|
. |
|
|
Préhistoire
et protohistoire du Portugal.
Paléolithique et mésolithique. Les premiers habitants du Portugal étaient, au Paléolithique, des chasseurs-cueilleurs. Des outils en pierre et des peintures rupestres, comme celles de la vallée de Côa, témoignent de leur présence. Au Mésolithique (8000 - 5000 av. JC) des changements dans les modes de vie ont lieu, avec une adaptation aux nouveaux environnements post-glaciaires. Les communautés mésolithiques se concentrent près des côtes et des rivières, exploitant les ressources marines. Néolithique.
Le Portugal est riche en monuments mégalithiques. Le Cromlech des Almendres près d'Évora est un exemple notable de cette architecture. Âge
du bronze.
Ă‚ge
du fer .
Les Lusitaniens étaient un peuple autochtone important qui résidait dans ce qui est aujourd'hui le Portugal central et la région de l'Estrémadure en Espagne. Ils sont connus pour leur résistance acharnée contre les envahisseurs romains. Les Phéniciens, et plus tard les Carthaginois, ont établi des comptoirs commerciaux le long de la côte portugaise, introduisant des biens et des influences culturelles méditerranéennes. De l'arrivée
des Romains Ă la fondation du royaume du Portugal.
... Real cidade dondeteveAlphonse Henriquez, fils de Henri de Bourgogne, succéda à son père sous la tutelle de sa mère en 1112, comme comte de Portugal. Il remporta, en 1139, sur les Maures, une grande victoire, et fut proclamé roi par ses soldats sur le champ de bataille. Les cortès de la nation, assemblées à Lamego en 1143, confirmèrent cette élection, qui fut sanctionnée par le pape. Le Portugal forma dès lors un royaume indépendant, auquel Alphonse III donna, par la conquête des Algarves sur les musulmans, l'étendue qu'il a conservée. Le roi Denys créa la marine portugaise. La mort du roi Ferdinand, en 1383, fut suivie de grands troubles pour la succession à la couronne, à laquelle prétendaient Jean Ier, roi de Castille, mari de Béatrix, fille de Ferdinand et de Léonore Tellez, Jean, fils du roi Pierre Ier et d'Inez de Castro, et dom Jean, fils naturel de Pierre Ier, et grand maître de l'ordre d'Avis. Ce dernier fut élu par les cortès assemblées à Coimbra en 1383, et gagna contre le roi de Castille la bataille d'Aljubarrota, qui lui assura le trône. Expansion coloniale
et déclin.
La Tour de Belem, construite près de Lisbonne au dévut du XVI les voyages de découverte de Vasco de Gama. Source : The World factbook. De la malheureuse issue de l'expédition du roi Sébastien au Maroc, en 1578, date la décadence du Portugal. Ce jeune prince tomba victime de son ardeur chevaleresque sur le champ de bataille d'Alcaçar-Quivir, et eut pour successeur son grand-oncle, le cardinal Henri. Après la mort de ce vieillard, en 1580, plusieurs prétendants firent valoir leurs droits au trône du Portugal. Antoine, fils naturel de l'infant dom Louis, deuxième fils du roi Emmanuel, se fit proclamer roi à Lisbonne; mais Philippe Il, roi d'Espagne, réclama la couronne, comme fils d'Elisabeth, fille aînée d'Emmanuel, et fit marcher le duc d'Albe contre Antoine, qui fut défait à Alcantara. Antoine tenta vainement, dans deux expéditions organisées, la première par la France, et la seconde par l'Angleterre, de rentrer par mer au Portugal, et mourut à Paris en 1595. Philippe II, maître du Portugal, en 1580, s'en fit reconnaître roi par les cortès, à Thomar, en 1581. Nouveaux départs.
Les Portugais, avec le secours d'une armée anglaise, forcèrent les Français en 1808 à évacuer le Portugal, qu'ils avaient envahi. Le pays resta entièrement livré à l'influence anglaise. La révolution qui éclata en Espagne en 1820 fut imitée par le Portugal, et lorsque Jean VI y revint, en 1821, il fut obligé d'accepter la constitution que les cortès venaient de voter. Mais il l'abolit en 1824. Il fut contraint, en 1825, de reconnaître l'indépendance du Brésil, qui s'était constitué en empire en 1822. Dom Pedro, fils aîné de Jean VI et devenu son successeur en 1826, donna une charte, carta de ley, au Portugal et abdiqua en faveur de sa fille, doña Maria. II nomma son frère dom Miguel régent du royaume et le fiança à sa fille. Mais ce prince abolit, en 1828, la charte donnée par son frère, et assembla les anciennes cortès, qui le proclamèrent roi légitime, à l'exclusion de sa nièce. Dom Pedro, forcé par une révolution de quitter le Brésil, revint au Portugal en 1832, s'empara de Porto, entra à Lisbonne en 1855, et, soutenu par la politique anglaise, replaça sa fille sur le trône, d'où il renversa dom Miguel. Mais le parti des innovations révolutionnaires, sur lequel s'était appuyé dom Pedro pour atteindre son but, imposa une nouvelle constitution à doña Maria en septembre 1838, à la place de la charte de 1826. Cette charte fut rétablit en 1842. Elle a été révisée par les cortès en 1852. De 1850 à la
fin de la monarchie.
