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L'origine
de la médecine remonte à la Préhistoire. On sait, par exemple,
que l'on pratiquait déjà sur le vivant, et dans un but thérapeutique,
des trépanations crâniennes auxquelles survivaient parfois longtemps
ceux qui les avaient subies. Cependant, ce n'est qu'à une période plus
avancée que l'on emploie des remèdes pour la guérison des maladies;
encore au début, la médecine se préoccupa surtout de l'art de guérir,
sans chercher à préciser le diagnostic. On eut alors recours principalement
aux incantations, à la suggestion; la médecine fut à cette époque l'apanage
des chefs, des rois, des héros, des poètes et surtout des prêtres. La
fonction de guérisseur était d'autant plus regardée comme légitime,
entre les mains de ces derniers, qu'à cette époque eux seuls possédaient
les rudiments de la science et que les maladies étaient considérées
comme des punitions divines.
A cet égard, on
trouve dans la Bible
la formule d'un grand nombre de préparations qui indiquent l'état des
connaissances juives sur l'application des remèdes, et c'est aussi pour
ces raisons que les préceptes hygiéniques entrent dans la pratique des
religions ( La
Médecine dans le Croissant fertile). Le premier traité de thérapeutique
fut celui publié, en 2700 av. notre ère,
sous les auspices de Chin-Nong, empereur de Chine
( La
Médecine chinoise). Transmises, via la Perse ,
de l'Inde
aux Egyptiens et par ceux-ci
aux Grecs, les pratiques médicales
furent chez les anciens peuples en grande partie mythologiques. Ainsi,
les Égyptiens en faisaient honneur à leur dieu Sérapis ,
et les Grecs à Apollon ,
ainsi qu'à son fils Asclépios .
"En
Égypte ,
dit Hérodote, chaque médecin s'occupe d'une
seule espèce de maladie et non de plusieurs. Les médecins, en tous lieux,
foisonnent, les uns pour les yeux, d'autres pour la tête, d'autres pour
les dents, l'autres pour le ventre, d'autres pour les maux internes."
La
médecine antique et médiévale
Dans la Grèce antique ,
l'exercice de l'art de guérir était, pour ainsi dire, le privilège de
la famille des Asclépiades, qui prétendaient
descendre d'Asclépios lui-même, et qui étaient répandus dans les diverses
cités helléniques de l'Europe et de l'Asie. Des tisanes rafraîchissantes
d'orge et de miel, des boissons sudorifiques, des laxatifs, des gargarismes
sont les seuls médicaments employés par ces prêtres médecins ( La
médecine avant Hippocrate).
La médecine hippocratique.
Bien que, comme
on le voit, la médecine, historiquement parlant, ne date pas d'Hippocrate,
le premier corps de doctrine que l'on connaisse est celui que renferme
la collection d'écrits qui nous est parvenue sous ce nom. On remarque
à ce sujet une circonstance singulière : c'est que tous les ouvrages
écrits par les successeurs d'Hippocrate jusqu'à l'établissement de l'école
d'Alexandrie, et ceux même des médecins de cette école, ont péri, sauf
quelques passages cités par des auteurs bien postérieurs. Galien
mentionne trois écoles fondées par les Asclépiades, à Rhodes ,
à Cnide
et à Cos
( Hipocrate
et les Hippocratistes). L'école de Rhodes paraît n'avoir pas subsisté
longtemps, et n'a laissé aucune trace de son existence. L'étude des symptômes
de la maladie appartient à l'école de Cnide, guidée par les philosophes
(Pythagore,
Empédocle,
Démocrite,
etc.). Cette école produisit un recueil d'observations précieuses, le
Cnidiai Gnômai, qui est souvent cité par Hippocrate. Mais l'école
de Cos est la plus célèbre des trois, à cause du grand nombre de médecins
éminents qui en sont sortis, et particullèrement le grand Hippocrate
lui-même.
Hérodote mentionne encore deux autres
écoles, celle de Crotone
dans la Grande Grèce ,
et celle de Cyrène
en Afrique ,
qui jouissaient d'une grande réputation, mais il ne nous transmet aucun
détail à leur sujet.
Hippocrate s'occupe
des causes et des pronostics; mais les médicaments
sont toujours en petit nombre : on emploie surtout les moyens hygiéniques
(régime, gymnastique). De fait, le principal titre d'Hippocrate (né vers
l'an 460 av. notre ère)
au titre de Père de la médecine que lui a décerné la postérité,
c'est d'avoir nettement établi la nécessité de l'observation
comme méthode en médecine, et d'avoir arraché
la science médicale aux vaines spéculations
des philosophes. Mais là ne se borne pas
l'influence qu'Hippocrate a exercée sur l'art de guérir. Il a étudié
l'action des aliments, de l'air, des lieux, etc., sur le développement
des maladies; il a fait des remarques pleines de sagacité sur la puissance
médicatrice de la nature, sur les crises, sur le pronostic, etc. Enfin,
ses Aphorismes, qui sont le résumé le plus complet de sa doctrine,
sont les véritables fondements rationnels de
la médecine ( La
doctrine hippocratique). Néanmoins, peu après sa mort, ses disciples
eux-mêmes commencent à abandonner la voie de l'observation et de l'expérience
pour celle des hypothèses.
