.
-

Ukraine
Ukrayina

49 00 N, 32 00 E
L'Ukraine est un Etat  de l'Est de l'Europe, riverain de la Mer Noire et de la Mer d'Azov (longueur des côtes : 2,782 km) et situé entre la Moldavie, la Roumanie, la Hongrie, la Slovaquie et la Pologne à l'Ouest, et la Russie au Nord et à l'Est. 
-
Carte de l'Ukraine.
Carte de l'Ukraine. Source : The World Factbook.
(Cliquer sur l'image pour afficher une grande carte).

Indépendant de l'Union soviétique dont il était une république depuis août 1991, le pays est une république divisée administrativement en 24 provinces (oblasti, singulier : oblast'), une république autonome  (avtonomna respublika) et deux municipalités  (mista, singular : misto), qui ont satut d'oblast. Sa capitale est Kiev (Kyiv) et les autres grandes villes sont : Kharkov, Donetsk, Dniepropetrovsk, Odessa, Kherson, Lvov, Poltava, Sébastopol, etc. Population totale : environ 44 millions d'habitants (2014). La superficie de l'Ukraine est de 603,700 km². 

Les divisions administratives de l'Ukraine

Provinces

Cherkasy
Chernihiv
Chernivtsi
Dnipropetrovs'k
Donets'k
Ivano-Frankivs'k
Kharkiv [Kharkov]
Kherson
Khmel'nyts'kyy
Kirovohrad
Kyiv [Oblast de Kiev]

Luhans'k
L'viv [Lvov]
Mykolayiv
Odessa
Poltava
Rivne
Sumy
Ternopil' 
Vinnytsya
Volyn' [Volynie] (Luts'k)
Zakarpattya (Uzhhorod)
Zaporizhzhya
Zhytomyr

Municipalités

Kyiv [Kiev]
Sevastopol' [Sébastopol]

République autonome
(annexée illégalement par la Russie en 2014)

Krym [Crimée] (Simferopol')

Les divisions administratives ont en général les mêmes noms que leur chef-lieu;
dans le cas contraire le nom du chef-lieu est indiqué entre parenthèses (). 
Quand le nom a été francisé, on l'a écrit entre crochets [].

Géographie physique de l'Ukraine

L'Ukraine, dont le nom veut dire frontière ou pays frontalier en polonais est une pays de grandes plaines très fertiles. Les seules hauteurs se trouvent à l'Ouest, avec une portion des Carpates (avec le point culminant du pays : Hora Hoverla, 2061 m) et avec le plateau de Volynie-Podolie qui s'adossent à ces montagnes, et au Sud de la presqu'île de Crimée, barrée par la chaîne Taurique, qui atteint les 1545 m.

Deux grand fleuves sillonnent le pays : le Dniestr à l'Ouest et surtout le Dniepr, au centre d'une grande dépression allongée; de chaque côté, à l'Est et à l'Ouest, des plateaux (qui atteignent de 100 à 200  mètres.  Ici, le socle précambrien et paléozoïque n'apparaît que par endroits, presque partout recouvert par des formations mésozoïques et cénozoïques et par des alluvions récents. D'autre part, la limite septentrionale de la zone des steppes coïncide à peu près exactement avec la limite méridionale des glaciers. Donc ici, point de dépôts glaciaires. La formation superficielle essentielle est le tchernoziom, qui est  une couche de terre végétale épaisse de 3 mètres. Très meuble et inconsistant, ce terrain est sillonné par les pluies, par du profondes ornières, transformées en marécages boueux. Il est cependant un des plus fertiles du monde (la terre noire qui le constitue renfermant une grande quantité de substances minérales dissoutes) et par conséquent fait de l'Ukraine un grand pays agricole : 60% du sol est occupé par les cultures (blé, betterave). La richesse du sous-sol, avec notamment le bassin houiller du Donets, a également grandement facilité le développement de son industrie.

-
Le Dniepr, colonne vertébrale de l'Ukraine, crée en même une partition à la fois géographique et sociologique du pays. Il existe ainsi une Ukraine de la rive droite, majoritairement ukrainophone et historiquement tournée vers l'Europe de l'Ouest et une Ukraine de la rive gauche, plutôt russophone, et qui regarde vers la Russie, autant à cause de l'histoire que de l'économie, inextricablement liée à celle du grand voisin. A cette partition, on peut en ajouter une autre, entre la plus grande partie du pays, l'Ukraine proprement dite, au Nord, et la région  méridionale (Crimée comprise), sur le littoral de la mer Noire et de la mer d'Azov et qui appartenait autrefois à ce que l'on appelait la Nouvelle-Russie (celle-ci s'étendait à l'Est, au-delà de l'Ukraine, jusqu'à la Mer Caspienne).
-
Ukraine : le Dniepr vu depuis l'espace.
Le Dniepr dans la région de Kiev. Sur cette image, prise depuis
la Station spatiale internationale, la capitale de l'Ukraine apparaît
en clair vers le centre. Au Nord de la ville se trouve un lac artificiel,
l'un d'une série de lacs de retenue créés par des barrages
le long du Dniepr. Source : Nasa.

