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Vienne

Vienne, en latin Vindobona, Flaviana castra, Juliobona, en allemand Wien est la capitale de l'Autriche, sur la rive droite du Danube, dont une dérivation traverse la ville, et sur la Wien; à 1390 kilomètres à l'Est de Paris; à 203 m d'altitude. La ville est dans une admirable position naturelle, sur un léger renflement que forme la plaine au pied des derniers escarpements des Alpes. Sa situation géographique générale n'est pas moins favorable; placée à la limite d'une grande plaine de l'Orient et des régions montagneuses de l'Occident, elle se trouve de plus au point de croisement des deux plus grandes routes naturelles de l'Europe centrale : celle que forme le Danube pour pénétrer en amont dans le plateau bavarois et arroser en aval la Hongrie; celle qui longe depuis l'Italie les contreforts des Alpes et se prolonge au Nord vers la République Tchèque et l'Allemagne.

 Le climat est tempéré, quoique assez instable (la température moyenne de l'année est de +9,2°C; les précipitations sont de 647 mm d'eau par an, et il y a et 130 jours pluvieux). Toutes ces conditions ont assuré à Vienne une grande importance historique et un important accroissement de population. Elle comptait 175.000 habitants en 1754, 231.000 en 1800, 318.000 en 1810, 408.000 en 1846, 607.000 en 1869, 704.000 en 1880, 817.000 en 1890. Cette année-là, l'annexion d'un certain nombre de communes rurales a porté d'un seul coup la population à 1.364.548 habitants. Le recensement de 1900 accusait un total de1.662.269 habitants, ce qui faisait de Vienne la quatrième ville de l'Europe (après Londres, Paris et Berlin). La population a peu évolué depuis (elle est de 1 800 000 habitants de nos jours).

Vienne est aussi devenue à partir de la fin du XIXe s.  une capitale culturelle de premier plan. Les noms de musiciens tels que J. Strauss, Bruckner, Schubert, Mahler, Brahms et Wagner lui sont attachés. La peinture et l'architecture (Sécession de Vienne, A. Loos) y ont eu y foyer florissant au début du XXe s., de même que la psychanalyse (Freud), la philosophie (Ludwig Wittgenstein ou encore, Karl Popper, Rudolf Carnap et le Cercle de Vienne).
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La Sécession de Vienne

La Sécession de Vienne (Wiener Secession), formée sur le modèle de la Sécession de Munich, est un courant artistique qui s'inscrit dans la mouvance de l'Art Nouveau. Il s'est constitué autour d'une association fondée le 3 avril 1897 par Gustav Klimt, Koloman Moser, Josef Hoffmann, Max Kurzweil, Wilhelm List, Joseph Maria Olbrich, Josef Engelhart, Ernst Stöhr et quelques autres, entrés en dissidence avec l'art académique du moment.

En 1898, les artistes de la Sécession de Vienne ont tenu leur première exposition, dans un bâtiment conçu par Joseph Maria Olbrich, un étudiant d'Otto Wagner, et devenu comme un emblème du mouvement. La même année, ils ont aussi commencé à publier leur magazine, Ver Sacrum (Saint Printemps), dont le titre exprimer leur espoir en un renouveau de l'art.

En 1903, Josef Hoffmann et Koloman Moser ont fondé les ateliers de Vienne (Wiener Werkstätte), une sorte de coopérative d'artistes, encore dans une même perspective de rénovation.Mais en raison de divergences d'opinion sur la définition même de l'art qui devait être défendu, une seconde sécession a une lieu en 1905, emmenée notamment par Gustav Klimt.