Période hellénistique
et romaine.
La médecine ne
devint scientifique qu'avec la brillante école
d'Alexandrie. Hérophile, disciple de Praxagoras,
et Erasistrate, disciple de Chrysippe
de Cnide, y seront les véritables fondateurs de l'anatomie
descriptive; les premiers, ils a faire des dissections humaines. De
cette école naissent aussi un grand nombre de sectes qui auront des centres
en divers lieux de l'empire romain ( La
médecine à Rome) : dogmatique,
empirique,
éclectique,
méthodique,
etc. Ce sont surtout les empiristes qui acquirent de la réputation, et
le succès alla aux inventeurs de toute sorte de remèdes bizarres. Cette
période médicale allait s'étendre jusqu'à Galien.
Les
Dogmatiques.
Ainsi, au commencement
du IVe
siècle avant notre ère, Thessalus et
Polybe, celui-ci gendre et celui-là fils d'Hippocrate
lui-même, fondent la secte des Dogmatiques, ainsi appelés parce qu'ils
s'occupaient particulièrement à rechercher par le raisonnement
l'essence même des maladies et leurs causes occultes.
Cette secte faisait dépendre l'état de santé et celui de maladie de
l'équilibre ou du non-équilibre des quatre humeurs cardinales du corps
humain, Ã savoir : le sang, la pituite, la bile jaune et l'atrabile. Par
compensation et en vertu même de ses idées, elle recommandait l'étude
de l'anatomie .
Les Dogmatiques étaient aussi nommés Hippocratiques, parce qu'ils
se rattachaient aux livres d'Hippocrate lui-même, ou l'on trouve en effet
le germe de cette doctrine.
Les
Empiriques.
Les opinions du
dogmatisme régnèrent exclusivement dans les écoles jusqu'à l'apparition
de la secte des Empiriques. Cette dernière
reconnaissait pour ses fondateurs Sérapion
d'Alexandrie et Philinus
de Cos
(IIIe siècle
avant notre ère). Les Empiriques rejetaient la recherche des causes
occultes, et niaient que nous pussions connaître la nature intime des
choses. Ils voulaient que les raisonnements
et les jugements en fait de médecine ne dépassassent
jamais les limites de l'observation directe,
attendu, disaient-ils, que toutes nos connaissances viennent des sens.
Ils remplaçaient les définitions par de
simples descriptions, et mettaient au-dessus de tout l'observation clinique;
mais, par une étrange aberration, ils repoussaient l'étude de l'anatomie .
Les
Méthodistes.
Dès ce moment,
et pendant trois siècles environ, le Dogmatisme et l'Empirisme se partagèrent
la domination du monde médical. A ces deux écoles succéda le Méthodisme,
dont Asclépiade de Bithynie
fut le fondateur, et qui fut systématisé d'une façon plus régulière
par son disciple Thémison de Laodicée ,
vers le milieu du Ier
siècle
de l'ère chrétienne. Les Méthodistes prétendaient que la connaissance
des causes est absolument indifférente à l'art
de guérir; ils dédaignaient également les études anatomiques et physiologiques,
et s'en tenaient à l'observation de quelques symptômes généraux. Suivant
eux, le plus grand nombre des maladies dépendaient du resserrement ou
du relâchement des tissus, du strictum ou du laxum. Dans
le premier cas, les excrétions sont trop abondantes; elles sont trop rares
dans le second. En conséquence, la méthode unique de guérison consiste
à relâcher et à resserrer les pores des tissus : de là le nom donné
à cette secte. Toutefois, comme certaines maladies se refusaient absolument
à entrer dans l'une ou l'autre de ces deux classes, les Méthodistes avaient
bien voulu en créer une troisième pour ces affections malencontreuses
: c'était le mixtum. Cette école simplifiait tellement la médecine,
qu'elle ne pouvait manquer d'avoir une multitude de partisans; c'est ce
qui eut lieu en effet. Au reste, elle mit la saignée en honneur, et l'on
attribue à Thémison l'introduction de l'usage des sangsues .
Les
Pneumatistes.
Une autre école
contemporaine, celle des Pneumatistes, attribuait
la cause de la vie et, par suite, des maladies, Ã l'action du pneuma,
ou esprit aérien, qui circulait dans les artères et qui modifiait les
solides et les liquides. Ils se rattachaient par conséquent aux Dogmatiques,
qui avaient la prétention de rechercher les causes occultes et la nature
même des phénomènes vitaux. Le Pneumatisme
reconnaissait pour fondateur Athénée de Cilicie .
Galien
reprochera à cette secte de s'être complu dans de vaines subtilités;
cependant Sprengel dira qu'elle a rendu de grands
services à le pathologie en découvrant plusieurs maladies nouvelles.
Les
Eclectiques.
