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Géographie physique de l'Europe
L'orographie de l'Europe
Le relief du sol
L'Europe est traversée dans sa longueur par une ligne de faîte ou de partage des eaux, qui se rattache, par la chaîne de l'Oural, au reste du continent de l'Ancien monde, et qui divise le sol en deux pentes générales, inclinées, l'une vers le Nord et l'Ouest ou vers l'océan Arctique et l'océan Atlantique, l'autre vers le Sud et l'Est ou vers les mers intérieures jusqu'au détroit de Gibraltar. Cette ligne de partage est formée par les monts Chemokonski, le plateau de Valdaï, les collines de Pologne, les monts Tatra et Magura qui dépendent de la chaîne des Carpates, les Sudètes, les monts de Moravie, le Boehmerwald, le Jura franconien, les Alpes de Souabe, la Forêt Noire, les Alpes de Constance, d'Algau et des Grisons, les Alpes centrales du mont Septimer au massif du Saint-Gothard, les Alpes Bernoises, le Jorat, le Jura, les collines de Belfort, les monts Faucilles, le plateau de Langres; la Côte-d'Or, les Cévennes, qui forment le talus occidental du massif central de la France, les Corbières occidentales, les Pyrénées centrales et occidentales, et les monts Ibériques. Les Alpes Scandinaves dans la presqu'île de Scandinavie, et, dans les îles Britanniques, les monts Grampians en Écosse et les monts Cambriens dans le Pays de Galles, ne se rattachent pas au système général des montagnes de l'Europe
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Pyrénées : le cirque de Gavarnie.
Le cirque de Gavarnie, dans les Pyrénées.

Citons, dans le centre de l'Europe, entre la Galicie et la Hongrie, les Carpates, qui décrivent un grand arc couvrant à l'Est la Transylvanie, région centrale de la Roumanie, et à l'Ouest s'unissant aux Sudètes, massif qui s'élève entre la Silésie (Pologne) et la Bohème (Tchéquie). Les Carpates sont comme une avant-terrasse des Alpes, le plus vaste des systèmes de montagnes de l'Europe, et dont le coeur est au Saint-Gothard. Les Alpes forment plusieurs groupes, avec de nombreuses ramifications; les Apennins, une de ces branches, parcourent l'Italie dans toute sa longueur, et se prolongent au delà dans la Sicile. Les Vosges bordent la plaine d'Alsace et sont séparées des monts de la Forêt Noire par le Rhin. En France, on trouve encore les monts d'Auvergne au centre et les Ardennes au Nord-Est. L'Espagne est un vaste plateau montagneux, coupé par de hautes chaînes, dont la plus élevée est la sierra Nevada. A l'extrémité opposée de l'Europe, le mont Hémus ou Balkan couvre la Bulgarie de ses ramifications, qui d'un côté se rattachent aux Alpes Dinariques, et de l'autre vont aboutir sur les bords de la mer Noire.

L'Europe, qui compte un grand nombre de volcans éteints, n'en a qu'un en activité sur le continent : le Vésuve, près la ville de Naples; les autres sont dans les îles : l'Etna en Sicile; Stromboli, Volcano et Volcanello, dans le groupe de Lipari, et plusieurs volcans en Islande.

La direction générale des pentes 

Les divers plissements de la croûte terrestre n'ont pas relevé les montagnes en manière de murailles abruptes sur un sol uni. A côté des formes capricieuses qu'affectent les sommets montagneux, sommets généralement déchiquetés et aigus dans les soulèvements granitiques, coupés en hautes et longues murailles dans les soulèvements calcaires, les hauteurs se prolongent presque toujours sur une grande étendue; elles forment quelquefois des plateaux, quelquefois s'abaissent, elles se prolongent en pente douce et forment des plaines enveloppées de collines ou d'ondulations légères qui descendent jusqu'au niveau de la mer. Les chaînes de montagnes sont les points culminants de cette série de hauteurs étagées les unes au dessus des autres; le massif alpin, théâtre des derniers grands soulèvements du vieux continent, est lui-même le point culminant de tout le système orographique de l'Europe (Caucase excepté).

Si l'on observe la configuration générale de l'Europe, on remarque :-

1. Que le relief du sol apparaît comme une série de plans inclinés atteignant dans le massif alpin leur plus grande élévation, que ces plans ont une très faible inclinaison clans les plaines, une inclinaison plus marquée sur les plateaux, une inclinaison très prononcée dans les régions montagneuses avec des accidents de terrain très multipliés, vallées profondes, escarpements, pitons; que ces plans inclinés sont creusés de nombreux sillons dans lesquels se rassemblent et coulent les eaux, sillons étroits et profonds dans les régions montagneuses, c'est-à-dire vers le sommet du plan où les vallées sont très encaissées, quelquefois aussi sur les plateaux, très rarement, au contraire, dans les plaines, où ils deviennent ordinairement des vallées spacieuses, larges et unies, de sorte qu'en suivant tel de ces sillons, on peut parvenir jusque dans le voisinage de l'arête du plan, sans être monté à une altitude supérieure à celle des plaines ou des plateaux;

2° Que l'idée de montagne, qui désigne un sol faisant relief sur la contrée circumjacente, n'est pas nécessairement liée à l'idée de grande altitude, et que des plateaux, des plaines ou des vallées peuvent être plus élevés au-dessus du niveau de la mer que certaines chaînes de montagnes, mais qu'ils sont désignés comme plateaux, plaines ou vallées, parce qu'ils ne sont pas plus élevés ou le sont moins que la contrée circumjacente. Exemples : Le plateau de Bavière et la chaîne de la Côte-d'Or, la plaine de Suisse et le Westerwald, la vallée supérieure de l'Inn et le mont Hoellenberg en Poméranie

3° Que la majeure partie des grandes chaînes de montagnes est orientée de l'ouest à l'est, comme

le sont les Alpes (Pyrénées et chaînes ibériques, Cévennes méridionales, Balkans, partie des Carpates, Caucase); ce qui rappelle la structure géologique de l'Europe (moins la partie nord-est) après la formation des terrains paléozoïques;

4° Que ces mêmes chaînes bordent de près la mer Méditerranée et laissent, au contraire, place pour des plateaux et pour de longues plaines entre leurs sommets et les mers du nord;

5° Que, si l'on fait abstraction des îles Britanniques et de la presqu'île Scandinave, qui sont comme les digues avancées du continent contre l'effort de l'océan Atlantique, et aussi de la Russie, dont la vaste plaine est pour ainsi dire une dépendance de l'Asie, le relief de l'Europe présente un dessin assez régulier : deux hauts plateaux montagneux aux extrémités sud-est et sud-ouest, la péninsule ibérique et la péninsule hellénique : au centre, le grand massif alpin, principal relief de toute l'Europe, que flanquent, à l'ouest les Vosges, le Massif Central de la France et les Cévennes, rattachant les Alpes au plateau ibérique, à l'est, le quadrilatère de Bohème et les Carpates, rattachant les Alpes au plateau hellénique; au nord, une longue plaine qui borde la mer du Nord et la Baltique, permettant de remonter jusqu'aux Alpes par une série de chaînes basses et par le grand plateau de Bavière.

6° Que l'Europe septentrionale (moins la Scandinavie) et orientale est beaucoup au dessous du niveau général de l'Europe centrale et méridionale, et présente, pour ainsi dire, une plaine continue (Plaine d'Allemagne, Croupes Baltiques, plaine de la russie du Nord).

La grande plaine du Nord.
En effet, si l'on trace sur une carte la ligne au-delà de laquelle le terrain dépasse une hauteur de 200 mètres, on trouve que :

Dans l'Europe méridionale, l'Espagne presque tout entière (moins la côte du Portugal, les vallées inférieures du Guadalquivir et de l'Èbre), l'Italie (moins la vallée du , de l'Arno, la campagne de Rome, etc.), la péninsule Hellénique (moins la Thessalie et quelques vallées étroites) sont au dessus de cette limite de 200 mètres;

Dans l'Europe centrale, les trois quarts de la France, tout le massif alpin, d'Aix jusqu'à Vienne et au-delà, toute la Suisse, toute la haute Allemagne et même une partie de l'Allemagne centrale jusqu'à Cologne, Hanovre et Dresde, presque toute la Bohême, la Moravie et la majeure partie de la Silésie, toute la région des Carpates avec la Transylvanie, la Galicie, etc., sont également au dessus de cette limite;

Dans le centre de l'Europe il n'y a guère qu'une petite portion de la vallée du Rhin et la grande plaine quaternaire de la Hongrie, et, dans l'Europe méridionale, que quelques côtes et vallées (vallée du Pô, etc.) qui soient à un niveau inférieur à 200 mètres.

On trouve, au contraire, que les basses plaines dominent dans le nord de l'Europe centrale; car, de Calais à Saint-Pétersbourg, le terrain à travers lequel coulent le Rhin inférieur, l'Elbe depuis Dresde, l'Oder depuis Wroclaw, la Vistule et le Niémen, terrain de formation moderne, est, en général, bien inférieur à 200 mètres : il comprend la Belgique occidentale depuis les collines des Fagnes et du Condroz), les Pays-Bas dont certains villages, dans les polders, sont situés à 4 ou 5 mètres au dessous du niveau de la pleine mer, une partie de la vallée du Rhin, la majeure partie de l'Allemagne du Nord, le Danemark, une notable partie de la Pologne;

Que les basses plaines dominent aussi dans l'Europe orientale, où toute la région du golfe de Finlande, au sud-ouest comme au nord-ouest de Saint-Pétersbourg, toute la région de l'océan Glacial Arctique jusque vers les sources de la Dvina septentrionale, les grandes vallées, presque tout entières, de la Volga, de l'Oural, du Don, du Dniepr et la vallée du bas Danube depuis les portes de fer, sont également inférieures à 200 mètres.

Les hauteurs du Nord-Ouest de l'Europe.
Dans l'Europe septentrionale et occidentale, la presqu'île Scandinave a toute sa partie occidentale fort élevée, son rivage de la Baltique et sa pointe méridionale étant seuls au dessous de la ligne de 200 mètres; l'Islande, région émergée de la dorsale Médio-atlantique, est presque tout entière au dessus de ce niveau.

