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Lydhveldidh Island |
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![]() 65 00 N, 18 00 W |
L'Islande![]() ![]() Géographie physique de l'IslandeLa topographie générale de l'Islande est caractérisée par un haut plateau central inhabité, le Hálendi (Hautes Terres), qui constitue la majeure partie de la superficie de l'île. Ce plateau est généralement désertique, rocailleux ou sableux (déserts de cendre volcanique et de ponce), froid et exposé. L'altitude moyenne y est d'environ 500 mètres, mais il est parsemé de montagnes volcaniques et recouvert par les grandes calottes glaciaires. Les zones habitées et cultivables se concentrent principalement le long des côtes, qui sont des plaines plus basses.Géologie.
Cette situation est compliquée et rendue encore plus remarquable par la présence d'un panache mantellique (ou point chaud) situé directement sous l'île. Un panache mantellique est une remontée anormale de roche chaude provenant des profondeurs du manteau terrestre. L'interaction entre la dorsale médio-atlantique en expansion et ce panache crée le "point chaud" islandais, caractérisé par une production de magma significativement plus élevée que ce qui serait attendu de la simple extension de la dorsale. L'activité tectonique et magmatique intense est responsable de la formation de l'Islande elle-même, qui est une terre relativement jeune à l'échelle géologique, avec les parties les plus anciennes datant d'environ 16 millions d'années dans les fjords de l'Est. La majeure partie de l'île est constituée de roches volcaniques, principalement des basaltes tholéiitiques, bien que d'autres roches comme les rhyolites (liées à des éruptions plus explosives et plus différenciées) et les roches intrusives (comme les gabbros) se trouvent également. L'activité géologique
est concentrée le long de zones de rift actives qui traversent l'île
du sud-ouest (péninsule de Reykjanes) au nord-est, avec une branche plus
ancienne et moins active dans l'ouest (zone volcanique de Snaefellsnes)
et une zone de transfert sismique dans le sud (zone sismique du sud de
l'Islande). Ces zones de rift sont caractérisées par des fissures volcaniques,
des failles normales (comme la faille visible à Þingvellir), des champs
de lave, et des systèmes volcaniques centraux. Un système volcanique
central est typiquement constitué d'un volcan (souvent un stratovolcan
ou un volcan bouclier) et d'une chambre magmatique sous-jacente, alimentant
un champ de fissures environnant. De nombreuses caldeiras, effondrements
circulaires résultant du vidage partiel ou total d'une chambre magmatique
lors d'éruptions majeures, parsèment ces zones.
![]() Rhyolite verte au Landmannalaugar. De part et d'autre de ces zones de rift actives se trouvent des zones de flanc, constituées de basaltes plus anciens qui ont été déplacés loin de l'axe de la dorsale par l'expansion. Ces régions sont généralement moins actives sismiquement et volcaniquement, et l'érosion y est plus prononcée, ce qui forme des paysages de plateaux basaltiques, de vallées glaciaires et de fjords (notamment dans l'Est et l'Ouest de l'île). L'érosion, principalement glaciaire et fluviale, a sculpté ces roches volcaniques au fil du temps, et a créé des paysages spectaculaires tels que des cascades, des colonnes basaltiques et des montagnes tabulaires (tuyas) formées par des éruptions sousglaciaires. L'Islande compte une trentaine de systèmes volcaniques actifs, chacun avec souvent plusieurs volcans centraux (stratovolcans ou caldeiras) et d'importantes fissures éruptives associées. L'Islande présente une grande variété de formes volcaniques, allant des volcans boucliers (comme le Skjaldbreiður ou le Trölladyngja) formés par des éruptions effusives de basalte très fluide qui produisent de vastes coulées de lave basaltique, comme lors de l'éruption de Laki au XVIIIe siècle ou de Bárðarbunga en 2014-2015, aux stratovolcans (comme l'Hekla, l'Eyjafjallajökull ou le Katla) qui résultent d'éruptions plus explosives. La nature basaltique du magma est prédominante, et donne naissance à d'immenses champs de lave, des formations de basalte columnaire spectaculaires (comme à Svartifoss ou Reynisfjara) et des reliefs volcaniques variés. On trouve également des roches plus évoluées, comme des rhyolites, dans les caldeiras associées aux points chauds, par exemple dans le système de Torfajökull. L'interaction entre le volcanisme et la présence de vastes calottes glaciaires (comme Vatnajökull, Langjökull ou Hofsjökull) est une caractéristique géologique majeure de l'Islande. Les éruptions sous-glaciaires font fondre la glace, créant d'immenses lacs subglaciaires qui peuvent se vider brutalement sous forme de jökulhlaups, des inondations glaciaires dévastatrices transportant d'énormes quantités d'eau, de glace et de sédiments. Ces éruptions sous la glace donnent aussi naissance à des montagnes et des crêtes de hyaloclastite, une roche formée par l'interaction explosive du magma avec l'eau. Les glaciers eux-mêmes sculptent le paysage par l'érosion, et créent des vallées en U et déposant des moraines. Les sols islandais
sont jeunes et peu développés, principalement d'origine volcanique (andisols).
