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États-Unis d'Amérique
United States of America

38 00 N, 97 00 W
Avec plus de 20% des richesses produites dans le monde annuellement, les Etats-Unis d'Amérique du Nord sont la première puissance économique de la planète. La superficie totale du pays est de 9,83 millions de kilomètres carrés; population estimée (juillet 2009) : 307, 2 millions d'habitants. Il s'agit d'une république fédérale composée de 50 Etats; 48 d'entre eux, contigus (d'un seul tenant), occupent la partie centrale de l'Amérique du Nord (conterminous United states), un autre, l'Alaska, est séparé des précédents par le Canada et se situe à l'extrême Nord-Ouest du continent américain, le dernier, Hawaï, est un archipel de l'Océan Pacifique Nord. 

Les 50 États des États-Unis

Alabama
Alaska
Arizona
Arkansas
Californie
Caroline du Nord
Caroline du Sud
Colorado
Connecticut
Dakota du Nord
Dakota du Sud
Delaware
Floride
Géorgie
Hawaii
Idaho
Illinois
Indiana
Iowa
Kansas
Kentucky
Louisiane
Maine
Maryland
Massachusetts
Michigan
Minnesota
Mississippi
Missouri
Montana
Nebraska
Nevada
New Hampshire
New Jersey
New York
Nouveau-Mexique
Ohio
Oklahoma
Oregon
Pennsylvanie
Rhode Island
Tennessee
Texas
Utah
Vermont
Virginie
Virginie occid.
Washington
Wisconsin
Wyoming

A ces Etats s'ajoutent  1°) un district fédéral, le District de Columbia, dans lequel se trouve la capitale, Washington, siège du gouvernement fédéral, 2°) ainsi que diverses possessions d'outre-mer, telles que Porto Rico et les Iles Vierges (américaines) dans les Antilles, et une foule de petites îles dans l'Océan Pacifique (V. liste et liens dans le Tableau de bord des Etats-Unis).
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Etats-Unis : le mont Rushmore.
Le mont Rushmore avec ses têtes sculptées de présidents des Etats-Unis (Dakota du Nord).

On traitera ici principalement de la géographie des 48 Etats contigus (8,1 millions de km², 99,35% de la population), dont la masse affecte en gros la forme d'un trapèze renversé. Celle-ci est limitée au Nord par le Canada, avec lequel la frontière est tracée conventionnellement le long du 49e parallèle, à l'Ouest du 95e méridien ouest, et que séparent à l'Est les Grands Lacs : le lac Ontario, le lac Erié, le lac Huron, le lac Michigan, et le lac Supérieur, ce qui fait une frontière de 6416 km (8893 km, si l'on compte l'Alaska). Au Sud, les Etats-Unis ont une frontière de 3141 km avec le Mexique, frontière marquée dans sa partie orientale par le Rio Grande (nommé Rio Bravo del Norte, au Mexique). Par ailleurs, le Sud est bordé par le golfe du Mexique, l'Est par l'Océan Atlantique, depuis le cap Sable, pointe méridionale de la Floride, presqu'île que contourne le courant du Gulf Stream jusqu'à la baie de Fundy; Enfin, à l'Ouest, le pays est bordé par l'Océan Pacifique, et développe sa côte, entre la frontière mexicaine et le cap Flattery sur le détroit de Juan-de-Fuca, au Nord. 
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Carte des Etats-Unis.
Carte des Etats-Unis. Source : The World Factbook. 
(Cliquer sur l'image pour afficher une carte plus détaillée).

Géographie physique des Etats-Unis

Les côtes et les îles.
Golfe du Mexique et Océan Atlantique composent une côte d'environ 15 000 km; le littoral pacifique s'étend sur environ 3000 km. Si l'on prend en compte la totalité des côtes des 50 Etats, celles-ci atteignent presque les 20 000 km.