Aspect de la ville. Principaux monuments de Vienne 

Les quartiers de Vienne présentent des caractères très différents, suivant la date à laquelle ils ont été construits. Au début, et jusqu'au XIXe siècle, la ville ne comprenait que le quartier appelé aujourd'hui Ville intérieure (Innere Stadt), situé sur la rive droite du canal du Danube (Donaukanal), et délimité par des remparts circulaires, bordés eux-mêmes de larges glacis. Après 1815, des faubourgs populeux s'élevèrent, soit sur la rive gauche du canal, soit en dehors des murs. En 1867, la démolition des remparts permit de construire sur leur emplacement un superbe boulevard circulaire (le Ring). Enfin, par suite du développement croissant de la population, les localités de la banlieue se sont peuplées au point de pouvoir être considérées comme des annexes et des prolongements de Vienne. On peut donc distinguer dans la ville cinq parties : 1° la Ville intérieure;  2° le Ring; 3° les faubourgs de la rive droite du canal; 4° les faubourgs de la rive gauche; 5° la banlieue.

La Ville intérieure (Innere Stadt).
La Ville intérieure (classée au Patrimoine mondial par l'Unseco)) contient quelques monuments du Moyen âge, mais date en grande partie de la période d'activité architecturale qui signale les règnes de Joseph Ier et Charles VI. Aussi l'influence italienne prédomine-t-elle, et le style rococo est-il largement représenté dans les monuments. Les rues sont étroites et tortueuses, s'épanouissant parfois, comme un graben, en larges perspectives ou aboutissant à des places d'une pittoresque irrégularité. Le centre de la ville intérieure est occupé par le plus considérable et le plus important, historiquement, des monuments de Vienne. C'est la l'église-cathédrale Saint-Étienne (Stephenkirche.).

L'église Saint-Etienne 
L'église Saint Etienne est l'un des plus beaux monuments de l'ancienne architecture allemande. On en posa les premiers fondements en 1144, et un architecte de Cracovie, Octavion Jalkner, dirigea les travaux. Des incendies, en 1258 et en 1265, ruinèrent l'édifice, sauf la façade occidentale et ses deux tours, dites tours des Païens, qui subsistent encore. Ottokar, roi de Bohème, ordonna la reconstruction de l'église, mais l'ouvrage n'avança qu'avec lenteur : Albert II, duc d'Autriche, fit exécuter des ouvrages dont nous ignorons l'importance; en 1326, le chevalier Ulric de Tirna éleva à ses frais la chapelle de la Croix, placée aujourd'hui sous le vocable de Saint-Eugène; sous le duc Rodolphe IV, Georges Hauser bâtit les voûtes de la nef, le choeur, et la base des deux clochers du transept. La grande flèche du croisillon méridional, commencée en 1359 par Wenzel de Klosterneubourg, élevée par lui jusqu'aux deux tiers de sa hauteur, poursuivie par Hans Prachatiez de 1404 à 1429, fut enfin terminée en 1433 par Anton Pilgram. En 1450, on chargea Jean Buschbaum d'édifier sur le même plan et avec la même magnificence la tour déjà fondée du croisillon septentrional; mais ce travail fut bientôt abandonné, et il n'a jamais été repris : seulement, au-dessus de cette tour haute de 63 mètres, on a bâti un petit clocheton en 1579.

L'église métropolitaine de Vienne est en forme de croix latine, et a les dimensions suivantes : longueur totale hors oeuvre, 105,25 m; longueur du transept, 70 m; largeur des nefs, 36,30 m; largeur de la façade, 44,60 m. 

La charpente qui la couvre, et qu'on nomme la Forêt, est composée de 2889 pièces de bois; elle n'a pas moins de 33 mètres de haut au-dessus de la nef, et de 20 m au-dessus du choeur, et supporte une couverture en tuiles vernissées, blanches, rouges et vertes, qui forment des dessins géométriques et encadrent l'aigle d'Autriche. La grande porte d'entrée, dite Porte du Géant, entre les tours des Païens, offre tous les caractères du style romano-byzantin, en usage au XIIe siècle : elle est ornée d'une statue du Christ, qu'entourent deux Anges et les Apôtres, et surmontée d'une très longue fenêtre ogivale, puis d'une galerie qui joint les deux tours, hautes de 60 m. 

