisme (de mobile) : doctrine d'après laquelle le fond des choses est sans cesse en voie de transformation sans lois fixes. Il en résulte que toute organisation rationnelle des choses est impossible. C'est, en somme, la doctrine d'Héraclite, qui assimile l'être au devenir. Modal (du latin scolastique Modalis, de modus = mesure, manière) : on nomme propositions modales, par opposition aux propositions absolues ou catégoriques dans lesquelles l'attribution est simplement énoncée, celles dont l'attribut est modifié par une des quatre conditions suivantes : possibilité, impossibilité, contingence, nécessité. Suarez a divisé la distinction réelle, celle qui existe dans les choses indépendamment de l'esprit, en distinctions majeure (ut res et res) et mineure (ut res et modus ejus). Cette dernière est appelée distinction modale : ex. : entre une chose et ses qualités, comme la figure. La théorie des propositions modales, de leurs oppositions, de leurs conversions, et des syllogismes qui en sont formés, au point de vue de l'influence qu'exerce sur la conclusion la modalité des prémisses, a été développée par Aristote dans son traité de l'Interprétation et dans les chapitres 8-22 du premier livre des Premiers Analytiques. ( Rondelet, Théorie logique des propositions modales, 1861). (B-E.). Modalité (de Modal, de modalis, de modus = manière)-: terme de philosophie scolastique, signifiant le mode ou la manière dont une chose ou un fait existe. En considérant nos jugements par rapport à la modalité, Kant les divisait en jugements problématiques, se rapportant au possible; jugements assertoriques, se rapportant au réel; et jugements apodictiques, se rapportant au nécessaire. Mode : terme de logique, dont on fait le synonyme d'attribut. S'il y a quelque nuance dans la signification de ces deux mots, il nous paraît que mode désigne la qualité prise dans les choses mêmes, et attribut la qualité envisagée au point de vue logique, l'idée de cette qualité dans un rapport de convenance avec un sujet déterminé. Modes du syllogisme. - Schémas logiques qui décrivent les différentes façons dont les termes d'un syllogisme peuvent être liés pour produire une conclusion valide. Il y a quatre figures du syllogisme, chacune comprenant des modes spécifiques. Modèle. - Le concept de modèle implique une certaine forme de représentation ou de simplification de la réalité, qui permet de la comprendre ou de l'expliquer d'une manière spécifique. En épistémologie et en philosphie des sciences, un modèle peut être considéré comme une représentation simplifiée d'un phénomène complexe, qui permet de le comprendre et de le prédire, ou bien comme une hypothèse ou une théorie qui permet de représenter un phénomène ou un système, mais qui peut être révisé ou abandonné si les données empiriques ne le confirment pas. En ontologie, un modèle peut être considéré comme une entité abstraite qui existe indépendamment du monde réel, mais qui permet de le représenter ou de le comprendre. En philosophie politique, un modèle peut être considéré comme une théorie ou un système politique qui sert de référence pour l'organisation de la société. Modèle cosmologique. - Représentation théorique de l'univers qui permet de décrire son évolution et sa structure. Les modèles cosmologiques sont souvent représentés par des équations mathématiques qui décrivent l'expansion de l'univers, la distribution de la matière et de l'énergie, et la nature de l'espace et du temps. Nombre de modèles cosmologiques basés sur la théorie de la relativité générale d'Albert Einstein ont vu le jour (J. Merleau-Ponty, Cosmologie du XXe siècle, 1965). Le plus couramment accepté est le modèle du Big Bang, qui postule que l'univers a commencé sous forme d'un point chaud et dense il y a environ 13,8 milliards d'années, et qu'il s'est depuis étendu et refroidi. Modernisme. - Mouvement intellectuel et culturel qui a émergé à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle et s'est caractérisé par une remise en question des traditions et des valeurs établies, ainsi que par une ouverture à de nouvelles formes d'expression artistique (Le Modernisme), philosophique et sociale. Entendue ce sens, la philosophie que l'on peut qualifier de moderniste se distingue la philosophie moderne, des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècle à laquelle elle succède, autant qu'au