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Collège des Bernardins, à Paris (Ve' arrondissement). - Cet ancien collège se situait entre la rue de Pontoise et la rue des Bernardins. Les religieux de l'ordre de Clairvaux, appelés Bernardins, du nom de leur fondateur saint Bernard, étaient sans cesse exposés au mépris des frères Prêcheurs, des frères Mineurs et des Légistes séculiers qui, faisant profession de science, voulaient faire passer les anciens ordres pour inutiles, parce qu'ils ne se piquaient pas, comme eux, de disputer, ni d'enseigner, ni de prendre des dégrez dans l'Université

Étienne Lexington, Anglais de naissance et abbé de Clairvaux, résolut de mettre un terme à cette humiliation. Il conçut le projet d'établir un collège; où ses religieux pourraient faire les études nécessaires pour prendre des dégrés dans l'Université. Le pape Innocent IV approuva complètement ce projet. En conséquence, l'abbé de Clairvaux acheta de l'abbé de Saint-Victor plusieurs terrains situés dans le clos du Chardonnet, et le collège fut fondé en 1244. Afin de jeter un certain éclat sur cette maison, l'abbé de Clairvaux pria Alphonse de Poitiers, frère de saint Louis, d'en accepter le titre de protecteur. Alphonse accueillit favorablement cette demande et abandonna une rente de 104 livres parisis qui devait être employée à l'entretien de vingt religieux profès.
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Paris : réfectoire du collège des Bernardins (5e arrondissement).
Les bâtiments de l'ancien collège des Bernardins, rue de Pontoise, à Paris.
© Photo : Serge Jodra, 2009.

Le collège des Bernardins fut gouverné par un supérieur qui reçut le titre de Prieur, ensuite celui de Proviseur. En 1320, l'abbé et les religieux de Clairvaux cédèrent ce collège à l'ordre de Cîteaux. Au mois de février 1321, le roi approuva cette cession. Le pape Benoît XII, qui avait été religieux de l'ordre de Cîteaux, fit commencer l'église, dont la première pierre fut posée le 24 mai 1338. Il n'eut pas la satisfaction de la voir terminée. Le cardinal Curti entreprit de faire achever cette église, mais il ne fut pas plus heureux que le pape; et cet édifice, d'une architecture remarquable, resta toujours imparfait. En 1790, le collège des Bernardins devint propriété nationale. L'église, qui contenait en superficie 1070,97 m², fut vendue le 4 messidor an V. Les autres bâtiments restèrent propriétés de l'État jusqu'en l'an XII.

Un arrêté du gouvernement du 22 nivôse de cette année, porte entre autres dispositions ce qui suit : 

« Article Ier. Les bâtiments des Bernardins, près la place aux Veaux, seront concédés à la Ville de Paris, en la personne du préfet de la Seine, par le ministre des finances, moyennant une rente dont la quotité sera de 5% du prix de l'estimation des bâtiments faite contradictoirement par les experts nommés par le préfet de la Seine et le directeur des Domaines. »
La rente annuelle a été fixée à la somme de 6000 F. La ville est entrée en jouissance le 1er vendémiaire an XIII.

La rente de 6000 francs, formant le prix principal de la présente vente, a été comprise dans les domaines nationaux attribués par la loi du 19 septembre 1807, à l'Hôtel-Dieu et à l'Hôpital-Général de Paris en remplacement de leurs biens aliénés. La ville a constamment servi cette rente aux hospices civils jusqu'en 1836, époque à laquelle le remboursement a été effectué au principal de 120,000 F.

Le réfectoire a servi de dépôt d'huiles et de magasin à la ville. Le dortoir a été occupé par les archives de la préfecture de la Seine. Ces bâtiments ont été à partir de la seconde moitié du XIXe siècle affectés à une caserne de sapeurs-pompiers. D'après une délibération du conseil municipal, on construisit en façade sur la rue de Pontoise, des bâtiments destinés à une école communale. Les travaux furent confiés à Durand, architecte. (Th. Lavallée).

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Dictionnaire Villes et monuments
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