Aux extrémités du transept sont de beaux porches, sculptés au XIVe siècle par Henri Kumpf et Christophe Horn de Dünkelspül; on y a représenté, entre autres sujets, la mort de la Vierge et son couronnement dans le ciel. Sur le mur septentrional on remarque une chaire de pierre, d'où le moine franciscain Jean Capistran prêcha la croisade contre les Turcs en 1451. Mais ce qui attire surtout l'attention à l'extérieur de l'église
Saint-Étienne, c'est la tour du Sud; la pointe de sa flèche hardie, qui inclinait sensiblement vers le Nord, par suite d'un tremblement de terre ou du tassement des matériaux, a été enlevée en 1839, et rétablie en 1842. Cette flèche, au sommet de laquelle on monte par un escalier de 553 marches, atteint une hauteur de 135 m, d'où l'on découvre un panorama magnifique sur le Marchfeld, la plaine hongroise et les Alpes. Les cloches sont placées dans la tour : la plus grosse, qui pèse plus de 17,000 kg, a été faite, en 1710, avec 180 canons pris aux Turcs.

L'intérieur de la cathédrale de Vienne est à trois nefs, d'égale hauteur (2720 m). Il est éclairé par 31 grandes fenêtres, et soutenu par 18 piliers isolés et 18 pilastres. Les piliers sont ornés chacun de six statues, dont quatre suivant deux diagonales et à la même hauteur, les autres sur les faces et plus élevées. Tous les autels des chapelles sont en marbre, et quelques-uns surmontés de tableaux de maîtres. Le choeur, où l'on compte 86 stalles sculptées, est divisé en trois parties : un choeur principal et deux choeurs latéraux, Dans le choeur dit de la Passion, on voit le sarcophage en marbre de l'empereur Frédéric IV, exécuté par Lerch, artiste de Strasbourg: il est décoré de 240 figures en relief. 

La chapelle de Sainte-Catherine contient les fonts baptismaux, oeuvre charmante de la fin du XVe siècle, et un crucifix avec les 12 Apôtres, sculptés en marbre par Lerch en 1513. Dans la chapelle de Saint-Eugène, que ferme une grille en fer du XVIIIe siècle, d'une richesse inouïe, se trouve le monument doré du prince Eugène de Savoie. La chaire en pierre, terminée en 1430, est un chef-d'oeuvre, bien qu'on y sente un trop grand amour du fouillé et de la recherche : la base est composée de colonnettes, de contre-forts et d'arcs-boutants, de pinacles, de feuilles finement découpées, et de niches où sont logées de gracieuses statuettes; le corps offre les bustes des quatre grands docteurs de l'Église latine, entourés de moulures, de feuillages et de fleurons variés à l'infini; le couronnement, qui est en bois, est couvert de bas-reliefs représentant les sept Sacrements, et terminé par une pyramide chargée de feuilles épanouies; sous la rampe de l'escalier, un personnage, qu'on croit être A. Pilgram, se penche par une espèce de fenêtre carrée. Le buffet d'orgues est encore une oeuvre digne d'être mentionnée. Sous l'église de Saint-Étienne est une crypte, où les membres de la famille impériale ont été ensevelis du XVe au XVIIe siècle. 

Les autres monuments de la Ville intérieure.
Devant l'église, la place Saint-Etienne fait un angle droit, avec le Graben, centre de la vie viennoise. C'est une large et courte rue, élevée sur l'emplacement de l'ancien fossé (graben), barrée à son extrémité par le Koblmarkt, bordée de riches magasins, et ornée, au centre, d'une colonne de la Trinité, érigée par l'empereur Léopold Ier après la peste de 1679. A l'extrémité, le Kothmarkt mène : d'une part, à l'ancien Palais Impérial (Hofburg) et à l'église Saint-Michel d'autre part, au Hohe Markt, centre de la ville romaine, et au Am Hof, vaste place irrégulière qu'ornent une colonne de la Vierge érigée en 1667 par Léopold Ier, et une statue équestre de Radetzki, par Zumbusch. 