L'Eclectisme devait
résulter du confit de toutes ces doctrines opposées. Ce furent deux disciples
d'Athénée, fondateur du Pneumatisme; Agathinus
de Sparte et Archigène
d'Apamée ,
qui arborèrent cette nouvelle bannière. Leur prétention, il n'est pas
besoin de le dire, était de prendre dans chacun des systèmes antérieurs
ce qu'il y avait de bon et de vrai; mais qui ne voit que, pour reconnaître
ce qui est bon, pour discerner le vrai d'avec le faux, il faut déjà avoir
une théorie? L'éclectisme, en médecine
tout comme en philosophie ,
renferme une pétition de principe. Selon
Galien,
les Éclectiques étaient encore appelés Hectiques, qu'ils s'attachaient
à certains principes, et Épisynthétiques, parce
qu'ils ajoutaient ensemble différents principes.
Au reste, on ne sait pas au juste quels étaient les dogmes de cette école.
Galien.
Six siècles après
Hippocrate, naquit un homme dont le nom devait pendant près de 1400 ans
faire autorité en médecine, comme celui d'Aristote
en philosophie .
Cet homme fut Galien, né à Pergame ,
en 131
de notre ère. Pourvu de toutes les connaissances acquises jusqu'à lui
en anatomie
et en physiologie, ayant lui-même cultivé avec
beaucoup de succès la première de ces sciences, il avait compris qu'elle
devait servir de base à la médecine.
On doit à Galien
la description presque parfaite des os ;
il distingua les muscles
comme organes du mouvement, reconnut les artères
pour des vaisseaux sanguins, désigna le cerveau
comme l'origine des nerfs ,
sépara ces derniers des tendons musculaires et indiqua les ganglions
comme organes de renforcement nerveux. C'est encore lui qui étudia le
premier les glandes .
Cependant Galien se borna, en médecine, à renouveler les doctrines du
dogmatisme, mais leur donnant une forme régulière et systématique qui
fit tout le succès de cette rénovation. Les nombreux ouvrages de Galien
sont le résumé de toute la science de son époque.
D'après le système
galénique, que l'on désigne généralement sous le nom d'Humorisme,
toutes les maladies dérivent ou de l'altération des humeurs cardinales
qui correspondent aux quatre éléments d'Aristote, le chaud, le froid,
le sec et l'humide, ou bien de modifications survenues dans l'état même
des organes : mais les premières sont beaucoup plus fréquentes que les
secondes; celles-ci même, lorsqu'elles se développent, ne sont le plus
souvent qu'une conséquence de celles-là . Au reste, les altérations que
peuvent subir les humeurs ne sont pas toujours les mêmes, car ces humeurs
peuvent pêcher par la quantité ou, et c'est ce qui a lieu le plus généralement,
par la qualité. En outre, parmi les vices dont les humeurs peuvent être
affectées, putridité est le plus fréquent.
Adoptant dans toute
sa rigueur le principe que "les contraires se guérissent par les contraires",
Galien classa les médicaments en chauds, secs, froids, humides, antiputrides,
etc. et les oppose invariablement aux affections qui, selon lui, procèdent
du froid, de l'humide, etc. Mais comme les maladies sont le plus souvent
produites par le vice des humeurs, la thérapeutique galénique a surtout
pour objet d'expulser les humeurs peccantes : de là la prodigieuse
consommation de vomitifs, de purgatifs et d'antiputrides faite pendant
si longtemps par les Galénistes (nom que l'on donne aux partisans
du système de Galien).
La médecine du
Moyen âge et de la Renaissance.
Après Galien, l'éclosion
des nouvelles doctrines philosophiques et religieuses s'oppose à l'essor
des sciences naturelles et médicales. La dissection des cadavres est considérée
comme une profanation par le christianisme;
aussi l'anatomie
est-elle complètement délaissée; il ne se produit, pendant longtemps,
en médecine aucune doctrine nouvelle. Le monde chrétien ramène la pratique
médicale à des moyens purement religieux et, en quatre siècles, seuls
Alexandre de Tralles et Paul
d'Egine firent faire quelques progrès à la médecine ( La
médecine byzantine).
Les Arabes cependant,
puisaient dans les Pandectes de médecine d'Aaron, prêtre chrétien
d'Alexandrie qui vivait au VIIe
siècle, les premières notions de la
médecine grecque : c'était un recueil
d'extraits de Galien, traduits en syriaque, puis
en arabe en 685.
Ainsi les écoles arabes de Bagdad ,
de Cordoue, etc., se soumettent aux dogmes
du galénisme comme à ceux du péripatétisme.
Sérapion,
Avicenne,
Albucasis,
Averroès,
Maimonide
sont les principaux auteurs médicaux arabes. Les médecins arabes, Ã
l'exception de quelques maladies, comme la variole et la rougeole, qu'ils
firent mieux connaître, ont peu fait pour la pathologie interne et la
thérapeutique : la chirurgie et la pharmacie
seules leur doivent quelques progrès remarquables. Le principal mérite
des médecins arabes aura été de conserver et de transmettre le trésor
des notions médicales héritées de l'Antiquité, et pendant longtemps
le Canon d'Avicenne fut le code des médecins ( La
médecine arabe).
