 |
L'Europe
apparaît comme une immense presqu'île découpée,
terminant, vers l'Ouest, le continent de Eurasie. Elle est contenue tout
entière dans l'hémisphère boréal. Limitée à l'Est par la chaîne
de l'Oural, au Nord par l'océan
Glacial arctique, Ã l'Ouest par l'Atlantique,
au Sud par la Méditerranée, les détroit
entre la Méditerranée et la mer Noire, puis la mer Noire elle-même,
enfin le Caucase ,
l'Europe serait très nettement délimitée s'il n'y avait, entre le Caucase,
l'Oural, la Mer Noire et la Mer
Caspienne, une vaste contrée de steppes plates
et vagues. Suivant la ligne de séparation qu'on admet dans ces parages,
la surface de l'Europe varie de quelques millions d'hectares. L'Europe
dépasse un peu 10 millions de kilomètres carrés, mais on ne lui en donne
généralement que 9.730.000, parce qu'on en retranche, entre la mer Caspienne
et la mer Noire, des espaces ciscaucasiens que les Russes n'attribuent
pas à la Russie
d'Europe, mais à ce qu'ils nomment le Caucase. En admettant 9.730.000
kilomètres carrés, l'Europe, un peu plus de dix-huit fois supérieure
à la France ,
équivaut à peu près au tiers de l'Afrique ,
au quart de l'Amérique ,
aux 22 centièmes de l'Asie ,
au septième du globe sans les mers.
Le
nom d'Europe est aussi ancien que l'histoire; Hérodote écrivait (liv.
IV, ch. XLV ) : « Quant à l'Europe, personne ne sait si elle est environnée
par la mer. Il ne paraît pas non plus qu'on sache d'où elle a tiré ce
nom, ni qui le lui a donné », et il n'admet pas qu'il vienne du mythe
d'Europe, fille d'un roi de Tyr, enlevée par des Crétois. Des érudits
ont émis l'opinion que le mot Europe pouvait avoir une origine phénicienne
: « herib » ou « lirib », signifiant l'obscurité, le couchant, tandis
que « açou » (d'où peut-être le mot Asie) signifie le levant.
La
découverte de l'Europe a été un très long processus. L'Antiquité
n'a jamais connu toute l'Europe; Tacite a décrit la Germanie, mais Ptolémée
ne connaissait que vaguement la côte méridionale de la Scandia (Scandinavie),
qu'il croyait être une île, et la Sarmatie par laquelle, au Nord des
Palus-Méotides (mer d'Azov) peut-être plus étendus alors qu'aujourd'hui,
l'Europe se rattachait à l'Asie. Pour les anciens, l'Europe se terminait
au Tanaïs (Don) que Lucain déclarait être Asiaeque et terminus idem
Europae. Ce n'est qu'au XVIe siècle, après la découverte de l'Amérique,
lorsque les Hollandais et les Anglais cherchaient par le Nord une route
maritime vers l'Amérique, que Chancellor pénétra par la mer Blanche
jusqu'Ã Arkhangelsk.
Un
Scandinave, Other, l'avait bien précédé dans ces parages au IXe siècle,
mais son voyage n'avait pas transformé les connaissances géographiques.
Dans le Théâtre du monde ou Nouvel Atlas publié à Amsterdam
en 1685 par Guillaume et Jean Blaew, l'auteur de la notice sur l'Europe
déclare que « quant à ses bornes du côté de l'Orient, il n'y a rien
d'assuré » et il adopte lui-même, comme les Anciens, le Tanaïs (Don)
et une ligne allant du Don supérieur à l'Ob; mais en même temps, sur
ses cartes, il placé tout le bassin de la Volga en Asie. Mercator et Ortelius
avaient adopté aussi le Don comme limite; d'autres géographes prirent
plus tard la Volga.
Au
commencement du XVIIIe siècle, les cartes de Delisle et de Jaillot terminent
encore l'Europe par une ligne allant de la mer d'Azov à la mer Blanche.
