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L'île
de Chypre fut très célèbre dans l'Antiquité.
C'est là que florissaient les villes d'Amathonte,
de Paphos, d'Idalie, toutes trois consacrées à Aphrodite,
qui prenait de là le nom de Cypris. Cette île fut soumise successivement
aux Phéniciens (jusqu'en 620 av. J.-C.), aux Égyptiens
(550) et aux Perses
(depuis Artaxerxès Mnémon); cependant
elle se gouvernait par ses propres lois; souvent même elle se révolta
avec l'appui des Grecs,
notamment du temps de Cimon (450). Elle était
indépendante au commencement du IVe s.
av. J.-C. et on y comptait alors 9 royaumes dont le plus célèbre est
celui de Salamine.
Elle fut ensuite comprise dans l'empire d'Alexandre.
Sous les successeurs de ce prince, elle fut souvent disputée par les rois
d'Égypte
et de Syrie, et parfois elle forma un royaume particulier, qui fut possédé
par divers princes de la famille des Ptolémées.
Les Romains
s'en emparèrent en 58 av. J.-C.
Les Arabes la prirent aux empereurs grecs en 648. Au temps des croisades, elle forma un État particulier dont les Lusignan furent rois. Les Vénitiens s'en rendirent maîtres en 1473 et la gardèrent environ un siècle. En 1570, cette possession leur fut enlevée par les Turcs, sous l'administration desquels elle déclina rapidement. En 1878, la Porte ottomane céda l'île à la couronne Britannique, qui, en 1925, en fit une colonie jusqu'à l'indépendance, qui fut accordée en 1960. l'archevêque de Nicosie, Makarios III, accéda à la présidence de la République de Chypre ainsi constituée. Dès 1963, des violences éclatèrent entre les communautés grecque et turque de l'île. Une intervention militaire de la Turquie en 1974 a abouti à la partition de l'île, qui s'est concrétisée en 1983 par la proclamation d'une République turque de Chypre du Nord. La réunification de l'île, soumise à un référendum en 2004 a été rejetée par la population grecque. Chypre a cependant été admise officiellement dans l'Union européenne. Bien que cette admission concerne de droit toute l'île, seule la République de Chypre (partie grecque) est, à ce jour, concernée de fait. Les lois communautaires européennes sont suspendues au Nord. |
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Préhistoire et ProtohistoireLes premières traces de peuplement humain à Chypre remontent au début du Néolithique (env. 10 000 - 3800 av. JC). Les premiers colons étaient probablement des chasseurs-cueilleurs qui sont passés ensuite à l'agriculture. L'un des sites les plus importants de cette période est Khirokitia, qui montre une société organisée avec des maisons en pierre circulaires et des pratiques agricoles avancées. Al'Âge du Bronze ancien (env. 2500 - 1900 av. JC), les établissements se développent et deviennent plus complexes. L'économie est basée sur l'agriculture, l'élevage et le commerce. Chypre commence à commercer avec ses voisins, notamment les cultures de l'Anatolie et du Levant. A l'Âge du Bronze moyen (env. 1900 - 1600 av. JC), lL'île voit l'émergence de villes fortifiées et le développement de la métallurgie, en particulier du cuivre, qui devient une ressource clé. Des contacts étroits avec les civilisations minoenne (Crète) et mycénienne (Grèce) se développent, influençant la culture chypriote. A l'Âge du Bronze récent (env. 1600 - 1050 av. JC), la production et l'exportation de cuivre font de Chypre un centre commercial prospère dans la Méditerranée orientale. La période voit l'apparition de royaumes urbains indépendants, chacun dirigé par un roi. Enée et Alashiya (nom antique de Chypre) sont mentionnés dans les archives des puissances contemporaines comme l'Égypte et les Hittites. La fin de l'âge du Bronze est marquée par des destructions généralisées, probablement liées aux migrations des peuples de la mer. A partir de l'an 1050 av. JC (Âge du Fer), les colons grecs, souvent identifiés comme des Achéens, s'installent à Chypre. Ils introduisent la langue et la culture grecques, ce qui marque le début de l'hellénisation de l'île. Plusieurs petits royaumes indépendants apparaissent, comme Salamine, Kition (qui donna longtemps son nom à l'île (Kittim)), et Paphos. Chacun de ces royaumes développe ses propres structures politiques et économiques. Antiquité Subordonnés aux Assyriens au VIIIe siècle à l'époque de Sargon II, au VIe siècle aux Égyptiens dont Amasis établit l'autorité pour une trentaine d'années, les habitants de Chypre passèrent sous la domination des Perses. En 502, ils se joignirent à la révolte de l'Ionie; mais les Phéniciens, restés hostiles, firent échouer le mouvement. Les victoires remportées plus tard par Cimon sur les côtes de Chypre ne purent enlever l'île aux Perses qui s'y maintinrent et en restèrent maîtres après 449. En 410 le roi de Salamine, Evagora, réunit l'île entière sous son autorité et s'insurgea contre les Perses. Il lutta obstinément contre Artaxerxès II. Après la bataille d'Issus, Chypre fut conquise par Alexandre. Quand on se disputa son empire, Ptolémée, souverain de l'Égypte, s'efforça d'annexer Chypre. Après la ruine de Démétrius, il en resta maître. Les Ptolémées gardèrent l'île, organisée en vice-royauté, quelquefois en royaume vassal. Les Séleucides firent de vains efforts pour la leur enlever. En 59 elle fut réduite en province romaine par Caton qui y vint sans armée ni flotte; rendue aux Égyptiens par Antoine, elle devint sous Auguste une province sénatoriale, administrée par un proconsul. L'art chypriote
ancien.
