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Les
vestiges archéologiques remontant au Paléolithique
ont été trouvés en Russie. Il s'agit d'outils en pierre et de
peintures rupestres, qui montrent des sociétés humaines organisées.
Au Mésolithique (environ 10 000 av. JC
- 6000 av. JC), c'est-à -dire après la fin de la dernière période glaciaire,
les sociétés humaines se sont adaptées aux nouvelles conditions environnementales,
et l'on constate une diversification des outils et des techniques de chasse.
Le Néolithique (environ 6000 av. JC - 3000
av. JC) marque la transition vers l'agriculture et l'élevage, avec des
communautés sédentaires établissant des villages. Les premières traces
d'agriculture en Russie se trouvent dans les régions du sud, notamment
dans la vallée de la Volga Des objets en ambre,
des poteries et des outils en pierre polie ont été découverts, notamment
dans les régions baltes et les plaines orientales. Ces artefacts témoignent
d'échanges commerciaux et de contacts culturels avec les régions voisines.
Pendant l'Âge du
bronze (env. 3000 av. JC - 1200 av. JC), les cultures matérielles se diversifient
avec l'utilisation du bronze pour les outils,
les armes, et les ornements. Les populations établissent des contacts
avec les cultures de l'Asie centrale et de l'Europe de l'Est. Les tumulus,
ou kourganes, sont des structures funéraires caractéristiques de cette
période. Ils contiennent des sépultures richement dotées, qui reflètent
des hiérarchies sociales et des pratiques funéraires élaborées. L'Âge
du fer (environ 1200 av. JC - 500 av. JC) est marqué par l'apparition
des premières sociétés plus complexes et la construction de fortifications
en bois et en terre. Il y a, au début de l'Âge du fer, des sociétés
sédentaires et semi-nomades. Les Scythes,
un peuple nomade d'origine indo-européenne, s'installe dans les steppes
au sud de la Russie actuelle. Ils ont des contacts commerciaux et culturels
avec les Grecs et les Perses.
La culture des kourganes se poursuit avec l'apparition de nouvelles formes
de sépultures et de richesses funéraires, indications d'une hiérarchisation
croissante des sociétés. Cette culture est largement associée aux Scythes
et à d'autres groupes nomades.
Les Sarmates
(Ier siècle av. JC - IVe
siècle ap. JC), un autre peuple indo-européen nomade, succèdent aux
Scythes dans les steppes. Ils établissent des relations avec les
peuples sédentaires de la région. Les Sarmates ont maintenu les traditions
des Scythes tout en développant leur propre culture distincte. Ils ont
été en contact avec les Romains et ont joué un rôle dans les conflits
aux frontières de l'Empire romain.
Au IIe
siècle, les Goths occupeent les contrées
entre le Don et le Danube, qui sont ensuite envahies successivement par
les Huns, par les Avars
et par les Bulgares ( Les
Turks). Quant aux Slaves, une population
de langue indo-européenne, dont
le nom n'apparaît dans l'histoire qu'au VIe
siècle, ils habitent le long du Dniepr. Les Finno-ougriens (Komi,
Mari et Mordves), habitent alors les régions forestières au nord des
Slaves. Ils développent des sociétés distinctes basées sur la chasse,
la pêche et l'élevage.
Les Slaves sont en
partie soumis par les Khazares ( Les
Turkmènes) au VIIIe siècle.
Les Khazars, ont
établi un khaganat puissant dans le bassin du Volga et au sud de la Russie
moderne. Leur empire (VIIe siècle - XVe
siècle) était un important centre commercial et politique, clé de voûte
dans les échanges entre l'Europe et l'Asie. Les Khazars ont maintenu des
relations diplomatiques et commerciales avec l'Empire
byzantin et les États musulmans, renforçant
leur influence dans la région. Vers la fin du VIIIe
siècle, les premiers États slaves orientaux commencent à émerger. Ils
se développent autour des principales rivières, comme le Dniepr et le
Dvina, et posent les bases de ce qui deviendra plus tard la Rus' de Kiev.
Les incursions des
Varègues ( La
Scandinavie médiévale) chez les Slaves datent vraisemblablement du
commencement du IXe siècle. Appelée par
les Slovènes, peuple slave, et conduite par trois chefs, qui étaient
trois frères, et dont l'un, Rurik, survécut aux
deux autres, une tribu de ce peuple s'établit aux environs des lacs Bielo-Uzero,
Ladoga et Ilmen. Rurik régna à Novgorod
de 862 Ã 879, comme premier grand-prince ou grand-duc de Russie. Car les
Slaves, dit Nestor, leur plus ancien historien, ont reçu des Varègues,
appelés Rus', le nom de Russes.
A l'ombre de Byzance.
Oleg, oncle d'Igor
I, fils de Rurik, avait été chargé de la
tutelle de son neveu; mais il exerça le pouvoir en son propre nom, 879-913.
Il transporta le siège de l'État de Novgorod
à Kiev, capitale d'une principauté dont il
fit la conquête, assiégea Constantinople
et rançonna l'empereur Léon le Philosophe. Igor,
son neveu, lui ayant succédé, fit contre Constantinople deux expéditions
dont le pillage des côtes grecques
fut le seul résultat, et périt en combattant les Drevliens, en 945. Sviatoslav
Ier, son fils, 945-972, lui succéda, d'abord
sous la tutelle de sa mère Olga, qui se fit chrétienne à Constantinople,
sous le non d'Hélène, mais qui ne put convertir son fils. Il avait partagé
ses États, avant de mourir, entre ses trois fils, dont l'aîné, laropolk
ler, fut grand prince de 972 Ã 980. Cette
division de l'héritage paternel entre tous les fils du grand-prince fut
la cause de l'affaiblissement de la Russie naissante.
