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Origine géologique
L'histoire des origines
de la flore de l'Europe peut être suivie dans les couches géologiques
de notre continent depuis le Carbonifère
jusqu'à nos jours. Mais c'est la seconde moitié de l'époque
crétacée qui constitue le véritable point de départ de la végétation
particulière à notre zone. Dès le Cénomanien (début du Crétacé supérieur)
on voit agir l'évolution en vertu de laquelle les tribus nouvelles vont
en se multipliant et en se différenciant dans une proportion toujours
croissante : modifications de milieu, flexibilité des organismes contribuent
simultanément à ce résultat, c.-à -d. à la formation des types qui
constituent aujourd'hui la flore européenne. Dans la succession des étapes
que cette flore a ensuite parcourues pendant l'époque tertiaire ( Cénozoïque),
la première vraiment intéressante est le Miocène,
car ce n'est qu'à partir de cette période que les affinités de la flore
européenne actuelle avec la flore tertiaire commencent à se préciser,
que l'on peut suivre l'évolution et les migrations des groupes végétaux
les plus importants. Or à l'époque tertiaire existaient certainement
déjà une flore tropicale et deux flores tempérées (y compris la région
polaire, à l'une des zones tempérées correspondait la flore dite arctotertiaire,
caractérisée par des Conifères et par des
arbres et arbustes à feuillage, dont quelques représentants se rencontrent
encore à l'époque actuelle sur la terre de Grinnell, par 81° 46' de
latitude Nord; l'autre zone tempérée était
occupée par une flore océanique, dont les types étaient transportés
de rivage en rivage par les courants et appartenaient probablement aux
mêmes familles (Restiacées, Protéacées, etc.) qui se retrouvent aujourd'hui
dans les régions extra-tropicales de l'hémisphère Sud. Ces zones tempérées
étaient limitées au Sud parune ligne irrégulière passant en Islande,
en Angleterre, en Allemagne
(Hesse, Thuringe) et en Tchéquie (Bohème)
et au delà de laquelle s'étendait la zone tropicale avec ses palmiers.
La zone tempérée
de la période miocène, à l'étage dela mer de la molasse, présentait
comme types caractéristiques le Peuplier coriace,
représenté aujourd'hui en Asie et dans le Nord
de l'Afrique par le Populus euphratica, puis
des Platanus, Liquidambar, Planera, Pterocarya, Parrotia, tous refoulés
à l'époque actuelle aux confins du sous-continent européen; des espèces
congénères ou homologues, appartenant à ces genres, se retrouvent bien
dans l'Amérique du Nord
et dans l'Asie orientale, car les types en question ont émigré en rayonnant
à partir du pôle sur les trois continents, mais les phénomènes glaciaires,
bien plus importants en Europe, les y ont ultérieurement détruits; en
revanche, d'autres types miocènes, Bouleaux, Saules, Peupliers, Charmes,
Erables, Myricées, Chênes à feuilles persistantes, Châtaignier, Viorne,
Légumineuses et mainte autre famille, sont
au contraire largement représentés dans la flore actuelle de l'Europe;
la Vigne différait à peine de celle que est
cultivée aujourd'hui; une station célèbre, celle d'Oeningen, offrait
en abondance, vers la fin de la période miocène, l'Acer trilobatum associé
à des Peupliers, des Noyers, des Lauriers, etc.
Quant à la zone
tropicale, tout permet de croire qu'elles se subdivisait en une région
Nord-Est surtout caractérisée par les Abiétinées ( Les
Conifères) et les Cupulifères, associées aux végétaux tropicaux
et toujours représentées à l'époque actuelle, et une région Sud-Ouest,
probablement séparée de la précédente par la mer et correspondant Ã
peu près à l'Afrique tropicale et à l'Inde antérieure.
Une grande partie du Sud-Est de l'Europe et du Nord-Ouest de l'Asie était
alors couverte par la mer qui faisait communiquer la mer
Noire et la mer Caspienne avec l'océan
Glacial Arctqiue et se trouvait elle-même en communication, au Sud
des Alpes actuelles, avec la mer
Méditerranée séparée de l'océan
Atlantique d'autre part, grâce à l'absence du détroit de Gibraltar.
La vaste région occupée par cette mer tertiaire correspond à la steppe
actuelle.
A Ia période pliocène,
la mer de la molasse se retire de plus en plus et l'Europe tend à prendre
la forme qu'elle possède aujourd'hui. La température diminue graduellement,
les glaciers empiètent sur les vallées; des pluies
abondantes en favorisent l'extension vers la fin du Pliocène.
Malgré tout, nombre de types de le Miocène persistent; de grandes forêts
analogues aux forêts actuelles des Canaries
ombrageaient les cours d'eau; c'étaient des Chênes, des Lauriers, des
Noyers, des Houx, des arbustes tels que le Buis, la Viorne, la Clématite,
etc., tous remplacés actuellement par des espèces homologues; le Tilia
expansa et l'Acer opulifolium qui persistent aujourd'hui de même que l'Oleander.
