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Dictionnaire des idées et méthodes
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Table (mathématiques). - On appelle table une liste des valeurs d'une fonction correspondantes à des valeurs données des variables. Les tables sont à simple, double... entrée, suivant que la fonction dont elles font connaître les valeurs sont à une, deux,... variables. Les types les plus connus sont la table d'addition et la table de multiplication appelée, on ne sait pas pourquoi, table de Pythagore. Ces tables sont à double entrée, elles font connaître les valeurs de x + y et de xy pour x et y = 0, 1, 2, 3,... Les tables de logarithmes, les tables astronomiques, les tables de mortalité sont conçues dans le même ordre d'idées, mais beaucoup plus compliquées.
Tables de logarithmes - Les tables de logarithmes les plus répandues, avant l'utilisation des calculettes, font connaître les logarithmes des nombres dans le système dont la base est 10. Il existe un grand nombre de tables de logarithmes; celles de Schrön sont, à mon avis, les plus commodes. On a aussi construit des tables de sinus naturels, mais elles se font rares aujourd'hui. Ozanam en a donné d'excellentes procédant de minute en minute
Table rase, où rien n'est écrit (Tabula rasa). - C'est la comparaison dont se sert Aristote pour désigner l'intellect patient, qui, avant l'action des objets n'a aucune idée, mais peut toutes les recevoir. Plus tard, Locke a soutenu que l'esprit humain à la naissance est une tabula rasa, dépourvue d'idées innées. Il affirmait que l'expérience sensorielle et l'observation façonnent la connaissance et les idées au fil du temps. Ainsi, selon lui, l'esprit humain est façonné par l'expérience et l'environnement. L'hypothèse de la table rase n'a rien de commun avec celle de la statue de Condillac.

Tabou. - Interdiction sociale, culturelle ou religieuse concernant certains comportements, sujets ou objets jugés sacrés, impurs ou dangereux. Ces interdictions, habituellement implicites, varient selon les sociétés et les époques. Exemple : Dans certaines cultures, parler de la mort ou manger certains aliments peut être un tabou.

Tangent (plan). - En gĂ©omĂ©trie, on appelle plan tangent Ă  une surface en un de ses points le lieu gĂ©omĂ©trique des tangentes Ă  toutes les lignes que, par ce point, on peut mener sur la surface. 

En certains points singuliers, et pour certaines surfaces, le plan tangent n'existe plus. On a souvent alors, au lieu d'un plan, un cĂ´ne des tangentes qu'on appelle quelquefois cĂ´ne tangent.

Tangente (géométrie). - Lorsqu'une droite passe par deux points voisins M, M' d'une courbe, et que M', par exemple, se déplace sur cette courbe en se rapprochant indéfiniment de M, la limite des positions de la droite MM' est la tangente MT au point M de la courbe considérée. En général, cette tangente est uniformément déterminée; mais exceptionnellement, aux points multiples, où viennent se couper plusieurs branches de la courbe, il y a aussi plusieurs tangentes. Nous ne saurions entrer ici dans le détail des différents problèmes auxquels donne lieu la considération des tangentes, et qu'on trouvera dans tous les traités de géométrie analytique. Mais il convient de rappeler que c'est la question des tangentes aux courbes planes qui a donné naissance au calcul infinitésimal. (C.-A. L.).

Tangentiel. - En géométrie, ce qui est relatif à une tangente, c'est-à-dire une droite qui touche une courbe en un seul point sans la couper.

Tao (Dao). - Concept fondamental du taoĂŻsme, qui peut ĂŞtre traduit par la Voie ou la Nature. C'est la force fondamentale qui sous-tend et anime l'univers. Il est indescriptible et ineffable, et il est Ă  la fois la source de toute chose et la voie vers l'harmonie. Les taoĂŻstes cherchent Ă  s'aligner avec le Tao pour trouver la paix et l'Ă©quilibre.

TaoĂŻsme. - Philosophie et tradition spirituelle chinoise ancienne qui se concentre sur la recherche de l'harmonie avec le Tao (ou Dao).  Le taoĂŻsme reconnaĂ®t la relativitĂ© de toutes choses. Il promeut l'idĂ©e que les opposĂ©s (comme le bien et le mal) sont interdĂ©pendants et complĂ©mentaires, et que les distinctions entre eux sont souvent arbitraires. Les philosophes taoĂŻstes qui ont contribuĂ© Ă  dĂ©velopper cette tradition de pensĂ©e, ont aussi dĂ©fendu les idĂ©es de simplicitĂ©, d'humilitĂ©, de spontanĂ©itĂ© et de non-action.  En plus du taoĂŻsme philosophique, il existe Ă©galement une tradition religieuse taoĂŻste qui implique des rituels, des temples et des divinitĂ©s. Cette forme de taoĂŻsme est pratiquĂ©e en Chine et dans d'autres rĂ©gions d'Asie.

Tautologie (Tautologia = qui redit la même chose, du grec tauto = le même, legô = dire) : a) Proposition identique, dont le sujet et le prédicat expriment un seul et même concept (définition tautologique). - b) Variante de la Pétition de principe; sophisme qui prétend démontrer une thèse en la reproduisant sous d'autres mots.

Taux. - Le mot taux a des significations diverses qui ont de l'analogie avec ce que les financiers appellent le taux de l'intérêt, à savoir l'accroissement que prend le capital placé pendant l'unité de temps. En définitive, si Dc désigne l'accroissement d'un capital dans l'unité de temps, Dc/c est le taux, et dc/cdt est le taux proprement dit ou instantané; c'est la dérivée logarithmique du capital considéré comme fnction du temps t pendant lequel il est placé. Par analogie, on appelle taux d'une fonction quelconque du temps la dérivée logarithmique de cette fonction.

Taxinomie, Taxologie (Taxis = ordre, classement; nomos =loi; logos = discours). - Candolle a imaginĂ© ce mot (orthographiĂ© d'abord taxonomie) pour dĂ©signer la thĂ©orie des classifications en histoire naturelle; c'est l'ensemble des principes qui guident le naturaliste pour classer les objets naturels. 

