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La Péninsule ibérique
L'Ibérie
La Péninsule ibérique, qui doit son nom à l'ancienne population des Ibères, est un plateau massif surmonté de plusieurs chaînes de montagnes. Elle se partage entre deux pays, l'Espagne qui en occupe la plus grande partie, et le Portugal. Située à l'extrémité Sud-Ouest de l'Europe, elle s'écarte du continent eurasiatique et semble le fuir, ne s'y rattachant que par une sorte d'isthme ou de pont terrestre qui la relie à la France sur une longueur de 418 kilomètres mais que barre, sauf aux deux extrémités, l'épaisse et haute muraille des Pyrénées

Elle n'est séparée de l'Afrique que par un détroit de quatre à 25 km. Du cap Trafalgar jusqu'au delà de la pointe de Gibraltar les deux rivages sont en vue, ils semblent parfois s'enchevêtrer l'un dans l'autre. Du haut du roc de Gibraltar on aperçoit distinctement les murs et les maisons de Ceuta. Ensuite les rivages s'écartent; mais jusqu'au cap de Palos, c'est-à-dire pendant 565 kilomètres, la côte d'Espagne court parallèlement à celle d'Afrique sans s'en éloigner de plus de 250 km. Il y a 170 kilomètres entre le cap de Gata sur la côte andalouse et le cap Milonia à l'extrémité occidentale de l'Algérie, 200 kilomètres entre Carthagène et Oran. La péninsule est ainsi en rapports naturels avec l'Afrique au moins autant qu'avec l'Europe. Historiquement elle a été le champ de bataille où se sont mêlées l'Europe et l'Afrique.

La péninsule ibérique a un plus long développement de côtes sur l'océan Atlantique que sur la mer Méditerranée, 1675 kilomètres d'un côté, 1150 de l'autre, en négligeant les détails. Mais c'est seulement sur la Méditerranée que son littoral s'enrichit de dépendances insulaires. Du haut du Mongo, une des cimes du cap de la Nao, dans la province d'Alicante, on aperçoit à l'oeil nu l'archipel des Pityuses (Ibiza, Formentera, etc.), à 92 kilomètres, et même celui des Baléares proprement dites. Ce dernier archipel se trouve à 177 kilomètres de la côte espagnole, à 400 kilomètres de Marseille et à 300 d'Alger.

L'océan Atlantique, au contraire, ne lui oppose que peu de rivages à proximité. On comprend que les Anciens aient considéré l'Ibérie comme l'extrémité du monde habitable. La côté septentrionale regarde, il est vrai, l'Armorique et les îles Britanniques. Au Sud-Ouest, mais à 1250 kilomètres de distance, on rencontre les îles Canaries; mais à l'ouest s'étendent des espaces presque illimités. Il faut faire 1500 km pour rencontrer l'archipel perdu des Açores, qui n'est pas encore lui-même au tiers de la distance des côtes d'Amérique.

Configuration 

Dans toute l'étendue de ce développement côtier, si les irrégularités de détail ne
manquent pas, aucune partie ne se détache sensiblement du corps, aucune échancrure ne s'enfonce assez profondément pour altérer la régularité de la forme générale. Cette forme est celle d'une masse trapézoïdale, dont la surface serait presque égale à celle de la France et de la Suisse réunies (590.000 kilomètres carrés). Entre les divers côtés de cette figure presque géométrique, les distances restent partout considérables; on compte 820 kilomètres à vol d'oiseau entre la côte des Asturies et le détroit de Gibraltar, plus de 900 entre le littoral de la Catalogne et celui de la Galice.

Plateaux
Péninsule par la configuration, l'Ibérie mériterait, par la structure et le climat, d'être appelée un continent en petit. Elle est constituée par un soulèvement compact, qui affecte en général, comme on l'a dit, la forme de plateau.
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Carte de la Péninsule ibérique (relief).
Carte du relief de la Péninsule ibérique.