L'Ukraine de la rive droite et celle de la rive gauche du Dniepr.
L'Ukraine de la rive gauche du Dniepr est formée au nord par la partie la moins élevée de la Russie centrale. Celle-ci ne prend un certain relief que dans le gouvernement de Kharkov où apparaissent des ramifications de la chaîne du Donets. Mais, à part ces accidents de terrain, toute la région est une plaine faiblement inclinée vers le Dniepr et disséquée par de nombreux ovragui (ravins qui se forment dans le loess steppique dont ils constituent souvent les seuls accidents de relief) qui introduisent dans le paysage la seule note de pittoresque. En somme, on peu dire que l'Ukraine de la rive gauche du Dniepr sert de transition entre la région de la Russie centrale et la grande plaine steppique de la Russie méridionale.

L'Ukraine de la rive droite du Dniepr est formée par le plateau d'Avratyn, faiblement ondulé dans la direction nord-sud. On trouve également dans cette région un certain nombre d'ovragui et aussi des espèces de buttes coniques au sommet dentelé, que la mer sarmatique aurait laissés en se retirant.

La plus grande partie de l'Ukraine se trouve située dans le domaine de la steppe boisée. Dans les ravins et les vallées, là où l'eau apparaît, la forêt se développe. Vers le sud seulement, on arrive à la steppe pure et simple que parsèment les « kourganes », tombeaux des premiers habitants de la région.

L'Ukraine propre est un pays de climat relativement plus doux que la Russie du Nord et la Russie centrale. La population y est très dense et les conditions plus favorables. 

Le Sud de l'Ukraine : la Nouvelle-Russie occidentale et la Crimée.
La Nouvelle-Russie occidentale, qui correspond à la partie ukrainienne de ce qui était autrefois ce territoire, se présente comme une surface uniforme légèrement inclinée vers le sud. C'est une plaine disséquée par des vallées assez profondes et des ovragui. Au nord de la Nouvelle-Russie s'étend une chaîne de collines peu élevées, la Chaîne Pierreuse (Kamannaïa) ainsi que la crête du Donets. A l'est et dans la région du Don se développent les collines d'Ergueni et enfin à l'ouest, se trouve le plateau d'Avratyn dont les roches anciennes sont recouvertes par des sédiments tendres plus récents et ne se découvrent que dans le lit de certaines rivières (les rapides ou porogui du Dniepr).

La Nouvelle-Russie est un territoire uniquement steppique, où l'arbre pousse mal. Les sols sont noirs, bruns ou marrons. Ce sont des terres à céréales. Le climat est sec et chaud. L'hiver est court, l'été prolongé. Pendant le printemps et au début de l'été prédominent les vents du sud-est, la chaleur est intolérable. Le régime des rivières est soumis à de fortes variations : les crues de printemps amènent la formation d'une sorte de zone amphibie qui se couvre de roselières. Ce sont les plavni du Dniepr.

La partie nord de la presqu'île de Crimée, qui est aujourd'hui, de fait, un territoire Russe, se confond avec les steppes de Nouvelle-Russie, mais l'intérieur est constitué par une ossature montagneuse qui protège son littoral contre les vents froids du nord et fait de la côte une véritable "Riviera" presque sans hiver. En janvier, alors que tout le reste de l'Ukraine dort sous un épais linceul de neige, les roses et les amandiers y fleurissent.

Biogéographie de l'Ukraine

L'Ukraine offre une transition naturelle entre les régions tempérées de l'Europe centrale et les steppes eurasiennes.On y distingue plusieurs grandes zones biogéographiques : la zone forestière au nord, la zone forestière-steppe au centre, la steppe au sud, ainsi que les zones montagnardes des Carpates à l'ouest et du massif criméen au sud.

Au nord du pays s'étend la zone de forêts mixtes, ou zone de Polésie, caractérisée par une végétation dominée par les conifères (pins sylvestres, épicéas) et les feuillus (bouleaux, chênes, aulnes). Cette région est relativement humide, avec des marécages et des sols podzoliques. Elle abrite une riche biodiversité, notamment des mammifères comme les élans, les lynx et les castors, ainsi que de nombreuses espèces d'oiseaux aquatiques. Les tourbières et zones humides y jouent un rôle écologique fondamental pour la filtration de l'eau et le stockage du carbone.

Au centre du pays, la zone de forêt-steppe représente une transition écologique entre les forêts humides du nord et les grandes steppes du sud. On y trouve une alternance de forêts de chênes, de charmes et de tilleuls, et de prairies naturelles. C'est une région historiquement soumise à une forte anthropisation, notamment pour l'agriculture céréalière, en raison de la richesse de ses sols tchernozioms (sols noirs). Malgré cela, certains fragments d'écosystèmes naturels subsistent, hébergeant une faune variée incluant des renards, des cerfs, des blaireaux et des rapaces.