L'Écosse le dépasse également, excepté dans la plaine qui s'étend de Glasgow à Édimbourg et sur la côte occidentale; en Angleterre, le Pays de Galles et une étroite bande de terrain qui, des hauteurs de l'Écosse, rejoint la ligne transversale des hauteurs de la côte méridionale, le dépassent aussi.

La différence entre le relief de l'Europe centrale et méridionale et l'Europe septentrionale et orientale devient bien plus sensible encore, si l'on observe la ligne des hauteur supérieures à 630 mètres, où commence la région montagneuse. Dans l'intérieur de cette ligne, on trouve, au nord, le long massif occidental de la presqu'île Scandinave, et des points isolés de la Grande-Bretagne (Écosse et Galles); absolument rien dans l'Europe orientale jusqu'à l'Oural; dans la partie septentrionale de l'Europe centrale, quelques hauteurs figurant. le sommet des chaînes (Harz, Thuringerwald, Vosges, etc.); dans la partie méridionale, au contraire, de nombreux et larges massifs : le Jura, le gigantesque massif des Alpes, la chaîne des Carpates et le quadrilatère de Bohême, le vaste plateau de l'Espagne avec la sierra Nevada, l'arête des Apennins, le large massif de la péninsule hellénique.

Les profondeurs de la mer

Entre le continent et la mer, la séparation n'est pas nécessairement formée par une pente abrupte comme une digue; quelquefois la roche plonge tout à coup assez profondément, quelquefois, au contraire, le rivage s'incline en pente insensible. En général, la profondeur s'accroît d'autant plus rapidement que la côte est bordée de plus près par de hautes montagnes.

C'est pourquoi, dans la mer Méditerranée, on atteint promptement une profondeur de près de 500 mètres, la Méditerranée étant bordée par les plus hautes montagnes de l'Europe. Il n'y a guère d'exception que dans les baies que les fleuves remplissent de leurs alluvions, les embouchures de l'Èbre, le golfe du Lion bordé par les lagunes du Languedoc, la mer Adriatique ensablée par le Pô. Le fond de la mer Egée, modelé par l'activité volcanique, n'atteint pas (sinon au nord de la Crète) 500 mètres. C'est aussi le chiffre le plus élevé que donne la sonde dans la mer de Sicile; trace évidente de la continuation, à d'autres époques géologiques, de la péninsule Italique, par la Sicile, jusqu'à l'Afrique. La plus grande profondeur de la Méditerranée ne dépasse pas 2800 mètres du côté européen; cette profondeur se rencontre vers les points centraux, entre les Baléares et la Sardaigne, entre la Sardaigne et l'Italie, entre la Sicile et la Crète, au sud-est de la Crète.

La mer Noire, mer à peu près fermée, ensablée par les alluvions de plusieurs grands fleuves d'Europe, ne dépasse pas en profondeur 1800 mètres, et est beaucoup moins profonde au nord-ouest, où elle reçoit le Danube, le Dniestr, le Dniepr, que dans les autres parties. La mer d'Azov est un bassin sans profondeur (3 à 15 mètres).

La mer Caspienne, que borde une. vaste région (entre la Volga et les steppes asiatiques) située au dessous du niveau  de la mer (de 15 mètres et plus sur certains points), est elle-même de 27 mètres au .dessous du niveau de l'Océan et de la mer Noire, sa voisine; ce qui indique qu'il existait là autrefois une mer plus vaste qui s'est desséchée en partie. Aussi n'a-t-elle qu'une très médiocre profondeur (à peine 7 à 10 mètres dans sa partie septentrionale jusqu'aux bouches du Terek), et n'atteint-elle 200 mètres en aucun point de toute sa moitié septentrionale.

Dans l'océan Atlantique, la mer atteint promptement une profondeur de 180 à 900 mètres et plus, sur les côtes montagneuses de la péninsule Ibérique, et même, quoique moins promptement, sur les côtes de l'Irlande, des Hébrides et de la Norvège. Les autres côtes, attenantes en général à des pays de plaines, ont une pente bien moins rapide. En réalité, l'Europe repose sur un large plateau continental qui réunit les îles Britanniques et le continent sur la même base; de sorte que, dans la mer Baltique (excepté sur quelques points), dans la mer du Nord (excepté sur la côte de Norvège, au pied des montagnes), dans la Manche, dans la mer d'Irlande, on n'atteint pas à une profondeur de 180 mètres.

Le fond de l'océan Atlantique s'abaisse vers l'ouest et plonge à des profondeurs plus considérables que celui de la mer Méditerranée; à l'extrémité du golfe de Gascogne, la sonde descend à plus de 4500 mètres, c'est-à-dire à une profondeur qui égale presque la hauteur du mont Blanc.

Si l'on envisage la pente du terrain au dessous aussi bien qu'au dessus du niveau de la mer, la loi de la déclivité plus rapide vers le sud et l'ouest que vers le nord et l'est apparaît plus manifestement; car, du sommet du mont Blanc (4810 mètres au-dessus du niveau de la mer), on est séparé, en allant droit au sud, par 370 kilomètres, d'une profondeur de plus de 450 mètres au dessous du niveau de la mer Méditerranée; en allant vers l'ouest, par 640 kilomètres, d'une profondeur de plus de 750 mètres dans le golfe de Gascogne, tandis que, dans la direction du nord, plus de 1500 kilomètres séparent d'une profondeur supérieure à 150 mètres et dans la direction du nord-est, près de 3000 kilomètres séparent d'une profondeur supérieure à 30 mètres dans l'océan Glacial Arctique.

Les chaînes de montagnes

Des profondeurs de l'océan Atlantique et de la mer Méditerranée jusqu'aux hauteurs supérieures à 630 mètres, la série d'assises superposées présente dans son ensemble une surface très large avec de légères inclinaisons. Les hauteurs formant les lignes de faîte sont les chaînes de montagnes qui constituent les arêtes du continent européen; elles peuvent se diviser en sept groupes principaux :
1° Le groupe des chaînes ibériques, avec les Pyrénées;

 2° Le groupe alpin, auquel, outre les Alpes proprement dites, se rattachent le Massif Central de la France, le Jura, les Vosges et leurs ramifications, composant le système français; les monts de Corse et de Sardaigne, et l'Apennin, composant le système italique; les Balkans, le Pinde et leurs nombreuses ramifications, composant le système hellénique : c'est de beaucoup le groupe le plus important.

Ces deux groupes enveloppent la mer Méditerranée (moins la mer Noire), lui envoient les eaux qui descendent de leurs versants méridionaux (excepté dans certaines chaînes ibériques qui ont l'océan Atlantique pour débouché), et dessinent les trois péninsules du sud de l'Europe.
3° Le groupe des Carpates avec le quadrilatères des monts de Bohème et les monts d'Allemagne centrale  : c'est le système allemand, lequel sépare, dans l'Europe centrale, le bassin de la mer Noire du bassin de la Baltique et de la mer du Nord.
Ces trois premiers groupes communiquent entre eux et forment comme une série non interrompue de hauteurs dans l'Europe méridionale et centrale. Les quatre groupes suivants sont isolés.
4° Le groupe des îles Britanniques, dont le système embrasse la Grande-Bretagne et l'Irlande;

5° Le groupe des Alpes scandinaves avec les collines de Finlande.

Ces deux derniers forment la digue occidentale de l'Europe contre l'océan Atlantique, et ramènent presque toutes les eaux qu'ils reçoivent vers les bassins intérieurs de l'Europe;
6° L'Oural avec les plateaux qui se prolongent vers l'ouest;

7° Le Caucase.

Ces deux derniers sont situés à la limite extrême de l'Europe orientale, qu'ils séparent de l'Asie.

Le groupe des chaînes Ibériques. 
La péninsule Ibérique est généralement élevée; de la sierra Morena, qui se dresse au dessus de la vallée du Guadalquivir, jusqu'à la chaîne celtibérique, et particulièrement à la sierra de Moncayo, qui domine la plaine d'Aragon, s'étend le vaste plateau de Castille, le plus élevé de toute l'Europe (plus de 630 mètres en moyenne). Il forme comme un plan légèrement incliné vers le nord, coupé en deux par la sierra de Guadarrama, qui sépare le plateau de la Nouvelle-Castille (Castille-La Manche), dont la hauteur moyenne n'est que de 600 mètres, du plateau de la Vieille-Castille (Castille-Léon), dont la hauteur moyenne est de près de 700 mètres; dans les nombreux massifs de ce plateau, tous les fleuves de la Péninsule prennent leurs sources et les chaînes viennent en quelque sorte s'y confondre. Le réseau complexe de ces massifs a été divisé par les géographes en trois groupes.

Le groupe du sud. 
Le groupe du sud comprend trois chaînes orientées de l'ouest à l'est :

1°. Les Cordillères bétiques, que l'on divise en Cordillères Pénibétique, Subbétique et Prébétique, et qui s'étendent avec diverses dénominations (Sierra Nevada, c'est-à-dire la chaîne neigeuse, Sierra de Ronda, Sierra Nevada, Sierra des Alpujarras, Sierra de Gador, etc), sur une longueur d'environ 300 kilomètres, du cap Tarifa au cap de Gata, haute chaîne formée de vastes plateaux nus et de sommets qui atteignent presque 3500 mètres (le Mulahacen, 3481 mètres), tombant en pentes rapides sur le versant méridional du côté de la mer, et se continuant au nord par la terrasse d'Andalousie jusqu'au Guadalquivir;

2° La Sierra Morena, c'est-à-dire la montagne noire, ainsi nommée à cause des arbustes à feuillage sombre qui la tapissent; c'est la muraille méridionale du plateau central, et, par conséquent, elle présente, du côté du nord, à peine quelques monticules, tandis qu'elle descend, du côté du sud, en longues pentes inclinées; ses sommets ne dépassent guère 1000 à 1100 mètres; elle est riche en mines;

3° Les monts de Tolède, aux flancs décharnés, la sierra de Montanches et les montagnes qui lui font suite en s'inclinant au sud-ouest vers la serra d'Ossa (642 m), la serra de Monchique (902 m) et l'Algarve, plateau détaché, rocheux et volcanique : le cap Espichel est la pointe extrême d'un rameau, à l'aspect volcanique et désolé, de cette chaîne tortueuse. Son plus haut sommet est la pointe de la sierra de Guadalupe, qui dépasse 1440 mètres; les autres mesurent seulement de 5 à 700 mètres.