Dans l'Europe
latine ,
quelques couvents possédaient des exemplaires de Caelius
Aurelianus et de Celse, mais pendant longtemps
l'enseignement médical ne s'y fit pas. Au XIe
siècle, les connaissances médicales
commencèrent à se répandre dans l'Occident chrétien, par l'intermédiaire
des juifs qui avaient été les puiser aux écoles arabes de l'Espagne .
Cette époque vit se fonder en Italie
l'école de Salerne ( La
médecine néo-latine), dont le nom est
encore populaire de nos jours, grâce à ses Aphorismes en vers
latins qui furent rédigés par Jean de
Milan vers l'an 1100.
Les médecins de Salerne s'appuyaient sur les oeuvres de Galien,
Rufus,
Oribase
et sur le Code de santé, mais ils n'étaient que des empiriques.
Au siècle suivant, des universités surgissent de toutes parts, et dans
le plus grand nombre la médecine forme l'objet d'un enseignement régulier,
comme la théologie et les arts libéraux
( Trivium
et quadrivium); mais Galien ne cesse pas d'être l'oracle de toutes
ces écoles ( la
médecine du XIIIe
siècle à la Renaissance).
La
médecine à la Renaissance.
Au moment de la
Renaissance ,
on revint aux textes mêmes des écrits anciens. défigurés par les traductions
arabes et par les commentaires de la scolastique,
et il faut arriver à Paracelse (1527)
pour trouver un auteur qui ose attaquer le galénisme. Il essaie de substituer
aux dogmes galéniques une sorte de médecine chimique qu'il nomme médecine
spagirique. Ce système médical et philosophique se présente comme
la réunion incohérente d'idées chimiques ( Alchimie)
et vitalistes, accolées aux opinions
théosophiques,
astrologiques
et cabalistiques. Cependant il paraît qu'on
doit à ce personnage l'emploi de quelques médicaments héroïques, et
notamment celui de l'opium.
-
Etude
du foetus humain par Léonard de Vinci (XVIe
siècle).
Après Paracelse,
l'anatomie
prit tout à coup un essor considérable. Vésale,
Ambroise
Paré. Eustache,
Fallope,
Colombo,
Varole, Arenzio, Fabrice d'Acquapendente attachèrent
leur nom à d'immortelles découvertes. La pharmacologie et la matière
médicale s'enrichissent : on décrit le typhus, la suette, la coqueluche,
la syphilis. On commence à discuter la spécificité, la contagion, l'infection;
l'observation se joint à l'expérience et le principe classique contraria
contraniis curantur règne en maître.
La
médecine moderne (1600-1900)
Le XVIIe
siècle.
Au XVIIe
siècle, la médecine fit de grands progrès,
grâce à l'influence des idées philosophiques; le régime de l'autorité
des textes disparaît avec Bacon et Descartes.
C'est alors que prennent naissances les trois systèmes médicaux : la
chimiâtrie de Sylvius, l'iatromécanisme
de Borelli et l'animisme de Stahl.
La découverte presque contemporaine de la circulation du sang par
Harvey
et celle du canal thoracique par Pecquet ajoutèrent
à l'impulsion donnée par Descartes. L'anatomie ,
cependant, poursuivait sa marche progressive. Le microscope, manié par
Leuwenhoeck et Malpighi
révélait les globules du sang. La pharmacopée s'enrichissait de l'émétique
et du quinquina.
Van
Helmont.
Van
Helmont (1620)
s'élève encore contre l'autorité de Galien;
Il rejette la doctrine des quatre éléments, et explique le principe de
la vie et du mouvement par l'hypothèse d'un être, d'une nature intermédiaire
entre la spirituelle et la matérielle, qu'il nomme archée
et qu'il loge à l'orifice supérieur de l'estomac, mais il ne réussit
pas à fonder une école. Il n'en est pas de même de Boë, plus connu
sous le nom de Sylvius (1660).
La
Chimiatrie.
Sylvius
prétendait expliquer tous les phénomènes du métabolisme animal par
les seules lois de la chimie. Suivant lui, la plupart des maladies viennent
de ce que les acides ou les alcalis sont en excès dans les humeurs et
leur communiquent une âcreté morbide. La thérapeutique consiste donc
à apposer les alcalis aux acides, et réciproquement. Le système de Sylvius
constitue ce qu'on a appelé l'Iatrochimie ou la Chimiatrie.
L'Iatromécanisme.
L'Iatromécanisme
date de la même époque. Son fondateur, Borelli
(1662),
cherchait à expliquer tous les phénomènes
organiques, soit à l'état de santé, soit à celui de maladie, par les
principes de l'hydraulique et de la mécanique, et s'efforçait de soumettre
aux calculs mathématiques les lois
d'après lesquelles ont lieu ces phénomènes. Les partisans de celte hypothèse
sont aussi appelés latromathématiciens.
L'Animisme.