Plus au sud s'étend la vaste zone de steppe, qui constitue la plus grande unité écologique du pays. Elle se caractérise par une végétation herbacée de graminées et d'arbustes adaptée à un climat plus sec, avec des étés chauds et peu de précipitations. Cette région est l'un des exemples les plus représentatifs de la steppe eurasienne. Toutefois, la majorité de ces écosystèmes a été transformée en terres agricoles, réduisant considérablement les habitats naturels. Les espèces emblématiques de la steppe ukrainienne incluent le suslik (spermophile), la grande outarde, le renard corsac et divers reptiles. Des réserves naturelles comme l'Askania-Nova tentent de préserver ces écosystèmes.

À l'ouest du pays se trouvent les Carpates ukrainiennes, qui forment un massif montagneux qui abrite une grande diversité altitudinale. On y observe une zonation végétale marquée : forêts de feuillus à basse altitude (hêtres, érables), forêts mixtes en altitude moyenne, et forêts de conifères (épicéas, sapins) et prairies subalpines dans les altitudes les plus élevées. Les Carpates sont une zone de forte biodiversité et un refuge pour des espèces menacées telles que l'ours brun, le loup, le lynx et le tétras lyre. C'est également un centre d'endémisme pour de nombreuses espèces végétales. Cette région montagneuse joue un rôle écologique déterminant dans la régulation hydrologique et climatique du pays.

La Crimée, au sud, présente une géographie particulière dominée par le massif montagneux criméen et une zone côtière bordée par la mer Noire. Le climat y est plus doux et subméditerranéen, ce qui permet le développement d'écosystèmes spécifiques, tels que les forêts de genévriers, les garrigues et les pelouses sèches. Les pentes sud des montagnes abritent des forêts méditerranéennes relictuelles riches en espèces endémiques. Le littoral criméen est aussi un couloir migratoire important pour les oiseaux. Les zones humides de la péninsule, comme le lac Sivach, sont d'une grande importance pour les oiseaux aquatiques.

Les fleuves, en particulier le Dniepr, jouent un rôle majeur dans la structuration biogéographique du pays. Les zones riveraines, appelées plavni (forêts inondées), sont riches en biodiversité et servent d'habitats critiques pour de nombreuses espèces de poissons, d'amphibiens et d'oiseaux. Ces corridors fluviaux assurent également la connectivité écologique entre différentes régions biogéographiques.

L'Ukraine abrite une grande variété d'aires protégées, dont des parcs nationaux, des réserves naturelles et des zones Ramsar. Ces espaces visent à conserver les habitats et les espèces menacées, bien que leur efficacité soit parfois limitée par des pressions agricoles, industrielles ou géopolitiques. Le changement climatique, l'intensification agricole et le conflit actuel menacent certains équilibres biogéographiques, en particulier dans les zones de steppe et de zones humides.

Géographie humaine de l'Ukraine

Population.
Avant la guerre commencée en 2014 et intensifiée en 2022, l'Ukraine comptait environ 44 millions d'habitants. Cependant, cette population a fortement diminué en raison de l'émigration, des pertes humaines liées au conflit, du déclin naturel (plus de décès que de naissances) et de la perte de contrôle sur certains territoires comme la Crimée et le Donbass.

La structure démographique de l'Ukraine est caractérisée par un vieillissement progressif. L'espérance de vie, bien qu'en amélioration avant 2022, reste inférieure à la moyenne européenne : environ 66 ans pour les hommes et 76 ans pour les femmes. Le taux de natalité est bas, autour de 8 naissances pour 1000 habitants, tandis que le taux de mortalité est élevé, en particulier chez les hommes en âge de travailler, en raison de problèmes de santé publique, de consommation d'alcool et de maladies cardiovasculaires. Le solde naturel est donc négatif depuis les années 1990, aggravé par l'exode des jeunes.

L'émigration joue un rôle majeur dans la démographie ukrainienne. Des millions d'Ukrainiens ont quitté le pays depuis l'indépendance en 1991, principalement pour chercher de meilleurs débouchés économiques. Les destinations principales sont la Pologne, l'Allemagne, l'Italie, la République tchèque et, historiquement, la Russie. L'émigration féminine est particulièrement marquée, notamment dans le secteur des soins et du travail domestique. Depuis 2022, la guerre a provoqué une crise humanitaire sans précédent, entraînant le déplacement de plus de 6 millions de réfugiés vers l'Europe et environ 5 millions de déplacés internes, selon les données des Nations Unies.

La société ukrainienne est aussi caractérisée par une dualité géographique et culturelle : l'ouest du pays, historiquement lié à l'Europe centrale, tend vers des valeurs pro-européennes et un fort sentiment d'identité nationale ukrainienne, tandis que l'est et le sud, historiquement plus industrialisés et russophones, avaient jusqu'à récemment une orientation plus ambivalente entre l'Europe et la Russie. Cette fracture a été exacerbée par les événements politiques récents, notamment la Révolution de Maïdan (2013–2014) et les conflits armés.
-

Ukraine : maison traditionnelle.
Reconstitution d'une ancienne maison de paysans ukrainiens (musée en plein air de 
l'architecture et de la vie traditionnelle, à Pyrohiv, près de Kiev). Images : The World Factbook.