Le Freiung, place toute voisine, a la forme d'un triangle, limité, au Sud-Ouest : par le palais Harrach (1689) qui contient une galerie de 400 tableaux de maîtres; au Nord, par l'église des Ecossais (Schottenkirche), qui renferme le tombeau de Stahremberg (mort en 1701), au Nord-Est par le palais Schönborn en style rococo, dont la galerie de tableaux rivalise avec celle du palais Harrach. 

Dans les quartiers Sud-Est de la ville intérieure, l'église des Augustins (Augustinerkirche), paroisse de la cour, contient de beaux monuments élevés à Marie-Christine (morte en 1798), à Léopold II (mort en 1792) et au feld-maréchal Daun; l'église des Capucins (Kapuzinerkirche), édifice de style baroque (1622), qui repose sur un caveau où sont enterrés les membres de la famille impériale. Le Palais Impérial (Hofburg), qui abrite aujourd'hui un musée, est un ensemble de constructions de différentes époques, qui couvre au Sud un vaste espace de terrain. 
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Vienne : une entére du palais impérial (Hofburg).
L'aile Saint-Michel (Michaelertrakt) du palais impérial (Hofburg). Celle-ci, conçue par
J. E. Fischer von Erlach en 1726, n'a été bâtie qu'à la fin du XIXe s; (entre 1889 et 1893).

La plupart datent du XVIIIe siècle, présentent un aspect uniforme et grisâtre et renferment des places régulières, ornées au centre de statues, où le public peut circuler. Ce sont : la place François, avec la statue de François Il (mort en 1835) par Marchesi, sur laquelle donnaient les appartements de l'empereur; la cour Amélie (XVIIe siècle), la cour des Suisses, la plus ancienne de toutes, avec l'entrée de la chapelle du château; la place Joseph, ornée du monument de Joseph II par Zauner et sur laquelle donne la magnifique salle de la Bibliothèque du Vienne. La Burg a été renouvelée à la fin du XIXe siècle et complétée : au Nord, par la somptueuse façade de la place Saint-Michel; au Sud, par une vaste construction semi-circulaire, qui sépare le Jardin de la Cour (Hotgarten) du Jardin public (Volksgarten) où s'élèvent les monuments élevés à l'archiduc Charles, au prince Eugène et au poète Grillparzer. Le Burgthor, portique dorique de Nobile (1822), conduit du jardin dans le Ring.

Le Ring.
Le Ring ou Ringstrasse est une splendide avenue circulaire de 3800 m de long sur 57 m de large, aménagée sur l'emplacement des anciens remparts. Elle fait tout le tour de la Ville intérieure. Elle prend différents noms, suivant les quartiers qu'elle traverse.

La Schottenring présente l'aspect régulier et banal de toutes les grandes rues modernes. Seule, la Bourse, bâtie de 1872 à 1877, dans le style de la Renaissance, sur les plans de Hansen et de Tietz, vient rompre son uniformité. Mais à son extrémité, le Franzensring et le Burgring forment un ensemble d'une majesté incomparable, unique peut-être dans les capitales européennes. Des flots de verdure qui couvrent les squares émergent des masses architecturales de styles divers et d'allure imposante. A chaque pas, des avenues latérales découvrent d'immenses perspectives. Ce panorama commence au carrefour situé à l'extrémité du Schottenring. 

A droite s'élève l'Église votive (Votivkirche), bâtie en 1853, à la suite d'un venu prononcé par l'empereur qui venait d'échapper à un attentat. C'est un magnifique et élégant édifice go thique, de Ferstel, avec deux tours sculptées à jour de 99 m de haut ; elle est entourée d'un parc, devant lequel se réunissent la Wahringerstrasse et l'Universitätsstrasse. 

