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Océan Atlantique

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L'océan Atlantique est le second plus grand  des cinq océans de la Terre (après l'Océan Pacifique, mais avant l'Océan Indien, l'Océan Austral, et l'Océan Arctique). Ce nom ne fut d'abord donné par les Anciens qu'à la partie de l'Océan qui baigne l'extrémité occidentale des monts Atlas. Il s'étend entre l'Europe et l'Afrique à l'Est, l'Amérique à l'Ouest. Dans sa longueur, il va de l'Océan Arctique au Nord, à l'Océan Austral au Sud. Jusqu'au printemps 2000, on le faisait arriver jusqu'au continent antarctique. La décision prise  par l'Organisation hydrographique internationale de créer l'Océan Austral, lui a ôté toute la portion au-dessous de 60 ° de latitude Sud. La largeur de l'Océan Atlantique varie de 3500 à 6700 kilomètres. On peut la diviser en 2 régions : 1° Océan Atlantique Nord; 2° Océan Atlantique Sud. La profondeur moyenne de l'Atlantique avoisine les 4000 m.  Il est un peu plus profond dans l'hémisphère austral.

Carte de l'Océan Atlantique.
Source : The World Factbook.

Tout un ensemble de dépendances s'ajoutent à l'Océan proprement dit. L'Océan Atlantique forme à l'Est les golfes de Guinée, de Gascogne, la Manche, la mer du Nord, la mer d'Irlande; à l'Ouest, le golfe du Mexique, la mer des Caraïbes et la mer d'Hudson; la Méditerranée et la Mer Noire doivent également y être annexées. Le Canal de Kiel (Allemagne), l'Oresund (Danemark-Suède), le Bosphore (Turquie), le détroit de Gibraltar(Maroc-Espagne) et l'estuaire du Saint-Laurent, sont les clés de routes maritimes stratégiques.

Formation, contours

L'océan Atlantique est issu du fractionnement  de la Pangée, l'ancien supercontinent, qui commence à se diviser à la fin du Triassique, et qui,  au milieu du Crétacé (il y a environ 135 millions d'années), aboutit à la différenciation complète des actuelles masses continentales. Pendant toute cette période et encore jusqu'à nos jours, les deux rives de l'Atlantique, occidentale (Amériques) et orientale (Eurafrique) n'ont plus cessé de s'écarter à une vitesse de l'ordre de 1 à 5 cm par an, selon la latitude.

L'ouverture de l'Atlantique.
Il y a environ 150 millions d'années (Jurassique moyen), la Pangée forme deux blocs principaux, la Laurasie au Nord et le Gondwana au Sud. Ces deux masses, qui commencent elles-même à se fractionner, sont alors séparées à l'Ouest, près de l'équateur, par un vaste golfe qui préfigure l'Atlantique. La Téthys, précurseur de l'océan Indien et de la mer Méditerranée, lui fait pendant à l'Est.

A la fin du Jurassique, la Laurasie est partiellement partagée entre l'Amérique du Nord et l'Eurasie. L'Atlantique forme une longue bande entre la région équatoriale et ce qui est aujourd'hui la mer du Labrador. Peu de temps après, au Crétacé, le Gondwana, est, quant à lui, complètement  divisé, sa partie orientale formant l'Afrique, sa partie occidentale l'Amérique du Sud. Ces deux nouveaux continents s'éloignent pour ouvrir l'Atlantique Sud. En même temps, un déplacement Nord-Sud éloigne provisoirement l'Amérique du Nord de celle du Sud. Ce que avait été un golfe entre la Laurasie et le Gondwana reste la partie centrale  et la plus vaste de l'Atlantique. Cet Atlantique médian reste alors ouvert, à l'Ouest, sur le Grand Océan (Pacifique).

A partir de la fin du Crétacé (Crétacé supérieur), le continent Nord se divise complètement, séparent enfin l'Europe du Nord du Groenland. L'Atlantique Nord se prolonge désormais jusqu'à l'océan Arctique. Parallèlement l'Amérique du Nord entame un mouvement de rapprochement avec l'Amérique du Sud jusqu'à opérer avec elle sa jonction dans la région qui est aujourd'hui l'Amérique centrale (Néogène). Ainsi, depuis une trentaine de millions d'années, l'océan Atlantique présente-t-il la configuration générale qui est encore la sienne de nos jours.
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Océan Atlantique ; plaques tectoniques.
L'histoire de l'océan Atlantique a mis en jeu quatre plaques tectoniques principales (Amérique du Nord, Eurasie, Afrique, Amérique du Sud) et deux plaques secondaires (Caraïbes et Scotia).

Les côtes.
Au point de vue des côtes, l'Atlantique Nord est beaucoup plus indenté que l'Atlantique Sud, non seulement par les petites échancrures du rivage, mais par le grand nombre de mers adventives : mer Méditerranée, mer des Caraïbes et golfe du Mexique, mer Baltique, mer du Nord, mer d'Irlande, golfe du Saint-Laurent. L'Atlantique Sud a aussi un caractère plus franchement océanique ; il communique librement avec l'océan Indien et l'océan Austral, tandis que vers le Nord, il n'y a que quatre portes ouvertes sur l'océan Glacial Arctique : le détroit d'Hudson (142 km); le détroit de Davis (370 km); le détroit du Danemark (240 km); le canal d'Islande (740 km).

Les dimensions de l'Atlantique.
La superficie totale de l'océan Atlantique est de 76,8 millions de km². Si l'on ajoute la superficie des mers adventives, on atteint un chiffre de l'ordre de 90 millions de kilomètres carrés. La longueur des côtes est, quant à elle, de l'ordre de 112 000 kilomètres. Les deux plus petites largeurs de l'Atlantique sont :

1° entre la pointe Sud du Groenland (cap Farewell) et la Norvège (2780 km);

2° entre Monrovia (Afrique) et le cap São Roque, au Brésil (2965 km). 

