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France
République française

46 00 N, 2 00 E
La France (lat. Gallia ou Francia) est un État d'Europe, occupant l'extrémité occidentale et la partie centrale de ce continent. Superficie : 547,030 km²  (643,427 km² en comptant les territoires et départements d'outre-mer). C'est une république, peuplée de 68  millions d'habitants (2024). Elle se place, en 2011, au neuvième rang mondial par son PIB, et au 35e rang mondial par son PIB par habitant (au 16e rang sur 35 pays de l'OCDE). 

Elle est divisée administrativement 13 régions métropolitaines et quatre (ou cinq) régions d'outre-mer (Mayotte étant un département doté des compétences d'une région). Ces régions sont  subdivisées en 101 départements; s'ajoutent à cela plusieurs territoires d'outre-mer dotés de statuts administratifs divers. Capitale : Paris. Autres grandes villes : Marseille, Lyon, Toulouse, Lille, Bordeaux, Strasbourg, etc.

Les régions de la France et ses possessions d'outre-mer

Grand-Est
Nouvelle-Aquitaine
Normandie
Bretagne
Centre-Val-de-Loire
Corse
Bourgogne-Franche-Comté
Ile-de-France
Occitanie
Hauts-de-France
Pays de la Loire
Provence-Alpes-Côte d'Azur
Auvergne-Rhône-Alpes

Régions (et départements) d'outre-mer

Guyane
Guadeloupe

Martinique
Réunion
Mayotte

Territoires d'outre-mer

TAAF [Iles Crozet, Amsterdam, Saint-Paul, Iles Kerguelen, Iles Eparses (Bassas da India, Ile Europa, Iles Glorieuses,
Ile Juan de Nova, Ile Tromelin), Terre Adélie]
Ile de Clipperton
Nouvelle-Calédonie
Polynésie Française
Wallis et Futuna
Saint-Barthélémy; Saint-Martin
Saint-Pierre et Miquelon

De l'hexagone approximatif que forme la France, trois côtés sont bordés de mers (Mer du Nord, Manche, Océan Atlantique, Méditerranée), deux limités par des montagnes (Pyrénées, Alpes), un ouvert sur les plaines de l'Europe du Nord et de l'Est. 

Géographie physique

Orographie.
Au centre de la France s'élève la citadelle du Massif Central, d'où les eaux s'écoulent en divergeant de tous côtés. Autour du Massif Central, partout le sol s'abaisse, les plaines s'étendent, à peine ondulées de collines. La plaine du Nord descend vers la Manche et la mer du Nord, celle de l'Ouest vers l'Océan Atlantique, celles du Sud et de l'Est vers la Méditerranée. A la périphérie, on rencontre deux autres massifs  : le Massif Armoricain en Bretagne et les Vosges, dans l'Est. Au Sud la chaîne des Pyrénées marque la frontière avec l'Espagne; au Sud-Est, le Jura marque celle de la Suisse et les Alpes celle de l'Italie

La ceinture de plaines où coulent les fleuves et les rivières ouvrent des grands axes de communication entre ces différents reliefs. Ainsi, la trouée du Rhône, prolongée par celle de la Saône, conduit depuis la Méditerranée jusqu'aux passages voisins des sources de la Seine, de la Meuse, de la Moselle, tributaires de la Manche et de la mer du Nord. De la Seine moyenne, on passe sans difficulté, soit au bassin du Rhin, soit à celui, tout voisin, de la Loire. Entre la Loire et la Garonne, voisines par leurs estuaires, aucun obstacle n'interrompt la plaine; enfin par la trouée supérieure du bassin de la Garonne, entre Pyrénées et Massif Central, on atteint facilement la Méditerranée. Ce bref résumé montre que toutes les formes de relief sont représentées sur le sol français. Plaines, hauts plateaux, chaînes de montagnes s'y succèdent de l'Ouest à l'Est selon des altitudes croissantes, figurant, sur un territoire d'étendue restreinte, les principaux accidents du relief de l'Europe, dont la France présente comme un raccourci.
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Carte de France.
Carte de la France. Source : The World Factbook.
(Cliquer sur l'image pour afficher une carte plus détaillée).

On peut considérer comme formant l'arête dorsale de la France le bourrelet à peu près continu qui unit les Pyrénées aux Vosges, fortement redressé entre le seuil de Naurouze et le seuil de la Bourbince, sous les noms de Montagne-Noire (1210 m), Cévennes (1702 m), monts du Vivarais du Beaujolais (1012 m), du Charolais (605 m), s'abaissant ensuite au plateau de Langres, mais sans cesser de présenter ce trait caractéristique d'une très forte déclivité du versant Est. A l'Ouest de l'arête se développent des étendues considérables de plateaux inclinés dans la direction de l'Océan Atlantique : au Nord, plateaux du Bassigny (350 à 400 m); au Sud, plateaux calcaires des Causses, de 700 à 1100 mètres, et, surtout, au centre, la large masse du Massif Central, dont le socle paléozoïque, élevé d'abord de 1000 à 1100 mètres, s'étale vers l'Ouest en immenses croupes : plateaux de Mille-Vaches (954 m), de Gentioux (731 m), de Combrailles (721 m), de la Marche, (550 m), mais dont la partie orientale a été remaniée par les éruptions cénozoïques qui ont dressé, sur le soubassement primitif, les alignements volcaniques du Velay (1423 m), le cône du Cantal (1856 m), étalé les basaltes de la Planèze (1100 m), du Cézallier (1206 m) et du Mont-Dore (1886 m), ouvert les cratères des Puys (1465 m), en un mot dressé de nouvelles montagnes sur le soulèvement en partie rasé, et accusé davantage les dépressions anciennes du Velay, du Forez et de la Limagne.

Au Massif Central il faut rattacher, au Nord-Est, le Morvan (902 m) et surtout les Vosges, dressant entre 1400 et 1000 mètres leurs ballons au-dessus de la plaine alsacienne, vers laquelle elles tournent leur versant abrupt, tandis que le versant ouest s'incline doucement au-dessus du plateau lorrain. Il faut y rattacher, surtout à l'Ouest, les arêtes granitiques, qui constituent en Bretagne les montagnes Noires (223 m), le Bocage vendéen (mont Mercure, 309 m), et, plus au Nord, les collines de Normandie (413 m).

Entre la Marche et le Bocage, le Poitou (145 m) fait communiquer les deux grandes dépressions, fort dissemblables, de l'Ouest français. Au Nord, le bassin Parisien présente une remarquable disposition de cuvettes emboîtées, l'affleurement des couches géologiques, de plus en plus récentes à mesure qu'on avance vers le centre, étant marqué par un ressaut de terrain, ou falaise : côtes de Moselle (410 m), de Meuse (385 m), falaise de Champagne (397 m), de Brie (207 m). Sur la périphérie prédominent les hautes plaines (Champagne, Lieuvin, pays de Caux, Beauce). Au centre s'accusent les fonds du Gâtinais et de la Sologne.