Après cette église, le boulevard s'infléchit à gauche et passe devant le Rathhauspark, grand parc rectangulaire, dont les quatre côtés sont entourés par des édifices modernes. Ce sont : 1° sur le côté Nord, l'Université, construite de 1873 à 1884 par Ferstel, dans le plus beau style de la Renaissance. C'est une vaste construction carrée, avec une grande cour centrale à portiques. 2° Sur le côté Ouest, l'Hôtel de ville (Rathhaus) est, au contraire, de style néo-gothique. Construit de 1873 à 1883 par Friedrivh Schmidt, il a coûté 15 millions de florins, et sa flèche, haute de 100 m, domine tout le quartier. Il contient, outre une vaste bibliothèque, un intéressant musée historique. 3° En face, sur le côté Est, le théâtre de la Hofburg (1876-1889) est de style Renaissance. 4° Enfin le style grec est représenté, sur le côté Sud, par le Parlement (Reichsrathsgebaüde), qui étale au dehors ses colonnades et ses rampes d'accès. A l'intérieur, les deux Chambres forment deux bâtiments indépendants, réunis seulement par les ailes basses. 
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Vienne : l'Hôtel de Ville (Rathaus).
Façade de l'Hôtel de Ville (Rathaus) de Vienne.

Après le Parlement, le Ring fait encore un coude à gauche, laisse apercevoir à droite le Palais de justice (1875-1881) à travers des masses de verdure, prend le nom de Burgring et aboutit à la place Marie-Thérèse, qui présente la même disposition que le Rathhauspark un quadrilatère planté d'arbres, encadré par des monuments publics. Ce sont, en tournant le dos à la Burgthor et à la Hofburg : en face et au fond, les écuries de la cour; en face et à gauche, les musées, bâtiments symétriques et semblables, construits de 1872 à 1889, dans le style de la Renaissance italienne, par Semper et Hasenauer, et contenant, l'un un magnifique musée artistique et historique (Kunsthistoriche Museum), l'autre un intéressant musée d'histoire naturelle (Naturhistorisches Museum). Au centre de la place s'élève le somptueux monument de Marie-Thérèse, érigé en 1888 par le sculpteur Zumbusch. L'impératrice est représentée par une statue assise, en bronze, de 6 m de haut, autour de laquelle sont dressées les statues équestres, aussi en bronze, des généraux Landau, Daun et Khevenhüllier. 

Après le Burgring, l'Opernring conduit à l'Opéra (Hofoperntheater), splendide édifice du style Renaissance, qui date de 1861-1869 et restauré depuis. Plus loin, le Ring se resserre, c'est le Kärnthnerring et le Kolowratring, où se concentre la vie élégante, où l'on trouve les beaux magasins et les grands hôtels. Entre les deux, la place Schwarzenberg contient la statue du prince de ce nom (mort en 1820), qui commanda les armées alliées en 1814; derrière le second s'élève, sur une petite place, le monument de Beethoven, d'après Zumbusch. 

Plus au Nord, le Parkring côtoie l'élégant Stadtpark ou parc de la ville. Plus au Nord encore, le Stuberning va se terminer au Danube, après être passé entre le musée d'art et d'industrie (1868-1877), de style Renaissance. Le Ring se termine au canal du Danube, à 1200 m de son point de départ, auquel il est relié par le Franz-Josephsquai.