La forêt pliocène de Meximieux est particulièrement remarquable; on
y trouvait, associés aux types des forêts actuelles des Canaries, d'autres
types qu'on retrouve aujourd'hui dans l'Asie centrale, le Caucase,
l'Amérique du Nord.
A l'époque quaternaire
disparaissent de l'Europe la plupart des types miocènes et pliocènes
qui, pour vivre, exigent une température supérieure; ils sont refoulés
au Sud. L'existence du Pin, du Sapin, du Bouleau blanc, du Sycomore, du
Charme, de l'Orme, du Tilleul, du Saule, du Nerprun, des Roseaux, de la
Scolopendre parmi les Fougères, indique un
climat semblable au climat actuel; déjÃ
le Quercus robur, Ã feuilles caduques, fait son apparition. Cependant
il devait y avoir une différence plus grande entre le climat du Nord et
celui du Sud de l'Europe, car on trouvait encore le Chamaerops humilis
dans l'île de Lipari, le Pinus caroliniana et
le Laurus canariendis dans le Sud de la France.
Lors de la période glaciaire, la flore émigra de plus en plus vers le
Sud; sur le versant Sud des montagnes, alors
beaucoup plus élevées qu'à l'époque tertiaire, la flore était plus
riche que sur le versant Nord. Dans les tourbières
du Danemark et de la Norvège,
on trouve dans les couches successives, examinées de bas en haut, le Pin,
le Chêne, l'Aune, ce qui indique des alternatives séculaires de chaleur
ou de sècheresse et d'humidité, ce que prouvent d'autre part les plantes
qui accompagnent les arbres dans ces couches. Au plus fort de la période
glaciaire, le climat de toute l'Europe septentrionale devait être celui
de la zone polaire actuelle; mais il est certain que dans la région moyenne
de l'Europe, particulièrement dans l'Ouest, la température était relativement
élevée ( Géologie
de l'Europe). II est probable qu'Ã ce moment eurent lieu d'importants
échanges entre les flores alpines du Nord de l'Asie, de l'Europe et même
de l'Amérique, grâce au climat rude qui régnait dans les plaines intermédiaires.
On a constaté que
les espèces arctiques fossiles, conservées
dans les argiles post-glaciaires du Sud de la Scandinavie,
de l'Allemagne septentrionale et méridionale et de l'Angleterre, sont
encore représentées aujourd'hui dans la flore arctique (Betula nana,
Salix palustris, Dryas octopetala, etc.); ce sont des témoins de la période
glaciaire, mais ce ne sont pas les seuls; il faut y comprendre les plantes
glaciales, qui actuellement encore se rencontrent dans les contreforts
des Alpes, les montagnes de moyenne altitude, et même dans la plaine,
telles que : Rhododendron ferrugineum en Souabe, Primula auricula, Gentiana
Clusii, Bartsia alpina et Pinguicula alpina dans les marais de la Haute-Bavière,
puis Arabis alpina dans le Sud du Hars et le Riesengebirge, Saxifraga nivalis,
dans le Riesengebirge, Betula nana et Polygonum vivipara au Nord de l'Allemagne.
En un mot, ce sont les témoins d'une époque où la flore alpine était
universellement répandue sur toutes les montagnes, où la flore arctique
régnait dans les plaines du Nord et probablement de l'Est de l'Europe,
où enfin les marais formaient dans ces régions une toundra
analogue à celle de la région polaire actuelle; ce sont les espèces
qui, après une lutte pénible contre les espèces méridionales immigrées
par suite de l'adoucissement du climat, ont réussi à se maintenir; dans
du reste le climat était resté relativement doux, c'était l'immigration
des plantes de la région méditerranéenne; dans l'Est, celle des plantes
des steppes qui occupaient les basses plaines autrefois couvertes par la
mer.
La flore méditerranéenne
eut moins à souffrir de la période glaciaire; un grand nombre des anciens
types tropicaux et subtropicaux avaient résisté; tels l'Olivier, l'Oleander,
le Myrte, le Jujubier, les Pistacia, Anagyris, etc., tous très sensibles
au froid et qui aujourd'hui encore font l'impression d'étrangers dans
la flore méditerranéenne. Les plantes des montagnes élevées du Sud
et du centre de l'Europe qui ne sont pas d'origine arctique, sont des immigrées
modifiées venues des régions moins élevées. Du reste, dans les massifs
méridionaux des Alpes, ont dû se conserver des types préglaciaires,
d'où le riche endémisme. le ces régions et les curieuses flores locales
à aire si restreinte. Ces faits sont en contradiction absolue avec les
vues de Ball et autres, qui pensaient trouver précisément dans les flores
des altitudes les éléments les plus anciens (remontant à l'époque carbonifère)
de la flore actuelle, et notamment de la flore arctique.
Subdivisions de la flore
européenne
Outre les facteurs déjà indiqués, les conditions
biologiques, climatologiques et géologiques ont déterminé la délimitation
actuelle des régions naturelles mais des difficultés, dans un grand nombre
de cas, empêchent de leur assigner des lignes de démarcation bien nettes.