Le bassin Aquitain est autrement disposée. Au Nord-Ouest, les plateaux du Quercy rappellent, atténués, les causses rouerguats. Au Sud, au contraire, au pied du gradin abrupt des Pyrénées, dont les cimes se dressent entre 2500 et près de 3500 mètres, se développe un large plateau fluvio-glaciaire, dont le sommet principal est au plateau de Lannemezan, par 710 m d'altitude; l'éventail des rivières du Comminges, de l'Astarac et du Bigorre l'a découpé en longues traînées de coteaux divergents. La Midouze et la Gélise marquent au Nord-Ouest leur limite d'extension, au delà de laquelle se développent les plaines de l'Albretet des Landes.

Le fossé du Rhône et de la Saône marque la séparation entre les reliefs de date ancienne et ceux de date récente Alpes et Jura. Les derniers contreforts des Alpes embarrassent la vallée du fleuve, à partir de Lyon. A mesure que l'on avance vers l'Est, la violence et la netteté des reliefs, escarpements de calcaires, aiguilles de granit, trahissent la jeunesse du soulèvement, dont les gradins, séparés par de profondes vallées longitudinales, s'étagent à des altitudes croissantes : Préalpes, avec les montagnes de Lure (1827 m), du Lubéron (1125 m), du Vercors (1608 m), de la Grande-Chartreuse (2087 m); Alpes calcaires, avec les massifs du Dévoluy (2793 m), du Pelat (3053 m), etc.; Alpes cristallines, où se dresse le mont Blanc (4810 m). Ici encore, la dissymétrie de la chaîne, s'élevant par efforts successifs du côté français pour tomber en abrupt sur le Piémont est flagrante. 

Même caractère dans le Jura. Le relief de la chaîne est moindre, variant entre 1700 et 930 mètres. Au-dessus clos plateaux étagés qu'entaillent l'Ain et le Doubs, se multiplient à l'Est. les longs chaînons parallèles, coupés d'étroites cluses, dont les derniers dominent comme un mur la dépression de Neuchâtel. Par le Jura, qu'une trouée peu élevée (Valdieu, 343 m) sépare des Vosges, l'accès du sol français achève de se trouver fermé à l' Est.

Géologie.
La France est formée par trois massifs anciens, individualisés dès la fin du Paléozoïque (Massif Armoricain, Vosges, Massif Central), réunis par les sédiments des mers mésozoïques et cénozoïques. Le Bassin Parisien a émergé à la fin de l'Oligocène; le Bassin Aquitain au milieu du Miocène; enfin, la vallée du Rhône, exondée après le Pliocène inférieur, a soudé les Alpes au Massif Central. Des montagnes volcaniques se forment, pendant le Miocène supérieur et le Pliocène, dans le Velay et l'Auvergne, Sur le sol ainsi constitué, l'oeuvre des agents atmosphériques a créé le modelé actuel.

Précambrien et Paléozoïque.
a) Extension des mers. Les terrains paléozoïques et antécambriens affleurent seulement dans les massifs anciens et dans quelques points des Alpes et des Pyrénées. Aussi est-il très difficile de reconstituer la géographie de la France aux différentes périodes de ces période. L'Archéen, avec ses gneiss et ses micaschistes, présente partout des caractères à peu près identiques. Le Cambrien, bien représenté dans l'Ardenne (phyllades de la vallée de la Meuse), le Cotentin, la Bretagne (schistes, phyllades et poudingues), n'a livré de fossiles que dans la montagne Noire. Le Silurien, dans les mêmes régions, est formé par des ardoises (Angers), des schistes à Graptolithes (Normandie, Anjou, Pyrénées), ou des calcaires (Cotentin, montagne Noire). Le Dévonien lui est le plus souvent associé; dans les Pyrénées, il est formé par des marbres griottes, activement exploités. Dans tous les massifs anciens, on retrouve les dépôts marins (schistes et calcaires) du Carbonifère; les dépôts continentaux, riches en anthracite, occupent de grandes surfaces dans le Beaujolais et le Roannais. La houille affleure, dans le nord de la France (Carbonifère moyen), Massif Central (Carbonifère supérieur). Le régime continental se poursuit à l'époque permienne (schistes d'Autun et de Lodève,grèsrouges des Vosges).

b) Phénomènes orogéniques. A la fin du Silurien, le plissement calédonien, ne se traduit dans le nord de la France que par une discordance entre le Silurien et le Dévonien. Pendant le Carbonifère a pris naissance la chaîne hercynienne, qui s'étendait sur les massifs anciens actuels. Ses plis, partant de la Bretagne, passaient dans le Massif Central et, de là, après avoir subi un changement de direction de près de 120°, traversaient le Morvan, les Vosges et la Forêt-Noire.

c) Phénomènes éruptifs. Le Massif Armoricain, les Vosges et le Massif Central ont été le siège d'une grande activité éruptive, pendant le Paléozoïque. De cette époque datent les granits, diorites, diabases, porphyres, porphyrites, etc.

Mésozoïque.
Extension des mers. Les terrains secondaires qui forment les couches profondes des bassins de Paris, de l'Aquitaine et du Rhône, se relèvent autour des massifs anciens. Ils entourent le Massif Central et limitent le bassin de Paris. La mer localisée à la fin du Permien à l'Europe orientale et au bassin méditerranéen, recouvre le nord-est de la France jusqu'à la lisière du Morvan et du Massif Central ; elle dépose des calcaires très fossilifères (Muschelkalk). Vers la fin de la période, les lagunes laissent déposer du gypse et du sel gemme. Pendant le Lias, la mer recouvre graduellement toute la France, à l'exception de la Bretagne, du Massif Central et d'une partie des Vosges.

Les marnes, les calcaires ou les schistes qui constituent le Lias sont très fossilifères. Les dépôts coralligènes et oolithiques, les calcaires à débris d'Encrines, prennent un grand développement dans la Normandie et le Jura, au Jurassique moyen. Pendant le Lias et le Jurassique moyen, une partie des Vosges et du Massif Central était immergée. Le Bathonien marque, pour le centre de la France, une période de soulèvement, et, sur le pourtour du Massif Central, on trouve fréquemment des assises continentales avec lignites intercalées dans les couches marines. Le Jurassique supérieur est remarquable par le développement des formations coralligènes progressivement cantonnées à la fin de la période dans la région méditerranéenne. Les calcaires oolithiques forment une auréole aux récifs, tandis que les dépôts de haute mer sont des calcaires lithographiques. A la fin de la période, la mer ne subsiste que dans l'Aquitaine et la région méditerranéenne.