Les faubourgs de la rive droire du canal.
En dehors du Ring s'étendent les faubourgs de la rive droite du canal. Ce sont, en allant comme précédemment, d'amont en aval : l'Alsergrund (IX° district), prolongé en dehors par Döbling (XIX°), Währing (XVIII°) et Hernals (XVII°); c'est l'ancien quartier des médecins, et les principaux monuments en sont, outre le palais Liechtenstein, l'Hôpital général (Allgemeines Krankenhaus) et Académie des médecins (Josephinum), fondée en 1784 par Joseph II. Dans Josephstadt (VIll°), Neubau (VII°) et Mariahilf (VI°), le palais Czernin et sa galerie de tableaux, et l'église gothique de Fünfhaus méritent seuls une mention. Derrière s'étendent Ottakring (XVI°) avec l'emplacement de l'ancien champ de manoeuvres de la Schmelz, Fünfhaus (XV°), Rudolfsheim (XIV°), Hietzing (XIII°) et Meidling (XIIe). Margarethen (V°),ne contient aucun monument remarquable, tandis que dans Wieden (IV°), on peut remarquer, outre de beaux hôtels particuliers, l'église Saint-Charles Borromée (Karlskirche), construite de 1716 à 1737 par Fischer d'Erlach dans le style baroque italien. Favoriten (Xe) a surtout été connu pour l'n immense arsenal, que l'on y construisit de 1849 à 1855. Dans le Landstrasse (Ill°) sont placés l'Hôtel des Invalides, la Monnaie (1836), l'Institut vétérinaire (Thierarznei-Institut), enfin le Belvédère, magnifique château de plaisance, avec un grand parc, construit de 1693 à 1724, et habité jusqu'à sa mort par le prince Eugène de Savoie.
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Vienne : l'église Saint Charles (Karlskirche).
L'église Saint-Charles-Borromée (Karlskirche), à Vienne. Les deux colonnes sont inspirées
de la colonne de Trajan, à Rome.

Les quartiers de la rive gauche.
Les quartiers sur la rive gauche du canal du Danube forment le Il° district (Leopoldsladt). On y remarque d'abord l'Augarten, vaste parc de 50 hectares, dans l'ancien style français, ouvert au public par Joseph Il en 1775. Au Sud, une vaste avenue, la Praterstrasse, conduit du pont d'Aspern à une grande place, la Praterstern, d'aspect assez décoratif. Au centre s'élève le monument de Tegethoff, colonne de marbre de 11 m de haut, surmontée de la statue de l'amiral et ornée de rostres en bronze. Immédiatement après, commence le Prater.

La banlieue de Vienne.
Les environs de Vienne présentent, grâce au voisinage des Alpes, un caractère pittoresque qu'on rechercherait en vain dans les banlieues des autres grandes capitales. On y remarque à l'Est une promenade célèbre, le Prater, et à l'Ouest une série de hauteurs d'où l'on découvre un immense panorama. La principale est le Kahlenberg (438 m), à une distance de 5 km. Du belvédère qu'on y a élevé on domine toute la ville et on aperçoit au loin les derniers contreforts des Carpates ou les Alpes de Styrie. Un peu plus au Nord, le Leopoldsberq domine immédiatement le Danube. Aux pieds de cette hauteur et sur le fleuve se trouve le gros village de Klosterneubourg, ainsi nommé à cause de sa grande abbaye d'augustins, la plus riche et la plus ancienne de l'Autriche.
 

 

La Tour du Danube.
Au Sud de Vienne, immédiatement à la lisière de la ville, se dresse le fameux château de Schönbrünn, commencé par l'empereur Mathias, achevé sous Marie-Thérèse en 1775, habité par Napoléon en 1805 et 1809. C'est une vaste construction, de style rococo, remarquable surtout par le jardin qui l'entoure. Par derrière, une colline en pente douce, ornée de parterres, de bassins et de jets d'eau, s'élève jusqu'à la Gloriette, portique de 95 m de long et de 120 de haut, d'où l'on découvre une belle vue sur la ville. Plus au Sud encore s'étend une vaste et riante plaine sur laquelle débouche la pittoresque vallée de la Brühl, en face du château impérial de Laxembourg. Plus au Sud encore, la petite ville de Baden, célèbre par ses eaux sulfureuses, sert de ville d'eau aux Viennois.

A l'Est, le Prater, ouvert au public en 1766 par Joseph Il, couvre 1712 hectares. Il est sillonné par trois grandes allées, bordées d'une quadruple rangée de marronniers. Au milieu s'élève une rotonde, dernier reste de l'Exposition de 1873. Enfin la partie antérieure de la promenade est le "Prater du peuple" (Würstelprater).