Les bijoux du trésor de Kourion sont phéniciens : colliers, bracelets, anneaux, médaillons sont fort beaux. La céramique chypriote est très inférieure à la grecque; elle a appris des Phéniciens toute la technique, mais n'est jamais arrivée à la perfection atteinte plus à l'ouest dans les pays tout à fait helléniques. Elle est restée plus une industrie qu'un art. La peinture sur vase n'y eut jamais grande valeur. Moyen Âge et Temps modernes De l'empire d'Orient
à Richard Coeur de Lion.
L'islam y rentra du temps de Haroun al-Rachid, qui, pour se venger d'une trahison de la cour de Byzance, l'attaqua inopinément, la mit au pillage, détruisit ses églises, massacra ou réduisit en esclavage des milliers d'habitants, et écrasa le reste d'impôts. Réoccupée par l'empereur Basile le Macédonien, et perdue peu après, elle fut de nouveau réunie à l'empire grec par Nicéphore IIl, en 958. Depuis lors, jusqu'à la fin du XIIe siècle, elle ne changea plus de maître. Elle figure alors dans le cadre des nouvelles provinces de l'empire comme quinzième thème ou préfecture, suivant Constantin Porphyrogénète. Les empereurs la faisaient gouverner par des ducs ou catapans. Durant cette période, Chypre fut relativement calme, sa population s'accrut, l'agriculture, le commerce se développèrent, l'aisance revint dans les villes. Les quelques troubles dont l'île eut à souffrir furent suscités en général par les tentatives de gouverneurs qui cherchèrent à se rendre indépendants, et qui trouvèrent toujours de nombreux partisans parmi les habitants, que Byzance accablait d'impôts. En 1042, le duc Théophile Érotique essaya de se soulever contre l'autorité impériale, mais sa rébellion fut promptement réprimée. Un mouvement plus sérieux, celui du duc Rhapsomatis, eut lieu dans les premières années du règne d'Alexis Comnène, vers 1086. Il ne dura pas cependant. Rapsonatis, vaincu par le grand duc Jean Ducas, fut fait prisonnier et emmené à Constantinople. L'empereur jugea prudent de réorganiser le gouvernement de l'île et le confia à deux fonctionnaires : un magistrat civil, le juge ou péréquateur, c.-à -d. répartiteur des impôts, et un magistrat militaire, le stratopédarque, qui eut le commandement de toutes les troupes, des navires de guerre et des châteaux. En 1184, lsaac Comnène, neveu de l'empereur Isaac l'Ange, et gouverneur de l'Arménie, obligé de s'enfuir de cette province où il avait voulu se rendre indépendant, se réfugia en Chypre. Là , il exhiba de fausses lettres impériales le créant catapan de l'île, s'installa comme tel et fit reconnaître son autorité par la population. Bientôt, enhardi par la faiblesse de la cour de Byzance qui lui offrait son pardon, il se déclara indépendant et se fit proclamer empereur de l'île. Il ne devait pas jouir longtemps du pouvoir. En 1191, la flotte de Richard Coeur de Lion, qui portait les croisés anglais en Terre Sainte, fut assaillie par une tempête à la hauteur du golfe de Satalie et dispersée. Trois vaisseaux furent jetés à la côte de Chypre. Ceux qui les montaient, dépouillés et maltraités par une population