Technique (Technikos = qui concerne un art, de technè = art) : ce qui est propre à un art, à une science. - a) La technique d'un art, d'une science pratique, c'est l'ensemble des procédés employés par cet art ou cette science pratique. - b) Connaissance technique : c'est une connaissance envisagée du point de vue de son application à une fin pratique, abstraction faite de sa valeur logique qui est présupposée. - c) Terme technique : c'est un terne qui n'appartient pas à la langue commune; d'où le sens de scientifique.

Technologie' (Technologia, de technè = art; logos = discours)  - C'est l'ensemble des techniques mises en oeuvre dans les arts industriels et les mĂ©tiers. Comme science, la technologie analyse leurs procĂ©dĂ©s opĂ©ratoires et dĂ©termine les conditions et les lois de leurs progrès. - La philosophie de la technologie est la branche de la philosophie qui s'intĂ©resse Ă  l'impact et aux implications philosophiques et Ă©thiques des avancĂ©es technologiques modernes (intelligence artificielle, biotechnologie et ingĂ©niĂ©rie gĂ©nĂ©tique, Internet, rĂ©alitĂ© virtuelle, etc.).

TĂ©lĂ©ologie (du grec tĂ©lĂ©os =  fin, but, et logos, discours). a) C'est la partie de la Philosophie qui s'occupe des causes finales. - b) Doctrine qui prĂ©tend que le monde est un système de rapports entre moyens et fins.

TĂ©lĂ©ologique (de TĂ©lĂ©ologie) : ce qui constitue ou concerne un rapport de finalitĂ©. (L'argument qu'on en dĂ©duit des supposĂ©es causes finales en faveur de l'existence de Dieu est dit argument tĂ©lĂ©ologique). - Kantappelle jugement tĂ©lĂ©ologique celui qui porte sur les causes finales internes et externes. Cf. Critique du Jugement, Ile Partie. - 

TĂ©moignage (de TĂ©moigner, du latin populaire testimoniare, de testimonium = tĂ©moignage Ă©crit ou oral, de testis =  tĂ©moin) : moyen d'information ou source de connaissances qui rĂ©sulte de la croyance Ă  autrui.

a) Attestation d'un fait. 

b) Contenu de cette attestation : textes, traditions, monuments.

Les logiciens ont déterminé les règles du témoignage, c'est-à-dire les conditions requises pour qu'il puisse être considéré comme véridique et produire dans l'esprit, soit la probabilité, soit la certitude. Ces règles portent sur le témoignage lui-même (le fait relaté doit être possible), ou bien sur les témoins (ils doivent être compétents et désintéressés).

Témoin (de Testimonium = témoignage, de testis = témoin) : celui qui a vu ou entendu quelque chose.

TempĂ©rament (Temperamentum = juste mĂ©lange, Ă©quilibre, de temperare =  mĂ©langer dans une juste proportion, de tempus = tempĂ©rature) : a) Ensemble des traits caractĂ©risant la constitution physiologique d'un individu. - b) Au figurĂ© : tournure d'esprit caractĂ©ristique d'une personne.

Tempérance (Temperantia = mesure, modération, de temperans, participe présent de temperare = mélanger, modérer, de tempus = température) : a) Modération dans l'usage de ce qui flatte les sens. - C'est un juste milieu. - b) modération dans l'usage des aliments et des boissons, surtout des boissons alcooliques.

Temporel (Temporalis, de tempus = température, temps) : a) Ce qui est dans le temps ou concerne le temps. - S'oppose à Intemporel, qui, chez Kant, caractérise le monde nouménal. - b) Ce qui est relatif à la vie présente.

Temps* (Tempus = température, sans doute de même origine que Tepor, = faible chaleur. Dans tempus, la racine a été renforcée de la nasale m. Des variations de température on est passé à l'idée de temps bon ou mauvais, puis à l'idée abstraite de durée). - Le temps est la somme totale des durées considérées abstraitement. La durée est mesurée par le mouvement.

Les métaphysiciens distinguent le temps non seulement de la durée, mais de l'éternité, qui est un attribut de Dieu et n'admet aucune division, ni avant ni après.

Newton, Clarke, Descartes, Gassendi, Kant, Einstein, ont proposĂ© des systèmes divers sur la nature du temps. 

Leibniz dĂ©finissait le temps comme l'ordre des choses successives, et l'espace l'ordre des choses coexistantesou simultanĂ©es. 

La dĂ©finition du temps par Laplace semble se rĂ©fĂ©rer Ă  celle de Leibniz : 

« Le temps est pour nous l'impression que laisse dans la mémoire une suite d'événements dont nous sommes certains que l'existence a été successive. (Exposition du Système du Monde, Livre I, Ch. III).
Pour Kant,le temps est une forme pure de la sensibilité, la forme du sens interne qui perçoit les faits successifs de la vie intérieure; l'espace, la forme du sens externe qui perçoit les coexistences ou simultanéités extérieures.

Tendance (dérivé de Tendre de tendere = déployer se diriger vers) : a) Caractère de ce qui tend à une fin. - b) Puissance d'action dirigée dans un sens déterminé, qui ne s'actualise que plus ou moins. En Psychologie, tendance signifie tous les phénomènes d'activité spontanée. C'est un élement de l'inclination.

Tenseur. - En mathématiques et en physique, un tenseur est un objet mathématique qui généralise les concepts de scalaires, de vecteurs et de matrices pour décrire des relations entre différentes dimensions dans l'espace.