Les princes appelés
au partage de l'État avec celui qui héritait du titre de grand-prince
étaient nommés princes apanagés. Vladimir ler,
dit le Grand et le Saint, troisième fils de Sviatoslav Ier,
980-1015, se convertit au christianisme
en 988( La Religion slave ).
Il fut baptisé à Constantinople,
alors en communion avec le saint-siège. Le partage qu'il fit de ses États
entre ses nombreux enfants, et son neveu, Sviatopolk Ier,
grand-prince de 1015 à 1019, amena encore une fois le démembrement. de
l'État. laroslav Ier,
1019-1055, l'un des fils de Vladimir Ier,
releva la puissance de la Russie, dont il fut le législateur. Mais la
division de ses États entre ses 5 fils fut suivie de trois siècles d'anarchie.
Isiaslav ler, grand-prince de 1055 Ã 1078,
fut deux fois détrôné. Il fit porter ses hommages par son fils au pape
Grégoire
VII, en 1075. Vsévolod ler, frère
d'Isiaslav Ier, régna de 1078 à 1093,
et Sviatopolk II, fils d'Isiaslav ler,
de 1093 Ã 1114.
Les règnes de Vladimir
II, dit Monomaque, 1114-1125, et de Mstislav ler,
dit le Grand, 1125-1132, arrêtèrent les dissensions intérieures. Mais
elles recommencèrent après la mort de ce dernier, et la grande-principauté
passa d'une branche à l'autre de la famille de Rurik.
André, dit de Bogolioubof, 1157-1175, petit-fils de Vladimir Monomaque
par son père George Ier
Dolgorouki, c.-à -d. Longue-Main, qui avait fondé Moscou
en 1147, fit rentrer la grande-principauté dans la maison de Monomaque
, qui était la branche cadette. Elle y resta jusqu'en 1598; mais elle
s'était partagée en 1246 en branche de Souzdal ,
branche de Moscou et branche de Tver .
André, ne pouvant se rendre maître de Kiev,
où régnait Isiaslav III, fixa sa résidence
à Vladimir ,
sur la Kliazma, qui resta la capitale de la grande-principauté jusqu'en
1205. Kiev, dite la Mère des villes russes, et siège métropolitain
de toute la Russie, commença à déchoir. Elle fut saccagée en 1169,
lorsque onze princes apanages, rivaux du grand-prince Mstislav Il, s'en
rendirent maîtres, et sa ruine fut consommée lorsque Roman Mstislavitch
s'en empara en 1204, avec l'aide des barbares Polovtses.
Roman était prince
de la Russie de Halicz ou Galitch, ou Russie-Rouge. Cette principauté,
qui éclipsa passagèrement ses deux soeurs de Kiev
et de Vladimir ,
fut fondée par Vladimirko Volodarovitch, issu d'Iaroslav
le Grand, qui la gouverna de 1124 à 1155. Elle fut réunie à la Pologne
en 1340, et la Russie de Kiev avait été réunie à la Lituanie en 1320.
Le fondateur de la Russie de Halicz eut pour successeur son fils Iaroslav,
1153-1188, dont le règne fut très glorieux. Vladimir, fils d'Iaroslav,
1188-1198, étant mort sans postérité, Roman Mstislacitch, descendant
de Vladimir Monomaque, grand-prince de Vladimir en Volynie ,
et dévastateur de Kiev, devint grand-prince de Haliez, en 1198, et mourut
en 1206. Son fils, Daniel Romanovitch, posséda son héritage de 1228 Ã
1264; il reconnut l'autorité du pape Innocent
IV, qui le qualifia du titre de roi de Russie en 1255. Mais il, rompit
ensuite, avec le saint-siège. La Russie-Rouge, ou Russie occidentale,
ne fit plus que déchoir, et fut absorbée par la Pologne, comme il vient
d'être dit, avant le milieu du XIVe siècle.
L'invasion des Mongols.
Affaiblis par leurs
divisions intestines, les Russes étaient incapables de résister à l'invasion
des Mongols ,
contre lesquels les Polovtses implorèrent leur secours. Malgré la bravoure
de Mstislav Mstislavitch, prince de Halicz, ils furent exterminés à la
bataille de la Kalka, en 1223 ( L'empire
gengiskhanide ).
Quelques années après, une nouvelle armée de Mongols
prit et brûla Moscou et Vladimir ,
et battit en 1238 George Il, grand-prince de Vladimir, 1213-1258, qui périt
dans ce désastre. Les Mongols détruisirent entièrement Kiev
en 1240. et ravagèrent tout le pays. Batou,
leur chef, acheva de fonder l'empire du Kaptschak, qu'il avait hérité
de son père, fils de Gengis-Khan, établit
son camp, appelé la Horde d'Or ,
à Seraï, dans une île de l'Akhtouba, branche de la Volga, et les Russes
demeurèrent tributaires et dépendants des vainqueurs. laroslav II, frère
de George II, et grand-prince de la Russie orientale de 1258 Ã 1246, eut
pour successeur Alexandre, surnommé
Nevski,
1246-1262, qui, n'étant encore que prince apanagé de Novgorod,
défit les Suédois et les chevaliers Porte-Glaives
( Les Chevaliers Teutoniques ).