Les deux plus grandes largeurs sont : 
1° entre le cap Bojador (Sahara Occidental) et Matamoros, au Mexique (8335 km);

2° entre le cap des Aiguilles (Afrique du Sud) et l'embouchure du Rio de la Plata, en Argentine (6850 km). 

Sur le cercle polaire, entre le méridien du cap Horn et celui du cap des Aiguilles, la distance est de 4000 km.

Les îles et les fleuves tributaires.
Enfin ce qui achève de déterminer le caractère superficiel de l'Atlantique, c'est, d'une part, le petit nombre d'îles, surtout d'îles océaniques qui y sont situées; d'autre part, le grand nombre de fleuves qu'il reçoit des continents. Tandis que le Pacifique ne sert de déversoir qu'à cinq grands fleuves : le Mékong, le Yang-Tsé-Kiang (Yangzi), le Hoang-Ho (Huanghe), l'Amour et la Columbia, dans l'Atlantique se jettent, soit directement, soit par le moyen des mers adventives : le Saint-Laurent, le Mississippi, l'Orénoque, l'Amazone, le Parana, le Paraguay, la Loire, la Garonne, le Douro, le Tage, le Guadalquivir, le Sénégal, la Gambie, le Niger, le Congo, l'Elbe, le Weser, le Rhin, la Vistule, l'Ebre, le Rhône, le Danube, le Don, le Nil.

Relief et nature du fond

L'Atlantique est nettement partagé en deux parties, Est et Ouest, par la dorsale Médio-atlantique, qui se présente sous la forme d'une série de crêtes sous-marines à peu près ininterrompue qui court du Nord au Sud parallèlement aux deux lignes de côte et qui a, par suite, la forme d'un S. Cette dorsale, affectée par des séismes et des phénomènes volcaniques, correspond à la ligne de part et d'autre de laquelle l'Atlantique s'élargit. Elle se trouve elle-même divisée longitudinalement par un fossé ou rift de quelques kilomètres de large, qui est la zone par laquelle remonte le matériau issu du manteau terrestre. Cet afflux est le moteur de l'élargissement océanique, en même temps que celui de la formation de la lithosphère et de la croûte océaniques. La dorsale Médio-atlantique délimite ainsi, au Nord, la plaque tectonique nord-américaine et la plaque eurasiatique, et au Sud, la plaque sud-américaine et la plaque africaine. 

Outre cette dorsale, qui occupe près du tiers de la surface de l'Atlantique, le fond de l'océan est occupée par plusieurs rides ou chaînes de montagnes sous-marines (dorsales asismiques). Tous ces reliefs forment une série de seuils qui compartiment l'océan Atlantique en plusieurs bassins. Certains de ces bassins sont plats et forment des plaines abyssales, d'autres peuvent avoir leur fond peuplé d'accidents de reliefs divers, quelques-uns pouvant affleurer sous la forme d'îles. 

La dorsale Médio-atlantique.
La dorsale Médio-Atlantique affleure au Nord pour former l'Islande, au-delà de laquelle elle se prolonge en direction de l'océan Arctique sous le nom de Dorsale de Mohns. En direction du Sud, la Dorsale, dont le premier segment porte la nom de dorsale de Reykjanes, passe à l'Est et au Sud du groupe des Açores, où elle traverse, entre 45° et 30° de latitude Nord, ce qu'on appelait autrefois le banc du Dolphin, qui est connu aujourd'hui sous le nom de banc des Açores. La partie de ce banc située immédiatement au Sud du groupe d'îles, et où la profondeur est très faible, porte le nom de banc de la Princesse-Alice.

La Dorsale médio-atlantique tourne ensuite au Sud-Ouest jusque vers le 56e méridien, traversant au Nord du tropique le plateau Atlantique. Elle descend alors droit au Sud et s'infléchit au Sud-Est avant d'atteindre l'équateur, où elle est marquée par l'île Saint-Paul : c'est l'arête équatoriale, qui, à l'Est de Saint-Paul, devient de plus en plus étroite jusqu'à perdre de son individualité  près de l'équateur, dans la zone de fracture de la Romanche. 

On retrouve la ligne de crêtes au Nord de l'île de l'Ascension. Elle s'élargit à mesure qu'elle descend vers le Sud, laissant à ses marges orientales les îlots de l'Ascension, de Tristan da Cunha, de Gough. La dorsale se prolonge ensuite jusqu'à l'île Bouvet dans le voisinage de laquelle elle bute sur la plaque antarctique..

De chaque côté de l'axe de la dorsale d'innombrables lignes de fracture qui lui sont sensiblement perpendiculaires (et donc à peu près parallèles entre elles) finissent de caractériser le relief de la région médiane de l'océan Atlantique. Plusieurs îles volcaniques sont associées à l'activité de certaines de ces failles, telles les îles du Cap Vert ou Sainte-Hélène, placée sur la faille de Trinidade. Ces fractures témoignent de la complexité de l'ouverture de l'océan, qui au cours des âges a connu des épisodes variés. Certaines zones de fracture bien marquées sont connues de longue date. C'est le cas de la zone de fracture de Kane, entre la mer des Sargasses et le Nord des îles du Cap Vert, de la zone de fracture de la Romanche, entre le Brésil et le golfe de Guinée, de la zone de fracture du Rio Grande, au Sud du tropique du Capricorne.

