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Louis XIV
est un roi de France, surnommé le
Grand, baptisé sous les noms de Louis-Dieudonné, né à Saint-Germain-en-Laye,
le 5 septembre 1638, mort à Versailles,
le 1er septembre 1715, fils aîné de Louis
XIII et d'Anne d'Autriche.
Il n'avait pas cinq ans lorsque la mort
de son père l'appela au trône (14 mai 1643). En dépit du testament du
feu roi, Anne d'Autriche se fit déclarer par le parlement « régente
pour en avoir la pleine autorité », c.-à -d. sans être obligée de régler
ses actes de gouvernement sur les décisions d'un conseil que la prudente
méfiance de Louis XIII avait prétendu lui imposer. Elle s'empressa d'ailleurs
d'échapper à la cabale de ses anciens amis, les Importants, pour accorder
tout pouvoir sur l'Etat au cardinal Mazarin,
désigné par Richelieu comme le plus capable
de conduire à bien les affaires extérieures.
Bien que le jeune roi ait été déclaré
majeur aussitôt entré dans sa quatorzième année (1651), la première
partie de son règne, jusqu'en 1661, se confond avec le ministère de Mazarin.
La minorité de Louis XIV fut ainsi agitée
au dedans par les troubles de la Fronde
et signalée au dehors par des guerres avec l'empire et l'Espagne ,
qui ne furent terminées que par le traité conclu en 1649 avec l'empereur
à Munster et par la paix des Pyrénées ,
conclue en 1659 avec l'Espagne. Par ce dernier traité, Louis XIV épousa
l'infante Marie-Thérèse d'Autriche ,
fille du roi d'Espagne.
Il n'est pas exact de prétendre que le
cardinal Mazarin ait négligé l'éducation du roi, qui le considérait
« comme un père » (Voltaire). Mais cette
éducation ne fut pas «-livresque ». Le
roi fut progressivement initié à la connaissance des humains, au maniement
des affaires. Il sut à qui il pouvait se fier, quels intrigants et quels
ambitieux il devait écarter. Son mariage avec l'infante d'Espagne, Marie-Thérèse,
par les droits ou prétentions qui devaient en découler (1659), avait
comme fixé à l'avance l'orientation de sa politique extérieure. Mazarin
avait d'ailleurs reconnu dans son royal élève « l'étoffe de deux rois
et d'un honnête homme ».
Le monarque absolu.
Après la mort de Mazarin (1661), Louis
commença à régner par lui-même. Mazarin avait contribué à inspirer
à Louis XIV la plus haute idée de ses droits et de ses devoirs de souverain.
Cependant le goût excessif qu'il témoignait pour la chasse et pour la
danse, pour les fêtes
et pour les plaisirs, comme l'emportement de ses premières amours portaient
à croire que Mazarin aurait un successeur, et la reine mère elle-même
se livrait à cette illusion, même après que le roi eut annoncé au chancelier
P. Séguier et à ses principaux conseillers sa résolution de gouverner
par lui-même :
«
Monsieur, je vous ai fait assembler avec mes ministres et mes secrétaires
d'Etat, pour vous dire que jusqu'à présent j'ai bien voulu laisser gouverner
mes affaires par M. le cardinal. Je serai à l'avenir mon premier ministre.
Vous m'aiderez de vos conseils lorsque je vous les demanderai. Je vous
prie, Monsieur le chancelier, de ne rien sceller que par mes ordres, et
vous, mes secrétaires d'Etat, de ne rien faire que par mon commandement.
»
Ce ne furent pas de vaines paroles : la disgrâce
et le procès criminel du surintendant Fouquet
prouvèrent bientôt à tous que le nouveau maître ne le céderait Ã
personne ni en vigueur de caractère, ni en lucidité d'esprit, ni en force
de dissimulation. Mais il ne se contenta pas de gouverner par intermittence
:
«
Je m'imposai pour loi, écrit-il lui-même, de travailler régulièrement
deux fois par jour, et deux ou trois heures chaque fois, avec diverses
personnes, sans compter les heures que je passais seul en particulier,
ni le temps que je pourrais donner extraordinairement aux affaires extraordinaires
s'il en survenait, n'y ayant pas un moment où il ne fût permis de m'en
parler, pour peu qu'elles fussent pressées. »
Ce gouvernement personnel, l'évolution de
l'histoire de France depuis deux siècles
environ en fit un gouvernement absolu et
de droit divin. Louis XIV en expose ainsi les
principes à son petit-fils :
«
La France est un Etat monarchique dans toute
l'étendue de l'expression. Le roi y représente la nation entière, et
chaque particulier ne représente qu'un seul individu envers le roi. Par
conséquent, toute puissance, toute autorité résident dans les mains
du roi, et il ne peut y en avoir d'autres dans le royaume que celles qu'il
établit [...]. La nation ne fait pas corps en France; elle réside tout
entière dans la personne du roi. »
La propriété des biens fonciers ou même
mobiliers ne dérive que d'une concession gracieuse du roi à ses sujets.
