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L'île
d'Erin ou d'Irin, comme Diodore de Sicile dit
qu'elle était appelée, reçut de l'Antiquité ,
au témoignage d'Aviénus, le surnom
de Sacrée, Sacram (sic insulam dixere prisci).
Lingard suppose que la ressemblance entre Irin et Ieran,
c.-à-d. sacrée en grec, a pu donner lieu à cette épithète.
La langue que parlent encore les descendants des premiers habitants de
l'Irlande prouve qu'ils étaient d'origine celtique. Convertis
au christianisme
au Ve siècle par saint Patrick,
ils échappèrent aux invasions des barbares qui ravagèrent
l'empire d'occident au Ve et au VIe
siècle, et le flambeau de la culture antique, du moins ce qui y
avait pénétré, presque éteint sur le continent,
continua de luire parmi eux jusqu'à l'arrivée des Vikings.
A dater de 748, les incursions de ceux-ci durèrent pendant près
de deux siècles.
Les habitants divisés
en clans nombreux, obéissant chacun à un chef électif,
suivant la loi de tanistry, opposèrent aux envahisseurs,
quoique leurs institutions nationales fussent contraires à l'union
d'où naît la force, une résistance qui prévalut,
après une longue lutte, sur les entreprises des Danois.
Mais la barbarie dans laquelle la nation était retombée pendant
toutes ces guerres, et l'ambition des divers petits princes qui se disputaient
la souveraineté de l'île, furent des obstacles insurmontables
au rétablissement de la tranquillité. Ce fut sans succès
que les papes envoyèrent des légats, pour réformer
la discipline et les moeurs, et que saint Malachie y consacra les efforts
de son zèle. L'île était divisée en cinq royaumes,
ceux de Leinster, de Munster du Sud, de Munster du Nord, de Connaught et
d'Ulster. La souveraineté nominale sur l'île entière,
que les O'Nial ou O'Neil (O'Neill), rois du Munster méridional,
possédèrent pendant plusieurs siècles, et qui appartenait
aux O'Connor, rois de Connaught, quand I'Irlande perdit son indépendance,
suscita des discordes continuelles entre les différents chefs de
ces petits Etats.
En 1166, Dermot,
roi du Leinster, ayant eu des démêlés avec Pard-ri,
s'enfuit en Angleterre
pour y chercher vengeance. Puis, avec l'appui du comte de Pembroke et de
la famille galloise des Géraldine, il revint en Irlande (1169).
Pembroke ayant succédé dans le Leinster à Dermot ,
Henri II, roi
d'Angleterre, se montra mécontent de cette conquête qu'il
n'avait pas autorisée. Après s'être fait autoriser
par le pape Adrien IV, qui était Anglais,
à s'emparer de l'Irlande, en promettant d'y rétablir l'ordre
sur les bases de la religion catholique ,
il fit de Pembroke son vassal, mais l'île ne fut qu'en partie soumise
de 1171 à 1175. Le roi s'empara des principaux ports. Les Anglais
auraient pu, dès ce moment, absorber l'Irlande dans l'Angleterre,
s'ils ne l'avaient considérée comme une colonie à
exploiter. Les luttes recommencèrent entre les Irlandais,
puis entre Irlandais et Anglais. Les Géraldine, les du Bourg, les
Butler, les Lacy se disputaient les charges. Mécontents de la surveillance
de l'Angleterre, ils firent peu à peu alliance avec les indigènes,
adoptant leur langue et leurs moeurs. Edouard
III envoya son fils à Kilkenny ,
où il tint un parlement qui promulgua des statuts défendant
aux Anglais de s'allier aux Irlandais par mariage et d'adopter leurs coutumes.
Ces statuts n'empêchèrent pas les Anglais de perdre rapidement
du terrain.