Sur le plan sociologique, la religion joue un rôle important, bien que la société soit majoritairement laïque dans la vie quotidienne. L'orthodoxie est dominante, mais elle est divisée entre plusieurs juridictions, notamment l'Église orthodoxe d'Ukraine (autoéphale depuis 2019) et l'Église orthodoxe ukrainienne rattachée historiquement au Patriarcat de Moscou. On trouve également une présence significative de l'Église gréco-catholique (notamment à l'ouest), ainsi que de petites communautés juives, musulmanes (essentiellement chez les Tatars de Crimée) et protestantes.

Les transformations économiques ont provoqué des mutations sociales importantes. Le passage du système soviétique à une économie de marché a entraîné des inégalités régionales et sociales accrues, une paupérisation d'une partie de la population, mais aussi l'émergence d'une classe moyenne urbaine, surtout dans les grandes villes comme Kyiv, Lviv ou Kharkiv. La société ukrainienne reste fortement marquée par le clientélisme politique, la corruption, mais aussi par une vitalité de la société civile, qui s'est affirmée depuis Maïdan à travers des mouvements citoyens, des ONG et une presse plus indépendante.

L'éducation est bien développée, avec un taux d'alphabétisation supérieur à 99 %. Le système universitaire reste fortement centralisé, mais souffre de sous-financement et de fuite des cerveaux. Les jeunes générations, couramment plurilingues et connectées, sont plus tournées vers l'Europe, ce qui favorise des changements de valeurs sur les questions de genre, de démocratie, ou d'identité.

La guerre en Ukraine a remodelé la société en profondeur : un fort renforcement du sentiment national ukrainien, une résilience collective face aux épreuves, mais aussi une réorganisation de la population avec des diasporas renforcées et un bouleversement des structures familiales et communautaires. Les effets à long terme de ce conflit sur la démographie, l'identité nationale et les dynamiques sociales sont encore en cours d'évolution.

Quelques-unes des principales villes de l'Ukraine

• Kyiv, capitale et plus grande ville d'Ukraine, est le centre politique, économique, culturel et religieux du pays. Traversée par le fleuve Dnipro, elle possède une riche histoire millénaire, remontant à l'époque de la Rus' de Kyiv, considérée comme le berceau des nations slaves de l'Est. La ville regorge de monuments historiques, dont la cathédrale Sainte-Sophie et le monastère de la Laure des Grottes. Kyiv est aussi un centre universitaire et technologique majeur, attirant étudiants, entreprises et investisseurs. Sa vie culturelle est dynamique, avec de nombreux théâtres, musées, festivals et une scène artistique contemporaine en pleine expansion.

• Kharkiv, située dans le nord-est de l'Ukraine, est la deuxième ville du pays par sa population. Elle fut brièvement la capitale soviétique de l'Ukraine (1919–1934) et conserve une forte tradition académique, scientifique et industrielle. C'est un pôle majeur pour les technologies de l'information, l'aéronautique, les machines-outils et la métallurgie. Avec de nombreuses universités, Kharkiv attire une grande population étudiante. Son architecture reflète une influence soviétique marquée, notamment avec la célèbre Place de la Liberté, l'une des plus grandes places urbaines d'Europe.

• Odessa, grande ville portuaire sur la mer Noire, est l'un des principaux points d'accès maritimes de l'Ukraine. Fondée au XVIIIe siècle sous l'Empire russe, elle a développé une identité cosmopolite unique, mêlant influences grecques, juives, russes, ukrainiennes et françaises. Odessa est réputée pour son atmosphère détendue, son architecture néoclassique, ses escaliers Potemkine et ses plages. Elle joue un rôle essentiel dans le commerce maritime, la logistique et le tourisme. Sa scène culturelle, notamment théâtrale et musicale, est parmi les plus riches du pays.

• Simferopol, la capitale de la Crimée sous occupation russe depuis 2014, est une ville moderne avec un centre historique animé, des musées et des monuments rappelant les différentes périodes de domination turque, russe et soviétique. Parmi les sites incontournables, on trouve le Musée national de Crimée, le mausolée de Tamerlan et la célèbre fontaine "Les Trois Soeurs". 

• Sébastopol, autre grande ville de Crimée, est située sur la côte sud-ouest de la péninsule. Base navale de la flotte russe de la mer Noire, elle est aussi une ville côtière animée avec des plages populaires, des parcs et des bains de minéraux réputés.  Les vestiges des forts de la guerre de Crimée, les églises orthodoxes et les nombreux musées témoignent de son histoire tumultueuse. 

• Yalta, située sur la côte sud de la Crimée, est l'une des plus belles villes balnéaires de la région. C'est une destination touristique prisée depuis le XIXe siècle. Yalta possède un climat méditerranéen doux et bénéficie d'un ensoleillement exceptionnel. Ses principales attractions sont le palais de Livadia, ancien résidence d'été de la famille impériale russe, ainsi que les villas des riches familles russes d'antan. La ville est entourée de vignobles et de forêts de pins.

• Dnipro, dans le centre-est, est historiquement un bastion de l'industrie lourde, notamment dans les secteurs de la métallurgie et de l'aérospatial. Anciennement appelée Dnipropetrovsk, cette ville fut longtemps une zone fermée durant la période soviétique, en raison de ses usines stratégiques. Aujourd'hui, Dnipro est un centre économique moderne avec des entreprises technologiques émergentes. Elle possède également de nombreux établissements d'enseignement supérieur et un réseau de transports bien développé.