«
Tout ce qui est dans le royaume vous appartient au même titre - dit-il
à son héritier présomptif - et l'argent de votre cassette, et celui
que vous voulez bien laisser dans le commerce de vos sujets. »
La puissance royale vient de Dieu ,
et ne dépend que de Dieu seul, sans nul intermédiaire, pas même le pape.
«
Celui qui a donné des rois aux hommes a voulu qu'on les respectât comme
ses lieutenants, se réservant à lui seul d'examiner leur conduite. La
volonté de Dieu est que quiconque est né sujet obéisse sans discernement.
»
Le for intérieur de la conscience religieuse
n'est pas à l'abri des atteintes de cet universel despotisme
qui valut à Louis XIV, de la part des Anglais
et des Hollandais, le surnom de « Grand
Turc très chrétien ». En théorie, et telle que Bossuet
l'a doctrinalement décrite dans la Politique tirée de l'Écriture
sainte, la monarchie de Louis XIV rappelle la monarchie
de l'ancienne Perse ,
le Bas-Empire ,
les tsars, les sultans, mais avec beaucoup plus de raisonnements, d'argumentation
politique et religieuse pour l'imposer, pour la faire valoir aux yeux d'une
nation que son caractère et son histoire ne destinaient pas à la subir
bien longtemps : surtout si la gloire, commune au roi et à la nation,
venait à lui faire défaut. Aussi, en fait, l'absolutisme
et la foi en l'absolutisme ont-ils, sous le règne de Louis XIV, suivi
l'apogée ou le déclin de la force des armes, « qui sont journalières
» (Mme de Sévigné). Mais l'orgueil du roi
ne l'a jamais abandonné. Il était tel, dit le duc
de Saint-Simon, que « sans la crainte du Diable
que Dieu lui laissa jusque dans ses plus grands désordres, il se serait
fait adorer et aurait trouvé des adorateurs ».
Aucun souverain n'a réussi à faire passer
aussi aisément, devant ses contemporains et devant certaine histoire,
les scandales de sa vie privée et les excès de sa politique. Sa pleine
et tranquille assurance pénétrait d'une majesté singulière ses actes
et ses discours les plus insignifiants ou les plus ordinaires.
«
Il n'avait ni la grâce chevaleresque de François
ler, ni la séduisante
familiarité de Henri IV. »
Mais il était toujours roi, à toute heure
et dans les moindres choses :
«
jetant sa canne par la fenêtre pour n'en point frapper un gentilhomme,
supportant avec une égale dignité la joie, la colère, la douleur physique
même, échappant par cette inaltérable majesté aux faiblesses de la
nature humaine, il fut parfois odieux sans jamais être ridicule » (Prévost-Paradol).
-
Louis
XIV en majesté, par Rigaud (musée du Louvre).
«
Au milieu de tous les hommes - dit Saint-Simon qui tremblait au moment
de lui parler - sa taille, son port, les grâces, la beauté et la grandeur
même qui succéda à la beauté, jusqu'au ton de la voix et à l'adresse
et à la grâce naturelle et majestueuse de sa personne, le faisaient distinguer
jusqu'à la mort comme le roi des abeilles, »
«
Il paraissait avec ce même air de grandeur et de majesté en robe de chambre
jusqu'à n'en pouvoir soutenir les regards, comme dans la parure des fêtes
et des cérémonies ou à cheval à la tête de ses troupes. »
Le développement de la cour, les minuties
de l'étiquette, enfin la création de Versailles,
ce temple de l'absolutisme, furent les conséquences
naturelles de l'idée en quelque sorte religieuse que Louis XIV se fit
de son pouvoir et de sa personne. Ce qui le met à part de la foule des
despotes, c'est que, malgré sa vanité, il
conserva le bon sens, la faculté « d'emprunter à autrui sans imitation
et sans gêne », le tact et l'urbanité dans le choix et le maniement
des gens : toutefois c'est aux recommandations suprêmes de Mazarin
qu'il dut en partie, ne l'oublions pas, la collaboration des ministres
éminents qui allaient former son premier conseil, entre autres le diplomate
Hugues de Lionne et le financier, ou plutôt le ministre universel Jean-Baptiste
Colbert.
La vie privée
de Narcisse.
Louis XIV n'était pas très beau, et
son visage avait été marqué par la petite vérole; mais il avait des
traits réguliers, des yeux expressifs et, malgré sa taille moyenne, une
prestance vraiment royale. Il s'habillait richement, sans afféterie, d'habits
commodes. Enfant, il n'avait aucune vivacité d'esprit, mais les connaisseurs
avaient remarqué son air calme, qui dénotait une surprenante maturité.