Les côtes.
Sur la côte du golfe du Mexique, bordée d'îlots et entrecoupée de lacs et de lagunes, on rencontre : la lagune Madre, la baie de Galveston, la baie d'Atchafalaya, la baie de Terrebonne, les bouches du Mississippi, près de la Nouvelle-Orléans, la baie de Mobile, le cap San-Blas, la baie Appalachee, la baie de Waccasassa, la baie de Tampa, le cap Sable et le canal ou détroit de Floride, entre le continent et Cuba. Sur l'Atlantique, les côtes sont basses, marécageuses et creusées d'étangs maritimes; on y remarque : le cap Canaveral, qui accueille la grande base de lancement de fusées de la Nasa, Long bay, le cap Fear, la baie d'Onslow, le cap Lookout, la baie de Raleigh, le cap Hatteras, les golfes Pamplico et d'Albemarle, le cap Henry, la grande baie de Chesapeake, le cap Charles, la baie de Delaware, le cap May, la baie de Long Island, le cap Cod et la baie du Cap Cod, la baie Penobscot, et enfin la baie de Fundy, dont les côtes appartiennent au Canada. Enfin, la côte du Pacifique, bordée par le Coast Range (Chaîne Côtière), est rocheuse et élevée; elle présente : le cap Concepcion, au Nord-Ouest de Los Angeles, la baie de Monterey, la baie et le port de San Francisco, un des plus vastes et des sûrs du monde, la Pointe Arena, le cap Mendocino, le cap Blanco, la baie de Willapa, le cap Flattery, le détroit de Juan de Fuca et le Puget Sound. 
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Etats-Unis : Rockport, dans le Massachussetts.
Rockport, dans le Massachussetts. Situé à la pointe de la la péninsule du Cap Ann,  à une quarantaine de kilomètres au Nord de Boston, Rockport a été fondé au XVIIe siècle. Son économie 
a longtemps été basée sur les industries du bois, sur la pêche et sur l'exploitation de carrières
de granit. C'est aujourd'hui une station touristique et le rendez-vous d'une communauté d'artistes. 
Photo : The World Factbook.

Les îles.
Les îles importantes sont peu nombreuses; nous nous bornerons à nommer les îles de Santa Barbara, dans l'Océan Pacifique; les Cayes ou Keys, au Sud de la Floride; les îles Long Island, Martha's Vineyard et Nantucket dans l'Atlantique; enfin l'île Royale dans le lac Supérieur.

Orographie.
Le territoire des Etats-Unis forme une vaste dépression bordée à l'Est et à l'Ouest par des remparts montagneux. A l'Ouest, c'est une double chaîne que l'on observe. Le long de la côte de l'Océan Pacifique, du Nord au Sud, on a la Chaîne côtière, prolongée au Sud de San Francisco par les monts Diablo, les Monts Santa Lucie et les monts San Rafael, et, parallèlement, la Chaîne des Cascades, séparée de la Chaîne côtière par la vallée de la Willamette, et continué par la Sierra Nevada, qui culmine au Mont Whitney (4418 m) et que séparent du système côtier les vallées du Sacramento et du San Joaquin.

A l'Est de cette double chaîne montagneuse se situe une région à laquelle on a donné le nom de Grand Bassin, coupée de plusieurs chaînes de hauteurs consistant principalement en tufs et roches volcaniques et datant d'une époque géologique récente; le Grand Bassin est bordé à l'Est par les Montagnes Rocheuses. Celles-ci, portion septentrionale de la grande chaîne qui traverse toute l'Amérique de l'Alaska à la Terre de Feu, se présente ici sous la forme de massifs et de chaînons isolés les uns des autres, plutôt que comme une chaîne continue. La région la plus remarquable de ces montagnes est le Parc de Yellowstone, espace de plus de 9000 km² où se voient desgeysers, des cascades, des lacs, des coulées de lave, des glaciers, des volcans de boue, etc. 

Entre les Montagnes Rocheuses et les monts Appalaches, dans le grand bassin du Mississippi et de ses affluents, s'étend la région des Grandes Plaines du Midwest (l'Ouest du milieu),  formée de plaines d'une immense étendue et presque entièrement plates; c'était jadis la Prairie, savanes couvertes d'herbes, de gazon et de fleurs, qui formaient partout un océan de verdure, mais qui, aujourd'hui, sont presque sur toute la superficie, vouées à l'agriculture. En avançant vers les Montagnes Rocheuses, cependant, le sol des Grandes Plaines s'élève, et, dans cette région, ainsi que dans la partie orientale du Colorado, le Sud-Ouest du Kansas, le Sud-Est du Nouveau-Mexique et le Nord-Ouest du Texas, le sol devient aride. Sablonneux, gypseux ou salin, il est parfois absolument privé d'eau et forme un désert nu et stérile (Désert de sable du Colorado, Badlands du Dakota); parfois, c'est à une steppe que l'on a affaire (Llano Estacado du Texas).