post-modernisme qui la suit. Les principaux courants philosophiques modernistes, qui se développent parallèlement aux courants artistiques et littéraires du même nom sont ceux qui occupent les penseurs d'une grande partie du XXe siècle : l'existentialisme, la phénoménologie, l'hérméneutique, la philosophie analytique et le structuralisme. Module. - Ce mot a plusieurs emplois en mathématiques. On appelle, par exemple, module d'un système de logarithmes le coefficient fixe par lequel il faut multiplier les logarithmes d'un système pour avoir les logarithmes correspondants dans un autre système. Le terme peut également sêtre pris pour synonyme de norme (d'un vecteur). Un module peut aussi être une structure algébrique qui étend la notion d'espace vectoriel. Modus ponens, modus tollens. - Formes de raisonnement déductif utilisées en logique pour tirer des conclusions à partir de prémisses. Le modus ponens est utilisé pour tirer une conclusion positive lorsque la condition initiale est remplie. Il est essentiel dans le raisonnement déductif et conditionnel pour établir des faits à partir de prémisses conditionnelles. Le modus tollens est utilisé pour inférer la négation de la condition initiale lorsque la conséquence d'une condition est absente. Il est utile pour réfuter des hypothèses et des propositions conditionnelles en déduisant des conclusions basées sur des observations négatives. Moeurs (de Mores, devenu mors = meurs, moeurs) : habitudes d'un individu ou d'un peuple relatives : a) à l'observation de la loi morale; b) aux usages, à la manière de vivre (sans idée de bien ou de mal). Moi (Me = moi). - En philosophie, le moi n'est pas tout l'esprit, mais il est l'esprit en tant que conscient de lui-même. Il est un, simple, identique et libre comme responsable, il constitue la personnalité morale. Les philosophes ont distingué un moi profond et un moi superficiel : celui-ci est constitué ou plutôt se constitue par nos habitudes et tous les événements fortuits qui nous affectent; l'autre est iminuable ou, du moins, peut seul se modifier lui-même. C'est le for intérieur des anciens moralistes. Dans la philosophie moderne, le moi se prend pour la personne ou plutôt pour le principe qui dans la personne est conscient. - Dans certaines traditions de philosophie orientale, comme le bouddhisme, le moi est vu comme une illusion ou une construction mentale qui crée une séparation artificielle entre le soi et le monde. Le détachement du moi est considéré comme un moyen d'atteindre l'illumination ou l'éveil spirituel. - En psychologie, le moi est l'une des trois composantes de la personnalité, telles que définies par Freud dans sa théorie psychanalytique. Le moi représente la réalité, la conscience de soi et la médiation entre les impulsions instinctives du ça et les normes sociales du surmoi. Il agit comme un équilibre entre ces forces, cherchant à satisfaire les besoins et les désirs tout en respectant les contraintes de la société. Moindre action (principe de) Action. Moká¹£a ( = libération, affranchissement). - Terme sanskrit qui trouve son origine dans des traditions philosophiques et religieuses de l'Inde (hindouisme, jaïnisme). Le bouddhisme utilise le mot nirvana dans un sens similaire. Le moká¹£a représente la réalisation de la libération spirituelle, la fin du cycle de la réincarnation (samsara) et l'union de l'âme individuelle (jiva) avec l'Absolu, le Divin ou l'Ultime (Brahman dans l'hindouisme). Dans l'hindouisme, me moká¹£a est souvent considéré comme l'un des quatre buts de la vie (purusharthas), les autres étant le dharma ( = devoir), l'artha ( = prospérité) et le kama ( = plaisir). Dans le jaïnisme, le moká¹£a est également un objectif central, représentant la libération de l'âme du cycle infini de la naissance, de la mort et de la réincarnation. Molinisme. - Doctrine théologique développée par Luis de Molina (XVIe siècle), qui tente de concilier la liberté humaine avec la prescience divine. Le Molinisme introduit le concept de "science moyenne" (scientia media), selon lequel Dieu connaît les actions libres des êtres humains dans des circonstances données. Cette doctrine s'inscrit dans le contexte du débat entre déterminisme divin et libre arbitre. Molyneux (Problème de). - Question philosophique posée par William Molyneux et John Locke au XVIIe siècle. Elle interroge si une personne aveugle de