Ces conditions se retrouvent au début du Crétacé. Le Nord de la France émergé fait partie du continent wealdien. La mer recouvre cette terre pendant le Crétacé inférieur; elle y dépose de puissantes assises de craie. Dans la région méditerranéenne, la sédimentation n'a subi aucune interruption : il y a passage insensible du Jurassique au Crétacé, que caractérisent des Lamellibranches spéciaux, les Rudistes. Une émersion presque complète du sol se produit, à la fin du Crétacé.  De très courte durée dans le bassin de Paris, elle persiste au début du Cénozoïque dans le Midi, sauf sur l'emplacement des Pyrénées et des Alpes.

Le Cénozoïque.
 a) Extension des mers. Un golfe occupe le Bassin parisien pendant l'Eocène; des mouvements de faible amplitude déterminent, sur les bords, de nombreuses alternances de dépôts marins (sables de Bracheux, de Beauchamp, calcaire grossier de Paris) et de dépôts d'eau douce ou de lagunes (argiles et lignites du Soissonnais, calcaires de Saint-Ouen, de Champigny, etc.). Les produits de l'évaporation des lagunes (sel et gypse) occupent une grande place, à la fin de la période. Dans le Midi, une mer plus profonde abandonne d'épais sédiments nummulitiques (Paléogène). Une nouvelle transgression marine se produit à l'Oligocène; le bassin de Paris est recouvert, et des golfes profonds pénètrent dans la vallée du Rhin et dans le Massif Central. Cette situation est d'ailleurs de courte durée : la mer disparaît et de grands lacs, vite asséchés, couvrent une grande partie du sol.

Dans le Bassin Aquitain, les dépôts d'eau douce alternent avec les dépôts marins. La mer n'empiète que fort peu dans le bassin du Rhône, où la plupart des dépôts oligocènes ont pris naissance dans des eaux douces. Le Miocène débute par une transgression d'abord sensible dans le Bassin Aquitain et la vallée du Rhône, mais qui recouvre ensuite ces deux bassins, ainsi que la basse vallée de la Loire. Les phénomènes orogéniques qui se produisent alors chassent la mer et ne laissent plus subsister, dans la vallée du Rhône, que des lagunes. La mer y revient encore au début du Pliocène, puis disparaît définitivement.

Le Pliocène est encore une période de grands lacs pour la vallée de la Saône; mais c'est, avant tout, une époque d'activité éruptive.

b) Phénomènes orogéniques. La fin de l'époque éocène est marquée par des plissements qui ont l'ait surgir les Pyrénées et les chaînes de Provence, autrefois continues. A cette époque aussi se sont produits les derniers mouvements du pays de Bray, faisant apparaître les terrains jurassiques à travers une boutonnière de Crétacé et de Tertiaire. La trace de ces plissements se retrouve dans tout le Nord, jusque dans le Boulonnais. Ces mouvements ont préparé la pénétration de la mer à travers les massifs anciens des Vosges (vallée du Rhin) et du Massif Central (Limagne). Au milieu du Miocène, les mouvements orogéniques dressent la chaîne des Alpes et le Jura. La poussée se transmet jusqu'au Miocène Central et y détermine des plis à grand rayon, dont les synclinaux forment les vallées de l'Allier et de la Loire et du Rhin. Des mécanismes semblables se produisent à la fin du Miocène et font naître la vallée du Rhône.

c) Phénomènes éruptifs. Les phénomènes volcaniques ont acquis une remarquable intensité, pendant le Miocène et le Pliocène. Les volcans entrent en activité dès le Miocène supérieur dans le Vivarais et l'Auvergne. Au Pliocène inférieur, le Mézenc, le Cantal, le mont Dore, émettent des basaltes, des phonolites, des trachytes. Au Pliocène supérieur, l'activité se transporte dans la région des Puys, où les cratères ont conservé leur fraîcheur.

d) Glaciations. Le Pléistocène est l'époque des grands glaciers qui, par deux fois s'étalent autour des Alpes, des Pyrénées, du Massif Central et des Vosges, et des grands cours d'eau qui ont creusé les vallées du nord de la France. L'Homo sapiens se signale pendant la phase interglaciaire.

Hydrographie
La France se trouve divisée en deux versants principaux, celui de la Méditerranée, du Nord au Sud, et celui de l'Océan Atlantique et de la Manche du Sud-Est au Nord-Ouest. Chacun de ces versants est subdivisé en un certain nombre de bassins. 

Les cours d'eau.
La Moselle, la Meuse et l'Escaut portent leurs eaux vers la mer du Nord; la Somme, la Seine, l'Orne, la Vire, la Rance se jettent dans la Manche; l'Aulne, le Blavet, la Vilaine, la Loire, la Sèvre Niortaise, la Charente, la Gironde et l'Adour affluent dans l'Atlantique; le Tet, l'Aude, le Rhône et le Var arrosent le versant le la Méditerranée. 

Les cours d'eau de France se répartissent sur le pays comme un réseau organisé. Tandis que la Seine, la Meuse, la Moselle et la Saône partent de points proches pour s'éloigner à peine nées, d'autres, comme la Loire et la Seine, lointaines à leur naissance, se rapprochent à presque se toucher au milieu de leur cours. La Loire finit dans le même golfe que la Garonne, qui, par les trouées orientales de son bassin, communique largement avec la Méditerranée et le Rhône. Ce réseau a été complété par des canaux, sauf entre la Loire et la Garonne, à l'Ouest. La frontière de  l'Est est marquée par le Rhin.

Les lacs.
Les lacs, peu nombreux, n'ont que peu d'étendue; parmi les principaux, il faut citer : le lac du Bourget (Savoie), qui a 20 km de long sur 4 de large; le lac le Grandlieu (Loire-Atlantique), qui mesure 10 km de long, sur 8 de large, puis les lacs de Saint-Point (Jura), de Palladru (Isère), de Nantua (Ain), d'Annecy (Haute-Savoie), etc. 

Les étangs salés sont nombreux sur les côtes du Languedoc, du Roussillon et de la Gascogne; les plus connus sont ceux de Carcans, de la Canau, de Biscarosse, de Cazau, de Sanguinet, sur les côtes de l'Océan Atlantique; ceux de Leucate, de Sijean, de Thau, de Maguelonne, de Perols, de Mauguès, de Valcarès et de Berre sur la Méditerranée

Les étangs d'eau douce se trouvent dans les pays de plaines, tels que les Dombes (Ain) et la Sologne. Les bassins de la Somme, de l'Escaut, de l'Aisne, de la Sèvre Niortaise, des Landes de Gascogne et de la Loire contiennent quelques marais dont
nombre diminue chaque jour à cause des travaux de dessèchement. On en rencontre aussi quelques-uns dans les Bouches-du-Rhône. Une partie du bas Poitou en renferme tellement qu'elle a reçu le nom de Marais

