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Philippus Aureolus
Theophrastus Bombast von Hohenheim, dit Paracelse a
été un célèbre médecin et alchimiste,
né près d'Einsiedeln, canton de Schwitz
(Suisse![]() En 1502, le père de Paracelse émigra
avec sa famille à Villach, en Carinthie Ces pérégrinations ont dû beaucoup nuire
à ses lectures, aussi détestait-il cordialement les classiques; tels
que Galien, Avicenne,
etc. Quoi qu'il en soit, il fut nommé en 1526 médecin pensionné à Bâle Hippocrate,
sur les aphorismes duquel il publia des
commentaires, avait sans doute trouvé grâce devant Paracelse, qui se
posait en réformateur de la médecine. Il prétendait faire révolution
en médecine et dans la science. Il opposait aux quatre éléments Paracelse a une singulière idée de la puissance de l'intelligence humaine. Voici comment il raisonne : « La mesure de notre sagesse dans ce monde, est de vivre comme les anges dans le ciel; car nous sommes des anges. Or, il s'agit de savoir ce que peuvent les anges (quidnam possint angeli) ? Ils peuvent tout; car c'est en eux qu'habite toute la sagesse de Dieu, toute la science de Dieu. Les anges possèdent donc toutes les connaissances de Dieu. Ils sont purs et innocents dans le ciel comme sur la Terre; ils ne dorment jamais, ils n'ont pas besoin d'être réveillés. L'homme dort parce qu'il est corporel. Aussi faut-il l'exciter et le réveiller pour la science des anges, c'est-à -dire pour la science et la sagesse de Dieu. Les sciences de Dieu sont : La médecine, la géomancie, l'astronomie, la pyromancie, la chiromancie, la magie, la malédiction, la bénédiction, la nécromancie, l'alchimie, la transmutation, la réduction, la fixation et la teinture. Toutes ces sciences se trouvent dans la nature. Les anges sont des médecins (angeli sunt medici). Ils peuvent voler, marcher sur les eaux, traverser des mers, se rendre invisibles, guérir toutes les maladies, ensorceler, etc. Si les anges ont toutes ces facultés, il est nécessaire que ces facultés se trouvent également dans les plantes, dans les semences, dans les racines, dans les pierres, etc. Car Dieu a versé ses forces (transfudit vires suas) dans les plantes, dans les pierres, dans les graines. C'est là qu'il faut les chercher (ex his illae petendae ). Les anges les possèdent, renfermées en eux-mêmes. L'homme les a au dehors de lui, dans la nature; c'est là qu'il doit se les approprier (in illa eas assumat). »Des cures heureuses et la guerre qu'il fit à bien des abus lui attirèrent l'inimitié de ses collègues et confrères, et il dut quitter sa chaire au printemps de 1528. Il finit par se retirer à Esslingen, près de Stuttgart; là aussi il fut en butte à des persécutions et, menacé de prison, il s'enfuit et commença une vie errante et misérable; qu'il termina en 1541 à Salzbourg, tué par ses ennemis, suivant quelques auteurs, ou simplement dans la misère, selon d'autres. On a dit beaucoup de mal de Paracelse,
et d'autres l'ont exalté. On lui a reproché d'avoir mené une vie de
libertinage, mais il faut tenir compte des moeurs de soit Ă©poque. Sans
doute, il était d'un abord un peu rude, mais avait une haute idée de
sa dignité de médecin; il n'était pas aussi charlatan que l'ont dit
ses ennemis; il faisait mĂŞme la guerre aux charlatans aussi bien qu'aux
pédants et aux ignorants, et il les eut naturellement tous contre lui.
On l'a accusé de sorcellerie et d'athéisme;
ici encore on est allé trop loin; dans ses écrits authentiques, il s'est
montré croyant et ennemi des oeuvres soi-disant diaboliques. Cela n'empêche
qu'il a cru Ă l'alchimie; croyant Ă©galement
Ă la magie et Ă l'astrologie,
il expliquait les maladies par l'influence des astres. il Ă©tait de son
temps, et il était néoplatonicien en
philosophie. De là ses idées sur le microcosme
et le macrocosme, etc., sur l'existence dans le corps humain de l'archée,
qui est en somme l'analogue de la force vitale des vitalistes.
![]() Paracelse (1493-1541). Abstraction faite des propriétés occultes qu'il prêtait à certaines substances, on peut dire que Paracelse a pour ainsi dire créé la doctrine moderne des spécifiques. De même, il préluda aux théories humorales de l'avenir, et, en somme, il a ouvert à la médecine des voies nouvelles. Les magnétiseurs le considérèrent également commee l'un de leurs précurseurs, et non sans quelque raison. Il croyait au surnaturel et s'efforçait de le prouver par des arguments d'ordre naturel; bref, il s'était fait le vulgarisateur du monde métaphysique. Paracelse une fois mort, le nombre des
partisans de ses doctrines médicales s'accrut de jour en jour, surtout
en Allemagne L'énumération de ses ouvrages n'aurait
pas grand intérêt; il a écrit sur les préparations médicamenteuses,
la médecine pratique en général, le syphilis, la chirurgie; les impostures
des médecins, la nature des choses (où il est question de l'homunculus),
la peste On peut consulter sur ce singulier personnage Paracelse et l'Alchimie au XVIe siècle de F. Franck, 1853, et les Études sur Paracelse, du Dr. Cruveilhier, 1857. (Dr L. Hn). |
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