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La circulation du sang

Circulation du sang ou simplement circulation (physiologie). - Mouvement continu du sang qui se porte du coeur aux extrémités et revient des extrémités vers le coeur. La vie exige entre les organismes et le monde extérieur un continuel échange de matière. L'être vivant, au moyen de matériaux nouveaux venus du dehors, répare l'usure due à son activité fonctionnelle et rejette à l'extérieur les déchets qui en résultent. Il y a une continuelle circulation de la matière, qui, tantôt à un état simple, fait partie du monde minéral, tantôt, entrant dans des combinaisons plus compliquées, constitue le substratum organique d'un être vivant. La molécule de carbone prise par la plante à l'air extérieur peut devenir aliment d'un animal qui la rend finalement à l'air à son état primitif d'acide carbonique. Cet exemple, toujours cité, est une des transformations que l'on a dénommées circulation de la matière. Non seulement la matière circule entre les trois règnes, mais encore, chez les êtres vivants, la nutrition et la désassimilation s'effectuent grâce à un mouvement continuel de certains liquides. Chez les animaux, ce mouvement s'appelle la circulation du sang, la circulation de la lymphe; chez les végétaux, la circulation de la sève.

Le sang accomplit les échanges nutritifs et respiratoires, en faisant une sorte de va-et-vient entre les différents organes et les surfaces d'échanges, poumons, intestins, reins. Le mouvement dont il est animé s'effectue dans un ensemble de canaux qui forment l'appareil circulatoire. Le coeur sert de régulateur et de moteur à ce mouvement semblable à une pompe, il refoule le sang dans les artères et l'aspire des veines.

circulation du sang Schéma de la circulation. - od, oreillette droite; og, oreillette gauche; ad, ventricule droit; vg, ventricule gauche; P, poumon; A, aorte; B, veines caves ; C, artères pulmonaires; E, veines pulmonaires; D, foie; F, intestin.

Le ventricule gauche du coeur pousse dans l'aorte le sang qui provient de l'oreillette du même côté; de là, le sang par les artères, gagne les capillaires, où il devient sang veineux. Repris par les veines, il arrive par les deux veines caves dans l'oreillette droite, ayant parcouru la grande circulation ou circulation générale. De l'oreillette, le sang veineux passe dans le ventricule droit, d'où il est projeté dans les artères pulmonaires, puis, par les capillaires pulmonaires, il revient à l'oreillette gauche. Ce nouveau cycle est celui de la petite circulation ou circulation pulmonaire; il ne diffère du premier qu'au point de vue fonctionnel.
 


Les poumons et le coeur. - a, a; sommet des poumons; b, b, base des poumons; c, moitié inférieure de la trachée; d, bronche droite; e, ses divisions pour le lobe supérieur du poumon; f, ses divisions pour le lobe inférieur; g, bronche droite; h divisions bronchiques du lobe supérieur; i, divisions du lobe inférieur; j, branche gauche de l'artère; k, branche droite; l, oreillette gauche; m, veine pulmonaire supérieure gauche; n, veine pulmonaire inférieure gauche; o; veine pulmonaire supérieure droite; p, veine pulmonaire inférieure droite; q, partie terminale de la veine cave inférieure; r, ventricule gauche; s, ventricule droit.

Pendant son parcours dans le réseau de la grande circulation, le sang se dépouille de son oxygène, se charge d'acide carbonique, reçoit le chyle de l'intestin et le glucose du foie. Pendant la petite circulation. le sang se charge d'oxygène et élimine l'acide carbonique.

La découverte de la circulation. - L'Antiquité classique ne connut pas plus que le le Moyen âge les principes de la circulation du sang. Aristote pensait que l'air passait directement des poumons dans les artères pour venir refroidir le sang. Galien réagit contre cette erreur, mais il confondit les phénomènes de la chylification et de la respiration,  leur donnant le coeur pour centre commun d'action; il considère le foie comme le générateur du sang. Michel Servet, en 1553, pose le premier nettement le principe d'un coeur divisé en coeur gauche et coeur droit, servi par des artères et des veines, et il énonce la circulation pulmonaire. En 1555, André Vésale confirme par ses descriptions anatomiques le bien-fondé de ce dire et prouve que la cloison mitoyenne des ventricules n'est pas percée. Mais n'est à W. Harvey (1629) que revient le mérite de formuler nettement les lois de la circulation générale. Rudbeck et Bartholin établirent plus tard la nature des vaisseaux lymphatiques et leur rôle. En 1829, Magendie démontre le pouvoir absorbant des veines, et, bien plus tard, Claude Bernard établit l'importance des circulations locales et des vaso-moteurs.
Circulation artérielle.
Le sang lancé par le coeur dans les artères est à la pression de 180 mm de mercure au voisinage de l'aorte, et de 100 environ vers les capillaires. La pression sanguine subit de grandes oscillations dues aux mouvements respiratoires. Le système nerveux par les vaso-moteurs exerce aussi son influence. Le sang ne se meut pas par à-coups; l'élasticité des parois artérielles permet un écoulement continu, bien que non constant. La vitesse du sang est en moyenne de 200 mm par seconde. La systole ventriculaire produit dans les artères une ondulation qui est le pouls et qui s'étudie par les sphygmographes et plus simplement par le doigt appliqué sur l'artère radiale.
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Appareil circulatoire.
Les différentes parties
de l'appareil circulatoire.