Le groupe du centre.
Le groupe du centre comprend deux systèmes disposées en forme de T :
1° Le Système Central,  avec la sierra Guadarrama, la sierra de Gredos, et les montagnes qui lui font suite (Gata, Estrêla, Junto) jusqu'au cap de la Roca (Portugal), la pointe la plus occidentale du continent européen; plus élevée que les deux précédentes (la sierra de Gredos atteint 2592 mètres), cette chaîne est également orientée de l'est à l'ouest; étroite, escarpée, granitique et coupée de rares cols (Somosierra 1454 mètres) à l'est, elle se développe en larges plateaux dans la partie occidentale et se termine par un massif calcaire;

2° Le Système Ibérique ou monts Celtibériques, dont la direction est du nord-ouest au sud-est, et qui se rattachent à la précédente, sont moins une chaîne qu'un vaste plateau calcaire et généralement aride, élevé de 7 à 900 mètres, semé çà et là de massifs montagneux (sierra de de la Demanda, sierra de Moncayo, sierra d'Albarracin, etc.), reliant entre elles la plupart des chaînes transversales de la péninsule, depuis les sources de l'Ebre, où il se détache des Pyrénées, jusqu'au cap de la Nao, au delà duquel les îles Baléares le continuent en quelque sorte à travers la mer Méditerranée. Comme ce plateau forme la muraille orientale du plateau central, il a des pentes beaucoup plus prononcées à l'est qu'à l'ouest; ses sommets, en grande partie calcaires, sont élevés et plusieurs conservent leur neige toute l'année; il projette plusieurs rameaux.

Principaux sommets des chaînes ibériques

Chaîne principale, système montagneux
Massif secondaire, sous-système
Sommet
Altitude (m)
Cordillère Pénibétique Sierra Nevada Mulhacén
Veleta
3478
3392
Autres sous-systèmes : Sierra de Baza (2269), S. de los Filabres (2118), S. de Tejeda (2066), S.de Gádor (1968), S. de Lújar (1878), S. de Almijara (1774), S. de Las Estancias (1720), S de la Contraviesa ou S. del Cehel (1545), S. Alhamilla (1387), S. de la Muela (627), S. de Cartagena (430), Rocher de Gibraltar (426), etc.
Cordillère Subbétique Sous-systèmes : Sierra Mágina (2167), S.Harana (2027), S. de Huétor (1880), S. Sur de Jaén (1872), S. de Grazalema (1654),  Massif de Cabra (1380), S. Sur de Sevilla (1132),, Sierra Elvira (1102), S. de Gibalbín (410), etc.
Cordillère Prébétique Sierra de Segura La Sagra 2383
Sierra de Alcaraz Pico Almenara
Pico de la Sarga
1796
1769
Autres sous-systèmes :  Sierra de Castril (2106), Massif des Revolcadores (2015), Sierra de María (2045), S. de Salinas (1238), S. de Crevillente (816), S. del Cid (1127), S. del Maigmó (1296), S. de Mariola (1390), S. de Aitana (1558), Massif du Montgó (753), Sierra de Bernia (1128), Peñón (Rocher) de Ifach (332), etc.
Système central Sierra de Gredos Pico de Almanzor
Cabeza de Gabilanes
El Morezón
2592

2190

2389

Sierra de Guadarrama Peñalara
La Maliciosa
2428
2227
Serra da Estrêla Torre 1995
Sierra de Gata El Espinazo
Jálama
1330
1493
Autres sous-systèmes :  Francia (1735), Béjar (2428), Somosierra (1384), Ayllón (2272).
Système ibérique
(Monts Celtibériques)
Sierra del Moncayo Moncayo
(Mt. San Miguel)
San Juan
2314

2283

Sierra de la Demanda Cerro de S.Lorenzo
San Millán
2270

2132

Picos de Urbion Urbion
Risco Zurraquín
2228
2105
Sierra de Gudar P. de Peñarroya 2020
Sierra de Albarracin Caimodorro 
Sierra Alta
1930
1856
Autres sous-systèmes :  Sierra de Neila (2050), S. de Cebollera (2164), S. de Vicor (1427), S. Ministra (1412), S. de Javalambre (1837), S. de Mira (1400).
Sierra Morena Sierra Madrona P. de Bañuelas (La Mojina)
Dormideros
1332

1328

Monts de Tolède Monts de Tolède proprement dits Corocho de Rocigalgo 1448
Sierra de Altamira Riscos Altos 1324
Sierra de Guadalupe Pico Villuercas 1603
Autres sous-systèmes : Sierra de Montanchez (995), S. de San Pedro (702), S. de San Mamede (1026).
Monts Cantabriques Pics d'Europe Torre de Cerredo
T. del Llambrión
2648
2642
Massif galicien Peña Trevinca 2127
Monts du Léon Teleno 2185
Montagnes basques (Euskal Mendiak) Aitzkorri (Aitxuri) 1551
Autres sous-systèmes : Fuentes Carrionas (2520), Massif de Ubiña (2417), Sierra de Hijar (2222), Massif de Mampodre (2195), etc.
Pyrénées Massif de la Maladetta Pic d'Aneto
Pointe d'Astorg 
Pic Maudit
La Maladeta
3404
3355
3350
3308
Massif des Posets Pointe de Llardana
Pico Espadas
3375
3332
Massif du mont Perdu Mont Perdu
Cylindre de Marboré
Soum de Ramond
3355
3328
3359
Massif du Vignemale Vignemale 3298
Massif des Corbières Pic de Bugarach 1230
Chaînes littorales catalanes Turó de l'Home (Montseny)
Turó Gros
1712

773

Les Pyrénées, les monts Cantabriques.
L'ensemble formé par la chaîne des Pyrénées, les monts Cantabriques et leurs prolongements occidentaux s'étend de l'est à l'ouest, sur une longueur de plus de 1100 kilomètres, depuis le cap de Creus (Catalogne) jusqu'aux caps Estelas et Finisterre (Galice), comme une haute muraille étayée par de puissants contre-forts qui en sont les rameaux transversaux, presque tous parallèles à la chaîne principale; les pentes méridionales sont en général plus escarpées que les pentes septentrionales. On les divise en deux parties :
1° Les Pyrénées hispano-françaises (430 kilomètres), ou Pyrénées proprement dites, qui séparent la France de l'Espagne, se subdivisent elles-mêmes en trois sections et projettent, au sud, de nombreux et longs rameaux jusqu'au bord de l'Ebre; elles culminent au pic d'Aneto, dans le massif de la Maladetta (3404 m);

2° Les Pyrénées espagnoles (770 kilomètres) qui se subdivisent en monts Cantabriques, monts des Asturies, monts de Galice, selon les provinces qu'elles traversent, qui, médiocrement hautes et percées de nombreux cols dans leur partie orientale, se relèvent dans leur partie centrale (Asturies) jusqu'à plus de 2615 m (Pics d'Europe) et présentent, une suite de pics neigeux, aigus, aux pentes boisées, avec un seul passage, la route de Gijon à Léon, puis s'épanouissent en nombreux rameaux qui couvrent toute la Galice et le nord du Portugal et forment le flanc septentrional du plateau Castillan (Meseta). L'arête des monts de Galice présente au début une courbe très arquée vers le nord, puis se replie au sud-ouest pour se terminer près de l'embouchure du Minho

La péninsule Ibérique a peu de plaines et rien que des plaines élevées et étroites, nivelées par le cours inférieur de ses fleuves; la plaine d'Andalousie est la plus importante.

Les Alpes. 
Le groupe alpin a pour centre la grande chaîne des Alpes proprement dites qui se développe au nord de la péninsule Italique sous la forme d'un arc de cercle d'environ 1500 kilomètres. Parvenue aux deux tiers environ de sa longueur, elle se divise, dans sa partie orientale, en deux branches dont l'une se courbe pour continuer l'arc de cercle et dont l'autre se prolonge en ligne droite vers l'est comme une tangente à l'arc. Entre ces deux branches, sont de nombreux rameaux qui forment de toute la partie orientale comme un seul et large massif montagneux.
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Carte des Alpes.
Carte de Alpes (muette).

Les Alpes, dont le nom, d'origine celtique, signifie hauteur, et est encore employé par les montagnards suisses pour désigner les pâturages élevés, sont le plus puissant massif montagneux de l'Europe. Ce massif présente une surface d'une largeur de 120 à 240 kilomètres, plus étendue à l'est qu'à l'ouest, brusquement coupée, du côté de l'Italie, par les pentes escarpées qui enceignent la péninsule et descendent aux bords du Pô presque jusqu'au niveau de la mer, prolongée, au nord, par une suite de montagnes moins hautes qui, sur une ligne à peu près droite passant dans le voisinage de Berne, de Munich et de Vienne, descendent dans la haute plaine de la Suisse et sur le plateau de la Haute-Allemagne. Dans la direction de l'ouest à l'est, la chaîne centrale va se dégradant doucement vers l'est, jusqu'au bord, du Danube. Son arête principale est formée de granit; ses chaînes secondaires, au nord et au sud, de calcaires et de schistes. Elle présente plusieurs importantes vallées transversales, étroites et pittoresques, comme celles du Tessin, de l'Adige, de la Reuss; mais ses plus longues vallées sont, comme celles du Rhône, de l'Inn, de la Drave, dirigées dans le même sens que l'arête centrale, et, par conséquent, le massif tout entier se compose de diverses branches parallèles : ce qui donne aux Alpes un caractère distinct de celui des Pyrénées et beaucoup plus varié. Les Alpes renferment les plus hautes montagnes de l'Europe (si l'on met à part le Caucase); nulle part, les neiges éternelles ne sont aussi abondantes, les glaciersaussi nombreux : aussi les Alpes sont-elles, en Europe; le réservoir le plus considérable d'eau douce. On les divise en trois sections, Alpes occidentales, Alpes centrales, Alpes orientales.