Au Nord, le Danube coule dans le nouveau et large lit rectiligne qu'on lui a creusé. Il est traversé par le beau pont de fer Kronprinz-Rudolf.

Histoire de Vienne

On attribue à Vienne une origine celtique. En tout cas, la ville apparaît dans l'histoire, à l'époque romaine, quand Auguste conquiert la Pannonie, et elle porte alors les noms de Vinaomina puis de Vindobona. C'est là que la 13e, plus tard la 10e légion avaient leur castrum stativum qui occupaient un quart environ de la Ville intérieure actuelle. C'est là que mou rut en 180 l'empereur Marc-Aurèle. A la fin du IIIe siècle, la colonie était déjà un municipe : après les invasions; elle appartint aux Ostrogoths. Quand Charlemagne eut organisé la défense du pays entre l'Enns et la Wiener wald, une famille de comtes francs reçut le pays en fief. 

Le Moyen âge.
En 1030, apparaît dans les chroniques le nom actuel de la ville, Wien. Mais son développement daté du moment où l'empereur Frédéric Ier ayant mis les Babenberg en possession du pays (1156), Henri Jasomirgott y établit sa résidence comme duc d'Autriche. Saint-Etienne fut commencé en 1144 et le Burg en 1160. Le duc Léopold VII accorda une charte à la ville (1221), bâtit un nouveau Burg (1200) et construisit l'église Saint-Michel (1221). Les Viennois s'étant peu après révoltés contre leur duc Frédéric, l'empereur Frédéric II accourut à leur secours, érigea leur cité en ville impériale, et y créa une école latine, qui devait plus tard se transformer, en Université. 

Après l'extinction de la maison des Babenberg (1246), Ottokar de Bohème confirma tous les privilèges de Vienne; son rival, Rodolphe de Habsbourg, s'en empara (1276) et en fit sa résidence; elle devait rester celle de ses descendants; Le duc Rodolphe IV (mort en 1365) acheva Saint-Etienne et fonda son Université. En 1448, l'empereur Frédéric III y signa un concordat avec le pape. Peu après, les Viennois se révoltèrent contre lui, et il ne dut sa délivrance qu'à l'intervention du roi de Bohème, Georges Podiebrad. En 1480, la ville devint le siège d'un évêché. Matthias Corvin l'assiégea en 1484 et y mourut en 1490. 

Les Temps modernes.
Redevenue la résidence des empereurs d'Allemagne, elle fut assiégée en 1529 (22 septembre - 15 octobre) par les 120.000 Turcs du sultan Soliman Il, et sauvée par la vaillance de ses habitants menacée par les Suédois en 1640; ravagée par la peste en 1541, 1564 et 1579; assiégée une seconde fois par les Turcs du 14 juillet au 12 septembre 1683 et délivrée par le duc de Lorraine et le roi de Pologne, Jean Sobieski. 

En 1704, les insurgés hongrois de Rakoczy, menacèrent Vienne. En 1722, le pape érigea en archevêché l'évêché de Vienne. Pendant la période révolutionnaire et impériale, la ville fut, à deux reprises, occupée par les Français : du 13 novembre 1805 au 12 janvier 1806, et du 13 mai au 14 octobre 1809. En 1815, les fêtes auxquelles donnèrent lieu le congrès de Vienne justifièrent la réputation qu'elle s'était acquise, dès le XVIe siècle, "capitale de bon plaisir" (Aeneas Sylvius). Elle conserva ce caractère pendant toute la durée du régime Metternich; mais, pendant l'année 1848, elle fut agitée par trois grands mouvements populaires : le premier (13 mai) aboutit au renvoi de Metternich et à l'octroi d'une constitution; le second fut surtout une révolte d'étudiants et amena l'empereur à abandonner la ville; le troisième (6 octobre) fut une véritable révolution, ensanglantée par le meurtre du ministre de la guerre, Latour; elle força les troupes impériales à évacuer la ville et à la reprendre après un sanglant combat (31 octobre). 