Les discordes des fils d'Alexandre Nevski permirent aux Mongols
d'appesantir leur joug sur toute la nation russe. Daniel, le plus jeune,
se déclara indépendant de son frère André, grand-prince de 1294 Ã
1304, prit le titre de grand-prince et, fixa, en 1295, sa résidence Ã
Moscou, qui devint dès lors le centre national de la puissance russe.
Pendant que, la Russie
était asservie par les Mongols ,
Novgorod
prospérait sous la forme d'une république libre. La maison de Tver
disputa la grande-principauté à la descendance d'Alexandre
Nevski, dont Ivan Ier,
dit Kalita, c.-Ã -d. la Bourse, grand-prince de 1328 Ã 1340,
assura la prépondérance, avec l'appui des Mongols .
Siméon le Superbe, fils d'Ivan, 1340-1353, soumit peu à peu les princes
apanagés, et prit le titre de grand-prince de toute la Russie. Son fils
Ivan
II, 1353-1360, eut pour successeur le prince de Souzdal ,
Dmitri, 1360-1362, descendant d'un frère d'Alexandre Nevski. Mais la maison
de Moscou, protégée par les Mongols, reconquit
la grande-principauté, et, Dmitri IV, petit-fils d'Ivan la Bourse, régna
de 1362 à 1389. C'était un guerrier courageux qui conquit le surnom de
Donskoï,
en battant les Mongols sur le Don, en 1380. Mais les Mongols lui dictèrent
la paix en 1352 dans Moscou incendié. Il eut pour successeurs son fils
Vassili
ou Basile l, 1389-1425, et son petit-fils,
Vassili
II, surnommé l'Aveugle, 1425-1462. Sous le règne de ce dernier,
Isidore; métropolitain de Moscou, assista au concile
de Florence et fut fait cardinal .
Mais à son retour eu Russie, en 1439, il ne put faire accepter la réunion
de l'Église grâce à la communion romaine.
Ivan
llI, fils de Vassili III, dit le Grand ou le Superbe,
1462-1505, soumit Novgorod, annexa la principauté
de Tver et anéantit la domination mongole ,
en s'alliant avec le khan
de Crimée contre le khan de la Horde-d'Or
(1450). La Russie, délivrée du joug mongol, allait pouvoir rentrer en
rapport avec l'Europe .
Mais, à ce moment même, Constantinople
venait de tomber aux mains des Ottomans .
La principauté moscovite reprit dans ses armoiries l'aigle
de Byzance .
Ivan épousa la nièce du dernier empereur grec. Ivan III rendit la grande-principauté
indivisible, supprima les apanages et fit prévaloir le droit de primogéniture.
Au total, la domination
mongole ,
si pénible qu'elle ait pu être, avait été pour la Russie moscovite
une bonne école d'administration et de gouvernement; par ailleurs, la
religion chrétienne s'était propagée chez les Finnois,
l'Eglise russe avait pris un caractère autocéphale. Vasili Ivanovitch
(1505-1553) complèta l'oeuvre de son père : il soumit Riazan ,
Pskov ,
Viatka, Tver ,
Rostov, Iaroslav et enlèva aux Lituaniens une partie des pays russes.
Le premier âge
des tsars.
Ivan
IV, fils de Vassili III, plus connu sous
le nom d'Ivan le Terrible (1533-1584), en échangeant le titre de
grand prince contre celui de tsar (un mot dérivé du latin caesar),
affirma une fois de plus la suprématie et les ambitions de la Russie moscovite.
La première guerre entre les Russes et les Turcs
date de son règne. En 1552, il s'empara du khanat tatar de Kazan ,
et en 1554 de celui d'Astrakhan .
La Russie avait désormais un débouché sur la mer Caspienne .
En 1584, la Sibérie ,
conquise par le cosaque'
Ermak,
agrandit encore le domaine du tsarat moscovite. Mais ce qu'il fallait Ã
cet Etat, c'était un débouché sur la mer Baltique.
Ivan essaya vainement de s'en assurer un. Il fut repoussé par les Suédois
et les Polonais .
Son fils Fédor ou
Foedor, 1584-1598, prince faible, fut le dernier souverain de Russie de
la dynastie de Rurik. Sous son règne, un patriarcat
russe indépendant fut créé à Moscou en
1588, par un patriarche schismatique, fugitif de Constantinople,
et la servitude perpétuelle de la glèbe fut établie par des ukases
de 1592, 1593 et 1597.
Boris Godounov,
qui avait gouverné sous le nom de Fédor, son beau-frère, s'empara du
pouvoir à sa mort. A la mort de Fédor, en 1598, et jusqu'en 1613,
la Russie traversa une période d'anarchie, au milieu de laquelle les Polonais ,
maîtres de Moscou, et les Suédois de Novgorod,
ne cessairent de se disputer la Russie.
Un aventurier, Dmitri,
dit le faux Dmitri, entreprit avec le concours
des Polonais de se faire passer pour l'héritier des Rurikovitch, de soumettre
la Russie à l'influence catholique et polonaise. Il mourut. Un autre faux
Dmitri lui succèda. Les Polonais pénètrèrent jusqu'à Moscou
(1612); le fils du roi de Pologne ,
Sigismond
III, se fit proclamer tsar par les boïars. La Russie semblait à la
veille de devenir un Etat annexe de la Pologne. Mais les Polonais étaient
catholiques, les Russes orthodoxes. Une réaction tout ensemble religieuse
et nationale se produisit. Le prince Pojarsky et le boucher Minine soulevèrent
le peuple de Nijni-Novgorod et délivrent
Moscou. Les Polonais partis, l'assemblée du pays (sobor) élit
pour tsar le boïar Michel Fedorovitch Romanov (1613).