hostile, n'atteignirent qu'avec peine Limassol, où on les retint prisonniers. Une autre embarcation, qui portait la soeur et la fiancée de Richard, n'avait pu obtenir l'accès de la rade de Limassol. Cependant, le reste de la flotte s'étant réuni, gagna les côtes méridionales de l'île, et Richard s'efforça d'obtenir la délivrance des prisonniers. Sa demande n'ayant reçu qu'une réponse dérisoire, il débarqua sur la plage de Limassol à la tête de ses troupes, poursuivit Isaac Comnène qui s'était enfui dans l'intérieur, et, l'avant rejoint, le battit complètement à Tremithousia, l'ancienne Tremithus, dans les plaines de la Massorée (mai 1191). Isaac fait prisonnier fut envoyé en Syrie et remis aux chevaliers de l'Hôpital qui l'enfermèrent dans le château de Margat où il mourut peu après. L'île entière ne tarda pas à tomber au pouvoir du vainqueur. Toutefois Richard Coeur de Lion ne la garda pas. Désirant réunir toutes ses forces à Saint-Jean d'Acre, dont les croisés faisaient alors le siège, il la vendit pour 400 000 besants d'or aux Templiers. Puis, comme ceux-ci ne parvenaient à en payer que 40 000, il la céda à Guy de Lusignan, roi dépossédé de Jérusalem, lequel s'engagea à lui verser le reliquat de 60000 besants, et à restituer aux Templiers les 40 000 déjà versés (mai 1192). Chypre fut alors constituée en royaume et resta jusqu'en 1489 aux mains de la famille de Lusignan, qui lui donna dix-huit princes. Le temps des Lusignan
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Guy
de Lusignan, 1192.
Amaury, 1194. Hugues I, 1205. Henri I, 1218. Hugues II, 1253. Hugues III, 1267. Jean I, 1284. Henri II, 1285. Amaury de Lusignan, usurp. 1306-1310. Hugues IV, 1324. |
Pierre
I, 1361.
Pierre II, 1369. Jacques I, 1382. Jean II, 1398. Jean III, 1432. Charlotte et Louis, 1458. Jacques II, 1464. Jacques III, 1473. Catherine, 1475-1489. |
Note. - Les ducs de Savoie, devenus ensuite rois de Sardaigne et d'Italie, portaient le titre de rois de Chypre et de Jérusalem; ils tenaient ce droit de Charlotte de Lusignan, reine de Chypre (1458), qui avait épousé un prince de Savoie, et qui, bien que dépouillée par le bâtard Jacques, légua en mourant son royaume à son neveu Charles I de Savoie (1487). |
Dans
l'ordre politique, l'histoire de Chypre de la fin du XIIe
à la fin du XVe siècle peut être divisée
en trois périodes. La première s'étend de 1191 à 1291, date de la chute
de Saint-Jean d'Acre. Les destinées de l'île sont alors intimement liées
à celles du royaume de Jérusalem,
ses princes ayant presque toujours été en même temps rois ou régents
de Jérusalem. Une seconde période va jusqu'à la prise de Famagouste
par les Génois en 1376. Chypre s'appartient davantage, et c'est surtout
avec l'Occident, Gênes et Venise tout particulièrement,
que ses habitants multiplient leurs rapports. L'île devient le grand entrepôt
commercial de l'Europe et de l'Asie. Mais elle est fréquemment en butte
aux attaques des sultans d'Égypte qui la convoitent. La troisième période,
qui s'ouvre à la prise de Famagouste et finit en 1489, voit commencer
la décadence.