• Lviv, à l'ouest du pays, est l'un des centres culturels les plus importants d'Ukraine. Influencée par des siècles de domination austro-hongroise, polonaise et soviétique, elle présente une architecture européenne variée et un centre historique classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Lviv est une ville intellectuelle, avec une vie littéraire, universitaire et artistique particulièrement active. Elle est aussi un centre du nationalisme ukrainien et joue un rôle central dans l'orientation européenne du pays. Le tourisme y est en pleine croissance, porté par le charme de son patrimoine et de ses cafés historiques.

• Ivano-Frankivsk, au pied des Carpates, est un centre régional à l'ouest du pays, réputé pour son ambiance tranquille et sa forte identité ukrainienne. Elle est un point d'accès aux stations de ski et aux randonnées en montagne. L'économie locale est orientée vers les services, le commerce et le tourisme. Ivano-Frankivsk possède un patrimoine culturel actif, marqué par le folklore, les arts visuels et la musique traditionnelle.

• Zaporizhzhia (Zaporijia) est connue pour le barrage hydroélectrique de DniproHES et pour l'île de Khortytsia, berceau légendaire des cosaques zaporogues. Située dans le sud-est du pays, cette ville a une longue tradition industrielle dans la production d'acier, d'aluminium et de machines lourdes. Zaporizhzhia est un nœud de transport fluvial et ferroviaire important. Elle joue également un rôle stratégique dans le réseau énergétique ukrainien. Sa culture populaire reste fortement liée à son passé cosaque, souvent célébré dans des festivals et musées.

• Vinnytsia, située au centre-ouest, est connue pour sa qualité de vie élevée et son développement urbain durable. Elle est un centre régional pour les soins de santé, l'éducation et les services administratifs. La ville est également bien connectée par le rail et les routes à d'autres centres urbains. Vinnytsia a attiré ces dernières années des investissements dans les technologies de l'information et l'industrie pharmaceutique, tout en étant reconnue pour sa propreté, ses espaces verts et sa politique municipale moderne.

• Tchernivtsi, nichée au pied des Carpates, est une ville au charme historique fortement influencée par l'Autriche-Hongrie, avec des bâtiments remarquablement préservés. Elle est souvent surnommée la « Vienne ukrainienne » en raison de son architecture et de son passé multiculturel. Centre académique important, Tchernivtsi abrite une université classée au patrimoine mondial de l'Unesco. La ville conserve une atmosphère européenne avec une population diverse, ayant hébergé historiquement des communautés juives, roumaines, allemandes et ukrainiennes.

• Marioupol, située sur la mer d'Azov et actuellement sosu occupation russe,, a longtemps été un centre industriel majeur dans le sud-est de l'Ukraine. Elle est connue pour sa production d'acier et son rôle stratégique comme port commercial. Avant les conflits récents, Marioupol était en pleine transformation, avec des projets de modernisation de ses infrastructures urbaines. Elle jouait aussi un rôle dans l'industrie agroalimentaire et les transports. En raison de sa position, la ville a été au coeur des combats au commencement de l'invasion russe en 2022.

• Kramatorsk, située dans la partie nord-ouest du Dombas, est une ville industrielle importante, aujourd'hui sous la menace directe de l'armée russe. La ville est entourée de forêts de pins et de réserves naturelles. Kramatorsk est également connue pour ses musées, notamment le Musée d'histoire locale, qui raconte l'histoire de la région. 

---
Groupes ethnolinguistiques.
L'Ukraine est un pays ethnolinguistiquement diversifié. Si la majorité de la population s'identifie comme ukrainienne, le pays abrite de nombreuses minorités ethniques et linguistiques, issues de siècles de migrations, de conquêtes impériales et de frontières mouvantes.  Le facteur linguistique est sociologiquement central. Langue slave orientale, la langue ukrainienne est étroitement liée au biélorusse et au russe, mais conserve des caractéristiques phonétiques et lexicales propres. Sa promotion a été une priorité après l'indépendance en 1991, notamment dans l'éducation, les médias et la culture. L'ukrainien est aujourd'hui la langue dominante dans la littérature contemporaine, la chanson populaire et les oeuvres audiovisuelles, bien que le russe soit encore  très présent dans l'est et le sud du pays. Toutefois, depuis 2014, on observe une forte ukrainisation linguistique dans les médias, l'éducation et les institutions publiques.

Ukrainiens.
Les Ukrainiens forment environ 77 % de la population. Leur langue maternelle est l'ukrainien, une langue slave orientale distincte du russe, mais historiquement influencée par le polonais, le ruthène et d'autres langues voisines. L'ukrainien est la langue officielle de l'État et est promu activement depuis l'indépendance en 1991, surtout après 2014. Toutefois, la répartition géographique des locuteurs ukrainophones est inégale : la langue est dominante à l'ouest et au centre du pays, mais cohabite avec le russe dans le sud et l'est, où une partie de la population reste russophone, même si elle s'identifie ethniquement comme ukrainienne.