Premières
difficultés coloniales.
Son successeur, Serpa Pimentel, chef des conservateurs libéraux, proposa à lord Salisbury de recourir à un arbitrage, mais celui-ci refusa. Une convention du 20 août 1890, qui reproduisait, à peu de chose près, les contenues dans l'ultimatum du 11 janvier, ne fut pas ratifié par les chambres portugaises; elle amena en outre la chute du ministère. Le général de Abreu de Souza, qui devint président du conseil, en octobre 1890, poursuivit les négociations qui aboutirent au traité du 11 juin 1891. Les possessions du Portugal se trouvaient coupées, mais une partie du territoire contesté fut laissé au Portugal, et en même temps la navigation du Zambèze et du Chiré était proclamés libre. Le traité approuvé, le gouvernement eut à songer aux difficultés financières, qui devenaient de plus en plus pressantes. Le général de Souza, désespérant d'en venir à bout, se retira et fit place à un cabinet Dias Ferreira. Mais les économies ne suffirent pas et un décret du 13 juin 1892 réduisit d'office à un tiers l'intérêt de la dette extérieure. C'était une faillite véritable. Les gouvernements étrangers protestèrent au nom de leurs nationaux. L'établissement du monopole de l'alcool au profit d'un syndicat de personnalités puissantes détermina une crise : le roi ayant refusé la dissolution des Cortès, Diaz Ferreira se retira et fut remplacé, le 23, février 1893, par Hintze Ribeiro, qui réalisa quelques économies et présenta un plan de réformes, mais les difficultés financières persistantes nécessitèrent, au mois de décembre, un remaniement ministériel, par suite duquel le président du conseil prit le portefeuille des finances. Il ajourna, puis finit par dissoudre les Cortès, qui étaient hostiles à ses projets. Il obtint des élections favorables au gouvernement, en 1894, puis, de nouveau en 1895, après une révision de la loi électorale. Cependant Hintze Ribeiro voyait la majorité lui échapper dans la Chambre des pairs. Il demanda au roi la création d'un certain nombre de pairs inamovibles; le roi ayant refusé, le cabinet donna sa démission le 5 février 1897. Il fit place à un cabinet libéral, présidé par Luciano de Castro. Cependant, la situation financière du pays avait fait surgir des difficultés avec la France au sujet des travaux du port de Lisbonne, où se trouvaient engagés les intérêts d'une maison française. Le gouvernement français eut aussi à protester contre un édit du 5 janvier 1894, qui réglait la liquidation des compagnies de chemins de fer portugaises dans des conditions préjudiciables aux actionnaires français. Au point de vue colonial, le Portugal dut s'imposer des sacrifices assez considérables pour étouffer une insurrection très sérieuse, qui éclata, en 1895, parmi les Cafres du district de Lourenzo-Marques (auj. Maputo), dans la colonie africaine de Mozambique. Guidée par un chef entreprenant, Gungunhana, la rébellion tint tête pendant longtemps aux forces portugaises; le gouverneur de la colonie, Mousinho d'Albuquerque, obtint cependant la soumission de Gungunhana. qui fut envoyé prisonnier à Lisbonne. La formation du cabinet Luciano de Castro amena, comme conséquence, un renouvellement des Cortès, qui furent dissoutes aussitôt après la formation du nouveau gouvernement, qui se mit sérieusement à l'oeuvre pour apporter un peu d'ordre dans les finances, et ne chercha pas à dissimuler leur mauvais état. Les élections, le 2 mai 1897, donnèrent la majorité au gouvernement progressiste. En 1898, fut votée la conversion de la dette extérieure; le Portugal ne faisait plus honneur qu'au tiers de sa dette. Les fêtes du quatrième centenaire de Vasco de Gama firent oublier quelque temps la détresse financière. La situation se compliqua par les divisions du parti progressiste qui amenèrent le ministère à donner sa démission le 15 août; il fut reconstitué par Luciano de Castro avec d'autres personnalités. De vains efforts furent encore faits en 1899 pour combler