Stahl (1690)
est l'auteur d'une doctrine communément fort mal interprétée, et que
l'on a désignée sous le nom d'Animisme. Quoique
l'un des plus savants chimistes de son temps, il rompit avec les doctrines
galéniques et chimiatriques, et défendit l'idée que la force qui préside
aux phénomènes organiques est absolument distincte de celles qui régissent
la matière inorganique. Mais il eut l'imprudence de supposer que cette
force agit avec conscience de ses actes. StahI,
d'ailleurs, doit être mis au rang des plus grands observateurs qui se
soient produits dans l'histoire de la médecine. Le volumineux recueil
de ses thèses se consultera encore au XIXe
siècle avec beaucoup de fruit. On peut
le placer à côté de Sydenham, qui florissait
un peu avant lui, et qui, par son judicieux esprit d'observation, a mérité
le glorieux surnom d'Hippocrate anglais.
Le XVIIIe
siècle.
Après ces deux
grands hommes, les doctrines humorales et chimiques sont complètement
abandonnées, et, par une réaction tout naturelle, le Solidisme se substitue
à l'Humorisme. Dès ce moment, on admet que les solides seuls sont doués
de propriétés vitales, que seuls il peuvent recevoir l'impression des
causes morbitiques, et que seuls, par conséquent, ils sont le siège des
phénomènes pathologiques. Le Solidisme fut professé sous des formes
et avec des modifications diverses par Boerhaave
(1708),
qui associa les explications mécaniques aux théories humorales, Fredéric
Hoffmann (1720),
qui lui donnera une forme systématique qui rappelle le strictum
et le laxum de Themison.etc.
Au milieu du XVIIIe
siècle, la physiologie
était renouvelée par Haller, l'anatomie
pathologique créée par Morgagni et la
physiologie pathologique par John Hunter. A la
fin du siècle, la vaccine était découverte et se substituait à l'inoculation
de la variole. La Société royale de médecine était créée. Lavoisier,
en fondant la chimie, donnait une base désormais assurée à l'étude
des fonctions physiologiques. La fin du siècle se signalera principalement
par la théorie de Brown (1780).
Brown.
D'après la théorie
brownienne, tous les phénomènes métaboliques sont dus à une propriété
particulière aux tissus vivants, l'incitabilité. Tous les agents
capables d'agir sur le corps vivant et de mettre en jeu ses facultés,
sont des puissances incitantes, et l'incitation est le résultat de l'action
des puissances sur l'incitabilité. Si l'incitation cesse, faute d'incitants
ou d'incitabilité, la mort s'ensuit; si elle est seulement portée en
deçà ou au delà des limites normales, la santé est compromise. On a
donc deux classes de maladies, les maladies sthéniques, qui résultent
d'un excès d'incitation, et les maladies asthéniques, qui sont
produites par un défaut d'incitation. En conséquence, le traitement doit
consister à augmenter ou à diminuer l'action des puissances incitantes
pour rétablir l'équilibre. Selon Brown, la plupart des maladies étant
asthéniques, la thérapeutique usuelle est principalement fondée sur
l'emploi des excitants et des toniques. Les idées de Brown modifiées
sont devenues en Italie la base de la théorie connue sous le nom de Contre-stimulisme.
Mais Rosori son auteur (1796)
considère, au contraire, les maladies sthéniques comme les plus fréquentes.
La fin du XVIIIe
siècle vit encore éclore une nouvelle
théorie médicale et thérapeutique, celle de Hahnemann, si connue sous
le nom d'Homéopathie. Nous nous contentons de la mentionner.
La médecine au
XIXe siècle.
Comme on le voit,
depuis l'époque de la Renaissance
jusqu'Ã la fin du XVIIIe
siècle, les systèmes médicaux se succèdent
sans interruption. Néanmoins, pendant ce temps, les sciences positives
qui constituent la base nécessaire de l'art de guérir, telles que l'anatomie
normale et pathologique, la physiologie,
la physique, la chimie, la pathologie. etc.,
font des progrès non interrompus, et à mesure
que ces progrès s'accomplissent, la médecine pratique en fait son profit.
Les maladies sont mieux connues dans leurs altérations fonctionnelles
et organiques; les moyens de diagnostic se perfectionnent; l'action des
médicaments est étudiée avec soin; la thérapeutique s'enrichit d'une
foule de substances précieuses; l'observation
et l'expérience prennent la place des spéculations
et des hypothèses.
C'est à la France
que revient surtout le mérite d'avoir imprimé cette direction purement
scientifique aux recherches médicales. La fin du XVIIIe
siècle et le commencement du XIXe
sont ainsi marqués par trois hommes éminents. Pinel est le naturaliste
pathologique, le créateur de la nosologie; Bichat
est le vrai fondateur de l'histologie, et Broussais
contribua puissamment à éliminer de la médecine la
métaphysique
et les systèmes.
La percussion, découverte
par Avenbrugger et Corvisart, l'auscultation
médiate, imaginée par Laënnec, donnèrent
au diagnostic une précision plus grande. En même temps, les beaux travaux
de Bouillaud sur les maladies du coeur, de Rostan sur celles du cerveau,
de Rayer sur celles des reins, d'Andral sur celles du sang, de Beau sur
les dyspepsies, de Trousseau sur les maladies
des enfants, de Ricord sur les maladies vénériennes transformaient de
plus en plus la médecine en une science positive. C'est alors que l'on
mesure la température des malades, que l'on découvre les alcaloïdes
et que les anesthésiques transforment la chirurgie.