naissance, qui recouvre la vue, pourrait distinguer des objets familiers uniquement par la vue, sans les toucher. Relève de la philosophie de la perception et des relations entre les sens Moment (Momentum, pour movimentum = ce qui met en mouvement, poids, moment, de movere = mouvoir) : appliqué : a) à une force, par rapport à un point, ce mot indique le produit de cette force par la distance à ce point ;Monade. - Se dit des êtres simples qui, dans le système de Leibniz, composeraient tous les corps, et qui, en devenant conscients, deviendraient de vrais esprits. Le mot apparaît pour la première fois dans Giordano Bruno, qui appelle minima ou monades les éléments des choses; mais l'idée de faire jouer à l'unité le rôle d'élément date de Pythagore. La monade de Leibniz n'est pas d'ailleurs l'unité abstraite, l'unité mathématique : c'est l'unité métaphysique, l'unité d'une force non composée de parties, c'est-à -dire simple. Sa qualité distinctive, c'est la représentation : elle exprime l'univers qui se réfléchit en elle et devient ainsi un microcosme ou monde en raccourci. Son essence est l'appétition ou tendance constante à passer d'une perception à une autre. Il faut distinguer les aperceptions des perceptions : celles-ci ne sont que les modifications internes de la monade, celles-là impliquent de plus la conscience ou la réflexion : elles sont aperçues. Se représenter l'univers et tendre à la perfection, n'est-ce pas le caractère des esprits? La monade est donc une âme ou un esprit et les animaux eux-mêmes, contre l'opinion de Descartes, sont de telles âmes et de tels esprits, mais réduits aux perceptions obscures et aux consécutions d'images qui imitent le raisonnement. Puisque les monades sont simples, elles sont impérissables ou immortelles, et puisqu'elles font partie d'un même monde parfaitement ordonné, sans pourtant qu'elles agissent les unes sur les autres (elles n'ont pas, dit Leibniz, de fenêtres sur le dehors), il faut qu'il y ait entre elles une harmonie préétablie. Monadologie. - La monadologie ou monadisme est le système leibnizien des monades. Ce mot désigne aussi l'opuscule dédié au prince Eugène, où Leibniz, en quatre-vingt-dix thèses fort courtes, établit tout son système. Ce systeme renferme comme parties essentielles : la définition des monades et de leurs caractères propres, la perception, l'aperception, l'appétition, la théorie des perceptions obscures appelée aujourd'hui de l'inconscient; la doctrine de l'harmonie préétablie qui régit les rapports des monades entre elles; la preuve leibnizienne de l'existence de Dieu par le principe de raison suffisante; la doctrine de l'optimisme sur les rapports de Dieu avec le monde, fondée a priori sur les perfections divines et justifiée a posteriori par l'examen approfondi (surtout dans la Théodicée) de la nature et de l'origine du mal métaphysique, physique et moral. L'originalité de Leibniz dans l'école cartésienne a été de reformer l'idée de substance à laquelle il substitua l'idée de force et de surajouter son dynamisme au mécanisme cartésien qu'il admettait en entier, mais qu'il appelait l'antichambre de la vérité. Monarchie (Monarchia, de monarchos = qui commande seul, de monos = seul ; archô = commander) : gouvernement d'un seul. Mondain . - Terme utilisé pour qualifier quelque chose qui est lié à ce monde, à l'opposé de ce qui est spirituel ou transcendant. Cela peut impliquer une orientation vers les préoccupations terrestres, matérielles ou séculières plutôt que vers des réalités ou des valeurs spirituelles. Il est souvent associé à des activités, des plaisirs ou des préoccupations considérés comme typiques de la vie quotidienne et du monde matériel. Ce terme est lié à ceux d'intramondain et de transmondain. - Husserl a utilisé le concept d'intentionalité mondaine pour décrire comment nos actes conscients sont toujours dirigés vers le monde qui nous entoure. Monde. - Terme polysémique désignant à la fois l'univers physique, la totalité de ce qui existe, ou encore la réalité telle qu'elle est perçue par un individu ou une communauté. En métaphysique, le "monde" peut désigner l'ensemble des phénomènes (Kant) ou une construction de sens (Heidegger, dans Être et Temps). Monde (conceptions du monde). - Ensemble de représentations, croyances, et valeurs par lesquelles un individu ou un groupe comprend et interprète la réalité. Ce