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Paris : Ve arrondissement
Le Panthéon
Rues, places, ponts 

Rue Saint-Séverin
Rue Xavier-Privas
Rue du Chat-qui-Pêche
Rue de la Huchette
Rue de la Parcheminerie
Rue Boutebrie
Rue des Prêtres-Saint-Séverin
Rue de la Harpe
Rue Galande
Boulevard Saint-Michel
Place Saint-Michel
Boulevard Saint-Germain
Pont de l'Archevêché
Petit-Pont
Place du Petit-Pont
Rue du Petit-Pont
Rue Saint-Jacques
Rue Saint-Julien-le-Pauvre
Rue de la Bûcherie
Rue des Anglais
Rue Domat
Rue Lagrange
Rue du Fouarre
Rue des Trois-Portes
Rue du Haut-Pavé
Rue des Grands-Degrés
Rue Maître-Albert
Impasse Maubert
Place Maubert
Rue de l'Hôtel-Colbert
Quai Saint-Michel

Quai de Montebello
Quai de la Tournelle
Rue Lacépède
Rue des Carmes
Rue Valette
Rue Jean-de-Beauvais
Rue du Cardinal-Lemoine
Rue de Poissy
Rue de Pontoise
Rue des Fossés-Saint-Marcel
Rue de l'Arbalète
R. de la Montagne-Ste-Geneviève
Pont Saint-Michel
Pont de la Tournelle
Pont d'Austerlitz
Pont au Double
Rue du Fer à Moulin
Rue de Bièvre
Rue Lhomond
Rue des Bernardins
Rue des Irlandais
Rue de l'Estrapade
Rue Censier
Rue Mouffetard
Rue Saint-Victor
Boulevard de l'Hôpital
Rue Descartes
Rue du Pot-de-Fer

Hôtels, édifices divers

Sorbonne
Panthéon

Lycée Louis-le-Grand
Lycée Henri IV
Palais des Thermes
Hôpital de la Pitié
Arènes de Lutèce
Hôtel de Cluny
Collège de France
Jardin des Plantes
Val-de-Grâce
Collège de Navarre
Bibliothèque Sainte-Geneviève
Fontaine Cuvier
Collège des Bons-Enfants
Collège des Bernardins
Marché des Patriarches
Porte Saint-Bernard

Lieux de culte

Eglise de la Sorbonne
Abbaye de Saint-Victor
Eglise de Saint-Médard
Eglise de St-Julien le Pauvre
Eglise Saint-Séverin
Eglise saint-Etienne du Mont
Saint-Nicolas du Chardonnet
Eglise et abbaye Ste-Geneviève
Eglise de Saint-Hilaire
Mosquée de Paris
Eglise St-Jacques du Haut-pas

Le Ve arrondissement de Paris est, dans l'ordre numérique, le premier qui soit situé sur la rive gauche de la Seine, dans cet ancien Paris qui n'était ni la Ville, ni la Cité, et que l'on nommait l'Université. Ce nom, il le mérite, à tous égards, dans le passé et le présent. On l'a nommé aussi, avec non moins de raison, le quartier latin, expression heureuse, suggestive, car d'un seul mot, elle donne une image complète.

Le Ve arrondissement, dit Le Panthéon, a une superficie de 249 hectares, supérieure à celle de chacun des quatre premiers. Le cours de la Seine le sépare du IVe, entre les ponts Saint-Michel et d'Austerlitz; les boulevards de l'Hôpital, Saint-Marcel et de Port-Royal jusqu'à la rue de la Santé, le séparent du XIIIe; ce même boulevard de Port-Royal, entre la rue de la Santé et le carrefour de l'Observatoire, lui sert de limite avec le XIVe; enfin, le boulevard Saint-Michel, entre ce carrefour et la Seine, lui est mitoyen avec le VIe

Nous venons de dire que c'est le quartier latin, et qu'on ne le pouvait mieux définir. Ne fut-ce pas, en effet, dans cet espace que s'étaient fondés collèges, couvents, abbayes, prieurés avant et depuis la fondation de l'Université, en un mot tous les établissements où le latin était la langue en honneur par excellence, la seule officielle? La physionomie et les habitudes même du «-quartier-» ont pu changer; il est toujours le centre principal de l'étude, où nombre de grandes écoles, trois importants lycées, plusieurs universités se groupent dans le voisinage de la Sorbonne; il demeure la résidence préférée des professeurs aussi bien que des étudiants.-
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Panthéon, à Paris.
Le Panthéon, vu depuis l'île Saint-Louis, à Paris.