Le système des Monts Appalaches, qui détermine le versant atlantique, est moins élevé que le système des Montagnes Rocheuses; il comprend plusieurs composantes: à l'Est, les chaînes calcaires des montagnes Bleues (Blue Ridge); à l'Ouest, le plateau du Cumberland, séparé des Montagnes bleues par la haute vallée du Tennessee, et, plus au Nord, les monts Allegheny (qui donnaient autrefois leur nom à l'ensemble du massif), composées de granit; enfin tout au Nord, les montagnes Vertes (Green Mountains), elles aussi constituées de granit, séparées des Monts Adirondack par la vallée de l'Hudson, et qui se prolongent par le Vermont jusqu'à l'État du Maine. Ajoutons qu'une plaine côtière se développe entre les Appalaches et l'Atlantiqueet se prolonge au Sud, le long du Golfe du Mexique où elle prolonge les Grandes Plaines du Midwest. 

Géologie.
La syénite et le porphyre se remarquent dans le Nord-Ouest du système appalachien; le gneiss, dans les régions supérieures de l'Etat de New-York et du New-Jersey. Les formations secondaires (mésozoïques) composent la plus grande partie du sol des Etats-Unis. 

On trouve des formations tertiaires dans le bassin de l'alluvions, l'Alabama et le Sud du bassin de Mississippi. Les plus remarquables alluvions sont celles de l'embouchure de ce grand fleuve. Presque toute la houille bitumineuse de ce pays se trouve sur le versant occidental des monts Appalaches et dans le bassin du Mississippi.
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Les mesas de Monument Valley, en Arizona.

Hydrographie.
Au point de vue hydrographique, les Etats-Unis peuvent être divisés en trois versants principaux : le versant de l'Océan Pacifique, le versant du golfe du Mexique et le versant de l'Atlantique. On y ajoutera l'ensemble des lacs et des rivières endoréiques du Grand Bassin, et le versant des Grands lacs, subsidiaire du versant atlantique. 

Le versant du Pacifique.
Mentionnons ici :  le rio Colorado de l'ouest, fleuve  qui prend sa source sous le nom de rivière Verte (Green river) sur le revers occidental des Montagnes Rocheuses, au pic Frémont, coule au sud-ouest, entre des rives presque toutes profondément coupées à pic, en longeant le pied du talus sud-est du Grand Bassin, traverse plusieurs gorges, plusieurs déserts et, grossi de divers affluents, rio Gila, etc., débouche au fond du golfe de Californie au milieu d'une plaine marécageuse; le Sacramento qui naît sur le Plateau, descend en cascades la sierra Nevada, coule vers le sud en suivant la terrasse située au pied de la chaîne, reçoit le San Joaquin venu du sud le long de la même terrasse et débouche dans la baie de San Francisco; la Klamath; l'Umpqua; le Columbia, large fleuve formé de deux branches nées toutes deux sur le Plateau et dont la branche méridionale longe le pied du talus septentrional du Grand Bassin;

Le groupe du Grand Bassin.
Le groupe du Grand Bassin est sans communication avec l'Océan. Les rivières s'y perdent dans les sables en créant des efflorescences salines ou se jettent dans des lacs (rivière Humboldt, Bear River, etc.); le plus important de ces lacs est le Grand lac salé, lac sans profondeur, marécageux sur ses bords, situé au milieu une plaine aussi unie que sa surface, et si salé qu'aucun poisson n'y saurait vivre.

Le versant du Golfe du Mexique.
On peut distinguer ici trois groupes de fleuves et rivières : le groupe oriental dont les cours d'eau descendent du flanc méridional des Appalaches; le groupe occidental, dont les cours d'eau désscendent du plateau texan ou du flanc oriental des Rocheuses; et, entre les deux, le bassin du Mississippi. 

• Le groupe oriental du golfe du Mexique, ou groupe du versant méridional des Appalaches, renferme beaucoup de rivières et dont le principal cours d'eau est la rivière Mobile, formée par la réunion de l'Alabama et du Tombigbee et débouchant dans la baie Mobile. 