Le climat.
Les températures d'été sont réglées par la latitude; celles d'hiver par l'Océan; les pluies sont accrues par l'altitude. Les variations de ces éléments ont fait admettre en France plusieurs zones climatiques. Leur nombre varie selon les auteurs; on en retiendra ici cinq :

1° le climat séquanien ou de la Seine, dont la température est douce, modérée, chaude en été et peu rigoureuse en hiver et dont la moyenne est de 10,9 °C;

2° le climat vosgien, dont la température est chaude en été, avec des pluies abondantes et froide en hiver avec des pluies peu fréquentes et dont la température moyenne est de 9,3 °C; 

3° le climat rhodanien ou du Rhône, dont le vent brûlant et desséché du Sud-Est alterne avec le vent froid du Nord et cause de brusques changements; la température moyenne est de 11°C;

4° le climat méditerranéen, dont les étés sont secs et chauds, les pluies peu fréquentes, mais longues et abondantes; le vent impétueux et glacial du Nord-Ouest y porte le nom de mistral et le vent du Sahara, qui apporte la sécheresse et la chaleur étouffante, y est appelé sirocco; la température moyenne est de 14,8 °C';

5° le climat girondin, (température moyenne 12° C), où les vents du Sud-Ouest dominent, où les pluies sont abondantes dans les Pyrénées et plus abondantes encore dans les hautes terres du centre de la France, terres qu'on pourrait classer dans un climat particulier appelé le climat du Massif Central

Biogéographie

Les régions de forêts et d'élevage sont assez également réparties sur tout le territoire, sauf sur les parties trop élevées des grandes montagnes Alpesou Pyrénées. Les régions à vin sont limitées aux plaines qui entourent le Massif Central. Ce massif et les montagnes frontières ne mûrissent pas la vigne, faute de chaleur. Par la même raison, le Nord-Ouest remplace le vin par le cidre. La première des cultures alimentaires, celle du blé, se localise également dans les plaines. L'olivier ne s'éloigne pas de la Méditerranée

La flore.
La répartition des végétaux à la surface de la France dépend d'un certain nombre de facteurs, les mêmes que ceux indiqués pour l'Europe : distribution de la chaleur, puis la lumière, l'eau, la nature du sol, etc. D'une façon générale, on peut distinguer deux flores (ou associations végétales distinctes : 1° la flore méditerranéenne, qui est analogue à celle de tous les bords de la Méditerranée; 2° la flore des forêts des régions tempérées boréales, qui se retrouve dans la majeure partie de l'Europe. Au total, la flore française comprend plus de 800 genres et plus de 6000 espèces de plantes. 

Région méditerranéenne.
Les bords de la Méditerranéemontrent des buissons toujours verts (maquis de Corse, garrigues du Languedoc et de la Provence), avec des feuilles persistantes. On y trouve les Myrtes, Arbousiers, Lauriers, Chênes verts, Olivier, Figuier, Chênes-lèges. L'oranger se montre sur la côte de Provence et de Nice, où le Palmier nain, le palmier dattier et les Eucalyptus d'Australie ont été acclimatés.

Région de la flore des forêts boréales.
Dans la majeure partie de la France, on voit surtout des forêts d'arbres feuillus ou à feuilles caduques : Chêne, Hêtre, Saule, Aune, Orme, Noyer, Châtaigner, avec quelques forêts d'arbres toujours verts (Pins, Sapins), à feuilles persistantes, du groupe résineux ou conifère.

En allant de l'Est à l'Ouest, on constate des changements dans la répartition des végétaux, car le climat maritime des bords de l'Océan Atlantique fait, place au climat plus extrême de l'Est. Aussi voit-on sur le littoral de l'Atlantique certains arbustes toujours verts, à affinités méditerranéennes (Laurier, Arbousier, Houx, Laurier-rose, Myrte, Grenadier, Figuier, Chêne vert); ils disparaissent à l'Est d'une ligne qui va de Carcassonneà Montauban, Niort et Cherbourg.

Etages de végétation en montagne.
L'influence de la distribution de la chaleur se montre nettement dans les régions montagneuses. Gravit-on les Alpes en partant de la Méditerranée, on constate l'existence de flores superposées, presque identiques à celles que l'on trouve dans les plaines d'Europe en allant jusqu'à l'Océan Arctique : 1° zone des orangers, oliviers et maïs, sur le littoral; 2° culture des céréales jusqu'à 1300 m, avec des forêts de Hêtre et de Chêne jusqu'à 2000 m, et des Conifères (Mélèze, Pin sylvestre), avec le Bouleau jusqu'à 2300 m; 3° zone alpine, avec des prairies de plantes vivaces et des arbustes nains jusqu'à la limite des neiges éternelles entre 2500 et 2700 mètres.
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Carte de la France.
Carte de la France. Cliquez sur la carte pour afficher une carte grand format.
Source du fond de carte : Natural Earth.

La faune.
La faune de la France est celle de la région européenne, avec mélange, dans Ie Sud, de quelques types de la région, méditerranéenne; mais la faune de la Méditerranée ne commence véritablement qu'au sud des Pyrénées et des Alpes. Cette faune est caractérisée, comme celle de l'Europe centrale, par l'abondance de petits insectivores et de petits rongeurs, avec des carnivores de taille moyenne, qui en font leur nourriture.

On trouve, parmi les insectivores, le hérisson, de nombreuses musaraignes, la taupe, le desman (Les Talpidés), qui est aquatique, creuse ses terriers au bord de l'eau et dont il existe une espèce dans les Pyrénées.

Les carnivores sont représentés par le Loup, dans les Alpes (Parc du Mercantour); le Renard, le Chat domestique redevenu sauvage, la Fouine, la Belette, qui blanchit en hiver; le Blaireau, qui est omnivore; ainsi que l'Ours brun, qui a disparu actuellement de la Corse, des Alpes française et presque de la France, si ce n'est dans les Pyrénées, où il est l'objet d'une politique de réintroduction.

Parmi les rongeurs, on peut citer l'Ecureuil, le Loir, le Hamster, les Campagnols, dont les formes sont si variées les Rats, originaires probablement de la région orientale; le Rat noir était connu en Europe dès le Moyen âge; le Rat gris ou Surmulot, qui s'est répandu au commencement du XIXe s.; le Castor ou Bièvre, autrefois répandu partout en France, comme le montrent de nombreux noms de localités; il n'en reste guère aujourd'hui que dans la Camargue; le Lièvre, le Lapin, répandus partout aujourd'hui.

Les herbivores ont pour représentants le Sanglier, le Cerf, le Chevreuil (l'Elan, le Bison d'Europe et l'Aurochs ont totalement disparu depuis l'époque historique), et, dans les montagnes (Pyrénées, Alpes), le Chamois (nommé Izard dans les Pyrénées), le Bouquetin et la Marmotte, au sommeil hibernal. Le Mouflon de la Corse est un type méditerranéen.