Les reliefs de part et d'autre de la Dorsale.
De chaque côté de la dorsale Médio-Atlantique et de son système de fractures, on observe plusieurs grands bassins, qui sont des zones plus profondes, parfois assez plates (bassin de Guinée, bassin d'Angola, bassin Argentin, etc.), mais qui peuvent aussi supporter des régions montueuses. Ces bassins bordent le plateau continental, très étendu au large de l'Europe au Nord du golfe de Gascogne, au large du Canada et de Terre-Neuve et au large de l'Argentine. On notera d'ailleurs ici que ce qui distingue nettement l'Atlantique du Pacifique et de l'océan Indien, c'est la grande étendue de ce socle continental : alors que pour l'ensemble des mers du globe 7 centièmes de la surface des océans appartiennent à la zone des profondeurs de 0 à 200 m, la proportion atteint 11,5 % dans l'Atlantique, et la zone de 200 à 800 m y occupe 3,9 %, chiffre presque double de celui qui convient à l'ensemble des mers

Si l'on rentre plus en détail, il est aisé de distinguer un certain nombre des éléments marquants du relief sous-marin de l'Atlantique. 
 

Atlantique Nord

Entre le Groenland et la mer du Nord, l'Atlantique est séparé de l'Océan Arctique par le seuil de Wyville-Thomson, zone relativement peu profonde (entre 300 et 1250 m) et de laquelle émerge l'Islande. Au Nord, c'est-à-dire déjà dans l'océan Arctique, on trouve le bassin de Norvège, qui est barré par la crête de Jan Mayen. Au Sud, le seuil est prolongé par deux rides sensiblement parallèles à la dorsale de Reykjanes : le banc Hatton et le banc Rockall (plateau de Rockall). 

La plaque Nord-américaine.

Le plateau continental autour du Groenland méridional est relativement étroit et cède vite la place à deux plaines allongées dont les profondeurs dépassent les 3000 m, le bassin d'Irminger à l'Est et le bassin du Labrador à l'Ouest. Ces plaines se prolongent au Sud, par le bassin de Terre-Neuve (entre 4500 et 5000 m), au pied du banc de Terre-Neuve (quelques dizaines de mètres de profondeur, avec des zones à mois de 10 mètres). 

Au Sud de Terre-Neuve, la cuvette de l'Atlantique Nord atteint des profondeurs de 5000 m à 6000 m-: c'est la plaine abyssale de Sohm, qui se prolonge dans la mer des Sargasses et n'est d'ailleurs pas dépourvue de reliefs. A l'Ouest de cette mer, au pied du plateau continental des Etats-Unis (plateau de Blake), on trouve la plaine d'Hatteras (plus de 5400 m de profondeur), puis au Nord des Antilles la plaine de Nares, aux profondeurs du même ordre, et qui est séparée de la plaque Caraïbe par la fosse de Porto Rico où l'on trouve le point le plus profond de tout l'océan Atlantique : Milwaukee Deep, à 8605 m.

La partie septentrionale de la plaque Sud-Americaine.

Entre les Antilles et l'équateur lee relief des fonds de l'Atlantique Nord est marqué principalement par le Bassin de Guyane, profond en général de 4000 à 5000 m, bordé au Sud par la crête de Ceara, qui culmine à 2730 m.

La plaque Eurasiatique

Si l'on considère maintenant la partie orientale de l'Atlantique Nord, on trouve d'abord, au Nord, le plateau continental, qui prend le nom de plate-forme Celtique (en moyenne autour de 150 m de profondeur), supporte les îles Britanniques et qui se prolonge vers l'Est dans la mer du Nord, avec des hauts fonds comme le Dogger bank.

Plus au Sud, on peut signaler le bassin de l'Europe de l'Ouest dont le golfe de Gascogne constitue le prolongement oriental. Celui-ci considéré dans sa plus grande étendue, et qui peut atteindre en certains points une profondeur de plus de 5100 m, le Nord étant borné par le socle continental de la Bretagne  et des îles Britanniques (plate-forme celtique) et le Sud occupé par le plateau du Travailleur; mais entre ces deux régions de faible profondeur s'avance une dépression bien marquée, qui se rétrécit de plus en plus et forme, en face de l'Adour, le gouf du cap Breton, profond de 4800 m. 

Enfin, deux petites dépressions, au large des côtes du portugal, le bassin Ibérique, dominé à l'Ouest par l'escarpement de Galice, et le bassin du Tage , bordé au Sud par la chaîne 

de Gorringe, atteignent des profondeurs de 5200 à plus de 5600 m. Ces deux plaines abyssales sont séparées par un massif de collines qui forment la terrasse des Princes d'Avis.

La partie septentrionale de la plaque Africaine.

Le relief sous-marin au large des côtes d'Afrique de l'Ouest s'organise autour de trois plaines abyssales : le bassin des Canaries, le bassin du Cap-Vert , au centre duquel émergent les îles du même nom, et le bassin de Sierra-Leone. La profondeurs du bassin des Canaries, généralement comprises entre 4000 et 5000 m, se rapprochent dans la partie occidentale des 8000 m. Celles du bassin du Cap Vert sont globalement moins importantes, le relief étant fortement affecté par plusieurs zones de fractures.Quant à la profondeur du bassin du Sierra Leone, elle est de l'ordre de 5000 m, sauf à l'Ouest où un massif de collines porte la profondeur moyenne autour de 1600 m.. 

Atlantique Sud

La plaque Africaine au Sud de l'équateur.

Le relief sous-marin de l'Atlantique au Sud de l'équateur est beaucoup plus simple qu'au Nord Entre le plateau de l'Atlantique Nord. Au large des côtes africaines et de leur plateau continental relativement étroit, on n'a à signaler que le bassin de l'Angola et le bassin du Cap, séparés par la crête (ou ride) de Walvis, qui démarre à peu près à la hauteur de la frontière entre l'Angola et la Namibie et se dirige en direction du Sud-Ouest. Le bassin de l'Angola est profond de 5500 à 5600 m; celui du Cap a une profondeur moyenne plutôt autour de 4000 à 5000 m et possède des reliefs nombreux. dans la région de la ride de Walvis, la profondeur peut n'être que de quelques centaines de mètres (par exemple, 546 m au banc de Valdivia).

