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Fédération de Russie
Rossiyskaya Federatsiya (Rossiya)

60 00 N, 100 00 E
La Fédération de Russie ou Russie (de Ros, nom d'un canton suédois, d'où était originaire Rurik, le fondateur de la première puissance russe, dite russo-varègue; ou de Rouss, nom du pays de Kiev, sur le Dniepr) est une fédération de républiques qui occupe une grande partie de l'Europe orientale et tout le Nord de l'Asie. Au total, la Fédération de Russie a une superficie de 17 millions de kilomètres carrés, ce qui en fait le plus grand pays du monde; et, avec un PIB 2225 milliards de dollars (divisé par deux depuis l'effondrement de l'Union soviétique), c'est la septième puissance économique mondiale (la huitième si on considère l'Union Européenne). Capitale : Moscou. Autres grandes villes : Saint-Pétersbourg, Kazan, Kouibychev, Oufa, Perm, Tchelyabinsk, Sverdlovsk, Omsk, Novosibirsk, etc.
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Moscou : la cathédrale de Kazan.
La cathédrale de Kazan, à Moscou (Russie). Source : The World Factbook.

Du point de vue de la géographie et de l'histoire, on peut  diviser ce vaste espace en deux parties : la Russie d'Europe, à l'Ouest de l'Oural, et en Russie d'Asie, à l'Est. Cette dernière correspond pour l'essentiel à la Sibérie, à laquelle se rattachent, en périphérie, quelques régions et îles de peu d'étendue relative (Bouriato-Mongolie, partie Russe de la Mandchourie (Province maritime), péninsule du Kamtchatka, île Sakhaline, îles Kouriles, îles de l'Océan arctique, etc.). 
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Carte de la Russie.
Carte de la Russie. Source : The World Factbook.
(Cliquer sur l'image pour afficher une carte plus détaillée).

D'un point de vue administratif, la division de la Fédération de Russie est plus complexe : il y a ainsi 46 oblasts (provinces), 21 républiques, 4 okrugs (districts) autonomes, 9 krays (territoires), 2 villes fédérales et 1 oblast autonome. La population totale, surtout conscentrée en Russie d'Europe et le long de l'étroite bande au Sud de la Sibérie, traversée par le chemin de fer transsibérien, est évaluée à 140 millions d'habitants (2009).

Les divisions administratives de la Russie 

Oblasts

Amour (Blagoveshchensk)
Arkhangel'sk
Astrakhan'
Belgorod
Bryansk
Chelyabinsk
Irkutsk
Ivanovo
Kaliningrad
Kaluga
Kemerovo
Kirov
Kostroma
Kurgan
Kursk
Leningrad
Lipetsk
Magadan
Moscou
Murmansk
Nizhniy Novgorod
Novgorod
Novosibirsk
Omsk
Orenburg
Orel
Penza
Pskov
Rostov
Ryazan'
Sakhalin (Yuzhno-Sakhalinsk)
Samara

Saratov
Smolensk
Sverdlovsk (Yekaterinburg)
Tambov
Tomsk
Tula
Tver'
Tyumen'
Ul'yanovsk
Vladimir
Volgograd
Vologda
Voronezh
Yaroslavl'

Oblast autonome

Yevrey [=Juif] (Birobidzhan)

Républiques

Adygeya (Maykop)
Altaï (Gorno-Altaysk)
Bashkortostan (Ufa)
Buryatiya (Ulan-Ude)
Tchéchtchénie (Grozny)
Chuvashiya (Cheboksary) 
Daghestan (Makhachkala)
Ingushetiya (Magas)
Kabardino-Balkariya (Nal'chik)
Kalmykiya (Elista)
Karachayevo-Cherkesiya (Cherkessk)
Kareliya (Petrozavodsk)

Khakasiya (Abakan)
Komi (Syktyvkar)
Mariy-El (Yoshkar-Ola)
Mordoviya (Saransk)
Ossétie du Nord (Vladikavkaz)
Sakha [Yakoutie] (Yakutsk)
Tatarstan (Kazan')
Tyva (Kyzyl)
Udmurtiya (Izhevsk)

Okrugs autonomes

Chukotka (Anadyr')
Khanty-Mansi (Khanty-Mansiysk)
Nenets (Nar'yan-Mar)
Yamalo-Nenets (Salekhard)

Krays

Altaï (Barnaul)
Kamtchatka (Petropavlovsk-Kamchatskiy)
Khabarovsk
Krasnodar
Krasnoyarsk
Perm'
Primorskiy (Vladivostok)
Stavropol'
Zabaykal'sk (Chita)

Villes fédérales

Moscou
Saint Pétersbourg

Les divisions administratives ont en général les mêmes noms que leur chef-lieu; dans le cas contraire le nom du chef-lieu est indiqué entre parenthèses. Quand le nom a été francisé, on l'a écrit en caractères italiques.