En son temps, Drude a réuni dans un même groupe boréal toutes les zones
ou régions de l'hémisphère boréal, depuis le pôle jusqu'aux contrées
subtropicales. L'élément arctique actuel, géologiquement le plus récent,
vient se mélanger vers le Sud avec l'ancien élément arctotertiaire,
peu à peu refoulé par le refroidissement des zones septentrionales; il
en résulte différentes régions, selon que l'élément arctique est resté
pur de tout mélange (flore arctique ou polaire), ou se trouve plus ou
moins mélangé avec l'élément arctotertiaire (flore atlanto-méditerranéenne
et pontico-centrale asiatique), ou enfin que l'élément arctotertiaire
s'est conservé pur ou du moins dominant (flore orientale asiatique et
méso-américaine). Ce sont là les grandes divisions que Drude a admises
dans son groupe de flores boréales et qu'il subdivise à leur tour en
provinces secondaires. Nous décrirons ici une région polaire ou arctique,
une région forestière avec ses subdivisions naturelles, une région des
steppes et une région méditerranéenne.
Région polaire,
arctique ou glaciale.
Très peu étendue en Europe, elle effleure
le Nord de la Scandinavie et de la Russie, comprend le Spitzberg,
la terre de François-Joseph et la Nouvelle-Zemble, formant ainsi un groupe
très naturel (Nathorst). Dans cette région, l'été
ne dure que quelques semaines avec une température inférieure à 0°C,
puis la neige et la glace viennent tout recouvrir,
montagnes et plaines, les premières très élevées dans le Nord de la
Scandinavie, sur l'île de Spitzberg, la Nouvelle-Zemble et l'Islande,
si toutefois l'on peut rattacher cette dernière île à la région polaire.
On voit des glaciers venir se baigner dans la mer, tandis qu'ailleurs on
trouve encore des gazons de mousse à une altitude de 2270 m (Payer). La
région polaire, qu'on pourrait appeler la région des Mousses
et des Lichens, n'offre pas d'arbres, sauf quelques
Bouleaux rabougris et quelques Saules rampants qui forment tout au plus
des sous-arbrisseaux de 1 m de haut. Les herbages et les prairies plantureuses
occupent beaucoup moins d'étendue que la roche nue ou les plaines marécageuses,
couvertes d'une épaisse couche de Mousses et de Lichens (Cladonia, Cetraria)
et connues sous le nom de toundras. Les genres représentés par le plus
grand nombre d'espèces sont : Salix, Ranunculus, Draba, Alsine et congénères,
Pedicularis, Potentilla et Saxifraga parmi les Dicotylédones;
Carex, Juncus et Luzula, Eriophorum parmi les Monocotylédones.
Comme espèces très caractéristiques, citons : Dryas octopetala, Saxifrage
oppositifolia, Papaver nudicaule qui forment des champs de fleurs, puis
Lychnis apetala, Diapensia lapponica, Menziesia caeerulea, Loiseleuria
procumbens, Andromeda hypnoides, Cassiope tetragona, Pedicularis sudetica
et Koenigia islandica (une des rares plantes annuelles de la région);
enfin, parmi les Graminées, Phippsia algida
est la plus septentrionale. Dans les vallées arrosées de cours d'eau
en été et bien protégées, on rencontre des prairies verdoyantes et
un certain nombre de plantes à fruits charnus, des Vaccinium, l'Empetrum
nigrum, le Rubus arcticus et le R. chamaemorus qui hivernent sous la neige
et servent à l'alimentation des animaux domestiques dont elles constituent
parfois l'unique ressource, avec le Cochlearia, l'Oseille et la racine
d'Angélique; là où existent des prairies peuvent subsister des troupeaux;
du reste, il n'y a aucune culture. L'Islande fait exception, mais ce n'est
qu'avec doute qu'elle peut être rattachée à la région polaire; par
sa flore elle est intermédiaire entre la flore groenlandaise, la flore
arctique européenne et la flore de la mer Baltique
et de la mer du Nord. Le Betula pubescens, var.
Carpetica, formait de vastes forêts, il y a quelques siècles ; aujourd'hui
les Bouleaux sont disséminés; les troncs de 5 à 6 m de haut sont une
rareté.
Région forestière
de l'Europe.
Cette région comprend le Nord de l'Europe
à l'exclusion de la région polaire et l'Europe moyenne jusqu'à la ligne
de faîte, dessinée par les monts Cantabriques, les Pyrénées,
les Cévennes, les Alpes, les Balkans,
les Carpates et se continuant par une ligne
qui traverse la Russie et l'Ukraine
depuis le Prut en passant par Kiev ,
Koursk
et Kazan .
