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Auguste Octave Auguste |
Aperçu | Octave, le caméléon | Constitution d'Auguste | Administration intérieure | Provinces et guerres |
![]() | Auguste, C. Julius Caesar Octavianus Augustus, connu d'abord sous le nom d'Octave, premier empereur romain. - Fils de Caius Octavius, mort en 58, préteur en 61, il est né à Rome, près du Palatin![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Bientôt Octave dépouilla l'incapable Lépide de l'Afrique, et ne lui laissa que le titre de grand pontife. Un nouveau partage du monde romain En 29, Octave revint à Rome triomphateur de l'Orient, et se proclama imperator (= chef de l'armée). Il reçut du sénat le titre d'Auguste en 27. Il se fit également donner le pouvoir proconsulaire, l'autorité tribunitienne, le consulat à vie, et rétablit ainsi sous un autre nom le gouvernement monarchique. Parvenu au but de son ambition, il feignit de vouloir renoncer à la puissance souveraine, pour se faire prier de la conserver. De grandes réformes s'accomplirent. L'empereur s'entoura d'une garde, les prétoriens, qui devaient jouer un rôle important dans les révolutions de l'empire; une garde urbaine, commandée par un préfet de ville, fut instituée; les vigiles veillèrent à la sécurité de Rome pendant la nuit et aux incendies; un praefectus annonae approvisionna de blé Rome et l'Italie Rome fut transformée. D'une ville de briques, Auguste s'enorgueillissait d'avoir fait une ville de marbre. Arts et lettres brillaient du plus vif éclat, mais tout le faste était réservé à l'État; Auguste menait la vie la plus simple, sinon la plus réglée. Il vieillit au milieu des deuils et des difficultés de famille. Successivement il perdit tous les siens : Marcellus, Agrippa, Drusus, etc. Auguste, comme Louis XIV, survécut à la génération qui avait fait sa grandeur et qui avait peiné pour lui. Il ne lui resta qu'un petit-fils, enfant d'Agrippa; il l'adopta ainsi que Tibère, à condition que celui-ci adoptât Germanicus, fils de Drusus. C'était établir l'hérédité. Il avait dû exiler pour ses débordements sa fille Julie, le seul enfant qui lui restât de ses trois mariages. A cet exil est lié obscurément l'exil d'Ovide. Les dernières années de sa vie et de son règne furent malheureuses pour Auguste. Aux désastres, à l'arrêt subi par les conquêtes, aux scandales de sa maison, s'ajoutèrent les murmures du peuple, l'hostilité des sénateurs, le silence des poètes. Mais il voulut travailler jusqu'au bout, et il conserva jusqu'à l'heure finale la plénitude de son intelligence et l'extraordinaire énergie de sa vie. Ce fut pendant un voyage d'inspection en Campanie « Il se fit apporter un miroir, arranger la chevelure et réparer le teint. Il reçut ses amis, il leur demanda s'il paraissait avoir bien joué le drame de sa vie, et y ajouta cette finale : « S'il vous a plu, applaudissez. » Puis il congédia son monde, demanda quelques renseignements aux personnes qui arrivaient de Rome sur la maladie de la fille de Drusus. Et tout à coup il mourut dans les bras de Livie, en lui disant : Livia, nostri conjugiimemor vive, ac vale ». (Suétone, § 100).C'était le 19 août de l'an 14, à trois heures après midi. Auguste avait soixante-seize ans moins trente-cinq jours. On lui rendit des honneurs divins, et l'on crut voir, sur son bûcher, son image s'élever du milieu des flammes pour gagner le ciel. Il fut enterré entre les bords du Tibre et la voie Flaminienne, sous un mausolée dont on peut encore voir les restes. Tibère et Drusus firent son oraison ![]() - ![]() Octave Auguste Cet homme extraordinaire, qui a créé la monarchie romaine à l'intérieur et l'empire romain On a vanté l'excellence de sa conduite et l'austérité de ses moeurs. S'il divorça d'avec Scribonia, sa seconde femme (la première fut Claudia, belle-fille d'Antoine, qu'il abandonna, encore nubile, lorsqu'il se brouilla avec Julia), ce fut, écrivit-il lui-même, à cause de ses mauvaises moeurs (il épousa alors Livie, déjà mère de Tibère et de Drusus, qu'il sépara de son mari Tiberius Néron). Quand il s'aperçut en l'an 6 (Tillemont) des déportements de sa fille Julie (alors mariée, pour la troisième fois, à Tibère), la honte l'obligea à se cacher plusieurs jours; il écrivit une lettre d'excuses au Sénat; il déclara