|
. |
|
Eire |
![]() |
![]() |
![]() 53 00 N, 8 00 W |
L'Irlande
(angl. Ireland;Erin ou Ile verte; lat. Hibernia) est
l'une des îles Britanniques. Elle est
partagée entre deux Etats : la République d'Irlande ou Eire, qui en occupe
la plus grande partie et est divisée en 26 comtés, et le Royaume-Uni,
qui possède une portion au Nord-Est de l'île, l'Irlande du Nord
(partie de l'Ulster).
![]() Carte de la République d'Irlande. Source : The World Factbook. (Cliquer sur l'image pour afficher une carte plus détaillée). L'île est bordée par l'océan Atlantique, à l'Est par le canal Saint-Georges, la mer Irlande et le canal du Nord qui la séparent de la Grande-Bretagne; sa plus grande longueur méridionale est de 350 km; sa plus grande et sa plus petite largeur sont de 275 et de 170 km; 84.252 km², dont 70,280 km² pour la République d'Irlande, dont la population est de 5,3 millions d'habitants (2025), et la capitale Dublin ![]() ![]() Les 26 comtés de l'Eire
Géographie physique de l'IrlandeLa géographie de l'Irlande est caractérisée par une structure en cuvette : un vaste plateau central peu élevé, entouré de collines et de montagnes côtières dispersées. Cette configuration donne lieu à des paysages d'une grande diversité.La vaste plaine
centrale est principalement composée de calcaire carbonifère.
C'est une région de faible altitude, souvent marécageuse et parsemée
de nombreux lacs et tourbières.
Les tourbières, ou bogs, sont particulièrement caractéristiques
des Midlands. Elles couvrant d'immenses étendues de terres plates et humides,
comme le Bog of Allen, témoignage de l'accumulation millénaire de matière
organique végétale. Le drainage de cette plaine est assuré par un réseau
hydrographique dense, dominé par le fleuve Shannon, le plus long d'Irlande.
Le Shannon traverse une série de grands lacs, ou loughs, tels que Lough
Ree et Lough Derg, avant de se jeter dans l'Atlantique par un large estuaire
à l'ouest. D'autres fleuves importants, comme la Liffey, la Boyne, la
Suir, la Barrow et la Nore, prennent leur source dans les reliefs périphériques
et traversent la plaine ou s'écoulent vers la côte est ou sud.
![]() La géologie de l'Irlande. Autour de cette plaine centrale s'élèvent des massifs montagneux isolés et des groupes de collines. Ces reliefs, généralement modestes en altitude par rapport aux grandes chaînes continentales, culminent rarement au-delà de 1000 mètres. Les montagnes du Sud-Ouest, en particulier dans le comté de Kerry, abritent le point culminant de l'île, le Carrauntoohil (1038 m), dans les MacGillycuddy's Reeks. Ces massifs, composés de grès et de schistes, ont été fortement façonnés par les glaciations, et présentent des cirques, des vallées en U et des arêtes déchiquetées. Les montagnes de Wicklow au sud-est, formées principalement de granit, offrent un paysage de crêtes plus douces et arrondies, parsemées de vallées glaciaires et de lacs. À l'ouest, les régions du Connemara et du Donegal offrent des paysages sauvages et spectaculaires, avec des montagnes de quartzite et de granit qui émergent de vastes étendues de tourbières et de lacs, une côte très découpée et de nombreuses îles. La côte irlandaise
est extrêmement variée. Elle refléte l'interaction entre la géologie
sous-jacente et les processus érosifs, notamment l'action des vagues de
l'Atlantique à l'ouest et les effets des glaciations. La côte ouest est
particulièrement déchiquetée et spectaculaire, caractérisée par de
hautes falaises (comme les célèbres falaises de Moher, atteignant plus
de 200 mètres), de profondes baies, des péninsules rocheuses s'avançant
loin dans l'océan (Dingle, Iveragh, Beara) et une multitude d'îles côtières,
dont les îles d'Aran. C'est une côte d'influence atlantique directe,
battue par les vents et les courants forts. La côte est, en revanche,
est généralement plus douce, avec de plus grandes baies ouvertes, des
zones de dunes et de vastes estuaires formés par les fleuves qui se jettent
dans la mer d'Irlande. Les côtes sud et nord présentent des caractéristiques
intermédiaires, mêlant baies, estuaires et falaises.