Sa qualité maîtresse paraît avoir été un certain bon sens, servi par
une mémoire excellente et des habitudes régulières. Il lisait peu, mais
savait écouter, et savait faire illusion en parlant bien de toutes choses.
Il était poli avec exactitude et maître de ses émotions et de ses sentiments
jusqu'Ã la dissimulation. Nul, mieux que lui, ne garda les secrets d'Etat
et sépara mieux les affaires et les plaisirs.
La
vie de cour.
Louis XIV a porté la vie de cour à son
point de perfection. Il l'aimait, certes, car il y était incomparable
et tout y tournait autour de sa personne comme les astres autour du Soleil ;
mais ce profond calculateur y vit surtout I'avantage d'occuper sa noblesse
et de lui rendre, sur ce brillant théâtre, le premier rang, qu'elle avait
perdu dans le gouvernement. Rien, pour un peuple sociable et vain, ne console
mieux de la nostalgie des grandes choses, qu'une vie mondaine réglée
avec magnificence. Mais il fallait que le roi menât le jeu et fît mine
au moins d'y attacher de l'importance. Louis XIV s'y donna de tout coeur
et n'en dispensa personne. Et il sut si bien doser les moindres faveurs
et s'intéresser à tout, que la vie de cour devint pour la noblesse française
une chose délicieuse et la condition même de toute brillante carrière.
Seuls, quelques grincheux comprirent le
machiavélisme du maître et s'enfermèrent
dans leurs terres ou exhalèrent leur mauvaise humeur.. pour la postérité.
La cour fut vraiment le centre de la France
jusqu'à la fin du règne, et sauf à devenir moins attrayante lorsque
le roi, définitivement rangé, imposa à tous la même sévérité de
tenue et de parole. On vit mieux alors tout ce qu'elle avait d'artificiel,
lorsqu'elle ne servit plus à couvrir les jeux éternels de la jeunesse
et de l'amour.
La vie de cour se résumait en une série
de rites d'adulation autour de la personne du roi, auxquels il se prêtait,
de son lever à son coucher, avec une complaisance qui surprend et révulse
en même temps. Les grands officiers de la cour étaient les grands prêtres
de ce culte; d'innombrables auxiliaires les assistaient, jaloux de leurs
fonctions minuscules, qui leur permettaient d'approcher de la personne
sacrée. Le lever, avec ses grandes et petites entrées,
les audiences, le service divin, les repas, l'appartement, le coucher,
se tenaient, selon un cérémonial minutieux, ainsi que les chasses, les
collations dans les jardins, les promenades
sur l'eau, les bals, les représentations théâtrales
dans ces beaux décors de Fontainebleau,
de Marly ou de Versailles.
Les satisfactions de vanité étaient le
ressort principal de cette vie de cour, qui imposait, d'ailleurs, mille
contraintes pénibles. Elle dressait à la dissimulation des sentiments
les plus naturels. Le vrai courtisan, maître de son masque et de ses paroles,
ne cherche qu'à plaire au roi par son attitude souriante et dégagée,
par une flatterie spirituelle, par un raffinement inédit dans son empressement
à servir. Le maître n'aime ni la fermeté, ni l'indépendance de caractère.
Si séduisante qu'elle soit par ses dehors, la vie de cour a favorisé
trop d'intrigants et n'a pas contribué à élever les âmes. Elle a aidé
aussi au dérèglement des moeurs, en proposant aux meilleures familles
de France, comme un but de vile ambition, l'exceptionnelle fortune des
favorites du roi. Elle a développé, enfin, la passion
du jeu avec toutes les dérives qui l'accompagnent.
On jouait gros jeu à la cour, et si quelques habiles en vivaient. d'autres,
plus nombreux, y dissipaient le patrimoine des ancêtres, base d'une légitime
influence locale dont on ne savait plus le prix.
Des affaires troubles, comme l'affaire
des poisons, qui éclata au plus beau moment du règne, jettent un jour
inquiétant sur les dessous d'une société si brillante. Cet attrait pour
les devins, sorciers
et magiciens, ces empoisonnements, ces avortements,
révèlent, au moins dans certains milieux, un état de déséquilibre
et de vertige. Si la Brinvilliers, la Voisin et leurs comparses n'eurent
pas la clientèle étendue dont ils se réclamèrent et qui effara le lieutenant
de police La Reynie, il subsistait dans le monde de la cour assez de ferments
de scandales pour troubler un roi qui, malgré ses faiblesses, se souciait
des apparences et détesta toujours la dépravation.
La
famille légitime.