Les limites de la Russie. Les côtes et les îles.
La Russie est  est bornée au Nord par l'Océan Glacial Arctique; à l'Est par l'Océan Pacifique et la Mer d'Okhotsk, au Sud, par la Corée du Nord (sur 17 km....), la Chine, la Mongolie, le Kazakhstan  et les montagnes du Caucase; à l'Ouest par l'Ukraine, la Biélorussie (Belarus), la Lettonie, l'Estonie, la Finlande et, au Nord-Ouest par la Norvège. Le pays possède en outre, avec l'oblast de Kaliningrad, une petite portion de territoire, bordée par la Mer Baltique et enclavée entre la Pologne et la Lituanie.

Les frontières ont une longueur de 20 240 km et les côtes se développent sur 37 600 km. Sur la façade du Pacifique, les côtes sont baignées par la Mer du Japon, avec Vladivostok comme principal port, la mer d'Okhotsk, dans laquelle se trouve l'île Sakhaline et que séparent de l'Océan Pacifique proprement dit les îles Kouriles (dont les plus méridionales sont revendiquées par le Japon), et par la Mer de Barents, le long du Kamtatchka. Les côtes que baigne l'Océan Arctique sont les plus longues. L'océan lui-même prend plusieurs noms sur cet immense littoral. De l'Est à l'Ouest on a : la Mer des Tchoutches, la Mer de Sibérie orientale, la Mer de laptev, la Mer de Kara et, en Europe, la Mer de Barents. Les limites de chacune de ces portions est marquée par des îles ou des archipels, respectivement : Ile Wrangel, Iles de la Nouvelle Sibérie, Severnaja Zemblia (Terres du Nord) et Novaja-Zemblia (Nouvelle-Zemble). Dans la partie européenne, les côtes se découpent en golfes et en presqu'îles nettement dessinés : les golfes de la Petchora et de Tcheskaïa, la presqu'île de Kanin. La mer Blanche, qui n'est qu'un golfe de la Mer de Barents, est moins froide, peu profonde et très poissonneuse; elle se ramifie en quatre golfes : de Mezen, d'Arkhangel, d'Onéga et de Kandalaskaia. A l'entrée du golfe d'Onéga sont les îles Solovetzk, avec un monastère vénéré des Russes du Nord. 

Malgré la longueur de ses côtes la Russie ne dispose que de débouchés maritimes limités. La navigation dans l'Océan arctique est fortement entravée par la banquise une grande partie de l'année; le littoral pacifique est beaucoup trop éloigné des centres économiques et de peuplement. Enfin, l'accession à l'indépendance à partir de 1991, de plusieurs républiques périphériques de l'URSS, ont  amputé la Russie, héritière de l'ancienne puissance soviétique, de quelques-unes de ses côtes les plus utiles. Ainsi, depuis l'indépendance du Kazakhastan, du Turkménistan et de l'Azerbaïdjan, la Russie n'est plus baignée par la Mer Caspienne qu'entre les bouches de la Volga, dans la région d'Astrakhan, et le Caucase, à la hauteur de Derbent. Sur la Mer Noire, c'est l'indépendance de l'Ukraine et de la Géorgie qui a amputé le pays de la plus grande partie de son littoral méridional : il s'étend, au Nord-Est de cette mer, le long de la côte orientale de la mer d'Azov, puis entre le détroit de Kertch et la frontière géorgienne, au Sud-Est de Sotchi. Enfin, l'accession à l'indépendance des pays Baltes n'a plus laissé à la Russie que deux petits débouchés sur la Mer Baltique : au fond du golfe de Finlande, avec le port de Saint-Pétersbourg, et aux bouches de la Pregolia et du Niémen, avec l'enclave de Kaliningrad.