Quelques Phoques sa montrent sur certains bancs de sable de la Manche et à l'embouchure de la Somme. La Baleine des Basques a disparu des côtes françaises.

Très peu d'Oiseaux sont spéciaux à la France; presque tous vont passer l'hiver plus au Sud. Parmi les Rapaces, il y a les Aigles, les Faucons (Emouchets, Emerilons, Gerfauts, etc.), et, parmi les petits oiseaux, les Grives, Fauvettes, Mésanges, Moineaux, etc.

Les Reptiles les plus communs sont les divers Lézards et l'Orvet, avec la Couleuvre à collier et la petite Vipère, qui se trouve surtout dans les régions forestières. Les Seps résident seulement dans le Sud.

Les Poissons d'eau douce sont représentés par la Carpe, le Goujon, la Perche, le Brochet, l'Anguille, la Truite, etc. Sur les côtes, on rencontre des Raies, des Maquereaux, des Harengs, des Merlans, des Congres, des Soles, et des Sardines.

Parmi les invertébrés, assez nombreux, on peut citer certains Crustacés (Homard, Ecrevisse), des Insectes, le Scorpion du midi de la France; des Mollusques terrestres: Escargots et Limaces. Les Mollusques marins (Clovisses, Moules, Huîtres) ne sont pas très caractéristiques. (DMC / NLI).

Géographie humaine

Population.
La France compte environ 68 millions d'habitants, mais cette population est répartie de manière inégale sur son territoire. La densité est plus élevée dans les régions urbaines (comme l'Île-de-France avec Paris, la région Rhône-Alpes avec Lyon ou la Provence-Alpes-Côte d'Azur avec Marseille). La région parisienne concentre une grande part de la population, alors que des régions rurales comme le Massif Central ou certaines parties du nord-est (Lorraine) sont plus faiblement peuplées. Historiquement, un déplacement de la population des campagnes vers les villes a marqué les XIXe et  XXe siècles, entraînant une concentration urbaine croissante.

L'urbanisation est une tendance marquée en France. Environ 80 % de la population française vit dans des zones urbaines, ce qui reflète un phénomène mondial. Les grandes métropoles comme Paris, Lyon, Marseille et Lille dominent l'organisation spatiale. Paris joue un rôle démesuré par rapport aux autres villes. La capitale concentre une grande partie des fonctions économiques, politiques, culturelles et administratives. En dehors de Paris, la France présente aussi un réseau de grandes villes, qui jouent des rôles importants dans leur région (Nantes, Toulouse, Bordeaux).

La France a connu diverses vagues migratoires, internes et externes. L'exode rural et la migration vers les régions dynamiques du sud et de l'ouest (ex. Toulouse, Nantes) sont des tendances majeures. Paris reste une destination clé, mais d'autres grandes villes attirent aussi de nouveaux résidents (Bordeaux). La France est aussi un pays d'immigration historique, avec des populations venant de ses anciennes colonies (Algérie, Maroc, Tunisie, Afrique subsaharienne) et d'autres pays européens. Cette immigration a eu des impacts importants sur la structure sociale et culturelle, notamment dans les grandes métropoles.

Les grandes villes de la France

Paris (Île-de-France) . - Environ 2,1 millions d'habitants (12 millions dans l'aire urbaine). Capitale de la France, Paris est le centre politique, économique et culturel du pays. Elle abrite le gouvernement, les institutions internationales (Unesco) et est un centre majeur de la mode, de l'art, du commerce et du tourisme mondial. C'est également un hub économique avec le quartier de la Défense, l'un des plus grands quartiers d'affaires en Europe. Paris domine largement, mais les autres métropoles comme Lyon, Marseille et Toulouse apportent une diversité économique et culturelle essentielle à l'équilibre du pays.

Marseille ( Provence-Alpes-Côte d'Azur). -  Environ 870 000 habitants (1,8 million dans l'aire urbaine). Premier port du pays, Marseille est un centre important pour le commerce méditerranéen. Elle est également caractérisée par une grande diversité culturelle et un patrimoine historique, avec des influences grecques et romaines.

Lyon (Auvergne-Rhône-Alpes.). -  Environ 530 000 habitants (2,3 millions dans l'aire urbaine). Lyon est un centre économique majeur, notamment dans les secteurs de la chimie, de la biotechnologie et des industries créatives. La ville est également connue pour sa gastronomie et son patrimoine historique, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.

Toulouse (Occitanie). - Environ 500.000 habitants (1,3 million dans l'aire urbaine). Surnommée la Ville rose à cause de la couleur des briques des maisons de son centre-ville, Toulouse est un pôle majeur de l'industrie aéronautique et spatiale, avec la présence d'Airbus. La ville est également un centre universitaire important (universités, grandes écoles) et possède une riche histoire liée à la culture occitane.

Nice ( Provence-Alpes-Côte d'Azur). - Environ 350 000 habitants (1 million dans l'aire urbaine). Située sur la Côte d'Azur, Nice est une ville touristique connue pour sa promenade des Anglais et ses plages. Elle joue également un rôle important dans les secteurs du commerce et de la recherche, avec le pôle technologique de Sophia Antipolis à proximité.

Nantes  (Pays de la Loire). Environ 320.000 habitants (960 000 dans l'aire urbaine). Nantes est une ville en pleine expansion, ayant eu un rôle historique en tant qu'ancien port important. Elle est aujourd'hui un centre culturel et économique de premier plan dans l'ouest de la France, avec une forte concentration d'industries créatives et d'entreprises technologiques.

Montpellier (Occitanie). - Environ 300.000 habitants (610 000 dans l'aire urbaine). Montpellier est l'une des villes à la plus forte croissance démographique en France. Elle est un important centre universitaire, avec une tradition médicale ancienne, ainsi qu'un pôle dynamique dans les secteurs de la technologie et de l'innovation.

Strasbourg (Grand Est). -  Environ 290.000 habitants (820 000 dans l'aire urbaine). Strasbourg est un centre politique européen, abritant des institutions telles que le Parlement européen et la Cour européenne des droits de l'homme. Son centre historique, la Grande Île, est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Elle est également un centre économique et culturel majeur.

Bordeaux (Nouvelle-Aquitaine). - Environ 260 000 habitants (1,2 million dans l'aire urbaine). Bordeaux est mondialement connue pour ses vignobles et son patrimoine architectural, notamment le port de la Lune, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. C'est aussi un centre important pour les secteurs de la haute technologie et de l'aéronautique.

Lille (Hauts-de-France). - Environ 240.000 habitants (1,2 million dans l'aire urbaine). Lille, située près de la frontière belge, est un centre industriel et commercial important. C'est aussi une ville universitaire dynamique et un carrefour de transports grâce à sa proximité avec Paris, Bruxelles et Londres via le réseau ferroviaire à grande vitesse.