Circulation capillaire. 
La circulation capillaire est absolument uniforme; le sang s'écoule des artères vers les veines à  vitesse constante.

Circulation veineuse. 
Le sang progresse dans les veines grâce à la petite différence de pression qui existe entre les capillaires et les oreillettes. On invoque encore, pour expliquer la circulation veineuse : l'aspiration produite par le coeur au moment de la diastole; l'aspiration thoracique due à l'inspiration, les contractions des muscles; enfin, des valvules empêchent tout changement dans le cours du sang. Un globule sanguin peut parcourir la grande circulation en 24 secondes, et la petite en 6 secondes.

Circulation lymphatique. 
L'appareil circulatoire lymphatique possède des vaisseaux et des ganglions lymphatiques. Les vaisseaux livrent passage à la fois au chyle et à la lymphe; ils conduisent ces deux liquides par l'intermédiaire de la grande veine lymphatique et le canal thoracique aux deux veines sous-clavières. Le sang reçoit ainsi les éléments réparateurs qui lui sont nécessaires. Les causes de la circulation lymphatique sont celles de la circulation  veineuse.

Circulation de l'embryon humain. 
Pendant la  vie intra-utérine, l'embryon possède deux modes de circulation; la première ou circulation omphalo-mésentérique, qui dure du quinzième au quarante-cinquième jour, et la seconde, ou circulation placentaire, qui se termine à la naissance. Durant le temps de la première circulation, le coeur est un simple cylindre contractile. Les artères partent d'une extrémité, les veines aboutissent à l'autre.

La circulation placentaire est plus complexe. Le coeur possède trois cavités : la cavité ventriculaire, qui donnera naissance aux ventricules; la cavité auriculaire, constituée par les oreillettes communiquant par le trou de Botal; le bulbe aortique communiquant avec la cavité ventriculaire, origine de l'artère pulmonaire et de l'aorte. La petite circulation n'existe pas; c'est le placenta qui sert à oxygéner le sang foetal. Les deux artères ombilicales lui apportent le sang  veineux; la veine ombilicale emporte le sang artériel. Vers le quinzième jour après la naissance, la circulation est semblable à celle de l'adulte.
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Coeur et vaisseaux de la tortue.
 a, oreillette gauche; c, oreillette droite;
b, ventricule; d, aorte;
f, artère pulmonaire; g, veines caves.

Physiologie comparée.
Le système vasculaire se complique à mesure qu'on avance dans la série animale, la perfection de l'appareil circulatoire réside dans la différenciation en coeur droit et gauche, et en veines et artères. Chez les invertébrés, où le sang ne circule pas dans des vaisseaux clos, on voit le liquide décrire dans le corps de véritables courants, allant ainsi vivifier les diverses régions. Qu'il existe un ou plusieurs coeurs pulsatiles, ou un vaisseau dorsal comme chez les insectes, la circulation de ces animaux est presque toujours lacunaire, parce que le sang baigne la cavité viscérale et circule dans un appareil de vaisseaux incomplètement clos. Il faut arriver aux mollusques pour trouver des canaux de deux natures, rappelant les veines et les artères; mais il y a mélange continuel entre le sang artériel et veineux. Ce mélange a d'ailleurs encore lieu dans le coeur des vertébrés les plus simples (poissons, amphibiens, reptiles) parce que les ventricules communiquent entre eux. Chez les mammifères et les oiseaux, ce mélange n'a pas lieu. Qu'il s'agisse de l'humain ou des autres mammifères, le plan de  l'appareil est le même et ses fonctions identiques. (NLI).

Reptiles : appareil circulatoire.
L'appareil circulatoire des reptiles.
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Dictionnaire Les mots du vivant
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