Les Alpes occidentales.
Les Alpes occidentales, s'étendent dans la direction du nord-ouest, du nord et du nord-est sur une longueur de 460 kilomètres, du col de Cadibone, au-dessus du golfe de Gênes, jusqu'au mont Saint-Gothard, qui se trouve à la limite des bassins du Rhone et du Rhin; elles deviennent plus hautes à mesure qu'on s'avance vers le nord; elles comprennent quatre chaînes, qui se terminent en muraille abrupte sur le versant oriental et se développent par de longs rameaux jusqu'au bord du Rhône, sur le versant occidental :

1° Les Alpes maritimes et Alpes de Provence, du col de Cadibone au mont Viso (180 km);

2° Les Alpes Cottiennes, du mont Viso au mont Cenis (110 km) ;

3° Les Alpes Grées, du mont Cenis (2084 m) au mont Blanc, flanquées à l'Ouest par les Alpes du Dauphiné et au Nord par les Alpes de Savoie;

4° Les Alpes Pennines, du mont Blanc au mont Saint-Gothard (environ 160 kilomètres), se subdivisant en Alpes du Valais, Alpes du Tessin, et comprenant les trois plus hautes montagnes du massif :

• le mont Blanc (4810 mètres), immense muraille de granit, entre le col du Bonhomme et le col de Balme, inclinée au nord-est, tombant à pic sur le versant oriental, dans le val Ferret et l'Allée Blanche, présentant, sur sa face occidentale, d'innombrables pics noirâtres et déchiquetés qui se dressent nu milieu des dômes et des nappes de neige et entre les quels descendent, jusque dans la vallée de Chamonix, quelques-uns des glaciers;

• le mont Cervin ou Matterhorn (4478), qui s'élève au-dessus des glaciers de sa base, comme une gigantesque pyramide de granit, si abrupte que la neige ne saurait y tenir;

• le mont Rosa (4632 m), séparé du précédent par le col Saint-Théodule, mais présentant aux regards un tout autre aspect, des glaciers et des plaines de neige sans fin sur le flanc de ses pitons aigus; c'est, sinon le sommet le plus élevé (le mont Blanc le dépasse), du moins, dans son ensemble, la masse de granit et de neige la plus considérable de l'Europe. 

Au delà du mont Rose, sont le col du Simplon (2009), dominé par un sommet de 3710 m,  et le mont Griès. A l'est du mont Blanc, et séparé de lui par le col Ferret, est le grand Saint-Bernard (2470 m).
Alpes : le Cervin (Matterhorn).
La pyramide du Cervin, dans les Alpes Pennines.

Les Alpes centrales.
Les Alpes centrales, s'étendent dans la direction est-nord-est, sur une longueur de 300 kilomètres, depuis le Saint-Gothard jusqu'au pic des Trois-Seigneurs (Dreiherrn Spitz). C'est principalement dans cette partie, correspondant à la Suisse et au Tyrol (Italie, Autriche), que sont les grandes masses de neige, la source des grands cours d'eau et des sites pittoresques. Elles comprennent sept chaînes, dont les deux premières continuent l'arête centrale, et dont les autres sont les principales branches du tronc :

1° Les Alpes Lépontiennes se dirigeant à très peu près vers l'est et s'étendant sur 130 kilomètres, de Saint-Gothard à la Maloïa. Le Saint-Gothard est, pour ainsi dire, le centre de tout le massif alpin, bien qu'il n'en soit pas la partie culminante; de là partent des ramifications divergeant dans tous les sens et des eaux qui s'écoulent vers les mers les plus opposées, par le Rhône, le Tessin, la Reuss, le Rhin, et, un peu plus loin, par l'Inn 

(Quelques géographes terminent les Alpes Pennines au mont Rose et font commencer à cette montagne les Alpes Lépontiennes, qu'ils conduisent, les uns jusqu'au Bernardino, les autres jusqu'à la Maloïa. Le reste jusqu'au Dreinherrn-Spitz forme les Alpes Rhétiques.).

2° Les Alpes Rhétiques se dirigeant vers l'est-nord-est, du Bernardino au pic des Trois-Seigneurs (Dreiherrn Spitz), lequel est une des moindres élévations du massif désigné sous le nom de Grand-Tauern. C'est une partie très pittoresque, très accidentée, dans laquelle se trouvent le mont Bernina, avec ses glaciers, plus loin l'Oetzhal, et dont les ramifications se développent au nord et au sud, encaissant les vallées de l'Inn, de l'Adda et de l'Adige;

3° Les Alpes Bernoises, la plus importante des chaînes secondaires du groupe alpin, prennent naissance dans le massif du Saint-Gothard et courent de l'est à l'ouest, en formant avec les Alpes Lépontiennes et Pennines un angle aigu dans lequel coule le Rhône. Comme l'arête centrale, les Bernoises présentent du côté sud une muraille escarpée de granit, et du côté nord des pentes plus allongées ; elles renferment de nombreux glaciers, entre autres, le glacier d'Aletsch, le plus grand des glaciers des Alpes, de hautes montagnes, le Finsteraarhorn (4275 mètres), la Jungfrau (4166 mètres), couronnée de neiges, les sites pittoresques de l'Oberland et les plus célèbres cascades de la Suisse.

4° Les Alpes centrales envoient vers le sud de nombreux contre-forts qui viennent s'effacer dans les plaines de la haute Italie; mais un seul de ces contre-forts forme une véritable chaîne, c'est le massif du mont Ortles ou Ortler (3899 mètres), dont les rameaux, Alpes du Tyrol méridional (Massif de l'Adamello), s'étendent au loin entre l'Adda (Valteline) et l'Adige : Alpes de Bernina, Alpes Bergamasques.

De nombreux cols et quelques grandes routes percent ces massifs et mettent en communication l'Europe centrale et l'Europe méridionale. 
Principaux sommets des Alpes
Chaîne principale, système montagneux
Massif secondaire, sous-système
Sommet
Altitude (m)
Alpes occidentales
I - Sud-Ouest
Alpes Liguriennes Punta Marguareis 2661
Alpes Maritimes et Préalpes Niçoises Monte Argentera 3297
Alpes et Préalpes de Provence  Tête de l'Estrop 2961
Alpes Cottiennes Monviso (Mont Viso) 3841
Alpes du Dauphiné Barre des Écrins 4102
Préalpes du Dauphiné Grande Tête de l'Obiou 2790
Alpes occidentales 
II - Nord-Ouest
Alpes Grées Mont Blanc 4810
Préalpes de Savoie Haute Cime des Dents du Midi, 3257
Alpes Pennines Monte Rosa 4634
Alpes Lépontines Monte Leone 3552
Préalpes de Lugano Pizzo di Gino 2245
Alpes Bernoises Finsteraarhorn 4274
Alpes de Glaris Tödi 3620
Préalpes Suisses  Schilthorn 2970
Alpes orientales
I - Centre
Alpes Rhétiques Occidentales Piz Bernina 4049
Alpes Rhétiques Orientales Wildspitze 3772
Alpes du Tauern Occidentales Grossglockner 3798
Alpes du Tauern Orientales Hochgolling 2863
Alpes de Styrie et de Carinthie Eisenhut 2441
Préalpes de Styrie Ameringkogel 2184
Alpes orientales
II - Nord-Est
Alpes Calcaires du Tyrol Septentrional Parseierspitze 2040
Alpes Bavaroises Grosser Krottenkopf 2657
Alpes Schisteuses du Tyrol Lizumer Reckner 2884
Alpes Salzbourgeoises Septentrionales Hochkönig 2941
Alpes du Salzkammergut et de la Haute-Autriche Hoher Dachstein 2993
Alpes Styriennes Septentrionales Hochtor 2369
Alpes de Basse-Autriche Hochstadl 1919
Alpes orientales
III - Sud-Est
Alpes Rhétiques Méridionales Ortler 3905
Alpes et Préalpes Bergamasques  Pizzo di Coca 3052
Préalpes de Brescia et de Garde Monte Cadria 2254
Dolomites Marmolada 3342
Préalpes de Vénétie Col Nudo 2472
Alpes Carniques et de la Gail Monte Coglians 2780
Alpes et Préalpes Juliennes Triglav 2864
Alpes de Carinthie et de Slovénie Grintovec 2558
Préalpes Slovènes  Porezen 1630
Les Alpes orientales.
Les Alpes orientales, qui commencent au pic des Trois-Seigneurs, se composent de deux grandes chaînes, avec leurs prolongements et leurs rameaux : la chaîne des Alpes Noriques et Styriennes qui mesure plus de 200 kilomètres et dont les dernières hauteurs cessent au delà de Graetz, d'une part, et près de Vienne, d'autre part; la chaîne des Alpes Carniques et Juliennes, qui mesure environ 250 kilomètres et qui enveloppe, à l'orient, l'Italie et l'Istrie, et se relie au système des chaînes de la péninsule Hellénique. Les Alpes orientales comprennent sept chaînes :
1° Les Alpes de Salzbourg, rameau latéral qui, du pic des Trois-Seigneurs, prend sa direction vers le nord-est, et auquel on peut rattacher les importants massifs situés entre la Salza et l'Enns (Tannenberg, etc.);

2° Les Alpes Noriques, qui commencent au pic des Trois-Seigneurs et dont la principale élévation est le Grand-Glockner (3890 mètres), le plus élevé des sommets du grand Tauern; la chaîne court entre la Muhr et la Drave et se prolonge au delà de la Muhr; on peut y rattacher le Bakony-wald, dernières pentes nord-ouest des Alpes au coude du Danube;

3° Du point où la Muhr et l'Enns prennent leur source, se détache le massif des Alpes de Styrie, qui courent entre ces deux rivières et comprennent les Alpes de Radstadt ;. au delà du Schneeberg (la montagne de neige) et du Soemmering, par lequel passe le chemin de fer de Vienne à Trieste, ce ne sont plus que des collines désignées sous le nom de Wiener-wald;

4° Les Alpes Carniques, qui s'étendent du pic des Trois-Seigneurs au col de Tarvis, et dont les sommets, bien moins élevés que ceux des grandes Alpes et même des Alpes Noriques, n'atteignent pas 3000 mètres; le granit y est remplacé par. des schistes et des calcaires, et, sur certains points, par des roches volcaniques;

5° Les Alpes Juliennes, du col de Tarvis aux environs de Rijeka, plus basses que les précédentes, toutes calcaires, et percées, comme la plupart. des chaînes calcaires, de nombreuses grottes parcourues par des rivières souterraines;

6° Les Alpes Cadoriques sont le principal rameau italien des Alpes Carniques; elles séparent la vallée de l'Adige des vallées de la Piave et de la Brenta;

7° Les Alpes de Croatie, dont les hauteurs se continuent, entre la Drave et la Save, jusqu'au-dessus de la plaine marécageuse du Danube, sont le principal rameau autrichien des Alpes Carniques.