Partisans des York
dans la guerre des Deux Roses, les
Irlandais soutinrent Richard Plantagenet,
et, sous Henri VII, approuvèrent
la tentative de Simnel et de Warbeck. Le roi songea alors à organiser
l'Irlande. Les statuts de Poynings (1494) réduisirent les droits
du parlement irlandais. Le roi nomma vice-roi un Anglo-Irlandais Garrett,
comte de Kildare. Le despotique Henri VIII,
proclamé chef de l'Eglise anglicane
(1537), pilla les églises et les monastères
irlandais, et combla de titres les chefs de clans. Un parlement, composé
pour la première fois d'Irlandais et d'Anglais, le proclama roi
d'Irlande. Irréductibles quand on voulut leur imposer la Réforme,
les Irlandais se révoltèrent. A l'instigation des O'Neill
et des O'Donnell, une lutte acharnée commença. Mais la défaite
d'O'Neill, chef des insurgés, assura la supériorité
des armes royales. Les efforts des Irlandais pour secouer la domination
étrangère redoublèrent lorsque Elisabeth
voulut leur imposer par la force le protestantisme
( Anglicanisme ).
Elle avait fondé à Dublin le
Trinity College, pour répandre l'esprit anglais : mais en 1600,
elle dut envoyer, pour réduire les révoltés appuyés
par une armée espagnole, Essex, Blount et Montjoy.
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Armes
de l'Irlande.
Jacques
Ier, de qui ils avaient espéré
obtenir le libre exercice de leur religion, expulsa de l'Irlande, sous
peine de mort, tous les prêtres catholiques, et força les
Irlandais, sous peine d'emprisonnement, à assister au service protestant.
Sous Charles Ier,
Laud, archevêque anglican de Canterbury,
et son ami le vicomte Wentworth, gouverneur d'Irlande, réunirent
l'Eglise d'lrlande à celle d'Angleterre .
L'indignation provoqua une nouvelle révolte, qui éclata surtout
dans l'Ulster, et qui fournit un prétexte au gouvernement anglais
pour accabler l'lrlande de nouvelles rigueurs. A la faveur de la révolution
qui coûta la vie à Charles
Ier, elle essaya encore une fois de
reconquérir son indépendance. Mais Cromwell,
nommé par le Parlement lord-lieutenant d'lrlande, réprima
ce mouvement en 1649, et 1650, en versant des flots de sang partout où
il rencontra de la résistance. Devenu chef de l'Etat, il consomma
l'oeuvre inique de la spoliation des indigènes. L'Acte de pacification
(1652) ordonna aux Irlandais de se réfugier dans le Connaught sous
peine de mort. Les quatre cinquièmes du sol furent transférés
à de nouveaux propriétaires.
Sous Charles
II et Jacques II, traitée
avec plus de tolérance, l'Irlande connut un moment de paix . Elle
soutint Jacques II contre Guillaume
d'Orange, et lui demeura fidèle après la révolution
qui le renversa du trône en 1688, et le reçut avec joie en
1689. Mais la défaite de ce roi par Guillaume III, à la Boyne ,
en 1690, fut un coup très rude pour l'Irlande. Les catholiques furent
de nouveau poursuivis et persécutés; il n'y avait plus moyen
pour eux, de vivre en Irlande; beaucoup disparurent.
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Le
château de Dublin, qui a été le siège de
l'administration britannique pendant sept
siècles
(soit jusqu'en 1922). La tour date de 1208.
A Dublin,
les protestants s'efforçaient de recouvrer leur liberté politique,
secondés enfin par les catholiques, dont les intérêts
commerciaux et politiques étaient les mêmes. Soutenue par
une armée de 75 000 hommes, aidée des conseils de Henry Grattan,
l'opposition obtint la liberté du commerce et, en 1782, Grattas
fit voter au parlement anglais l'abolition des statuts de Poynings; mais,
aussitôt après, la lutte recommença entre catholiques
et protestants. En 1793, les catholiques devinrent en partie électeurs.
Les Orangistes provoquèrent une réaction, et les Irlandais,
alarmés, appelèrent en 1798, à leur secours le Directoire
de la République française
, qui arrivèrent trop tard. Une répression sanglante étouffa
le soulèvement
Une réaction
était imminente. Pitt chargea, en 1800, lord
Castlereagh d'appuyer au Parlement un projet
d'union entre les deux pays. Les votes ayant été achetés,
cette loi, si importante pour les destinées de l'Irlande, passa.