Quartier Saint-Victor.
Le souvenir de l'abbaye Saint-Victor, dont le terrain a été occupé plus tard par l'entrepôt Saint-Bernard ou Halle aux vins et aujourd'hui par les bâtiments universitaires de Jussieu (universités Paris VI et Paris VII) et l'Institut de Monde arabe, s'est conservé dans la dénomination du premier quartier de cet arrondissement. Celui-ci s'étend dans la plaine, entre la place Maubert et la rue Cuvier, et le versant oriental de la colline jusqu'aux rues de Lacépède, Descartes et de la Montagne-Sainte-Geneviève qui le séparent, la première du quartier du Jardin-des-Plantes, les deux autres de celui de la Sorbonne. Il doit son nom à l'ancienne et fameuse abbaye fondée par Louis VI au bord de la Seine, sur un terrain tout à fait en dehors de la ville et qui resta tel jusqu'au XVIIIe siècle. On y accédait par la place Maubert et la rue Saint-Victor, voie jadis importante que le percement du boulevard Saint-Germain, de la rue Monge et de la rue des Ecoles ont réduite à presque rien. 

Les religieux de Saint-Victor ont laissé un bon renom dans l'histoire; ils s'illustrèrent dans l'étude ardue de la scolastique où ils étaient passés maîtres. Leur bibliothèque, accessible au public « et aux pauvres étudiants» presque depuis la fondation du monastère, était composée de nomlbreux fonds, que plusieurs legs vinrent encore enrichir; cela ne la préserva pas cependant de la plume acérée de Rabelais, qui en publia un catalogue éminemment fantaisiste. Parmi les sépultures que l'église renfermait, il faut citer celle de Santeuil, chanoine régulier du lieu, mais avant tout habile artisan du vers latin. Si l'on en croit une légende assez discutée, il serait mort pour avoir bu un verre de vin dans lequel le duc de Bourbon aurait, ce qui eût été une bien mauvaise plaisanterie, vidé sa tabatière.

La Révolution incorpora au domaine national le vaste enclos de Saint-Victor. Il est aisé d'en reconstituer le périmètre, car il est représenté par les rues des Fossés-Saint-Bernard, de Jussieu, Linné, Cuvier et le quai Saint-Bernard. Ce sont les limites mêmes du quadrilatère qu'occupera pendant plus d'un siècle l'entrepôt Saint-Bernard (moins l'enclave comprise entre les rues Linné, Cuvier et de Jussieu), dont la superficie était de 12 hectares, et qui fut achetée par la ville de Paris en 1838; c'est alors que furent ouvertes les rues de Jussieu et Guy-de-la-Brosse, dont les noms s'expliquent d'eux-mêmes par le voisinage du Jardin des Plantes

Quant à l'entrepôt, plus communément appelé halle aux vins, son emplacement était justifié par l'existence, depuis 1664, d'une halle de ce genre, formant emprise sur les jardins de Saint-Victor, près de la porte Saint-Bernard. Il fut édifié dans les dernières années du règne de Napoléon Ier. A partir de la création du vaste entrepôt de Bercy, on parla souvent de le supprimer, car la vente des terrains devait un belle opération financière; mais ce projet ne vit le jour qu'avec la construction du pôle universitaire de Jussieu, dans les années 1960.
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Institut de Monde Arabe, à Paris (5e arrondissement).
L'Institut du Monde Arabe, avec, au premer plan la Seine et le pont de Sully, et, au fond
les universités de Jussieu : Pierre et Marie Curie (Paris VI) et Denis Diderot (Paris VII).