L'orographie de la Russie
Le relief de la Fédération de Russie est caractérisé par de grandes plaines, qui s'étendent sur presque toute la Russie d'Europe et sur toute la Sibérie Occidentale. Si l'on excepte le l'Oural, chaîne d'altitude médiocre, les montagnes sont toutes en périphérie, et un grand plateau occupe la Sibérie centrale. 

Relief de la Russie d'Europe.
La Russie d'Europe, au contraire de l'Europe occidentale, qui est si accidentée, est une immense plaine, au sol uniforme; le plateau de Valdaï (ou Valdaj), source de la Volga, d'où rayonnent les autres chaînes, a pour point culminant le Popowa-gora (351 mètres). Des fleuves, au cours immense, vont se jeter dans des mers, gelées en hiver, d'une navigation difficile. Ces steppes, intermédiaires entre l'Europe et l'Asie, se sont prêtées, tout au long de l'histoire, aux mouvements et aux invasions des hordes nomades d'Asie centrale comme aux armées d'invasion européennes de Napoléon et, plus tard, des Nazis. 

La ligne de partage des eaux y est si peu marquée, que la Duna, le Dniépr et la Volga entremêlent leurs sources dans des lacs et des marécages et ont été facilement réunis par des canaux. Cette communauté d'origine de ses fleuves a fait l'unité de la Russie. Au Nord, les collines d'Olonetz séparent le bassin de l'Onéga de celui de la mer Blanche. Entre l'Océan Arctique et le bassin de la Volga, le plateau d'Uvalli s'élève à 250 mètres. Au Sud-Est, des ondulations courent entre le Don et la Volga, serrant le grand fleuve de leurs falaises sablonneuses. De l'île de Vaigatch (Vajgac) à Orenburg et Orsk l'Oural se divise en trois parties que séparent des brèches, routes d'Europe en Sibérie. 

Dans la partie méridionale, au Nord d'Orenborg, le plus haut sommet est le mont Iremel (1536 mètres); la partie centrale, riche en or, platine, argent, malachite, fer et houille, atteint 1633 mètres au Denejkin-Kamen. Dans la partie septentrionale, pays des Ostiaks et des Samoyèdes, le plus haut sommet est le Töll-Pos Is (1688 mètres). De la presqu'île d'Apchéron, dans la Mer Caspienne, à celle de Taman, dans la mer Noire, le Caucase, semblable aux Pyrénées par sa conformation, forme une barrière plus haute que le mont Blanc, car le mont Elbrouz, point culminant de la Russie, atteint 5633 mètres, et le Kazbek 5043 mètres. 

Le relief de la Sibérie.
La Sibérie est, dans son ensemble, une vaste plaine, légèrement ondulée, et descendant graduellement des monts Altaï au Sud jusqu'à l'océan Arctique. A I'Ouest, se trouvent les steppes d'Ischim et de Baraba, larges étendues de terres basses, où les prairies herbeuses alternent avec les marécages pleins de roseaux, les lacs d'eau douce avec ceux d'eau salée, et un fertile sol arable avec de vastes forêts. A l'Est, la plaine sibérienne est plus fréquemment coupée de collines; mais elle n'a que peu de terre cultivable. Toute la côte Nord est une région désolée de steppes salées et de marécages glacés. 

Au Sud-Est , la Sibérie est limitée et séparée de la Dzoungarie, de la Mongolie et de la Mandchourie par une suite continue de montagnes élevées : le massif de l'Altaï (avec les monts Sayansk), les monts Iablonvy et les monts Stavonoï. Le mont Bieloukha, dans l'Altaï, atteint 4506 mètres. Les monts Sayansk et Iablonovy ont une orientation Sud-Ouest Nord-Est. A l'Ouest du lac Baïkal, le Mounkou-Sardik s'élève à 3492 mètres. Les pics principaux des monts Iablonovy sont le Bystrinskiy Golets (2523)  le Sokhondo en Daourie (2499 mètres); au Nord de cette chaîne s'étend le plateau de Vitim (700 mètres).