Aujourd'hui même, les géographes ne sont pas d'accord; nous prenons pour
frontière de l'Europe le fleuve Kara, la ligne de partage des eaux dans
l'Oural, le fleuve Oural, la Caspienne et le Caucase; mais d'autres géographes
n'admettant pas qu'une chaîne de montagnes puisse être partagée entre
deux parties du monde, portent l'Europe jusqu'à l'Ob à l'Est et l'arrêtent
au Sud à la dépression Pontocaspique.
Géographie
physique
Les côtes et
les îles.
L'Europe est découpée
profondément par plusieurs mers intérieures et par des golfes
nombreux. Cela lui confère 32 000 kilomètres de rivages, dont
5800 sur l'océan Glacial, 13500 sur l'Atlantique et les mers qui en dépendent,
12700 sur la Méditerranée et ses annexes.
L'Europe, qui ne possède pas moins de
quinze presqu'îles ayant une superficie totale de 2,700,000
km²., soit 28 % de sa superficie totale, et en outre 733,000
km² d'îles, soit 7% de sa superficie, a des côtes plus découpées que
les autres parties du monde; beaucoup plus de mers intérieures et de baies
pénétrant profondément dans les terres.
-
Carte
de l'Europe.
Il suffit de comparer dans la Méditerranée
le dessin de la côte d'Europe et celui de la côte d'Afrique pour comprendre
la différence. On a calculé approximativement que, par 10,000 km² de
territoire, l'Europe avait 34 km de développement de côtes (sans compter
les îles), tandis que l'Amérique du Nord
n'en a que 24, l'Amérique du Sud 15, l'Asie
13, l'Afrique 7. Cette disposition naturelle a été favorable à la navigation,
au commerce.
Les mers intérieures
sont : la mer Blanche, la mer Baltique, la
mer du Nord, la Manche,
la mer Adriatique (ou golfe de Venise),
la mer de Marmara,
la mer Noire, la mer d'Azov.
Les principaux golfes sont ceux de Botnie, de Finlande, les golfes de Gascogne,
de Lion, de Gênes, de Corinthe.
Les
détroits.
Les détroits
principaux sont : le Skager-Rack, le Cattegat, le Sund et les deux Belts,
entre le Danemark
et la Suède ,
le Pas-de-Calais entre la France
et l'Angleterre ,
le détroit de Gibraltar entre l'Espagne
et l'Afrique ,
le détroit de Bonifacio entre la Corse
et la Sardaigne, le détroit de Messine entre
l'Italie
et la Sicile, le détroit des Dardanelles
ou Hellespont, et le Bosphore ,
entre la Turquie d'Europe et la Turquie d'Asie.
Les
îles.
Parmi les îles
qui font partie de l'Europe, nous citerons : la Nouvelle-Zemble
et le Spitzberg dans l'Océan
Glacial; l'Islande ;
la Grande-Bretagne, l'Irlande ,
les îles Hébrides, Orcades,
Shetland, Féroé
entre l'Océan Atlantique et la mer du
Nord; les îles Wight, Jersey,
Guernesey, dans la Manche; Belle-lle
et les îles de Noirmoutiers, de Ré, d'Oléron, dans l'Atlantique; les
Baléares
la Sardaigne, la Corse ,
la Sicile, les îles Ioniennes, les Cyclades et
les Sporades, la Crète
et Chypre ,
dans la Méditerranée.
L'ensemble
des îles de l'Océan glacial arctique (y compris la Nouvelle-Zemble et
le Spitzberg) a une superficie de 169,900
km²; les îles de la côte de Norvège environ 22,000
km²; les îles des détroits de la Baltique et de la mer Baltique 33,420
km²; les îles de la Frise, 880 km²; les îles Britanniques (avec îles
voisines jusqu'aux Shetland), 314,770 km²;
l'Islande et les Faroer, 103,747 km²; les
îles de la côte de France (avec les îles Anglo-normandes), 830 km²;
les Baléares, 4980 km²; la Corse et la Sardaigne (avec les îles adjacentes),
32,943 km²; la Sicile avec les îles adjacentes,
25,738 km²; les îles de la côte occidentale
de l'Italie, 369 km²; les îles Illyriennes, 3300 km²; les îles Ioniennes,
2370; les îles de la Grèce; les îles européennes de la mer Egée (avec
la Crète), 47,800. La superficie totale des
îles de l'Europe est d'environ 733,000 km².
