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Les Léporidés Lièvres et Lapins |
Les Léporidés constituent une famille de Mammifères qui forment avec celle des Ochotonidés l'ordre des Lagomorphes. Cette famille, qui comprend les Lièvres et les Lapins, est caractérisée par la présence de quatre incisives dans la mâchoire supérieure, dont la paire externe est très petite et placée derrière la paire antéro-médiane. L'émail de ces dents s'étend jusque sur leur face postérieure. Au moment de la naissance, le jeune a trois paires d'incisives, mais la troisième s'atrophie bientôt. Les molaires sont dépourvues de racines, et leur couronne présente des replis transversaux d'émail. La famille des Leporidés comprend 11 genres. Tous ces animaux ont un régime exclusivement végétal. Classification en genres et espèces des Léporidés
Les Leporidés sont des espèces de taille assez grande ou moyenne, à clavicules incomplètes, ayant trois prémolaires en haut et deux en bas; leurs membres postérieurs sont très allongés, leurs oreilles grandes et leur queue courte et recourbée vers le dos. Ils sont cosmopolites, à l'exception de la région australienne. Cladogramme des Léporidés (= schéma construit selon la proximité génétique) (d'après Kraatz et al., 2015). Le genre Lepus. Lièvre brun (Lepus europaeus). Le Lièvre variable. Les moeurs de cette espèce sont les mêmes, à peu de chose près, que celles du Le genre Oryctolagus. Le Lapin (O. cuniculus) est actuellement répandu, à l'état sauvage (Lapin de garenne), dans toute l'Europe tempérée. L'espèce paraît originaire du Sud-Ouest de l'Europe où elle abonde en Espagne, en Sardaigne, en Sicile, en Grèce et dans le Nord de l'Afrique; c'est du bassin de la Méditerranée qu'elle a été importée peu à peu dans le Nord de l'Europe et jusque dans les îles Britanniques. Lapin (Oryctolagus cuniculus). Le Lapin se gîte dans un terrier compliqué (garennes) qu'il creuse toujours dans un terrain sec et aride tel que celui des landes et des dunes. Les lapins de garenne. Les Lapins domestiques. • Le Lapin domestique proprement dit ou Lapin de clapier, O. cuniculus domesticus, dont la couleur du pelage est variée, blanche, noire, grise, rousse, quelquefois semblable en tout point à celle du Lapin sauvage. Le Lapin domestique forme plusieurs races distinctes qui descendent du Lapin de garenne ou d'espèces asiatiques telles que le Lepus nigripes de l'Inde.Modes de vie, reproduction. Le Lapin paraît avoir un instinct de sociabilité plus grand que celui du Lièvre; il n'est pas rare d'en trouver plusieurs ensemble dans la même demeure. Il n'habite généralement pas les plaines; c'est toujours dans les pays montagneux, sur les petits coteaux, dans les bois, qu'il vit de préférence. Comme le Lièvre, il se nourrit de plantes et d'écorce d'arbres, et il a également une vie nocturne. Les portées, composées de quatre à huit petits, sont assez fréquentes; car chaque femelle peut en faire sept ou huit chaque année. Les petits ne sont pas simplement déposés au pied d'un buisson ou dans une touffe d'herbe, comme le sont ceux des Lièvres; mais la mère creuse exprès pour eux un terrier. Quelques jours avant de mettre bas, la femelle fait en pleine terre, au pied d'un mur ou d'un arbre, un trou de trois pieds à peu près de profondeur, tantôt droit, tantôt coudé, et toujours obliquement vers le bas; le fond de ce trou est évasé, circulaire et garni d'une couche d'herbes sèches, au-dessus de laquelle se trouve une autre couche de poils duveteux , que la femelle elle-même arrache de dessous son ventre : c'est là-dessus qu'elle dépose ses petits. Après qu'elle a mis bas, elle ne reste pas dans le nid deux jours jours de suite, comme on l'a dit; mais elle l'abandonne presque immédiatement, et a le soin d'en boucher l'entrée; pour cela, elle pousse au-devant du trou une grande quantité de la terre provenant du terrier lui-même. Lièvres et Lapins font très mauvais ménage et on ne les retrouve pas sur les mêmes territoires. En captivité, il est possible de les faire se reproduire. On donne le nom de Léporides aux hybrides du Lièvre et du Lapin croisés en domesticité.En raison de sa fécondité très grande, le Lapin est répandu en abondance partout où les Humains ne se sont pas déclarés son ennemi. D'Europe, cette espèce a été transportée sur tous les points du globe, et s'y est acclimatée avec une facilité si grande qu'en Australie et à la