La plaque Sud-Américaine
au Sud de l'équateur.

Une configuration analogue se rencontre à l'Ouest de la dorsale Médio-Atlantique, avec, en vis-à-vis des éléments de reliefs mentionnés, le bassin Brésilien , profond de 6000 à 7000 m, et le bassin Argentin, profond de 5000 à 6000 m, et que séparent la dorsale du Rio Grande, où les profondeurs, ici encore, peuvent n'être que de quelques centaines de mètres.

La grande différence est l'extension du plateau continental, qui est très étroit le long des côtes du Brésil entre Natal et les abords de Porto Seguro, puis commence à s'élargir pour devenir très étendu au large de l'Argentine, eu point d'englober les îles Malouines (Falkland) et posseder même un prolongement (plateau des Falkland) jusqu'à la Georgie du Sud.

Le plateau des Falkland est séparé du bassin Argentin par la zone de fracture des Falkland (ou faille des Malouines) qui forme un escarpement de part et d'autre duquel les profondeurs passent brutalement  de 1000 à plus de 6500 m. Au Sud du plateau une chaîne de montagnes sous-marines (ride Nord-Scotia) sépare la plaque Sud-Américaine de la plaque Scotia; à l'Est de la Georgie du Sud, toujours le long de la ligne de séparation des plaques, le prolongement de la chaîne est bordé en direction du Sud la fosse des îles Sandwich du Sud (fosse du Meteor), qui atteint 8185 m de profondeur. C'est la seule fosse de l'Atlantique associée à une zone de subduction comparable à celles du Pacifique. 

La nature du fond.
Les voisinages de la dorsale Médio-atlantique ne présentent que des terrains récemment formés constitués de roches proches des basaltes (tholéites). Les sédiments sont rares jusqu'à des distances de l'ordre de 300 km. A partir d'un millier de kilomètres de part et d'autre de cet axe médian, ils recouvrent tout et deviennent progressivement assez épais pour masquer les irrégularités du relief. La nature du fond, très variable au voisinage des côtes où les sédiments participent de la diversité des roches continentales qui ont servi à les former, est au contraire très facile à caractériser pour les parties vraiment océaniques.

L'Atlantique est par excellence le domaine des boues de Foraminifères (Globigerina, Orbulina, Pulvinulina, Sphaeroïdina). Ces boues se rencontrent à partir d'environ 1000 m de profondeur et subsistent jusqu'à plus de 4000 m. A partir de 4000 m, la boue calcaire est remplacée par une argile grise formant la transition entre les boues de Foraminifères et l'argile rouge des grands fonds qui se rencontre exclusivement à partir de 4500 m, et qui occupe par conséquent une très grande étendue. Il est à remarquer, cependant, qu'au voisinage des Canaries et dans la partie de l'Océan qui s'étend entre ces îles et l'île Sao Tome, toutes les boues, aussi bien celles de Foraminifères que les argiles, ont une couleur brun chocolat foncé; cette coloration est due à la présence d'une quantité notable de peroxyde de manganèse.

Densité, salinité

Le poids spécifique, qui est en rapport direct avec le degré de salinité, est soumis, dans l'Atlantique comme dans le Pacifique, à la loi générale suivante : il augmente des pôles vers l'équateur : mais, dans les régions équatoriales mêmes, à cause de l'abondance des pluies, une zone de faible densité et de faible salinité sépare les deux zones de grande densité, situées dans l'hémisphère Nord au Nord du tropique du Cancer, dans l'hémisphère Sud, un peu au Nord du tropique du Capricorne. 

Entre 20° et 10° de latitude la densité est plus grande dans l'Atlantique Sud, que dans l'Atlantique Nord; mais à partir de 25° l'eau de mer est moins dense au Sud qu'au Nord; cependant, d'une façon générale, l'Atlantique Sud est plus salé et plus dense que l'Atlantique Nord.

L'analyse de l'eau aux diverses profondeurs a montré que, dans les régions de grande concentration (tropicales et subtropicales), la densité diminue dans les couches de 366 à 550 m, tandis qu'aux mêmes profondeurs elle augmente dans la région équatoriale. Pour les profondeurs plus grandes, le chimiste du Challenger, Buchanan, a énoncé en son temps la loi suivante : la densité, sous toutes les latitudes, diminue jusqu'à la couche comprise entre 1460 et 1830 m, et elle augmente ensuite jusqu'au fond. 

Dans l'Atlantique Nord, la région où l'eau est le plus dense (1,0285) est située entre les Açores, les Canaries et les îles du Cap Vert; c'est entre 15° et l'équateur qu'elle est le plus faible. Dans l'Atlantique Sud il y a deux régions de forte densité, atteignant 1,0285 : 1° à l'Est autour de Sainte-Hélène et entre cette île et celle de l'Ascension; 2° à l'Ouest au Nord de Trinidade.

Dans la mer du Nord, la salinité et la densité sont relativement faibles; cela tient à ce que l'influence des eaux douces apportées par les fleuves se fait sentir à une grande distance. 

Enfin, il est remarquable que, indépendamment de la salinité générale, la proportion des chlorures par rapport aux autres sels est beaucoup plus faible dans la mer du Nord que dans le reste de l'Atlantique.

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Carte de la salinité de l'océan Atlantique
Carte de la température de l'océan Atlantique
Salinité de l'eau à la surface de l'océan Atlantique (entre le 25 août et le 11 septembre 2011). Source : Nasa / Aqua.
Température de l'eau à la surface de l'océan Atlantique (entre le 16 et 19 juin 2007). 
Source : NOAA.