Michel ou Mikhaïl
Romanov fut le fondateur d'une dynastie qui a fait définitivement entrer
la Russie dans le système européen .
Avec lui finit la période dite des troubles. Il réorganisa l'armée et
fortifia les frontières. Son fils, Alexis Mikhaïlovitch (1645-1676),
donna à la Russie un Code de lois (l'Oulojénie) et réunit Ã
l'empire la Petite-Russie qui en avait été détachée depuis des siècles.
Sous son règne, la Russie s'ouvrit définitivement aux influences de l'étranger.
Les Anglais
par Arkhangel pénétrèrent à Moscou; les
Allemands
et les Suédois eurent des colonies à Novgorod,
à Pskov ,
à Moscou. Des ingénieurs allemands ou italiens
vinrent s'établir à Moscou. Les moeurs étaeint encore tout orientales.
La femme ne jouait aucun rôle dans la vie sociale. Les paysans, depuis
la fin du XVIe siècle restaient attachés
à la terre.
La
Russie au XVIIIe siècle.
Pierre
le Grand, fils et successeur du tsar Alexis, détruisit la puissance
de la Suède au profit de celle de la Russie, qu'il étendit de la Baltique
à la mer Caspienne. Il fonda Saint-Pétersbourg
et en fit la capitale de son empire ,
où il implanta par la violence une civilisation improvisée. Il laissa
éteindre en 1700 le patriarcat de Moscou
et le remplaça en 1721 par un conseil permanent, qu'il appela le Très-Saint-Synode.
Il fit ainsi de l'Église russe un instrument du despotisme impérial,
et la transformation par laquelle il introduisit la Russie dans le mouvement
social européen pèche par la base. Le testament politique qu'on lui attribue
n'est vraisemblablement pas authentique; mais il a légué à ses successeurs
une pensée ambitieuse dont ils ont poursuivi avec habileté la réalisation
menaçante pour la sécurité de l'Europe .
La tsarine Anne rétablit
l'autocratie, Ã laquelle Catherine
Ire, et Pierre II avaient renoncé,
et accrut l'influence extérieure de l'empire Élisabeth, 1741-1762, favorisa
la naissance de la littérature russe,
qui date de son règne ( Le printemps
des tsarines ).
Avec Pierre III, neveu d'Élisabeth, de la maison de Holstein-Gottorp,
une ligne féminine de la branche cadette de la dynastie de Romanov monta
sur le trône en 1762 Catherine II ,
1762-1796, agrandit la Russie par la part qu'elle obtint dans les trois
partages de la Pologne ,
et par la conquête de la Crimée et de la Nouvelle-Russie. Maîtresse
de la mer Noire, la tsarine s'arrogea sur ses coreligionnaires grecs et
slaves, soumis à la Turquie ,
un droit de protection qui devint le chemin tortueux par où la politique
du cabinet de Saint-Pétersbourg
n'a plus cessé de marcher pour arriver à Istanbul.
Son fils, Paul Ier, (1796-1801) fixa la
succession au trône par ordre de primogéniture en ligne directe, en attribuant
à la ligne masculine la préférence sur la ligne féminine. En matière
de politique étrangère, il s'associa à la coalition austro-anglaise.
Souvarov alla jusqu'en Italie se mesurer avec les généraux français.
Sous le règne très court de ce prince, la Russie acquit au Sud-Est la
Géorgie.
Le
XIXe siècle.
Alexandre
I.
Alexandre
Ier(1801-1825) organisa les ministères,
créa un conseil de l'empire, fonda les universités de Kharkov,
de Saint-Pétersbourg et de Kazan.
Il réunit à son empire le royaume de Pologne ,
formé du duché de Varsovie, créé par
Napoléon
Ier en 1807. Impressionné par l'empereur,
il signe avec lui le traité de
Tilsit (1807)
et devient son ami. Mais il refuse d'adhérer au blocus continental; Napoléon
envahit la Russie, pénètre à Moscou; il
en est chassé par l'incendie et par le froid. A la voix du tsar, les Russes
firent de leur pays un désert où, comme l'a dit Joseph
de Maistre, qui résidait alors à Saint-Pétersbourg,
On ne voyait
que de la neige, des corbeaux, des loups et des cadavres, depuis Moscou
jusqu'à la frontière.
Les Russes poursuivirent
la Grande Armée jusque sous les murs de Paris;
le traité de Vienne (1815) donna une
sanction européenne aux partages de la Pologne .
D'autre part, l'empire acquit la Finlande
sur la Suède
(1809) et la Bessarabie
sur les Turcs (1812). Victorieuse de
Napoléon,
la Russie fut l'âme de la Sainte-Alliance et soutient dans toute l'Europe
la contre-révolution. Mais elle était minée à l'intérieur par ces
mêmes doctrines qu'elle prétendait combattre à l'étranger. Des sociétés
secrètes se multiplièrent au lendemain de la mort du tsar Alexandre
Ier. Une révolution éclata (décembre
1825).
Nicolas
I.
L'empereur Nicolas
Ier (1825-1855) la réprima durement
et se posa en représentant du droit divin et de la légitimité. Il élargit
les frontières de la Russie du côté du Caucase, protègea contre la
Turquie les Roumains, les Serbes et les Grecs, poussa les troupes russes
jusqu'Ã Andrinople (Edirne), obtint de la Porte des rectifications de
frontières et le libre passage des Dardanelles
et du Bosphore .
Il triompha de l'insurrection polonaise
(1830), et forma avec la Prusse
et l'Autriche
une sorte de triple alliance inspirée par l'esprit réactionnaire. La
Russie de Nicolas Ier aida l'Autriche Ã
étouffer la révolution hongroise de 1848 et s'efforça de se faire reconnaître
comme la protectrice suprême des chrétiens d'Orient contre les Turcs.