Ils sont fragiles et très sensibles à l'érosion éolienne et hydrique,
particulièrement dans les zones dénuées de végétation protectrice.
![]() Solfatare dans la région du lac Myvatn. La chaleur interne de la Terre, liée à l'activité volcanique et au point chaud, alimente également une activité géothermique très importante. L'Islande possède de nombreuses zones de haute température, caractérisées par des sources chaudes, des fumerolles, des marmites de boue et des geysers (dont le célèbre Geysir, qui a donné son nom au phénomène mondial). Ces zones sont généralement associées aux systèmes volcaniques actifs. Il existe aussi des zones de basse température, où l'eau est chauffée par le gradient géothermique normal ou par des intrusions plus anciennes. Cette abondance de chaleur est largement exploitée pour le chauffage et la production d'électricité,et fait de l'Islande un leader mondial de l'énergie géothermique. Aspect. Orographie.
Un autre foyer d'activité volcanique enserre
le Myvatn (= lac des Moustiques), au Nord-Est de l'lslande, borné par
les Namafjöl, chaîne de montagnes de tuf où
se trouvent des solfatares. C'est aussi sur le versant oriental que se
rencontrent les maccalube, ou volcans de boue. On distingue encore
diverses autres chaînes : le massif que forme la grande péninsule
du Nord-Ouest avec le Dranga et le Glamm-Jökull; le massif peu volcanique
qui s'étend à travers la partie septentrionale de l'île; la chaîne
qui commence à l'Est de Reykjavik ![]() Les laves grises du Sprengisandur; au fond : la Thjorsa et le dôme de l'Hofsjökull. L'Islande est de forme presque circulaire. Le littoral est extrêmement varié. Il est découpé par de profonds fjords dans les régions de l'Ouest (Vestfirðir) et de l'Est (Austfirðir), ce qui crée des paysages côtiers spectaculaires avec des falaises abruptes tombant dans l'océan. Ailleurs, on trouve des côtes plus basses, des plaines d'épandage glaciaire (sandur) vastes et plates, composées de sable et de gravier transportés par les rivières glaciaires, et des plages de sable, dont les célèbres plages de sable noir, formées par l'érosion des roches volcaniques. L'érosion marine et volcanique a également créé des formations côtières uniques, comme des colonnes basaltiques et des arches marines. Au Nord-Ouest et au Nord, le Breidafjördur et le Hunnafloi forment une péninsule d'une certaine étendue sur les côtes de laquelle s'enfoncent l'Arnarfjördur et l'Isarfjardardjup. Les autres golfes sont, au Nord : le Skagafjördur, l'Eyjafjördur, le Skjalfandi et l'Öxarfjördur; au Nord-Est, le Thistilfjördur, le Bakkafloi, le Vopnafjördur; à l'Est, le Reydarfjordur, le Berufjördur et l'Hornafjördur; enfin, à l'Ouest, Faxafloi, Les principaux caps sont : le cap du Nord (Cap Horn ou Straumnes), à Ia pointe Nord-Nord-Ouest de l'île; le cap Langanes, à la pointe Nord-Est; le cap Stokknes, à l'Est, et le cap Reykjanes, au Sud-Ouest. Près du littoral méridional se trouve le groupe des îles Westmannaeyjar, au-delà duquel se trouve l'île de Sursey, apparue en 1963, sous l'effet de l'activité volcanique. - ![]() Le lit d'une rivière dans la région du Landmannalaugar. Hydrographie.
