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Les côtes

Une côte est la partie extrême d'une terre que baigne la mer; c'est la ligne de contact entre les mers et les terres. Limites des continents et des îles, les côtes participent à la structure et à la composition de ceux-ci.
Une région montagneuse se termine toujours par une côte escarpée et se profilant en caps et en pointes; ces côtes sont ordinairement constituées par un sol de roche qui est coupé plus ou moins brusquement. 

Une région de plaine s'achève généralement sur la mer par des côtes droites, sablonneuses, souvent bordées d'étangs; on parle alors de côtes basses. Elles sont en général formées par des terrains argileux et mous s'abaissant en pentes douces jusqu'à la mer

En résumé, les vallées d'alluvions se terminent dans l'océan par une terre basse de même composition; une montagne calcaire, par de hautes falaises abruptes; un pays granitique, par de profondes et nombreuses découpures. 

Les marins donnent Ie nom d'accore à toute côte escarpée qui plonge à pic dans la mer. On dit encore qu'une côte est saine, quand on peut l'approcher de très près sans danger; qu'elle est malsaine dans le cas contraire. En parlant d'une île, la côte du vent est celle sur laquelle soufflent des vents constants; à la Martinique, la côte du vent est la côte Est. Le bord opposé s'appelle la côte de sous le vent. Quand une embarcation veut faire côte, elle doit choisir le point du littoral qui offre le moins de danger. On nomme vue de côte un croquis que l'on joint aux cartes hydrographiques et qui sert, au moment des atterrissages, à la reconnaissance de la terre. Les traits saillants, les sommets surtout doivent être exactement indiqués et leurs relèvements vrais sont portés au-dessous. On doit indiquer aussi le point d'où l'observateur a pris la vue. 

Les côtes escarpées.
Les côtes escarpées offrent encore deux subdivisions :

1° On les appelle falaises ou côtes par escarpement, lorsqu'elles plongent brusquement dans la mer de manière à laisser les flots battre librement leur base. Telles sont celles qui bordent la Manche en France et en Angleterre; telles sont encore, du moins en général, les côtes de la Mer Méditerranée et de la Mer Noire. L'Amérique n'offre presque pas d'autres côtes sur l'Océan Pacifique, depuis le cap Horn jusqu'au détroit de Behring. 

2° Souvent les côtes escarpées sont précédées de lignes de rochers qui, tantôt montrent leurs têtes au-dessus de l'eau, tantôt restent cachés au-dessous, mais en formant toujours de dangereux écueils. On les dit alors côtes escarpées et dentelées. En beaucoup d'endroits, ces rochers forment des labyrinthes d'îles qui entourent les côtes; ou bien les rochers qui forment la côte elle-même présentent d'innombrables crevasses ou fjords dans lesquelles la mer bat avec fureur. On trouve des exemples de ces dispositions dans l'archipel de Merguy (Asie du Sud-Est), dans le Skiergârâ de Suède et de Norvège, dans le Jardin du roi et de la reine, du golfe du Mexique, près de Cuba, et sur la côte ouest de l'Amérique du Sud, a partir de son extrémité la plus australe jusque vers le 41e degré de latitude, c.-à-d. sur une longueur d'environ 1200 km.-

Australie : les Douze Apôtres (côte de l'Etat de Victoria).
Falaises de la côte de l'Etat de Victoria (sud-est  de l'Australie). Photo : The World Factbook.

Les côtes basses.
Les côtes basses peuvent, suivant Malte-Brun, se distinguer en deux classes :

Les côtes par collines; telles sont, par exemple, celles que présentent les îles du Danemark, la Suède méridionale et la Poméranie. Les côtes de ce dernier genre semblent appartenir plus particulièrement aux lacs et aux petites mers intérieures. 

Les côtes par dunes et par atterrissements. Celles-ci  se présentent sous l'aspect de plaines sablonneuses ou marécageuses qui vont se perdre en pente douce dans la mer; mais elles sont de différentes natures. Tantôt ce sont, comme sur les rivages de la Gascogne et du Jutland, d'anciennes côtes par collines autour desquelles les flots ont amoncelé des amas de sables, fixes ou mobiles; tantôt ce sont à la fois des dunes amassées par la mer, et des atterrissements apportés par les fleuves, comme aux Pays-Bas, en Égypte, à l'embouchure du Mississippi

Souvent encore la mer forme des atterrissements limoneux, comme les terres noyées des côtes de la Guyane française. Les côtes basses sont parfois exposées sans aucun rempart naturel à toute la fureur des flots; il en est d'autres, comme le Nord-Jutland, par exemple, qui sont protégées contre eux par une série de dunes fixes entremêlées de rochers.