• Le groupe occidental du golfe du Mexique, c'est-à-dire le groupe à l'ouest du Mississippi, comprend la Sabine, la Trinidad, le rio Colorado qui descendent des terrasses méridionales de la haute prairie de l'ouest, le rio Bravo del Norte ou Rio Grande (2500 km), grand fleuve qui naît sur le revers oriental des Montagnes Rocheuses, coule entre deux hautes chaînes dans une vallée large d'une trentaine de kilomètres, fertile sur divers points, descend du plateau de Chihuahua dans la plaine en franchissant les defilés de la Sierra Madre dont il longe ensuite les terrasses jusqu'à la mer. Presque tous ces cours d'eau coulent encaissés dans une étroite vallée bien boisée qu'ils ont eux-mêmes creusée jadis sur la surface unie de la prairie.

Le bassin du Mississippi mesure environ 3 millions de kilomètres carrés et occupe, par son étendue, le second rang (le premier est à l'Amazone) parmi les bassins fluviaux du globe.

Le Mississippi, dont le nom en langue Ojibwé (misi-ziibi) signifie « le grand
fleuve », est, en effet, un des plus grands fleuves du monde (environ 4700 km en comptant depuis la source du Missouri et 3500 depuis la source du Mississippi; il sort, à une altitude d'environ 600 mètres, d'un des nombreux lacs (lac Itasca) du plateau du Minnesota, et, à l'époque des pluies, ses eaux se mêlent quelquefois à celles de la rivière Rouge du nord, tributaire de la baie d'Hudson; il descend de la haute prairie du nord-ouest par quelques rapides (saut Saint-Antoine, etc.), entre dans la grande plaine des Prairies qu'il a lui-même en grande partie formée et nivelée; il coule au sud avec une légère inclinaison vers l'est, traverse des forêts qu'il ronge et d'où il entraîne, à l'époque de ses crues, des masses énormes de bois. 

Vers le 41° degré, déjà grossi sur sa rive gauche du Wisconsin, de l'lllinois, etc., et après s'être creusé un  lit à travers une dernière, falaise qui lui faisait obstacle, il reçoit, sur sa rive droite, le Missouri, la plus grande des rivières du monde, puis, sur la rive gauche, l'Ohio. C'est alors une immense nappe d'eau limoneuse ayant une profondeur moyenne de 20 mètres et une largeur de plus de 2 kilomètres; rencontrant les dernières pentes de la région appalachienne, il incline légèrement vers le sud-ouest, s'épand dans la plaine qu'il couvre de ses méandres, de ses bayous ou canaux latéraux, de ses lacs, de ses immenses marécages et quelquefois de ses terribles débordements : car, dans son cours inférieur, il est à un niveau sensiblement plus élevé que le sol environnant. Cette plaine que le fleuve inonde s'étend sur sa rive occidentale jusqu'à 150 kilomètres et plus dans l'intérieur des terres; sur la rive orientale, elle se termine brusquernent par des falaises qui s'avancent sur divers points dans ses eaux comme des promontoires. 

Après avoir encore reçu sur sa rive droite l'Arkansas et la rivière Rouge, le Mississippi se termine par un vaste delta, partout bas et marécageux, mais à peu près consolidé dans sa partie septentrionale, tandis que la partie méridionale n'est qu'enlacement de troncs d'arbres et que boue recouverte de roseaux; à l'extrémité des passes, les roseaux n'ont pu prendre racine; chaque îlot déplace la boue à demi liquide, la confond avec l'eau boueuse du fleuve, et l'oeil ne saurait distinguer précisément où commence la terre. Le limon arrêté par la marée et par le courant du golfe du Mexique, s'amoncelle dans les passes, et ce beau fleuve, si profond, est à demi ferme par une barre qui laisse, au plus, 5 à 6 mètres de fond.
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Le Mississippi.
Le Mississippi en Louisiane. Photo : Mark Moran, NOAA.

Les principaux affluents du Mississippi sont Sur la rive gauche, le Wisconsin, l'Illinois, qui prend sa source dans le voisinage du lac Michigan, et qui, dans cette haute plaine sans montagnes, communiquait naturellement, avant l'établissement d'un canal, pendant la saison des pluies, avec le lac Michigan (par la rivière de Chicago); l'Ohio surnommé avec raison la Belle-Rivière par les Français, qui apporte au Mississippi, après un cours de 1500 kilomètres, toutes les eaux du versant occidental des Appalaches, reçoit lui-même de larges affluents, le Wabash, le Kentucky, le Cumberland, le Tennessee, et ravage souvent ses campagnes par ses crues soudaines. 