Dans la seconde moitié
du XIXe
siècle, grâce à leurs efforts, la médecine
présente un phénomène tout nouveau dans son histoire, c'est l'absence
de toute spéculation
a priori. Il existe assurément
bien des opinions particulières, bien des divergences sur un certain
nombre de questions; mais tous les hommes qui se consacrent à l'étude
ou à l'exercice des diverses branches de la science, sont d'accord pour
n'accepter qu'une seule autorité, celle de l'observation
et de l'expérimentation. C'est donc,
suivant nous, tout à fait abusivement que l'on considère parfois comme
des doctrines radicalement opposées ce qu'on nomme le Vitalisme
et l'organicisme. Ces termes désignent simplement
des points de vue différents quant à la nature et à l'inhérence des
forces auxquelles obéit la matière organique. C'est une divergence qu'on
peut dire plus métaphysique que physiologique, car les Vitalistes et les
Organiciens, une fois écartée la question du primum movens, professent
la même anatomie, la même physiologie, la même pathologie et la même
thérapeutique. On peut dire que d'une certaine façon, la médecine, Ã
cette époque, a accompli sa révolution. Une révolution du même ordre
que celle accomplie par la physique au temps au XVIIe
siècle.
Cette évolution
des idées débouche sur une ère nouvelle, dont le point de départ est
la découverte de la bactérie charbonneuse et dont la fécondité est
due aux travaux de Louis Pasteur (1822-1895).
Pasteur et les
microbes.
Pasteur, était
chimiste de formation : dans ses premiers travaux, consacrés à la cristallographie
(1849-1858),
il sut rattacher l'hémiédrie des tartrates à leur dyssymétrie optique
et trouver ainsi le germe d'où devait sortir la stéréochimie. Convaincu
que la dyssymétrie moléculaire avait pour origine nécessaire I'action
vitale, cette idée fondamentale le guida dans l'étude des fermentations
qu'il fut sollicité d'entreprendre, à Lille
par des distillateurs de la région.
A cette époque (1854),
les deux théories en présence, dues à Berzélius
et à Liebig, expliquaient la fermentation par
catalyse ou ébranlement moléculaire émané de la levure. Pasteur,
étudiant d'abord la fermentation lactique (1857).
puis la fermentation alcoolique (1860),
démontra quelles étaient produites par la nutrition d'un organisme détermine,
le ferment, dans un milieu nutritif convenable, la substance fermentescible.
Il étendit presque immédiatement ce résultat aux putréfactions (1863)
: en quelques années, il éclaira d'un jour nouveau l'un des phénomènes
essentiels de la nature et de la vie. Vers la même époque (1859)
commença, pour se prolonger jusqu'à 1876,
la dispute célèbre à laquelle donna lieu la question des générations
spontanées. Elle se termina à l'avantage de Pasteur. qui établit définitivement
l'inexistence de la génération spontanée : de ses expériences extrêmement
délicates sortit la bactériologie,
avec ses techniques spéciales.
En 1865,
sur la demande de son ancien maître J.-B.
Dumas, il accepta d'aller étudier une maladie des vers à soie, la
pébrine, qui menaçait alors d'anéantir la sériciculture; il passait
ainsi de l'étude des fermentations à celle des maladies des animaux supérieur,
et s'orientait vers la médecine. Il démontra (1865-1870)
que la pébrine était due à la présence dans le ver à soie d'une bactérie
spéciale; il trouva la technique de sélection qui permit d'arrêter la
contagion et de sauver la sériciculture française. II rattachait donc
l'évolution d'une maladie au développement, dans l'organisme atteint,
d'un germe déterminé. Pasteur rejoignait ici
une découverte importante. mais insuffisamment établie, du médecin et
zoologiste Davaine. Dès 1850,
celui-ci avait reconnu la présence, dans le sang des animaux morts du
charbon, d'un bacille en forme de bâtonnet, qu'il avait nommé la bactéridie
: en 1862,
après Ies travaux de Pasteur sur le vibrion butyrique, Davaine avait soutenu
avec force que la bactéridie était I'unique cause du charbon, mais il
restait à éclaircir des éléments essentiels du problème : en découvrant
la spore de la bactéridie (1876),
Roch fit faire un grand pas à la question; Pasteur enfin donna les preuves
décisives (1877)
et découvrit toute l'étiologie de la maladie (1880).
Il était désormais en possession d'une doctrine solide et d'une technique
parfaite, et les découvertes se succédèrent rapidement : septicémie,
fièvre puerpérale, choléra des poules, atténuation des virus, découverte
des vaccins. La guérison de la rage (1880-1885)
couronna ses recherches par une victoire retentissante, qui valut à Pasteur
la popularité la plus étendue et la plus durable.
Après Pasteur.
Dans la voie ainsi
ouverte, les recherches fructueuses se multiplièrent : variation de la
virulence, étude de l'immunité, phagocytose (Metchnikov). Après les
microbes, on étudia les toxines qu'ils sécrètent, puis les antitoxines
que produit pour sa défense l'organisme infecté : de là l'emploi des
sérums et des vaccins (Behring, Kitasato, Roux, Yersin).