Mais ni cette union de l'Irlande avec l'Angleterre ,
ni la fusion de son parlement avec le parlement britannique n'améliorèrent
le sort de l'Irlande. Malgré l'habileté de Daniel O'Connel,
chef du parti irlandais, l'éligibilité et l'accès
des fonctions ne furent accordés aux Irlandais catholiques, par
un bill d'émancipation, qu'en 1829.
Cela n'empêcha toujours pas l'lrlande, qui fournissait à l'Angleterre
ses meilleurs soldats, de gémir encore longtemps sous une législation
oppressive. Ses habitants, majoritairement catholiques, étaient
contraints de rétribuer richement un clergé protestant, tandis
que le clergé catholique vivait des aumônes des fidèles.
Après une
campagne inutile pour le rappel de l'Union, O'Connel mourut (1847), et
l'Irlande, encombrée d'une population affamée, ruinée
par les landlords, se souleva encore une fois, mais en vain. Le mouvement
d'émigration d'Irlande vers les Etats-Unis
est un témoignage de la misère qui affligeait alors cette
île. Le recensement de 1851 constatait que 22 720 personnes y étaient
mortes de faim, de 1841 à 1851. En 25 ans l'Irlande perdit deux
millions de ses habitants, et la population anglaise y augmentait tous
les jours. Un bill de protection pour les fermiers (1870) et un
bill pour l'acquisition des fermes par les fermiers (1881) obtenus
par Gladstone au Parlement améliorèrent
un peu la situation. L'agitation irlandaise prit alors, sous la direction
de Charles Stewart Parnell, une importance considérable, et Gladstone
se décida à présenter au Parlement un bill
de home rule, c'est-à-dire d'autonomie politique. Au même
moment, les lois répressives, l'appui du clergé obtenu par
des négociations avec le pape Léon XIII et surtout la division
du parti irlandais provoquée par un procès en adultère
intenté à Parnell, atténuèrent l'acuité
du mouvement.
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Statue
de Parnell, à Dublin.
Le ministère
Gladstone voulut instituer des conseils de
paroisse élus, mais il se heurta à l'opposition des lords
pour tous ses projets démocratiques, comme pour l'établissement
du home rule. Gladstone se retira (1894) et son successeur Rosebery
ajourna toutes les réformes. Un bill tendant à doter
l'Irlande du self government fut cependant adopté en 1898
: la loi agraire de 1903 facilita la constitution, dans l'île, d'une
petite propriété paysanne, et l'on pouvait s'attendre tout
au moins à une accalmie. Mais un parti extrémiste, le Sinn
Féin ( = Nous-mêmes ou Nous tout seuls)
se montra résolument hostile à toute « sujétion
» étrangère aussi bien qu'à la politique de
collaboration des anciens autonomistes. Le home rule fut finalement
adopté par la Chambre des Communes en 1912, et, malgré le
rejet de la Chambre des Lords, et devait avoir force de loi deux ans plus
tard; mais les protestants de l'Ulster ou «-orangistes », sous
la direction de Edward Carson, se concertèrent pour résister
par la force; ils étaient soutenus par les conservateurs anglais
et comptaient des amitiés nombreuses parmi les officiers. Les nationalistes
s'organisèrent à leur tour et la guerre civile était
imminente quand éclata le conflit européen de 1914.
L'entrée en
guerre de l'Angleterre
gela la mise en place de la législation de la home rule.