Sur la rive droite, le Missouri (3700 kilomètres), formé par la réunion de trois cours d'eau qui sortis du massif des Montagnes Rocheuses, s'en échappent par un étroit défilé (Gate of the mountains, « la porte des montagnes »); le Missouri court d'abord vers l'est, de rapide en rapide, à travers une contrée désolée dite (« les mauvaises terres ») , puis roule plus lentement vers le sud-est ses eaux profondes et bourbeuses au milieu des forêts et des prairies, recevant beaucoup de petits ruisseaux sur sa rive gauche, et, sur sa rive droite, quelques grandes rivières, la Nebraska, venue, comme lui, des Rocheuses, et le Kansas; dans la dernière partie de son cours, la rivière, redevenue rapide, coule sur la lisière méridionale d'une vallée parée d'une splendide végétation et fermée de chaque côté par une rangée de falaises calcaires hautes de 30 à 100 mètres ; également sur la rive droite, l'Arkansas (3300 kilomètres) qui égale presque en longueur le Missouri, rivière profonde, qui sort des hauteurs neigeuses des Rocheuses méridionales et reçoit la rivière Canadienne; la rivière Rouge, qui traversant, comme tous les cours d'eau du bassin, des contrées boisées, roule tant d'arbres déracinés que, sur une longueur d'environ 200 kilomètres, sa surface en est entièrement obstruée et son cours rendu pour ainsi dire souterrain.

Le versant de l'Atlantique.
Les fleuves qui se jettent dans l'océan Atlantique sont : le Penobscot; le Merrimac; le Connecticut (660 km); l'Hudson  (500 km) qui sort des Adirondacks, rencontre les montagnes Vertes qui le forcent à se replier au sud et qu'il longe jusqu'à son embouchure, coulant, d'un cours lent, dans un lit large et profond; la Delaware, qui a un cours à peu près de même étendue (480 km), un lit profond, favorable à la navigation, et qui se jette dans la grande baie de la Delaware; le Susquehanna (715 km) qui est formé de deux cours d'eau se réunissant sur le plateau supérieur des Appalaches et qui se jette au fond de la longue baie de la Chesapeake; le Potomac (640 km), qui si jette aussi dans la baie de la Chesapeake et qui, sur une notable partie de son cours, est accessible aux gros bâtiments; le James (800 km) qui se jette à l'entrée de la baie de la Chesapeake; le Roanoke qui aboutit à la lagune d'Albemarle; la rivière du cap Fear, le Santee, le Savannah qui se terminent au milieu de terres basses et marécageuses. 

Les Grands Lacs.
Sur le versant des Grands Lacs (lacs Supérieur, Michigan, Huron, Erié, Ontario) et du Saint-Laurent, par lequels ces lacs se déversent dans l'Atlantique, coulent de nombreuses rivières dont la plus abondante est l'Oswego, qui se jette dans le lac Ontario, et la Maumee qui tombe dans le lac Erié. 

Climat.
Le climat des États-Unis est inconstant et soumis à des changements brusques : on passe soudain d'une chaleur intense à un froid rigoureux et la sécheresse alterne fréquemment avec la pluie. Partout l'été est très chaud et le thermomètre monte souvent à + 45°C. L'hiver est très froid et fait sentir sa rigueur jusqu'en Louisiane; dans les États du Nord, la neige tombe abondamment; dans ceux que baigne l'Atlantique, la température est plus froide d'environ 10°C que dans les pays européens situés sous la même latitude. Les États baignés par l'Océan Pacifique jouissent d'une température beaucoup moins rigoureuse : le climat de la Californie est aussi doux que celui de l'Italie. Sur ce versant, les pluies sont périodiques et tombent en hiver et au printemps.
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Une rivière dans le Montana.
Une rivière dans le Montana. Photo : USFS, Interior West FIA (Forest Inventory and Analysis).