Tension (Tensio, de tensum, supin de tendere = tendre, Ă©tendre) : a) Sens stoĂŻcien : force interne qui rend toute chose cohĂ©rente, soit que le principe de cette cohĂ©rence rĂ©side dans la chose elle-mĂŞme ou dans une autre plus parfaite, spĂ©cialement l'effort de l'esprit pour saisir la connaissance vaie ou rĂ©sister Ă  l'influence des choses extĂ©rieures. - b) Tension psychologique : 

« La rĂ©union de ces deux phĂ©nomènes, une synthèse nouvelle, une forte concentration et des faits de conscience très nombreux, constitue un caractère qui doit ĂŞtre essentiel en psychologie; ce que l'on peut appeler par convention la tension psychologique. » (Pierre Janet, les Obsessions et la  et la PsychasthĂ©nie, T. 1, 1903).
Terme (Terminum = borne, limite) :
a) Limite, borne (ex. : terme de la vie). 

b) Expression verbale qui reprĂ©sente une idĂ©e dĂ©finie, dĂ©terminĂ©e (ex. : terme simple, terme complexe). Dans la pratique s'emploie comme synonyme de mot. 

c) Un des éléments simples entre lesquels existe une relation logique ou mathématique. Dans la proposition, les logiciens appellent termes le sujet et le prédicat, et, dans le syllogisme, ils distinguent le grand terme, le petit terme et le moyen terme suivant l'extension de ces termes, c'est-à-dire le plus ou moins grand nombre d'objets auxquels ils s'appliquent.

En général, les termes comportent les mêmes divisions que les idées qu'ils expriment : il y a, par exemple, des termes concrets et abstraits, suivant que l'idée exprimée est elle-même concrète ou abstraite; il y a encore des termes singuliers ou individuels, géneraux, collectifs, etc.

Terminisme (Terminus = borne) : nom donné au Nominalisme de Guillaume d'Occam et de ses successeurs. Dans le contexte de la logique, le terminisme d'Occam se réfère à l'étude des termes et à la manière dont ils se rapportent aux objets du monde réel. Selon lui, la signification des termes et des propositions logiques doit être analysée en fonction de leur usage et de leur capacité à se référer à des objets individuels. Cela implique une analyse fine de la langue et des termes utilisés dans les propositions pour s'assurer qu'ils correspondent bien à la réalité. En théologie, le terminisme d'Occam conduit à une approche plus sceptique et critique des doctrines établies. Par exemple, il met en question les arguments complexes et abstraits en faveur de certaines doctrines, préférant des explications plus directes et scripturaires. Cela a parfois conduit à des conflits avec l'Église, car ses idées remettaient en question certaines traditions et interprétations dogmatiques.

Terminologie (de Terminus = borne, terme; logos = discours) :

a) Étude des termes techniques relatifs à une science ou à un art.

b) Ensemble des termes techniques employés par une science ou un art. On dira, par exemple, terminologie marxiste, pour désigner la langue très spéciale employée par les philosophes marxistes.

Terminus a quo, Terminus ad quem : locutions scolastiques, qu'on emploie encore parfois pour désigner dans un processus le point de départ et le point d'arrivée.

Tertium quid : locution scolastique : se dit d'un troisième terme qui doit être pris en considération dans une analyse ou discussion, où jusque-là on n'en a examiné que deux.

Test (mot anglais signifiant épreuve, pierre de touche, critérium) : épreuve servant à déterminer, chez un individu ou un groupe, la présence ou le degré de caractères physiques ou mentaux qui leur sont propres.

Testabilité (de Testabilis = qui a le droit de déposer en justice, de testari = être témoin, attester) : la testabilité d'un fait est le caractère qu'a ce fait d'être plus on moins apte à devenir objet de témoignage. Ce terme a été créé par Edouard Claparède.

Tétraèdre (géométrie). - Un tétraèdre est un polyèdre ayant quatre faces et quatre sommets, ou, en d'autres termes, une pyramide à base triangulaire. Le nombre des arêtes est de six. Il existe un grand nombre d'analogies entre le tétraèdre et le triangle, mais aussi des différences essentielles. Aussi, tandis que la géométrie du triangle est arrivée à un degré d'avancement considérable, peut-on dire que celle du tétraèdre est à faire encore en grande partie. Dans le tétraèdre régulier, les quatre faces sont des triangles équilatéraux.

Tétraédriques (coordonnées). - Système de coordonnées utilisé pour décrire la position d'un point dans l'espace en fonction de quatre sommets formant un tétraèdre. Chaque coordonnée représente la distance relative d'un point par rapport à chacun des sommets.

Thalès (théorème de). - Ce théorème affirme que si deux droites sont coupées par deux parallèles, alors les segments interceptés sur ces droites sont proportionnels. Formellement : si AB et CD sont coupés par deux parallèles EF et GH, alors : AE/EB = CF/FD.

Thanatologie. - Discipline qui étudie la mort d'un point de vue philosophique, psychologique et sociologique. Elle examine comment les individus et les sociétés comprennent et réagissent à la mort.

Théisme (de Theos = Dieu ; la racine est : a) soit thes = prier : Dieu est celui qu'on prie ; b) soit the = placer, poser : Dieu est celui qui pose, établit, crée) : quand on veut marquer une différence entre Théisme et Déisme, on dit que le Déisme admet l'existence de Dieu, mais exclut quelquefois la Providence et se montre hostile à toute Révélation, tandis que le Théisme admet l'existence d'un Dieu, auteur et Providence du monde, et ne repousse pas la Révélation. - S'oppose à Déisme, Athéisme, Panthéisme.

Thème (Thema = ce qu'on pose, sujet donné) : sujet de réflexion, de discussion ou de développement.

Théocratie (Theockratia, de theos = Dieu; kratos = force du corps, domination puissance). - a) Au sens strict : gouvernement où Dieu désignerait directement le sujet du pouvoi; ou même indiquerait lui-même les mesures à prendre. - b) Gouvernement exercé par une caste sacerdotale. (A. Comte, Catéchisme positiviste, Entretien XII) : les prêtres y sont les représentants du souverain invisible, qui confère aussi à d'autres la mission de parler et d'agir en son nom parmi les humains. Le gouvernement des Hébreux était une véritable théocratie. II en fut de même de celui de l'Égypte primitive, et de celui des Incas au Pérou. La théocratie était en vigueur dans le Tibet où régnait le Dalaï-Lama jusqu'à l'invasion chinoise, en 1952. On donne quelquefois le nom de théocratie au gouvernement des papes; il s'agit dans ce cas d'une théocratie qui se superpose à une monarchie élective. En Iran, et dans les autres républiques islamiques, le régime peut également être qualifié de théocratique ou de clérical, mais il est superposé dans ce cas à un système républicain.