Les grandes vallées longitudinales des Alpes Styriennes, Noriques et Carniques sont parcourues par des routes qui, des bords du Danube, donnent accès jusqu'aux hautes montagnes que ces routes traversent ensuite par divers cols; les principaux sont : celui de Innichen, entre la vallée de l'Adige et celle de la Drave; le col de Tarvis, de l'Italie dans la vallée de la Drave (Villach); le col de Laybach, de Trieste et de l'Italie dans la vallée de la Save, et de là jusqu'à Vienne.

Au sud du vaste amphithéâtre des Alpes, s'étend la belle et riche plaine du et de la Vénétie.

Le système Italique. 
Les Apennins, qui, sur une longueur de plus de 1000 kilomètres, parcourent, du nord au sud, toute la péninsule Italique et en sont en quelque sorte l'épine dorsale, paraissent être la continuation des Alpes, et leur nom a la même étymologie. Ils en diffèrent pourtant beaucoup par leur structure générale; ils sont beaucoup moins élevés, ne mesurant en moyenne que 1000 à 1100 mètres; ils n'ont pas de neiges éternelles, peu de pitons granitiques et aigus; c'est le calcaire qui domine, mêlé sur divers points à des roches volcaniques; les parois sont généralement grises, sombres, dénudées; les gorges, étroites, rocheuses. Les Apennins peuvent se diviser en trois parties :

L'Apennin septentrional.
L'Apennin septentrional s'étend du col de Cadibone, près de Savone, jusqu'à la source du Tibre, sur une longueur de 300 kilomètres, en formant vers le sud-est une vaste courbe qui enveloppe le golfe de Gênes et la Toscane, chaîne étroite, médiocrement élevée, à pentes rapides sur le versant méridional. Les principaux cols sont ceux : de Cadibone (449 m), de la Bocchetta (772 m), par où passe le chemin de fer de Gênes à Milan, de Pontremoli, par où l'armée française déboucha avant de livrer la bataille de Fornoue, en 1495, de la Futa (903), entre Bologne et Florence.

L'Apennin central.
L'Apennin central s'étend de la source du Tibre (mont Cornaro) jusqu'au mont Vellino près du lac Celano, sur une longueur de 280 kilomètres. Il est bas à sa naissance, mais il se relève ensuite et renferme la montagne la plus élevée de la chaîne entière, le Grand-Sasso d'Italie (2914 mètres). Dans cette partie, la chaîne se déploie sur une plus grande largeur (près de 200 kilomètres) et envoie à l'ouest plusieurs grands rameaux désignés sous le nom de chaînes Sub-Apennines, appartenant en général aux formations tertiaires ou volcaniques et présentant une série de mamelons cultivés : le Sub-Apennin Toscan, qui part du mont Cornaro et s'étend entre les vallées étroites de l'Arno et du Tibre; le Sub-Apennin romain, qui part du mont Vellino et couvre de ses innombrables collines le terrain compris entre le Tibre et le Vulturne.

Le seul passage est celui que suivait la voie Flaminienne des Anciens et qui, de Rome, conduit, par Foligno, à Ancône et à Fano.

L'Apennin méridional.
L'Apennin méridional, du mont Vellino au cap dell' Armi, s'étend sur une longueur de 500 kilomètres, dans la direction du sud-est. Le Sub-Apennin vésuvien entoure le Vésuve, qui se dresse, isolé, au dessus de Naples, et qui, seul des anciens volcans de la péninsule, est encore en activité. Au mont Acuto, près de Venouse, l'Apennin méridional se partage en deux branches, dont l'une va se terminer en pente douce au cap Leuca, et l'autre, plus abrupte, formée en partie de roches primitives, se courbe au sud-ouest, constitue le sol de la Calabre, forme le haut et vaste plateau de la Sila (1400 mètres) et finit aux caps Spartivento et dell' Armi. Le principal col est celui d'Ariano, entre Avellina et Foggia.

Principaux sommets des Apennins

Chaîne principale, système montagneux
Massif secondaire, sous-système
Sommet
Altitude (m)
Apennin septentrional Apennin Ligure Monte Maggiorasca 1804
Apennin Toscano-Emilien Monte Cimone 
Monte Cusna
Monte Prado
2165
2121
2054
Apennin Toscano-Romagnais Monte Falco 1658
Apennin central Appennin de l'Ombrie
et des Marches
Monte Vettore
(dans les Monts Sybillins)
2476
 Monts des Abruzzes Corno Grande
(dans le Gran Sasso d'Italia)
Monte Amaro
Monte Terminillo 
2912
 

2793
2217

Apennin méridional Appennin Samnite Monte Miletto
La Gallinola
2052
1923
Appennin de Campanie Monte Cervialto 1809
Appennin de Lucanie Serra Dolcedorme 2267
Appennin Calabrais Montalto (Aspromonte) 1955
Apennin Sicule Madonie Pizzo Carbonara 1979

Les plaines.
Les Apennins ne laissent de place à de grandes plaines que sur leur versant occidental, plaine de Toscane, campagne de Rome, terre de Labour, et au sud de la péninsule.

Le relief des îles.
Les montagnes de Sicile sont en quelque sorte la continuation des Apennins (Apennin Sicule). Elles se composent de deux chaînes granitiques et calcaires avec de nombreux contreforts : l'une traverse l'île dans sa partie septentrionale de l'est à l'ouest, et l'autre se détache de la précédente vers le centre de l'île pour courir à la pointe sud-est; à la jonction des deux chaînes, les sommets atteignent 1900 mètres. Beaucoup plus élevé est le volcan de l'Etna (3310 mètres), qui, comme le Vésuve, se dresse isolé sur la côte, au milieu des terrains qu'il a formés lui-même par ses éruptions. Durant les vingt derniers siècles, l'histoire a enregistré une centaine éruptions de l'Etna. La principale plaine est dans la partie méridionale de l'île.

La Corse et la Sardaigne, que la mer a séparées, sont en réalité une même chaîne de montagnes, granitique en Corse, où les sommets sont plus élevés, granitique et calcaire en Sardaigne, où les hauteurs s'abaissent très sensiblement à mesure qu'on s'avance vers le sud.

Le système français. 
Le système français est adossé au nord-ouest du massif alpin, dont il est séparé par les vallées du Rhône et de l'Aar. Il présente une pente générale vers le nord-ouest et comprend plusieurs chaînes qui appartiennent, en totalité ou en majeure partie, au sol français.

Le Jura.
Le Jura, qui est relié aux Alpes par le Jorat et qui dresse entre la Suisse et la France sa grande muraille calcaire. La ligne de faîte, située à l'orient des divers étages composant la chaîne, est presque tout entière sur le territoire suisse, avec les monts Noiremont, Tendre (1690 mètres), Suchet, Weissenstein, etc., et se prolonge jusqu'au confluent de l'Aar et du Rhin.

Les Cévennes et le Massif Central.
Les Cévennes, avec leurs prolongements de la Côte-d'Or, du plateau de Langres, des Faucilles et les rameaux qui continuent la pente nord-ouest ; avec le Massif Central, le prolongement qui sépare la Loire et la Seine et les prolongements de l'Argonne et des Ardennes.

Les Ardennes.
Les Ardennes, dont la France ne possède que l'extrémité méridionale, se prolongent entre la Meuse et la Moselle jusqu'aux bords du Rhin et forment les plateaux sauvages et ondulés de l'Eifel, élevés en moyenne de 500 mètres.

Les Vosges.
Les Vosges, dont le centre de soulèvement est au grand Honeck et qui s'abaissent vers le nord, ont leurs plus hauts sommets au delà de la frontière, où on les désigne sous le nom de Hardt, partie dans laquelle se trouve le mont Tonnerre (680 mètres), la dernière éminence importante de la chaîne; elles envoient à l'ouest, entre la Nahe et la Moselle, un rameau de collines boisées, qu'on nomme le Hundsruck.

Principaux sommets du système français
(exceptées Alpes et Pyrénées)

Chaîne principale, système montagneux
Massif secondaire, sous-système
Sommet
Altitude (m)
Jura
(Massif situé en France et en Suisse et se prolongeant en Allemagne par des plateaux d'altitude modeste)
-- Crêt de la Neige
Le Reculet
Colomby de Gex
Mont Tendre
La Dôle
1720
1718
1688
1679
1677
Massif Central Monts Dore Puy de Sancy 
Puy de Dôme
1886
1484
Lozère Mont Lozère 1702
Cantal Plomb du Cantal 
Puy Mary 
1855
1787
Cévennes Mont Aigoual
Mont Tanargue
1567
1519
Montagne Noire Pic de Nore 1210
Plateaux : Aubrac, Grands Causses, Larzac, plateau de Millevaches, plateau du Ségala.
Ardennes
(Massif situé principalement en Belgique et débordants sur la France et le Luxembourg)
- Signal de Botrange
Baraque Michel
Baraque de Fraiture
Barrière de Champlon
694
674
652

475

Vosges - Grand Ballon
(Ballon de Gwebwiller)
Storkenkopf 
Hohneck
1424
 

1366
1363

Reliefs divers Monts du Perche, Massif Armoricain, Hauteurs de Gâtine, Plateau de Langres, Côte d'Or.