Autres grandes villes : Rennes (Bretagne), centre universitaire et technologique; Le Havre (Normandie), deuxième port de France après Marseille; Saint-Étienne (Auvergne-Rhône-Alpes), ancien centre industriel en reconversion; Grenoble (Auvergne-Rhône-Alpes), centre de recherche en science et technologie; Dijon (Bourgogne-Franche-Comté), connue pour sa gastronomie et son patrimoine historique.

Groupes ethnolinguistiques.
La France, souvent perçue comme un État-nation unifié autour d'une langue et d'une culture communes, présente en réalité une richesse et une complexité ethnolinguistique significative, fruit de son histoire, de sa géographie et des flux migratoires. Bien que le français soit la seule langue officielle et que la République ne reconnaisse pas les groupes ethniques ou communautaires en tant que tels dans le cadre de son modèle universaliste, l'étude des groupes ethnolinguistiques révèle une mosaïque d'identités et de langues parlées sur son territoire, bien au-delà du seul français standard.

Historiquement, le territoire hexagonal était loin d'être monolingue. Pendant des siècles, une grande variété de langues vernaculaires, issues de l'évolution locale du latin (langues d'oïl au nord, langues d'oc au sud) ou d'autres familles linguistiques, étaient parlées couramment par la population. L'imposition progressive du français comme langue de l'administration, de l'éducation et de la vie publique, processus accéléré après la Révolution et surtout au XIXe et XXe siècles, a conduit à un recul drastique de ces langues régionales, certaines étant aujourd'hui très menacées ou quasi éteintes.

Parmi les langues régionales de la métropole, l'occitan, ou langue d'oc, couvrait une aire géographique immense, du sud de la France jusqu'à certaines parties du nord de l'Italie et de l'Espagne. Il s'agit d'un ensemble de dialectes romans (provençal, languedocien, gascon, limousin, auvergnat, alpin) partageant une origine et une culture communes, riches d'une tradition littéraire médiévale prestigieuse. Sa transmission intergénérationnelle a été fortement affaiblie, mais des efforts de revitalisation, notamment à travers l'enseignement associatif ou bilingue (calandretas), existent pour maintenir cette langue vivante.

Dans l'ouest, en Bretagne, se parle le breton, une langue celtique insulaire, héritage des migrations de Grande-Bretagne au Haut Moyen Âge. Unique langue celtique continentale, le breton a longtemps été un marqueur identitaire fort. Malgré une répression historique et un déclin prononcé, il bénéficie d'une mobilisation associative et d'un enseignement dynamique (écoles Diwan, filières bilingues publiques et privées) qui lui confèrent une vitalité relative, bien que sa transmission familiale soit le principal défi. À côté du breton, le gallo, une langue d'oïl spécifique à l'est de la Bretagne, représente une autre facette de la diversité régionale.

À la frontière espagnole, dans les Pyrénées-Atlantiques, se trouve le Pays Basque français (Iparralde). Ici, le basque (euskara) est parlé, une langue isolée sans parenté connue avec les autres langues européennes, témoignant d'une identité culturelle très forte et d'une transmission générationnelle souvent plus robuste que d'autres langues régionales, bien que confrontée elle aussi aux défis de la modernité et de la dominante francophone. Son caractère transfrontalier avec l'Espagne lui confère une dynamique particulière.

Plus à l'est, en Pays Catalan (Pyrénées-Orientales), on parle le catalan, langue également présente en Espagne (Catalogne, Communauté Valencienne, Îles Baléares) et en Andorre. Langue romane occidentale, le catalan est un vecteur important de l'identité culturelle de cette région frontalière. Il bénéficie aussi d'efforts d'enseignement et de promotion, bien que son usage public reste limité par rapport au versant sud des Pyrénées.

En Alsace et dans une partie de la Moselle, on trouve l'alsacien et d'autres dialectes germaniques (francique mosellan notamment), reflets d'une histoire complexe et de liens culturels transfrontaliers avec l'Allemagne. Ces langues sont traditionnellement très liées au milieu familial et local, mais leur transmission diminue rapidement. Un bilinguisme français-allemand standard est également présent, surtout chez les générations plus âgées.

Dans le nord de la France, un flamand occidental (westhoekflamming) est traditionnellement parlé dans quelques communes proches de la Belgique, représentant l'extrémité occidentale du domaine linguistique néerlandais. Son usage est aujourd'hui très limité, se cantonnant souvent aux générations les plus âgées et à quelques associations culturelles.

La Corse, possède sa propre langue, le corse, une langue romane proche de l'italien (particulièrement du toscan et des dialectes sardes), étroitement liée à l'identité insulaire et bénéficiant d'un statut particulier dans la politique linguistique régionale. Sa pratique reste un enjeu majeur pour l'affirmation culturelle de l'île.

D'autres langues régionales ou variantes locales du français standard (et qui ne se'en distinquent que très peu) existent en métropole, comme le franco-provençal (arpitan) dans les Alpes, le picard, le normand, le poitevin-saintongeais, etc., dont la vitalité est variable et souvent très faible. Les langues des gens du voyage (romani, sinti) constituent également une dimension de la diversité linguistique non territorialisée.

Cette diversité ne se limite pas à la France métropolitaine. Les territoires d'outre-mer présentent un panorama ethnolinguistique encore plus varié, fruit de l'histoire coloniale, des peuplements et des interactions entre populations d'origines diverses. Dans les Antilles (Guadeloupe, Martinique), en Guyane et à La Réunion, des langues créoles à base française sont couramment parlées aux côtés du français standard. Ces créoles sont des langues à part entière, avec leur propre grammaire et leur propre vocabulaire, et sont des vecteurs essentiels de l'identité culturelle locale, bien que leur reconnaissance officielle soit limitée. En Guyane, la situation est particulièrement complexe avec la coexistence de plusieurs langues créoles (guyanais, sranan tongo, etc.), de langues amérindiennes (kali'na, wayana, wayampi, teko, palikur) et de langues de groupes bushinengue (saramaca, paramaca, aluku).

Dans le Pacifique, en Nouvelle-Calédonie, coexistent le français et une trentaine de langues kanak distinctes, appartenant à la famille austronésienne, chacune portée par un clan ou un groupe de clans. Ces langues sont reconnues par la loi organique et certaines sont enseignées, mais elles font face à la concurrence du français et à des défis de standardisation et de transmission. En Polynésie française, le français est également la langue officielle aux côtés du tahitien (re'o mā'ohi), qui joue un rôle de langue véhiculaire et identitaire sur les îles de la Société. D'autres langues polynésiennes distinctes sont parlées dans les archipels éloignés (marquisien, pa'umotu, austral, mangarévien). À Wallis-et-Futuna, le wallisien (ʻuvean) et le futunien (fakafatūna) sont couramment parlés. À Mayotte, dans l'océan Indien, le shimaore (une langue bantoue) et le kibushi (une langue malgache) sont majoritairement parlés aux côtés du français.

