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[Îles] Féroé
Foroyar

62 00 N, 07 00 W
Les Féroé ou Faeröer sont un groupe d'îles au Nord de l'Écosse, qui, bien que jouissant d'un gouvernement autonome, font partie du Royaume du Danemark. On a donné à leur nom deux étymologies : Foer, qui, en langue scandinave, signifie «-brebis » et ö, île, ou (d'après Landt) Faraway (îles éloignées). Ces îles représentent l'ancienne Frislande, que l'on retrouve sur les vieilles cartes. Elles sont au nombre de 26 dont 17 seulement d'habitées, à savoir : au Nord du 61° degré de latitude Nord et en allant de l'Est à l'Ouest, Fuglö, Svinö, Widerö, Borö, Kunö, Kalsö, Osterö, Naalsö, Stromö, Hestoö, Kolter, Waagö, Myggenaes. Au Sud du 61° degré de latitude Nord, Sandö, Skuö, Store Dimon, Suderö. Les neuf autres ne sont que des rochers basaltiques de peu d'importance minés chaque jour par l'action corrosive de la mer et destinés à disparaître. La terminaison ö signifiant îles, nous devons donc dire les Faeröer (Féroé) et non les îles Faeröer pour ne pas faire un pléonasme. La plus importante est Stromö et c'est au Sud-Est de cette île que se trouve Thorshavn (port du dieu Thor), capitale de tout l'archipel. La superficie totale de l'archipel est de 1399 km². 

Au point de vue de la géographie physique, les Faröer représentent certainement une des parties émergées de cette chaîne continue qui, avec les Orcades, les Shetland et l'Islande, rattache l'extrémité Nord de l'Écosse à la côte Nord du Groenland. La pointe Nord extrême du groupe est Ennebierg sur Widerö par 62° 25' . Le rocher de Munken dessiné sur les anciennes cartes l'extrémité Sud par 61° 24' n'existe plus. Il s'est englouti le 7 novembre 1885. La petite île de Hölm, à l'Ouest de Myggenaes, marque la longitude occidentale extrême, 7° 50', et la pointe de Bispen à l'Est de Fuglö limite la longitude orientale, 6° 20'. 

Les côtes de ces îles sont le plus souvent abruptes, mais on trouve en maints endroits d'excellents mouillages parce que la mer est très profonde à une petite distance de la terre. Le sol est entièrement d'origine volcanique. Les roches qu'on y rencontre, basaltes, trachytes, etc., appartiennent toutes à la série basique ancienne. Les laves, récentes n'y sont pas représentées. Dans la partie septentrionale de Suderö, près de Hvalbö, existe un gisement de charbon bitumineux reposant sur un lit d'anamésite d'environ 20 m et de schistes ou d'argiles bruns de 8 m d'épaisseur.

Histoire des Féroé. - Ce groupe d'îles a été découvert par des Norvégiens au IXe siècle (établissement de Gamle en 961). Il est depuis le traité de Kiel au Danemark qui, en cédant à la Suède le royaume de Norvège, se réserva le Groenland, les Faeröer et l'Islande.

L'Angleterre a occupé ces îles de 1807 à 1814,  année où elle les abandonna, dédaignant sans doute leur faible valeur commerciale. La maison de l'évêque se trouve dans Osterö et se nomme Prestegaard. La religion luthérienne y a été introduite pour remplacer le catholicisme par Christian III vers la fin du XVIe siècle. 

En 1948, une loi sur l'autonomie locale de 1948 a accordé un haut degré d'autonomie aux Féroïens, qui sont responsables de la plupart des affaires intérieures et du commerce extérieur, tandis que le Danemark est responsable de la justice, de la défense et de certaines affaires étrangères. Les îles Féroé ne font pas partie de l'Union européenne.

Tous les habitants, au nombre de 47 000 environ (2006), parlent le danois. Cependant certains pêcheurs ont conservé un dialecte de l'ancien nordique mélangé d'islandais et de danois. L'économie est entièrement dépendante de la pêche et assure actuellement une grande prospérité à l'archipel. Mais ce manque de diversification économique représente aussi pour les Féroé une grande vulnérabilité.

L'archipel baignant dans le courant de l'Atlantique dirigé vers le Nord-Est, il en résulte que son régime est humide, mais fort tempéré. C'est sans doute le climat le plus égal que l'on ait en Europe : la différence entre l'hiver et l'été n'est que de 9°.

Carte des Féroé (Faroer).
Carte des Féroé. Source : The World Factbook.
(Cliquer sur l'image pour afficher une carte plus détaillée).

A l'inverse de l'Islande qui ne compte qu'une poignée d'arbres (sorbiers), des oiseaux et quelques arbustes : Salix arctica ou Betula nana, les Faeröer voient leurs jardins s'agrémenter de frênes, d'érables sycomores, de saules, de groseilliers, etc. La rhubarbe et surtout l'angélique atteignent dans les enclos de Thorshavn de hautes dimensions. Une faible partie du sol seulement est susceptible de culture. Ailleurs on ne trouve que des tourbières ou une terre noirâtre recouverte de gazon. L'orge, la pomme de terre et les turneps (sorte de radis, Brassica rapa) sont les seuls produits cultivés d'une façon sérieuse, et encore l'orge ne mûrit-il bien que dans des greniers chauffés.

La faune importée n'a pas de caractère propre. Traditionnellement, l'animal le plus essentiel à la vie des habitants est un genre de cétacé connu sous le nom de grindehval (Delphinus globiceps ou Globicephalus, vulgairement épaulard). Chaque septembre, tous les ans, il vient en grandes bandes. Les moutons vivent sur les montagnes à l'état sauvage sans étable et sans hangar pour l'hiver. Ils errent en compagnie de petits poneys solidement bâtis et d'une sûreté de pied absolue. La laine qu'on arrache à la main au mois de juin est longue, fine et soyeuse. On en fait de fort jolis châles et des habits dits de vadmel. Autrefois les Faeröer ne renfermaient pas de lièvres. En 1856, le bailli Dahlerup en importa deux couples de Norvège; ils se sont tellement multipliés que pendant l'hiver de 1887 on en a tué trois cents. Par contre, le lapin n'y peut pas vivre. La faune ornithologique est d'une richesse incomparable; c'est par millions que puffins, macareux, guillemots, goélands, pétrels, plongeons, cormorans couvrent les falaises. (Dr Labonne).

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