Flore et faune

La flore.
Le littoral atlantique et ses montagnes ont été jadis une des principales régions forestières des Etats-Unis; bien des parties en sont aujourd'hui dénudées. Les arbres les plus nombreux sont les conifères dont il existe plus de cinquante espèces, notamment le sapin blanc, le cèdre blanc, le Pinus strobus et le cèdre rouge. Dans les Carolines, les pins dominent et les cyprès (Cupréssus disticha), aux branches desquels pendent les longues fibres grises du parasite célèbre des forêts du Sud, la « mousse ou barbe espagnole ». Le palmier palmette se voit en Caroline du Sud, un latanier en Géorgie, l'acajou dans la Floride, les palétuviers dans les Kays. Les forêts du Nord ont une grande variété d'espèces de chênes, de frênes, d'ormes, de bouleaux, d'aunes, d'érables. Les grandes forêts de la région des lacs se composaient de : chênes, hêtres, frênes, érables, ormeaux, tilleuls, noyers, châtaigniers, cerisiers, peupliers. Au Nord, dominaient les pins blancs, au Sud les pins baumiers et les pins jaunes (Pinus balsamiféra, Pinus palustris) et les cyprès.

Les grandes prairies herbeuses couvraient la superficie de l'Indiana et de l'Illinois; l'activité humaine les a aujourd'hui parsemées de bosquets, de vergers et de parcs; puis les herbes ont laissé la place aux céréales. Dans le Michigan, le Wisconsin et le Minnesota, l'incendie a détruit les forêts sur d'immenses étendues. A l'Ouest du Mississippi, la steppe succède aux prairies herbeuses et aux forêts dans les bassins supérieurs du Missouri, de la Platte, de l'Arkansas, de la Red River et du Brazos.

Les forêts couvrent plus de la moitié des superficies dans la région du Parc national de Yellowstone et plus du quart dans celle du Colorado. La frontière, tracée par le climat dans l'Ouest entre la zone des forêts, plus rapprochée du fleuve, et celle des herbes, plus rapprochée des montagnes, oscille selon les séries d'années de sécheresse ou d'années de pluies abondantes. Entre l'Arkansas et le Brazos se trouve une zone de bois de chênes clairsemés, appelée Cross Timbers, que le bétail et les charrettes pouvaient traverser en tous sens; elle est aujourd'hui percée de routes et de voies ferrées. Entre cette zone et les Montagnes Rocheuses (sur une distance de 800 km), aucune végétation forestière. 

L'Etat du Mississippi et une partie de celui de l'Alabama sont couverts de forêts denses de pins, pine barrens; les terres basses du Mississippi et de ses bayous, comme celles de la Caroline du Sud et de la Géorgie, portent des cyprières et des forêts à essences variées, chênes, érables, frênes, magnolias, saules, peupliers de la Virginie, acacias, cannes sauvages, lianes. La plante qui domine dans les steppes de l'Ouest, surtout dans les terres recouvertes d'efflorescences salines, est une espèce d'armoise (artemisia), répandant une odeur de camphre et de térébenthine; viennent ensuite, dans le Sud, les cactus, qui atteignent jusqu'à 15 m et plus; un peu partout, l'herbe aux bisons (buffalo grass), pâturage naturel.

La végétation du plateau des Montagnes Rocheuses se compose de sauges (sages) ou armoises et de cactus, partout où s'étend la plaine saline ou gypseuse, depuis les champs de lave du versant oriental du Cascade Range jusqu'au Llano estacado du Texas. Le climat est sévère. On rencontre encore dans ces régions des genévriers, des pins pignons, des arbustes épineux tels que les yuccas. Dans le désert des Mojaves (Mohave), même les cactus manquent. Au Nord-Ouest et à l'Ouest, dans les montagnes du Wyoming, de l'Idaho, du Montana, comme dans la Colombie britannique et l'Alaska, dans les hautes vallées et les pentes du Cascade Range et de la sierra Nevada et sur le versant occidental du Coast Range, domine la végétation des grands conifères, pin jaune du Canada (Abies Douglassii), atteignant, dans l'Etat de Washington et l'Oregon, 80 et 100 m de hauteur, et les deux espèces du genre séquoia, le bois rouge (redwood, Sequoia sempervirens) et l'arbre géant (big tree, Séquoia gigantea), ces deux dernières espèces cantonnées dans le Coast Range et la sierra Nevada. Les grands sequoias ne subsistent plus guère qu'entre les 36° et 38°, dans les vallées du King's River, près du mont Whitney et dans les forêts de Calaveras et de Mariposa. Un assez and nombre des plus beaux de ces arbres ont déjà été abattus. Le reste a été déclaré propriété nationale. D'immenses forêts couvrent le pays au Nord du Columbia et à l'Est du Puget Sound.

