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Kazan.
- Ville de Russie ;
1 120 000 habitants. Située sur la Kazanka, affluent gauche de la
Volga ,
à 5 km de ce dernier fleuve, la ville ne comptait au XIXe
siècle que 50 000 habitants et a dû son essor au développement
de l'industrie (constructions mécaniques, caoutchouc synthétique).
La plus belle partie de Kazan est bâtie sur une colline dont la pente
descend rapidement vers la plaine de la Volga, où se trouve le monument
élevé à la gloire des guerriers russes tués
à la prise de la citadelle de Kazan, en 1552. C'est là aussi,
près du lac Koban, que se trouve le quartier des Tatars avec ses
minarets
pointus et ses mosquées qui lui donnent
un aspect oriental. Les Tatars ( Les
Turks)
encore le quart de la population de la cité, dont ils ont été
jadis les maîtres. Un seul monument, rappelant leur ancienne gloire,
reste dans la ville: c'est la tour de Sounbieka. Outre son gymnase, Kazan
possède une université (fondée en 1803), avec bibliothèque,
laboratoires, cliniques, etc.; une académie ecclésiastique;
deux lycées de garçons, deux lycées de jeunes filles,
une imprimerie pour les langues orientales, un théâtre, etc.
Il y a aussi un grand
nombre d'établissements industriels : tanneries, savonneries, distilleries,
teintureries, fabriques d'armes, de tissus, etc. Mais c'est surtout par
son commerce que Kazan tient une des premières places parmi les
grandes villes de la Russie. Sa position entre la Sibérie ,
la Russie centrale et le bassin de la Caspienne lui assurait jadis un rôle
commercial de premier ordre jusqu'à ces derniers temps. Mais ce
rôle sera amoindri par suite de la construction du chemin de fer
Petrovsk-Vladikavkaz; celui-ci drine une partie du trafic asiatique qui
se faisait jadis par la Volga. L'importance commerciale de Kazan diminuera
encore davantage avec l'achèvement du grand Transsibérien.
Kazan fut fondée
en 1257 par Sayan, fils de Baty (Batou), khan
du Kaptchak ( La Horde d'Or )
, à une quinzaine ou à une trentaine de kilomètres
au Nord-Est. de l'emplacement actuel de la ville. Ce premier établissement
fut détruit en 1391 par le grand-duc de Russie, Vasili Dmitrievitch,
et les habitants se réfugièrent dans la direction de la Volga.
C'est sur les bords de ce fleuve que fut fondée en 1437 la capitale
du khan de la Horde d'Or, noyau de la, ville actuelle. La nouvelle cité
devint prospère et florissante; elle avait alors la même situation
qu'occupe aujourd'hui Nijni-Novgorod,
comme marché intermédiaire entre la Russie et l'Asie. Emportée
d'assaut eu 1552, par les Russes, la ville fut peuplée d'abord par
les déportés, puis par des immigrants libres. Elle a aura
beaucoup à souffrir de plusieurs incendies dans la période
de 1842 à 1859.
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Une
ancienne vue de Kazan.
La population du
gouvernement (ou province) de Kazan se composait à la fin
du XVIIIe siècle pour une moitié
de Russes, et pour une autre moitié de Tatares, de Tchouvaches,
de Mechtcheriak, de Tcheremisses, Mordves et Votiaks.
Le pays qui a formé
sous la domination russe le gouvernement de Kazan s'appelait jadis Bulgarie
et fut peuplé par les Bulgares, dont une partie émigra au
Ve et au VIe siècle
vers le bas Danube, à peu près dans la région constituant
aujourd'hui l'État bulgare. Les Bulgares volgaïques étaient
probablement une population turque apparentée aux Kaptchaks ou aux
Khazares ( Les Turks).
Vers le Xe
siècle, ils se sont convertis à l'islam;
leurs chefs prirent le nom d'émirs; l'un d'eux fit construire la
ville de Bolgary, dont on voit encore les
ruines sur la rive gauche de la Volga, un peu en aval du confluent du Kama.
Cette ville fut détruite (1232) par les hordes mongoles de Gengis-khan
( L'empire gengiskhanide )
et bientôt tout le royaume bulgare fit partie de l'Etat kaptchak
ou la Horde d'Or ,
dont un des khans fonda la ville de Kazan. A l'époque du démembrement
de l'Etat kaptchak (XIVe et XVe
siècles), cette ville devint la capitale du khanat de Kazan qui
exista près d'un siècle, de 1441 à 1552, date à
laquelle il fut conquis par Ivan le Terrible.
La région fut organisée en province en 1714 par Pierre
le Grand et transformée en gouvernement, en 1781, par Catherine
II. (J. Deniker). |
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