le déficit du budget. En juin 1900, éclata une crise ministérielle, provoquée, plutôt par des questions personnelles que par des questions d'ordre politique. Le ministère libéral donna sa démission et fut remplacé par un cabinet conservateur, de nouveau présidé par Hintze Ribeiro. Un événement important se produisit dans la politique extérieure du Portugal. Depuis longtemps elle était fondée sur une alliance avec l'Angleterre, mais ce lien s'était relâché, et, en 1895, cette puissance avait traité le Portugal presque en ennemi. La venue d'une escadre anglaise dans le Tage, en décembre 1900, fut l'occasion de discours, qui témoignèrent que le pacte ancien était renoué. En août 1901, une modification fut apportée par décret sous réserve de l'approbation des Cortès, à la loi électorale. Elle consistait dans la substitution du scrutin de liste au scrutin uninominal et dans l'introduction d'une représentation proportionnelle des minorités. Le but de ces mesures, concertées entre le président du conseil et le chef du parti progressiste, Luciano de Castro, était d'empêcher la formation d'un troisième parti sous la direction de João Franco, qui s'était séparé du parti régénérateur ou conservateur. Les élections générales, au mois d'octobre, assurèrent encore une forte majorité au ministère. Un remaniement du cabinet eut lieu en février 1903, mais sans qu'il cessât d'être présidé par Hintze Ribeiro. Il eut à réprimer à Coimbra de graves désordres, à la suite du refus des habitants de payer l'impôt municipal. En mars 1904, le ministre des finances, Texeira de Souza, se retira devant l'impopularité et l'agitation provoquée par ses projets de nouveaux impôts; il fut remplacé par Rodrigo Alfonso Pequito, député de Lisbonne. Le ministère tout entier démissionna le 18 octobre, à la suite du refus du roi d'ajourner la Chambre, ainsi qu'il l'avait demandé. Nouveau
ministère Luciano de Castro.
Ces élections, qui ont eu lieu au mois d'août 1906, ont donné, comme il est d'usage, la majorité au cabinet au pouvoir. Mais celui-ci paraît disposer d'une majorité plus solide que les gouvernements précédents, soutenu qu'il est par une fraction notable du parti conservateur, dont Luciano Castro est le chef. La solution de l'affaire du monopole des tabacs. la réforme de la comptabilité publique à laquelle est véritablement lié, pense-t-on alors, l'avenir financier du Portugal, tels sont les principaux points du programme que le ministère João Franco proposa aux Cortès, le 29 septembre 1906. Ce sera un échec, et le gouvernement dictatorial de João Franco ne fit que précipiter la chute du régime. Le roi Carlos Ier meurt dans un attentat le 1er février 1908, et Manuel II, qui n'a que 16 ans monte alors sur le trône. Mais le 5 octobre 1910, la république est proclamée sans qu'aucune vraie résistance ne lui soit opposée. Le roi Manuel II s'exile en Grande-Bretagne. Le XXe
siècle.
L'Estado
novo de Salazar.
Malgré la méfiance que lui inspire le général Franco, en Espagne, la communauté d'idées et de valeurs qu'ils partagnent conduit Salazar à soutenir celui-ci pendant la guerre civile qui déchire l'Espagne entre 1936 et 1939. Le Portugal salazariste renonce en revanche à rallier Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale, et tout en affichant une position neutre, finit, à l'approche de la défaite de l'Axe, par accorder à la Grande-Bretagne une aide modeste, contre la garantie de pouvoir conserver son empire colonial. En 1949, le Portugal tente de s'ancrer encore davantage dans le camp occidental en adhérant à l'OTAN. Mais l'après guerre est aussi l'époque de la décolonisation, concédée de gré et le plus souvent de force par les autres puissances européennes, mais à laquelle le Portugal reste obstinément rétive. Une obstination qui va déboucher sur l'isolement international de la dictature salazariste, dès les années 1960, puis sur sa chute en 1974. Des
guerres coloniales à la révolution des oeillets.
