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Le squelette
Les os
Aperçu Les os L'ossification Les articulations Oscar
Les os sont des parties dures, résistantes qui, articulées les unes avec les autres, constituent le squelette. Celui-ci est, ou bien un dermosquelette (os de la voile du crâne, carapace de la tortue, du tatou) ou bien un endosquelette, composé de leviers et caractéristique des vertébrés. La colonne vertébrale est composée, chez l'humain, de 26 pièces, le crâne de 8, la face de 14, le thorax de 25, les membres thoraciques de 64, et les membres pelviens de 62. Ainsi, au total, le squelette humain comprend environ 200 pièces osseuses, toutes situées plus ou moins profondément dans les chairs et destinées à servir de support aux parties molles de l'organisme. Leur forme les a fait diviser en os longs, os courts et os larges
1° Les os longs, tels que ceux du bras, de la jambe, de la cuisse, etc. Leurs extrémités sont renflées et s'appellent les épiphyses (épiphusis = excroissance); la région intermédiaire ou corps de l'os est plus amincie et s'appelle la diaphyse (diaphusis = intervalle).

2° Les os plats, tels que ceux du crâne.

3° Les os courts, qui ont leurs trois dimensions à peu près égales, tels que ceux du poignet ou du cou-de-pied.

Quelle que soit leur forme, les os présentent des saillies et des creux. Les saillies sont ou articulaires (têtes, condyles, dentelures) ou non articulaires et destinées à des insertions-musculaires (tubérosités, apophyses, épines, crêtes). Les creux articulaires sont appelés cavités; les non articulaires sont désignés sous le nom de fosses, gouttières, fentes, trous, canaux. 

Conformation générale des os

Différentes parties d'un os long.
Un os long fendu dans le sens de sa longueur présente quatre parties différentes.

1° Au centre du corps de l'os ou diaphyse se trouve une cavité occupée par la moelle osseuse; celle-ci est une substance molle, composée d'un réticulum de fibres conjonctives dont les mailles sont remplies par différentes catégories de cellules dont certaines sont envahies par de la graisse et donnent à la moelle des adultes une teinte jaune; elle renferme également des vaisseaux sanguins et des nerfs qui y pénètrent par de nombreux trous nourriciers. La moelle osseuse change d'aspect avec l'âge. Chez les jeunes sujets elle est rouge parce qu'elle est très riche en vaisseaux sanguins, très pauvre en matières graisseuses et qu'elle est le siège d'une abondante production de globules rouges du sang. Chez l'adulte, elle est jaune à cause de sa graisse; elle est moins riche en vaisseaux sanguins. Enfin, chez les personnes âgées elle est grise; c'est aussi sa couleur ordinaire dans les os du crâne.

2° Le corps de l'os est formé d'une substance osseuse très dure, très fine et d'un blanc mat. Au contraire, dans les têtes ou épiphyses la matière osseuse n'est pas compacte; elle est formée de petites lamelles disposées en réseau que l'on qualifie de tissu spongieux; leurs mailles sont remplies par une moelle rouge dépourvue de graisse et dans laquelle se forment de nombreux globules rouges du sang.

3° La diaphyse ou corps de l'os est recouverte par une mince membrane
conjonctive de 2 millimètres d'épaisseur, le périoste (peri = autour; osteon = os), qui lui est intimement adhérente grâce à des vaisseaux sanguins et surtout à des faisceaux de fibres qui partent de sa face interne et s'enfoncent obliquement dans la matière osseuse (fibres de Sharpey). Le périoste a deux rôles principaux : il assure la nutrition de l'os par les nombreux vaisseaux sanguins qu'il lui envoie et forme de la nouvelle matière osseuse à sa face interne.

4° Enfin, les épiphyses sont recouvertes d'une couche de cartilage hyalin qui forme comme une sorte d'enduit nacré, à surface très lisse et constamment humectée, dont le rôle est de faciliter les mouvements de l'os.

Coupe longitudinale d'un os long, tranche d'un os plat et cellules de moelle.