On trouve en elle un type de contrée qui se rencontre rarement en Europe, mais souvent dans d'autres parties du monde, et dont l'Algérie et l'Anatolie
fourniraient les exemples les plus voisins. Le plateau central, région qui par son étendue (231.000 kilomètres carrés environ) doit être regardée comme le noyau de la péninsule est presque entièrement environné de montagnes. Il est flanqué au Nord par les chaînes Cantabriques, au sud par les soulèvements de la Sierra Morena; il s'étage à l'Ouest, vers la Galice et le Portugal, en terrasses montagneuses que le Douro, le Tage et le Guadiana doivent traverser pour se rendre à l'Atlantique. Il se redresse au Nord-Est et à l'est en un large bourrelet couronné d'épais massifs qui se succèdent depuis l'origine de la dépression de l'Ebre jusqu'aux côtes de Murcie et d'Alicante. La hauteur moyenne du plateau est de 830 mètres dans la partie septentrionale, de 800 dans la partie méridionale ; celle de la circonvallation dépasse souvent 2000 mètres et reste rarement au-dessous de 1000.

Une forme de relief qui se répète souvent et qui imprime un caractère exotique à la physionomie du sol, est celle que les Espagnols désignent sous le nom de parameras. On désigne ainsi de hauts plateaux tantôt enfermés entre les ramifications d'un même système de chaînes, tantôt remplissant l'intervalle entre les différents groupes.

« Ces parameras sont des plateaux intérieurs, la plupart fort élevés au-dessus du niveau des mers, sortes de landes où quelques cistes, des légumineuses, des graminées rigides avec des lavandes et du romarin remplacent nos bruyères. Elles s'étendent entre quelques points des différents systèmes montagneux ou vers leur faite. Les plus remarquables de ces solitudes sont celles des provinces d'Avila et de Soria, vastes steppes dépouillées d'arbres, arides, d'une teinte noirâtre et brunâtre, monotones, silencieuses, froides, battues des vents. L'espace entre l'Ebre supérieur et les sources de la Pisuerga, divers sommets des Pyrénées, les monts Ibériques, Lusitaniques et ceux de Gredos, en contiennent encore beaucoup sur lesquels on se croirait transporté dans les déserts de l'Asie centrale (Bory Saint-Vincent, Aperçu sur la géographie physique de l'Espagne, dans Laborde, Itinéraire descriptif de l'Espagne). »
Le plateau central (Meseta) est divisé en deux étages par une puissante arête montagneuse, qui se déroule dans la direction de l'Est-Nord-Est vers l'Ouest-Sud-Ouest et qui constitue un des traits orographiques les mieux marqués de la péninsule. Elle mériterait d'être désignée par un nom générique : à défaut d'un nom que l'usage ait consacré, on y distingue les sierras de Guadarrama et de Gredos qui séparent la Vieille de la Nouvelle-Castille, la sierra de Gata entre le Léon et et l'Estremadoure, et celle d'Estrella qui s'étend dans le Portugal. Le granit domine dans la constitution de ces chaînes, qui atteignent jusqu'à 2404 mètres dans la sierra de Guadarrama, jusqu'à 2668 dans celle de Gredos. Mais à cause de la différence de niveau entre les deux parties du plateau qu'elles séparent, elles présentent un aspect tout autre, suivant qu'on les aborde du Nord et du Sud. Vues du Nord, les chaînes du Guadarrama semblent assez médiocres; elles produisent au contraire un effet imposant, lorsqu'on les aperçoit de Madrid, dentelant l'horizon de leurs pics aigus encore couverts au printemps d'un épais manteau de neige.