Les seuls arbres communs à toute la région sont le Pinus sylvestris,
le Sorbus aucuparia et le Prunus padus qui se retrouvent du reste dans
toute la région forestière du Nord de l'Asie, jusque dans le bassin de
l'Amour. En se basant sur la connaissance
des lignes extrêmes de végétation septentrionale et sur la distribution
des principales essences forestières, on a décrit :
1° une région des Conifères,
comprenant le Nord-Est de la Russie (et la Sibérie) et caractérisée
par le Picea obovata, l'Abies sibirica, le Larix sibirica, auxquels vient
se mélanger le Pinus cembra, plus abondant dans l'Europe moyenne, les
Alpes et les Carpates;
2° une région du Chêne pédonculé,
comprenant une grande partie du Sud de la Scandinavie et la Russie moyenne
et caractérisée en outre par l'Alnus glutinosa, le Betula alba, l'Orme,
l'Acer pseudoplatanus, le Tilia parvifolia, le Prunus avium, le Fraxinus
excelsus, etc., tous arbres qui atteignent mais ne dépassent pas l'Oural;
3° une région du Hêtre, englobant
le reste de l'Europe occidentale avec des arbres tels que le Quercus sessiliflora,
le Charme (Carpinus betulus) et le Tilia grandifolia et correspondant Ã
une zone à climat continental (Basse-Autriche) : c'est la région du Quercus
cerris de Grisebach, pontique de Kerner, à une zone à climat mixte (Dauphiné ,
Suisse, Allemagne,
Pologne), la région de l'Abies pectinata, d'après
Grisebach; enfin à une zone douée du climat maritime (France, îles Britanniques,
Pays-Bas, Nord-Ouest de l'Allemagne), assez bien délimitée par la ligne
extrême de végétation du Houx (Ilex aquifolium).
Ces divisions et
leurs dénominations sont insuffisantes pour donner une idée nette des
provinces botaniques naturelles dans lesquelles se décompose la région
forestière de l'Europe. Une subdivision meilleure est due à Drude. Nous
distinguerons donc avec lui :
Zone
des hautes plaines ou fjelds scandinaves.
Elle comprend la plus grande partie du
Nord de la Laponie et les Alpes scandinaves jusqu'au Dovrefjeld, avec des
sommets dépassant en moyenne 900 m; ce sont, sur la cime, des neiges éternelles
suivies plus bas d'éboulis, puis d'un tapis de Lichens d'un gris jaune;
à 1200 ou 1300 m d'altitude viennent des Saules mêlés de Betula nana
et de Juniperus nana entre lesquels croissent l'Empetrum nigrum, le Diapensia
lapponica, le Phyllodoce taxifolia, des Cassiope; plus bas, ce sont des
Mousses et à 1000 m seulement apparaissent les Bouleaux, enfin, une centaine
de mètres plus bas, les Conifères. Le Pedicularis lapponica est commun;
çà et là , on voit la Dryas octopetala, le Potentilla nivea, l'Oxytropis
lapponica, le Verottica saxatilis, etc. Pas d'endémisme comme dans les
Alpes. Citons seulement le Gentiana aurea comme absolument spécial Ã
cette zone, Ã l'Islande et au Groenland. On
doit rattacher à cette zone les Highlands de l'Ecosse.
Zone
finlando-scandinave.
Limitée par les buissons de Bouleaux
arctiques, elle s'étend sur toutes les plaines basses, depuis le cap Nord
et la moitié Sud de la presqu'île de Kola jusqu'à la ligne extrême
de végétation du Chêne; donc, en moyenne, jusqu'au 64° degré de latitude
Nord. Les forêts renferment le Betula pubescens ou odorata, l'arbre le
plus septentrional, le Pinus sylvestris et le Picea vulgaris, des arbustes
et des buissons, la Bruyère commune (Calluna vulgaris), espèce exclusivement
européenne. Le Linnaea borealis, très répandu et très caractéristique
de cette zone, dépasse rarement la ligne extrême de végétation du Bouleau,
soit en Europe 67° de latitude Nord.
Oural
et zone forestière de l'Ouest de l'Oural.
Cette province occupe le Nord-Est de l'Europe,
au Sud de la toundra des Samoyèdes, et correspond exactement à la région
des Conifères, décrite plus haut. Ici aussi nous trouvons en abondance
le Calluna et des sous-arbrisseaux tels que l'Anemone altaica, le Cerastium
dahuricum, etc. La toundra, au Nord, pénètre assez profondément dans
cette région, avec des groupes de Bouleaux, le Linnaea, le Rubus chamaemorus,
le Betula nana, etc.; les marais sont riches en Carex, accompagnés de
Pedicularis. Les hauteurs de l'Oural rappellent plus ou moins la région
des fjelds scandinaves avec des types arctiques.
Zone
baltique occidentale et orientale.