![]() Les falaises de Moher, dans le comté de Clare. Photos : The World Factbook. L'héritage des glaciations du Pléistocène est omniprésent dans le paysage irlandais. Les calottes glaciaires ont sculpté les reliefs, déposé des matériaux (argile à blocaux, sables, graviers) et formé des collines allongées appelées drumlins (particulièrement nombreux dans le nord et le centre-nord) et des crêtes sinueuses de sable et de gravier appelées eskers, qui serpentent à travers la plaine centrale. Les glaciations ont également créé ou remodelé la plupart des lacs et ont contribué à la formation des vastes zones de tourbières en créant des bassins de drainage médiocre. Les sols varient selon la géologie et le relief, allant des sols tourbeux acides des bogs et des montagnes, aux gleys (sols hydromorphes) de la plaine, et aux sols bruns dans les zones mieux drainées. Biogéographie de l'IrlandeL'Irlande, île la plus occidentale de l'Europe tempérée, présente une biogéographie fortement marquée par son histoire post-glaciaire, son statut insulaire et son climat océanique. La dernière période glaciaire, s'achevant il y a environ 11 700 ans, a eu un impact dévastateur, en éradiquant la quasi-totalité de la vie présente, ce qui a laissé un paysage vierge que les espèces ont dû recoloniser depuis le continent européen. Ce repeuplement s'est effectué soit par voie terrestre via des connexions éphémères avec la Grande-Bretagne, soit par dispersion sur l'eau ou par les airs. L'isolement rapide de l'île après la fonte des glaces a limité le nombre d'espèces capables d'atteindre et de coloniser durablement le territoire. Il en a résulté une biodiversité indigène généralement plus pauvre que celle du continent européen voisin.Le climat est caractérisé par sa douceur, sa forte humidité et l'absence d'extrêmes de température, avec des précipitations abondantes réparties tout au long de l'année et des étés frais. Cette humidité constante et cette saison de croissance prolongée favorisent une végétation luxuriante et ont joué un rôle prépondérant dans la formation et l'étendue des tourbières, qui sont les habitats les plus représentatifs de l'île, qu'il s'agisse des tourbières bombées (raised bogs) des plaines calcaires, formées par l'accumulation de sphaignes au-dessus du niveau de l'eau, ou des tourbières de couverture (blanket bogs) qui recouvrent les paysages vallonnés et montagneux plus humides de l'ouest. Ces écosystèmes abritent une flore et une faune spécialisées adaptées aux conditions acides et pauvres en nutriments. Les prairies, majoritairement intensifiées pour l'agriculture, couvrent la plus grande partie de l'île. Les zones côtières sont variées. Elles offrent des falaises abruptes, des dunes, des estuaires et des côtes rocheuses ou sableuses, chacune avec sa propre communauté d'espèces adaptées aux conditions marines et salines. Les habitats d'eau douce, lacs (loughs) et rivières, sont nombreux et soutiennent des écosystèmes aquatiques spécifiques. Historiquement, l'Irlande était largement couverte de forêts, (Chêne, Frêne, Bouleau et Pin sylvestre (rarement indigène aujourd'hui)), mais celles-ci ont été presque entièrement défrichées au cours des millénaires par l'activité humaine; la couverture forestière actuelle est en grande partie constituée de plantations d'espèces souvent non indigènes. La flore irlandaise est relativement moins riche en espèces que celle de la Grande-Bretagne ou du continent, mais elle présente un intérêt biogéographique particulier avec l'élément lusitanien. Il s'agit d'un groupe d'espèces végétales (et dans une moindre mesure animales) dont la distribution est fortement disjointe, trouvées principalement en Irlande et dans la péninsule Ibérique, mais rares ou absentes ailleurs en Europe. L'Arbousier (Arbutus unedo), le Chou de mer d'Irlande (Brassica oleracea), certaines saxifrages telles que Saxifraga spathularis et Saxifraga umbrosa, et la Fougère capillaire de Montpellier (Adiantum capillus-veneris) en sont des exemples emblématiques. L'origine de cette distribution reste un sujet de débat scientifique. Elle implique potentiellement la survie dans des refuges