Louis XIV, né en 1638, avait épousé,
en 1660, on l'a dit, l'infante Marie-Thérèse d'Autriche ,
du même âge que lui. La reine était insignifiante : elle partageait
sa vie entre la dévotion, le jeu, où elle
perdait sans cesse, et des divertissements importés de la cour d'Espagne ,
avec des bouffons et des petits chiens. Le roi
la traita toujours avec les plus grands égards, mais il afficha tranquillement
ses liaisons et n'admit jamais de remontrances. La reine, qui l'aimait
et I'admirait, puisqu'on ne laissait d'autre choix, se résigna à fermer
les yeux. Elle mourut en 1683; de ses nombreux enfants, un seul survécut,
l'aîné, Louis, dit le Grand Dauphin, né en 1661. Ce prince, intellectuellement
médiocre, avait fait le désespoir du duc de Montausier, son gouverneur,
et de Bossuet, son précepteur. Il n'avait de
goût que pour la chasse et montrait pour les affaires une entière apathie.
Son père ne l'aimait pas. Marié, en 1679, à une princesse de Bavière
prématurément disparue, il mourut en 1711, après une vie sans dignité,
et ne laissa pas de regrets.
Il avait eu trois fils; le second, Philippe
d'Anjou ,
monta en 1700 sur le trône d'Espagne ,
et le troisième, le duc de Berry ,
mourut en 1714. L'aîné, Louis, duc de Bourgogne ,
qui naquit en 1682 reçut l'éducation de son gouverneur, le duc de Beauvilliers,
et de Fénelon, son précepteur. Il devint pieux,
laborieux, attentif à ses devoirs jusqu'au scrupule. Peu doué pour la
guerre, semble-t-il, il montra pour les affaires d'heureuses dispositions.
Et lorsqu'il devint héritier présomptif par la mort de son père, il
fut l'espoir de ce petit cercle d'esprits distingués qui rêvaient de
revenir aux traditions aristocratiques de la royauté. Il épousa, en 1697,
Marie-Adélaïde de Savoie ,
jeune femme charmante, qui fut une épouse parfaite et égaya beaucoup
la vieillesse mélancolique du roi. L'un et l'autre moururent en 1712,
à quelques jours de distance, d'une rougeole maligne. Ils ne laissaient
qu'un fils, qui devait être Louis XV.
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Extraits
des Mémoires pour l'Instruction du Dauphin
«
C'est un avantage fort grand et fort singulier de pouvoir trouver notre
satisfaction dans les choses qui servent à notre grandeur, et de savoir
par étude nous faire une espèce de plaisir de la nécessité de notre
ministère. Il n'est personne assurément d'assez mauvais goût pour ne
pas trouver cette méthode très bonne et très utile; mais il est peu
de gens assez sages pour la savoir bien pratiquer, et peut-être même
que l'on s'y applique plus rarement chez les souverains que chez les particuliers.
Car, à vrai dire, la douce habitude que les princes prennent à commander
leur rend plus incommode toute sorte de sujétion; et se voyant élevés
au-dessus des règles ordinaires, ils ont besoin de plus de force et de
plus de raison que les autres pour s'imposer eux-mêmes de nouvelles lois.
Les
hommes privés semblent trouver un chemin tout frayé vers la sagesse dans
l'observance des ordres publics auxquels ils sont assujettis. La prudence
de la loi qui leur prescrit ce qu'ils doivent faire, le concours de tout
un peuple qui la suit, la crainte du châtiment et l'espoir de la récompense,
sont des secours continuels attachés à la faiblesse de leur condition,
et dont l'éclat de la nôtre nous a privés.
Peut-être
qu'il y a beaucoup de bons sujets qui seraient de fort mauvais princes.
Il est bien plus facile d'obéir à son supérieur que de se commander
à soi-même; et, quand on peut tout ce que l'on veut, il n'est pas aisé
de ne vouloir que ce que l'on doit. Pensez-y donc de bonne heure, mon fils,
et si vous sentez maintenant quelque répugnance à vous soumettre aux
ordres de ceux que j'ai proposés pour votre conduite, considérez comment
vous pourrez entendre un jour les avis de la raison lorsqu'elle vous parlera
sans interprète et qu'elle n'aura plus personne auprès de vous qui soit
en droit de défendre ses intérêts. Profitez soigneusement des préceptes
que je vous fais donner tandis qu'il vous est permis d'en recevoir; et
puisque, dans la place qui vous attend après moi, vous ne pouvez plus,
sans honte, être conduit par d'autres lumières ni contraint par une autre
autorité, accoutumez-vous, dès cette heure, à veiller sur vos propres
actions et à faire souvent essai sur vous-même du pouvoir souverain que
vous devez exercer sur les autres.
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Je
tâche et je tâcherai toujours dans ces Mémoires à élever, mais non
pas à enfler votre courage. S'il y a une fierté légitime en notre rang,
il y a une modestie et une humilité qui ne sont pas moins louables. Ne
pensez pas, mon fils, que ces vertus ne soient point faites pour nous.