ThĂ©odicĂ©e. - Branche de la philosophie qui s'interroge sur l'existence du mal dans un monde gouvernĂ© par un Dieu supposĂ© omniscient, omnipotent et parfaitement bon. Le terme vient de Leibniz, qui cherchait Ă  « justifier Dieu » (thĂ©o-dicĂ©e) face Ă  la rĂ©alitĂ© du mal. 

Théologie* (Theologia, de Teos = Dieu; logos = discours) : a) La Théologie strictement dite est l'étude de Dieu au moyen des lumières fournies par une révélation surnaturelle, qui perfectionne les données de la raison naturelle. - b) La Théologie naturelle, rationnelle, qu'on nomme aussi Théodicée, est l'étude de Dieu au moyen de la raison. Ces deux sciences, qui ont même objet matériel, diffèrent par leur objet formel. - c) On subdivise la Théologie strictement dite en : 1°) Positive, qui étudie les données sur lesquelles reposent le dogme et la morale catholiques : Bible, Tradition, oeuvres des Pères de l'Église, Textes des Conciles, Enseignements du Magistère Pontifical. - 2°) Scolastique, qui est la systématisation et la justification rationnelle des données fournies par la Théologie positive (ex. : la Somme théologique de Thomas d'Aquin).

Théophilanthropes (Theos =Dieu; philos = ami ; anthrôpos = homme) : secte philosophique qui, sous le Directoire, unissait dans un culte rationaliste l'adoration de l'Être suprême et l'amour de l'humanité.

Théorème. - Affirmation ou proposition qui peut être démontrée comme vraie à partir d'axiomes ou d'autres théorèmes préalablement établis. En mathématiques, il s'agit d'un énoncé fondamental démontré par un raisonnement logique rigoureux. Exemple : Le théorème de Pythagore, qui établit une relation entre les longueurs des côtés d'un triangle rectangle.

Théorétique (Theoreticus = qui aime à observer, contemplatif, spéculatif, de theorètos = qu'on peut observer, de theoreô = observer) : qui se rapporte à la théorie. - a) Aristote fait consister la vertu, la vie la plus haute ou théorétique, dans la connaissance et la contemplation de la vérité, qui est la fin de l'homme en tant que raisonnable. Il l'oppose aux vertus pratiques, qui se rapportent, à l'action et sont la fin de l'homme en tant que citoyen. - b) Aristote oppose aussi les sciences théorétiques aux sciences poétiques et pratiques. (par exemple dans les Topiques, L. VI, C. VI, § 23), 585. - c) S'emploie aussi quelquefois comme synonyme de théorique; cependant théorique signifie proprement : qui appartient à la théorie, tandis que théorétique veut dire qui se rapporte à la théorie, qui a le caractère d'une théorie. - S'oppose à pratique.

Théorie. - Ensemble structuré de concepts, de principes et d'hypothèses destiné à expliquer un phénomène ou un ensemble de phénomènes. Une bonne théorie doit être falsifiable, cohérente et prédictive. Elle peut être scientifique (exemple : la théorie de l'évolution) ou philosophique (exemple : la théorie des idées de Platon).

Théorie critiqueL'école de Francfort.

Théorie planétaire. - On désigne ainsi l'ensemble des algorithmes (ou méthodes de calcul) qui permettent de calculer la position d'une planète à un instant donné. La théorie de la Lune est ainsi un des problèmes de mécanique céleste les plus ardus, du fait des multiples perturbations que subit le satellite de la Terre.

Théosophie* (Theosophia = connaissance des choses divines, de theosophos = qui sait les choses divines, de Theos = Dieu, et sophos = habile, instruit) : ce mot désigne une forme de théologie mêlée d'illuminisme et de superstition. L'École d'Alexandrie donna dans la théosophie avec Porphyre et Jamblique.

Thermodynamique. -  Branche de la physique qui Ă©tudie les phĂ©nomènes liĂ©es Ă  la chaleur et, plus largement, impliquant les Ă©changes d'Ă©nergie.

Thèse (Thesis  = action de poser, poser une thèse, proposition. Racine the = poser) : a) Proposition avancĂ©e avec preuves Ă  l'appui ou position d'une doctrine qu'on soutient contre les objections qu'elle peut soulever. - b) S'oppose Ă  antithèse et Ă  synthèse premier terme d'une doctrine composĂ©e de trois concepts, dont les deux premiers s'opposent l'un Ă  l'autre, et que le troisième concilie dans une vue supĂ©rieure (Hegel). - Si la thèse et l'antithèse semblent Ă©galement probables, elles constituent une antinomie. Kant en formule quatre Ă  propos du noumène Monde. - c) La thèse (ce qui doit ĂŞtre) et l'hypothèse (ce qui peut ĂŞtre).

Théurgie (Theurgia = acte de la puissance divine, de Theos = Dieu; ergon = oeuvre); opération magique qui consiste à provoquer l'intervention de Dieu ou des esprits.

Thomisme. - C'est : a) la doctrine de Saint-Thomas d'Aquin. -b) l'Ă©cole philosophico-thĂ©ologique qui fait profession d'Ă©tudier la doctrine de Saint-Thomas et de la suivre. 

La philosophie de saint Thomas d'Aquin est exposée dans sa fameuse Somme théologique, qui est une véritable encyclopédie des sciences philosophiques et théologiques au Moyen âge. (Scotisme).

L'auteur y procède ordinairement de la manière suivante : il pose la question en forme de problème et la divise en plusieurs articles; puis, sur chacun de ces articles, il propose des difficultĂ©s ou objections tirĂ©es soit de l'autoritĂ© de la Bible ou des Pères, ou des philosophes, surtout Aristote; enfin il donne des rĂ©ponses puisĂ©es aux mĂŞmes sources et des conclusions oĂą abondent les distinctions subtiles. 