Orographie.
A mesure qu'Ã travers
l'Europe orientale on chemine vers l'occident, Ã travers la plaine
russe, s'atténue insensiblement le caractère massif et continental de
ce qu'on pourrait nommer l'Europe asiatique; le climat très dur encore,
perd pourtant de sa rudesse; la somme annuelle des pluies augmente; on
arrive, au Sud, à la mer Noire, au Nord à la mer
Baltique, vers le centre aux Carpates, et alors on atteint l'Europe
vraiment Europe, la terre découpée par les golfes
et sous-golfes de l'Océan, harmonieusement modelée, généralement bien
arrosée, et que favorise un climat tempéré. En font partie-:
la Scandinavie, la moins fertile de toutes
ses régions, à cause de la nature de ses roches plutôt que par la faute
du climat, l'Europe centrale, la France, la Grande-Bretagne
et les trois grandes péninsules méditerranéennes.-
-
Par opposition Ã
l'Europe orientale, peu pénétrée de mer et fort plate, l'Europe occidentale
est « maritime » et « en grand relief » toute en terres isthmiques,
presqu'îles, îles, presque toute en montagnes, plateaux,
coteaux. Le culmen de la partie orientale de l'Europe, l'Elbrouz (5642
m), se dresse tout à côté de l'Asie ,
dans le Caucase ;
mais, dans l'Europe occidentale, la cime la plus haute, le mont Blanc (4810
m), domine les Alpes. Celles-ci couvrent une étendue presque égale Ã
la moitié de la France ,
en Suisse ,
en France, en Italie ,
en Allemagne ,
en Autriche .
Le Rhin, le Rhône, le Pô, l'Inn en découlent.
De même que les
Alpes s'arrondissent en hémicycle au Nord des grandes plaines de la haute
Italie, de même les Carpates se courbent en demi-cercle au Nord et Ã
l'Est de la grande plaine hongroise, laquelle, entièrement entourée de
monts barrant la route aux vents pluvieux, est,
avec certains plateaux espagnols cerclés de sierras,
la région la plus franchement plane de l'Europe occidentale.
-
Une
ancienne vue du glacier de l'Eggishorn, dans les massif de la Jungfrau
(Alpes suisses).
La plaine hongroise,
où serpente le Danube, sépare les Carpates
(à l'Est) des Alpes (à l'Ouest); la plaine roumaine ou valaque sépare
les Carpates (au Nord) des Balkans (au Sud). Les
Balkans ont donné leur nom à la Péninsule
où ils s'allongent d'Ouest en Est jusqu'à la mer Noire; par leur extrémité
occidentale, ils se rattachent aux monts d'Illyrie qui tiennent aux Alpes,
mais tombent en précipices sur la mer Adriatique. La presqu'île des Balkans
est surchargée de montagnes de près ou plus de 3000 mètres, avec de
larges vallées, d'amples plateaux, et de grands
lacs. Là , se lèvent le Rhodope
et le Pinde, monts du Péloponnèse ,
et dans la mer, les pics chauves de la Crète
et des îles de la Mer Egée, par lesquels les
chaînes de la Turquie d'Europe se lient à celles
de la Turquie d'Asie, leur prolongement évident.
L'Italie
ne laisse que peu d'espace aux plaines, la grande plaine du Pô non comprise;
sa presqu'île porte les Apennins dont le prolongement sicilien renferme
l'Etna, qui flambe encore, à côté de monts non volcaniques
continués en Afrique, au delà d'un seuil sous-marin
de 324 mètres seulement de profondeur, par les montagnes de l'Atlas tunisien.
En Sardaigne, en Corse,
il semble que les monts, qui sont de granit, «-représentent
les restes de terres autrefois plus étendues », joignant la Provence
à l'Atlas.