La faune.
Des grandes espèces animales que possédaient autrefois les régions de l'Est américain, il reste, dans les solitudes de la Nouvelle-Angleterre, le Wapiti (Cervus Canadiensis), l'orignal ou moose et le caribou, trois cerfs laurentiens. La Virginie possède une Sarigue, la Floride la Grue blanche, le Milan des marais (dans les Everglades). Partout de nombreuses espèces de rongeurs, taupes, lièvres, campagnols, écureuils surtout.

La faune du centre comprend un grand nombre d'animaux semblables à ceux d'Europe, le Loup, le Renard, le Putois, le Blaireau, le Castor, le Cerf, le Moufflon, l'Antilope. Le Bison, presque complètement exterminé au XIXe siècle, a pu bénéficier au siècle suivant de programmes de conservation, qui ont réussi, ces dernières décennies, à tirer l'espèce du danger de disparition. Dans quelques districts reculés des Appalaches, on trouve encore I'Ours noir, qui vit de miel, de baies et de fruits. Dans les Rocheuses, se trouve l'Ours Californien et, au Nord, le Grizzly, le plus féroce des carnivores américains. A l'Ouest et à l'Est du Mississippi, on rencontre le Raccoon, l'Opossum.

La faune des steppes contient surtout des espèces qui fouissent dans la terre, où se cachent dans les rochers, Loup ou Coyote (Canis ochropus), Cyanomis (« chien des prairies ») , Ecureuil jappeur, barking squirrel, Marmotte, Rat. Le Crocodile, chassé jadis du Mississippi par les bateaux à vapeur, a émigré dans les bayous de Louisiane; on en trouve également en Floride. Les Moustiques et les Cousins sont aussi redoutables dans le Dakota et le Minnesota (région d'eaux et de marais) que les Maringouins dans la basse Louisiane.

Les paléontologistes américains ont trouvé dans les dépôts limoneux, sables et graviers de la région des Montagnes Rocheuses, les restes fossiles d'une faune très riche, Ptérosauriens gigantesques, Reptiles rampants, Dinosauriens, plusieurs espèces d'Equidés, Tapirs, Rhinocéros, Cerfs, Chameaux, Bovidés, Eléphants, Mastodontes. Il ne reste rien aujourd'hui de ces espèces. Les seuls grands animaux que possède le plateau sont ceux de la faune canadienne, l'Elan et l'Ours gris. Les Castors sont nombreux au Nord, dans les Bad Lands surtout; les Reptiles abondent dans le Grand Bassin et jusque dans la vallée du rio Gila.



André Kaspi, Comprendre les Etats-Unis d'aujourd'hui, Librairie académique Perrin, 2009.
2262030774
Les Etats-Unis fascinent, déroutent, provoquent l'admiration et la détestation. Leur puissance militaire, économique, politique et culturelle fait peur. Et pourtant, que savons-nous vraiment de cette démocratie? Au-delà des clichés, des approximations et des préjugés, il n'est pas inutile que nous comprenions mieux l'histoire, la société, les comportements politiques, la culture des Etats-Unis. D'autant qu'avec l'élection à la présidence de Barack Obama, les Etats-Unis ont encore changé de visage, suscité partout dans le monde une immense sympathie et conservé malgré leur volonté de donner à l'humanité un modèle de société. (couv.).

Alain Villemeur , La croissance américaine ou la main de l'Etat, Le Seuil, 2007.
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Depuis vingt ans, l'Europe en général et la France en particulier se distinguent par leur contre-performance économique par rapport aux États-Unis. Voila qui nourrit le discours à la mode des «déclinologues» : imitons donc le libéralisme et la flexibilité de l'Amérique et renonçons à la régulation politique de l'économie! Ce diagnostic est un contresens total. L'avance américaine ne s'explique en rien par la flexibilité ou le recul des régulations publiques, mais, bien au contraire, par une intervention massive et efficace de l'État pour soutenir la croissance et garantir le plein emploi : subventions aux entreprises, entraves à la libre concurrence, soutien à la recherche technologique, marchés publics réservés aux PME, droits de douanes, politique monétaire de taux bas, déficits publics, etc. C'est simple, toutes les interventions interdites ou étroitement limitées dans l'Union européenne sont utilisées à volonté par toutes les administrations américaines.