Les hautes terres du bassin de l'Amour sont le prolongement du plateau de Mongolie et sont dominées par les chaînes du Grand et du Petit Khingun et de Mandchourie. Le Sikhota-Alin, qui s'élève au bord de la mer, est formé d'anciens volcans. Le plateau sibérien se termine sur la mer d'Okhotsk par les monts Stavonoï. La presqu'île du Kamtschatka présente, le long de la mer d'Okhotsk, des chaînes de granit et de porphyre; tandis que le long de la mer de Béring émergent des volcans, dont plusieurs sont actifs. Vers le milieu de cette côte se croisent les deux arcs de cercle formés par les volcans des îles Kouriles.

Les cours d'eau.
Les fleuves qui se jettent dans l'océan Glacial et la mer Blanche traversent des tourbières et des plaines marécageuses dites toundras. En Europe, ces fleuves sont la Kara, la Petchora, le Mezenc, la Dvina, l'Onéga et la Tana. La Sibérie est elle aussi parcourue par d'immenses cours d'eau dirigés presque uniformément du Sud au Nord. Ce sont, en ayant de l'Ouest à l'Est 1° la Kara; 2° l'Obi, qui prend sa source dans l'Altaï, au lac Telezk ; il passe à Barnaul (Barnaoul) et coule vers le Nord-Ouest et le Nord avec une pente très faible par Kolywan, Narym et Beresov : il se jette au fond d'un golfe long et étroit (700 m sur 110), après 3200 km de cours. Il revoit à droite le Tom, qui arrose Tomsk, le Tschulym, le Kes, le Tym, la Wach; à gauche, l'Irtisch (3900 km), qui sort de Altaï, traverse le lac Saïsan, arrose Semipalatinsk, Omsk et Tobolsk; il se grossit de l'Ischim, du Tobol, dont un affluent, l'Isset, passe à Yekaterinenbourg. 3° L'Iénisséi (3000 kilom), né en Chine, pénètre en Sibérie par les défilés des monts Sayansk; il coule vers le Nord, arrose Krasnojarsk, lénisseik et Turnschansk. Les affluents sont, à droite : 1 ° LAngara, grande rivière semée de rapides qui vient du lac Baïkal, passe à Irkoutsk, coule au Nord puis à l'Ouest jusqu'aux environs d'Iénisseik; où elle se jette dans l'lénisséi. 2° La Podkamennaja. 3° La Tunguska inférieure ou Kiscknaja. 4° La Lena (2700 km) prend sa source à l'Ouest du lac Baïkal, coule vers le Nord-Est jusqu'à lakoutsk, puis vers le Nord-Nord-Ouest. Elle recoit à droite le Witim, sorti des monts Jablonoi, ainsi que l'Aldan; à gauche, le Wiljoni. 5° L'Indighiska. 6° La Kolima.

Sur le versant du Pacifique, il n'y a qu'un seul fleuve remarquable , c'est l'Amour (4000 km), formé de I'Argoun et de la Chilka, qui descendent de la Daourie en perçant les monts Chingan; il forme la frontière entre la Sibérie et la Mandchourie; il se jette dans la mer, près de Nikolaievsk, en face l'île Sakhaline. L'Amour a une très grande importance au point de vue de la navigation, qui a lieu sur presque tout son cours, sauf en hiver où il est couvert de glace malgré la rapidité considérable du courant; il arrose les villes de Blagowjeschtschensk et de Khabarovka, au confluent de l'Oussouri.

Il y a beaucoup de lacs en Sibérie, mais tous petits, excepté le lac Baïkal, qui est aussi le plus profond du monde. Il est tributaire de l'Iénisséi auquel l'Angara apporte ses eaux. Il a 660 kilomètres de long et 40 à 100 de large. La navigation est rendue difficile par les écueils et les tempêtes, malgré la grande profondeur des eaux (oblast d'Iskoutsk). Il reçoit la Selenga (1200 kilomètres), grande rivière qui vient de Mongolie. 

Le lac Onéga envoie ses eaux par le Svir dans le lac Ladoga (18120 km²), qui est le plus grand de l'Europe, et nourrit des phoques dans ses eaux et a la Néva pour déversoir. Le lac Ladoga reçoit encore, par le Volkhov, les eaux du lac Ilmen. Le lac des Tchoudes (lac Peipous), à la frontière avec l'Estonie, formé de deux petits lacs qui s'assèchent peu à peu, s'écoule dans le golfe de Finlande par la Narva. Le Niémen finit dans l'oblast de Kaliningrad et reçoit la Vilia, la rivière de Vilnius (Lituanie).