La ligne de démarcation au Sud se confond
avec la ligne extrême de végétation de l'Abies pectinata, dans l'Europe
moyenne, et passe par la Pologne, la Saxe ,
se relève autour du Harz, contourne au Nord le massif ardoisier rhénan,
puis s'incline au Sud-Ouest et traverse la Bretagne ;
elle comprend donc le littoral de la mer Baltique et de la mer du Nord
et les îles Britanniques, sauf les
Highlands écossais. La partie orientale de cette région correspond Ã
la région du Chêne pédonculé indiquée ci-dessus; elle renferme entre
autres le plateau de Valdaï, sur lequel le Chêne disparaît à une hauteur
de 350 m; on y trouve le Salix Lapponum avec d'autres arbres du Nord et
des Ericacées telles que le Vaccinium uliginosum, le V. oxycoccos, des
Andromeda, puis le Linnaea borealis, le Rubus chamaemorus; l'Allemagne
du Nord forme la transition entre l'Est et le Nord également rudes. Dans
la partie occi dentale, on voit apparaître l'Erica tetralix, le Genista
anglica, le Myrica gale, l'Ulex europaeus, qui se rattachent à la zone
suivante, dont elles sont comme des sentinelles avancées au milieu du
groupe végétal baltique.
Zone
occidentale (Atlantique) d'arbres feuillus.
Elle comprend la partie méridionale de
la région du Hêtre et du Houx et s'étend du Sud de la Bretagne jusqu'Ã
la ligne septentrionale de végétation de l'Olivier en Espagne;
abstraction faite des Conifères des montagnes, on n'ytrouve que le Genévrier
(Juniperus communis), puis le Châtaignier (Castanea vesca), le Quercus
ilex et, sur les côtes et les îles
de la Bretagne (Crié), de petites flores endémiques, restes de la flore
refoulée lors de la période glaciaire.
Zone
des collines et des montagnes de l'Europe moyenne.
Limitée au Sud par la région méditerranéenne,
elle s'étend au Nord jusqu'au Harz et comprend toutes les hauteurs qui
forment en Europe la ligne de partage des eaux avec des massifs puissants
et élevés, tels que les Pyrénées et les
Alpes. Drude décrit deux zones secondaires, l'une
comprenant les forêts où dominent les arbres feuillus et qui s'arrêtent
à une hauteur variable selon les climats, depuis 800 m (Sudètes),
jusqu'à 1700 m (Pyrénées), l'autre comprenant les forêts de Conifères
purs et les flores alpine et arcto-alpine des hautes altitudes. Dans la
zone inférieure, on trouve, associés à la plupart des espèces de la
zone baltique, le Hêtre, le Picea, vulgaris et l'Abies pectinata, qui
forment la masse principale des forêts et, en moins grand nombre, le Betula
pendula et l'Acer pseudoplatanus; de plus, pour ne pas parler des nombreuses
espèces herbacées, des arbustes tels que le Sambucus racemosus, le S.
ebulus, le Lonicera xylosteum, le Clematis vitalba, etc. La grande masse
de ces végétaux a dû, selon Drude, persister dans leur habitat pendant
la période glaciaire. Les forêts varient selon les altitudes; ainsi,
aux forêts de Chênes et de Pinus sylvestris
ou aux Châtaigniers, on voit succéder le Hêtre et l'Abies pectinata,
pans commencent les forêts de Picea vulgaris, plus haut encore, mais seulement
à de très hautes altitudes, bien au-dessus des pâturages riches en Labiées,
Centaurées, Roses, etc., les forêts de Pinus
cembra et Mélèzes, et les hautes prairies, les tourbières et les rochers
riches en espèces alpines et arcto-alpines, enfin les Saules tordus ou
rampants, le Pinter pumilio, les Rhododendrons, Loiseleuria, etc.
De même que dans les Alpes, on rencontre
dans les Pyrénées, les Carpates et les Balkans, des florales endémiques,
dont l'origine est préglaciaire et qui ont toutes le caractère alpin.
Zone
pontique occidentale.
Elle est limitée par les Alpes orientales
et les Carpates et comprend toute la région
du bas Danube jusqu'Ã la steppe, Ã laquelle
elle fait de nombreux emprunts, ainsi qu'à la région méditerranéenne
qui la limite au Sud. Les espèces caractéristiques sont nombreuses :
Tilia argentea, Quercus cerris et Q. pubescens; plusieurs Conifères, Picea
omorika en Serbie; les Pinus peuce, P. nigra et P. leucodermis remplacent
en Bosnie le P. sylvestris et atteignent la limite d'altitude des arbres;
citons encore Ostrya carpinifolia, Rhus cotinus, Syringa et Acer tataricum
et des arbrisseaux tels que Telekia speciosa, Waldsteinia, Glycyrrhiza,
etc. Les espèces alpines, en grande partie communes (150) avec celles
de la zone précédente, déterminent la réunion des Carpates, qui en
possèdent également un certain nombre (44), aux montagnes
de cette zone.
Steppes pontiques
et Caucase.
Cette région comprend la basse plaine
de Hongrie, la zone danubienne inférieure et
la Russie méridionale jusqu'au Caucase;
la steppe a des échappées jusqu'aux portes de Vienne .
Le climat est continental; les étés sont chauds, les hivers rigoureux;
la période de végétation, très courte, va d'avril à juin; puis c'est
la sécheresse; c'est précisément ce manque d'humidité qui explique
la pénurie en arbres; on n'en voit guère que le long des cours
d'eau; les forêts n'existent que sur les montagnes;
la Tisza forme la limite de ces vastes plaines
sans arbres.