De façon magistrale, mais dans un style léger et limpide, Villemeur démontre que le déclin relatif de l'Europe vient précisément de l'abandon du « vieux » modèle keynésien européen que les Américains, eux, ont su préserver! Mieux, il montre que certains pays du Nord, tels la Suède, ont suivi le même chemin que l'Amérique, mais sans les inégalités et la faible protection sociale qui caractérisent cette dernière. Il s'agit donc bien d'imiter en partie l'Amérique, mais à condition d'imiter ce qu'elle fait vraiment et non pas le mythe du marché libre qui ne séduit que des élites européennes. (couv.).
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Josef Joffe, Hyperpuissance, Odile Jacob, 2007.
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Les États-Unis représentent aujourd'hui la plus grande puissance de l'histoire. Pour autant, à la différence de beaucoup d'Européens, Josef Joffe refuse de diaboliser le Grand Satan américain. Il s'interroge plutôt : l'antiaméricanisme n'a-t-il pas aussi des racines en Europe même? Et n'est-ce pas parce qu'ils sont impuissants que les Européens prétendent répudier la force? L'Amérique doit, quant à elle, résister à la tentation de l'hubris impériale. Trop de puissance entraîne le rejet, la résistance, comme le montre l'histoire. L'Amérique connaîtra-t-elle le destin qu'ont eu tous les États hégémoniques par le passé  Ou bien saura-t-elle se donner une légitimité susceptible de créer autour d'elle un consensus? (couv.)

Gérard Chaliand, L'amérique en guerre : Irak-Afghanistan, Editions du Rocher, 2007.

Frédéric Salmon, Atlas historique des Etats-Unis, de 1783 à nos jours, Armand Colin, 2008.

Gérard Dorel, Atlas de l'empire américain, Autrement, 2006. - En 80 pages, fort de plus de 80 cartes et infographies passionnantes, l'atlas démonte tous les ressorts de la puissance américaine et les sentiments d'attraction-répulsion qu'elle suscite à travers la planète. La première partie historique montre combien il est avéré que, depuis leur création au XVIIe siècle, les États-Unis s'inscrivent dans un classique mouvement impérialiste. Dans une deuxième partie, l'auteur démontre la formidable capacité économique, séduisante mais dominatrice, sur laquelle repose la domination des Etats-Unis, qui ont le rare privilège géopolitique de pouvoir «s'offrir le beurre et les canons». L'atlas aborde ensuite la nouvelle donne géostratégique qui a émergé lorsque les États-Unis, empire défié, se sont retrouvés comme seule puissance globale, au point d'apparaître comme un pôle face à un monde divisé où les tendances à l'éclatement dominent et où se multiplient les lieux d'affrontements. Le «gendarme du monde» se révèle être adulé, mais aussi, et peut-être surtout, haï. Le 11 septembre 2001 a constitué une surprise, synonyme d'humiliation et de désarroi, précipitant la course en avant face à un terrorisme insaisissable et l'enlisement dans une nouvelle guerre en Irak. (couv.).

M. Le Bris, O. Grunewald, Vue sur l'Ouest américain, territoire sauvage, Le Chêne, 2005. - L'ouvrage joue véritablement le pari du format panoramique, laissant toute leur place aux paysages, ouvrant les perspectives pour donner aux espaces leur vraie respiration. Grâce à une étroite adéquation entre les éblouissantes photos d'Olivier Grunewald et le texte documenté, épique et historique de Michel le Bris, il donne à découvrir des aspects inattendus, originaux de l'Ouest mythique. L'accent est mis sur les matières, les couleurs, les ciels et les espaces, mais aussi sur des détails significatifs (faune, flore). Quelques documents anciens (Indiens, chercheurs d'or, etc.) appuient le propos de l'auteur. (couv).

Chauprade, Géopolitique des États-Unis, Ellipses-Marketing, 2004.

 
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