côtiers non englacés pendant la dernière ère glaciaire ou des voies de migration post-glaciaires complexes et aujourd'hui disparues. La faune indigène est elle aussi limitée par rapport au continent. Les reptiles sont particulièrement peu représentés, avec seulement une espèce indigène, le Lézard vivipare (Lacerta vivipara), les serpents étant notablement absents. Les amphibiens sont également rares. Parmi les mammifères indigènes, on trouve le Cerf élaphe (présent en populations relictuelles ou réintroduites), le Lièvre d'Irlande (une sous-espèce considérée comme distincte par certains), la Loutre d'Europe, le Blaireau, le Renard roux, et la Martre des pins qui connaît une expansion récente. De nombreuses espèces communes sur le continent, comme la taupe, plusieurs espèces de campagnols ou le sanglier, sont absentes. Inversement, plusieurs espèces ont été introduites par les humains au fil du temps, telles que l'écureuil gris, plusieurs espèces de cerfs (comme le Sika et le Daim) ou le Vison d'Amérique, qui ont un impact variable sur les écosystèmes indigènes. L'avifaune est plus riche, avec de nombreuses espèces résidentes et migratrices, l'Irlande se situant sur d'importantes voies de migration atlantiques, notamment pour les oiseaux d'eau et marins qui utilisent les côtes et les zones humides comme aires d'hivernage ou de reproduction. Les eaux douces abritent des espèces emblématiques comme le Saumon atlantique et la Truite fario. L'intensification
agricole moderne a entraîné la destruction ou la dégradation d'une grande
partie des prairies semi-naturelles, des zones humides et d'autres habitats.
Le drainage des tourbières pour l'extraction de la tourbe (à usage énergétique
ou horticole) a réduit significativement la superficie de cet écosystème.
La construction, la pollution et l'introduction d'espèces exotiques envahissantes
constituent d'autres pressions majeures sur la biodiversité.
Les efforts de conservation se concentrent sur la protection des habitats
restants les plus précieux par le biais de désignations nationales et
européennes (sites Natura 2000), la
gestion des espèces invasives et la restauration écologique, notamment
des tourbières et des forêts natives, tout en faisant face aux défis
posés par l'évolution des pratiques agricoles et le changement
climatique.
![]() Carte de l'Irlande (cliquer sur l'image pour l'élargir à l'ensemble des îles Britanniques, Atlas Vidal-Lablache). Géographie humaine de l'IrlandePopulation.La population de la République d'Irlande s'élève aujourd'hui à environ 5,3 millions d'habitants, un chiffre qui a connu une croissance significative depuis la fin du XXe siècle, ce qui a inversé la tendance historique de l'émigration massive. Pendant des siècles, l'Irlande a été un pays d'où l'on partait, en raison de la Grande Famine du milieu du XIXe siècle qui a décimé la population, puis des difficultés économiques persistantes. Cependant, l'essor économique des années 1990 et du début des années 2000 a fait de l'Irlande une destination d'immigration, et a attiré des personnes de toute l'Europe (notamment d'Europe de l'Est après l'élargissement de l'UE) et du reste du monde. Bien que l'émigration (généralement liée aux cycles économiques) subsiste, l'immigration a transformé le paysage démographique, et a augmenté la diversité ethnique, culturelle et linguistique du pays. Cette dynamique migratoire a rajeuni la population par rapport à de nombreux autres pays européens, même si le vieillissement de la population reste une tendance de fond, avec une augmentation de l'espérance de vie et un déclin progressif des taux de natalité par rapport aux niveaux historiquement élevés. La répartition géographique montre une concentration croissante dans les zones urbaines, en particulier autour de la capitale, Dublin, mais aussi dans d'autres centres régionaux comme Cork, Galway, Limerick et Waterford, ce qui a entraîné des défis en termes d'infrastructures et de logement. L'Irlande est ainsi passée d'une société perçue comme majoritairement rurale, conservatrice et profondément influencée par l'Église catholique, à une société plus urbaine, libérale, diverse