La steppe est
sablonneuse, saline ou marécageuse; sur le sable, les trois espèces principales
de Graminées sont : le Stipa pennata, le
Pollynia grillus et le Poa bulbosa; mais elles forment de mauvaises prairies;
là seulement où l'herbe est tendre Festuca ovina, etc.) et associée
à quelques Légumineuses, la steppe peut nourrir des troupeaux; sur le
sol salin, surtout dans les environs de la mer
Caspienne, dominent les Artemisia, les Salsolacées et autres halophytes;
du reste, il y a des efflorescences salines entièrement privées de végétation;
enfin, la flore des marécages, des étangs et des cours d'eau ne diffère
guère de celle de l'Europe moyenne. Dans la Russie méridionale, les terres
noires (tchernoziom) jouent un rôle important; ce sont d'énormes
accumulations d'humus formées sur le littoral de l'ancienne mer tertiaire
qui jadis recouvrait la steppe; la fertilité des terres noires est prodigieuse
et leur végétation très riche; entre des centaines d'espèces, citons
: Adonis vernalis, Linum flavum, Salvia verticillata, Phlomis tuberosa,
Scabiosa ochroleuca, Potentilla alba, Dianthus capitatus, Scorzonera purpurea,
Centaurea ruthenica, Astragalus austriacus, Iris furcata, etc. L'intéressant
Caragana frutescens s'étend de la partie Sud de l'Oural jusqu'au Pruth,
au Nord d'Odessa et na va pas au delà ; il se trouve en général associé,
sur les hauteurs, Ã d'autres buissons tels que : Cytisus biflorus, Prunus
chamaecerasus, Amygdalus nana, Spiraea crenata, etc. Au bord de l'eau,
on rencontre quelques groupes de Bouleaux, d'Aunes et de Tilleuls rabougris;
dans les parties peu herbues, on voit quelques rares oasis de Pinus sylvestris;
dans la vraie steppe, tous les Conifères manquent, ainsi que les Ericacées.
Quant au Caucase, son versant septentrional
appartient à la steppe européenne qui monte jusqu'à la zone forestière;
le versant méridional a le caractère de la steppe arménienne. Par quelques
arbres tels que Hêtre, Taxus, etc., et par un grand nombre de plantes
herbacées, la flore du Caucase se rattache à la flore occidentale de
l'Europe; par d'autres plantes telles que Rhododendron ponticum, R. caucasicum
et R. flavum (Azalea), elle est, de même que la flore des steppes, une
émanation de l'ancienne flore arctotertiaire méditerranéo-orientale,
encore richement représentée entre le Tibet et
l'Altaï; enfin, ses affinités avec la flore orientale
et celle des montagnes de l'Ouest de l'Asie sont démontrées par la présence,
sur le versant Sud du massif, des Juniperus excelsa et J. foetidissima.
Sauf quelques bouquets de Pinus sylvestris et, tout à I'Ouest, de Chênes
et de Charmes, on n'y trouve pas les arbres de la région forestière de
l'Europe moyenne; mais, en revanche, on y rencontre des plantes herbacées
de presque toute l'Europe.
Région méditerranéenne.
La région méditerranéenne comprend,
en Europe, la péninsule Ibérique,
le midi de la France jusque vers Montpellier
et Avignon ,
l'Italie jusqu'aux Alpes, le Sud de la péninsule
Balkanique, le littoral Sud de la mer Noire
et de la mer Caspienne et le Sud de la Crimée, enfin des îles telles
que les Baléares, la Sicile,
la Crète, etc. Les étés
sont secs, les hivers doux et pluvieux, un peu plus rigoureux vers l'Est;
le littoral Sud de la France et la pointe Nord de la mer
Adriatique sont exposés à des vents du Nord très désagréables
(mistral, bora). Dans cette région si étendue existent diverses flores
endémiques ou centres de végétation, à aire plus ou moins grande; mais
les espèces ou groupes d'espèces ne diffèrent pas à un tel point qu'on
ne puisse réunir toutes ces flores locales en trois grands groupes ou
zones naturels.
Zone
des arbres et des arbustes à feuillage persistant.
Le Laurier (Laurus nobilis) et surtout
l'Olivier (Olea europaea) contribuent beaucoup à donner sa physionomie
à la flore méditerranéenne, à tel point qu'on a donné à toute la
région le nom de région de l'olivier, par opposition à la région des
dattiers, qui désigne le Sahara; si l'on trouve
quelques Dattiers au Sud de l'Espagne
et en Ligurie ,
par exemple, c'est qu'ils ont été introduits à une époque relativement
récente, et, du reste, ils ne mûrissent guère. La végétation en altitude
de l'Olivier et de la Vigne délimite assez bien la zone des plantes Ã
feuillage persistant; la limite oscille entre 400 m (Italie) et 1200 m
(Espagne); elle est de 600 m en Grèce, de 700
m sur l'Etna, mais par les Conifères, le Chêne vert (Quercus ilex) et
le Sumac, cette limite peut être portée plus haut. Les arbres communs
à toutes les forêts de cette zone sont les Quercus ilex, Q. lusitanican
et Q. coccifera, tous à feuilles persistantes; les Pinus picea et P. halepensis
sont étendus à tout le littoral. A ces arbres viennent se joindre, dans
la région occidentale, les Quercus pedunculata, Q. toza, Q. suber et Q.