Outre l'université, on remarque surtout dans le quartier Saint-Victor ses places et squares : place Jussieu; place Maubert, square Paul Langevin (anc. sq. Monge), square des Arènes de Lutèce, etc.; le quartier possède aussi l'église de Saint-Nicolas du Chardonnet; on peut y distinguer, de plus, des restes des anciens collèges, ainsi dans les anciens bâtiments de l'Ecole polytechnique (aujourd'hui occupés par le ministère de la Recherche) et rue de Poissy où le réfectoire du collège des Bernardins (de 1346), après avoir été un temps converti en caserne de sapeurs-pompiers, a été rénové ces dernières années. Au n° 37 du quai de la Tournelle est un vieil hôtel bien conservé, au n° 47 l'ancien couvent des Miramiones, et aux n° 55-57 l'hôtel de Nesmond.

Quartier du Jardin des Plantes.
Dans le quartier du Jardin-des-Plantes, peuvent attirer l'attention, après le Jardin du Muséum ou des Plantes, l'église de Saint-Médard, l'Institut Musulman et la Mosquée. A l'emplacement de ces deux derniers se trouvaient autrefois les bâtiments de l'hôpital de la Pitié. Un peu plus loin,  entre la rue Censier et la rue du Fer à Moulin, l'ancienne Halle aux cuirs a cédé la place à l'université Paris III. 

Le Jardin des Plantes, qui a été fondé en 1633 par Bouvard et Guy de la Brosse : ces médecins du roi Louis XIII achetèrent à cet effet quatorze arpents de terrain cultivés, au milieu desquels se trouvait la butte des Copeaux, formée par des dépôts d'immondices, butte avec laquelle on a construit le joli labyrinthe du jardin. Ce jardin, cinq fois moins étendu qu'il n'est aujourd'hui, était alors borné au nord par un vieux mur, au delà duquel, et jusqu'à la Seine, étaient des marais cultivés qui sont aujourd'hui compris dans l'enceinte de l'établissement. Guy de la Brosse y rassembla environ trois mille plantes et y fonda des cours de botanique, de chimie, d'anatomie et d'histoire naturelle

L'oeuvre fut continuée successivement, avec autant de zèle que de succès par Vallot, d'Aquin, Fagon, Tournefort, Jussieu et principalement par Buffon. De nouveaux cours furent créés, des amphithéâtres et des galeries construits, et le jardin s'enrichit de collections données par l'Académie des sciences, les missionnaires, les souverains étrangers. Un décret de la Convention, du 14 juin 1793, organisa l'établissement en Muséum d'histoire naturelle et y créa douze chaires; Chaptal, sous l'Empire, lui donna une nouvelle extension, et enfin Cuvier a fait du jardin et du muséum un des plus magnifiques établissements de ce genre dans le monde. 
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Anciens bâtiments de l'Ecole Polytechnique, à Paris.
L'Ecole Normale Supérieure, rue d'ULM, à Paris.
Les anciens bâtiments de l'Ecole Polytechnique et le Jardin carré.
(au fond, le pavillon Foch).
L'entrée de l'Ecole Normale Supérieure, rue d'Ulm.

Quartier du Val-de-Grâce. 
Le quartier du Val-de-Grâce occupe la partie Sud-Ouest de l'arrondissement. Il est séparé du quartier du Jardin-des-Plantes par la rue Mouffetard, et de celui de la Sorbonne par les rues Blainville, de l'Estrapade, des Fossés-Saint-Jacques, Malebranche, Le Goff et Soufflot. Nous sommes dans la région la plus calme, monastique pour ainsi dire, du quartier latin. 

Nombreuses y étaient les communautés religieuses bordant l'antique voie romaine qui doit son nom de rue Saint-Jacques au couvent des jacobins, ou s'ouvrant discrètement sur les rues avoisinantes, avec de longs murs derrière lesquels s'étendaient de vastes jardins. La plupart y avaient été fondées à la même époque par la piété d'Anne d'Autriche, une piété qui confinait au fanatisme. Telles furent les Carmélites, les Feuillantines, les Ursulines, les Visitandines, les Bénédictines du Val-de-Grâce. De 1620 à 1650, la fièvre de juxtaposer des couvents de femmes régna sans interruption dans ce quartier. Tous survécurent jusqu'à la Révolution; il ne survivra à cette période que celui des Visitandines, auxquelles ont succédé les Dames de Notre-Dame de la Charité, vaste enclos que longe d'un côté la rue Gay-Lussac et dont la chapelle se trouvait à l'angle de la rue Saint-Jacques, à l'emplacement de l'actuel Institut océanographique.