«
La médecine moderne, a écrit Caullery, commence avec Pasteur; en deçà ,
ce sera désormais l'antiquité, allant d'Hippocrate jusqu'à lui. »
La découverte de la
notion de l'infection bacillaire a donné lieu à de nombreuses et importantes
applications; les vaccinations pastoriennes d'abord, puis la sérothérapie
en médecine générale, les procédés de pansement et d'opérations antiseptiques
en chirurgie, les nouvelles règles d'hygiène publique et privée sont
des progrès immenses.
La nature des maladies
infectieuses et ses conséquences sont désormais des faits bien établis.
Le diagnostic est devenu d'ailleurs de plus en plus rigoureux, grâce aux
progrès des méthodes d'examen : l'examen microscopique et l'analyse chimique,
l'auscultation, la percussion, la mesure de la pression artérielle, les
recherches et cultures bactériologiques, le sérodiagnostic.
La pharmacopée s'enrichit
des découvertes de la chimie, l'administration des médicaments est rendue
plus facile par la méthode hypodermique, et les agents physiques (chaleur,
lumière, électricité, rayons X et ultraviolets) prêtent un nouvel appoint
au thérapeute.
En même temps, la
physiologie expérimentale et la chimie biologique, où Pasteur fut aussi
un maître, sont en progrès et marchent de pair avec la bactériologie;
elles ont contribué à la découverte de la sérothérapie et doté la
médecine de l'opothérapie.
Professeur d'anatomie
pathologique, Charcot (1825-1893)
se fit connaître par ses leçons sur les maladies du système nerveux
et ses recherches sur l'hypnotisme, qu'il considérait comme une manifestation
nouvelle de ce qu'on appelait alors l'hystérisme, provoquée artificiellement
: en quoi l'école de La Salpêtrière rencontra l'opposition de l'école
de Nancy (Liébault et Bernheim). Déjerine, Babinski, Pierre Marie furent
parmi les plus éminents continuateurs de Charcot.
La chirurgie ne fut
pas moins renouvelée que la médecine à partir du jour où Dupuytren
(1777-1835)
fonda sur des bases solides la pathogénie et la clinique chirurgicales.
Jusque vers 1850,
les doctrines de Broussais (saignées, pansements
aux pommades et aux cataplasmes) avaient eu des conséquences terribles;
jamais la mortalité n'avait été si élevée à la suite des opérations.
Puis, deux événements considérables s'étaient produites, transformant
la chirurgie de fond en comble : la découverte, en 1847,
des propriétés anesthésiques de l'éther et du chloroforme; ensuite,
en 1867,
la création par Lister de la méthode antiseptique.
La
médecine au XXe siècle
Le XXe
siècle va récolter tous les fruits de
la grande révolution qu'a connu la médecine au cour des 50 années précédentes.
Une révolution dont l'un des symboles est l'aspirine, synthétisée en
1897 par
Félix Hoffmann, et qui marque le début d'une médecine à la fois plus
efficace et plus banale, en même temps que l'essor de l'industrie pharmaceutique
sur laquelle cette médecine va désormais s'adosser. Un autre symbole
pourrait être la découverte, en 1895,
par Wilhelm Conrad Roetgen des rayons X, qui inaugure le concours
sans cesse croissant des technologies de pointe à l'exploration du corps
humain.
De 1900 Ã 1945.
Si, maintenant,
l'on veut suivre chronologiquement les progrès qui marque ce siècle,
sa première année, 1901,
est déjà une date importante, avec la description par Karl Landsteiner
des modes de compatibilité sanguine (système ABO des groupes sanguins),
qui permettra la première transfusion sanguine réussie, six ans plus
tard. Willem Einthoven met au point l'électrocardiographe en 1903,
et en 1905,
Nikolaï Korotkov invente le sphygmomanomètre.En 1906,
Frederick Gowland Hopkins suggère l'existence des vitamines
et leur rôle dans la santé : le scorbut, comprend-il, provient d'une
carence en vitamines. En 1909,
le traitement à base d'arsenic (Salvarsan ou 606) mis au point par Paul
Ehrlich contre la syphilis inaugure le début des chimiothérapies. Les
travaux en immunologie du même P. Ehrlich mettent en avant les notions
d'antigènes et d'anticorps.
Au cours de la Première
Guerre mondiale, Alexis Carrel et Henry Dakin créent une nouvelle
méthode pour le traitement des blessures, ainsi qu'un nouveau germicide
(la solution de Dakin) qui aide à éviter la gangrène. Pendant ce conflit,
on assiste aussi aux progrès des techniques d'exploration, avec les premiers
pas de l'imagerie médicale. La radiographie devient un des outils ordinaires
de la médecine. Le pionnier de la cardiologie Paul Dudley, pour sa part,
donne à partir de 1913
l 'impulsion qui va répandre l'usage de l'électrocardiographe.