pseudosuber, dans la région orientale, les Q. aegilops, Q. ballota, Q.
regia, Q. castaneaefolia, etc.; de même le Pinus pinaster, assez répandu
à l'Ouest, ne dépasse pas la Dalmatie
à l'Est et y est remplacé par le Pinus maritima; les Hêtres, les ormes,
les Peupliers (Populus italica, P. canescens, le plus bel arbre de la Grèce)
prennent part à la formation des forêts, et ainsi se trouvent mélangées
les essences à feuilles caduques avec celles à feuilles persistantes.
Enfin le Frêne et le Bouleau sont rares; les Aunes sont assez répandus
en Italie, le Tilleul argenté en Grèce, le Platane en Macédoine
et en Grèce. Mentionnons encore comme formes spéciales l'Amandier,
le Grenadier et les deux Mûriers; on les cultive ainsi que le Figuier,
le Sumac, le Noyer et l'Eucalyptus globulus. Le seul Palmier
qui existe dans la région à l'état sauvage est le Chamaerops humilis,
assez répandu sur les côtes d'Espagne, plus rare en Italie et en Grèce,
surtout abondant sur la rive méridionale du Guadalquivir,
de Séville
à Cordoue .
Parmi les arbustes spéciaux à la région,
citons le Laurier, le Jujubier (Ziziphus vulgaris), le Houx, qui prend
parfois les proportions d'un arbre en perdant les épines de ses feuilles,
enfin le Caroubier (Ceratonia siliqua). Une des formations qui contribuent
le plus à donner son aspect à la région méditerranéenne, ce sont les
maquis, buissons toujours verts, dont les feuilles sont quelquefois fort
petites ou même remplacées par des épines; les maquis sont formés principalement
par le Nerium oleander, des Helianthemum, des Cistes, le Myrte, les Pistachiers
(Pistacia lentiscus et P. vera), le Buis, le Ruscus aculentes, les Genêts
fort nombreux et souvent dépourvus de feuilles, les Bruyères telles qua
l'Erica arboreas et l'Arbutus unedo, l'Ephedra distachya, petite Conifère
qui ressemble à un Equisetum; en Andalousie ,
on voit des buissons de Retam monosperma à superbes fleurs blanches et
à puissants rameaux pendants sans feuilles; les Astragales et les Rosiers,
tous très épineux, sont répandus dans toute la région. Parmi les sous-arbrisseaux
et les arbrisseaux nains, appelés en Espagne tomillares, nous mentionnerons
les Labiées aromatiques nombreuses, le Linum suffruticosum, le Santolina
rosmarinifolia. Comme arbustes à feuilles caduques, citons enfin divers
Genêts, le Lavatera alba, le Vitex agnus castus, l'Euphorbia dendroides,
le Prunus prostrata, enfin le Câprier (Capparis spinosa) qu'on cultive.
La région méditerranéenne possède peu
de plantes charnues indigènes : Mesembryanthemum,
Stapelia europaea, Kleinie, plantes qui rappellent des formes sud-africaines,
Opuntia ficus indica, O. vulgaris et O. amyclaea, originaires d'Amérique,
ainsi que l'Agave americana, enfin Aloe vulgaris, probablement non indigène.
Parmi les plantes grimpantes, mentionnons le Smilax aspera, le Tamus communis
et le Vitis vinifera. Enfin, en Lombardie ,
l'Arundo donax atteint 5 m de haut, le Sorgho est cultivé dans la vallée
du Pô, le Papyrus croît sur un cours d'eau de Sicile.
Les plantes annuelles sont très nombreuses; les prés, peu succulents
en général, sont riches en plantes bulbeuses qui fleurissent au sortir
de l'hiver Narcisses, Tulipes, Jacinthes, Safran, Orchidées, etc.; viennent
alors les Légumineuses, puis les Composées et les Ombellifères, enfin
les Labiées aromatiques; Schouw appelait le région méditerranéenne
région des Labiées. En Grèce, on rencontre particulièrement Asphodelus
ramosus et l'Acanthus mollis, qui ont inspiré les poètes et les statuaires
helléniques. Enfin les Cryptogames sont nombreux dans toute la région;
parmi les Fougères, le Pteris aquilina domine;
il règne souvent en maître dans les forêts.
Zone
des montagnes.
La région des hautes altitudes commence
de 1200 à 1400 m par des forêts rappelant plus ou moins celles des régions
septentrionales; dans le Nord de la région, c'est le Hêtre, puis des
Conifères chaudes tels que les Abies pinsapo, A. Cephalonica, A. Cilicica,
diverses espèces de Frênes, d'Aunes et de Chênes; plus haut apparaissent
les espèces alpines avec disparition progressive de l'élément arctique.