Glaciers.
![]() Le lac Myvatn. Les glaciers et calottes glaciaires couvrent environ 11% de la superficie du pays. La principale est le Vatnajökull, la plus grande calotte glaciaire d'Europe en volume, mais d'autres grandes masses de glace incluent Langjökull, Hofsjökull, Mýrdalsjökull et Drangajökull. Ces glaciers sont d'énormes agents d'érosion et transportant des sédiments qui sont déposés sous forme de moraines ou emportés par les rivières glaciaires. Le retrait glaciaire actuel, rapide en raison du changement climatique, révèle de nouveaux paysages et forme des lacs proglaciaires, comme le célèbre Jökulsárlón, où les icebergs dérivent. Climat.
L'Islande, en tant
que pays arctique, est particulièrement affectée par le réchauffement
climatique. La fonte des glaciers, l'acidification des océans et les
changements dans les écosystèmes marins sont des préoccupations majeures.
Le pays a cependant pris des mesures pour devenir plus durable, notamment
en augmentant l'utilisation des énergies renouvelables.
![]() L'Islande vue de l'espace (fin de l'été). Image : Nasa World Wind. Cliquer sur l'image pour l'agrandir. Biogéographie de l'IslandeL'isolement insulaire de l'Islande, son origine volcanique relativement récente et son histoire géologique dominée par les glaciations du Pléistocène expliquent une diversité biologique significativement plus faible que celle des régions continentales situées à des latitudes similaires. La colonisation s'est faite par des espèces capables de traverser des barrières marines (par vol, flottage, ou transport par le vent ou les glaces), ou introduites par les humains.La flore native est composée d'environ 450 à 500 espèces de plantes vasculaires, dominées par des graminées, des carex, des mousses, des lichens et de petits arbustes. L'île était autrefois plus largement couverte de forêts de bouleaux pubescents (Betula pubescens), mais la déforestation massive après l'arrivée des colons vikings et l'érosion subséquente ont drastiquement réduit leur étendue. De nombreuses espèces végétales introduites se sont naturalisées, et certaines sont considérées comme envahissantes. La faune terrestre native est également limitée. Le renard arctique (Vulpes lagopus) est le seul mammifère terrestre indigène à avoir colonisé l'île avant l'arrivée des humains. D'autres mammifères terrestres comme les rennes (Rangifer tarandus), les souris, les rats ou les visons ont été introduits par les humains, intentionnellement ou accidentellement. Il n'y a pas de reptiles ni d'amphibiens natifs en Islande, le climat étant trop froid. L'entomofaune et les autres invertébrés sont présents, mais là encore, leur diversité est inférieure à celle des continents. L'avifaune est en revanche relativement riche, notamment en ce qui concerne les oiseaux marins qui nichent en grandes colonies sur les falaises côtières. L'Islande est une zone de reproduction importante pour de nombreuses espèces migratrices et un lieu de passage. Parmi les oiseaux résidents figurent des espèces adaptées au froid. Les écosystèmes d'eau douce (lacs, rivières) abritent des poissons comme l'omble chevalier, le saumon et la truite, ainsi que des insectes et des plantes aquatiques. La vie marine autour de l'Islande est très productive, influencée par la rencontre des courants chauds (dérivation du Gulf Stream) et froids (courants arctiques), qui soutiennent une importante diversité de poissons, mammifères marins (baleines, phoques) et invertébrés. L'impact humain depuis la colonisation au IXe siècle a été profond. Il a provoqué l'érosion des sols, la perte d'habitat, l'introduction d'espèces allochtones et la surexploitation de certaines ressources (comme les forêts et potentiellement certaines populations animales). Des efforts de conservation et de restauration écologique sont en cours pour tenter de préserver la biodiversité unique de l'île et restaurer certains écosystèmes dégradés. Géographie humaine de l'IslandePopulation.La