A Pâques 1916,
les nationalistes irlandais prirent d'assaut divers bâtiments publics
de Dublin, dont celui de la Poste, et proclamèrent
l'indépendance de la République d'Irlande. Le soulèvement
fut écrasé et les signataires de la proclamation d'indépendance,
jugés pour haute trahison en cette période de guerre, furent
exécutés. Au lendemain du conflit mondial, Eamon De Valera,
qui dirigeait le Sinn Féin, réunit une assemblée à
Dublin, le Dail Eireann, qui proclama une nouvelle fois l'indépendance
(1919), tandis qu'une émanation militaire du Sinn Féin, l'IRA
(Irish republican army ou Armée républicaine irlandaise)
commençait, sous la conduite de Michael Collins, à harceler
les troupes britanniques. En 1920, Lloyd George fit adopter par le parlement
britannique un dernier amendement, le Government of Ireland Act,
qui préparait l'indépendance de l'Irlande en établissant
dans l'île deux parlements, l'un pour l'Ulster (6 comtés),
l'autre pour le reste de l'Irlande (26 comtés). Il restait encore
des désaccords entre les différents protagonistes à
aplanir. Le 6 décembre 1921, on signa finalement le traité
qui accordait aux 26 comtés du Sud, sous le nom d'Etat libre irlandais
(Irish free state) un statut de dominion, leur conférant
une indépendance limitée. L'année suivante, le parlement
de Dublin ratifia le traité, mais le Sinn Féin et les républicains
en général s'y montrèrent opposé et des violences
éclatèrent dans tout le pays qui firent des centaines de
victimes.
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Plaque
commémorative du soulèvement de Pâques 1916, à
Dublin.
Les
noms sont ceux des chefs du mouvement, executés en mai.
Finalement décidé
a parvenir à l'indépendance totale de l'Irlande en jouant
le jeu de la légalité, Eamon De Valera se fit élire
au parlement en 1927, à la tête d'un nouveau parti, le Fianna
Feil, avant de devenir taoiseach (= premier ministre ou chef
du gouvernement) en 1932. Le Sinn Féin, pour sa part, restait sur
sa position quant à son refus de la partition de l'île et
continua sa route en devenant la façade légale de l'IRA.
En 1937, malgré les échecs rencontrés en matière
économique lors de la législature précédente,
De Valera et ses partisans furent vainqueurs de nouvelles élections.
Ils parvinrent aussi dans la foulée à faire adopter une nouvelle
constitution qui consacra la rupture plus nette avec la Grande-Bretagne .
On proclama l'existence d'un nouvel «-État souverain d'Eire
» ( Eire = Irlande, en gaélique), qui restait cependant toujours
membre de Commonwealth. L'année suivante Douglas Hyde sera élu
son premier président du pays, De Valera restant le chef de gouvernement.
Au cours de la décennie
qui suivit, l'Irlande s'efforça de consolider ses institutions et
son économie et se déclara neutre pendant la seconde Guerre
Mondiale. Seule l'IRA tenta, sans succès, de raviver la guerre entre
les Irlandais du Nord et l'Angleterre .
Mais De Valera échoua en matière économique et les
élections de 1948 portèrent à la tête du gouvernement
John Costello. La même année, le parlement de Dublin
vota une nouveau changement institutionnel : la République fut proclamée.
La sortie du Commonwealth devant être effective un an plus tard.
La situation politique
en République d'Irlande se stabilisa et est, d'ailleurs, restée
très stable jusqu'à aujourd'hui. Eamon De Valera, qui avait
retrouvé les rennes du pouvoir en 1957, d'abord en redevenant premier
ministre, puis comme président de la république deux ans
plus tard, pouvait désormais compter sur l'immense majorité
des Irlandais qui considéraient que l'unité de l'Irlande,
si elle devait se réaliser un jour, se ferait par des voix pacifiques.
En Ulster, en revanche, la situation ne cessait de se dégrader.
En octobre 1968, les catholiques lancèrent à Londonderry
une grande mobilisation pour la reconnaissance des droits civiques. L'arrivée,
l'année suivante, de troupes britanniques
réactiva une IRA qui semblait en cours de désagrégation.
Le 30 janvier 1972, le « Bloody Sunday » (= Dimanche
sanglant) fit 14 morts à Londonderry et le 24 mars, l'Ulster,
en état insurrectionnel, fut placée sous l'administration
directe de Londres, ce qui marquait la fin
du home rule, si laborieusement gagné. La violence ne cessa
dès lors de s'intensifier, malgré son refus par de plus en
plus de gens (mouvement des femmes pour la paix, en 1976, par exemple).
La mort en prison en mai 1981, à la suite d'une grève de
la faim de Bobby Sands et, après lui, de neuf autres activistes
de l'IRA, et l'intransigeance dont fit preuve à cette occasion Margaret
Thatcher, premier ministre britannique de l'époque, symboliseront
durablement la tragique radicalisation des positions des deux camps pendant
cette période.