Russes.
Les Russes constituent la plus importante minorité ethnique. Ils représentaient environ 17 % de la population avant 2014 et étaient concentrés principalement dans l'est industriel (Donetsk, Louhansk) et le sud (Crimée, Odessa). Ils ont historiquement bénéficié d'une position privilégiée durant l'époque soviétique, où le russe était la langue de l'administration, de l'armée et de la culture officielle. La langue russe reste couramment utilisée dans les grandes villes, dans les médias et dans les interactions sociales, même si sa visibilité publique a diminué en raison des politiques de dérussification après l'annexion de la Crimée et le déclenchement de la guerre.

Tatars de Crimée.
Les Tatars de Crimée sont une population turcique autochtone de la péninsule de Crimée. Déportés massivement par Staline en 1944, ils n'ont commencé à revenir en nombre qu'après l'indépendance de l'Ukraine. Leur langue, le tatar de Crimée, est une langue très proche du turc. Ils forment aujourd'hui une minorité dynamique, avec une forte conscience nationale et religieuse, majoritairement musulmane sunnite. Depuis l'annexion russe de la Crimée en 2014, cette communauté fait face à une répression politique accrue, avec des arrestations, des disparitions et des restrictions linguistiques.

Biélorusses. Moldaves. Roumains.
Les Biélorusses et les Moldaves représentent chacun environ 0,5 à 1 % de la population. Ils sont principalement présents dans les régions frontalières avec leur pays d'origine : nord pour les Biélorusses, sud-ouest pour les Moldaves. Les Moldaves parlent le roumain, souvent sous sa forme dialectale moldave, et partagent de nombreuses traditions culturelles avec les Roumains d'Ukraine, une minorité voisine avec laquelle les distinctions sont parfois floues sur le plan linguistique. Les Roumains vivent surtout dans les oblasts de Tchernivtsi et de Zakarpattia. Leur langue, le roumain, est protégée par des accords bilatéraux avec la Roumanie, et ils bénéficient de certaines écoles bilingues. Cette minorité est culturellement active et conserve des pratiques religieuses et folkloriques spécifiques. 

Hongrois et Polonais d'Ukraine.
Dans la région frontalière avec la Hongrie, la minorité hongroise est également bien implantée, notamment dans l'oblast de Zakarpattia, avec des institutions scolaires et religieuses en hongrois. Leur présence historique date de la période austro-hongroise. Les Polonais d'Ukraine sont principalement concentrés dans l'ouest du pays, autour de Lviv et de Ternopil, bien que leur nombre ait diminué après les échanges de populations post-Seconde Guerre mondiale. Ils ont conservé une identité culturelle forte, centrée sur la langue polonaise et la religion catholique. Des écoles, associations culturelles et paroisses catholiques en polonais sont encore actives.

Juifs ukrainiens.
La communauté juive ukrainienne, bien que largement réduite par l'Holocauste, les pogroms du XXe siècle et l'émigration massive vers Israël et les États-Unis, reste présente à Kyiv, Odessa, Dnipro et Lviv. L'héritage yiddish et hébraïque est visible dans de nombreux sites historiques, synagogues et institutions culturelles. Le yiddish, autrefois largement parlé dans la région, a quasiment disparu comme langue vivante. Aujourd'hui, les Juifs ukrainiens sont souvent russophones ou ukrainophones.

Bulgares. Gagaouzes.
Les Bulgares et les Gagaouzes vivent principalement dans la région d'Odessa, dans le sud-ouest de l'Ukraine, notamment autour de Bolhrad et d'Izmaïl. Les Bulgares parlent un dialecte bulgare, tandis que les Gagaouzes, chrétiens orthodoxes, parlent une langue turque. Ces groupes ont migré vers l'Ukraine aux XVIIIe et XIXe siècles après les guerres russo-ottomanes.

Allemands d'Ukraine.
Les Allemands d'Ukraine, autrefois nombreux dans le sud (notamment les « Allemands de la mer Noire »), ont été déportés ou émigrés pendant le XXe siècle. Il ne reste aujourd'hui que de petites communautés, souvent assimilées linguistiquement. La langue allemande n'est plus utilisée dans la vie quotidienne, mais certains groupes maintiennent des traditions folkloriques germaniques.

Tsiganes.
Enfin, la communauté rom (tsigane) est présente dans plusieurs régions, notamment en Transcarpatie et dans le sud. Elle fait face à une marginalisation sociale et à des discriminations importantes. Les langues romani et le russe ou l'ukrainien sont souvent utilisées de manière interchangeable au sein de cette population.
-

Ukraine : le palais Marinsky
Le palais Mariinsky (résidence du président de l'Ukraine), à Kiev. De style baroque, il a été 
construit entre 1744 et 1752 sur les plans de l'architecte Bartolomeo Rastrellli.

Culture.
La culture de l'Ukraine est le fruit d'un long processus historique au carrefour de plusieurs civilisations – slave, byzantine, ottomane, austro-hongroise et soviétique – qui ont laissé leur empreinte dans tous les aspects de la vie culturelle, de l'architecture aux traditions populaires, en passant par la musique, la littérature et la religion. 