Le rôle de la vitamine
D est mis en évidence en 1921
par Edward Mellanby, qui montre comment son absence est impliquée dans
le rachitisme. La même année, l'insuline est isolée par Frederick Banting
et Charles Best; elle sera utilisée dès
1922
dans le traitement du diabète sucré. En 1928,
Alexander Fleming découvre la pénicilline, dont Howard Florey et Ernst
Chain montreront, en 1938,
la puissance de son emploi comme antibiotique. Le second antibiotique connu,
la streptomycine sera découverte en 1943
et utilisée dans les années suivantes dans le traitement de la tuberculose,
notamment. Entre-temps, plusieurs vaccins importants ont vu le jour : on
vaccine contre la diphtérie depuis 1923;
le vaccin de la coqueluche date de 1926,
ceux de la tuberculose et du tétanos de 1927,
celui de la fièvre jaune de 1935,
et en 1937,
celui du typhus. La même année la première banque du sang est inaugurée
au Cook County Hospital de Chicago. Les techniques de conservation permettent
alors de garder le sang pendant dix jours. Cette période est également
celle des débuts de la chirurgie cardiaque. Dès 1929,
Werner Forssmann avait réussi à introduire un cathéter dans son propre
coeur. Et la première opération à coeur ouvert, réalisée par Alfred
Blalock, aura lieu à Baltimore le 29 novembre 1944.
Après la Seconde
guerre mondiale.
Les progrès de
l'immunologie se poursuivent à un rythme accéléré après la Seconde
guerre mondiale, et sont jalonnés par l'apparition d'une série de
nouveaux vaccins : premier vaccin contre la grippe en 1945;
premier vaccin contre la poliomyélite en 1955
(qui devient oral en 1962);
premier vaccin contre la rougeole en 1964,
et premier vaccin contre les oreillons en 1967.
Mais l'année 1967
est surtout une date importante dans l'histoire de la médecine parce qu'elle
est celle de la première transplantation cardiaque, due à Christiaan
Barnard. Une avancée qui concrétise les avancées réalisées dans les
années précédentes tant en immunologie (problème du rejet des organes
greffés) qu'en chirurgie et en cardiologie. Ainsi, comme étapes qui ont
préparé cette première transplantation doit-on mentionner la mise au
point, dès 1935,
par John H. Gibbon du premier poumon artificiel permettant la circulation
extra-corporelle et utilisé avec succès sur un chat (la méthode sera
utilisée sur un humain en 1953),
le développement, en 1952,
par Paul Zoll, puis par Clarence Lillehei et Earl Bakken (1957)
des premiers stimulateurs cardiaques, la première transplantation de rein
(entre jumeaux vrais) en 1954,
par Joseph E. Murray et, en 1957,
la première transplatation cardiaque tentée sur un chien, par Willem
Kolff et Tetsuzo Akutzu.
Pendant cette période
une autre découverte capitale est à noter, celle de l'ADN,
en 1953,
par James Watson et Francis Crick. Elle représente d'abord une révolution
sur le plan théorique, et devra encore attendre quelque temps pour lui
faire jouer un vrai rôle en médecine. Cela passera par l'identification
des causes ou des implications génétiques de certaines maladies, puis
par l'énorme tâche que sera le séquençage complet du génome humain
(1990-2003),
mais qui permet, en ce début du XIXe
siècle d'envisager les premières thérapies
géniques.
La
médecine depuis 1970.
A partir des années
1970,
on quitte le domaine de l'histoire proprement dite pour entrer dans celui
de la médecine telle qu'elle se pratique aujourd'hui. On ne peut cependant
passer sous silence, en terminant ce rapide résumé, quelques étapes
dans les progrès qui se poursuivent à un rythme accéléré. Du côté
des vaccins, on mentionnera ainsi la mise au point de ceux contre
la rubéole (1970),
la varicelle (1974),
la pneumonie (1977),
la méningite (1978),
l'hépatite B (1981),
l'hépatite A (1992),
la maladie de Lyme (1998).
Entre-temps, on aura eu à noter le grand succès des politiques de vaccination
menées au cours des décennies précédentes et qui a permi l'éradication
de la variole, reconnue officiellement par l'OMS en 1980.
En 1978,
la naissance du premier bébé-éprouvette marque le commencement des techniques
de procréation assistée. Celles-ci, ajoutées à la disponibilité des
moyens de contraception orale depuis le début de la décennie précédente,
marquent des jalons de l'évolution de la société autant que des progrès
de la médecine. De ce point de vue, une autre réalisation a un impact
important : le premier clonage réussi d'un mammifère
en 1996,
celui de la brebis Dolly (morte en 2003).
Il convient de terminer
en signalant l'apparition de nouvelles maladies, telles que le Sida, dont
le virus (VIH ou virus de l'immunodéficience humaine) est identifié en
1982,
ou le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère ou pneumopathie atypique),
en 2003.
Des maladies épidémiques - qui avec la grippe (ou peste) aviaire sont
potentiellement les précurseurs de grandes pandémies futures - qui ajoutées
à d'autres bien plus anciennes, mais en extension constante, telles que
les cancers, figurent parmi les grands défis que doit affronter la médecine
contemporaine. (DV / NLI / HGP). |
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