concept peut être associé à des perspectives culturelles, philosophiques ou religieuses. Wilhelm Dilthey a introduit le terme Weltanschauung pour désigner ces visions du monde. Mondes possibles. - Notion issue de la logique et de la métaphysique, popularisée par Leibniz, qui envisage que Dieu a créé le meilleur des mondes possibles parmi une infinité de scénarios envisageables. - En logique modale, un monde possible est une situation hypothétique où les choses pourraient être différentes de la réalité actuelle. Mondialisation. - Processus historique d'intégration croissante des économies, des cultures, des technologies et des sociétés à l'échelle mondiale. Les penseurs comme Jürgen Habermas ou Ulrich Beck discutent des défis éthiques et politiques de la mondialisation, tels que l'universalisation des droits ou les risques d'homogénéisation culturelle. Monisme (de Monos = seul) : consiste à ramener tous les êtres à une identité fondamentale, soit matérielle, soit spirituelle. Par exemple, le monisme matérialiste de Haeckel. - Doctrine de l'unité de la substance : le panthéisme de Spinoza est une théorie monistique. Monisme se dit par opposition à dualisme : les philosophies de l'identité (Schelling) et du devenir (Hegel) sont monistiques. Descartes était dualiste. Aujourd'hui on entend surtout par monisme la théorie d'après laquelle, dans tout élément de la réalité, il y a a la fois matière corporelle et activité psychique : la matière et l'esprit sont ainsi ramenés à une unité radicale, à une identité fondamentale. Moral (Moralis, relatif aux moeurs, de mos, moris = usage, manière d'être ou d'agir, moeurs : a) Moral, par opposition à physique, indique l'ensemble des faits psychologiques. Physique indique l'ensemble des fonctions organiques.Morale (de Moralis, relatif aux moeurs, employé substantivement, de mos, moris = usage, manière d'agir, moeurs). - a) Branche de la philosophie qui étudie les moeurs et les théories du devoir. La morale se divise en morale théorique et morale pratique. - b) système de valeurs propres à déterminer un conduite. Chaque système se différencie par un ensemble de présupposés reposant sur une conception du monde, et par les buts qu'il assigne à l'action humaine. Par exemple : la morale du plaisir, ou hédonisme, la morale de l'intérêt ou utilitarisme les systèmes qui fondent la morale sur la recherche du plaisir ou de l'intérêt; la morale du devoir, qui s'appelle aussi morale de l'honnête ou du bien. On nomme loi morale la loi universelle et obligatoire qui nous oblige a faire le bien et à éviter le mal; intention morale, le but conscient et choisi par nous qui dirige notre action. La morale de Kant est quelquefois nommée une morale formelle ou un formalisme moral, parce que la loi commande, selon Kant, par sa forme qui est l'impératif catégorique et non par sa matière qui serait le concept du bien, car un tel concept, dans le système de Kant, n'a rien de réel ou d'objectif. Ou emploie quelquefois le mot éhique comme synonyme de morale. Moralisme (de Morale, de Moralis, relatif aux moeurs) : ce terme signifie a) tantôt une doctrine pratique qui ne s'attache qu'à la morale; b) tantôt un système qui fait consister la moralité uniquement dans l'intention et la bonne volonté, sans tenir compte de la matière de l'acte volontaire : tel est le moralisme de Kant. Moralité (Moralitas, de moralis, relatif aux moeurs) : signifie la valeur morale d'un agent ou d'une action. - Kant oppose moralité et légalité. La moralité consiste dans la conformité subjective de la volonté à la loi par amour du devoir : le caractère moral dépend donc de la forme, c'est-à -dire de l'intention désintéressée, et non de la matière. La légalité consiste dans la conformité objective à la loi pour en retirer quelque avantage l'acte accompli est matériellement conforme à la loi. Un tel acte est légal, mais n'est pas moral, parce que l'intention désintéressée fait défaut. More geometrico ( = de manière géométrique, en latin). - Expression associée à Spinoza, qui l'utilise dans son Éthique, pour indiquer une approche géométrique dans la présentation de ses idées philosophiques. Dans cet ouvrage, le philosophe adopte une méthode qu'il veut rigoureuse et systématique pour exposer ses propositions. Il structure son argumentation de manière similaire à celle de propositions géométriques, avec des définitions, des