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Étymologiquement,
le mot théorie
(du grec théôria, contemplation) est synonyme de
spéculation.
Il désigne, dans les sciences
et en philosophie, un essai de coordination
et d'explication d'un certain ensemble de faits,
le plus souvent mêlé d'hypothèse. Parfois
même, il sort à désigner une hypothèse particulière : ainsi, en optique
on dira indifféremment l'hypothèse ou la théorie de l'émission, l'hypothèse
ou la théorie de l'ondulation, etc. Mais on l'emploie aussi pour désigner
la conception d'ensemble à laquelle une science peut être arrivée dans
l'étude d'un certain ordre de faits et qui est universellement considérée
par tous les gens compétente comme résumant fidèlement toutes les connaissances
acquises à cet égard : c'est ainsi qu'on parlera de la théorie mécanique
de la chaleur, de la théorie de la rosée, etc.
De même, en philosophie, faire la théorie
de la perception extérieure ou celle de la
mémoire, etc., signifie simplement réunir et
coordonner tous les résultats obtenus par la psychologie
dans l'étude de ces phénomènes de manière
à en donner une conception synthétique.
En ce sens, il n'y a ni science, ni philosophie sans théorie, c.-à -d.
sans effort pour comprendre les faits, pour les relier par des rapports,
en un mot pour les penser. Des faits isolés ou
entassés ne constituent pas une science. Quand l'essai de coordination
devient plus vaste et s'étend à différents ordres de faits qu'il s'agit
d'e-brasser d'une seule, vue, la théorie devient un système,
et la part de l'hypothèse y augmente. (E. Boirac). |
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