Dans la sierra Nevada, par exemple, la région forestière commence Ã
1400 m avec les Pinus sylvestris, Taxus baccata, Sorbus aria, Acer opulifolium,
Fraxinus excelsior; Ã 2000 m, ce sont les arbustes alpins, Ã 2450 les
sous-arbrisseaux, arbrisseaux nains et gazons alpins. Vers la partie inférieure
du massif, on trouve les Genêts, les Astragales, les Juniperus nana et
J. sabina. Sur l'Etna, en Sicile, on rencontre à 1300 m d'altitude une
forêt peu épaisse de Châtaigniers, suivie d'une zone de Hêtres, de
Chênes et de Bouleaux; le Pinus laricio y monte à 2200 m. Les arbustes
sont Berberis aetnensis, Juniperus sphaericus, etc. En Eurytanie, en Thessalie
et en Epire ,
la région forestière inférieure renferme le Châtaignier et l'Aesculus
hippocastanum dont elles paraissent être le berceau ainsi que du Jeglans
regia. Enfin, les montagnes du littoral de la région pontique se rattachent
par leur flore à l'Europe moyenne.
Zone
des steppes.
On peut considérer comme une steppe,
dans la péninsule Ibérique, l'espace compris entre le cours supérieur
du Tage et le Guadiana,
au Nord de la sierra Nevada, sur le cours moyen de l'Ebre.
Elle est l'habitat de nombreuses plantes halophytes, Salsolacées, Composées,
Brassicacées, Statice, etc.; dans les parties
herbeuses, les Graminées sont surtout représentées par I'Avena filifolia
et l'A. bromoides, le Festuca granatensis et le Stipa tenacissima (Alfa).
Inutile de faire ressortir l'analogie de cette steppe avec celle de la
haute plaine du Maroc, de l'Algérie
et de la Tunisie, entre les deux chaînes parallèles
de l'Atlas.
Distribution géographique
des plantes cultivées
Nous nous bornerons ici à des indications
très générales. Dans la région polaire, la culture est nulle ou Ã
peu de choses près. Seule l'Orge atteint 70° de
latitude Nord; on la cultive-sur la côte Ouest de la Laponie, en même
temps que la Pomme de terre; du fond du
golfe de Botnie, sa ligne extrême de végétation va jusqu'à l'Oural
(65° à 67°). Sur la côte de Norvège, entre Hardanger et Bergen, elle
mûrit dans l'espace de 71 à 140 jours, salon la latitude. La limite de
culture du Blé concorde presque exactement avec
celle du Chêne pédonculé. L'Avoine accouipagne
fréquemment l'Orge. Les Céréales dominantes,
entre 60 et 50°, sont le Seigle et le Blé semés en automne;
cette zone comprend l'Angleterre, le Danemark,
le Nord de l'Allemagne, la Pologne, la Russie,
et l'Ukraine et terres noires de steppe; le Blé
est toujours prédominant dans les terrains renfermant de la chaux (Angleterre,
Mecklembourg, Pologne). Plus au Sud, le Mais
est cultivé en France, en Allemagne et en Hongrie
jusqu'Ã la steppe. La limite du Pommier, du
Poirier et du Cerisier coïncident, en Scandinavie, presque exactement
avec celle du Chêne, puis s'étend de Narva ,
sur le golfe de Finlande (59°), vers Moscou
(56°), va en droite ligne à Kazan ,
puis s'incline vers la steppe.
C'est l'Europe moyenne qui renferme les
régions agricoles les plus importantes; les Céréales, les plantes textiles
et oléagineuses, les arbres fruitiers, la Vigne, etc., y sont cultivés
en grand; Lin, Chanvre, Colza, Vigne.
La limite septentrionale de la Vigne
s'étend de la Basse-Bretagne par Liège
presque en ligne droite jusqu'au Rhin (Bonn ,
à 50°41'), traverse la Basse-Hesse (Witzenhauzen, 51° 20'), la Thuringe,
la Silésie (Grüneberg, 51° 55'), puis s'abaisse rapidement et arrive
en Bessarabie à 46°. Dans le Sud, la Vigne se cultive sur les arbres,
ce qui est conforme à ce que l'on trouve à l'état sauvage. La Pomme
de terre se cultive plus ou moins partout.
Dans la région méditerranéenne, la culture
est extrêmement variée. Outre l'Olivier, l'Amandier, le Grenadier, le
Jujubier, le Noyer, le Caroubier, le Câprier, le Pistachier, le Figuier,
le Sumac, l'Eucalyptus, etc., déjà cités plus haut, on y cultive tous
nos arbres fruitiers, la Vigne (pour le vin et les raisins secs), le Maïs,
le Riz (Camargue, vallée du Pô et Espagne), le
Coton (au Sud de Valence
et de Naples
et en Crimée ),
le Tabac, la Réglisse (Glycyrrhiza glabre et G. echinata), la Garance,
le Carthamus tinctonius, le Safran, le Pimpinella anisum, le Sésame, l'Arachide,
la Tomate; la Canne à sucre réussit en quelques points du Sud de l'Espagne
et de la Sicile. (Dr L. Hahn). |
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