Nouvelle-Zélande, elle est devenue un véritable fléau pour les cultures. En Australie, le Lapin a même formé une variété nouvelle qui grimpe aux arbres et présente des griffes recourbées comme celles des Ecureuils. De même à Porto Santo (près de Madère) Darwin a signalé une variété que l'on pourrait considérer comme une espèce nouvelle en raison de ses teintes et de sa taille presque deux fois plus petite que celle du Lapin d'Europe, bien qu'elle descende des premiers couples de ce dernier introduit dans l'île vers 1418. Les Mammifères carnivores et les Oiseaux de proie en détruisent aussi un assez grand nombre; mais cette destruction n'a rien de comparable à la chasse que les Humains lui font. Lorsque le Lapin est effrayé, il frappe vivement le sol avec son pied de derrière, afin d'avertir du danger les autres animaux de son espèce. Les Léporidés hors d'Europe. • Le Lièvre d'Egypte, Lepus aegyptius E. Geofroy Saint-Hilaire (Expédition d'Egypte). Son pelage est entièrement roux-grisâtre en dessus, blanc en dessous; la tache oculaire qui va de l'oeil à la narine est d'un fauve très clair; il a la taille du Lapin, et est surtout remarquabhle par ses oreilles très développées.Les espèces asiatiques. Lièvres asiatiques (L. tolaï, L. ruficaudatus, L. nigricollis, L. oïostolus, etc.) ressemblent aux aussi au Lièvres européens. • Le Tolaï, Lepus tolai Pall., Lepus dauricus Erleb., ou Lapin de Sibérie G. Cuv. (Règ. anim.). Chez ce Lièvre la tête et le dos sont mêlés de gris pâle et de brun; le dessous du cou et la gorge sont blancs; la poitrine, la nuque et les oreilles sont jaunâtres; la queue, noire en dessus, est blanche en dessous; il est plus petit que le Lièvre. Il habite la Sibérie, la Mongolie, l'Asie centrale, et se trouve jusqu'au Tibet. • Le Lièvre à queue rousse (Lepus ruficaudalus, Isid. Geoffroy Saint-Hilaire, Mag. de Zool., 1832 ) ne diffère du Lièvre commun que par sa queue rousse en dessous, par sa tache oculaire moins prononcée, par sa taille un peu moins grande et son poil plus rude. Il habite le Bengale.Les Carpolagus sont les espèces des montagnes sud-asiatiques qui se creusent des terriers et ont plutôt les moeurs des Lapins que des Lièvres (C. hispidus et C. sivalensis). Citons aussi les Nesolagus netscheri de Sumatra, qui sont proches des Lepus nigricollis de l'Inde et du Sri Lanka, ou bien encore Lepus brachyurus du Japon. Les espèces américaines. Les espèces d'Amérique, telles que Lepus americanus, L. callotis, L. califormicus, sont plus différentes. Parmi les Sylvilagus ou Lapins d'Amérique, mentionnons S. sylveticus et S. Graysoni qui se plaisent dans les forêts, Sylvilagus palustris (Lapin des Marais) et S.aquaticus (Lapin aquatique) qui habitent les régions marécageuses des Etats-Unis et du Mexique, et, enfin, S. brasiliensis ou Tapeti et qui ressemble plus à un Lapin qu'à un Lièvre. • Le Tapeti, Sylvilagus brasiliensis. Plus petit que notre Lapin; son pelage est varié de brun noir et de roux en dessus; une tache blanche, en forme de calice, se remarque sur le cou; il se distingue surtout du Lièvre des sables, avec lequel il a beaucoup de rapport, par la brièveté de sa queue. Il se trouve au Brésil, où il vit dans les bois et se réfugie dans le creux des arbres.Le pelage de certaines autres espèces varie en fonction des saisons comme dans le cas du Lapin d'Amérique ou du Lièvre variable, que l'on retrouve d'ailleurs au Groenland. Ainsi du Lepus glacialis Leach, qui habite lui aussi le Groenland, et probablement du Lepus virginianus, qui se rencontre dans le Sud des Etats-Unis. Paléontologie des LagomorphesDes animaux du groupe des Lagomorphes ont vécu en Europe dès le Miocène : les genres Titanomys et Myolagus peuvent être considérés comme les précurseurs des Léporidés et des Pikas (Lagomys) actuels, en Europe. De même Palaeolagus, Panolax et Praotherium dans l'Amérique du Nord.On a découvert dans la caverne de Kirkdale et dans les brèches osseuses de Sète, de Gibraltar et d'Uliveto, prés de Pise, des os fossiles appartenant à quelques espèces de Lièvres, et l'on a rapporté ces ossements à deux espèces vivantes, au Lièvre commun et au Lapin. A l'époque quaternaire, le Lagomys pusillus s'est avancé, avec la faune des steppes, jusqu'en France et en Angleterre : le Lagomys spelaeus d'Owen n'en diffère pas. (E. Trouessart / E Desmarest). Lièvre variable (Lepus variabilis). |
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