Les plaines.
Entre les Alpes et le Jura, est la haute plaine de la Suisse; entre les Alpes et les Cévennes, l'étroite vallée du Rhône, qui s'élargit pour former la plaine du Languedoc; à l'ouest des Cévennes s'étendent deux grandes plaines : la plaine d'Aquitaine, au sud du Massif Central, et la plaine du nord-ouest de la France au nord du massif, où les hauteurs de Gâtine (285 m au mont Mercure), le Massif Armoricain (391 m dans les monts d'Arrée) et les collines de Normandie et du Perche (417 m dans la forêt d'Ecouves, près d'Alençon) et les collines de l'Artois (203 m entre Boulogne et Saint-Omer) ne font figure que des reliefs très modestes.

Le système balkanique.
Près de Rijeka, où se terminent les Alpes Juliennes, commence la chaîne des Alpes Dinariques. Aux sources de l'Ibar, du Drin et du Vardar, trois chaînes se réunissent : les Alpes Dinariques, et deux autres chaînes : les Balkans et le Pinde.

Toute la péninsule Balkanique est très accidentée et n'a que des plaines peu étendues sur les côtes; plusieurs sommets y atteignent la limite des neiges éternelles et, dans la partie centrale, entre le Danube et le golfe de Salonique, la largeur du massif de montagnes n'est pas de moins de 400 kilomètres : c'est le haut Plateau Hellénique.

A ce système on peut rattacher le groupe des Cyclades, tout formé d'anciens volcans. C'est au milieu de ces îles, dans un terrain de formation calcaire, qu'est la grotte d'Antiparos, vaste caverne dans l'intérieur de laquelle on descend par une étroite ouverture, et qu'ont rendue célèbre ses belles stalactites.

Les Alpes Dinariques.
Les Alpes Dinarique sont, sur une longueur de 600 kilomètres, la continuation de la précédente; même direction sud-est, même formation calcaire, quelquefois granitique; élévation médiocre. Elles forment un système complexe de chaînons parallèles, qui enferme plusieurs vallées sans issue, dent les îles Illyriennes elles-mêmes font partie, et qui s'étend, en couvrant une grande étendue de pays, jusque vers la source du Drin blanc et celle de l'lbar, affluent de la Morava.

Les Balkans et les Rhodopes.
La chaîne des monts Balkans (le mont Hémus des Anciens), qui prend différents noms (Tchar-Dagh, 3080 mètres, etc.), et qui court pendant environ 600 kilomètres dans la direction de l'est jusqu'au cap Emine sur la mer Noire, séparant le bassin du Danube des bassins de la mer Egée et de la mer de Marmara. Son rameau le plus important est le Rhodope (ou Rhodopes), qui ferme à l'ouest la vallée de la Maritza

Le Pinde et les montagnes du Péloponnèse.
La chaîne du Pinde, qui, sous divers noms aussi, continue vers le sud-sud-est les Alpes Dinariques, et dont les nombreux rameaux enserrent les étroites vallées de la Grèce; elle se continue dans le Péloponnèse, dont le plateau d'Arcadie forme la partie centrale, et elle se termine au cap Matapan. Les îles Cythère et de Crète en sont le prolongement.

Principaux sommets du Système balkanique

Chaîne principale, système montagneux
Massif secondaire, sous-système
Sommet
Altitude (m)
Alpes Dinariques Karst Snežnik 1796
Kapela Ozeblin 1657
Velebit Vaganski Vrah 1757
Monts Métallifères de Bosnie - Prenj Vlašic
Cvssnica
Jahorina
Treskavica
Bjelašnica
1943
2228
1913
2088
2067
Alpes Dinariques
proprement dites
Veliki Troglav 1913
Durmitor Bobotok Kuk
Maglic
2528
2388
Biokovo Sveti Jure 1762
Tara-Zlatibor Tornik 1496
Orjen Zubacki Kabao 1894
Alpes Albanaises Maja Jezercë
Djeravica
Komovi
2693
2656
2483
Autres  massifs  : Montagne Noire, Prokletije, Gorjanci, Mosor, Ljubotin (2510), Suvo Rudište (2017)
Balkans Balkan Occidental Midžor 2169
Balkan Central Botev  2376
Balkan Oriental Balgarka 1180
Rhodopes Rhodope Occidental Širokolaški snežnik
Goljama Sjutkja
Malak Perelik
2188

2186
2147

Rhodope Oriental Goljam Perelik 2191
Rhodope Méridional (R. Grec). Phalakron
Gocev Vrah
2231
2112
Monts Rila Musala (Muss-Alla) 2925
Monts Pirin Vihren 2914
Chalcidique Mont Athos 2033
Île de Thasos Ypsarion 1200
Pinde Pinde central Smólikas
Grammos
Giona
Gamila
Parnasse
Oeta
Vasilitsa
Agrafa
Hélikon
2637
2550
2540
2500
2457
2152
2113
2184
1748
Monts Athamanika Kakarditsa 2429
Monts Lakmos Peristeri 2295
Autres montagnes 
de l'Hellade
Massif de l'Olympe Mont Olympe
(Pic Mytikas)
2919
Monts Othrys Gerakovouni 1726
Pélion Mont Ossa
Mont Pélion
1978
1651
Hymète (1026 m).
Montagnes 
du Péloponnèse
Plateau d'Arcadie Mt Cyllène
Mt Erymanthe
2376
2221
Taygète Profítis Ilías (Mont Taléton) 2409
Parnon Megali Tourla (Kronion) 1935
Monts de Messénie Mont Aegaleo 1220
Îles du Sud 
de la Grèce
Cythère Mermygáris 506
Crète Mont Ida
Levka Ori
Dhikti
2455
2454
2147

Les Carpates. 
Les Carpates continuent en réalité les massifs helléniques au nord-est, mais elles sont généralement moins élevées. C'est la même formation géologique; le Danube, dont elle barrait le cours, l'a minée et s'est frayé un étroit passage désigné sous le nom de Portes de fer, à l'endroit où est aujourd'hui la ville de Turnu Severin. Au nord du fleuve, commence la chaîne des Carpates, composée de terrains divers dans lesquels dominent le granit et les roches volcaniques; elle se divise en deux parties :

Les Carpates orientales.
Les Carpates orientales s'étendent de la rive du Danube à la source de la Tisza (Theiss), en formant, sur une longueur d'environ 700 kilomètres, une courbe dirigée d'abord de l'ouest à l'est et désignée sous le nom d'Alpes de Transylvanie, puis au nord-nord-ouest; les pentes extérieures sont rapides; toute la partie intérieure de la courbe, sur une profondeur de près de 400 kilomètres, n'est que montagnes et collines s'abaissant doucement vers l'ouest, mais gardant dans tout le massif, à l'exception des profondes vallées, une hauteur de 350 à 630 mètres et présentant à son extrémité, à l'ouest de Cluj, un massif d'une élévation de 1200 à 1500 mètres et plus, et  dont le principal sommet est le mont Bihor (1849 m);

Les Carpates occidentales.
Les Carpates occidentales, orientées au nord-ouest, comprennent les Carpates proprement dites, des monts Gorgany (Gora Goverla, 2061 m), en Ukraine Carpatique, où naissent la Tisza et le Prut, jusqu'à la source de la Poprad, affluent de la Vistule, chaîne d'une altitude et d'une épaisseur médiocres, et les monts Tatra (Haute Tatra, à la frontière de la Pologne et de la Slovaquie, et Petite Tatra, au centre de la Slovaquie), massif considérable composé de plusieurs lignes de hauteurs parallèles (Babia-Gora, 1725 m; Pic de Gerlachovka, 2654 m;  etc.), et à l'extrémité occidentale duquel sont les hautes vallées de l'Oder et de la Waag et plusieurs massifs ou chaînes secondaires, entre autres les Beskides (Beskiden) et les Petites Carpates, dont les collines descendent jusqu'à la rive du Danube, à Bratislava.
-

Slovaquie : paysage.
Un paysage de Slovaquie, avec au fond la chaîne des Tatras (partie occidentale des Carpates).

Du nord-est des Carpates occidentales part une série de petites collines basses qui forment le dos d'où les eaux coulent, au nord, vers la Vistule, au sud-est, vers le Dniestr, et qui bientôt s'abaissent en une haute plate-forme couverte d'un immense marais, le marais de Pinsk, où les rivières naissantes qui vont couler, les unes vers la mer Baltique, les autres vers la mer Noire, confondent souvent leurs eaux. Au nord-ouest, sur la rive gauche de la Vistule, est un plateau montueux et boisé, dit chaîne Sainte-Croix (ou mont Lysica), dont le principal sommet est le Lyssagora (611 m), au nord duquel la plaine de la Basse-Allemagne se confond avec celle de l'Europe orientale.

Principaux sommets des Carpates

Chaîne principale, système montagneux
Massif secondaire, sous-système
Sommet
Altitude (m)
Carpate Méridionale Monts du Banat Bloju 2192
Monts Retezat Peleaga 2511
Alpes de Transylvanie
(Chaîne principale)
Moldoveanu
Négoiul
Mindra
2544
2535
2529
Monts Bihor Monts Apuseni  Cucurbata Mare 1849
Plateau de Transylvanie Altitude moyenne entre 300 et 500 m
Carpate Orientale Rodna Pietrosul 2305
Carpate Occidentale Beskides Hoverla
Babia Gora
2061
1725
Tatras Pic Gerlachovka
Dumbier
2654
2045
Autres massifs : Monts de Galgoc, Petites Carpates, Monts Métallifères de Slovaquie, Monts Matra.