et sécularisée. L'histoire de la colonisation, de la lutte pour l'indépendance et de la partition de l'île a laissé des marques profondes sur l'identité nationale et les structures sociales. L'influence autrefois omniprésente de l'Église catholique sur les institutions sociales (éducation, santé, droit de la famille) a considérablement diminué en raison d'une combinaison de facteurs, notamment des scandales institutionnels, une prospérité économique accrue offrant de nouvelles perspectives de vie, et une exposition grandissante aux normes sociales européennes et mondiales. Cette sécularisation rapide est l'une des transformations sociologiques les plus importantes. Elle a modifié les attitudes envers le mariage, la famille, la sexualité et la religion elle-même. La légalisation du divorce, de la contraception, de l'avortement (par référendum récent) et du mariage pour les couples de même sexe (également par vote populaire, une première mondiale) témoigne de ce virage sociétal majeur vers plus de libéralisme et de droits individuels. La structure familiale a également évolué. Elle est passée du modèle traditionnel arrimé aux préceptes de l'Église (familles nombreuses, forte autorité parentale) à des formes plus diverses qui englobent les familles monoparentales, les couples non mariés et les familles recomposées, avec une taille moyenne des ménages qui, parallèmlement, est allé en diminuant. L'éducation, historiquement largement elle aussi sous le contrôle de l'Église, reste un domaine de débat quant à son patronage confessionnel, mais le pays a fait des progrès significatifs en termes d'accès à l'enseignement supérieur. L'économie a eu un impact sociologique profond. Le boom du "Tigre Celtique" a créé de la richesse et de l'emploi, mais a également entraîné une augmentation des inégalités de revenus et de richesse, et a exacerbé les divisions sociales. La crise financière de 2008-2010 a rappelé la vulnérabilité de l'économie et a eu des conséquences sociales douloureuses, comme l'augmentation du chômage et de l'émigration temporaire. Aujourd'hui, l'économie, fortement dépendante des investissements directs étrangers, notamment dans les secteurs technologiques et pharmaceutiques, pose de nouveaux défis sociaux, tels que la crise du logement, le coût élevé de la vie et l'intégration des travailleurs étrangers dans la société. L'identité irlandaise est en constante redéfinition face à cette diversité croissante et à la globalisation. Si la langue gaélique (gaeilge), la musique traditionnelle, la littérature et les sports gaéliques (GAA) restent des marqueurs culturels importants, l'identité se négocie désormais dans un contexte multiculturel. Les questions d'intégration des immigrants, de lutte contre le racisme et la xénophobie sont devenues des enjeux sociétaux important. Les attitudes envers l'Irlande du Nord, bien que faisant partie d'une île politiquement divisée, continuent également de façonner les perceptions et les relations sociales des deux côtés de la frontière, surtout depuis le Brexit qui a rouvert des discussions sur l'avenir de l'île. Quelques-unes des principales villes de l'Irlande
Culture. Des vestiges des forts annulaires et des tombes mégalithiques aux monastères médiévaux, chaque époque a contribué à la trame culturelle de l'Irlande. L'arrivée des Celtes a apporté une structure sociale, des mythes et une langue qui perdurent. Les invasions vikings et normandes ont ajouté d'autres couches, mais c'est la longue période de domination britannique, ponctuée de révoltes et de famines dévastatrices comme la Grande Famine du milieu du XIXe siècle, qui a le plus profondément marqué le pays, alimentant une forte conscience nationale et un désir d'autonomie. La partition de l'île au début du XXe siècle a également créé des dynamiques culturelles et politiques particulières. Le gaélique irlandais (gaeilge) est la langue nationale officielle, riche de sa propre littérature et de ses traditions orales. Bien qu'elle ne soit pas la langue quotidienne de la majorité, elle est chérie comme un lien vital avec le passé et est activement préservée dans les régions appelées