La société ukrainienne contemporaine est traversée par une forte dynamique culturelle de redécouverte et de réappropriation. Face aux crises politiques et aux conflits, la culture joue un rôle de résistance, de mémoire et de construction identitaire. L'émergence d'une nouvelle génération d'artistes, écrivains, musiciens et intellectuels engagés participe à la redéfinition d'une identité nationale plurielle, ouverte et tournée vers l'Europe.

La littérature ukrainienne puise ses racines dans la tradition orale, les contes populaires (kazky), les poèmes épiques (dumy) et les chants cosaques. Elle s'est développée à travers les siècles avec des figures majeures comme Ivan Kotliarevsky, Taras Chevtchenko – poète national et symbole du réveil national au XIXe siècle – ou encore Lesya Ukrainka, figure du modernisme littéraire. Le XXe siècle a vu l'émergence d'une littérature engagée,  persécutée sous le régime soviétique, comme en témoigne le destin tragique de nombreux écrivains du « Renaissance fusillée ». La littérature contemporaine est caractérisée par une diversité de styles, entre introspection post-soviétique et analyse des traumatismes historiques récents.

Les chants folkloriques, très variés selon les régions, accompagnent les fêtes religieuses, les travaux agricoles ou les rituels familiaux. Les instruments traditionnels comme la bandoura, le kobza ou la sopilka sont emblématiques. Le chant polyphonique, particulièrement développé dans les Carpates, est inscrit au patrimoine immatériel de l'humanité. La musique populaire contemporaine mélange souvent des éléments folkloriques avec des genres modernes, comme l'électro-folk ou le rock indépendant. Des artistes comme Ruslana, Jamala ou DakhaBrakha ont porté cette fusion à une reconnaissance internationale.

Les arts visuels ukrainiens s'expriment à travers une riche tradition d'iconographie religieuse, de peinture naïve, de fresques baroques et d'avant-gardes du XXe siècle. Des figures comme Kazimir Malevitch, d'origine ukrainienne, ont marqué l'histoire de l'art moderne. Aujourd'hui, les arts plastiques sont en plein renouveau, entre installations contemporaines, art numérique et street art engagé. Les motifs traditionnels – comme ceux des vyshyvanky (chemises brodées) – sont souvent réinterprétés dans la mode et le design comme symboles d'une identité renouvelée.

Le folklore ukrainien est vivant et fortement ancré dans le calendrier agraire et religieux. Les fêtes comme Noël (Rizdvo), Pâques (Velykden), Ivan Kupala (solstice d'été) ou la Malanka (veille du Nouvel An ancien) sont célébrées avec des rituels, des danses, des chansons et des costumes traditionnels. Le pysanka, oeuf de Pâques peint à la main, est un art emblématique transmis de génération en génération. Les danses comme l'hopak expriment la vigueur et le courage, souvent liés à l'héritage cosaque.

Le théâtre et le cinéma sont des domaines dynamiques de la culture ukrainienne. Le théâtre académique classique côtoie des formes plus expérimentales, notamment à Kyiv, Lviv et Kharkiv. Le cinéma ukrainien connaît un renouveau depuis les années 2010, avec des oeuvres remarquées comme The Tribe de Myroslav Slaboshpytskyi ou Atlantis de Valentyn Vasyanovych. Ces films traitent fréquemment des réalités sociales, de la guerre ou de la mémoire historique avec un regard poétique et radical.

L'architecture reflète les multiples strates historiques du pays : églises en bois des Carpates, forteresses médiévales, palais baroques de Lviv, urbanisme soviétique monumental, et architecture contemporaine en plein développement. Les villes ukrainiennes combinent les traces impériales, soviétiques et nationales dans un paysage urbain éclectique.

La gastronomie ukrainienne exprime à la fois l'abondance agricole du pays et sa diversité régionale. Des plats emblématiques comme le bortsch, les varenyky (raviolis), le salo (lard salé), ou le pain de seigle illustrent cette richesse culinaire. 

Economie.
L'économie de l'Ukraine est structurée autour d'un riche potentiel agricole, de ressources naturelles abondantes, d'un tissu industriel ancien, et d'un secteur tertiaire en croissance, mais elle est aussi marquée par des défis persistants liés aux instabilités politiques, à la guerre, à la corruption, et à une transition économique inachevée depuis l'indépendance de 1991. Avec un PIBpar habitant  historiquement modeste comparé aux standards européens, l'Ukraine reste un pays à revenu intermédiaire, engagé dans une réforme structurelle lente, entravée par les conflits successifs depuis 2014 et intensifiés en 2022.