Avec le Val-de-Grâce, l'Ecole normale Supérieure (N° 45, rue d'Ulm) et l'Institut agronomique, l'Ecole supérieure  de physique et de chimie industrielles, et plus autres grandes écoles et instituts de recherche y sont situés dans un périmètre resserré. Une rue a gardé un peu de son caractère ecclésiastique : la rue Lhomond. Rue des Irlandais (n° 5) sont des vestiges du collège des Irlandais; rue de l'Estrapade (n° 5), une maison du XVIIIe siècle à remarquer; rue Lhomond (n° 10), les anciens bâtiments de la communauté des Eudistes. Il y a des constructions intéressantes rue Saint-Jacques, et, de-ci de-là, des restes de couvents.
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Rue Lagrange, à Paris (5e arrondissement).
La rue Lagrange, à Paris. 

Quartier de la Sorbonne. 
On croit trop généralement que Paris naquit et se développa dans la Cité exclusivement. Les fouilles archéologiques et les recherches patientes des érudits ont établi avec certitude que, dès la conquête romaine, la rive gauche de la Seine fut habitée par une population relativement nombreuse. La montagne Sainte-Geneviève se nommait alors mons Lucotitius, dénomination dont on démêle l'analogie avec Lutetia, nom réservé à la Cité. Il est également certain qu'à la fin du IIIe siècle au plus tard, un camp fortifié, tel qu'en construisaient les Romains, existait non loin de l'endroit où la rue Soufflot débouche sur le boulevard Saint-Michel. Si l'on ajoute à cela la présence du palais des Thermes et de l'hôtel de Cluny un peu plus bas, celle des Arènes sur le flanc oriental de la colline, celle d'un cimetière gallo-romain au Sud, la preuve sera faite que durant les premiers siècles de notre ère, cette région de Paris ne fut rien moins qu'un désert. Elle fut délaissée, au profit de la Cité, lorsque les invasions des Vikings forcèrent les Parisiens à se réfugier dans leur île. On y revint après avec d'autant plus de faveur, et le plus ancien hôtel de ville, le premier « Parloir aux bourgeois », doit être placé précisément vers l'emplacement de l'ancien camp romain de la rue Soufflot.

Voilà pour l'Antiquité. Le Moyen âge peupla le quartier de couvents, de collèges, d'églises, y créa l'Université. Le XIXe siècle, pour sa part, lui a donné de la lumière et de l'air par le percement du boulevard Saint-Michel, du boulevard Saint-Germain, de la rue Soufllot, de la rue Lagrange; les vieux collèges ont fait place à des lycées; la Sorbonne, reconstruite à la fin du XIXe siècle, n'a gardé de ses bâtiments du XVIIe siècle que la chapelle fondée par Richelieu.
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Place de la Contrescarpe, à Paris (5e arrondissement).
La place de la Contrescarpe. (© Photos : S. Jodra, 2009).

La partie voisine de la Seine, au nord du boulevard Saint-Germain, a conservé son ancien aspect, Rien de monacal, au contraire, dans les étroites rues qui relient la place Maubert à la rue de la Harpe en coupant la rue Saint-Jacques; une perle dans cet écrin-: Saint-Séverin, modèle charmant du l'art gothique à sa plus belle époque. Non loin de là, une autre église, plus ancienne, moins belle, mais très digne encore d'une visite, Saint-Julien-le-Pauvre, aujourd'hui affectée au culte grec, jadis chapelle d'un prieuré, mentionnée par Grégoire de Tours, reconstruite au XIIe siècle. 