D'autres chaînes moins importantes sillonnent le plateau au Sud de Tolède. Mais, malgré ces accidents de terrain, ce qui détermine la physionomie générale de cette région intérieure, ce sont des dépôts de sables, graviers, marnes et argiles, débris d'anciens bassins lacustres de la période tertiaire (Cénozoïque), parfois imprégnés de substances salines. Ils couvrent çà et là de grandes étendues. Ils se présentent sous la forme de nappes unies qui, suivant leur composition, offrent une grande fertilité (tierras de campos), ou paraissent vouées à une stérilité sans remède. Dans la Vieille-Castille au sud de Valladolid, on trouve des steppes salines entrecoupées de quelques collines de gypse. Mais les plus étendues comme les plus dénuées d'accidents occupent la partie méridionale de la Nouvelle-Castille : ce sont les plates solitudes de la Manche, qu'a popularisées le roman de Cervantès et que hantera éternellement la silhouette de Don Quichotte. Le chemin de fer de Madrid à Carthagène traverse ces terrains de pâture, hérissés de chardons, poudreux et sans arbres, dans lesquelles on rencontre çà et là des mares salines, dont les bords, au fort de l'été, reluisent d'efflorescences, comme dans les chotts ou sebkhas d'Algérie.

Fleuves de plateaux.
Le double plateau s'incline lentement de l'est vers l'Ouest, et communique cette direction aux trois fleuves qui lui appartiennent presque en entier, le Douro, le Tage et le Guadiana.

• Le Douro, assez riche en eau, y coule étroitement encaissé entre des rives rocheuses. 

• Le Tage, qui est le plus long, mais non le plus important des fleuves de la péninsule, s'y traîne péniblement entre des îles de sable ombragées de tamaris, ou s'engouffre dans des gorges granitiques qu'il remplit tout entières.

• Le Guadiana, au sortir du Campo de Montiel, plateau situé au Nord-Est de la sierra Morena, disparait dans une plaine marécageuse, pour reparaître une quarantaine de kilomètres plus bas, sous forme de grandes sources, « les yeux du Guadiana »; puis il continue jusqu'à Badajoz à couler parallèlement au Tage, avec des maigres qui le laissent parfois guéable en été. Il est alors rejeté au Sud; son lit se resserré entre les contreforts occidentaux de la sierra Morena, qu'il traverse par des gorges sauvages, semées de cataractes. 
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Carte de la Péninsule ibérique (fleuves).
Carte des fleuves de la Péninsule ibérique.

C'est aussi par une série d'escarpements et de rapides que le Tage et le Douro débouchent hors du plateau dans les plaines du Portugal, où se déroule leur cours inférieur. Condamnés par la structure du plateau à percer la barrière montagneuse qui les flanque à l'Ouest, ils précipitent leur allure de telle sorte que les communications naturelles sont interceptées entre le moyen et le bas fleuve, et que les différentes parties du cours fluvial restent étrangères l'une à l'autre. Dans la riche bordure de plaine où s'achèvent le Douro et le Tage, leur lit se déroule plus librement, leurs rives s'animent et se peuplent, la navigation commence à se développer; mais sans profit pour la région intérieure, qui reste à part et presque sans liaison avec les embouchures.

Les deux autres grands fleuves de la péninsule n'appartiennent aux plateaux que par leur origine. Il s'agit du Guadalquivir et de l'Ebre.

• Très inférieur en longueur aux précédents, le Guadalquivir (Ouadi-al-Kebir ou grand fleuve), les dépasse de beaucoup en importance. La source du cours d'eau qui porte ce nom se trouve par 1369 mètres de haut dans la sierra de Cazorla, une des chaînes de jonction de la sierra Morena et de la Cordillère bétique; mais le Guadarmeno, bras principal qui devrait être considéré comme le fleuve, naît au nord de la sierra Morena sur le plateau même.

Après un cours de 150 km dans les montagnes, le Guadalquivir entre, vers Menjibar, dans une plaine qui se continue sans interruption jusqu'à l'Océan. Il y roule pendant plus de 500 km ses eaux terreuses. A l'est les cimes presque alpestres de la sierra Nevada, qui mérite son nom, même en été, lui envoient le Jénil; et la marée remonte jusqu'à Séville, à 123 kilomètres dans l'intérieur. Le fleuve, après avoir formé deux grandes îles marécageuses, s'achève majestueusement par une embouchure large de 5 km.