Au contraire, elles nous appartiennent plus proprement qu'au reste des
hommes, mais, après tout, ceux qui n'ont rien d'éminent, ni par la fortune,
ni par le mérite, quelque petite opinion qu'ils aient d'eux-mêmes, ne
peuvent jamais être modestes et humbles; et ces qualités supposent nécessairement
en celui qui les possède et quelque élévation et quelque grandeur dont
il pourrait tirer vanité. Nous, mon fils, à qui toutes choses semblent
inspirer ce défaut si naturel aux hommes, nous ne pouvons trop apporter
de soin à nous en défendre. Mais, si je puis vous expliquer ma pensée,
il me semble que nous devons être en même temps humbles pour nous-mêmes,
et fiers pour la place que nous occupons. J'espère que je vous laisserai
encore plus de puissance et plus de grandeur que je n'en ai, et je veux
croire ce que je souhaite, c'est-Ã -dire que vous en ferez encore un meilleur
usage que moi. Mais, quand tout ce qui vous environnera fera effort pour
ne vous remplir que de vous-même, ne vous comparez point, mon fils, Ã
des princes moindres que vous, ou à ceux qui ont porté ou qui porteront
encore indignement le nom de roi : ce n'est pas un grand avantage de valoir
un peu mieux. Pensez plutôt à tous ceux qu'on a le plus sujet d'estimer
et d'admirer dans les siècles passés, qui d'une fortune particulière
ou d'une puissance très médiocre, par la seule force de leur mérite,
sont venus à fonder de grands empires, ont passé comme des éclairs d'une
partie du monde à l'autre, charmé toute la terre par leurs grandes qualités,
et laissé depuis tant de siècles une longue et éternelle mémoire d'eux-mêmes,
qui semble, au lieu de se détruire, s'augmenter et se fortifier tous les
jours par le temps. Si cela ne suffit pas, rendez-vous encore une justice
plus exacte, et considérez de combien de choses on vous louera que la
fortune seule aura peut-être faites pour vous. Descendez avec quelque
sévérité à la considération de vos propres faiblesses : car, bien
que vous puissiez en imaginer de semblables en tous les hommes et même
dans les plus grands, néanmoins, comme vous les imaginerez et les croirez
seulement en eux avec quelque incertitude, au lieu que vous les sentirez
véritablement et certainement en vous, elles diminueront sans doute la
trop grande opinion que vous pourriez avoir de vous-même, qui est d'ordinaire
l'écueil d'un mérite éclatant et connu. Par là , mon fils, et en cela,
vous serez humble. Mais quand il s'agira du rang que vous tenez dans le
monde, des droits de votre couronne, du roi enfin et non pas du particulier,
prenez hardiment l'élévation de coeur et d'esprit dont vous serez capable;
ne trahissez point la gloire de vos prédécesseurs ni l'intérêt de vos
successeurs à venir, dont vous n'êtes que le dépositaire : car alors
votre humilité deviendrait bassesse.
Ne
doutez point qu'en tout temps je n'eusse mieux aimé conquérir des États
que de les acquérir. Mais qui ne veut que pratiquer une vertu, il ne la
connaît point du tout; car il n'y en a point de véritable qui ne s'accorde
avec toutes les autres, puisqu'elles consistent toutes à agir par raison,
c'est-à -dire suivant que le temps et les occasions le demandent, même
en faisant violence à ses propres inclinations. Il faut de la variété
dans la gloire comme partout ailleurs, et en celle des princes plus qu'en
celle des particuliers; car qui dit un grand roi dit presque tous les talents
ensemble de ses plus excellents sujets. La valeur est une de ces qualités
principales, mais ce n'est pas l'unique; elle laisse beaucoup à faire
à la justice, à la prudence et à la bonne conduite, et à l'habileté
dans les négociations plus la valeur même est parfaite, plus elle affecte
de ne point paraître à contretemps et de ne se montrer que la dernière,
pour achever ce que toutes les autres ont trouvé impossible. Si les autres
qualités ont moins d'éclat, elles ne laissent pas d'acquérir au prince
un honneur d'autant plus solide que leurs bons effets ne semblent être
que son propre ouvrage, où la fortune n'a presque point eu de part. Soyez
toujours, mon fils, en état de vous faire craindre par les armes, mais
ne les employez qu'au besoin, et souvenez-vous que notre puissance, lors
même qu'elle est à son comble, pour être plus redoutée, doit être
plus rarement éprouvée : tel qui ne pensait pas se pouvoir défendre
contre nous trouverait chez ses amis, chez ses voisins, chez nos envieux,
et quelquefois même dans son propre désespoir, les moyens de nous résister.
»
(Louis
XIV, Mémoires pour l'Instruction du Dauphin).