Les plaines.
Entre les Carpates et les Alpes s'étend la plaine de Hongrie, présentant, surtout à l'est et à l'ouest, des coteaux et des champs fertiles séparés au centre par une longue ligne de steppes et de marécages; entre les Carpates et les Balkans, la plaine du bas Danube, plaine d'alluvion, basse et fertile, mais marécageuse dans le voisinage de la mer.

Le quadrilatère de Bohème.
Au centre de l'Europe, il existait deux massifs granitiques et siluriens qui dessinaient à peu près un quadrilatère. Ils ont formé les quatre chaînes qui enveloppent d'une ceinture de plus de 900 kilomètres la Bohème (c'est-à-dire la partie occidentale de la République Tchèque) et qu'on peut désigner sous le nom de quadrilatère des monts de Bohème. 

Les Sudètes.
Les Sudètes s'étendent sous divers noms dans la direction nord-ouest, des sources de l'Oder jusqu'au défilé par lequel l'Elbe s'échappe de la Bohème; très déprimées au point où elles se relient aux Carpates, elles se relèvent vers le nord, atteignent leur plus grande hauteur dans les monts des Géants (Riesengebirge), dont le sommet le plus élevé, Riesenkoppe ou Schneekoppe, ne mesure cependant que 1650 mètres, mais qui doivent leur nom à leurs masses arides, escarpées et souvent noyées dans le brouillard; c'est dans cette chaîne que sont les monts de Lusace, compris entre la grande Neisse et l'Elbe, et dont le revers septentrional, peu élevé, mais très pittoresque, a été surnommé « la Suisse saxonne » ;

Les monts Métallifères.
Les monts Métallifères (Erzegebirge), dont les croupes, peu élevées, sont arrondies, couvertes de verts pâturages et de forêts, et qui doivent leur nom à leurs nombreuses mines. Elles projettent, sur leur flanc, nord-ouest, de nombreux monticules qui forment le Voigtland;

Les monts de la forêt de Bohème.
Reliés aux monts métallifères par les monts de la forêt du Haut-Palatinat (Oberpfälzerwald), les monts de la forêt de Bohème (Boehmerwald), orientés du nord-ouest au sud-est, forment le côté sud-ouest du quadrilatère depuis les sources de l'Eger et du Naab jusqu'à, la pointe méridionale. Ils sont presque aussi élevés dans le sud que le Riesengebirge; des forêts de hêtres et de chênes couvrent leurs pentes inférieures, des forêts de pins et de sapins, leurs pentes supérieures; la plupart des sommets sont nus;

Le plateau de Moravie.
Le plateau de Moravie (Zdarsky-Hory), s'étend de la pointe méridionale du quadrilatère aux Sudètes; ce sont moins des montagnes qu'une triple terrasse dont la plus élevée, celle du sud, mesure environ 600 mètres.

L'intérieur du quadrilatère est presque entièrement couvert par les rameaux de ces deux dernières chaînes, qui descendent presque jusqu'aux bords de l'Eger et de
l'Elbe, et ne laissent qu'une plaine de peu d'étendue, mais d'une grande fertilité. 

De nombreux cols donnent accès dans cette fortification naturelle de la Bohème. 

Principaux sommets du Quadrilatère de Bohème
et des montagnes d'Allemagne

Chaîne principale, système montagneux
Massif secondaire, sous-système
Sommet
Altitude (m)
Quadrilatère 
de Bohème
Forêt de Bavière
et Forêt de Bohème
Grand Arber
(Grosser Arber)
1456
Collines de Moravie Javorice 837
Monts métallifères (Erzgebirge) Klínovec
Fichtelberg
1244
1215
Sudètes Snieszka
Pradéd (Altvater)
1603
1490
Montagnes d'Allemagne Forêt de Thuringe Grosser Beerberg 982
Rhoen (Rhön) Wasserkuppe 950
Fichtelgebirge Schneeberg 1053
Harz Brocken 1142
Rothaargebirge Langenberg
Kahler Asten
843
841
Taunus Grosser Feldberg 880
Hunsrück Erbeskopf 816
Vogelsberg Taufstein  772
Eifel Hohe Acht 747
Forêt Noire Feldberg
Herzogenhorn 
1493
1415
Jura Souabe (Schwäbische Alb)  Lemberg 1015
Forêt du Haut-Palatinat
(Oberpfälzer Wald)
 Cerchov  1042
Autres massifs :  Wiehengebirge (320),  Forêt de Teutberg (446), Kyffhäuser (473), Westerwald (657), Monts de Zittau (792), Spessart (586 m), Odenwald (626), Jura Franconien (656), Elbsandsteingebirge (730), 

Le système Allemand. 
Le système montagneux de l'Allemagne, généralement moins élevé que les précédents, prend naissance à la pointe orientale du quadrilatère de Bohème, au Fichtelgebirge (à peine 1000 mètres), « la Montagne des Pins », ainsi nommée à cause des forêts qui la couvrent : c'est le noeud du système allemand, d'où les eaux coulent vers les quatre points cardinaux (Eger, Saale, Naab et Mein), et le lieu où ce système se divise en deux grandes branches, l'une au sud, l'autre au nord, séparées par la vallée du Mein.

La branche du sud.
La branche du sud court dans la direction du sud-ouest, jusqu'à la Forêt Noire, sur une longueur d'environ 230 kilomètres, et comprend :

1° Le Jura allemand ou franconien, qui s'étend entre les vallées du Necker, du Mein et du Danube, et qui présente, au nord, des ondulations peu sensibles, au sud, dans la vallée du Necker, des murailles abruptes semblables à celles du Jura du côté de la Suisse : on nomme cette dernière partie Alpes de Souabe ou Alpes rudes (Rauhealp) à cause de la sauvage nudité de ses sommets; le Jura franconien en est un rameau détaché (entre la Regnitz et le Yaxt).

C'est entre le Jura allemand, le Boehmerwald et les Alpes qu'est compris le plateau de la Bavière.

2° Les montagnes de la Forêt Noire (Schwarzwald) vers l'extrémité desquelles aboutissent les Alpes de Souabe (ou Jura souabe); elles ont, sur une longueur de 200 kilomètres et une largeur d'environ 60 kilomètres, la même direction nord-nord-ouest que les Vosges, auxquelles elles ressemblent de tout point et dont elles ne sont séparées que par l'espace dans lequel le Rhin a nivelé sa vallée; les sommets de la Forêt Noire sont nus, un peu plus élevés que ceux des Vosges, s'abaissant également vers le nord, et ses flancs sont revêtus de forêts.

Au delà du Necker, cette chaîne se continue jusqu'au Mein sous le nom d'Odenwald.

La branche du nord.
La branche du nord court dans la direction du nord-ouest et projette vers le nord divers rameaux; elle comprend :
1° La chaîne de la forêt de Franconie (Frankenwald), s'étendant du Fichtelgebirge à la source de la Werra, chaîne aux formes arrondies, surtout sur le versant sud-ouest, et aux sommets peu élevés;

2° La chaîne de la forêt de Thuringe (Thuringerwald), plus abrupte, quoique les plus hauts sommets n'atteignent pas 1000 mètres, formée en majeure partie de porphyre, couverte de pins et de sapins, et longée par la Werra jusqu'à Eisenach;

3° A une centaine de kilomètres au nord de la forêt de Thuringe, et relié à elle par de simples collines, est le massif du Harz, s'étendant entre la Saale et la Leine, orienté du nord-ouest au sud-est, sur une longueur de 80 kilomètres et une largeur de 25 kilomètres en moyenne; c'est une contrée très riche en filons métalliques; le Brocken en est la principale éminence (1142 m);

4° Au point où commence la forêt de Thuringe, près de la source de la Werra, se détache de la forêt de Franconie une chaîne de hauteurs médiocres qui se dirige vers l'ouest, bordant jusqu'au Rhin la vallée septentrionale du Mein; on les désigne sous le nom de Rhön allant de la forêt de Franconie jusqu'au delà de la source de la Fulda, de Spessart s'avançant dans un coude du Mein, de Taunus s'avançant jusqu'au bord du Rhin, et renfermant sur ses dernières pentes (Rheingau) les fameux vignobles du Rhin; au delà, le massif de plateaux et de collines s'étend vers le nord, entre la vallée du Rhin et celle du Weser, comprenant le Vogelsberg, le Wester-wald, l'Eggegebirge, le Teutoburgerwald. Cette chaîne n'atteint que sur un très petit nombre de points la hauteur de 600 mètres.

Les plaines.
C'est au nord de ce massif et de celui des Ardennes, à l'ouest du Harz et des dernières pentes du quadrilatère de Bohème, que s'étend la grande plaine des Pays-Bas et de la Basse-Allemagne, laquelle se lie, sans interruption, à la grande plaine de l'Europe orientale.

Le groupe des îles Britanniques. 
Le groupe britannique a au nord, dans l'Écosse, son centre montagneux, formé de roches granitiques, volcaniques et de terrains de transition. Ce centre comprend trois massifs, orientés du sud-ouest au nord-est comme les couches géologiques :

1° Le plateau septentrional, granitique et en grande partie stérile, dont la hauteur est d'environ 300 mètres; les Hébrides avec leurs basaltes, la célèbre grotte de Fingal, merveilleuse caverne dont la mer occupe le fond et dont les parois sont formées de prismes basaltiques; les Orcades et les Shetland font partie de ce massif;

2° La chaîne des Grampians, large massif dans lequel domine le micaschiste et dont la plus haute montagne, qui est en même temps le point culminant des îles Britanniques, est le Ben Nevis (1343 m);

3° Les Monts Cheviots  et les nombreuses collines qui s'y rattachent.

Entre les Grampians et les Cheviots est Strathmore, la principale plaine de l'Écosse.