population de l'Islande s'élève à peine à environ 380 000 habitants, ce qui en fait l'un des pays indépendants les moins peuplées au monde. Cette faible population se traduit par une densité de population parmi les plus faibles d'Europe. La majeure partie des habitants est concentrée dans la région du Grand Reykjavík et le long des côtes, ce qui laisse l'intérieur du pays pratiquement inhabité. Historiquement, la croissance démographique a été lente, marquée par des périodes de stagnation voire de déclin dues aux conditions de vie difficiles, aux épidémies et à l'émigration. Cependant, les dernières décennies ont vu une croissance plus soutenue, en grande partie stimulée par l'immigration. L'Islande affiche une espérance de vie parmi les plus élevées à l'échelle mondiale, reflet d'un système de santé performant, de conditions de vie généralement bonnes et d'un état-providence solide. Les taux de natalité, bien qu'ils connaissent une légère baisse récente, ont traditionnellement été relativement élevés par rapport à d'autres pays développés, et ont contribué à l'accroissement naturel de la population. La structure par âge est globalement favorable, mais le pays, comme beaucoup d'autres, fait face au défi du vieillissement de sa population. L'immigration est devenue un facteur démographique majeur et a modifié le paysage d'une population historiquement très homogène, principalement d'origine scandinave et celtique. L'arrivée de travailleurs étrangers, notamment dans les secteurs du tourisme et de la construction, ainsi que de personnes qui cherchent refuge ou rejoignent leur famille, a apporté une diversité culturelle et ethnique nouvelle, et soulevé des questions d'intégration et de cohésion sociale. Les réseaux sociaux sont denses, et l'anonymat est rare, surtout en dehors de la capitale. Cela peut renforcer le capital social et l'entraide mutuelle, mais aussi engendrer une certaine pression sociale et limiter l'espace personnel. La famille reste une unité sociale importante, bien que sa structure ait évolué. La cohabitation est très répandue, et une proportion élevée d'enfants naissent hors mariage, souvent dans le cadre de relations stables. L'Islande est internationalement reconnue comme un leader en matière d'égalité des genres. Les femmes ont une forte participation au marché du travail et en politique, et le soutien légal et social à l'égalité des sexes est conséquent. Il comprend en particulier des congés parentaux généreux et partageables. Des défis subsistent cependant, comme l'écart salarial et la représentation dans certains secteurs. L'état-providence islandais est robuste. Il offre des services universels dans la santé, l'éducation et la sécurité sociale. Ce système joue un rôle essentiel dans le maintien d'une relative égalité sociale et fournit un filet de sécurité, ce qui contribue à des niveaux de pauvreté extrême limités et à une confiance élevée dans les institutions publiques. Malgré ses nombreux indicateurs sociaux positifs, l'Islande fait face à des défis. La crise économique de 2008 a eu des impacts sociaux et psychologiques importants. La croissance rapide du tourisme et de l'immigration a mis à rude épreuve les infrastructures et les services sociaux et a soulevé des questions sur la préservation culturelle et l'intégration. Des problèmes de santé mentale, particulièrement chez les jeunes, et des défis liés à la toxicomanie existent, comme dans de nombreuses sociétés modernes. Maintenir l'équilibre entre la préservation de son identité culturelle et l'intégration d'une diversité croissante est une négociation sociale constante. Quelques-unes des principales villes de l'Islande