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Les
favorites et les bâtards.
La lignée légitime de Louis XIV était
ainsi tout près de défaillir; mais il lui restait une lignée assez drue
de bâtards. Dès 1661, un an après son mariage, commence le règne des
favorites. La première, Louise de La Vallière, devenue duchesse de Vaujours,
d'une bonne famille de noblesse provinciale, était fille d'honneur de
Madame. Elle était belle et sage, mais ne sut pas résister à l'amour
du roi; elle y répondit avec une sincérité traversée de remords. Elle
donna au roi cinq enfants; Mlle de Blois survécut seule et épousa le
prince de Conti, neveu du grand Condé.
Louise de La Vallière se retira, en 1674, aux Carmélites
de la rue d'Enfer et finit sa vie dans la pénitence, sous le nom de soeur
Louise de la Miséricorde.
Depuis 1666, elle était remplacée dans
la faveur du roi par Athénaïs de Rochechouart, marquise de Montespan,
qu'elle avait eu l'imprudence d'accueillir dans son intimité. La nouvelle
favorite, qui appartenait à la haute noblesse, avait séduit le roi par
son esprit et sa beauté hardie, qui contrastait avec la grâce un peu
fragile de Louise de La Vallière. Sa liaison fut coupée d'orages où
éclatait son caractère altier. Des nombreux enfants qu'elle eut, quatre
survécurent Mlle de Nantes, mariée au duc de Bourbon;
Mlle de Blois, mariée à Philippe d'Orléans; le duc du Maine et le comte
de Toulouse.
Louis XIV, au cours de ces liaisons, d'ailleurs
coupées de passades, abandonna toute vergogne et donna un instant le scandale
d'avoir, presque en même temps, des enfants de la reine et de deux maîtresses,
dont l'une était mariée. Suivant l'exemple de son aïeul, il légitima
tous ses bâtards par lettres-patentes enregistrées au Parlement.
Au déclin de la faveur de Mme
de Montespan, qui lutta jusqu'au bout avant de finir, elle aussi, dans
la pénitence, le roi eut encore quelques brèves liaisons, notamment avec
Mlle de Fontanges. Après 1681, les objurgations de Bossuet, ses sentiments
religieux, l'inclinèrent à une vie plus régulière. Mais ce retour s'accompagna
d'une passion nouvelle pour Françoise d'Aubigné,
petite-fille du célèbre poète calviniste
(Agrippa d'Aubigné), mais catholique
de naissance et veuve depuis 1660 de Scarron.
Sans fortune, mais insinuante, elle sut intéresser la reine à son sort,
tandis que Mme de Montespan lui confiait l'éducation de ses enfants. Son
esprit solide et sa beauté plurent au roi, qui érigea pour elle en marquisat
la terre de Maintenon. Mais elle lui résista et réussit même à rapprocher
le roi de la reine; à la mort de Marie-Thérèse, un mariage secret l'unit
à Louis XIV.
Le roi, ainsi rentré dans la règle, s'appliqua
à racheter par une grande sévérité les erreurs de son passé. On en
voulut beaucoup à Mme de Maintenon d'une réforme qui assura au roi la
dignité de sa vieillesse, mais qui déçut de vilains calculs. On l'a
aussi rendue responsable du zèle que le roi montra contre les Protestants
et les Jansénistes. Mêlée aux affaires
de l'État par le roi lui-même, calculatrice et
peut-être ambitieuse, elle se trouve associée aux erreurs et aux embarras
de la fin du règne. Mais il serait injuste de méconnaître sa piété
et de ridiculiser l'idée mystique qu'elle avait d'être destinée à assurer
le salut du souverain. A la cour, elle vivait très simplement, s'occupant
de bonnes oeuvres, et souvent rebutée par l'humeur du roi, que la vieillesse
assombrissait. Elle trouvait quelque douceur à sa maison de Saint-Cyr,
qu'elle avait fait fonder, en 1686, pour l'éducation des demoiselles nobles
et qu'elle dirigeait avec application et bon sens. Elle s'y retira très
dignement après la mort du roi et y mourut en 1719.
Les
princes de sang.
Philippe d'Orléans, frère du roi, dit
Monsieur, né en 1640, mourut en 1701. Il avait de la capacité, mais si
peu de discrétion que son frère, qui l'aimait beaucoup, l'éloigna toujours
du Conseil. Marié d'abord avec Henriette
d'Angleterre ,
qui fut en coquetterie avec le roi et dont la mort foudroyante, en 1670,
émut la cour et inspira magnifiquement Bossuet,
il épousa en secondes noces la princesse Palatine, fille de l'électeur
Palatin, franche et dévouée, mais libre de langage et de manières. Monsieur
avait des habitudes efféminées et des moeurs dépravées. Son fils Philippe,
duc de Chartres, le futur Régent, menait une existence libertine et affichait
l'athéisme; après la mort du duc de Bourgogne, il devint le centre de
l'opposition aristocratique. La duchesse de Montpensier,
dite la Grande Mademoiselle, cousine germaine du roi, mais plus âgée
que lui, représentait à la cour une époque disparue. Sa passion pour
Lauzun, courtisan parfait et parfait intrigant, troubla la fin d'une vie
agitée et ne lui laissa que des déceptions.