L'agriculture constitue l'un des piliers fondamentaux de l'économie ukrainienne. Le pays est souvent qualifié de « grenier à blé de l'Europe » en raison de ses vastes terres fertiles, notamment les tchernozioms. Il est l'un des premiers exportateurs mondiaux de céréales, comme le blé, le maïs et l'orge, ainsi que de graines de tournesol, dont il est le premier producteur mondial. L'agro-industrie ukrainienne est hautement mécanisée et tournée vers l'exportation, en particulier vers l'Union européenne, l'Asie et le Moyen-Orient. Les engrais, les machines agricoles et les infrastructures logistiques sont des secteurs clés qui soutiennent cette puissance agricole. Toutefois, la guerre a gravement perturbé les chaînes d'approvisionnement, détruit des stocks et bloqué des ports, ce qui a eu un impact significatif sur la sécurité alimentaire mondiale.

L'industrie ukrainienne est historiquement concentrée dans l'est du pays, autour de grandes villes comme Dnipro, Kharkiv, et Zaporizhzhia. L'industrie lourde, notamment la métallurgie, les machines-outils, l'aéronautique et la chimie, repose sur une base soviétique ancienne mais encore fonctionnelle. L'Ukraine est un producteur important d'acier et d'aluminium, et elle a une tradition d'ingénierie dans les domaines aéronautique (notamment avec Antonov), spatial et énergétique. Cependant, ce secteur souffre d'un sous-investissement chronique, d'un vieillissement technologique, et des conséquences de la guerre qui a gravement affecté les infrastructures et les exportations.

Le secteur de l'énergie est stratégique pour l'économie ukrainienne. Le pays dispose de ressources significatives de charbon, surtout dans le Donbass, aujourd'hui sous occupation russe, et de gisements de gaz naturel et de pétrole. Historiquement dépendante de la Russie pour ses importations d'hydrocarbures, l'Ukraine a cherché à diversifier ses sources depuis 2014. Elle reste un pays de transit clé pour le gaz russe vers l'Europe via des gazoducs majeurs. Le nucléaire joue un rôle important, avec plusieurs centrales fournissant plus de 50 % de l'électricité. L'énergie renouvelable, notamment solaire et éolienne, est en expansion rapide, soutenue par des investissements internationaux.

Le secteur des technologies de l'information connaît une croissance rapide et représente un axe majeur de développement. L'Ukraine est devenue un centre de services informatiques reconnu, avec une main-d'oeuvre hautement qualifiée, compétitive, et anglophone. De nombreuses entreprises internationales sous-traitent en Ukraine pour des services de programmation, cybersécurité, modélisation 3D ou intelligence artificielle. Ce secteur a montré une forte résilience pendant la guerre, avec des milliers de travailleurs IT opérant à distance depuis des zones déplacées ou depuis l'étranger.

Le commerce extérieur de l'Ukraine est fortement tourné vers l'exportation de matières premières, de produits agricoles et de biens industriels. L'Union européenne est devenue son principal partenaire commercial, remplaçant progressivement la Russie depuis 2014. Les exportations vers la Chine, l'Inde et les pays du Moyen-Orient sont également en croissance. L'économie souffre cependant d'un déficit commercial structurel et d'une dépendance excessive à l'égard de quelques produits de base, ce qui rend le pays vulnérable aux chocs externes et aux fluctuations des prix mondiaux.

Le secteur financier reste fragile, bien qu'en voie de modernisation. Le système bancaire ukrainien a été profondément réformé après la crise de 2014, avec la nationalisation de certaines grandes banques, la liquidation de nombreuses institutions insolvables, et l'introduction de nouvelles normes prudentielles. La Banque nationale d'Ukraine joue un rôle actif dans la stabilisation monétaire, mais l'inflation, les dévaluations monétaires et la faible confiance dans la monnaie nationale (la hryvnia) persistent. Le recours aux prêts du FMI et aux aides occidentales reste vital pour l'équilibre macroéconomique.

L'économie informelle joue un rôle important dans la survie quotidienne de nombreux Ukrainiens. Des millions de personnes, notamment dans les petites villes et les zones rurales, exercent des activités non déclarées, dans l'agriculture, le commerce de rue, les services ou les travaux manuels. Cela limite la base fiscale de l'État et renforce les inégalités sociales.

Depuis 2022, la guerre a bouleversé en profondeur l'économie nationale. Des pans entiers de l'appareil productif ont été détruits, des millions de personnes déplacées, et les pertes d'infrastructures sont estimées à plusieurs centaines de milliards de dollars. Toutefois, la résilience économique s'est manifestée à travers des adaptations rapides : décentralisation des chaînes de production, relocalisation d'entreprises à l'ouest du pays, accélération de la numérisation de l'administration publique, et maintien du fonctionnement bancaire. Le soutien financier international – sous forme de prêts, subventions, et investissements – joue un rôle clé dans la reconstruction.

À long terme, l'intégration européenne représente un vecteur de transformation économique. L'Ukraine a signé un accord d'association avec l'Union Européenne, comprenant une zone de libre-échange approfondie et complète (DCFTA), ce qui aligne progressivement ses normes économiques, environnementales et commerciales sur celles de l'UE. Cela offre un potentiel de modernisation économique, mais nécessite des réformes profondes en matière de gouvernance, de transparence et d'État de droit.

.


Etats et territoires
[La Terre][Cartotheque][Tableaux de bord][Histoire politique]
[Aide][Recherche sur Internet]

© Serge Jodra, 2005 - 2025. - Reproduction interdite.