Dans la mer Noire, les cours d'eau de la Russie sont : le Don, qui finit dans la mer d'Azov, et est grossi, à gauche, du Donetz, qui traverse un riche bassin houiller; à droite, du Voronej, et le Kouban s'écoule dans d'immenses marécages qui s'étendent entre la mer Noire et la mer d'Azov. Dans la Mer Caspienne se jette le plus grand fleuve de l'Europe, la Volga, long de 3700 kilomètres, artère vitale de la Russie. Il commence en pleine Europe et finit aux confins de la steppe kazakhe; ses rives sont plates jusqu'à Simbirsk : là, le fleuve heurte un massif calcaire qu'il traverse à Samara; cette chaîne calcaire, haute de 300 mètres, l'accompagne sur sa rive droite, qui est continuellement minée, s'effrite et s'éboule. La rive gauche, délaissée par le fleuve, qui se déplace vers l'Ouest, est très marécageuse; à Tzaritzine, la Volga se jette dans la mer par 72 bouches. A droite, elle recoit l'Oka, grossie de la Moskova et de la Kliasma; la Sura; à gauche, la Volga reçoit la Mologa et la Cheksna, communiquant par canaux avec les lacs Ladoga et Onéga, la Kostroma et la puissante Kama, qui traverse la riche région de l'Oural; la Kama elle-même est grossie de la Viatka et de la Biélaïa. 
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Volga.
La Volga près de Zubtsov.

La géologie.
Au point de vue géologique, le sol russe n'est pas seulement horizontal dans ses couches superficielles, mais encore dans ses couches souterraines, où les roches superposées conservent un parallélisme régulier sur d'immenses espaces. Entre la mer Blanche et la Néva se retrouvent les granits et les gneiss de la péninsule scandinave; de là, jusqu'au coeur de l'Asie centrale, au Sud et à l'Est, s'étendent les roches paléozoïques et carbonifères; ensuite viennent les assises du nouveau grès rouge, avec les formations permiennes qui ont tiré leur nom de l'immense oblast de Perm et s'étendent vers la base de l'Oural, entre les steppes des Kirghiz et les bords de l'océan Glacial. Des strates jurassiques longent au Sud ces étendues permiennes et forment un triangle irrégulier qui s'amincit peu à peu des toundras du Nord aux rives de la Volga. Plus au Sud, les formations crétacées, tertiaires et modernes se sont déposées autour d'un plateau de granit qui traverse obliquement la région des steppes méridionales et se prolonge dans les Etats voisins d'Asie centrale. 

Par la partie superficielle du sol, la Russie d'Europe forme deux régions distinctes : celle où les glaces mouvantes ont laissé la trace de leur passage et celle où ne se rencontrent ni blocs erratiques, ni argiles glaciaires. Toute la Russie du Nord, moins la base de l'Oural, était sous les glaciers qui, à l'époque glaciaire, couvraient l'Écosse, la Norvège, la Suède et la Finlande; ces blocs erratiques, parmi lesquels on petit citer celui qui sert de piédestal  à la statue de Pierre le Grand à Saint-Pétersbourg et celui qui recouvre le tombeau de Napoléon aux Invalides, n'ont pas été transportés par les glaces, mais sont les restes de gigantesques moraines. Aux Terres Noires du Sud  s'arrêtent les limites des anciens glaciers; là, le sol végétal, depuis de longues périodes géologiques, est formé par la décomposition des gazons.

Les ressources minérales.
Les richesses minérales de la Fédération de Russie sont considérables. Elles sont concentrées surtout à l'Ouest la Sibérie, dans l'Oural, et dans l'Altaï et les environs du lac Baïkal. On exploite de longue date des mines d'or, d'argent, de graphite, de platine, de cuivre, de fer, de plomb, de zinc, d'antimoine, d'arsenic, de malachite, d'émeraudes, de topazes, etc. Mais ce qui fait aujourd'hui la grande richesse de la fédération de Russie, ce sont ses ressources énergétiques : le pays possède occupe le premier rang mondial pour ses réserves de gaz naturel, le deuxième rang pour ses réserves de charbon et le huitième pour ses réserves de charbon. C'est aussi à l'heure actuelle le premier exportateur mondial de gaz naturel et le deuxième exportateur de pétrole. 