1661-1715 : le
règne de Louis XIV.
Profitant de la paix et secondé par ses
habiles ministres, Louis XIV rétablit le commerce, diminua les impôts,
fit fleurir les arts, réforma, l'administration et perfectionna la législation.
En 1665, Philippe IV, père de la reine,
étant mort, Louis réclama en vertu du droit de Dévolution, la Flandre
et la Franche-Comté ,
comme indemnité de la dot de sa femme, dot qui n'avait jamais été payée;
sur le refus qu'on fit de les lui livrer, il marcha sur la Flandre dont
il prit toutes les villes en une seule campagne (1667); l'année suivante,
il prit plus rapidement encore la Franche-Comté .
La Hollande ,
l'Angleterre
et la Suède
s'étant alors liguées contre lui avec l'Espagne ,
Louis XIV se vit obligé de renoncer à la Franche-Comté, mais il gardait
la Flandre.
Après s'être assuré de la neutralité
de l'Angleterre, Louis XIV déclara en 1672 la guerre aux Hollandais, qui
s'étaient précédemment joints à ses ennemis : la campagne fut ouverte
avec de brillants succès par le roi en personne, suivi de Turenne
et de Condé; c'est au début de cette campagne
qu'eut lieu le célèbre passage du Rhin. Le roi d'Espagne ,
l'Empereur et l'électeur de Brandebourg ,
que la puissance du monarque français épouvantait, se liguèrent alors
contre lui (1674) et commencèrent une nouvelle guerre : Louis s'empara
de nouveau de la Franche-Comté ,
Turenne entra dans le Palatinat, qu'il mit à feu et à sang; Schomberg
battit les Espagnols dans le Roussillon ;
Condé défit le prince d'Orange à Senef; Duquesne
gagna deux batailles navales contre Ruyter, qui périt dans la dernière.
L'Angleterre étant venue se joindre à la coalition, Louis XIV offrit
la paix : il signa, en 1678, le traité de Nimègue, qui lui assurait la
Franche-Comté. C'est après ces succès que lui fut décerné le surnom
de Grand.
La paix ne l'empêcha pas d'ajouter Ã
la France Strasbourg,
bombardé pour avoir insulté le pavillon français, et Gênes
dut également s'humilier devant Louis XIV (1685). Mais la révocation
de l'édit de Nantes (1685) vint interrompre
le cours de tant de prospérité : cet acte de rigueur fit sortir de France
une foule de familles qui portèrent chez l'étranger leur industrie et
leur fortune. Peu après se forma la ligue d'Augsbourg
(1686), par laquelle l'Empire, l'Espagne ,
l'Angleterre ,
la Hollande
se coalisèrent de nouveau contre la France. La campagne s'ouvrit pour
Louis XIV par des succès que contre-balança la perte de la bataille navale
de La Hogue. Les années 1692, 1693 et 1694 furent signalées par la prise
de Namur
et les victoires de Fleurus, de Steinkerque, de Nerwinde et de La Marsaille;
mais Namur fut reprise par Guillaume à la fin de 1694, et, lasses d'hostilités
inutiles, les puissances belligérantes conclurent le traité de Ryswyk
(1697) : le roi abandonna ses dernières conquêtes, excepté Strasbourg.
La mort de Charles II, roi d'Espagne,
qui laissait sa couronne à Philippe,
duc d'Anjou ,
petit-fils de Louis XIV, amena une nouvelle coalition, dirigée par le
célèbre triumvirat d'Eugène. Ces années
furent mêlées de succès et de revers; mais en 1704, les Français furent
battus à Hochstett, en 1706 à Ramillies et à Turin ,
et ils perdirent les Pays-Bas et l'Italie .
Enfin, en 1707, Berwick gagna en Espagne
( L'Espagne au XVIIIe
siècle )
la victoire signalée d'Almanza ,
et Duguay-Trouin battit les flottes ennemies dans plusieurs rencontres.
Cependant Louis XIV, ayant éprouvé quelques revers l'année suivante,
demanda la paix; on ne lui fit que des réponses dures et humiliantes,
et il se vit forcé de continuer la guerre; elle ne fut pas heureuse :
Villars fut vaincu à Malplaquet
par Marlborough et le prince Eugène (1709).
