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![]() 42.1° N, 9.1° E | La Corse, Corsica des Romains![]() ![]() ![]() ![]() ![]() - ![]() La Corse vue depuis l'espace. Source : Nasa. Les côtes de la Corse, dont la pointe la plus septentrionale forme le cap Corse, sont bordées de quelques îlots, et offrent plusieurs golfes considérables, ceux de Saint-Florent, de Porto-Veccio La Corse constitue comme un petit monde à part et pour ainsi dire tout à fait étranger à l'Europe. Les hautes montagnes dont son sol est couvert, les nombreux torrents qui le parcourent, les sites sauvages que l'on rencontre à chaque pas, l'étrangeté de la végétation qui fait songer aux hauts plateaux de la zone subtropicale, tout surprend celui qui visite cette terre pour la première fois. Une chaîne principale de montagnes granitiques traverse l'île du Nord au Sud; à la seule inspection d'une carte, on peut se faire une idée exacte de son tracé en considérant la ligne de partage qui sépare les eaux tributaires de la mer de Toscane de celles qui coulent vers la partie occidentale de la Méditerranée. Ainsi que nous l'avons fait remarquer la chaîne de montagnes principale décrit une courbe dont la concavité est tournée vers l'Est. Il résulte de là qu'elle partage l'île en deux versants inégaux : le versant oriental, beaucoup plus grand, mais moins accidenté, présentant, à partir de la ligne de faîte, des gradins de plateaux au pied desquels sont des plaines, puis de larges plages qui bordent la mer de Toscane. Le versant occidental, au relief plus accusé, est formé d'un assemblage ininterrompu de hauts plateaux, de massifs et de chaînons montagneux creusés d'étroites et profondes vallées. Tout le versant occidental appartient à la formation géologique des terrains de cristallisation : les granits, les porphyres, les syénites, les serpentines, le jade, la diallage ou vert antique, le jaspe, les gneiss, les micaschistes constituent le sous-sol de ce versant et apparaissent à nu en bien des points. La partie supérieure des pentes du versant oriental a la même composition minéralogique; puis à une distance de la ligne de faîte qui va en diminuant du Nord au Sud, les couches cristallines sont recouvertes par la craie supérieure qui occupe tout le reste dit versant, à l'exception des plaines et des plages qui sont des terrains d'alluvions. Une composition minéralogique de cette nature indique un sol imperméable et sillonné de nombreux cours d'eau. Il en est ainsi, en effet, pour la Corse. Il n'est guère de pays plus richement arrosé : point de vallon, de vallécule ou de grande vallée qui n'ait son ruisseau, sa rivière ou son torrent. Du reste, la nature des roches encaissantes et la pente considérable du terrain donnent à tous les cours d'eau le caractère et l'allure de torrents. Aucun d'eux n'est navigable et la plupart ont leur lit embarrassé de rapides ou de cascades. Le nombre des cours d'eau qui se rendent à la mer est considérable; mais bien peu d'entre eux méritent le nom de fleuves. Les plus remarquables de ces cours d'eau appartenant au versant oriental sont le Golo (84 km), qui prend sa source au Paglia Orba, dans la belle forêt de Valdoniello, traverse la haute et sauvage vallée du Niello, tourne au Nord-Est et va se jeter dans la mer de Toscane au Sud de l'étang de Biguglia; le Tavignano (80 km), qui sort du lac de Nino, se grossit sur sa rive droite des eaux limpides de la Restonica, passe au pied du rocher que surmonte la ville de Corte et va se perdre dans la mer de Toscane, au Sud de l'étang de Diane, après avoir baigné les ruines de l'antique cité d'Aleria ![]() La jetée du port de Saint-Florent; au fond : les montagnes du Cap Corse. © Photo : Angel Latorre, 2009. Les cours d'eau du versant occidental sont : le Nebbio, qui parcourt la région sauvage à laquelle il donne son nom et tombe dans la Méditerranée au fond du golfe de Saint-Florent Le plus étonnant contraste règne entre les côtes occidentales et les côtes orientales de la Corse. Les premières sont découpées de nombreuses et profondes échancrures que l'on prendrait volontiers pour des estuaires de grands fleuves, ou mieux encore pour d'anciens fjords. Chaque golfe a son entrée dessinée à droite et à gauche par des promontoires d'un haut relief qui s'avancent pittoresquement dans la mer et charment les yeux des navigateurs qui voguent vers la Corse. Les tours ruinées qui les surmontent, anciennes sentinelles, complètent ce tableau enchanteur. On rencontre d'abord, à la base de la presqu'île du cap Corse, le golfe de Saint-Florent Grâce à la douceur de son climat, à la beauté du paysage, à la fertilité de sa plaine, la ville d'Ajaccio Les principaux de ces étangs sont l'étang d'Urbino, l'étang de Casabianda, où existe un pénitencier, l'étang de Diane et, beaucoup plus au Nord, au Sud de Bastia Sur les côtes, le climat de la Corse est véritablement délicieux : à un tiède printemps succède un été sec et chaud, presque constamment ensoleillé : la température moyenne de l'année est de 17 à 18 °C dans la zone maritime. La zone immédiatement supérieure à celle-là, comprise entre les altitudes de 600 à 1800 mètres, connaît, comme le midi de la France continentale, les alternatives des quatre saisons. Au-dessus de ce niveau, on entre dans la région du froid et des neiges : c'est un climat presque aussi rude que celui des grandes Alpes. Dans le versant occidental, les vents dominants sont ceux du Nord et de l'Est. Le simoun souffle quelquefois des déserts d'Afrique et le siroco de l'Est. L'atmosphère est constamment lourde dans le versant oriental. La Corse est exposée à de grandes sécheresses qui règnent d'avril en septembre, et à des pluies torrentielles qui commencent en novembre et se prolongent quelquefois jusqu'en mars. En juin, en juillet et août, des ouragans mêlés de grêle causent de grands ravages. Les cultures et les productions végétales s'étagent dans l'île en plusieurs zones nettement délimitées par l'altitude. Les collines des bords de la mer sont couvertes d'oliviers bien plus vigoureux que ceux de la Provence Quand on a dépassé en hauteur la région des châtaigniers, on entre dans la zone des forêts et des maquis. Les forêts de la Corse sont vraiment splendides. Elles sont peuplées de pins laricios gigantesques, de pins maritimes, de chênes verts, de hêtres, de bouleaux. Malheureusement le déboisement de la Corse a fait beaucoup de dégâts. Avec les forêts alternent les maquis (en italien macchie = taches), massifs de broussailles aux teintes vertes ou brunes, fouillis inextricable de plantes et d'arbustes, accumulation d'arbousiers, de cistes, de bruyères arborescentes, de genévriers, de fougères, de lentisques, de myrtes, de ronces, de Labiées. L'île nourrit des chevaux de petite taille, des boeufs, des moutons, des ânes, un grand nombre de porcs, mais surtout des chèvres qui causent de grands dégâts dans toutes les parties boisées du pays. Le mouflon, animal sauvage qu'on regarde comme la souche des moutons domestiques, vit sur les rochers les plus inaccessibles, mais y devient de plus en plus rare. L'ours a disparu de la Corse depuis plus de deux siècles; les renards sont encore communs; des cerfs de petite taille, aux jambes courtes, se rencontrent, dans les lieux les plus retirés. L'île possède de nombreux essaims d'abeilles qui produisent un miel estimé. (DMC). |
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