.
-

Dolgorouki

Dolgorouki ou Dolgoroukov. - Famille princière russe qui a fourni deux auteurs, Ivan-Mikhaïlovitch et Pierre-Vladimirovitch Dolgorouki, et un certain nombre de personnages ayant joué un rôle dans l'histoire politique du pays. Cette famille prétend remonter en ligne directe à Rurik. Dolgorouki ou Dolgoroukov est un adjectif qui veut dire longue main ou long bras; cette épithète fut donnée à un certain Vladimir qui vivait au XVe siècle et qui, d'après les tableaux généalogiques, est le dix-septième descendant de Rurik en ligne directe. A dater du XVIe siècle, les Dolgorouki ont joué un rôle considérable dans la société russe; nous n'en citerons que les principaux : 
Obolensky Vladimir Timofieevitch, échanson du tsar Fedor Ivanovitch, prit part aux guerres contre les Suédois et les Turks ; il fut gouverneur de Pskov, de Novgorod et de Kazan. En 1624, sa fille Marie épousa le tsar Michel Fedorovitch, mais elle mourut le 9 janvier 1625.
Jacob-Fedorovitch, né en 1639, mort en 1720, fut envoyé comme ambassadeur auprès de Louis XIV. Il prit part à l'expédition contre Azov (1695), à la guerre contre les Suédois où il fut fait prisonnier; mais il s'échappa et revint en Russie. Pierre le Grand (L'Empire de Pierre) le fit sénateur : il l'estimait beaucoup; toutefois, irrité de sa franchise et de ses contradictions, il se jeta un jour sur lui l'épée à la main.
Son frère, Vasili-Fedorovitch, né en 1656, mort en 1723, fut chargé de missions diplomatiques en Pologne (1700), sénateur et conseiller privé.
Alexis Gregorovitch, mort en 1734, fut en 1713 gouverneur de Smolensk, et devint membre du conseil suprême. En 1730, il tomba en disgrâce et fut exilé à Berezov.
Serge Gregorovitch fut de 1720 à 1725 chargé d'une mission diplomatique à Varsovie. Il tomba en disgrâce comme la plupart des membres de sa famille à l'avènement d'Anna Ivanovna (Le Printemps des Tsarines), et fut décapité en 1739 à Novgorod; avec lui périt Vasili Loukitch Dolgorouki, conseiller privé, ancien ambassadeur en Suède, en Danemark, en Pologne.

Vasili-Vladimirovitch, né en 1667, mort en 1746, fut gouverneur de l'Ukraine, prit part à la bataille de Poltava (1709), à l'expédition du Pruth (1711). Disgracié en 1747 par les intrigues de Mentchikov, il devint général en 1724, fit la guerre en Perse en 1729. Pierre II le nomma feld-maréchal. En 1731, il fut, comme les autres membres de sa famille, exilé. L'impératrice Elisabeth, dont il était le parrain, le rappela à la cour (1741) et le nomma président au collège du département de la guerre.

Le prince Ivan Alexievitch, né en 1708, fut le favori de Pierre Il qui le nomma son premier chambellan. Il épousa en 1730 Nathalie Borisovna Scheremetev. Quelques jours après il fut exilé à Berezov en Sibérie. En 1739, il fut séparé de sa femme et supplicié. Nathalie Borisovna revint de l'exil à l'avènement de l'impératrice Elisabeth. En 1757, elle se fit religieuse à Kiev, où elle mourut en 1771. Elle a laissé sur sa captivité et son exil des mémoires fort touchants qui ont été plusieurs fois publiés (notamment dans la revue Rousky Arkhiv, année 1867).

Vasili-Mikhailovitch, né en 1722, mort en 1782, fut un général distingué. Il prit part au siège de Perekop (1735) puis a la guerre de Trente Ans. En 1771, il battit le sultan Selim Gheraï, s'empara de la Grimée et, suivant l'usage du temps, reçut le surnom de Criméen (Krymsky). Il mourut commandant en chef à Moscou.
Vladimir-Petrovitch, né en 1773, mort en 1817, servit en Pologne (1796), en Perse (1799) et en Suisse.

Georges-Vladimirovitch, né en 1740, mort en 1830, prit part à la guerre de Sept Ans, à la bataille navale de Tchesmé, aux campagnes de Turquie (1797), à la guerre de 1813.

Serge Nicolaevitch, né en 1770, mort en 1830, fut général, ambassadeur en Hollande, à Naples, en Danemark. Il a publié en russe : Chronique de l'armée russe.
Vasili-Andreevitch, né en 1804, mort en 1868, fut l'un des plus zélés serviteurs de l'empereur Nicolas. Il se signala lors de la révolution de décembre 1825 et de l'insurrectien de Pologne. De 1849 à 1856, il fut ministre de la guerre. Il devint ensuite chef du corps des gendarmes.

Ivan-Mikhaïlovitch Dolgorouki, , né en 1767, mort en 1823, fit ses études à Moscou, servit en Crimée (1784), en Suède (1793). Il est connu comme poète. Ses oeuvres complètes ont été publiées par Smirdine, à Pétersbourg, en 1840. L'une d'entre elles, le Coin du feu, a été traduite en français par Charles Aviat de Vatay (Moscou, 1799).

Pierre-Vladimirovitch Dolgorouki, né vers 1810, mort à Berne le 17 août 1868, s'est fait connaître par des pamphlets et des ouvrages de généalogie. Il a publié en russe : Recueil généalogique (Saint-Pétersbourg, 1840-1841); Généalogie russe (Saint-Pétersbourg, 1854-57. 4 vol.). Cet ouvrage lui valut un procès de la part des Voronzov. Obligé de quitter la Russie et privé du titre de prince, il publia à l'étranger des journaux révolutionnaires et divers ouvrages en français : la Vérité sur le procès du prince Pierre Dolgoroukov; Notices sur les principales familles de la Russie (Paris, 1843; Berlin, 1858); la Vérité sur la Russie (Leipzig, 1860; 2e éd., 1871), des Réformes en Russie (Paris, 1862);Mémoires (Genève, 1867-71, 2 vol.). II a écrit quelques-uns de ses ouvrages sous le pseudonyme de comte d'Almagro.

.


Dictionnaire biographique
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
[Aide][Recherche sur Internet]

© Serge Jodra, 2006. - Reproduction interdite.