Dans la Péninsule
ibérique, dont la disposition est assez semblable à celle de l'Afrique-:
montagnes au pourtour avec un vaste plateau intérieur,
une foule de hautes chaînes font de l'Espagne
le pays le plus élevé de l'Europe après la Suisse. L'altitude des longues
rives marines de l'Espagne est peu supérieure au niveau des mers. La plus
élevée de ces chaînes, à l'extrême Sud, la sierra Nevada, appartient
au même plissement qu'en Afrique les djebels marocains; tandis qu'à l'extrême
Nord, par delà les plateaux castillans et la plaine tertiaire de l'Aragon ,
les Pyrénées, très élevées en moyenne avec cols au-dessus de 3000
mètres, séparent l'Espagne de la France.
Au col (ou seuil)
de Naurouze, à 189 mètres seulement d'altitude, commencent les monts
de France, roches anciennes audessus desquelles flambèrent des volcans
aux cratères éteints : Cévennes, monts du
Velay ,
monts d'Auvergne ,
monts du Forez, Pilat, etc. ; ainsi va-t-on jusqu'aux Vosges assombries
de sapins, granits et grès levés à faible distance de la rive gauche
du Rhin, tandis que, parallèlement à ces Vosges,
et en tout semblable à elles, la Forêt Noire
monte à droite des mêmes plaines du même fleuve. Au Sud des Vosges,
le Jura développe une foule de petits plateaux
entre une multitude de petits chaînons, roches jurassiques ou crétacées,
ou entre de profonds précipices de rivières. Il s'étale, à partir de
la vallée de la Saône, sur la France, la Suisse,
et ne s'arrête qu'au aux monts de Bohème ,
« quadrilatère occupé surtout par des roches primitives où se concentrent
les branches supérieures de l'Elbe ». Ces montagnes sont les plus hautes
(1601 m), en dehors des Alpes, de tous les massifs allemands, beaux surtout
par leurs forêts : Erzgebirge, forêt de Thuringe, Harz, Taurus, Eifel,
etc., tous au-dessous de 1000 mètres, sauf le Harz et les montagnes de
la Thuringe. Moins de 1000 mètres aussi ont les Ardennes, plateaux schisteux
auxquels ont part la France, la Belgique
et l'Allemagne.
Au Nord de ces montagnes,
la plaine allemande s'étend de la France à la Russie, le long de la mer
Baltique et de la mer du Nord, tantôt marécageuse, tourbeuse, tantôt
sablonneuse, le plus souvent ingrate, partout soigneusement cultivée.
Puis, au Nord et à l'Ouest de la Baltique, mer peu profonde, peu salée
(tant elle reçoit d'eau douce), s'élève la Scandinavie,
vaste montagne reliée à la masse continentale, à la plaine russe, par
la granitique Finlande aux lacs innombrables. La Scandinavie, très lacustre
aussi sur son versant oriental, c'est-à -dire en Suède, forme de larges
plateaux, en Norvège et en Laponie; et sur ces
hautes plaines, étincelantes de névés, de glaciers,
s'allongent des monts qui, vers l'Ouest, s'affalent à pic sur les fjords
de la mer du Nord.
La Grande-Bretagne,
hérissée à l'Ouest et au Nord, dans le pays de Galles et l'Ecosse ,
porte des monts de faible hauteur, qui sont, avec les chaînes scandinaves,
les plus anciens de la partie du monde; l'Irlande
est une plaine bordée de granits et de vieux schistes; l'Islande
a été puissamment bouleversée par les glaciers et les volcans.
Hydrographie.
Les fleuves, naturellement,
correspondent exactement aux pays qu'ils parcourent (et au climat qui régit
ces pays). C'est dans la plaine russe que se déroule le plus long de tous
: la Volga qui, avec son affluent, la Kama,
draine un bassin immense et se jette dans la Mer
Caspienne. La Néva, troisième courant d'Europe,
doit son énorme volume à ses deux grands lacs, les premiers d'Europe
(Onéga et Ladoga), et se perd dans la Baltique.
Le Dniepr parcourt un long bassin avant de se
jeter dans la mer Noire. Ces rivières magnifiques, abreuvées par les
neiges de l'hiver, les ruissèlements
des forêts, les épanchements des lacs, deviennent de moins en moins constantes
(à part la Néva, soutenue par ses deux grands bassins lacustres), Ã
cause de la terrible dilapidation des bois. Pour la même raison, le Don,
qui se jette dans la mer d'Azov, voit décroître son débit.