Pendant tout ce temps,
la République d'Irlande se confrontait toujours à ses mêmes
problèmes économiques, que son adhésion à la
Communauté économique européenne, en 1973, semblait
bien insuffisante à pouvoir résoudre. Le chômage et
la dette du pays ne firent que s'amplifier au cours de la décennie
suivante. Il faudra attendre les années 1990 pour que le pays, non
seulement sorte de l'ornière, mais se dote de l'une des économies
les plus dynamiques d'Europe .
On a aussi assisté pendant cette période à une certaine
évolution des mentalités, restées, sous l'influence
de l'Église catholique ,
très conservatrices. En témoigne, par exemple, l'assouplissement
en 1992 de la loi interdisant l'avortement. Un vote de la population approuva
une loi garantissant désormais au moins le droit à l'information
et celui de se rendre à l'étranger pour avorter. Et, en 1997,
ce fut le divorce qui fut autorisé sous certaines conditions.
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Leinster
House, siège du Parlement irlandais, à Dublin. Photos
: The world facbook.
Parallèlement,
l'Eire, qui, malgré les relations tendues avec le Royaume-Uni
suscités par la répression des années 1970 et début
des années 1980, n'a cessé de collaborer avec lui dans la
lutte contre le terrorisme de l'IRA et des autres factions violentes. En
1984, Dublin proposa ses solutions pour un
règlement pacifique en Ulster. Assez froidement accueilli en Irlande
du Nord, le programme proposé - essentiellement un cadre permettant
l'ouverture de négociations entre unionistes protestants et nationalistes
modérés, et qui conférait à la République
d'Irlande un rôle consultatif dans le gouvernement de l'Ulster -,
aboutit cependant le 15 novembre 1985 à l'accord anglo-irlandais
de Hillsborough, conclu entre le premier ministre irlandais Garret FitzGerald
et Margaret Thatcher. Ce sera un tollé en Irlande du Nord dans les
partis républicains et surtout unionistes, mais la population, lassée
par la violence, ne les soutint pas, et en 1987, des pourparlers s'engagèrent.
Les violences se
sont poursuivies au cours des années 1990. Mais les négociations
se sont poursuivies et, sous la pression des États-Unis ,
de la République d'Irlande et de l'Union européenne, ont
débouché le 10 avril 1998 , entre Tony Blair, le premier
ministre britannique et Bertie Ahern, son homologue irlandais, sur ce qu'on
a appelé l'Accord du Vendredi saint (Good Friday Agreement),
par lequel l'Angleterre
acceptait en particulier l'unification de l'Irlande, si la majorité
de la population de l'Ulster se déclarait en sa faveur. Pas de quoi
précipiter les choses, malgré une ratification de l'accord
par des référendums dans le Nord et le Sud (les Protestants
unionistes sont majoritaires en Ulster), mais au moins depuis cet accord
les différents partis se trouvés incités à
collaborer et les violences ont diminué très sensiblement.
David Trimble (protestant de l'Ulster Unionist Party) et John Hume
(catholique du Social Democratic Labour Party), qui avaient été
les principaux négociateurs de l'accord ont obtenu le Prix Nobel
de la Paix 1998. Le 28 juillet 2005, l'IRA, qui avait déclaré
un cessez-le-feu dès la signature de l'accord, a annoncé
la fin de son action violente, ainsi que son désarmement.
Les années
de boom économique de l'Irlande (1995-2007), qui s'est vue qualifiée
de Tigre celtique, ont correspondu à une croissance économique
rapide, qui s'est brutalement interrompue en 2008 avec l'effondrement du
système bancaire irlandais. En tant que petite économie ouverte,
généreuse en avantages fiscaux pour les grandes entreprises,
l'Irlande a excellé dans la recherche d'investissements directs
étrangers, en particulier de la part de multinationales américaines,
ce qui a aidé l'économie à se remettre de la crise
financière et l'a épargnée du choc économique
causéspar la pandémie de Covid-19.
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