axiomes, des propositions, des démonstrations et des corollaires. Cette approche vise à atteindre une clarté maximale et à éviter toute confusion dans la présentation de ses idées. Morphisme. - Un morphisme est une application entre deux structures algébriques de même type (comme deux groupes, deux anneaux, deux espaces vectoriels, etc.) qui préserve les opérations définies dans ces structures. Morphologie, du grec morphè, forme, et logos, science. - On désigne par ce mot l'étude descriptive des formes extérieures des êtres vivants ou de leurs organes. Chez les animaux où les organes sont enveloppés dans des cavités intérieures, la morphologie n'a que peu d'importance si elle se borne aux formes extérieures, et se confond avec l'anatomie dès qu'elle s'étend aux organes internes. Mais chez les végétaux où la plus grande partie des organes sont développés extérieurement, la morphologie fournit des caractères de première importance, et, par la comparaison des formes, conduit à reconnaître d'intéressantes analogies entre les organes d'une même plante; aussi constitue-t-elle une partie importante de la botanique. Mort. - Fin de la vie biologique, mais aussi sujet central de nombreuses traditions philosophiques et religieuses. Elle soulève des questions sur le sens de l'existence, la finitude, et la continuité de l'âme ou de la conscience. Heidegger parle de la mort comme d'un horizon incontournable dans l'expérience humaine, définissant l'authenticité de l'existence. Epicure, au contraire, affirme que "la mort n'est rien pour nous". Mort de Dieu. - Concept introduit par Nietzsche dans Le Gai Savoir et Ainsi parlait Zarathoustra. Il symbolise la perte de la foi dans les valeurs transcendantes (religieuses ou métaphysiques) qui structuraient les sociétés occidentales. Nietzsche considère cette "mort" comme une opportunité pour redéfinir de nouvelles valeurs humaines, mais aussi comme une source de nihilisme. Motazilisme.
- Courant de pensée théologique et philosophique qui s'est développé
dans le monde musulman au VIIIe
siècle. Les motazilites ont cherché à concilier la foi et la raison,
en accordant une importance particulière à la raison humaine dans l'interprétation
des textes religieux et la compréhension de la volonté de Dieu. Ils ont
donc développé une théologie rationnelle et un système de raisonnement
logique pour interpréter les principes de la religion musulmane. Les motazilites
ont également adopté une position moraliste, en prônant la vertu, l'éthique
et l'importance de la raison dans la vie humaine. Ils ont également défendu
l'égalité des hommes et des femmes, ainsi que la liberté religieuse
et la tolérance envers les autres croyances.
Moteur. - Terme souvent associé à Aristote, qui décrit le "Premier Moteur" comme une cause première immobile à l'origine du mouvement et du changement dans l'univers. Dans la philosophie médiévale, ce concept est intégré à la théologie pour désigner Dieu comme l'initiateur du mouvement cosmique. Motif (du latin scolastique Motivus = qui pousse à faire quelque chose, employé substantivement) : en termes de philosophie, influence exercée soit sur notre intelligence, soit sur notre volonté. De là la distinction des motifs de jugement et des motifs d'action. Tout jugement prononcé avec certitude a pour motif l'évidence, manifestée par l'un quelconque de nos moyens de connaître; tout jugement conjectural n'a pour motif que la probabilité. En ce qui concerne nos résolutions et nos actions, un motif est un principe raisonné qui les détermine. On s'est armé de l'influence des motifs sur la volonté, pour nier la liberté humaine : mais la liberté ne serait contrainte que si nous n'avions pas la conscience, tout en cédant aux motifs, de pouvoir leur résister, et il arrive souvent que nous nous déterminons sciemment dans un sens contraire aux motifs les meilleurs et les plus puissants. Mouvement. (de mouvoir, de movere). - Déplacement ou changement de position dans l'espace considéré dans son rapport avec le temps. - Chez les Anciens, mouvement signifie changement et progrès : c'est dans ce sens qu'il faut entendre la preuve dite du premier moteur d'Aristote. Dieu est le moteur immobile, c'est-à -dire qu'il est cause de tous les changements et de tous les progrès qui se réalisent dans la nature et chez l'humain et qu'il les produit a titre de cause finale par la pensée et