Le climat.
Le climat de la Russie d'Europe est essentiellement continental ; les hautes montagnes de la Norvège arrètent l'influence du courant du Gulf Stream et des vents d'ouest; l'uniformité de cette vaste plaine fait que, durant le long hiver (150 jours de gel par an, à Moscou) les vents glacés du Nord la balayent jusqu'à ses extrémités méridionales, sans aucun obstacle, tandis que les vents continentaux de l'Est, après avoir traversé l'Asie, sont brûlant en été et glacés en hiver. Le contraste entre les saisons est ainsi très accentué; entre la mer d'Azov et la Mer Caspienne, le thermomètre descend en hiver à -30°C et remonte en été à +40°C. Les pluies sont rares dans l'Ouest, la hauteur est de 0,60 m par an; dans le Sud, elle n'est que de 0,40 m. Le climat de la Sibérie est beaucoup plus froid que sous les latitudes correspondantes en Europe, et sa rigueur s'accroît vers l'Est, surtout  dans les régions orientales. lakoutsk passe pour la ville la plus froide du monde.  Dans l'Arctique,  Le sol reste constamment gelé sur plusieurs mètres (permafrost). La surface du sol ne dégèle jamais avant la fin de juin, et elle est reprise par la glace vers le milieu de septembre. Ces conditions expliquent sur les rives de l'océan Arctique, se soient conservés, enfouis à peu de profondeur, un nombre immense de restes fossiles de Mammouths et d'autres animaux d'espèces éteintes.

La végétation.
Dans les régions arctiques, il n'y a que des déserts glacés couverts de mousse et de lichen; c'est la toundra. Plus au Sud, sur des sols pauvres et acides (podzols), s'étend une vaste forêt, la taïga, qui se compose principalement de résineux dans les régions centrales de la Sibérie,  mais qui se transforme en forêt mixte (résineux + feuillus) en Russie d'Europe et dans l'extrême-Orient. Les principales essences y sont : le bouleau, le mélèze, le sapin, le pin, le saule, le peuplier, l'orme et l'érable de Tartarie. Dans la Russie d'Europe, cette forêt prolonge celle de la Finlande. Plus au Sud, l'espace est livré à la polyculture (blé, seigle,pomme de terre, lin), puis à la grande culture céréalière (blé, maïs). Enfin la steppe d'élevage (moutons), occupe la région proche des rives de la Mer Caspienne. En Sibérie, au Sud de la taïga, dans les régions traversées par le chemin de fer Transibérien, les cultures qui ont été développées sont le blé, l'orge, le seigle, le blé noir, l'avoine et le chanvre. Les navets et d'autres légumes des climats tempérés y prospèrent en certaines localités favorables. 

La faune.
Malgré la rigueur de son climat, la Russie a un territoire tellement grand qu'on peut y observer une faune d'une étonnante diversité. Parmi les Mammifères, on citera, pour la Russie d'Europe, l'Ours brun, les Saïgas au Nord de la Mer Caspienne, les Sangliers, et les Spermophiles; pour la Sibérie, les loups, les Cerfs élaphes,  les Cerfs Sika, Cerfs et les Bouquetins de Sibérie, les Wapitis de l'Altaï,  les Zibelines, les Renards argentés, les Lemmings, les Pikas; les Gerboise, les Putois tigrés, les Lynx, les Tigres de Mandchourie, les Phoques du Baïkal, les Morses, les Phoques barbus; De vastes troupeaux de rennes parcourent tout le nord de la Sibérie. Les Kalmouks et quelques autres tribus nourrissent des chameaux. Il y a deux espèces de moutons domestiques : le mouton russe, et le mouton kirghiz à queue large. Pour ce qui est des Oiseaux, on a, en Russie d'Europe : des Alouettes, des Coqs de Bruyère dans l'Oural, des Bernacles et Oies de Mer au Nord; en Sibérie, on mentionnera les Harfangs, les Grouses noires, les Gorge-bleues, les Grands-Ducs, les Orfraies, les Eiders à lunettes, les Plongeons à Bec-Jaune, les Cygnes siffleurs, les Guillemots, les Stellers, les Ptarmigans, les Mésanges bleues, Geais de Sibérie, les Pélicans blancs, etc. Enfin, parmi les Poissons, on trouve des Morues et des Saumons dans la Mer d'Okhotstk et des Esturgeons dans la Mer Caspienne.