• Le principal fleuve méditerranéen de la Péninsule, l'Ebre, naît à l'extrémité opposée du plateau, dans les hautes et froides terrasses de Reinosa. Mais au lieu de suivre, comme la Pisuerga dont il n'est éloigné que de 25 km, la direction de l'Atlantique, il s'échappe, en traversant une série de chaînes, du plateau de la Vieille-Castille et prend sa route vers le Sud-Est. Il va suivre le sillon de 700 kilomètres qui sépare, comme une ride entre deux soulèvements, les terrasses castillanes des contreforts sub-pyrénéens d'Aragon et de Catalogne.

Mais la dépression de l'Ebre participe par sa nature fermée au caractère général de la péninsule. Elle se compose de deux bassins étagés, celui de Tudela et celui de Saragosse, qu'une chaîne côtière barre entièrement vers la mer. Le second et le plus vaste de ces bassins est une ancienne mer intérieure, dont le sol tantôt raviné par des barrancas, tantôt accidenté par des bancs de gypse, communique aux cours d'eau qui le sillonnent (salados) le sel dont il est imprégné. Tout ce qui n'est pas arrosé par les eaux du fleuve, ou artificiellement fertilisé par les canaux qui en dérivent, présente l'aspect de steppe. C'est une des plus grandes et des plus désolées de la péninsule, sans arbres, sans habitations, saisissant de nudité dans les parties où se sont concentrés les ingrédients salins du sol.

Après avoir percé la chaîne côtière, l'Ebre débouche dans la riche huerta de Tortosa, qu'il fertilise en décrivant de nombreux détours, et qui communique directement avec la mer par un canal de dix km  de long creusé en amont du delta.

On remarquera que la ligne de partage des eaux entre l'océan Atlantique et la Méditerranée ne suit nullement les crêtes élevées qui servent de rebords au plateau central. La plupart des fleuves de la péninsule ont leurs sources et une partie au moins de leur cours supérieur sur le plateau même. Entre les tributaires de l'Océan et ceux de la Méditerranée il n'y a souvent qu'un léger renflement de terrain, qui suffit néanmoins pour déterminer la divergence des eaux. Tel est le cas, ainsi qu'on l'a vu, entre la Pisuerga, affluent du Douro, et l'Ebre; il en est de même entre le Guadiana et le Jucar. Ce dernier fleuve, dont la source est voisine de celle du Tage, suit d'abord la di-
rection du sud et coule à travers les plaines unies de la Manche paralèlement au Zancara, affluent supérieur du Guadiana, dont il est à peine éloigné de quelques kilomètres. Mais tout à coup abandonnant, sans y être déterminé par aucun obstacle apparent, la direction naturelle qui le conduirait à l'Atlantique, il tourne à l'Est; il s'engage à travers un dédale de roches, et perce obstacles sur obstacles pour aboutir à la Méditerranée.

• Le Guadalaviar, qui naît comme le Jucar et le Tage au pied de la Muela de San-Juan (Muela est un nom qui désigne une de ces montagnes isolées abruptes sur les flancs et aplaties au sommet, qui ont la forme d'une dent molaire); le Segura, dont le cours supérieur s'écoule dans les hautes steppes connues sous le nom de Despoblados de Murcie; le Guadalhorce, qui a creusé de superbes gorges pour se jeter dans la mer à Malaga: tous ces fleuves présentent la même particularité. Les chaînes de montagnes, au lieu de former ceinture, forment barrière, mais des barrières que le fleuve traverse.
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Péninsule ibérique : éclairage nocturne depuis l'espace.
La péninsule ibérique vue de nuit depuis l'espace. Source : Nasa.

Plaines périphériques.
Presque tout est subordonné dans la masse péninsulaire à ce noyau de hautes
terres, bastionnées par des montagnes ou des parameras, séparées par des gorges des régions circonvoisines. Les plaines qui servent de piédestal au plateau occupent une étendue relativement assez faible, et sont isolées les unes des autres. La plaine d'Andalousie est séparée de celle du Portugal par les montagnes de l'Algarve, prolongement occidental de la sierra Morena. Elle est séparée encore davantage par les massifs de Grenade des plaines côtières qui sont elles-mêmes réparties isolément sur les bords de la Méditerranée.