Rentrés dans l'ordre et la tranquillité, les Viennois n'en sortirent que pour voir en 1866 la fumée des bivouacs prussiens; mais l'ennemi s'arrêta au Danube. En 1858, on commença à abattre les glacis et à édifier de magnifiques constructions, terminées seulement en 1880, qui couvrent aujourd'hui le Ring. En 1873, une Exposition universelle eut un heureux succès. En 1892, l'annexion à la commune des localités voisines en augmenta la population d'un tiers. Les troubles passagers qui amenèrent en 1897: la démission du cabinet Badeni, sont les seuls événements importants que présente alors l'histoire politique de la ville jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale.

Le XXe siècle.
En 1918, à la suite du démantèlement de l'empire Austro-Hongrois, Vienne est devenue la capitale de la république d'Autriche. En 1934, elle a connu les troubles consécutifs à l'envoi de troupes par le chancelier Engelbert Dollfuss contre la milice socialiste puissante dans cette ville que l'on surnommait depuis plusieurs années la «Vienne rouge». En 1938, , après l'Anschluss, c'est-à-dire le rattachement de l'Autriche à l'Allemagne par Hitler, Vienne perd son statut de capitale au profit de Berlin. Il faudra attendre 1945 pour que l'armée soviétique atteigne la ville et la délivre du joug nazi après 11 jours de combats au cours desquels de nombreux édifices sont détruits ou endommagés. Rapidement, les Alliés conviennent de séparer l'Autriche de l'Allemagne, et de rendre à Vienne son ancien statut de capitale de la république, mais à l'image de Berlin, reste est divisée en quatre secteurs (russe, américain, britannique et français) jusqu'en 1955. 

A cette date l'Autriche retrouve sa pleine souveraineté, grâce au choix qui est fait de rester neutre dans la confrontation Est-Ouest. La restauration de plussieurs édifices (tels que l'Opera et le Théâtre, sur le Ring) se termine aussi vers cette époque. Vienne retrouve ainsi un peu de son ancien visage, en même temps que de nouveaux édifices sont construits, notamment pour abriter plusieurs institutions internationales rattachées aux Nations Unis (un complexe d'édifices terminé en 1979), mais aussi les sièges de l'Organisation du Traité de non-prolifération nucléaire, de l'Agence internationale de l'énergie atomique, de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, etc. Quant à la Tour du Danube, haute de 252 m, elle a été construite en 1964. La tour du Millenium, haute de 171 m (202 m avec l'antenne), appartient pour sa part au début du XXIe siècle.
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Vienne : l'immeuble des Nations Unies.
L'immeuble des Nations Unies à Vienne. C'est l'un des quatre sites dont dispose l'organisation
internationale à travers le monde (les autres sont à New York, à Genève et à Nairobi). 
Images : The World Factbook.

Traités et congrès de Vienne.
Il fut signé à Vienne divers traités, entre autres celui de 1738 (qui donnait la Lorraine à Stanislas avec reversibilité à la France, la Toscane à François de Lorraine, époux de Marie-Thérèse et le royaume de Naples à don Carlos), et celui de 1809 qui mit fin à la 5° coalition, et par lequel l'empereur d'Autriche cédait à Napoléon les provinces illyriennes avec partie du Tyrol, et lui donnait la main de sa fille Marie-Louise.

On nomme congrès de Vienne le congrès tenu dans cette ville du 3 octobre 1814 au 9 juin 1815 par les puissances alliées pour régler l'état de divers États de l'Europe et assurer l'équilibre européen; Déclaration de Vienne, l'acte publié par les alliés le 13 mars 1815, par lequel Napoléon était mis hors la loi. (GE).

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Dictionnaire Villes et monuments
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