Pascal Marchand, Atlas géopolitique de la Russie, Autrement, 2007. - Qu'en est-il de la puissance russe aujourd'hui? Après plus de quinze ans d'atermoiements, comment la Fédération de Russie organise-t-elle son retour sur la scène internationale? Atouts, défis, relations géostratégiques... un Atlas pour passer au crible les nouvelles donnes du plus grand état du monde. Avec la fin de l'URSS, la Russie, en proie à un effondrement économique, devenue incapable de peser dans les affaires du monde pendant la décennie quatre-vingt dix, avait, de l'avis général, disparu de la liste des grandes puissances. Depuis 1998, les gouvernements russes se sont employés à restaurer ce statut et cherchent à consolider le retour de la Fédération de Russie sur la scène internationale. Ils ont été opportunément soutenus en cela par la flambée des cours des matières premières et des hydrocarbures, produits dont la Russie est un grand fournisseur. Au milieu de la première décennie du siècle, on reparle d'une puissance russe, parfois pour s'en inquiéter. En réalité, beaucoup d'éléments de puissance étaient restés en place. Ainsi, les forces militaires n'ont jamais disparu, sauf peut-être des journaux occidentaux; simplement, elles se sont redéployées. Le pouvoir russe, trop affaibli, n'était plus en capacité de les mettre au service d'une politique. Il était trop occupé à chercher les moyens de rattraper le retard accumulé par la Russie pendant les cinquante dernières années. Bien avant eux, Lénine, avait déjà engagé le pays dans une tâche de rattrapage d'un retard accumulé. Bien avant lui, Pierre le Grand avait déjà engagé ce projet. La Russie va-t-elle se réadapter au monde ou est-elle décidément vouée à perpétuer la légende de Sisyphe? Les défis à relever sont multiples et d'importance mais la Russie dispose d'éléments de puissance bien réels et le Kremlin semble bien décidé à les coordonner pour les mettre au service d'une politique de restauration du statut international perdu. Plus vaste Etat du monde, étendu sur deux continents et sur dix fuseaux horaires, la Russie est par nature de dimension planétaire. Sur ses multiples interfaces, la Russie déploie aujourd'hui ses intérêts de grande puissance. Avec près de 80 cartes et infographies, un index, une bibliographie. (couv.).
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Anne-Marie Lizin, Nicolas Zeisler et al., Gazprom, stratégie de la Russie, Luc Pire, 2007. - Dix-sept ans à peine après l'explosion de l'empire soviétique, la Russie supporte à nouveau de vastes ambitions internationales. Pour satisfaire sa volonté de puissance, elle dispose d'un atout de poids : l'énergie. Zone de production mais aussi zone de transit reliant l'Asie, l'Asie centrale, le Caucase et l'Europe, elle fait figure de partenaire incontournable et entend coûte que coûte faire fructifier une telle position stratégique. Complètement inféodée au pouvoir russe, Gazprom, la plus grande compagnie de gaz naturel au monde, est donc l'arme fatale d'un Kremlin bien décidé à faire du gaz sa principale ressource politique et diplomatique. Or, un tel impérialisme énergétique inquiète : la récente crise ukrainienne a donné à voir les défis posés par la politique gazière de Vladimir Poutine. 

Désormais toute l'Europe, qu'elle le veuille ou non, se trouve concernée au plus haut point par les ambitions du nouveau Tsar de Russie. Quant aux Etats-Unis, point n'est besoin de préciser les inquiétudes suscitées par la reconstitution d'un empire énergétique qui leur rappelle les heures les plus chaudes de la guerre froide... 

Cet ouvrage est l'œuvre collective d'étudiants en première et deuxième années du master Carrières internationales de Sciences Po Paris. Il a été réalisé dans le cadre du séminaire " Organisations internationales " donné par Anne Marie Lizin, présidente du Sénat belge et rapporteuse de la Commission des Droits de l'Homme de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe. A l'origine du projet, un exercice de simulation de sommet de l'OSCE autour de la politique de Gazprom et de la Russie a été proposé par l'enseignant et a remporté l'adhésion de l'ensemble des étudiants. (couv.).

 
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