Température

Il faut noter tout d'abord que, d'une façon générale, l'eau de la surface des océans a une tendance à être un peu plus chaude que la couche d'air qui est immédiatement en contact avec elle; mais cette règle n'est pas absolument vraie pour toutes les régions et toutes les saisons. En ce qui concerne la partie la mieux connue de l'Atlantique Nord, c.-à-d. entre 10° et 40° de longintude Ouest, de 20° à 10° latitude nord, de juillet à février l'eau est plus chaude, de mars à mai plus froide que l'air; en juin les températures sont sensiblement égales. Entre 10° Nord et l'équateur, l'eau est plus chaude que l'air toute l'année; entre l'équateur et 10° Sud, de mars à août l'eau est plus chaude, et de septembre à février plus froide que l'air. 

Dans l'Atlantique Sud, pour la région orientale, l'eau est plus chaude que l'air dans le Nord mais plus froide dans le Sud. La région où il y a égalité de température entre l'air et l'eau est située entre 41 ° et 43° de latitude Sud.

Il y a deux régions de hautes températures, atteignant 28 °C. La première est située sur la côte orientale de l'Amérique du Sud, entre Para et Cayenne, la seconde sur la côte Ouest de l'Afrique, entre Freetown et Cap Coast Castle. Les isothermes de 27 °C à 22 °C sont comprises entre l'équateur et 35° de latitude Nord d'une part, 25° de latitude Sud. d'autre part; leur direction est sensiblement parallèle à l'équateur; cependant, en allant de l'Ouest à l'Est, les isothermes se rapprochent. 

Les isothermes de 20 °C à 4 °C sont situées dans l'Atlantique Nord entre 35° et 50° de latitude Nord, depuis la côte des Etats-Unis jusqu'à l'Est de Terre-Neuve; à partir de là, elles s'éloignent les unes des autres et l'isotherme de 4 °C atteint 65° de latitude Nord. Dans l'Atlantique Sud, ces mêmes isothermes de 20 °C à 4 °C s'étendent du tropique du Capricorne à 55° de latitude Sud. 

Pour les diverses saisons de l'année la distribution est complexe. C'est en hiver et au printemps que les deux régions où la température atteint 28 °C sont le plus étendues vers la haute mer; en été, l'isotherme de 28 °C disparaît sur la côte africaine; mais on la retrouve en automne. En été, la région limitée par l'isotherme de 28 °C sur la côte américaine comprend la mer des Caraïbes, le golfe du Mexique, au moins dans sa partie Est, les Bahamas et les Bermudes.

Les isothermes de 4 °C à 20 °C ont dans les différentes saisons des directions sensiblement parallèles aux isothermes annuelles; dans l'Atlantique Nord, c'est en hiver et au printemps que l'isotherme de 4 °C descend le plus au Sud jusqu'à 43°-40° de latitude Nord; en été elle remonte à 57 ° N, au Nord de Terre-Neuve. Dans l'Atlantique Sud, dont le caractère océanique est mieux marqué, les isothermes se déplacent beaucoup moins en latitude, aux diverses saisons. 

A latitude égale, l'Atlantique Nord est sensiblement plus chaud à la surface que l'Atlantique Sud. Cette différence se maintient très forte jusqu'à 350-400 m de profondeur. A partir de là elle s'atténue, et elle est insignifiante vers 3000 m. Au fond de l'océan Atlantique, sur plus des trois quarts de la surface et par une profondeur moyenne de 3650 m, la température moyenne est de +1,8 °C, variant entre 1,7 °C et 2,1 °C. D'ailleurs la diminution de la température ne s'opère pas avec la même rapidité aux différents points, et en particulier les conditions sont différentes dans l'Atlantique Nord et dans l'Atlantique Sud. Si l'on met à part les couches superficielles, jusqu'à 2750 m l'eau est toujours plus chaude dans l'hémisphère Nord que dans l'hémisphère Sud, les conditions de profondeur et de latitude étant égales d'ailleurs. Les isothermes de profondeur ne se comportent pas non plus de la même façon dans l'Est et dans l'Ouest de l'Atlantique.

Météorologie

Alors que sur les continents la pression barométrique est notablement plus forte en hiver qu'en été, sur les océans elle est beaucoup plus uniformément partagée. Sur l'Atlantique, comme sur tous les océans, on trouve deux régions où la pression dépasse ordinairement 760 mm, la première entre 30° et 40° de latitude Nord, la seconde entre 20° et 30° de latitude Sud. Entre les deux est une région de basses pressions, et dans les mers subpolaires, c.-à-d. vers 50° de latitude, sont également deux zones de faibles pressions. Mais à l'intérieur de ces régions il faut noter, dans chaque océan, des positions bien déterminées où les maxima et les minima s'accentuent, qui varient avec les saisons, et qui sont la vraie cause des déplacements d'atmosphère appelés vents. La direction et la force des vents océaniques sont d'ailleurs aussi influencés par la position des foyers d'appel continentaux. En hiver, dans l'Atlantique Nord, il existe un centre de fortes pressions (765-767 mm) au Sud des Açores; la région comprise entre le Labrador, le Groenland, le Svalbard et le Nord-Ouest de l'Europe est au contraire une région de basses pressions (moins de 750 mm), le minimum (745 mm) étant au Sud-Ouest de l'Irlande. Dans l'Atlantique Sud, les maxima (plus de 764 mm) se trouvent placés, pendant la même saison, près de la côte africaine. Les minima (745-740 mm) sont situés en pleine mer par environ 60° de latitude Sud.