Là commencent les végas d'Andalousie, et les huertas de Murcie et de Valence. Ces noms qui veulent dire jardins, caractérisent à merveille ces oasis d'irrigation et de culture qui se succèdent au pied des montagnes le long de la zone méditerranéenne. Grâce à un système admirablement combiné de canaux et de rigoles, les cultures se pressent et même se superposent; les légumes et les primeurs mûrissent à l'abri des grenadiers, abricotiers, figuiers et citronniers; les récoltes se succèdent sans relâche et pas un pouce du sol n'est inactif. C'est ainsi qu'à la sortie des montagnes le Guadalaviar fertilise les 8400 hectares de la huerta de Valence. De vastes rizières s'étendent sur le cours inférieur du Jucar. Au sud du cap de la Nao la végétation prend un aspect tout à fait africain. Dans les huertas d'Elche, d'Orihuela et de Murcie, on voit se dresser au-dessus du tapis végétal qui couvre le sol et des bosquets de fruitiers qui tamisent les rayons du soleil, les panaches des dattiers. Ce sont les eaux du Segura qui produisent ces merveilles. Mais leurs bienfaits sont parfois chèrement payés. Lorsque des pluies abondantes s'abattent sur les rebords élevés du plateau, un torrent furieux se précipite par les étroites gorges qui lui servent d'issues, et tombe à pic sur la plaine.

Une vie remarquable s'est développée à diverses époques dans chacune de ces plaines, comme en autant de foyers distincts. Mais elle n'a pu ni embrasser la périphérie entière, ni remonter de la circonférence au centre.
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Carte de la Péninsule ibérique (muette).
Carte muette de la Péninsule ibérique.

Climat

L'intérieur de la Péninsule ibérique a un climat continental fortement accentué, conséquence de sa structure. « Trois mois d'enfer et neuf mois d'hiver! » :  ce proverbe castillan en dit assez sur le régime des hauts plateaux. Toutes les parties de la Meseta et même le bassin de l'Ebre sont soumis à de brusques contrastes de température entre le jour et la nuit, à des hivers rigoureux et des étés brûlants, à peine séparés vers octobre ou avril par quelques semaines de répit dans la verdure et la fraîcheur. Au printemps et en automne tombent des pluies souvent torrentielles, mais pendant le reste de l'année le ciel est le plus souvent sans nuage, et l'air d'une extraordinaire sécheresse. Les plaines de la Nouvelle-Castille et de l'Estremadoure sont, en juillet et août, des déserts où tout disparaît sous la poussière. Parfois dans les après-midi brûlantes, par 40 ou 50°C, une sorte de brume poudreuse appelée calina envahit le ciel sans nuages, change son azur en un gris de plomb et voile tous les objets éloignés. A Madrid (655 mètres d'altitude) la gelée fait ordinairement son apparition dès les premiers jours de novembre, parfois en octobre, et se maintient pendant de longues séries de jours; et cependant la latitude de cette ville est plus méridionale que celle de Naples, et les chaleurs de 40°C n'y sont pas rares en été!

L'âpre nature de la Péninsule ibérique s'adoucit seulement le long de la périphérie. Peu de climats sont aussi doux et agréables que celui de la côte septentrionale jamais d'excès dans le froid ni le chaud, un ciel qui n'a pas la pureté immaculée du ciel méditerranéen, mais où le soleil et les nuages produisent de merveilleux effets de lumière, une atmosphère constamment imprégnée d'humidité, grâce à laquelle les vallées des Asturies et de la Galice conservent leurs prairies verdoyantes toute l'année. La côte occidentale jouit d'un ciel plus pur, d'un climat plus chaud mais encore plus égal, qui ressemble dans le sud à celui de Madère. Les hivers restent remarquablement tièdes dans la plaine andalouse et sur le littoral de la Méditerranée jusqu'au nord d'Alicante; mais l'ardeur des étés n'est plus atténuée par l'influence océanique et prend quelque chose d'africain. La Catalogne a un climat qui rappelle celui du Languedoc et de la Provence : étés chauds et secs, suivis d'automnes souvent pluvieux et d'hivers dont les rigueurs sont déjà sensibles. (P. Vidal de la Blache).

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