Culture. L'isolement géographique de l'île, pendant des siècles, a permis la préservation d'une identité distincte et d'une langue qui a peu évolué depuis l'époque des Vikings. Cette langue, l'islandais, est une pierre angulaire de la culture; elle est restée si proche du vieux norrois que les Islandais peuvent encore lire facilement les sagas écrites il y a plus de 800 ans. Cette connexion forte avec le passé est particulièrement évidente dans la littérature islandaise. Le pays possède une tradition littéraire exceptionnelle, centrée sur les sagas médiévales, des récits épiques narrant les vies et les conflits des premiers colons. Ces oeuvres ne sont pas seulement des documents historiques, mais des piliers de l'identité nationale, célébrées pour leur style austère et leur perspicacité psychologique. Aujourd'hui, l'Islande affiche l'un des taux de lecture et de publication par habitant les plus élevés au monde. Être écrivain y est une vocation respectée, et les auteurs islandais continuent de recevoir une reconnaissance internationale, comme l'atteste le prix Nobel de littérature décerné à Halldór Laxness. Au-delà de la littérature, la musique occupe une place prépondérante dans la vie islandaise. Malgré sa petite population, le pays a produit un nombre remarquable d'artistes de renommée mondiale, qui couvrent un large éventail de genres, de la musique alternative et post-rock (avec des groupes comme Sigur Rós ou Björk) à la musique électronique et pop. La scène musicale est caractérisée par l'expérimentation. Les festivals de musique attirent des visiteurs du monde entier, et témoignent de cette vitalité artistique. L'art islandais moderne et contemporain s'inspire souvent des paysages, de la lumière changeante et du mysticisme de l'île. L'artisanat traditionnel, notamment le travail de la laine (léttlopapeysa, les pulls typiques) et la poterie, reste populaire et valorisé. L'architecture, quant à elle, a évolué pour s'adapter aux conditions climatiques, tout en intégrant des influences modernes, volontiers avec un usage créatif des matériaux et des couleurs pour égayer les longues périodes d'obscurité hivernale. Historiquement dominée par l'Église évangélique luthérienne, l'Islande est devenue de plus en plus sécularisée. La diversité des croyances religieuses et non religieuses s'accroît avec l'immigration et l'évolution des mentalités. Le lien avec la nature se manifeste aussi dans la culture populaire, le folklore, et même une certaine croyance ou du moins un respect pour les "gens cachés" (huldufólk), une forme de lutins ou d'elfes qui peupleraient certains paysages. Les traditions et festivals ponctuent l'année. Ils célèbrent le passage des saisons ou l'histoire. Le Þorrablót en plein hiver honore les dieux nordiques avec un festin de plats traditionnels. Le jour de l'Indépendance le 17 juin est une grande fête nationale. Les longues journées de l'été arctique sont célébrées avec enthousiasme, tout comme la période de Noël (Jól), qui a ses propres particularités avec les 13 Jólasveinar (gars de Noël), des figures espiègles qui remplacent le Père Noël unique. La structure sociale islandaise est relativement égalitaire et informelle.La petite taille de la population crée un sentiment de communauté fort, où il est courant de connaître ou d'avoir des liens avec de nombreuses personnes. La confiance mutuelle est élevée. Une expression emblématique de la psyché islandaise est þetta reddast, habituellement traduite par "ça va s'arranger" ou "ça ira", qui reflète un optimisme résilient face aux défis, qu'ils soient naturels ou humains. La gastronomie islandaise,
autrefois dominée par la nécessité de conserver les aliments dans un
climat rigoureux (fermentation, salaison, fumage), a évolué. Si les plats
traditionnels comme le hákarl (requin fermenté), le plokkfiskur
(ragoût de poisson) ou le hangikjöt (agneau fumé) font toujours
partie du patrimoine, la scène culinaire moderne met en valeur les
produits locaux frais comme l'agneau nourri à l'herbe, le poisson et les
produits laitiers (skyr). Les serres chauffées par géothermie
permettent également de cultiver une variété croissante de légumes
et fruits.
![]() Akureyri, au fond de l'Eyjafjördur. Photos : © Serge Jodra. Economie.