En été, dans l'Atlantique Nord, les maxima (jusqu'à 769 mm) restent dans le voisinage des Açores; les minima (756 mm et 760 mm) sont situés, d'une part entre l'Islande et la Norvège, d'autre part en plein océan, par 17° de latitude Nord. 

Dans l'Atlantique Sud la zone des fortes pressions (765 mm) va de l'Amérique à l'Afrique entre 20° et 30° de latitude Sud. Les minima se répartissent tout le long du 60e parallèle.
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Nuages sur l'Océan Atlantique.
L'océan Atlantique et ses nuages. Source : Nasa.

Du fait que certaines régions de l'Atlantique, comme la ceinture équatoriale, sont des zones de faible pression toute l'année, tandis qu'en d'autres points les maxima et les minima se déplacent suivant les saisons, il résulte que certains vents ont un caractère de constance très marqué, tandis que d'autres sont beaucoup plus variables. A quelques degrés au Nord de l'équateur, sur une bande qui pendant l'été de l'hémisphère Nord remonte jusqu'à 12° ou 14° de latitude, on trouve entre l'Afrique et l'Amérique la zone des calmes équatoriaux, où ne règnent que des vents faibles et variables qui souvent cessent complètement de souffler.

Au Nord de cette région, l'alizé du Nord-Est souffle toute l'année; en hiver il commence entre 30° et 25°de latitude Nord; en été son origine remonte environ de 2,5° vers le Nord. En hiver, il descend jusqu'à l'équateur sur la côte américaine, mais sur la côte d'Afrique il ne franchit jamais le 5° latitude Nord.

L'alizé du Sud-Est est plus constant et plus fort que celui du Nord-Est, parce que le foyer d'appel, la zone des calmes équatoriaux, est située au Nord de l'équateur. En hiver, quand le Soleil s'avance le plus loin vers le Sud, l'alizé du Sud-Est commence sur la côte américaine à la latitude, de Rio de Janeiro (25°) et sur la côte d'Afrique dès le cap de Bonne-Espérance, par 30° de latitude Sud. En toute saison, il franchit l'équateur, ce qui fait qu'en été surtout il arrive à se confondre avec l'alizé du Nord-Est, la résultante des deux forces donnant une direction unique vers l'Ouest, tandis que sur là côte africaine il se transforme en vent du Sud et du Sud-Ouest à cause du puissant appel d'air produit par l'échauffement du Sahara

Au Nord et au Sud des régions d'alizés se trouvent deux bandes de largeur très variable suivant les saisons, les zones de calmes tropicaux, et qui sont caractérisées par des vents variables encore plus que par des calmes.

Dans le Nord de l'Atlantique le régime des vents est déterminé toute l'année par le centre de hautes pressions constantes des Açores : en hiver, par suite de la grande étendue de la zone des basses pressions, du Groenland à l'Europe, les vents soufflent du Sud, de l'Ouest et du Sud-Ouest, avec une prédominance marquée de cette dernière direction. En été, la région des minima progresse vers le Nord-Ouest en se rétrécissant, et sur toute la partie septentrionale de l'Atlantique les vents soufflent du Sud-Ouest.

Dans l'Atlantique Sud, pendant l'hiver, les plateaux sud-africains sont fortement échauffés, et comme il y a en même temps une zone de fortes pressions non loin de la côte d'Afrique, les vents viennent de l'Ouest dans la partie orientale; en été, la direction du vent n'est pas sensiblement modifiée. Du côté de l'Amérique, la direction du vent est surtout causée en hiver par l'échauffement du plateau brésilien et les vents convergent vers la côte. En été, la zone des basses pressions qui règne vers le 60e parallèle appelle des vents de Nord-Ouest; ces vents s'infléchissent de plus en plus de l'Ouest à l'Est, en descendant vers le Sud, jusqu'à prendre une direction parallèle à l'équateur. Vers 50°, ces vents d'Ouest sont très violents et soufflent toute l'année ce sont les grands frais d'ouest.

Courants de surface

L'eau de l'Atlantique, comme celle de tous les océans, ne reste pas immobile et participe de la circulation globale; on distingue dans sa masse des courants chauds et des courants froids dont les limites ne sont pas fixes, qui s'entremêlent parfois d'une façon compliquée, mais qu'on peut cependant parvenir à différencier, en schématisant l'ensemble de leurs conditions respectives.

Si l'on jette les yeux sur une carte des courants de l'Atlantique, on constate que la région comprise entre 45° de latitude Nord et 40°de latitude Sud comporte deux systèmes de courants formant deux circuits fermés, séparés l'un de l'autre par le contre-courant de Guinée. Mais, tandis que dans l'Atlantique Sud le courant du Brésil est arrêté dans sa course vers le Sud par une circulation intense des eaux froides de l'Ouest vers l'Est, dans l'Atlantique Nord, au contraire, la masse principale du courant chaud du Gulf Stream se mêle avec les courants froids venus du Nord sans être arrêtée par eux et parvient à pénétrer dans la mer polaire.

Courant nord-équatorial.
Le courant nord-équatorial est un courant de position essentiellement variable. Son bord méridional, dans l'espace compris entre 20° et 25° de longitude Ouest, se déplace dans les limites suivantes :
 

Janvier : 8° de lat. N.
Mars :  6°
Mai : 6°
Juillet : 11°
Septembre : 12°
Novembre : 9°

La limite Nord est difficile à établir parce qu'à partir de 20° de latitude Nord, la puissance du courant diminue très lentement. La vitesse moyenne, au Sud de 20°; est de 15 à 17 milles marins par jour; elle diminue vers le Nord pour atteindre, vers 28° de latitude Nord, 10 milles par jour. La direction, à l'Est de 35° de longitude Ouest, est vers l'Ouest-Sud-Ouest; de 35° à 55° de longitude Ouest, elle est franchement Ouest pour tourner, au voisinage des Antilles, à l'Ouest-Nord-Ouest.