1re figure : coupe longitudinale d'un os long. - 2e figure : tranche d'un os plat. - A gauche, cellules de la moelle (myéloplaxes).
Os plats et os courts.
Les os plats se composent de deux lames de tissu osseux, dur et compact, entre lesquelles se trouve une petite épaisseur de tissu spongieux analogue à celui des épiphyses des os longs et rempli comme ces dernières de moelle rouge.

Les os courts sont formés d'une masse centrale de tissu spongieux, recouverte de toutes parts par une couche de tissu compact.

Les trous nourriciers.
On nomme trous nourriciers les orifices percés à la surface de l'os et permettant l'entrée des vaisseaux sanguins dans la moelle ou dans la substance osseuse elle-même. Dans les os longs, on distingue : 

1° un trou nourricier principal, livrant passage à l'artère nourricière et à des filets nerveux se rendant à la moelle; 

2° des trous nourriciers de second ordre, plus petits, situés sur les épiphyses (excepté sur la couche cartilagineuse) et laissant passer surtout des veines; ils sont nombreux : la tête inférieure du fémur, par exemple, n'en a pas moins de 140;

3° enfin des orifices de troisième ordre, invisibles à l'oeil nu et situés sur toute la surface de la diaphyse; ils reçoivent des capillaires partant du périoste et se continuent dans la matière osseuse par de fins canalicules, les canaux de Havers, dont il sera question plus bas (40 à 50 par mm carré).

Composition chimique et structure du tissu osseux

Le tissu osseux se présente sous deux aspects, sous celui de substance compacte et de substance spongieuse. La première forme la diaphyse des os longs; elle est dure et serrée. La substance spongieuse, moins dure, est constituée par des aréoles intercommunicantes et entre dans la composition des os courts, des os larges et des extrémités des os longs. La surface des os est toujours limitée par une couche de tissu compact. Les os larges et courts sont spongieux intérieurement. Les os longs sont spongieux seulement aux extrémités (épiphyses); leur partie moyenne (corps ou diaphyse) est creusée d'une cavité cylindrique (canal médullaire) qui manque rarement (paresseux, cétacés, chéloniens) et contient de la moelle osseuse, exceptionnellement de l'air comme, chez les oiseaux.

Composition chimique.
La matière osseuse se compose de deux parties : 

1° une matière albuminoïde, l'osséine, qui n'existe que dans la proportion de 1/3 ; elle se dissout partiellement dans l'eau quand on soumet un os à l'ébullition et donne de la gélatine, accompagnée d'une très petite proportion de graisse.

2° Une matière calcaire qui imprègne entièrement l'osséine et qui existe dans la proportion de 2/3. Elle comprend surtout du phosphate tribasique de calcium (85 %), du carbonate de calcium (9%), du fluorure de calcium (4 %) et du phosphate de magnésium (2 %). Ce sont les mêmes sels que dans l'ivoire et dans l'émail des dents, mais avec des proportions et une structure tout à fait différentes.

Ces sels donnent aux os leur dureté et sont absolument indispensables pour l'édification du squelette; nous les absorbons en même temps que les aliments ou les boissons, qui en renferment naturellement une plus ou moins grande quantité; on en donne des solutions aux jeunes enfants trop faibles, en particulier à ceux qui n'ont pas été élevés au régime lacté et se sont trouvés privés des sels minéraux que le lait renferme en grande proportion (20 g par litre). On a nourri de jeunes pigeons avec des aliments privés de tout sel calcaire : leur squelette a continué de grandir, mais il est resté mou et s'est déformé; les pattes étaient incapables de supporter le corps.

D'après ce qui précède, si on calcine des os, la matière organique, c'est-à-dire les cellules et l'osséine, est détruite et il ne reste que le calcaire blanc et cassant, que l'on utilise pour la préparation du phosphore à cause de sa richesse en phosphate.
Inversement, si on laisse macérer pendant quelques jours un os dans une solution d'acide chlorhydrique, le calcaire se dissout et il ne reste que l'osséine. Mais celle-ci ne se déforme pas et conserve la forme primitive de l'os, qui est ainsi devenu mou et flexible. Mise ensuite à bouillir avec de l'eau, l'osséine se dissout bien plus facilement que quand l'os est entier; c'est ainsi que dans l'industrie on prépare la gélatine ou colle d'os.

Coupe transversale et coupe longitudinale de la diaphyse d'un os long.