Les prétentions russes amènentla France
et de l'Angleterre ,
en 1855,Ã intervenir pour le maintien de l'empire ottoman( La
Guerre de Crimée ).
La Russie, vaincue devant Sébastopol,
dut, par le traité de Paris, restituer
une partie de la Bessarabie
et sacrifier sa puissance navale dans la mer Noire.
Alexandre
II.
Le tsar Alexandre
II (1855-1881) Alexandre II, fils et successeur de Nicolas Ier
inaugura son règne par la conclusion d'une paix qui rendit le repos Ã
l'Europe en 1856. Il décréta par un manifeste impérial, en 1861, l'émancipation
des serfs, dont le nombre s'élevait à 23 millions dans l'empire en 1859.
Il développa en Russie les voies de communication (chemins de fer), améliora
les finances, réorganisa les tribunaux, supprima le servage et les peines
corporelles (1861).
En revanche, il ne
changea pas grand chose à la politique européenne de son prédécesseur.
Ainsi, sa première parole aux Polonais
fut-elle :
Tout ce
que mon père a fait est bien fait, et mon règne sera la continuation
du sien.
Il l'a effectivement
été, et a prouvé qu'en détruisant Sébastopol, la France
et l'Angleterre
n'avaient pas détruit l'ambition de la Russie, qui a persisté dans la
pensée d'étendre sa domination, son panslavisme, sur l'Europe
entière. La politique russe a déployé ses rigueurs contre la Pologne
en 1861 et 1862. En janvier 1863, elle a poussé elle-même les Polonais
à un soulèvement armé par la déportation en masse, sous le nom de recrutement,
de la partie virile de la population. En exterminant, les Polonais, la
Russie protestait par sa diplomatie de ses bonnes intentions à l'égard
de la Pologne, et elle répondit, dans cette même année 1863, aux protestations
de la France, de l'Autriche et de l'Angleterre, qu'elle ne pouvait pas
admettre leur intervention. La Pologne écrasée et la Circassie
soumise, en 1862, par le grand-duc Michel, ouvrirent une double voie Ã
la Russie pour s'acheminer vers l'accomplissement de ses vues sur l'Occident
comme en Orient. La Russie continua ainsi son expansion en Asie. La conquête
du Caucase fut achevée, le territoire de l'Amour annexé à la Sibérie .
Les Russes s'établirent à Tachkent, Ã
Samarcande, annexèrent le Khokand ,
le khanat de Khiva ,
et réduisent le khan de Boukhara à accepter leur protectorat ( Le
Kharezm et les khanats ouzbeks ).
A partir de 1865,
le tsar revint à la pratique de l'absolutisme et à la politique de russification,
sous l'impression de l'insurrection polonaise
et l'influence du parti panslaviste; l'écrivain Katkov, dans son journal
la Gazette de Moscou, opposait les
peuples slaves aux peuples de l'Europe occidentale, préconisait
leur «-rassemblement-»
sous la direction des Russes, et affirmait la nécessité d'un pouvoir
fort pour la réalisation de ce programme. Une série de mesures de détail
restreignirent la partie des réformes précédemment accomplies; il fut
interdit aux zemstvos de rendre publiques leurs délibérations;
des tribunaux extraordinaires furent institués, les suspects déportés
sans jugement, les jeunes gens écartés arbitrairement des Universités.
L'application de
la loi qui avait affranchi les serfs leur apparaissait comme une aggravation
de leur condition. Ils avaient gagné à la réforme la liberté de leur
personne; mais, obligés de racheter les terres laissées aux communautés
de village (mir), ils ne se rendaient pas compte que le prix du
rachat, payable à long terme par annuités, était très faible. Pour
se libérer immédiatement, ils avaient accepté de restituer aux seigneurs
les deux tiers de la part attribuée au mir, et les pays « tertiaires
-»
se trouvaient amoindris. La question agraire était loin d'être résolue;
les paysans étaient mécontents et, de son côté, la noblesse se plaignait
d'une réforme qui avait réduit ses domaines en même temps que leur produit,
car elle n'avait pas su remplacer le système des corvées par un nouveau
mode d'exploitation.
Ces embarras ne suffisaient
pas à détourner le tsar de ses préoccupations de politique étrangère.
En 1871, Alexandre II profita des embarras de la France pour
faire réviser le traité de Paris et s'assurer le droit d'entretenir une
marine de guerre dans la mer Noire. La guerre déclarée par la Serbie
et le Monténégro à la Turquie
en 1876 fournit à Alexandre II l'occasion de venger les échecs de 1855.
Les troupes russes franchirent le Danube, poussèrent jusqu'à Istanbul,
Le traité de San Stefano, qui termina cette guerre victorieuse, assura
l'autonomie de la Bulgarie, l'indépendance de la Roumanie et du Monténégro.
II fut modifié dans quelques-unes de ses clauses par le traité
de
Berlin (1878). L'acquisition de Kars,
de Batoum, la restitution de la Bessarabie
l'indemnisaient des sacrifices qu'elle s'était imposés pour mener Ã
bonne fin cette grandiose expédition.