« C'est, dit V. Cousin, un des grands monuments de l'esprit humain au Moyen âge, et il comprend, avec une haute mĂ©taphysisique, un système entier de morale et mĂŞme de politique.» 
Au XIXe siècle, l'École NĂ©othomiste a pour but de restaurer l'Ă©tude de Saint Thomas. 
« Aujourd'hui le nom de thomiste ou de nĂ©othomiste est pris ou acceptĂ© par plusieurs philosophes qui, tout en s'inspirant de S. Thomas, sont loin de partager les opinions des anciens thomistes. » (E. Blanc, Dictionnaire de philosophie ancienne, moderne et contemporaine, 1906). 
Au dĂ©but du XXe siècle, on a crĂ©Ă© le mot Hyperthomisme pour caractĂ©riser l'outrance de certains thomistes dans l'exposition de leur doctrine. 

Tiers exclu (principe du). - Principe logique qui peut se formuler comme suit : 

Pour toute proposition P, la proposition P ou non-P est vraie, sans possibilitĂ© d'une troisième option. 
Autrement dit, une déclaration ne peut être ni vraie ni fausse à la fois.

Bien que le principe du tiers exclu soit largement accepté dans la logique propositionnelle classique, il a été remis en question par certains courants, comme le paraconsistentisme, qui suggèrent qu'il peut y avoir des situations dans lesquelles une proposition n'est ni strictement vraie ni strictement fausse.

Tolède (Ă©cole de traducteurs de). - Cet important centre intellectuel a rassemblĂ©, principalement aux XIIe et XIIIe siècle, Ă  Tolède (Espagne), lorsque la rĂ©gion Ă©tait sous domination musulmane (al-Andalus), plusieurs traducteurs et penseurs notables (GĂ©rard de CrĂ©mone, Dominicus Gondisalvi, Michel Scot, Herman de Carinthie, Jean de sĂ©ville, etc.), qui ont contribuĂ© de manière significative Ă  la transmission Ă  l'Europe mĂ©diĂ©vale des connaissances philosophiques, scientifiques et littĂ©raires entre les cultures grecque, latine, arabe et hĂ©braĂŻque.  Elle a contribuĂ© ainsi au renouveau intellectuel et culturel de l'Ă©poque.

TolĂ©rance (Tolerantia, de tolerans, tolerare = supporter) : a) Manière d'agir d'une personne qui supporte sans se plaindre la violation habituelle de ses droits; - ou d'une autoritĂ© qui accepte une dĂ©rogation aux lois, aux règlements ou Ă  l'application d'un principe. - b) Disposition d'esprit qui porte Ă  laisser aux autres la libertĂ© d'exprimer leurs opinions, fussent-elles contraires aux nĂ´tres. 

TolĂ©rance  dans la syntaxe (principe de). - CapacitĂ© d'un système linguistique Ă  accepter des variations et des Ă©carts par rapport Ă  ses règles normatives sans compromettre la comprĂ©hensibilitĂ© du message. Cela signifie que, mĂŞme si une phrase ou une construction grammaticale ne suit pas strictement les règles syntaxiques, elle peut toujours ĂŞtre comprise dans un certain contexte.

Topique (Topikos = qui concerne le lieu, de topos = lieu) : a) La Topique,  est la science des lieux communs, ou l'art de trouver des arguments. - b) Les Topiques d'Aristote sont cette partie de l'Organon, oĂą il traite de la mĂ©thode de la dialectique et indique les lieux (topoi) d'oĂą elle tire les solutions gĂ©nĂ©rales qu'elle applique Ă  chaque question. - c) Kant appelle Topique transcendantale la dĂ©termination du « lieu transcendantal », c'est-Ă -dire la place qu'il convient d'assigner Ă  un concept en le rapportant Ă  la facultĂ© de sentir ou Ă  l'entendement.  Critique de la Raison pure : analytique transcendantale, L. II, Ch. III, Observation sur l'amphibolie des concepts rĂ©flexifs. - d) L'adjectif topique signifie : ce qui est bien Ă  sa place, et consĂ©quemment rĂ©pond bien Ă  la question ou Ă  la diffi-cultĂ© posĂ©e (ex. : argument topique).

Topographie . - a) description de la configuration d'un lieu. b) technique permettant cette description; c) relief d'un territoire.

Topologie. - Branche des mathématiques qui étudie les propriétés invariantes d'entités géométriques auxquelles ont applique une déformation continue.

Totalitarisme. - Système politique où l'État exerce un contrôle total sur tous les aspects de la vie publique et privée. Il est caractérisé par une idéologie dominante, un culte du chef, la répression des oppositions, et une propagande omniprésente. Exemples historiques : les régimes de Staline, Hitler ou Mussolini.

Totalisation. - Unification ou intégration globale. Dans sa phénoménologie, Hegel utilise le concept de totalisation pour décrire le processus par lequel l'esprit atteint une compréhension complète de soi-même en intégrant toutes les expériences et oppositions à travers le temps et l'histoire. Il pârle souvent d'Aufhebung (= sublimation, dépassement) pour qualifier ce mouvement de totalisation où une contradiction est élevée et intégrée à un niveau supérieur.

Totem (mot du groupe des langues algonkines). - Animal, vĂ©gĂ©tal, parfois objet ou phĂ©nomène naturel,  dotĂ© d'une signification symbolique particulière  et considĂ©rĂ© comme l'ancĂŞtre et le protecteur du clan, de la tribu, de la famill, et auquel sont attachĂ©s divers interdits (tabous) et obligations. Les totems sont considĂ©rĂ©s comme sacrĂ©s, et leur utilisation est entourĂ©e de rituels et de cĂ©rĂ©monies religieuses. Ils peuvent ĂŞtre vĂ©nĂ©rĂ©s en tant qu'entitĂ©s spirituelles ou divines.

TotĂ©misme. - Système de croyances et de pratiques religieuses, observĂ© dans certaines cultures autochtones, qui implique l'attribution d'une signification symbolique particulière Ă  des objets ou Ă  des animaux spĂ©cifiques, appelĂ©s totems. Ces totems sont considĂ©rĂ©s comme sacrĂ©s et sont associĂ©s Ă  des groupes sociaux  (clans, tribus, etc). Le totĂ©misme remplit ainsi des fonctions sociales, telles que la consolidation de l'identitĂ© du groupe, la rĂ©gulation des mariages (interdiction de mariage Ă  l'intĂ©rieur du mĂŞme groupe totĂ©mique), et la mĂ©diation entre le groupe et le monde spirituel.