Gaeltacht. Sa présence est visible partout, des panneaux de signalisation bilingues aux salutations courantes. L'anglais, bien que largement majoritaire, est parlé avec un accent et un vocabulaire distincts, l'hiberno-anglais, qui intègre de nombreuses tournures et mots issus de l'irlandais, ajoutant une saveur spéciale à la communication. La musique est peut-être l'un des aspects les plus mondialement reconnus de la culture irlandaise. La musique traditionnelle, avec ses mélodies envoûtantes jouées sur des instruments comme le fiddle, le tin whistle, les uilleann pipes, le bodhrán et l'accordéon, reste très vivante. Les "sessions" improvisées dans les pubs sont un pilier de la vie sociale, et offrent un espace de convivialité et d'expression musicale spontanée. L'Irlande a aussi produit une incroyable diversité de musiciens, des chanteurs folk engagés aux groupes de rock de renommée mondiale, tous souvent imprégnés de l'esprit lyrique et mélodique de leur héritage. La danse traditionnelle, qu'il s'agisse du step dancing complexe et rapide popularisé à l'échelle mondiale ou des danses sociales de groupe appelées céilÃ, est une expression énergique de la joie et de la communauté, inextricablement liée à la musique traditionnelle. L'histoire littéraire de l'Irlande est immense. Elle comptet quatre lauréats du prix Nobel de littérature (Yeats, Shaw, Beckett, Heaney) et une pléiade de dramaturges, poètes et romanciers dont l'influence dépasse largement les frontières de l'île (Oscar Wilde, James Joyce, Seamus Heaney, pour n'en nommer que quelques-uns). Le théâtre, notamment à travers des institutions comme l'Abbey Theatre de Dublin, a joué un rôle essentiel dans la formation de la culture nationale. La tradition orale, nourrie par les mythes anciens et une tradition narrative, continue d'imprégner la culture écrite et la conversation quotidienne. Le folklore et la mythologie sont omniprésents, et témoignent d'un lien profond avec la terre et un passé lointain. Les anciens mythes celtes, peuplés de dieux, de héros comme Cú Chulainn et Fionn Mac Cumhaill, et de récits épiques, continuent d'inspirer. Les croyances dans les fées (Aos SÃ), les leprechauns ou les banshees, bien que désormais reléguées au rang de superstition ou de fantaisie, font partie du tissu culturel et reflètent une perception du monde où le surnaturel n'est jamais loin. La cuisine traditionnelle est basée sur des produits frais et locaux (pommes de terre, viande, poisson). Des plats comme l'Irish stew, le coddle ou le soda bread sont emblématiques. Ces dernières années, l'Irlande a connu une véritable révolution culinaire, avec une scène gastronomique florissante qui met en valeur la richesse de ses produits de la mer et de ses terres. Le whiskey irlandais et le stout (Guinness étant l'incarnation la plus célèbre) ne sont pas de simples boissons mais des icônes culturelles, liées à l'histoire, l'industrie et la convivialité. D'ailleurs, le coeur social de la culture irlandaise se trouve souvent dans le pub., qui est une sorte de salon communautaire, un lieu de rencontre intergénérationnel, un espace pour la musique, la conversation animée et le craic – un terme intraduisible qui englobe l'amusement, la conversation vivante, l'esprit et la bonne compagnie. L'hospitalité irlandaise est légendaire, résumée par l'accueil traditionnel Céad MÃle Fáilte (cent mille bienvenues). Le sens de l'humour, volontiers teinté d'ironie et d'autodérision, est une autre caractéristique nationale. Dominé par la Gaelic Athletic Association (GAA), l'une des plus grandes organisations amateurs du monde, le sport joue un rôle social central. Les sports gaéliques, en particulier le hurling (souvent décrit comme le sport de terrain le plus rapide au monde) et le football gaélique, sont plus que de simples jeux; ce sont des des points de ralliement communautaires intenses. La passion pour ces sports est immense, les matchs inter-comtés mobilisant des foules considérables. Le rugby et le football sont également très populaires, et reflètentt l'ouverture culturelle et les liens internationaux. ![]() Une rue de Dingle, dans le Kerry. Economie.