Le Portugal, chaque jour un peu plus mis Ă l'Ă©cart par ses voisins occidentaux, ne peut plus compter que sur un empire colonial en voie d'Ă©clatement. Aussi d'immenses ressources employĂ©es Ă ses guerres qui appauvrissent chaque jour un peu plus le pays. Une partie de la population doit Ă©migrer pour tenter d'Ă©chapper Ă la famine. Salazar, frappĂ© par la maladie, doit se retirer en 1968 (il mourra en 1970), pour cĂ©der la place Ă Marcelo Caetano, qui par un lĂ©ger dĂ©poussiĂ©rage du rĂ©gime (la PIDE est renommĂ©e DGS ou Direction gĂ©nĂ©rale de la sĂ©curitĂ©, et des choses de ce genre), laisse croire Ă une Ă©volution du rĂ©gime. MĂŞme sans Salazar, c'est encore la dictature salazariste. C'est dans l'ArmĂ©e, la mieux placĂ©e pour constater l'impasse dans laquelle se trouve le Portugal outre-mer, que la contestation va d'abord s'exprimer. Elle est timide chez les officiers gĂ©nĂ©raux, mais existe nĂ©anmoins, le gĂ©nĂ©ral AntĂłnio SpĂnola, commandant en chef en GuinĂ©e-Bissau, et le gĂ©nĂ©ral Costa Gomes, son homologue en Angola, sont rappelĂ©s en mĂ©tropole en janvier 1974 et dĂ©mis de leurs fonctions. Les positions des officiers de grades intermĂ©diaires (lieutenants, capitaines et commandants), sont plus radicales. Le 25 avril 1974 un peu après minuit, le Mouvement des forces armĂ©es (MFA), dirigĂ© par Otelo Saraiva de Carvalho, lance une offensive coordonnĂ©e dans tout le pays pour s'emparer de plusieurs bâtiments stratĂ©giques. Les chars entrent dans Lisbonne, oĂą la population offre des fleurs aux soldats insurgĂ©s, d'oĂą le nom de «-RĂ©volution des oeillets », donnĂ© Ă ce soulèvement. Lors du siège de la DGS, des coups de feu sont tirĂ©s par les assiĂ©gĂ©s, faisant cinq victimes. Ce seront les seuls morts de ce coup d'État qui marque la fin de l'ère salazariste. Caetano, rĂ©fugiĂ© dans une caserne de gendarmerie, accepte après de courtes nĂ©gociations de renoncer Ă ses fonctions et, avant de s'exiler au BrĂ©sil, de remettre le pouvoir au gĂ©nĂ©ral Spinola, que les Ă©vĂ©nements n'enthousiasment guère, mais qui a le soutien des insurgĂ©s. Une junte de salut national est formĂ©e le lendemain; la dĂ©mocratisation (tenue prochaine d'Ă©lections libres, libĂ©ration des prisonniers politiques, retour des exilĂ©s politiques, etc.), la dĂ©colonisation et le dĂ©veloppement sont promis Ă cette occasion. Le
Portugal en Europe.
Plusieurs coalitions
gouvernementales se succèdent dans les années qui suivent. Le 1er janvier
1986, le Portugal, qui avait si longtemps tourné le dos à l'Europe,
entre dans la Communauté économique européenne (devenue depuis l'Union
Européenne).
En 1998, Lisbonne accueille l'Exposition universelle (Expo 98), célébrant les 500 ans des découvertes maritimes portugaises. Cet événement stimule le développement urbain et touristique de la capitale. l'année suivante le Portugal adopte l'euro, renforçant son intégration économique avec l'Europe. Une alternance régulière entre coalitions de droite ou de centre-droit (1986-1995 et 2002-2005) et de gauche (1995-2002, et depuis 2005), et une modernisation enfin effective de l'économie, donnent au Portugal l'image d'un pays d'Europe parmi les autres. Le Portugal au
début du XXIe siècle.
En 2014, le Portugal sort officiellement du plan de sauvetage et commence à montrer des signes de reprise économique. Les exportations augmentent, et le tourisme devient un secteur clé de l'économie. En 2015, António Costa devient Premier ministre, formant un gouvernement de coalition de gauche. Sous son mandat, le pays connaît une croissance économique soutenue, une baisse du chômage et une amélioration des finances publiques. La crise sanitaire mondiale due à la pandémie de covid-19 frappe durement le Portugal, avec des conséquences économiques et sociales importantes. Le gouvernement met en place des mesures pour soutenir l'économie et la population, tout en gérant la crise sanitaire. Le plan de relance post-pandémie se concentre sur la transformation numérique, la transition énergétique et la résilience économique, en grande partie financé par les fonds de l'Union européenne. Le Portugal s'engage également dans une transition vers les énergies renouvelables, devenant l'un des leaders européens dans ce domaine. Mais le pays continue de faire face à des défis en matière de logement, de disparités économiques et de gestion de l'immigration. |
. |
|
|
||||||||
|