Tourbillons. - On appelle hypothèse des tourbillons une thĂ©orie cartĂ©sienne de la production de l'univers ou plutĂ´t de la manière dont l'ordre actuel du monde, serait sorti de la confusion des Ă©lĂ©ments qui le constituent. Descartes suppose la matière dans un repos absolu; Dieu lui donne le mouvement; tout Ă©tant plein, le mouvement se communique Ă  toutes les parties; mais il ne saurait se propager en ligne droite et l'action rĂ©ciproque des parties doit produire des mouvements circulaires ou tourbillons innombrables Descartes explique ainsi tout l'univers matĂ©riel, depuis la matière subtile, dispensatrice du mouvement, de la lumière et de la pesanteur, jusqu'Ă  la matière grossière qui tombe directement sur  nos sens et forme les planètes et tous les corps. L'illusion a longtemps persistĂ© en France que cette hypothèse fausse et stĂ©rile pouvait conduire Ă  une physique prĂ©fĂ©rable Ă  celle de Newton.

Tout (totum). - a) Une chose considérée en son entier. b) Ce qui est fait de deux ou plusieurs parties.

Tradition (Traditio = action de remettre, de traditum, supin de tradere = remettre, communiquer, de trans = au delĂ , dare = donner) : a) Ce qui dans une sociĂ©tĂ©, spĂ©cialement dans une sociĂ©tĂ© religieuse, se transmet de gĂ©nĂ©ration en  gĂ©nĂ©ration. - b) En critique historique, document transmis par la parole. 

Traditionalisme (de Traditionnel, de tradition) . a) En général, doctrine qui réclame la conservation des formes politiques et religieuses transmises par la tradition. - b) En Philosophie : conception de ceux qui exagèrent la nécessité de la tradition et estiment que la raison ne peut parvenir par ses seules forces à la vérité (De Bonald, J. de Maistre, La Mennais, Bautain, Ventura).

Traducianisme. - Doctrine théologique selon laquelle l'âme d'un individu est héritée de ses parents en même temps que son corps, plutôt que créée directement par Dieu pour chaque être humain (créationnisme). Ce concept a été débattu dans le christianisme, notamment pour expliquer la transmission du péché originel.

Traduction (Indétermination dans la). - Concept, introduit par le philosophe Willard Van Orman Quine, qui fait référence à l'idée qu'il n'existe pas une seule traduction correcte entre deux langues. Plusieurs traductions peuvent être également valides, car le sens des mots et des phrases dépend de facteurs contextuels, culturels ou interprétatifs. Cette indétermination souligne les limites des correspondances parfaites entre langues.

Trajectoire. - Ensemble des points parcourus par un corps en mouvement.

Transcendance (de transcendant, de l'ancien verbe transcender, de transcendere = scandere = franchir, dépasser) : a) Existence de réalités transcendantes : Dieu, en tant qu'il est personnel, distinct du monde. - Substances ou choses en soi, qui existent derrière les phénomènes ou apparences sensibles. - b) Principe de transcendance.

Transcendant (adjectif participe de l'ancien verbe Transcender, de transcendere = franchir, dépasser) : a) En philosophie, connaissance qui s'élève au-dessus des notions courantes. - b) Ce qui est au delà de toute expérience possible :

« Nous appellerons immanents les principes dont l'application se tient absolument dans les bornes (le l'expérience possible, et transcendants, ceux qui sortent de ces limites. » (Kant, Critique de la Raison pure, Introduction à la Dialectique transcendantale, §-I.)
Kant appelle transcendante toute connaissance qui dĂ©passe l'expĂ©rience et qui, par lĂ  mĂŞme, est illusoire Ă  ses yeux. Aussi, d'après lui, la philosophie ne peut ĂŞtre transcendante, parce qu'elle ne saurait atteindre les choses en soi, les noumènes, qui ne tombent pas sous l'expĂ©rience. c)  En mathĂ©matiques, transcendant est synonyme de non-algĂ©brique (par ex. : un nombre est dit transcendant lorsqu'il n'est la solution d'aucune Ă©quation Ă  coefficients entiers).

Transcendantal, Transcendantaux (de Transcendant, de l'ancien verbe transcender, de transcendere, transcendens =  franchir, dĂ©passer) : a) Sens scolastique : attributs qui conviennent Ă  tous les ĂŞtres. - b) Sens kantien : ce qui est une condition a priori et non une donnĂ©e de l'expĂ©rience. - Kant nomme transcendantal tout Ă©lĂ©ment a priori de la pensĂ©e, c'est-Ă -dire indĂ©pendant de l'expĂ©rience, lequel rend la connaissance possible. La philosophie est transcendantale, parce qu'elle applique aux donnĂ©es de l'expĂ©rience, c'est-Ă -dire aux phĂ©nomènes, les catĂ©gories ou formes a priori de l'entendement. Ces, catĂ©gories sont des notions transcendantale. - c) Par suite, une Ă©tude est dite transcendantale, quand elle a pour objet les principes ou idĂ©es a priori dans leur rapport nĂ©cessaire avec l'expĂ©rience (ex. : eshĂ©tique, analytique, dialectique transcendantales).

Transcendantalisme (de transcendantal) : a) Doctrines qui admettent des concepts ou formes a priori dominant l'expĂ©rience. b) Le transcendantalismeest aussi un mouvement philosophique et religieux, qui est une rĂ©action idĂ©aliste contre la philosophie du XVIIIe siècle. Emerson en est le principal reprĂ©sentant. Le mouvement transcendentaliste aprofondĂ©ment infliuencĂ© la littĂ©rature, la philosophie et la rĂ©forme sociale aux États-Unis. 

Transfert (Substantif verbal de TransfĂ©rer) : a) Transfert des sentiments  : phĂ©nomène par lequel un Ă©tat affectif est transportĂ© de l'objet, qui l'a dĂ©terminĂ© Ă  un objet diffĂ©rent. (J. Sully, The Human Mind, t. II, 1892). - b) Transfert des valeurs : phĂ©nomène par lequel le moyen prend la valeur de la fin, le signe celle de la chose signifiĂ©e, etc. (ex. : la propriĂ©tĂ©, instrument, moyen de jouissance, plaĂ®t sans qu'on en fasse usage, mĂŞme en dehors de l'usage).