Courant sud-équatorial.
C'est un courant puissant, d'une grande constance de direction, de force et de superficie. Il s'étend au Sud jusqu'à 15° de latitude Sud et au Nord il franchit l'équateur, de 2° environ sous le méridien de Greenwich, de 3° plus à l'Est; d'ailleurs cette limite septentrionale varie un peu, car elle atteint 4° de latitude Nord de juin à septembre, tandis qu'elle recule en deçà de 3° à la fin de l'hiver. La force de ce courant et très grande; entre 8° et 3° de latitude Nord, elle ne demeure jamais au-dessous de 20 milles par jour et atteint en général 24 milles; on a même observé des vitesses de 72 milles. C'est dans la zone équatoriale jusqu'à 2° de latitude Sud que la force est la plus grande; elle décroît ensuite jusqu'à 6° pour augmenter de nouveau ; il y a donc en réalité deux courants : à l'Est de 20° de longitude Est, la vitesse est moins grande que les chiffres donnés plus haut, mais elle devient considérable à l'Ouest de 40°, ou l'on a observé des rapidités de plus de 100 milles par jour. Au cap San Roque, le courant se partage en deux tronçons, l'un qui se recourbe au Sud, l'autre au Nord-Ouest.

Courant de l'Amazone et courant de Guyane.
le bras Nord-Ouest du courant sud-équatorial rencontre la courant de l'Amazone, puis la fin du courant nord-équatorial et l'ensemble de ces trois courants forme le courant de Guyane, qui a une vitesse de 30 à 60 milles par jour,  et qui est réputé pour son insconstance.
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Carte des courants de l'océan Atlantique.

Carte des courants de l'océan Atlantique. (Rouge : courants chauds; vert : courants froids).

Courant des Caraïbes.
C'est la suite du courant de Guyane et de la partie principale du courant nord-équatorial. Selon l'expression de Rennell, ce n'est pas un courant dans la mer, mais la mer tout entière qui est en mouvement; cependant c'est surtout vers la côte américaine que la force du courant est considérable; dans la partie orientale de l'axe, elle varie de 24 à 72 milles marins par jour; plus à l'Ouest, elle n'est que de 12 à 36 milles. Le courant est d'ailleurs profond, et il est difficile d'y faire des sondages, le plomb de sonde se trouvant emporté au fil de l'eau. Le courant arrive enfin au détroit resserré qui, entre le Yucatan et Cuba, n'a guère plus de 100 milles de large; le courant ainsi rétréci acquiert une vitesse considérable en pénétrant dans le golfe du Mexique.

Courant des (Petites) Antilles. 
Le courant nord-équatorial ne pénètre pas tout entier dans la mer des Caraïbes; une partie des eaux en mouvement remonte à l'Est de la chaîne des Petites Antilles, où il forme un courant d'une vitesse moyenne de 12 milles par jour, mais qui, selon les observations du Challenger, atteint, entre Saint-Thomas (Iles Vierges américaines) et les Bermudes, 20 et 24 milles. Au cours de ce trajet dans une mer tropicale fortement échauffée en été, le courant acquiert une chaleur considérable qui est  un des éléments de la chaleur du Gulf Stream.

Courant du Brésil. 
La branche du courant sud-équatorial, qui se recourbe au Sud, suit vers le Sud-Ouest la côte américaine. C'est un courant de force moyenne dont la vitesse dépasse rarement 24 milles par jour, et est en général de 20 milles. La position du courant est assez variable et elle se déplace, suivant les saisons, par la prédominance des divers vents de mousson appelés par l'échauffement du plateau brésilien.

Courant des Canaries.
Il s'étend en moyenne de Madère aux îles du Cap Vert et est déterminé par la section orientale de l'alizé du Nord-Est. La vitesse de son cours varie de 8 à 30 milles par jour, mais elle se tient le plus souvent dans les environs de 15 milles. Venant de latitudes plus élevées vers des latitudes plus basses, c'est un courant relativement froid. L'extrémité Sud du courant des Canaries est beaucoup plus méridionale en mars qu'en septembre; mais, dans toutes les saisons, la plus grande partie de ses eaux rejoint le courant nord-équatorial, une faible partie seulement se détournant au Sud-Est pour contourner la côte africaine. 

Courant de Benguela. 
C'est l'analogue, dans l'hémisphère Sud, du courant des Canaries; depuis Capetown (Le Cap) jusqu'au Nord de l'embouchure du Congo, un courant froid remonte le long de la côte d'Afrique avec une vitesse moyenne de 12 milles par jour et qui atteint rarement 30 milles. Au voisinage même de la côte, le courant est faible et irrégulier.

Gourant de Guinée.
C'est un contre-courant qui, au rebours des deux courants équatoriaux, va de l'Ouest à l'Est. Ses limites Nord au Sud sont variables, surtout en plein océan, par suite du déplacement des deux courants équatoriaux. Sa source, à l'Ouest, varie aussi suivant les saisons, de 40° de longitude Ouest en septembre à 28° en mai. La vitesse moyenne est de 18 milles par jour; elle peut aller jusqu'à 40 ou 50 milles. La direction, qui est Ouest-Est en plein océan, est détournée au Sud-Est par la côte africaine; à ce moment de sa marche, la largeur du courant se trouve ainsi rétrécie et sa vitesse augmentée.