Prenons maintenant, la rue des Carmes. Peut-être est-ce le chemin des écoliers, mais dans un tel quartier, tous pourraient être ainsi surnommés. Une construction moderne, de style gothique, remplace les bâtiments de l'ancien collège de Dormans-Beauvais, devenu en dernier lieu collège de Lisieux, et dont l'église, rue Jean-de-Beauvais, face à la rue de Latran, sert aujourd'hui au culte roumain. En montant toujours, nous atteignons la rue Valette, fâcheusement débaptisée de son ancien vocable, rue des Sept-Voies. A droite, les bâtiments de Sainte-Barbe, à gauche, de vieux logis, parmi lesquels, au n° 21, une maison qui passe pour avoir quelque temps abrité Calvin. Nous sommes arrivés au point culminant de la montagne Sainte-Geneviève, devant la façade septentrionale du Panthéon. L'ascension est de 13 mètres, c'est-à-dire que le sol de la place est justement à la hauteur du sommet des tours de Notre-Dame.

Les Romains s'étaient emparés de cette hauteur pour y élever un temple à Diane, tout de même qu'au haut de la butte Montmartre était un temple à Mars ou à Mercure. Dans les deux cas, le christianisme y substitua des couvents : abbaye de femmes à Montmartre, monastère d'hommes ici. A l'origine, l'abbaye de Sainte-Geneviève fut dédiée à saint Pierre et à saint Paul. Elle avait été fondée par Clovis, sur les instances de Clotilde, sa femme. Ce n'est qu'au IXe siècle que le vocable de Sainte-Geneviève prévalut et demeura le seul. Cette célèbre abbaye fut un temps la plus puissante de Paris avec Saint-Germain-des-Prés. Elle n'a pas tout entière disparu, d'ailleurs, car une partie de ses bâtiments est demeurée intacte, dans les constructions du lycée Henri IV, notamment les réfectoires, les dortoirs où était la riche bibliothèque des Génovéfains, la tour de l'ancienne église, dite tour Clovis, uniquement parce qu'elle est voisine de la rue Clovis, mais nullement parce qu'elle serait contemporaine de la fondation.
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Statue de Corneille, place du Panthéon, à Paris.
Paris, 3, rue Soufflot.
Corneille victime de l'humour 
potache, place du Panthéon.
Détail de la façade de la "Maison aux niches"
au N° 3 de la rue Soufflot.

Le Panthéon fut destiné à remplacer cette ancienne église qui tombait en ruine. Par la somptuosité du monument qu'a bâti Soufflot, on peut juger que les religieux ne regardaient pas à la dépense. Ils ne se cloutaient pas, lorsqu'ils l'entreprirent, du sort qui l'attendait finalement. Alternativement nécropole des hommes auxquels le pays réservait ce suprême honneur, ou église Sainte-Geneviève, suivant les gouvernements successifs. Le Panthéon a été enfin rendu, en 1885, à la destination que la Révolution lui avait assignée lorsqu'elle y faisait transporter les restes de Mirabeau, de Voltaire, de Rousseau,  lorsqu'elle inscrivait sur son fronton ces mots  : 

« Aux grands hommes la Patrie reconnaissante. »
Le bas-relief monumental qui décore la façade principale est l'oeuvre de David d'Angers. A l'intérieur, la décoration picturale a été confiée aux peintres les meilleurs : Cabanel, Jean-Paul Laurens, Puvis de Chavannes, etc. C'est encore Soufflot qui, en 1771, construisit les deux façades symétriques des deux bâtiments de l'École de droit et de la Mairie actuelle du Ve arrondissement. La décoration de la place exigeait, paraît-il, cet accompagnement; mais, autant nous admirons le Panthéon, autant nous les trouvons froides. 