Transfini (de Trans = au delà, et fini) : Cantor a appelé ainsi les nombres, cardinaux ou ordinaux, qui dépassent les nombres finis.

Transformation (Transformatio, de transformatum, supin de transformare = changer la forme, de trans, au delà; forma = forme, aspect). a) Passage d'une forme à une autre. - Le changement de forme peut être substantiel (ex. : eau changée en hydrogène et oxygène) ou accidentel (ex. : eau placée dans un vase carré ou oblong), dans le système de la matière et de la forme. - b) Opération logique, par laquelle à une proposition on substitue une proposition équivalente (ex. : conversion simple de l'universelle négative). c) en mathématiques, une transformation est une fonction permettant de passer d'un système de coordonnées à un autre.

Transformations de coordonnées. - Relations mathématiques qui permettent de passer d'un système de coordonnées à un autre. Ex. : les transformations linéaires pour passer d'un système cartésien à un autre, les transformations pour les coordonnées polaires, cylindriques ou sphériques, etc.

Transformisme (de Transformer, de transformare = changer la forme de). - Doctrine admettant les espèces vivantes sont variables et descendent par transformations successives de quelques types primitifs. Lamarck et Darwin sont les auteurs de théories transformistes.

Transhumanisme. - Courant, souvent associĂ© au posthumanisme, qui envisage l'utilisation des technologies Ă©mergentes pour amĂ©liorer les capacitĂ©s humaines au-delĂ  de leurs limites biologiques (amĂ©liorations physiques, cognitives et Ă©motionnelles, extensions de la durĂ©e de vie, voire immortalitĂ©). 

Transitif (transire = passer d'un lieu ou d'un sujet à un autre). - Ce mot désigne l'action d'une cause qui produit un effet hors d'elle-même : l'action de l'âme sur le corps est transitive. Il s'oppose à immanent : l'action de l'âme sur elle-même dans la détermination volontaire est immanente. Dieu, selon Spinoza, est la cause immanente et non transitive du monde, car, selon le panthéisme, le monde n'a de réalité qu'en Dieu et par Dieu.

On trouve quelquefois le mot transitoire employé dans le sens de transitif, mais c'est un abus : transitoire signifie proprement passager, qui n'est que pour un temps.

Transitive (relation). - En mathĂ©matiques, une relation binaire R sur un ensemble E est dite transitive si et seulement si pour tous les  Ă©lĂ©ments a, b, c appartenant Ă  E on peut toujours dire : si aRb et bRc alors aRc. Cette propriĂ©tĂ© s'appelle la transitivitĂ©

Translation. - Déplacement dans l'espace d'une figure géométrique qui ne modifie ni son orientation, ni sa forme, ni ses dimensions.

Transmondain ( = "au-delà du monde"). - Terme qualifiant une perspective, une idée ou une valeur qui transcende les limites du monde matériel. Cela peut concerner des éléments spirituels, métaphysiques ou transcendants. Les philosophies religieuses ou métaphysiques qui considèrent l'existence d'une réalité ou d'une dimension au-delà du monde matériel peuvent être qualifiées de transmondaines.

Transnaturel (de Trans = au delà et naturel) : terme créé par Maurice Blondel, pour exprimer l'état instable de l'humain qui, n'ayant pas la vie surnaturelle à laquelle il est appelé, éprouve des stimulations en rapport avec cette vocation.

Transrationalisme (de Trans = au delà et rationalisme) : terme créé par Cournot pour exprimer cette « disposition de l'homme à croire à des puissances surnaturelles, à un monde mystérieux et invisible, sur lequel là science et la raison n'ont pas plus de prise que les sens ». (Matérialisme, Vitalisme, Rationalisme, Sect. IV, 1875).

Trapèze (géométrie). - On appelle trapèze un quadrilatère ABCD dont deux côtés, AB, DC par exemple, sont parallèles, les deux autres ne l'étant pas. Ces deux côtés parallèles sont appelés les bases du trapèze, et leur distance est la hauteur. Si les deux côtés non parallèles sont égaux, on dit que le trapèze est isocèle. Si l'un d'eux est perpendiculaire aux bases, le trapèze est dit rectangle. Lorsque les deux côtés non parallèles viennent à se couper entre les deux bases, on n'a plus un quadrilatère convexe; mais on a conservé quelquefois le nom de trapèze à la figure ainsi obtenue; ou mieux on lui a donné celui de trapézoïde. Les propriétés principales du trapèze se trouvent énumérées dans tous les traités de géométrie. Sa surface est égale au produit de la demi-somme de ses bases par sa hauteur : S = (a+b)/2 x h.

Travail( (substantif verbal de Travailler, du latin populaire tripaliare, torturer avec le tripalium, de tres = trois, palus, pieu, sorte de chevalet; d'où gêne, effort pénible, travail). - Toute activité sociale demandant un effort et visant à assurer la vie matérielle d'un individu ou d'un groupe d'individus.

Triangle. - a) Figure du plan possédant trois côtés et trois angles. Selon la longueur de leurs côtés et la mesure de leurs angles, on distingue les triangles équilatéraux (trois côtés égaux), isocèles (deux côtés égaux), scalènes (aucun côté égal) et les triangles rectangles (un angle droit). - b) Le terme triangle peut également être utilisé plus largement pour décrire une relation triadique ou une structure à trois éléments. Par exemple, dans le contexte des nombres, le triangle de Pascal est une représentation triangulaire des coefficients binomiaux.

Triangulation. - Technique de détermination des distances basée sur la mesure des angles d'un triangle et les règles de la trigonométrie.