Gulf Stream.
On peut dire que le Gulf Stream est le courant le plus célèbre, parce que c'est celui qui arrive sur les côtes d'Europe, dont il modifie d'une façon incontestable les conditions climatiques. Déjà signalé par John Franklin, il a été surtout connu du grand public après la fameuse description de Maury qui commence par la phrase souvent reproduite : « Il est un fleuve dans la mer! » On attribuait à ce fleuve un cours immuable, une vitesse énorme, dépassant parfois 120 milles par jour, une source incontestable, le golfe du Mexique, et pour cause, la rupture d'équilibre entre des eaux de salinité, de température, et par suite de densité différentes. Les observations ont détruit une partie de cette théorie. La température attribuée aux eaux du golfe du Mexique avait été fort exagérée. En outre, le courant qui sort du canal de Floride est inférieur en force et en vitesse au courant du Yucatan, ce qui implique l'existence d'un courant de compensation qui se recourbe dans les profondeurs vers la mer des Caraïbes. Dans le golfe du Mexique même, les conditions du courant varient suivant les saisons. Quand les alizés font trêve, le courant du Yucatan est moins violent et le courant de Floride est presque annihilé.

En réalité le Gulf Stream est alimenté principalement par la remontée vers le Nord des eaux chaudes du courant de Guyane et du courant nord-équatorial. Entre les Bahamas et le cap Hatteras, il parcourt une région fortement chauffée et soumise à une puissante évaporation, sous l'influence de l'alizé du Nord-Est. Cette évaporation produirait une circulation verticale, transformée en circulation horizontale du Sud-Ouest au Nord-Est, sous l'impulsion première du vrai courant du golfe; cette direction vers le Nord-Est et la vitesse du courant seraient ensuite accentuées par la prédominance des vents d'Ouest dans l'Atlantique Nord. 

En tout cas, le Gulf Stream recompose de plusieurs bandes de courants. La position de ces bandes n'est pas absolument fixe : elles sont écartées de la côte américaine par les vents d'Ouest; elles en sont rapprochées par les vents d'Est.

A partir du banc de Terre-Neuve les bandes d'eau chaude en mouvement, qui continuent à porter le nom de Gulf Stream, divergent de plus en plus et sont aussi de plus en plus sous la dépendance des vents. Une partie de ces eaux chaudes se dirige à l'Est, et, par sa jonction avec le courant des Canaries, forme un circuit fermé avec le courant nord-équatorial; c'est à l'intérieur de ce circuit que se trouve la mer des Sargasses

La plus grande partie du Gulf Stream, qui prend alors le nom de courant (ou dérive) nord-atlantique, se dirige au Nord-Est vers les îles Britanniques et pénètre dans la mer de Norvège entre l'Ecosse et l'Islande; les eaux chaudes atteignent la banquise de l'océan Arctique

Enfin une dernière partie des eaux du Gulf Stream s'engage dans le détroit de Davis, où on les a constatées en été jusqu'à 50° de latitude Nord, en hiver jusqu'à 46°, et dans le détroit du Danemark sous le nom de courant d'Irminger. 

Le Gulf-Stream est un courant d'eau très salée et par suite très dense; l'excès de salinité se traduit aux yeux par un accroissement de la couleur bleue de l'eau, que l'on distingue très facilement au milieu des eaux grises ou verdâtres des bandes plus froides.

Courants du Groenland et du Labrador. 
Le courant qui descend du Nord au Sud le long de la côte Est du Groenland, avec une vitesse moyenne de 5 à 6 milles par jour, se trouve presque entièrement annihilé à la rencontre du courant d'Irminger. Mais le courant du Labrador, dont on a constaté l'existence jusque dans les eaux du Nord, est le véritable charrieur des icebergs et des glaces détachées du pack. Il arrive au contact des eaux du Gulf Stream au banc de Terre-Neuve, qu'il a contribué à former. En effet, la fusion des icebergs dépose au fond de la mer non seulement les débris de moraines qui sont à la surface, mais aussi les boues congelées à la base de ces icebergs; en effet, dans leur course vers le Sud de 10 milles par jour environ, ils ne peuvent atteindre Terre-Neuve dans le cours d'un seul été; ils sont donc repris par la glace du détroit du Labrador, peu profond, dont ils arrachent, à l'été suivant, les débris du fond. 

On attribue à ces eaux du courant du Labrador la formation de la bande froide appelée Cold Wall. Ce qui caractérise surtout cette bande froide, c'est moins la différence de température à sa surface et à celle du courant chaud issu du Gulf Stream, quoiqu'elle soit notable, que la rapide diminution de la température avec la profondeur : à 40 m le Cold Wall a une température de 15,5 °C, à 200 m de 8 °C, à 400 m de 6 °C, à 600 m de 4 °C à 5,5 °C, à 800 m de 2,5 °C à 4,2 °C. 

Courants de l'Atlantique Sud. 
Vers la latitude de l'embouchure du Rio de la Plata, Ie courant du Brésil se recourbe assez brusquement vers I'Est, et, quoique sa vitesse devienne assez faible, il va rejoindre, sur la côte africaine, le courant de Benguela. Plus au Sud, l'Atlantique est parcouru d'Ouest en Est par un courant froid, conséquence des vents généraux d'Ouest. Une branche de ce courant, appelée courant des Falkland, remonte directement au Nord. C'est la cause principale des conditions climatiques froides de la côte orientale de Patagonie. GE).

Cartes de l'océan Atlantique

Topographie de l'océan Atlantique.
Carte générale
Océan Atlantique Nord.
Atlantique Nord
Océan Atlantique Sud.
Atlantique Sud
Atlantique : portulan de 1633.
Carte ancienne
(Portulan de 1633)
Atlantique Nord : Anomalies magnétiques.
Anomalies magnétiques
(Atlantique Nord)
Océan Atlantique  (atlas Vidal-Lablache).
Carte de l'Atlas classique
(Vidal-Lablache)
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Pierre Juhel, La conquête de l'Atlantique, Vuibert, 2009. - Comment les aventures des hommes de mer se conjuguent à celles, savantes, des gens de calcul et de mesure...
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