Une compagnie commerciale génoise, la Mahone, s'établit dans l'île et finit par en monopoliser à son profit tout commerce. Les marines chrétiennes, gênées par ses exigences et par celles de la banque génoise de Saint-Georges devenue cessionnaire de la colonie, ne vinrent plus y opérer leurs chargements. Le pays s'appauvrit, le trésor royal se vida, l'administration, les institutions militaires périclitèrent faute de ressources. En 1426, les Égyptiens se rendirent maîtres de Nicosie, firent prisonnier le roi Jean ou Janus de Lusignan, le gardèrent enfermé jusqu'en 1432, et ne le relâchèrent que contre un tribut annuel de 5000 ducats, qui, sous le règne de Jacques II de Lusignan (1464-1473), fut porté à 8000 ducats. Ce dernier prince, fils naturel de Jean III, avait réussi à détrôner sa soeur Charlotte et à reprendre Famagouste aux Génois avec l'aide des Égyptiens (1464). Il périt assassiné le 5 juin 1473. Son fils posthume, Jacques III, fut proclamé roi à sa naissance, mais mourut à l'âge de deux ans (1475). Des compétitions s'élevèrent alors entre Charlotte, fille de Jean III, et Catherine Cornaro, veuve de Jacques II. Celle-ci s'étant mise en possession du pouvoir grâce à l'appui des Vénitiens, sa rivale Charlotte fit cession de ses droits à Charles Ier, duc de Savoie, par lequel le titre de roi de Chypre fut transmis dans la maison de Savoie. Quant à Catherine, se voyant impuissante à résister aux attaques sans cesse renouvelées des Turcs, elle finit par céder l'île à la république de Venise (1489). Chypre, à cette époque, ne comptait plus guère que 300 000 habitants. L'entrepôt de
Venise
Entre-temps, Venise avait imploré le secours des puissances européennes. Aussitôt l'Espagne et le Saint-Siège équipèrent une flotte, et, en septembre 1570, cent quatre-vingt-douze galères, montées par 13 500 hommes, vinrent mouiller sur les côtes septentrionales de l'île de Crète, dans la baie de Sude. Mais le bruit de la chute de Nicosie étant parvenu à cette armée, le découragement s'empara d'elle. Les Espagnols se retirèrent en déclarant que la lutte était désormais inutile, et bientôt le reste de la flotte en fit autant. Cependant les Ottomans assiégeaient Famagouste par terre et par mer. La garnison, composée d'environ 5000 hommes, se défendit pendant onze mois avec une bravoure inouïe. Elle se rendit enfin sous promesse de vie sauve, le 1er août 1571. Mais le général turc, violant la capitulation, fit massacrer la garnison jusqu'au dernier homme. Bragadimo lui-même, le héros de la défense, fut écorché vif. La Porte ottomane, maîtresse de l'île, continua, d'une façon plus brutale encore, l'oeuvre de spoliation commencée sous la domination vénitienne. La domination
Ottomane.
L'époque contemporaine La colonie anglaise.
1° un tribunal musulman, s'occupant exclusivement des affaires religieuses, continuera d'exister;La cession de l'île à l'Angleterre était conditionnelle, comme on le voit. Mais en fait, celle-ci considéra sa prise de possession comme absolue et irrévocable, et elle donna à son occupation tous les caractères d'un établissement définitif. L'entrée en guerre de la Turquie aux côtés de l'Allemagne en 1914 fournit aux Britanniques le prétexte d'une annexion explicite de Chypre. Le congrès de Lausanne, en 1924, entérina cette annexion, et l'année suivante, le statut de colonie britannique fut octroyé à Chypre. Indépendance
et partition.
La République de Chypre est proclamée; une constitution est adoptée qui règle le partage des pouvoirs entre chypriotes grecs et chypriotes turcs, et confère notamment la présidence à un Grec. C'est ainsi que Mikhaïl Mouskos (archevêque de Nicosie sous le nom de Makarios III) devient le premier président de Chypre. Mais cette accession au sommet de l'État d'un ancien partisan de l'enosis, ne peut qu'être mal perçue par la partie turque de la population, surtout au moment où des activistes de l'EOKA, aux positions bien plus extrémistes, attisent les oppositions entre les deux communautés. En décembre 1963, des violences éclatent dans la capitale, Nicosie. En dépit du déploiement de 2400 soldats de la paix de l'ONU en 1964, la violence sporadique d'intercommunautaire continuera de sévir. Elle forcera bientôt la plupart des Chypriotes turcs à se réfugier dans des enclaves protégées réparties dans l'ensemble de l'île. Parallèlement, les relations de Chypre se tendent avec la Grèce, qui subit la dictature des Colonels à partir de 1967. Le paroxysme de la mésentente intervient en 1974, quand Makarios exige le départ des officiers grecs présents à Chypre. Le 15 juillet 1974, un coup d'État commandité par les Colonels renverse Makarios, qui doit s'enfuir. L'action provoque une