Tribu. - Dans les mĂ©thodes de classification en histoire naturelle, la tribu est ordinairement une subdivision d'une famille. - En anthropologie le terme tribu est utilisĂ© pour dĂ©crire une unitĂ© sociale, gĂ©nĂ©ralement plus petite qu'une nation ou une ethnie, caractĂ©risĂ©e par des liens sociaux Ă©troits, souvent basĂ©s sur la parentĂ©. Certaines tribus sont associĂ©es Ă  des territoires spĂ©cifiques, que ce soit en raison de la gĂ©ographie, de la tradition ou d'autres facteurs. Cependant, toutes les tribus ne sont pas nĂ©cessairement liĂ©es Ă  un territoire dĂ©limitĂ©. Les tribus ont gĂ©nĂ©ralement leur propre structure sociale, avec des rĂ´les dĂ©finis pour les membres, souvent basĂ©s sur l'âge, le sexe, ou d'autres critères sociaux.  Elles ont souvent des Ă©conomies basĂ©es sur la chasse, la cueillette, l'agriculture, l'Ă©levage ou d'autres activitĂ©s qui reflètent leur mode de vie particulier. Elles peuvent avoir leur propre langue, coutumes, traditions et croyances culturelles distinctes. La prĂ©servation de la langue et de la culture tribales est souvent un aspect important de l'identitĂ© tribale. La gouvernance tribale peut ĂŞtre assurĂ©e par un chef, un conseil tribal ou d'autres formes de leadership traditionnel. Les tribus ont Ă©tĂ© des formes traditionnelles d'organisation sociale dans de nombreuses sociĂ©tĂ©s humaines Ă  travers l'histoire, et elles sont encore prĂ©sentes dans certaines rĂ©gions du monde aujourd'hui.

Trigonométrie. - Branche des mathématiques dédiée à la détermination des éléments d'une figure polygonale, en faisant usage des fonctions circulaires.

Trilogie. - Ce mot désigne, dans la dialectique de Hegel, la réunion des trois moments de la pensée, affirmation, négation, absorption (conciliation dans une idée supérieure), ou thèse, antithèse et synthèse.

Tristesse. - C'est un Ă©tat affectif douloureux, calme et durable.

Trivium (carrefour oĂą se rencontrent trois chemins, de ter = trois fois et via = chemin). - Pour les Scolastiques, ce terme dĂ©signe trois des sept arts libĂ©raux : la  grammaire, la rhĂ©torique et la dialectique.

Trois (arithmétique). - Le nombre trois joue un rôle important dans la science des nombres, et tout particulièrement dans la numération décimale. La divisibilité d'un nombre par 3 se réduit à celle du nombre formé par la somme de ses chiffres ; cela tient à ce que 3 est un diviseur de 10 - 1 = 9.

Trope (tropos = tour, tournure, attitude, manière de penser, de s'exprimer).  - Ce terme appartient d'abord Ă  la stylistique. Il dĂ©signe une figure de mots qui dĂ©tourne un mot ou une expression de sa signification habituelle, pour lui donner un sens diffĂ©rent. Exemple : Le sceptre pour la royautĂ©. Les principaux tropes sont l'antonomase, la catachrèse, la mĂ©taphore, la mĂ©tonymie et la synecdoque. En philosophie, ce mot est surtout utilisĂ© pour parler des Tropes des pyrrhoniens. Les historiens de l'AntiquitĂ© nommaient ainsi les arguments des sceptiques contre la possibilitĂ© de la connaissance. On en attribuait dix Ă  Pyrrhon. EnĂ©sidème les dĂ©veloppa. Agrippa les rĂ©duisit Ă  cinq, eux-mĂŞmes rĂ©duisibles Ă  trois la contradiction des opinions, la relativitĂ© de nos perceptions et l'impossibilitĂ© de toute dĂ©monstration ou diallèle.

Truisme (de l'anglais Truism = vérité banale, de true = vrai) : proposition tellement évidente qu'elle ne vaut pas la peine d'être énoncée.

Turing (machine de). - Modèle théorique d'un dispositif de calcul inventé par Alan Turing. C'est une abstraction qui formalise la notion d'algorithme et de calculabilité, fondant la théorie de la complexité et l'informatique théorique.

Tutiorisme (de Tutior = plus sĂ»r, de tueri = regarder, protĂ©ger). - doctrine  qui oblige Ă  suivre l'opinion la plus favorable Ă  la loi.

Tychopsie (du grec tukhê = hasard, et opsis = aspect). - Courbe de la loi des erreurs accidentelles, dont on se sert, dans la théorie mathématique de l'évolution, pour déterminer l'ampleur de la variation d'un caractère donné.

Type. - En philosophie, un "type" est une catégorie générale ou une classe abstraite utilisée pour organiser ou classifier des objets, des idées ou des événements. Le concept est souvent opposé à celui d'"occurrence" ou de "token", qui désigne une instance particulière d'un type. Exemple : La lettre "A" est un type, tandis qu'une lettre "A" écrite à la main sur une feuille est une occurrence.

Type-idĂ©al ou IdĂ©al-type. - Construction mentale abstraite utilisĂ©e comme outil analytique. Les types idĂ©aux ne reprĂ©sentent pas des entitĂ©s rĂ©elles mais sont des modèles simplifiĂ©s crĂ©Ă©s pour comprendre les phĂ©nomènes sociaux complexes. Max Weber (1864-1920) a employĂ© ce concept comme un outil heuristique pour analyser la rĂ©alitĂ© sociale. Les types-idĂ©aux servent de rĂ©fĂ©rences conceptuelles. Par exemple :  le "bureaucrate idĂ©al" n'est pas une personne rĂ©elle, mais un modèle abstrait qui incarne les caractĂ©ristiques essentielles d'une bureaucratie idĂ©ale. Alfred SchĂĽtz (1899-1959), dans son travail de reconstruction du monde social reprend une idĂ©e similaire, reposant elle aussi sur rĂ´le de la construction mentale dans la comprĂ©hension des phĂ©nomènes sociaux. SchĂĽtz parle de typification pour dĂ©crire le processus par lequel les individus construisent des catĂ©gories et des types pour donner du sens Ă  leur expĂ©rience sociale. Les types sociaux de Alfred SchĂĽtz sont des constructions du sens commun par les individus. Ils sont crĂ©Ă©s pour comprendre et interprĂ©ter les actions et les attitudes des autres dans le monde social quotidien.

Tyrannie. - Type de gouvernement institué par un acte de violence, et exercé sans limite ni responsabilité.

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Dictionnaire Idées et méthodes
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