Cette appartenance de l'Irlande à l'Union Européenne et de la zone euro lui assure l'accès au marché unique, une stabilité monétaire et un cadre réglementaire prévisible. Le Brexit a présenté des défis, notamment pour certains secteurs traditionnels et les échanges avec le Royaume-Uni, mais a également créé des opportunités, l'Irlande étant devenue la seule juridiction anglophone de l'UE avec un système de common law, qui renforce son attractivité pour certains services, notamment financiers. Le pays a réussi à attirer un grand nombre des plus grandes entreprises mondiales, notamment dans les domaines de la technologie, de la pharmacie, des dispositifs médicaux et des services financiers. Des noms tels que Google, Apple, Microsoft, Pfizer, Intel et plusieurs grandes banques et gestionnaires d'actifs ont établi d'importantes opérations en Irlande, souvent choisissant Dublin comme siège européen ou base d'opérations principales. Cette concentration d'entreprises étrangères est largement due à un régime fiscal sur les sociétés longtemps considéré comme très attractif (bien qu'il soit en transition avec les réformes fiscales internationales comme le Pilier Deux de l'OCDE), une main-d'oeuvre qualifiée, anglophone et jeune, l'accès au marché unique européen, et un environnement politique stable. L'agence de développement industriel (IDA Ireland) joue un rôle clé dans l'attraction et le soutien de ces investissements. Cette forte présence multinationale a des conséquences majeures sur les indicateurs économiques irlandais. Le produit intérieur brut (PIB) irlandais est notoirement élevé, mais il est significativement gonflé par les activités des grandes entreprises étrangères, notamment les bénéfices rapatriés et les flux financiers complexes. Cela conduit à une divergence notable entre le PIB et des mesures plus représentatives de l'activité économique domestique, comme le produit national brut (PNB) ou le revenu national brut modifié (RNB*). Le PNB exclut les bénéfices et revenus rapatriés par les entreprises étrangères, tandis que le RNB* ajuste davantage pour les activités mondialisées des multinationales et offre une image plus fidèle de l'économie réelle résidentielle. La croissance du PIB peut ainsi être très volatile et ne pas toujours refléter la réalité vécue par les citoyens irlandais. Les exportations, dominées par les produits chimiques et pharmaceutiques, les équipements informatiques et électroniques, ainsi que les services (notamment informatiques et financiers), représentent une part très importante du PIB. Les importations sont également significatives, et couvrent une large gamme de biens et services nécessaires à la production et à la consommation. Le marché du travail irlandais a démontré une forte résilience, avec des taux de chômage qui sont tombés à des niveaux historiquement bas ces dernières années, généralement inférieurs à la moyenne de la zone euro. La croissance de l'emploi a été particulièrement forte dans les secteurs à haute valeur ajoutée dominés par les multinationales, mais aussi, dans une moindre mesure, dans les services et la construction. Cependant, cette croissance rapide de l'emploi et de l'économie en général a mis sous pression les infrastructures et les services publics. Les défis majeurs pour l'économie irlandaise comprennent la gestion de la richesse générée par le secteur multinational et la réduction de la dépendance à cet investissement souvent volatile. Les changements dans la fiscalité internationale des entreprises représentent un risque significatif, car ils pourraient réduire l'attrait de l'Irlande comme destination d'investissement. Un autre défi est la crise du logement, engendrée par des prix de l'immobilier et des loyers extrêmement élevés, en particulier dans les grandes villes comme Dublin. Cela nuit à la compétitivité du pays, pèse sur le pouvoir d'achat des ménages et contribue aux inégalités. Des investissements dans les infrastructures (transport, énergie, numérique) et les services publics (santé, éducation) sont nécessaires pour soutenir la croissance future et améliorer la qualité de vie. Le secteur domestique, composé principalement de petites et moyennes entreprises (PME), existe parallèlement au secteur multinational. Il est vital pour l'emploi local, la fourniture de services essentiels et l'innovation dans des secteurs comme l'agroalimentaire, le tourisme, la construction et les services aux entreprises. Soutenir la croissance et la productivité de ces entreprises autochtones est un objectif politique important pour diversifier l'économie et la rendre moins dépendante des géants mondiaux.
|
. |
|
|
||||||||
|