l'amour qu'il suscite dans les êtres. Nous ne percevons directement le mouvement que comme le corrélatif de l'effort musculaire en l'imprimant â nos organes par notre activité et notre énergie intime. La translation dans l'espace n'étant qu'un changement des positions relatives des corps n'est pas le mouvement, mais seulement un signe du mouvement et un signe équivoque. Moyen (de l'adjectif moyen, qui vient de medianum, dérivé de medius = qui est au milieu) : ce qui conduit à une fin. - Moyen terme : a) le terme par lequel, clans un syllogisme, le majeur et le mineur sont mis en rapport; b) milieu entre deux autres termes. Multiculturalisme. - Idéologie et politique qui reconnaît et valorise la coexistence de plusieurs cultures au sein d'une même société. Charles Taylor ou Will Kymlicka ont analysé les tensions entre reconnaissance des identités culturelles et valeurs universelles (comme les droits humains). Le multiculturalisme pose la question de l'intégration, de la tolérance, et du respect des différences Multiplication. - Opération arithmétique qui consiste à répéter un nombre plusieurs fois. Elle est ordinairement représentée par le symbole "x" ou le point ".". C'est une opération commutative, associative et distributive. Multiplicité. - Terme qui se rapporte à la nature multiple ou à la qualité d'être composé de plusieurs éléments ou instances. Elle s'étend souvent au-delà de la simple diversité pour englober la complexité et la richesse des interactions, des relations et des dynamiques entre ces multiples éléments. Munich (cercle de) (Münchner Kreis). - Groupe de philosophes, de mathématiciens, de physiciens et de logiciens (Rudolf Carnap, Herbert Feigl, Hans Reichenbach, Moritz Schlick, Philipp Frank et Kurt Grelling, notamment) qui se réunissaient régulièrement dans les années 1910 et 1920 pour discuter de questions philosophiques et scientifiques. Le cercle était influencé par les travaux de Bertrand Russell et des membres du Cercle de Vienne, et a contribué à développer le mouvement du positivisme logique. Il a été dissous en 1933 en raison de la montée du nazisme en Allemagne; plusieurs de ses membres ont émigré aux États-Unis. Mutation (Mutatio, de mutatum, supin de mutare, fréquentatif pour movitare = déplacer, changer, de movere = mouvoir) : 1°) Sens biologique :a) petits changements morphologiques; b) différences morphologiques que présentent les échantillons provenant de couches successives ; c) transformation brusque et héréditaire d'un type vivant qui se produit dans un espace court, même dans l'espace d'une seule génération (mutation génétique). - 2°) Sens social : changement dans l'organisation de la société. Mutualité (de Mutuel, de mutuus = réciproque, de mutare = changer, échanger) en sociologie, ce mot désigne les institutions qui ont pour but l'assistance mutuelle. Mutuel (de Mutuus = réciproque, de mutare = changer, échanger) : ce qui est fondé sur un échange d'actes ou de sentiments qui se répondent. Mycologie, du grec mykès = champignon, et logos = science. - On désigne ainsi une partie de la botanique qui s'occupe spécialement de l'étude des champignons. Cette étude ne commença réellement à exister qu'au XVIIe siècle; le XVIIIe siècle a été pour elle une époque de progrès qui ne se sont pas ralentis au siècle suivant. Mystère (Mystèrion = chose secrète, de myô = être fermé) : a) Sens large: ce qui n'est pas en soi au-dessus des prises dela raison, mais qu'elle n'est pas capable de comprendre dans l'état actuel des connaissances. - b) Sens strict : ce qui est incompréhensible, au-dessus de la raison. Mysticisme. - En philosophie, se dit généralement des systèmes où la certitude n'est cherchée que dans des communications secrètes avec la divinité : ainsi le mysticisme des Néoplatoniciens. Mythe (Mythos = parole, fable) : en philosophie, c'est l'exposition d'une doctrine profonde sous le voile de l'allégorie. Les mythes de Platon sont célèbres; ex. : mythe de la caverne. En anthropologie sociale, c'est un récit considéré comme historique dans la société dans laquelle il a été produit, et comme imaginaire, fabuleux, ailleurs. Mythologie* (Mythologia, de mythologos = fabuleux, de mythos = fable; logos = discours) : a) histoire fabuleuse des dieux et des héros. - b) ensemble des mythes d'une société ou d'une culture. |
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