Grâce à sa géologie, l'Islande bénéficie de ressources géothermiques et hydroélectriques exceptionnelles. Pratiquement 100% de son électricité provient de sources renouvelables, et une très grande partie du chauffage des habitations est assurée par la géothermie. Cette abondance d'énergie verte, relativement peu coûteuse, a permis le développement d'industries énergivores, notamment la production d'aluminium. Plusieurs usines d'aluminium opèrent en Islande, qui importe la bauxite et exporte le métal transformé, ce qui contribue significativement aux exportations de biens. Cette stratégie a permis de valoriser les ressources énergétiques mais lie également une partie de l'économie aux cours mondiaux des matières premières et à des investissements étrangers importants. Au cours des deux dernières décennies, un secteur a connu une croissance exponentielle et est devenu un moteur majeur : le tourisme, attirant par ses paysages naturels spectaculaires (glaciers, volcans, geysers, aurores boréales) et une image de destination unique et sûre. Le nombre de visiteurs a explosé, et dépasse aujourd'hui de loin la population du pays. Le tourisme est désormais le principal secteur d'exportation de services et un contributeur essentiel au PIB et à l'emploi, en particulier dans les zones rurales. Cependant, cette croissance rapide pose également des défis en termes d'infrastructures, d'impact environnemental sur des sites fragiles et de pression sur le marché de l'emploi et les coûts. Il est impossible de parler de l'économie islandaise sans évoquer le secteur financier et la crise de 2008. Au début des années 2000, l'Islande a privatisé ses principales banques, qui se sont rapidement développées à l'échelle internationale, ce qui a gonflé une bulle financière massive par rapport à la taille de l'économie réelle. L'éclatement de cette bulle en octobre 2008 a conduit à l'effondrement des trois principales banques, un événement d'une ampleur sans précédent pour un pays développé. Cette crise a plongé l'Islande dans une profonde récession, et entraîné une forte dévaluation de la couronne islandaise (ISK), une flambée du chômage et la mise en place de contrôles de capitaux stricts pour stabiliser l'économie. La réponse à la crise a été remarquable. Plutôt que de sauver les banques défaillantes au détriment des contribuables, le gouvernement a laissé les banques se restructurer sous une forme "nouvelle", a poursuivi les dirigeants responsables, et a bénéficié de l'aide du FMI. Les contrôles de capitaux, bien que contraignants, ont protégé l'économie d'une fuite massive de capitaux. La dévaluation de l'ISK a rendu les exportations (poisson, aluminium, tourisme) plus compétitives, et joué un rôle déterminant dans la reprise rapide qui a suivi. L'Islande est sortie des contrôles de capitaux progressivement sur plusieurs années. L'économie islandaise est une économie cyclique, sensible aux variations de la demande extérieure et aux chocs sur ses principaux secteurs d'exportation. Le PIB par habitant est élevé. Il reflète un niveau de vie élevé et un État-providence robuste. Le taux de chômage est généralement faible, bien qu'il puisse fluctuer en fonction des cycles économiques et de la saisonnalité (notamment du tourisme). L'inflation peut être volatile, du fait des fluctuations de la couronne islandaise et de la structure des prix (beaucoup de biens importés). La couronne islandaise (ISK) est une monnaie flottante, mais sa petite taille la rend vulnérable aux mouvements spéculatifs et aux chocs externes. La politique monétaire est gérée par la Banque Centrale d'Islande, avec pour objectif principal la stabilité des prix. L'Islande s'efforce de diversifier son économie. Des secteurs comme les technologies de l'information, la biotechnologie, les industries créatives et les services liés à l'énergie verte (exportation de savoir-faire en géothermie) sont en développement. L'Islande est une société très numérisée avec une population éduquée, ce qui favorise l'innovation dans certains créneaux. Malgré ses succès et sa résilience, l'économie islandaise fait face à plusieurs défis. Sa petite taille la rend dépendante du commerce international et vulnérable aux chocs externes. Son éloignement géographique entraîne des coûts de transport élevés. La dépendance à quelques secteurs majeurs, malgré la diversification en cours, reste une source de risque. La gestion de l'impact environnemental du tourisme croissant est une préoccupation majeure. Enfin, maintenir la stabilité financière après la crise de 2008 demeure une priorité. Cependant, elle possède également des atouts considérables : une source quasi illimitée d'énergie renouvelable, une main-d'œuvre hautement qualifiée, un cadre institutionnel solide, une faible corruption et une grande capacité d'adaptation et d'innovation, comme l'a prouvé sa sortie de la crise financière. Cartes de l'Islande
![]() Carte de localisation de l'Islande. Au-dessous : carte de comparaison de la superficie. |
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