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Certitude,
adhésion ferme, motivée et inébranlable que nous donnons à la connaissance.
C'est, dit Lamennais,
"l'infaillible assurance de percevoir actuellement le vrai, de le connaître
et de le posséder". Ainsi envisagée, la certitude est un phénomène
purement subjectif. Mais le mot certitude est
encore employé pour désigner la réalité des
choses dont nous sommes certains : la certitude est dite alors objective.
La certitude objective ne se démontre
pas : elle s'impose et s'affirme par le sens commun;
chercher à prouver par des procédés logiques
la véracité de notre intelligence, ce
serait s'engager dans un cercle vicieux, c.-Ã -d.
commencer par admettre comme certain précisément ce qui serait en question.
L'opinion philosophique qui nie ou met en doute
la possibilité de rien connaître avec
certitude, se nomme scepticisme. Mais, s'il
faut admettre en principe la véracité de l'intelligence,
il n'en est pas moins vrai que nous nous trompons souvent, et que nous
donnons à l'erreur une adhésion pleine et entière
: il importe donc de savoir quel caractère porte la vérité,
quel est, le fondement, ou, comme l'on dit en langage philosophique, le
criterium
de la certitude. Ce critérium, c'est l'évidence.
Envisagée en elle-même, la certitude
est absolue et sans degrés : on n'est pas plus
ou moins certain; la certitude est ou elle n'est pas. En cela elle se distingue
de la croyance, qui peut équivaloir en certains
cas à la certitude, mais qui est susceptible de s'amoindrir et de s'effacer;
de la probabilité, qui admet des degrés
à l'infini; et du doute,
état d'hésitation de l'esprit qui reste comme
suspendu entre l'affirmation et la négation.
Suivant les objets auxquels elle se rapporte,
la certitude a reçu différents noms. La certitude psychologique
est celle qui s'attache aux notions ayant pour
objet notre propre existence; c'est l'adhésionaux affirmations de la conscience
ou sens intime.
La certitude physique est celle qui s'attache
aux notions résultant de la perception externe
à la suite de l'impression des objets extérieurs
sur les organes de nos sens. La certitude rationnelle
ou métaphysique s'attache aux jugements
que nous portons sur les vérités nécessaires,
et se produit par des affirmations dont le contraire implique une contradiction.
La certitude morale est fondée sur l'induction
et sur le témoignage des humains.
Eu égard à la manière dont elle est
acquise, la certitude est dite intuitive ou immédiate, discursive ou médiate.
La certitude intuitive porte sur les choses que nous connaissons de première
vue, et est produite apparemment sans aucun travail antérieur et préparatoire
: les axiomes des mathématiques,
les principes de métaphysique;
les jugements premiers qui résultent du sens
intime ou du témoignage des sens, sont objets de
certitude immédiate. La certitude discursive porte sur des notions que
nous acquérons par voie de raisonnement,
par déduction ou induction, telles que les
théorèmes
de géométrie, les conséquences des principes
métaphysique, les lois du monde physique on moral, etc. (B.).
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En
bibliothèque - Franck, Dictionnaire
des sciences philosophiques, art. Certitude, Paris, 1844 et
suiv.; l'abbé Bautain, De l'enseignement de la philosophie dans ses
rapports avec la certitude, 1834, in-8°; l'abbé Gerbet, Des doctrines
philosophiques sur la certitude, 1825, in-8°; Ed. Mercier, De la
certitude dans ses rapports avec la science et la foi, 1844, in-8°;
Javary, De la certitude, ouvrage couronné par l'Académie des Sciences
morales et politiques, Paris, 1847, in-8°; Franck, De la Certitude
(Rapport à la même Académie), 1847, in-8°.
En
librairie - Ludwig Wittgenstein,
De la Certitude, Gallimard, 1976. |
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