Cela étant accomplit,
un autre problème surgit. La doctrine de l'individualisme
absolu - le nihilisme - avait cessé d'être
purement spéculative. Ses adeptes s'efforçaient de la répandre dans
les campagnes. Un centre révolutionnaire s'était formé à Zurich,
d'où un grand nombre de jeunes filles, revenues en Russie, y devinrent
d'actifs agents de propagande. Les attentats se multiplièrent, et le gouvernement
essaya de réagir par un régime de dictature
politique et de justice expéditive; mais le terrorisme nihiliste brava
le terrorisme gouvernemental, au moyen d'une organisation secrète très
serrée : le 26 août 1879, un « comité exécutif -»
condamna le tsar, qui, ayant échappé à trois tentatives, fut blessé
à mort le 1er mars 1881, au moment où,
sur les avis du général Loris Melikov, il paraissait disposé à donner
quelques satisfactions aux idées libérales, peut-être même allait-il
maintenant accorder une constitution, malgré l'opposition du parti «
vieux russe-».
Alexandre
III.
La mort tragique d'Allexandre II devait
provoquer un mouvement de réaction sous le règne de son fils
Alexandre
III (1881-1894).
Celui-ci abandonna tous les projets de réforme pour revenir à la pure
tradition nationale : réorganisation de l'administration rurale et des
zemstvos;
intensité de la politique de russification;
ukase obligeant l'héritier
présomptif à épouser une princesse de foi orthodoxe. Conseillé par
le publiciste Katkov, par le procureur général du Saint-Synode, Pobiédonotsef,
par le général Ignatiev, Alexandre III fut, dans toute la force du terme,
un souverain national. Les universités et la presse furent étroitement
contrôlées; les journaux et les livres venus du dehors, soumis à l'appréciation
de la censure, qui faisait « passer au caviar » les passages jugés dangereux;
une étroite surveillance mit les terroristes hors d'état d'agir et, s'il
y eut des complots contre la vie du tsar, ils furent tous découverts.
L'antisémitisme se développa. Les Juifs
étaient détestés des paysans russes, qui, à plusieurs reprises, les
avaient pillés : le gouvernement leur interdit de devenir propriétaires,
leur défendit d'envoyer dans les universités ou dans les gymnases un
nombre d'étudiants supérieur à une proportion déterminée, et finalement,
en 1891, les concentra tous dans les
provinces de l'Ouest, où ils étaient particulièrement nombreux. Les
mesures de dénationalisation se succédèrent au Caucase, en Pologne
et dans les provinces baltiques, où l'on imposa le russe comme langue
officielle, où l'on fit la guerre à la religion luthérienne au profit
de la religion orthodoxe. L'autonomie du grand-duché de Finlande fut cependant
ménagée. A l'extérieur, l'événement capital du règne d'Alexandre
III fut la nouvelle orientation de la politique russe en direction des
puissances occidentales. Depuis la guerre de 1870,
elle avait été inféodée à celle de la Prusse
et de l'Autriche. Alexandre III rompit avec les alliances antérieures
et se rapprocha nettement de la France .
L'avènement
de Nicolas II.
Nicolas II, qui succéda à son père
Alexandre III en 1894, déclara qu'il maintiendrait le principe
autocratique et l'appliquerait avec la même fermeté. Les visites
échangées à deux reprises, en 1896 et en 1901, avec les présidents
français Faure et Loubet ont attesté de la poursuite des bonnes relations
de la France
et de la Russie. Forte de cette alliance, la Russie a pu continuer son
expansion dans l'extrême Orient. Le chemin de fer transsibérien relia
la Baltique au Pacifique. L'intérêt majeur de la Russie était
à ce moment de voir la paix maintenue en Europe pour exploiter sans inquiétude
son domaine asiatique.
La
Russie au XXe siècle.
Le gouvernement
de Nicolas II n'a cessé de se durcir au commencement du XXe
siècle,
en même temps que les tensions sociales n'ont cessé de monter. Des révoltes
éclatent chez les paysans et les ouvriers, poussant finalement le tsar
à envisager des réformes. La guerre perdue contre le Japon
(1904-1905) a accéléré ce mouvement qui a donné lieu à la "Révolution
de 1905", à l'issue de laquelle une ébauche de régime parlementaire,
au fonctionnement chaotique, se met en place, sans que soit réellement
remise en cause l'autorité du tsar.
La
Première guerre mondiale et la Révolution soviétique.
En 1914, la Russie
entre en guerre contre l'Allemagne ,
aux côtés de l'Angleterre
et de la France .
Le pays subit de lourdes pertes et la population se montre de plus en plus
sensible aux idées des partis révolutionnaires. C'est dans ce contexte
que deux nouvelles révolutions, la première en février, la seconde en
novembre (ou en octobre dans le calendrier
julien toujours en vigueur dans le pays). Celle-ci est conduite par les
Bolcheviks (communistes radicaux), sous la direction de Lénine. Le régime
tsariste s'effondre; le tsar et sa famille sont assassinés en 1918. La
paix avec l'Allemagne est signée, mais le pays devient la proie d'une
guerre civile, dans laquelle s'opposent les Bolcheviks (ou Rouges) et les
Blancs, partisans du tsar et soutenus par les Etats-Unis
et les anciens alliés européens.
Les Bolcheviks finissent
par l'emporter, et parviennent aussi à étouffer les oppositions existant
au sein même du mouvement révolutionnaire. En 1922, un nouvel Etat, dirigé
autoritairement par le Parti communiste est fondé : c'est l'URSS
(Union des républiques socialistes soviétiques); sa capitale est Moscou;
ses dirigeants s'intallent dans l'ancienne forteresse des tsars, le Kremlin .
Des réformes reposant sur les théories de Marx
et de Lénine sont mises en place. Les villes, priviligiées par le nouveau
régime, s'en tirent à peu près, mais les campagnes sont affamées.