qu'il aurait préféré voir sa fille pendue; il l'exila dans l'île de Pandataria, où elle fut traitée avec la dernière rigueur. Dix ans après, sa petite-fille Julie suivant l'exemple de sa mère, il dut la reléguer elle aussi, et il refusa de reconnaître son enfant; son troisième petit-fils, Agrippa, dut être également exilé ( L'homme qui avait fait une loi contre les adultères, ne pouvait-il pas être affligé autrement que comme père du triomphe de l'adultère dans sa propre maison? - De méchants bruits ont couru à la honte d'Auguste : il sut, dit-on, les dissiper promptement : « Il aimait surtout les vierges et Livie continuait à lui en procurer de toutes parts », dit Suétone.Cela paraît vrai, mais ce qui ne l'est pas moins, toujours au dire du même écrivain, c'est que sa vie afficha toujours une grande chasteté. Explique qui voudra toutes ces contradictions. Comme tous les souverains acharnés au travail, comme César, comme Tibère, Auguste a dû avoir des élancements terribles de débauche, qu'il pouvait satisfaire et qu'il satisfit, mais en veillant avec le plus grand soin à dissimuler une conduite qui allait à l'encontre de ses lois et de sa politique de retour aux vieilles moeurs. De la bonté d'âme, il paraît impossible d'en reconnaître la moindre trace chez le meurtrier de Cicéron, et le vainqueur de Pérouse : « Il fut clément, dit Sénèque, mais après le massacre. »Il pardonna à Cinna, mais quand il jugea la clémence plus utile que la cruauté. Toute douceur chez lui était voulue, toute modération politique et nécessaire. « Il eut toujours horreur du nom de maître », dit Suétone, mais le nom de maître (dominus) était contraire au principe de sa monarchie. Il fut toujours d'une politesse et d'une courtoisie parfaites envers les sénateurs et les membres du gouvernement. La simplicité de sa vie et de sa maison était proverbiale. « Toutes les fois qu'il assistait aux comices pour la création des magistrats, il parcourait les tribus avec ses candidats en faisant les supplications d'usage. Lui-même, il votait dans les tribus, comme un simple citoyen. Lorsqu'il était témoin dans les affaires judiciaires, il souffrait très patiemment qu'on l'interrogeât ou qu'on le réfutât. Jamais il ne recommandait ses fils au peuple romain, sans ajouter : « s'ils le méritent ».Sa politique en matière littéraire est connue. On sait comme il protégea Horace, Virgile, Tite-Live : il est vrai qu'il trouva dans ces écrivains des instrumenta regni. Poètes et historiens ont été pour Auguste des collaborateurs. Tous leurs écrits tendent à montrer l'avènement du premier empereur comme le couronnement logique et fatidique de l'histoire de Rome ![]() ![]() ![]() Hunc saltem everso juvenem succurrere saecloAinsi pour Virgile, le règne d'Auguste n'est pas seulement le couronnement de l'histoire de Rome ![]() ![]() ![]() Du reste, si Auguste protégea toujours la littérature afin de la diriger exactement vers la glorification historique et l'explication philosophique de son règne, il le fit avec une grande habileté, avec une intelligente discrétion, ménageant toujours les susceptibilités d'amour-propre de ceux avec qui il devait compter. Il suffit pour s'en apercevoir de lire l'épître ![]() ![]() Auguste lui-même se piquait d'écrire et de chercher. Il composa treize livres de Mémoires, des Exhortations à la philosophie, un poème en vers hexamètres intitulé Sicilia, deux tragédies, Ajax « Loin de suivre exactement les principes et les règles d'orthographe établis par les grammairiens, il paraît avoir été plutôt de l'avis de ceux qui pensent qu'on doit écrire comme on parle. »Auguste avait une physionomie régulière, froide, mais fort belle. « Sa beauté, dit Suétone (§ 79), traversa les divers degrés de l'âge (Malgré les honneurs officiels qui lui furent rendus après sa mort, le peuple ne fut pas unanime à louer sa mémoire. Les jugements les plus divers furent portés sur lui à Rome. On en fit le meilleur des citoyens et le plus désintéressé des hommes : on en fit aussi un hypocrite consommé, ennemi du bien public. Auguste n'a été ni l'un ni l'autre, ou plutôt à la fois l'un et l'autre. Il a eu un double but dans sa vie, constitution de la monarchie, constitution de l'empire ![]() - ![]() Auguste. |
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