A la Baltique descendent
les eaux de la Finlande ,
qui passent incessamment de l'immobilité du lac à l'ébranlement des
rapides, et celles de la Suède, à demi lacustres comme celles de la Finlande,
puis la Vistule qui serpente en Pologne .
Le Danube,
dont la vallée fut le chemin des conquérants, est le second grand fleuve
d'Europe; sorti des Alpes, il reçoit les eaux des Carpates,
des Balkans, des monts de Bohème, et des monts
d'Illyrie .
Le Rhin
doit une grande abondance aux glaciers, aux lacs
de la Suisse; c'est un fleuve bien plus humble
que le Danube. L'Elbe forme
le port de Hambourg, le plus actif du continent d'Europe. L'Escautde
la Belgique ne serait qu'une riviérette, sans son estuaire et son port
d'Anvers ;
de même la Tamise de l'Angleterre, sans son port
de Londres. Petite aussi la Seine,
mais c'est le fleuve de Paris. La Loire
arrose des contrées verdoyantes et fertiles; la Gironde,
débouché de la Garonne et de la Dordogne,
au magnifique estuaire, prend son importance de Bordeaux;
le Tage, qui arrose Espagne et le Portugal ,
doit la sienne à Lisbonne.
La Méditerranée
reçoit l'Ebre de l'Espagne; le Rhône
de la France, puissant fleuve abreuvé d'eaux de glaciers; le Pô
de l'Italie, également fleuve de glaciers; le Tibre,
qui passe dans la «Ville éternelle »; enfin le Bosphore ,
fleuve autant que mer, qui apporte à la Méditerranée,
par devant Istanbul, les eaux que
la mer Noire a reçues du Don, du Dniepr,
du Dniestr, du Danube.
Longueur (km)
des principaux fleuves d'Europe
Le climat
Comme climat, l'Europe
est la partie du monde où l'océan pénètre le plus intimement
dans les terres; celle où cette pénétration modère le plus la température
en augmentant la tiédeur, en diminuant le froid, en égalisant les saisons,
les jours, les nuits. Seulement, il faut distinguer soigneusement entre
l'Europe orientale, de climat « asiatique » extrême, brusque, sec, et
l'Europe occidentale, de climat humide, modéré, grâce aux vents de l'Ouest
et du Sud-Ouest, combinés avec les souffles tièdes ou chauds de la Méditerranée
au Sud; enfin, les terres élevées, où l'altitude du sol refroidit le
ciel, se trouvent au midi, sauf l'exception de la Scandinavie,
de l'Ecosse, de l'Islande,
et les plaines de peu d'altitude, les divers « pays bas », au Nord. C'est
tout à fait à l'Ouest (tant au Sud qu'au Nord), sur le rivage occidental
et septentrional de la Péninsule ibérique, sur l'occident de France
et de Grande-Bretagne, et sur la Norvège,
qu'il tombe le plus d'eau météorique; il pleut bien moins sur l'est d'Angleterre
et d'Ecosse, sur la France du Nord-Est, l'Allemagne,
la Hongrie, l'Italie,
les Balkans; encore moins sur la Russie; très
peu sur les pays tendant à la Mer Caspienne;
et, par un violent contraste, sur des plateaux
d'Espagne voisins d'un maximum de pluie : on
trouve dans la Péninsule ibérique de véritables steppes, dignes d'Asie
ou d'Afrique.
La
flore et la faune de l'Europe
La flore.
On peut distinguer
quatre régions botaniques principales en Europe, d'après les associations
de végétaux .
1° Flore
arctique. Elle occupe l'extrême Nord (toundras de Russie,
Alpes scandinaves, Islande) qui constitue une
région dépourvue de cultures ou de forêts. C'est une flore pauvre et
très uniforme de lichens ,
mousses ,
et arbrisseaux de petite taille (bouleaux nains), etc.
2° Flore des
forêts boréales. Elle occupe la majeure partie de l'Europe, sauf
les péninsules méditerranéennes et les steppes du sud de la Russie.
Dans le Nord, on voit surtout des forêts de conifères (pins, sapins).