L'église Saint-Étienne-du-Mont occupe le fond de la place Sainte-Geneviève. Avant l'ouverture de la rue Clovis, en 1807, Ses bâtiments faisaient corps avec l'abbaye; c'était depuis le XIIe siècle la paroisse des habitants de la montagne Sainte-Geneviève. Devenue insuffisante et à demi en ruine, au XVIe siècle, on la reconstruisit de fond en comble. Les travaux commencé, en 1517 ne furent achevés qu'en 1628. Le monument est une des plus pelles manifestations de l'art français au temps de la Renaissance; il offre une autre particularité, c'est d'être resté le seul, dans tout Paris, à posséder un jubé, sorte de galerie séparant la nef du choeur. On conserve dans cette église la châsse de sainte Geneviève.
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Saint-Etienne du Mont.
Façades de Saint-Etienne du Mont et Sainte Geneviève, par Angelo Garbiza (XIXe s.).

La deuxième section du quartier, du côté de la place Maubert, est encore encombrée de ruelles, et sa population est bien différente de celle de la première section ou dominent les professions libérales. On y retrouve plusieurs maisons à pignons. Il y a, quai de Montebello, un reste de constructions de l'ancien Hôtel-Dieu. Au n° 3 de la rue des Prêtres-Saint-Séverin, le cloître' gothique de l'ancien cimetière Saint-Séverin existe encore; de vieilles maisons sont à examiner rue Saint-Jacques et, dans son prolongement, rue du Petit-Pont, et de même le n° 14 de la rue Saint-Julien-le-Pauvre. A l'angle de la rue de l'Hôtel-Colbert et de la rue de la Bûcherie se voient les bâtiments de l'ancienne Ecole de médecine. Il y a dans ce quartier aussi des restes d'anciens collèges, et aux nos 2 et 4 de la rue Valette des vestiges de l'église de Saint-Hilaire du Mont.



Philippe Mellot, La vie secrète du quartier latin, Presses de la Cité, 2010.
225808010X
Avec La Vie secrète du Quartier Latin, Philippe Mellot nous fait déambuler dans un Paris à l'architecture médiévale où l'on risque à tout instant de rencontrer des personnages hors du commun : Paul Verlaine, Alphonse Allais ou encore Guy de Maupassant pour les plus connus, mais également des anonymes qui ont marqué la vie de la cité comme le sculpteur d'os de pot-au-feu, le hideux joueur de flûte, ce cul-de-jatte qui jouait de son instrument avec son nez. Les nombreux témoignages d'auteurs comme Louis Sébastien Mercier, Gustave Le Rouge et Georges Renault ou encore Balzac sont illustrés de centaines de photographies d'époque. Cette promenade nous entraîne ainsi de la place Maubert et sa potence à la rue de l'Odéon et ses librairies, en passant par la rue Galande, la rue Mouffetard et le célèbre boul'Mich. Ainsi, chaque rue, chaque place, chaque bistrot, chaque hôtel ou chambre de garni est le témoin d'un monde en pleine effervescence qui a vu naître les plus grands esprits du XIXe siècle. (couv.). 

Hugo Lacroix, L'institut du Monde arabe, La Différence, 2007.
9782729117207
Situé au coeur du Paris historique, l'Institut du Monde Arabe, inauguré en 1988, a été conçu par un groupe d'architectes - Jean Nouvel, Pierre Soria et Architecture Studio - qui a tenté là une synthèse entre culture arabe et culture occidentale. Ce lieu est le fruit d'un partenariat entre la France et vingt-deux pays arabes. La façade nord est tournée vers le Paris historique, elle symbolise la relation à la ville ancienne, présente de façon allusive.
La façade sud reprend les thèmes historiques de la géométrie arabe dans la conception des 240 moucharabiehs qui la composent. Ces diaphragmes s'ouvrent et se ferment à chaque changement d'heure. De très nombreuses photos montrent le bâtiment sous des angles étonnants depuis sa conception jusqu'à aujourd'hui.

Les collections de l'Institut, qui présentent la civilisation arabo-islamique des origines à nos jours, sont issues de collections des musées nationaux français, mais aussi de prêts de divers pays arabes, notamment la Syrie et la Tunisie, et se répartissent de la façon suivante : la miniature arabo-musulmane, la calligraphie arabe, la peinture populaire, et les «-arts d'aujourd'hui », section qui offre un aperçu de la création contemporaine dans les pays concernés. (couv.).

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Dictionnaire Villes et monuments
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