La
dictature de Staline et la Seconde guerre mondiale.
Après la mort de Lénine,
en 1924, Joseph Staline devient l'homme fort du pays. Il impose une dictature
personnelle, qui sera aussi très meutrière. Au moins permet-il une modernisation
du pays, en imposant une industrialisation à marches forcées. En 1939,
Staline conclut avec l'Allemagne nazie
un pacte de non-agression, connu sous le nom de Pacte germano-soviétique,
qui ne sera pas respecté par Hitler. En 1941, les troupes allemandes envahissent
la Russie. ( La
Seconde Guerre mondiale).
Dans un premier temps,
l'Armée Rouge subit de graves revers. Mais au prix de pertes humaines
colossales, parvient à renverser la tendance, et à jouer un rôle décisif
dans la victoire des Alliés. En 1945, l'URSS
est en mesure de parler d'égal à égal avec les Etats-Unis .
A Yalta, les deux superpuissances se partagent
le monde en zones d'influence. Elles mettent ainsi en place les termes
d'un affrontement permanent, qui va durer plus quarante ans, et que l'on
appellera la Guerre froide.
La
Guerre froide.
La Guerre froide
oppose deux alliances : l'Alliance atlantique, ou OTAN, réunit
autour des Etats-Unis
les pays d'Europe
occidentale (Ã l'exception de quelques neutres); le Pacte de Varsovie,
réunit autour de l'URSS, les pays d'Europe
de l'Est, auquels Moscou a aussi imposé son système politique et économique.
Les deux blocs s'affronteront pour l'essentiel hors du terrain européen,
dans le Tiers-Monde, où de nombreuses guerres vont éclater avec des prétextes
divers, mais avec toujours en arrière-plan, l'enjeu de la recherche de
la suprématie d'un bloc sur l'autre.
Staline meurt en
1953 et l'on peut croire quelque temps à un assouplissement du régime,
avec l'accession au pouvoir de Nikita Krouchtchev. Il n'est que très relatif,
et le pays reste sous la coupe d'un régime policier; la Guerre froide
connaît même à cette époque (1962) une de ses pires crises, au moment
où l'URSS installe à Cuba
des missiles menaçant directement les Etats-Unis .
Une nouvelle époque s'ouvre en 1964, au moment de l'arrivée au pouvoir
de Leonid Brejnev, pendant laquelles les relations Est-Ouest vont connaître
encore de nombreuses vicissitudes, mais qui se marque surtout par une érosion
accélérée du régime soviétique. La course aux armements dans laquelle
se sont lancées les deux super-puissances a fini par épuiser l'Union
soviétique, dont le système économique s'essouffle; la corruption mine
l'administration; malgré les voix qui s'élèvent de quelques "dissidents"
la population sombre dans l'apathie, quand ce
n'est pas dans l'alcoolisme.
A la mort de Brejnev,
en 1982, la nécessité de réformes est devenue évidente pour les dirigeants
du pays. Les successeurs immédiats de Brejnev (Andropov, Tchernenko),
trop âgés, n'auront pas le temps de les engager. La tâche reviendra
à Mikhaïl Gorbatchev, qui accède au pouvoir en 1985. Il s'efforce de
moderniser le pays, en le dynamisant, en le démocratisant quelque peu,
mais aussi en essayant de préserver la prééminence du Parti communiste.
Il échoue. L'empire soviétique se disloque. Plusieurs des républiques
qui le constituent revendiquent leur indépendance; la principale
d'entre elles, la Russie elle-même, sous l'impulsion de Boris Eltsine
s'affanchit de la tutelle soviétique. L'URSS
cesse d'exister le 25 décembre 1991.
La
Fédération de Russie
Eltsine.
La Russie, sous
la direction de Boris Eltsine, est devenue une république indépendante
et la Fédération de Russie a été établie en tant qu'état successeur
de la RSFSR (République socialiste fédérative soviétique de Russie).
Eltsine a mis en
oeuvre des réformes économiques radicales connues sous le nom de thérapie
de choc. Cela incluait la libéralisation des prix, la privatisation
des entreprises d'État, et l'ouverture de l'économie au marché mondial.
Les résultats ont été mitigés, entraînant une inflation massive, une
augmentation du chômage, et une chute du niveau de vie pour de nombreux
Russes.
En 1993, une crise
constitutionnelle a opposé Eltsine au parlement russe. Elle s'est terminée
par un siège militaire du parlement. En 1994, la Russie a lancé une intervention
militaire en Tchétchénie pour écraser le mouvement indépendantiste,
mais le conflit s'est prolongé jusqu'en 1996 avec de lourdes pertes des
deux côtés. La Russie a connu une crise financière majeure en 1998,
marquée par la dévaluation du rouble, un défaut de paiement sur la dette
intérieure, et une instabilité économique accrue.
Poutine.
Vladimir Poutine
a été élu président en 2000 et réélu en 2004. Il a supervisé une
période de croissance économique significative grâce à la hausse des
prix du pétrole et du gaz, ainsi que des réformes administratives et
judiciaires. Poutine a également centralisé le pouvoir et limité les
libertés politiques. Il a relancé les opérations militaires en Tchétchénie
en 1999. Cala à une pacification progressive de la région mais
au prix de graves violations des droits humains.
En 2008, Poutine
a choisi Dmitri Medvedev comme son successeur de façade et a occupé pendant
sa présidence le poste de Premier ministre. Medvedev a lancé des initiatives
pour moderniser l'économie et améliorer les relations avec l'Occident,
bien que Poutine soit resté une figure centrale du pouvoir. En 2012, Poutine
est revenu à la présidence après avoir été réélu. Son troisième
et quatrième mandats ont été marqués par une répression accrue de
l'opposition politique, des mesures pour renforcer l'influence russe sur
la scène internationale, et des confrontations avec l'Occident.