Tout semblait perdu lorsque Vendôme gagna la victoire de Villaviciosa,
qui rendit le trône d'Espagne à Philippe (1710), et Villars celle de
Denain (1712); qui amena la paix d'Utrecht
(1713) : par ce traité, Louis XIV conservait ses conquêtes (Alsace ,
Artois ,
Flandre ,
Franche-Comté ,
Cerdagne ,
Roussillon ).
Il mourut deux ans après, le 1er septembre
1715, laissant la couronne à son arrière-petit-fils, Louis
XV, qui n'était âgé que de 5 ans. Il avait perdu peu auparavant
son fils, dit le Grand Dauphin, et son petit-fils, le duc de Bourgogne .
Le siècle de
Louis XIV.
La gloire de Louis
XlV est moins dans les conquêtes de ses belles années, dans les efforts
qu'il fit pour donner à la France une administration régulière et active,
que dans l'éclat que jetèrent sous son règne les lettres et les arts.
Jamais on ne vit, dans un aussi court espace de temps, une telle réunion
de génies dans les lettres et les arts.
Alors brillèrent
dans la poésie Racine, Molière, La Fontaine et Boileau; dans l'éloquence
de la chaire, Bossuet, Fénelon, Bourdaloue et Massillon; en philosophie,
Descartes, Pascal, la Bruyère et Malebranche; et les peintres Poussin,
Lesueur, Lebrun, Claude Lorrain; et les sculpteurs Puget, Girardon, Coustou,
Coysevox; et les architectes Perrault, les deux Mansard, qui construisirent
la colonnade du Louvre, Versailles, les Invalides, Marly, le Val-de-Grâce,
l'Observatoire, etc., et cet artiste qui créa un art nouveau, le Nôtre,
le dessinateur des jardins de Versailles, de Trianon, des Tuileries, de
Chantilly et de Saint-Cloud.
Les chefs-d'oeuvre
sortis de la main de ces artistes , pour la plupart protégés du roi,
avaient élevé l'orgueil de la France et fortifié par l'admiration cette
unité nationale que Duquesne et Condé, Tourville et Turenne, Duguay-Trouin
et Villars, Luxembourg et Catinat, Vendôme et Créquy, Boufflers et Jean
Bart, consacrèrent par la victoire. N'oublions pas sur cette liste un
grand ingénieur qui fut un grand citoyen Vauban. (H.
Monin / HGP).
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Jean-Christian
Petitfils, Louis
XIV, Librairie Académique Perrin, 2008.
Max
Gallo, Louis
XIV,coffret 2 volumes (tome 1 : le roi-soleil; tome 2 : L'hiver du Grand
Roi), XO éditions, 2007.
Hélène
Delalex et al., Louis
XIV pour les nuls, Editions Générales First, 2011.
Pierre
Adolphe Chéruel, De
l'administration de Louis XIV: 1661-1672, d'après Les mémoires inédits
d'Olivier d'Ormesson, Nabu Press, 2011.
Jacques
Levron, Les
inconnus de Versailles : les coulisses de la Cour, Librairie
Académique Perrin, 2009.
En
Bibliothèque. -
Les Oeuvres de Louis XIV présentent
toutes un caractère politique; ce sont principalement les Mémoires
pour l'instruction du Dauphin, publiées en 1806 par De Gain-Montagnac
(Paris, 2 volumes); les Lettres aux princes de l'Europe, à ses généraux,
à ses ministres, etc., recueillies par M. Rose, secrétaire du cabinet,
avec des remarques par Morelli (Paris, 1755, 2 vol. in-12); les Lettres
au comte de Briord, ambassadeur extraordinaire de S. M. Très Chrétienne
auprès des Etats-Généraux, dans les années 1700-1701 (La Haye,
1728, in-12); la Correspondance avec M. Amelot, son ambassadeur en Portugal,
1685-1688 (Nantes, 1863, in-8); la Correspondance avec M. Amelot,
son ambassadeur en Espagne, 1705-1709 (Paris, 1864, 2 vol. in-8); les
Lettres de Louis XIV, du Dauphin et d'autres princes, adressées Ã
Mme de Maintenon (Paris, 1822, in-8).
Parmi
les ouvrages classiques qui ont été écrits sur ce règne, on distingue:
le Siècle de Louis XIV, par Voltaire;
l'Histoire de Louis XIV, par Pélisson; l'Essai sur l'établissement
monarchique de Louis XIV, par Lémontey; l'Administration de Louis
XIV, par Chéruel, 1850. On trouve aussi de curieux détails dans les
Mémoires de Saint-Simon.
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Pages
sur Louis
XIV le Grand dit le Roi Soleil, du site Histoire
en ligne.
Site
Louis XIV, l'homme et
le roi (Château
de Versailles).
Texte
en ligne, Le
siècle de Louis XIV, de Voltaire.
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