Au-delà des langues autochtones ou historiquement implantées, la France est un pays d'immigration, et les vagues successives ont profondément enrichi son paysage ethnolinguistique, particulièrement dans les grandes agglomérations. Les populations originaires du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) constituent un ensemble très important. Elles parlent divers dialectes de l'arabe (darija, arabe algérien, etc.) ainsi que des langues berbères (kabyle, chleuh, rifain...). Ces langues sont encore très présentes dans le cadre familial et constituent des marqueurs identitaires forts pour ces groupes.

Les populations issues d'Afrique subsaharienne apportent une extraordinaire variété linguistique, avec potentiellement des centaines de langues représentées, reflétant la diversité des pays d'origine (wolof, bambara, soninké, lingala, yorouba, peul, etc.). L'usage de ces langues est principalement limité aux sphères privées.

Les populations d'origine turque parlent le turc, une langue qui maintient une forte présence communautaire. Les immigrations plus anciennes d'Italie, d'Espagne ou du Portugal ont également laissé des traces. Bien que l'intégration linguistique soit souvent avancée, surtout dans les jeunes générations qui parlent principalement le français, des vestiges linguistiques et des liens culturels forts avec la langue d'origine peuvent subsister. Les populations asiatiques (chinoise, vietnamienne, cambodgienne, laotienne...) maintiennent l'usage de leurs langues dans les sphères familiales et communautaires, notamment dans les quartiers à forte concentration.

Ce tableau complexe révèle des dynamiques variées. Les langues régionales autochtones font face à un défi majeur de transmission et de vitalité, malgré des efforts de revitalisation (enseignement, médias associatifs, reconnaissance patrimoniale...). Elles souffrent encore des conséquences de siècles de politiques centralisatrices qui ont visé l'uniformisation linguistique. Les langues des territoires d'outre-mer, en particulier les créoles et certaines langues autochtones, bénéficient parfois d'une vitalité plus grande comme langues d'usage quotidien, mais leur statut et leur avenir varient considérablement d'un territoire à l'autre. Les langues issues de l'immigration sont généralement des langues de "première génération", transmises au sein de la famille, mais en concurrence forte avec le français à l'extérieur, ce qui pose la question de leur maintien sur le long terme et de leur rôle dans l'intégration. La question de la reconnaissance, de l'enseignement et de la place de ces langues (régionales, d'outre-mer ou issues de l'immigration) dans l'espace public est un sujet de débat permanent en France, touchant à l'identité nationale, au modèle républicain d'intégration et au respect de la diversité culturelle. 

Culture.
La culture française, riche et multiforme, est perçue comme un pilier de l'identité nationale et un rayonnement à l'échelle mondiale. Au coeur de cette culture se trouve la langue française elle-même, non seulement un outil de communication mais aussi un véhicule d'idées, de philosophie et de littérature, chérie pour sa clarté, sa précision et son élégance supposées. L'importance accordée à la langue se manifeste dans l'existence d'institutions comme l'Académie Française, gardienne de son évolution et de sa pureté.

Cette primauté de la langue est intrinsèquement liée à une longue tradition intellectuelle et philosophique. La France a été le foyer des Lumières, donnant naissance à des penseurs qui ont façonné la pensée moderne sur la liberté, l'égalité et la raison. Cette histoire se retrouve dans une culture du débat, de la critique et de l'analyse, où les idées sont valorisées et discutées dans l'espace public.

La littérature française, avec ses classiques du Moyen Âge aux auteurs contemporains, est une source inépuisable d'exploration de la condition humaine. La peinture, la sculpture, l'architecture ont également marqué l'histoire de l'art mondial, des châteaux de la Loire aux impressionnistes, en passant par l'art moderne et contemporain exposé dans d'innombrables musées, dont le Louvre, véritable institution. La musique, du classique à la chanson française, en passant par les musiques actuelles, reflète la diversité et la créativité du pays. Le cinéma, souvent considéré en France comme le "septième art", est une autre contribution majeure. Le pays a une longue histoire de production cinématographique reconnue internationalement, avec une scène indépendante dynamique.

Le quotidien est marqué par un certain "art de vivre" qui valorise l'esthétique, le plaisir des sens et la convivialité. La gastronomie en est un exemple parfait. Plus qu'une simple nécessité, manger en France est un rituel social et culturel. La cuisine française, inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco, est réputée pour sa diversité régionale, la qualité de ses ingrédients, la sophistication de ses techniques et l'importance accordée au partage du repas. Les pauses déjeuner et dîner sont des moments privilégiés pour se retrouver, discuter et apprécier les mets et les vins. La boulangerie, la pâtisserie, les fromages et les vins sont des symboles forts de cette culture culinaire.

L'importance de l'élégance et du raffinement se retrouve également dans la mode et le luxe. Paris est l'une des capitales mondiales de la mode, et abrite de grandes maisons de couture et des créateurs de renom. L'industrie du luxe, des parfums à la joaillerie, est un secteur économique majeur et un ambassadeur de l'image française à l'étranger.

Les interactions sociales sont souvent régies par des codes de politesse, même si la familiarité peut rapidement s'installer. Le "bonjour" et le "merci" sont essentiels, et les "bises" (joues touchées en signe de salutation) sont une pratique observée dans de nombreux contextes sociaux, même si cet usage a fortement diminué depuis la pandémie de covid-19, au grand soulagement de beaucoup. La valeur accordée aux vacances et aux loisirs fait également partie intégrante de l'art de vivre, avec des traditions fortes de congés payés et une valorisation du temps libre.

La culture française est aussi façonnée par des principes républicains forts, comme la laïcité, qui sépare l'État des religions et est une garantie forte de la liberté de conscience. Bien que parfois mal comprise (ou défigurée à dessin par opportunisme politique) et source de débats, ce principe est un élément clé de l'identité nationale et de la vie publique. Les symboles nationaux – le drapeau tricolore, La Marseillaise, Marianne – sont des références importantes.

La culture française n'est pas pour autant monolithique. Le pays est riche de ses diversités régionales, chacune ayant ses propres traditions, accents, dialectes (parfois encore parlés ou compris), cuisines spécifiques et identités fortes, de la Bretagne à la Provence, de l'Alsace au Pays Basque.

Économie et activités humaines.
L'économie de la France est l'une des plus importantes et des plus diversifiées au monde. Elle se classe en termes de produit intérieur brut (PIB) comme la deuxième en Europe, après l'Allemagne. La France est un pays industrialisé avec un secteur des services dominant, un secteur industriel important et une agriculture performante. En tant que membre clé de l'Union européenne, elle joue un rôle central dans les politiques économiques du continent. 