Après sa guerre
lancée en 2008 contre la Géorgie, la
Russie a pouursuivi sa poitique d'agression en annexant en 2014 la
Crimée.
Cette action a exacerbé les tensions avec l'Ukraine, à laquelle appartient
la Crimée, et les relations avec l'Occident. L'Union
Européenne et des
États-Unis ont
mis en place des sanctions économiques contre la Russie. La Russie a aussi
soutenu les séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine, entraînant
un conflit prolongé. En 2015, la Russie a, par ailleurs, lancé une intervention
militaire en Syrie pour soutenir le régime de Bachar al-Assad, augmentant
ainsi son influence au Moyen-Orient.
En 2020, la Russie
a adopté des réformes constitutionnelles qui permettent à Poutine de
potentiellement rester au pouvoir jusqu'en 2036. Ces réformes comportent
des changements sur la structure gouvernementale et des protections sociales.
En février 2022, la Russie a lancé une attaque contre l'Ukraine. Elle
y mène depuis une guerre meutrière.
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Egor
Gaïdar, La
chute de l'empire soviétique : Leçons pour la Russie d'aujourd'hui,
Eyrolles, 2010. - Quelle est la place
de la Russie dans la mondialisation économique? Comment expliquer la chute
de l'Empire et la montée en puissance d'une oligarchie
aujourd'hui contestée à l'international? Ecrit par l'un des principaux
artisans de la Perestroïka, cet ouvrage dresse un bilan sévère
et précis de la situation économique réelle de l'URSS
à la veille de l'éclatement du bloc communiste. Il est l'occasion d'une
brillante analyse des causes - imparables selon l'auteur - de la fin de
l'Empire, étayée par des données chiffrées extrêmement précises et
précieuses - compte tenu de l'opacité des statistiques officielles de
l'URSS au moment de l'implosion. L'ouvrage est enfin l'occasion pour son
auteur de mettre en garde la Russie d'aujourd'hui contre les démons d'autrefois,
à l'heure de la "nostalgie de l'Empire" largement répandue dans les cercles
du pouvoir comme dans la population russe. (couv.).
-
Maurice
Paléologue, Le
crépuscule des tsars, Mercure de France, 2007. -
Fils
d'un prince roumain exilé en France, lointain
descendant des derniers empereurs byzantins,
Maurice Paléologue (1859-1944) débute une brillante carrière au quai
d'Orsay dès 1880. Ayant bénéficié très tôt de puissantes protections
(Delcassé, Poincaré...), il est nommé ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg
au printemps 1914. Partisan inconditionnel de l'alliance franco-russe qu'il
est chargé de resserrer, il croit en la force du « rouleau compresseur
russe » lorsque la guerre éclate. Comme beaucoup de ses contemporains,
il est persuadé que le conflit sera bref et se soldera par la victoire
des alliés. Il déchante bien vite et devient le spectateur de plus en
plus inquiet de la détérioration du tsarisme. Il demeurera en poste auprès
du gouvernement provisoire jusqu'Ã son rappel, au mois de mai 1917. Pendant
toute cette période, il tient un journal précis dont la lecture s'apparente
à une sorte de feuilleton : il décrit les atmosphères, les scènes,
restitue les dialogues et se contente la plupart du temps de commentaires
rapides mais percutants.
Très
proche de la famille impériale, il se livre cependant à une critique
acerbe du régime, dénonçant la bureaucratie, la police, l'impéritie
des hommes politiques et des chefs militaires. Il évoque la peur qui s'empare
de l'ensemble du pays dans tous les milieux. Il brosse un tableau terrifiant
de Saint-Pétersbourg où il décrit
aussi bien la misère populaire que l'étrange atmosphère de la cour Ã
l'ombre malfaisante de Raspoutine dont il relate de façon haletante l'assassinat
le 31 décembre 1916. Les portraits du couple impérial avec lequel il
s'entretient régulièrement et presque familièrement sont saisissants
de réalisme.
Lorsque
arrive la révolution qu'il avait prévue, son rappel motivé par les liens
trop étroits qu'il entretient avec la famille impériale, lui vaut d'être
nommé Secrétaire général du quai d'Orsay. Il sera reçu à l'Académie
française en 1928.
Un
document exceptionnel sur la fin du régime impérial en Russie. (couv.).
-
Alexandre
Radichtchev, Voyage
de Pétersbourg à Moscou, Rivages Poche, 2007. -
C'est le premier livre révolutionnaire publié en Russie. Son auteur,
grand aristocrate, fit ses études Ã
Leipzig
où il lut les auteurs des Lumières. Catherine
II, qui soutenait les Encyclopédistes, à commencer par Voltaire,
changea radicalement son point de vue après la Révolution de 1789. Radichtchev,
lui, avait gardé les idéaux de Rousseau et
c'est sous le regard des philosophes français qu'il écrivit ce livre
qui est un hymne à la liberté et à la justice sociale. Ce récit de
voyage, dans lequel l'auteur décrit simplement ce qu'il voit, de Saint-Pétersbourg
à Moscou, est d'une force étonnante. Catherine Il fut outrée, Radichtchev
condamné à mort, mais sa peine commuée en exil en Sibérie.
Le livre demeura interdit jusqu'à la fin du XIXe siècle, bien que son
auteur ait été gracié par Alexandre Ier.
(couv.). |
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