La modification des côtes.
Beaucoup de causes contribuent à modifier profondément les côtes, parfois lentement et à très long terme, parfois aussi d'une façon brusque : action climatique (de beaucoup la plus importante); phénomènes intermittents, tels que raz de marée, tremblements de terre, etc. ; parfois même toutes les causes agissant simultanément. 

La destruction des côtes sera d'autant plus rapide qu'elles se composeront de roches plus friables. Les calcaires durs échapperont davantage à cette action de l'eau; enfin, les roches granitiques résisteront longtemps à cette réaction, qui n'obtiendra un résultat visible qu'au bout de plusieurs siècles. De même, les masses continentales qui, pour une grande surface, présenteront une longueur de côtes très petite, seront plus difficilement entamées, tandis qu'une péninsule ou un cap, attaqués par la violence des vagues et l'action de l'eau sur plusieurs points à la fois, seront plus facilement usés et détruits.

Mais, d'autre part, le gel et la pluie travaillent aussi à modifier incessamment les côtes. La gelée détermine de véritables éclatements, de profondes dissociations de roches. Rien n'est plus caractéristique, à ce point de vue, que les fjords de la Norvège ou de quelques parties de l'Ecosse, dus exclusivement à l'action des glaciers. Dans les contrées plus chaudes, l'élévation de la température et la violence des courants atmosphériques favorisent la décomposition des roches, et c'est en vertu de cette loi que les côtes de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande, de l'archipel indonésien et l'Asie orientale ont été violemment entamées.
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Côte de l'Alaska.
Deux aspects des côtes de l'Alaska : une plage de sable et les rochers abrubts d'une falaise.

A côté de cette action prolongée, et dont l'oeuvre n'est saisissable qu'après un certain laps d'années, les tremblements de terre ont souvent modifié d'une façon brusque les régions littorales (Japon, côte Pacifique, archipels de l'Océan Pacifique). Certains de ces terribles mouvements sont restés célèbres (Lima, octobre 1724; Lisbonne, 1755; Chili, 1837; Valparaiso, 1822). Enfin, les volcans, ceux qui se dressent sur le continent, comme ceux que dérobent à nos regards les eaux de l'océan, jouent également un rôle actif sur l'articulation des côtes (éruption de Krakatau).

Mais, si la mer détruit les côtes, elle utilise les matériaux ainsi conquis à une oeuvre perpétuelle de reconstruction. Elle crée des cordons littoraux, des marais salants, des dunes. Elle roule autour des promontoires le sable des galets qu'elle a triturés, et construit autour d'eux des flèches, qui se rejoignent et emprisonnent des lagunes dont l'eau s'évaporera. Ces sables seront poussés vers l'intérieur par la force du vent et deviendront des dunes. Enfin, les phénomènes d'exhaussement contribuent à l'empiétement des continents sur l'océan. Il convient de ne pas oublier aussi le travail des madrépores (coraux), si actif et si curieux, en Amérique et en Océanie (Les îles). (GE / DV / NLI).



J.-L. Mauvais - R. Goarnisson, Etat de l'environnement sur la façade atlantique, Ifremer, 2004.- Ce document a été établi par un groupe de travail sur une réflexion prospective de la façade atlantique. Il fait le point sur différents problèmes du littoral : les apports, les estuaires, les marées vertes, les espèces proliférantes, les zones humides, l'état de la ressource vivante, les extractions de granulats et d'hydrocarbures, les conséquences d'aménagement, l'évolution du trait de côte, les paysages littoraux, les macrodéchets. Il précise également l'état de la surveillance du littoral : le Réseau national d'observation de la qualité du milieu marin, la surveillance microbiologique des plages et des zones de production de coquillages, la surveillance phytoplanctonique, la croissance des coquillages. Ce rapport aborde enfin les actions proposées pour l'amélioration de la qualité des eaux par les agences de l'Eau Loire-Bretagne et Adour-Garonne et propose quelques éléments de réflexion concernant la protection du littoral. (couv.).

Georges Pernoud, Thalassa de port en port, les côtes françaises, Michel Lafon, 2005. -Ce livre vous fera voyager le long des côtes françaises avec pour escale les plus beaux ou les plus pittoresques ports de France. En revisitant la série des émissions réalisées dans les ports, Georges Pernoud et son équipe nous offrent un magnifique ouvrage de référence : plus de 300 photographies de Philip Plisson, Pascal Le Fichant, Yann Arthus Bertrand... et des textes de la plus haute qualité pour libérer ce que la mer peut nous livrer de beauté, d'émotions et de valeurs humaines. (couv.).

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