intervention militaire de Turquie, le 20 juillet, au Nord de Chypre. Quatre jours plus tard, le régime des Colonels est renversé à son tour, à Athènes, mais les forces turques continuent d'avancer. En août, plus du tiers du territoire Chypriote est occupé. On assiste alors à des mouvements massifs de population : les Chypriotes turcs quittent le Sud pour s'installer dans la partie sous contrôle turc; les Chypriotes grecs quittent le Nord pour rejoindre la partie grecque, où Makarios retrouve ses fonctions de président, et les conservera jusqu'à sa mort en 1977. Spyros Kyprianou lui succédera jusqu'en 1988. En 1983, le secteur tenu par les Turcs, qui s'était défini en 1975 comme un État autonome, se proclame désormais « République turque de Chypre du Nord ». Cet État, dirigé par Rauf Denktash, sera reconnu seulement par la Turquie. En 1996 des affrontements ont lieu le long de la zone tampon créée par l'ONU entre les deux parties de l'île le long de ce que l'on a appelé la Ligne Attila. La médiation tentée par les Nations Unies l'année suivante sera un échec. La situation semble encore empirer en 2001, quand la Turquie annonce qu'elle pourrait annexer purement et simplement la République de Chypre du Nord, si Chypre, qui a déposé une candidature d'adhésion dès 1990, devait entrer dans l'Union européenne, sans qu'il y ait eu une réunification préalable. De nouvelles rencontres sont organisées en 2002 par l'ONU entre les dirigeants de la partie grecque (Glafcos Clerides, puis Tassos Papadopoulos) et ceux de la partie turque (Rauf Denktash). Après deux années de négociations, les pourparlers, largement placés dans la perspective de cette possible entrée dans l'Union européenne, aboutissent à l'organisation, en avril 2004, d'un double référendum sur la réunification de l'île (Plan Annan). Mais cette réunification, acceptée du côté turc, sera rejetée par la population grecque. Malgré cela, et aussi malgré le fait que Chypre ne se situe pas géographiquement en Europe, l'île tout entière est entrée dans l'Union européenne le 1er mai 2004. Ainsi actuellement, chaque Chypriote titulaire d'un passeport de Chypre a le statut de citoyen européen, mais les lois communautaires ne concernent à ce jour que la partie grecque. Les efforts qui sont faits depuis par l'Union européenne pour établir des liens commerciaux et économiques directs avec Chypre du Nord se heurtent aux réticences de Nicosie. Mais l'action internationale (Union européenne et Nations unies) pour faciliter les relations commerciales entre les deux parties de l'île commencent à porter ses fruits (ouverture de points de passage au début de 2007, entre les parties Nord et Sud de la vieille ville, à Nicosie). En février 2014, après une interruption de près de deux ans, les dirigeants des deux communautés ont repris les discussions formelles sous les auspices de l'ONU visant à réunir l'île divisée. Ces négociations ont connu des avancées notables, notamment en 2015 et 2016, avec la participation active du président chypriote Nicos Anastasiades et du leader chypriote turc Mustafa Akıncı. Mais le cycle de négociations le plus récent pour réunifier l'île (pourparlers de Crans-Montana, en Suisse) a été suspendu en juillet 2017. Les points de désaccord comprenaient la sécurité et les garanties, la présence militaire turque et la question des propriétés. La découverte de réserves de gaz naturel dans la zone économique exclusive (ZEE) de Chypre a intensifié l'intérêt international. Les forages pour le gaz naturel par la République de Chypre, en partenariat avec des entreprises internationales, ont conduit à des tensions accrues avec la Turquie, qui conteste les droits de Chypre sur certaines parties de la ZEE et qui a envoyé des navires de forage et des navires militaires dans la région contestée. Chypre a continué à se remettre de la crise bancaire de 2012-2013. Des réformes économiques ont été mises en œuvre pour renforcer le secteur bancaire et attirer les investissements étrangers. La croissance économique est revenue, bien que le pays soit resté vulnérable aux chocs extérieurs. Nicos Anastasiades a été réélu président en 2018. Les élections législatives de 2021 ont vu une fragmentation accrue du paysage politique, sans qu'un seul parti ne domine de manière décisive. Les tensions avec la Turquie sont restées élevées, notamment en raison des questions liées aux hydrocarbures et des incursions turques dans la ZEE chypriote. L'Union européenne et d'autres acteurs internationaux ont tenté de jouer un rôle médiateur, mais les différends territoriaux et énergétiques ont compliqué les efforts de diplomatie. |
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