Coupe transversale et coupe longitudinale de la diaphyse d'un os long (d'après L. Testut, Anatomie humaine). - 1, coupe transversale. - 2, coupes lonriitudinales. - 3, canal médullaire.  - 4, 4, canaux de Havers avec leurs anastomoses (9). - 5, système de Havers. - 6, système fondamental  interne. - 7, système fondamental externe. - 8, 8, systèmes intermédiaires.

Structure du tissu osseux. 
La substance osseuse, malgré son aspect minéral, renferme cependant une matière parfaitement vivante qui se nourrit et reçoit des nerfs comme n'importe quelle partie molle de l'organisme. Elle est en effet creusée d'une quantité considérable de petits tubes microscopiques, de 0,2 mm de diamètre, Les canaux de Havers, qui, dans les os longs, cheminent parallèlement les uns aux autres d'une épiphyse à l'autre et sont réunis par des anastomoses transversales. Certains s'ouvrent à la surface de la diaphyse, sous le périoste; d'autres s'ouvrent dans la moelle osseuse et tous sont parcourus par de très fins vaisseaux sanguins, accompagnés de filets nerveux qui leur arrivent directement du périoste ou de la moelle.

L'examen microscopique d'une lamelle osseuse très mince montre un très grand nombre de cellules étoilées ayant la propriété de sécréter l'osséine et les sels calcaires dont nous avons parlé précédemment, d'où le nom d'ostéoblastes qui est donné à ces cellules (osteon = os; blastos = bourgeon); l'osséine et les sels calcaires forment de leur côté ce qu'on appelle la substance interstitielle parce qu'ils occupent tous les intervalles que laissent les cellules. Ces deux parties fondamentales du tissu osseux, ostéoblastes et substance interstitielle, présentent une disposition particulière.

Coupe transversale de la diaphyse  d'un os long.
Coupe transversale de la diaphyse d'un os long (d'après L. Testut, Anatomie humaine.). - Quatre systèmes de Havers coupés en travers montrant les canaux de Havers (1) et les corpuscules osseux ou ostéoblastes (4) disposés en assises concentriques.

En premier lieu, la matière interstitielle affecte la forme de petites lamelles serrées les unes contre les autres et disposées en couches concentriques autour de chaque canal de Havers, !'ensemble formant un système de Havers. D'autres lamelles forment des couches concentriques tout autour de l'os, sous le périoste; c'est le système fondamental externe. Et enfin des couches semblables plus petites se trouvent à l'intérieur de l'os, tout autour de la moelle osseuse; c'est le système fondamental interne.

En second lieu, ces lamelles osseuses sont creusées de petites cavités irrégulières, également disposées en assises concentriques et improprement appelées les corpuscules osseux ou encore les ostéoplastes (ostéon = os; plastos = formé, façonné); toutes ces cavités sont reliées par de nombreux canalicules; l'assise la plus interne dans chaque système de Havers en envoie aussi dans le canal de Havers lui-même.

Ostéoblastes avec leurs canalicules.
Trois ostéoblastes avec leurs canalicules (d'après  L. Testut, Anatomie humaine). -4, substance interstitielle.

Enfin, dans chaque corpuscule se trouve une cellule osseuse ou ostéoblaste caractérisée par l'absence de membrane et par de nombreux prolongements qui pénètrent dans les canalicules osseux où, ils se relient à ceux des cellules voisines. Grâce à cette disposition, les ostéoblastes, quelque profonde que soit leur position à l'intérieur de l'os, reçoivent constamment des éléments nutritifs par l'intermédiaire des canaux de Havers et des canalicules.

Les épiphyses des os longs, ainsi que l'intérieur des os plats et des os courts, sont formés, comme nous l'avons dit, d'un tissu osseux spongieux; cette structure provient de ce que les lamelles osseuses ne sont pas serrées les unes contre les autres comme dans l'os compact; elles sont plus grandes et anastomosées en un réseau dont les mailles, parfois de grandes dimensions, sont remplies par la moelle rouge.

Les côtes, bien qu'étant des os longs, sont dépourvues de cavité centrale et sont remplies par une substance spongieuse à moelle rouge. (A. Pizon / Ch. Debierre).

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