Au centre et à l'Ouest, il y a beaucoup plus d'arbres feuillus (chêne
rouvre, hêtre, frêne, noyer, châtaignier, etc.). Sur la côte de l'océan
Atlantique, on voit des arbustes toujours verts : houx, lauriers, chênes
verts, myrte, arbousier, qui disparaissent avec le climat maritime et qui
rappellent la flore plus méridionale.
3° Flore méditerranéenne.
Les bords de la Méditerranéemontrent
des buissons toujours verts (maquis), Ã feuilles persistantes, sous un
ciel presque toujours bleu et sans pluies d'été. C'est la véritable
région des myrtes, arbousiers, lauriers, chênes verts, avec olivier,
figuier, oranger, chêne-liège et nombreuses petites plantes
odoriférantes. Le palmier nain indique l'approche des régions tropicales.
On a pu acclimater les eucalyptus d'Australie.
4° Flore des
steppes. En allant de l'Ouest à l'Est, on voit l'herbe devenir de
plus en plus grande sous l'influence du climat continental, et on arrive
aux plaines de graminées de la Russie méridionale,
et de l'Ukraine avec des bouquets d'arbres.
La faune.
En tenant compte
surtout des mammifères
et des oiseaux ,
on ne distingue guère que deux régions naturelles, dont la limite est
à peu près indiquée par la ligne de l'isotherme 0°, qui laisse au sud
toute la Norvège. Nous citerons principalement
des mammifères terrestres qui sont les plus cantonnés.
La
faune arctique.
Le nord de la Russie
et la Laponie sont habités par une faune très pauvre et peu variée,
qui vit dans la zone des toundras et au nord de la région forestière
: renard bleu, lemmings, lièvre polaire, glouton, renne, et les animaux
à fourrures.
Plus au nord, les
îles de l'océan Glacial montrent l'ours blanc ,
l'hermine, avec des oiseaux mauvais voiliers (macareux, etc.). Les oiseaux
de mer sont nombreux (pétrels, goélands, eiders).
Dans les mers du
nord, il y a des carnassiers marins (phoques, morses), et des cétacés
(dauphins, baleines, marsouins), qui deviennent rares. Les eaux nourrissent
de petits mollusques
pélagiques, qui constituent le principal aliment des baleines.
La
faune européenne proprement dite.
La majeure partie
de l'Europe est habitée par un certain nombre de mammifères, des petits
insectivores
(hérisson, musaraigne,
taupe, desman), des petits rongeurs (écureuil,
loir, campagnol et rat d'eau, rat noir, rat gris ou surmulot, castor, devenu
rare, lièvre et lapins, des carnivores de taille moyenne (loup, renard,
chat domestique redevenu sauvage, marte commune, fouine, belette, blaireau,
ours brun, qui disparaît graduellement, etc.).
Parmi les herbivores
: le sanglier, le cerf, le chevreuil, l'élan, qui n'existe plus que vers
le Nord, le bison d'Europe, appelé aurochs à tort, n'existe plus qu'en
Pologne, en Lituanie
et dans le Caucase ;
le véritable aurochs, disparu, c'est le bos primigenius des géologues,
autrefois si répandu dans l'Europe centrale, même à l'époque historique
(ur des Niebelungen ,
urus de Pline).
Dans les montagnes
: Pyrénées, Alpes, Caucase, certains sommets de la Grèce,
il y a d'autres ruminants
(chamois, bouquetin), avec la marmotte, le lièvre variable, qui ressemble
absolument au lièvre polaire, sauf qu'il n'est blanc qu'en hiver.
Parmi les oiseaux ,
peu sont spéciaux : on peut citer le rossignol; presque tous vont passer
l'hiver plus au sud.
Dans les péninsules
de l'Europe méditerranéenne, la faune présente quelques différences,
qui la rapprochent de celle du nord de l'Afrique;
on peut noter la présence des porcs-épics, du daim, qui est spécial,
des moutons sauvages ou mouflons, avec divers lézards et couleuvres.
La faune européenne,
avec la subdivision méditerranéenne, fait partie d'une grande région
naturelle dite paléarctique, qui comprend la majeure partie de l'Asie
centrale, tandis que la faune du nord de l'Europe se retrouve dans toutes
les régions polaires. (GE).. |
|