Au sud des Cheviots, qui sont sur la frontière écossaise, l'Angleterre proprement dite n'offre plus que des rangées de collines, couvertes de bois et de prairies et quelquefois portant des moissons jusque sur leur faîte. On les désigne sous les noms de :

1° La chaîne Pennine, dirigée du nord au sud et comprenant, au nord, les monts du Cumberland : cette chaîne serre de près la côte occidentale et ne donne naissance que sur son versant oriental à des cours d'eau de quelque importance;

2° La chaîne Dévonienne, traversant, de l'est à l'ouest, du cap Lizard au cap Foreland, tout le sud de l'Angleterre et comprenant les monts granitiques et schisteux du Cornouailles et du Devon, les Down's-hills, tout calcaires, qui forment les blanches falaises de la côte sud-ouest et ont fait donner à file, par les Romains qui l'abordaient de ce côté, le nom d'Albion;

3° La chaîne des monts Cambriens ou massif du Pays de Galles, qui rappelle par ses roches granitiques et son caractère sauvage les sites de l'Écosse : sa plus grande élévation est vers le nord et sa principale montagne, le Snowdon (1085 mètres).

Principaux sommets des Îles Britanniques
Chaîne principale, système montagneux
Massif secondaire, sous-système
Sommet
Altitude (m)
Montagnes de la Grande-Bretagne Grampians
(et Northwest Highlands)
Ben Nevis
Ben Macdhui
Càrn Eige
1443
1309
1183
Cheviots Mont Cheviot
Cairn Hill
816
777
Chaîne Pennine Cross Fell
Mickle Fell
Whernside
893
788
736
Chaîne Dévonienne High Willhays
Dunkery-Beacon
621
519
Monts Cambriens Snowdon
Garnedd Ugain
1085
1065
Autres massifs : Monts du Cumberland (978), North York Moors (465),  Shropshire Hills (540), Cotswold Hills (326), Mendip Hills (326), Chiltern Hills (253), Downs  : Dorset D. (278), North D. (294), South D (248).
Montagnes de l'Irlande Monts de Wicklow Lugnaquilla 930
Monts Mourne Slieve Donard 852
Monts du Donegal Mont Errigal 749
Macgillycuddy's Reeks Carrauntoohil
Binn Chaorach
1038
1010
Péninsule de Dingle Mont Brandon  951
Monts Galtee Galtymore 917
Montagnes du Connaught Nephin
Benbaun
Devilsmother
806
729
645
Plateau d'Antrim Knocklayd 514
Autres îles Hébrides (Sgùrr Alasdair, 992); Mull (Ben More, 966), Skye (Blà Bheinn, 928); Ile de Man (Snaefell, 621).

Les plaines.
Les principales plaines de l'Angleterre, plaine d'York et plaine du sud-ouest, sont situées à l'est des Pennines.

Le relief de l'Irlande.
L'Irlande est une plaine basse dans sa partie centrale et n'a de montagnes qu'au nord (monts Mourne et monts Donegal) où se continuent les chaînes basaltiques de l'Écosse, et au sud-ouest (monts de Wicklow, Galtees, etc.) où se trouve la suite du massif gallois; le plus haut sommet (Carrauntoohil) dépasse de peu les 1000 mètres.

Les Alpes Scandinaves. 
Les Alpes scandinaves forment l'arête de la presqu'île Scandinave et sont eu grande partie composées de gneiss et de micaschiste; leur longueur est de 1700 kilomètres environ et leur plus grande largeur, de 400. Elles présentent, en général, un large dos dont la pente tombe brusquement dans la mer du côté de la Norvège et y dessine des milliers de baies profondément encaissées; mais elle descend plus lentement vers la mer Baltique; les plateaux ont quelquefois 30 à 40 kilomètres de largeur dans la partie méridionale, sur 1200 mètres d'élévation, et sont surmontés, de distance en distance, par des pitons coniques et neigeux. Elles se subdivisent en quatre parties :

1° Les monts Langfield, qui forment la pointe méridionale de la Norvège, du cap Lindesness au mont Sognefield;

2° Le massif des monts Jostedalsbre, Jotunheim et Dovrefield (ou Dofrines), où la chaîne atteint sa plus grande largeur et sa plus grande hauteur (Galdhöpiggen, 2469 m) et qui projettent un long rameau vers la Suède méridionale;

3° Les monts Koelen, plus étroits et plus sauvages;

4° Les îles Lofoten et Vesterålen, qui sont, en réalité, avec le plateau de Laponie, la continuation de la chaîne sur le bord de l'océan Atlantique.

La côte de la mer Baltique, surtout la côte méridionale, présente une plaine assez étendue.

Principaux sommets des Alpes Scandinaves

Chaîne principale, système montagneux
Massif secondaire, sous-système
Sommet
Altitude (m)
Hautes Terres de la Norvège méridionales Hardanger Vidda
Telemark
Sandfloeggi
Gaustatoppen
1721
1883
Montagnes centrales Jotunheim
Jostedalbreen
Dovre Fjeld
Galdhøpiggen
Lodalskåpa
Snøhetta
2469
2083
2286
Chaîne des Fjords Breheimen
Romsdal
Trollheimen
Reinheimen
Hestbrepiggan
Store Venjetinden
Store Trolla
Gråhø
2172
1852
1850
2014
Hautes Terres du Centre Børgefjell (monts Børge) Norra Sytertoppen 1768
Montagnes de la région arctique Okstindan
Sulitjelma
Alpes de Lyngen
Massif du  Kebnekaise
Monts Sarek
Akka
Oksskolten
Suliskongen
Jiehkkevárri 
Kebnekaise
Sarektjåkkå
Stortoppen
1916
1908
1834
2110
2089
2016
Îles Vesterålen
Îles Lofoten
Magerøya (île du cap Nord)
Møysalen
Higravstinden
Gråkollfjellet
1262
1161
417
Hors des Alpes Scandinaves : îles arctiques norvégiennes Spitzberg (Svalbard)
Jan Mayen
Newtontoppen
Haakon VII Toppen
1713
2277

La Finlande, plateau tout granitique, présente de profondes déchirures, qui ne forment pas un système, mais qu'on désigne quelquefois sous le nom de monts Olonetz et qui se rattachent par leur formation aux Alpes Scandinaves.

L'Oural.
L'Oural est une bande, longue et très étroite, de terrains granitiques et schisteux, mesurant près de 3000 kilomètres, culminant au mont Narodnaya (1895),  et séparant l'Europe de l'Asie.

Cette chaîne, que les habitants nomment « la ceinture de pierre », n'est dans sa partie septentrionale qu'une suite de plateaux ne dépassant guère 1500 mètres; dans
la partie centrale, quelques sommets ont de 1500 à 2600 mètres; mais la chaîne va s'abaissant, et, à l'endroit où la route de Sibérie la traverse, le sommet du plateau n'ayant plus que 260 mètres au dessus du niveau de la mer, la montée est insensible; la pente, jamais abrupte, est un peu plus rapide sur le versant européen que sur le versant asiatique.

La chaîne se relève et se divise, dans sa partie méridionale, en trois branches, dont une envoie une rangée de collines jusque sur les bords de la Volga.

A l'ouest de la chaîne, mais sans se relier à elle, commence une série de plateaux peu élevés (moins de 300 m), l'Uvalli (ou monts Uvaly), région pierreuse et à peu près inculte dont le nom signifie « clos de pays »; le plateau de Valdaï, région marécageuse formant la plus haute élévation de la Russie centrale, quoiqu'elle n'atteigne pas 300 mètres, mais donnant cependant naissance à de grands fleuves qui coulent dans des directions diverses.

Ces ondulations du terrain interrompent à peine l'immense plaine de l'Europe orientale, qui s'étend de l'océan Glacial Arctique à la mer Noire et au Caucase, et de l'Oural aux Carpates.

Principaux sommets des montagnes de l'Est de l'Europe

Chaîne principale, système montagneux
Massif secondaire, sous-système
Sommet
Altitude (m)
Oural Oural Pré-polaire Narodnaya
Karpinsky
Manaraga
1895
1878
1662
Caucase Grand Caucase Elbrouz
Dykh Tau
Koshtan Tau
Jangi Tau (Janga)
Kazbek
Bazardüzü
5642
5201
5150
5059
5047
4466
Chaîne Taurique
(Montagnes de Crimée)
Babugan Yayla Demir Kapu
Zeytin Kosh
1540
1537
Reliefs divers (Russie, Biélorussie, Ukraine) Plateau de Volyno-Podolie (471), Monts Timan (460),
Obshchi Syrt (405), Plateau de la Volga (384), Hauteurs du Donets (367), Plateau du Valdaï (347), Collines de la Biélorussie (345), Hauteurs de Moscou-Smolensk (320), Plateau central russe (293), Uvalli (290), Collines d'Ergheni (222), Hauteurs du Dniepr (196)

Le Caucase.
Le Caucase  est un large massif granitique et surtout calcaire, mesurant 1100 kilomètres en longueur, de l'est à l'ouest, et 100 à 350 kilomètres en largeur; peu élevé à l'ouest (1000 à 1200 mètres), très élevé au centre où sont l'Elbrouz (5642 mètres) qui dépasse nettement le mont Blanc, le Kazbek (5047 mètres) qui le dépasse aussi, etc.; ces  montagnes, couvertes de neiges éternelles, sont sur la limite de l'Europe et de l'Asie. Le Caucase est sans ramifications sur le versant septentrional. Il s'élève, depuis la steppe jusqu'aux sommets, par une série de gradins tout recouverts de forêts touffues dans la partie moyenne et de beaux pâturages dans la partie supérieure„ profondément déchirés, dans la direction du sud au nord, par d'innombrables torrents qui ont creusé des ravins abrupts; sur le versant méridional, il se prolonge et se relie au massif arménien.
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Kazbek.
Le Kazbek (5047 m), deuxième plus haut sommet du Caucase.

La principale route, celle du défilé de Dariel (Portes Caucasiennes des Anciens), s'ouvre au centre de la chaîne.

Les monts de Crimée.
Les montagnes du sud de la Crimée ou Chaîne Taurique, dont le sommet dépasse 1500 mètres, se rattachent par leur formation au massif caucasien. (E. Levasseur).

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