Les services représentent environ 70 % du PIB et constituent la majeure partie de l'emploi. Ce secteur comprend les services financiers, le commerce, la santé, l'éducation, le transport, et les services publics. La France est la première destination touristique mondiale, attirant environ 90 millions de visiteurs par an avant la pandémie de covid-19. Parmi les attractions touristiques on trouve des villes comme Paris, des régions comme la Côte d'Azur, ainsi que des sites historiques tels que le Mont-Saint-Michel et le château de Versailles. Le tourisme contribue pour environ 7 à 8 % du PIB. Paris est l'un des principaux centres financiers en Europe, abritant le siège de grandes entreprises comme BNP Paribas, Société Générale et AXA. La place de la finance joue un rôle clé dans le commerce international et l'investissement.

L'industrie représente environ 17 % du PIB. Historiquement fort dans le nord et l'est (par exemple, le bassin houiller du Nord-Pas-de-Calais), ce secteur a connu une restructuration avec la désindustrialisation. Aujourd'hui, l'industrie se concentre dans des secteurs modernes. Ce secteur comprend la production manufacturière, l'automobile, l'aéronautique, la chimie, et les industries pharmaceutiques. La France est un acteur majeur de l'industrie aéronautique avec des entreprises comme Airbus, Dassault Aviation et Safran. Toulouse est le centre névralgique de l'industrie aéronautique européenne. L'industrie automobile française est dominée par des géants comme le groupe Stellantis / PSA (Peugeot, Citroën, DS) et Renault, avec une production de plus en plus orientée vers les véhicules électriques et les nouvelles mobilités. La France a fait des progrès dans le secteur technologique, avec un écosystème dynamique de startups soutenu par des initiatives publiques comme la French Tech. Des pôles technologiques, notamment à Paris et Lyon, se concentrent sur des domaines comme l'intelligence artificielle, la biotechnologie et le numérique. Le pays est par ailleurs un leader mondial dans les secteurs du luxe, de la mode et des cosmétiques, avec des entreprises emblématiques comme LVMH, Chanel et Kering. Paris est la capitale mondiale de la mode et accueille les défilés de haute couture de renommée internationale.

L'agriculture ne représente qu'environ 1,5 % du PIB, mais elle reste un secteur clé. La France est le premier producteur agricole (vin, fromage, blé, céréales, fruits et légumes) de l'Union européenne. Elle est également un leader dans l'exportation de produits agroalimentaires.Le pays bénéficie de subventions agricoles importantes dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC) de l'Union européenne, qui soutient ses agriculteurs et favorise le développement rural.  La répartition des terres agricoles est inégale : par exemple, la Beauce est une région céréalière majeure, tandis que les vignobles se concentrent en Bourgogne, dans le Bordelais et en Alsace.

Les principaux partenaires commerciaux de la France sont ses voisins européens, notamment l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, et le Royaume-Uni. Hors Europe, les États-Unis et la Chine sont des partenaires commerciaux majeurs. Les principales exportations de la France comprennent les produits industriels (avions, automobiles, machines), les produits chimiques, les produits alimentaires (notamment le vin et les produits laitiers), ainsi que les produits de luxe. La France importe principalement des matières premières, des produits énergétiques (pétrole, gaz), des machines et des biens de consommation.

Le chômage a longtemps été un problème structurel en France. Après la crise de 2008, il a atteint des niveaux élevés, bien qu'il ait progressivement baissé ces dernières années. En 2023, le taux de chômage est d'environ 7 %, mais le chômage des jeunes reste élevé, autour de 17 %. Des réformes du marché du travail, des retraites et de la fiscalité ont été introduites ces dernières années pour stimuler la croissance et améliorer la compétitivité. Cependant, ces réformes, souvent controversées, ont parfois entraîné des mouvements sociaux importants, comme les grèves contre la réforme des retraites en 2019-2020.

La dette publique française s'élève à environ 110 % du PIB, un niveau élevé par rapport à d'autres économies européennes. Ce niveau de dette a été accentué par les mesures de soutien mises en place pendant la pandémie de covid-19. La France a également l'un des systèmes sociaux les plus développés d'Europe, ce qui alourdit les dépenses publiques, notamment en ce qui concerne la sécurité sociale, les retraites et la santé.

L'économie française est confrontée au défi de la transition écologique. Le gouvernement a fixé des objectifs ambitieux pour réduire les émissions de carbone et promouvoir les énergies renouvelables. Des secteurs comme l'automobile (véhicules électriques), l'industrie et l'énergie sont au coeur de cette transition. La France dispose d'un secteur énergétique unique en Europe, avec une forte dépendance à l'énergie nucléaire, qui représente environ 70 % de sa production d'électricité. Cela fait de la France l'un des pays les moins dépendants des énergies fossiles en Europe, et lui permet de maintenir un niveau d'émissions de CO2 relativement bas par rapport à ses voisins. La transition vers les énergies renouvelables (éolien, solaire) est en cours, mais la dépendance au nucléaire reste un enjeu national, avec des débats sur l'avenir des centrales nucléaires.

Ajoutons qu'on observe une fracture entre une France urbaine et dynamique (grandes métropoles, régions touristiques) et une France rurale qui peut souffrir de dépopulation, de chômage ou d'un accès limité aux services publics (on parle souvent de France périphérique). Depuis les années 1960, l'État a tenté de rééquilibrer le développement avec des projets comme la décentralisation administrative, la création de villes nouvelles, ou le développement de pôles de compétitivité dans des régions spécifiques (comme Sophia Antipolis, près de Nice). Aujourd'hui, l'aménagement du territoire en France est de plus en plus influencé par les préoccupations écologiques. L'énergie nucléaire reste dominante, mais on constate un effort pour développer les énergies renouvelables (éolien, solaire).

La France offre une qualité de vie considérée comme élevée, mais les fractures sociales et territoriales persistent. Il existe de grandes disparités sociales entre régions, notamment entre les banlieues des grandes villes (notamment celles de Paris) et les zones rurales. Les régions de l'ouest et du sud sont perçues comme ayant un cadre de vie plus agréable, et attirent souvent des retraités. 

Cartes de la France

Gographie de la France.
Topographie
Divisions administratives de la France.
Divisions administratives
Population de la France.
Densité de la population
Rgions industrielles de la France.
Régions industrielles
Ressources minrales de la France.
Ressources minérales
Utilisation des sols de la France.
Utilisation des sols
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Hervé Tardy, Les plus belles départementales de France, Sélection du Reader's Digest,2009.

Marc Lemonier, Dictionnaire de la France insolite, City Editions, 2009.
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Atlas des plus beaux sites de montagne en France, Glénat, 2007.
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Hervé Fillipetti, Cléa Rossi, Le patrimoine rural français  (1000 aquarelles et dessins), Eyrolles, 2007.

Yann Arthus-Bertrand, Patrick Poivre-d'Arvor, Une France vue du ciel, La Martinière Beaux livres, 2005.

B. Giblin-Delvallet, Nouvelle géopolitique des régions françaises, Fayard, 2005. 

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