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Inventaires > Dictionnaire des Idées et Méthodes |
M. - En logique classique,
dans les mots qui servent à désigner les figures du syllogisme,
la lettre M (abrégé du mot mutatio, largement),
placée après une voyelle, indique qu'il faut changer la majeure
en mineure et la mineure en majeure pour ramener ce mode à un des
modes de la première figure. (G. F.).
Macrocosme (makros = long, grand; kosmos = monde). - L'univers, le grand monde, par opposition à l'humain qui est un petit monde, un microcosme, parce qu'il résume en lui toute la nature et en contient comme un abrégé. Madrid (Ecole de). - Magnanimité. - Une des quatre vertus fondamentales des Anciens (synonyme de force et grandeur d'âme). Cicéron la définit, d'après les Stoïciens, comme la vertu luttant pour l'équité. Maïeutique : la Maïeutique
est la partie positive de la méthode socratique : c'est l'art d'accoucher
les esprits. Socrate, s'imaginant que la science
est innée en chaque humain, s'efforçait par des interrogations
bien conduites d'amener son interlocuteur à prendre conscience des
vérités qu'il était censé renfermer en lui-même.
Platon expose la Maïeutique dans le
Théétète Majeure, l'une des prémisses du syllogisme, ainsi nommée parce, qu'elle contient l'énonciation du rapport du grand terme (major terminus) avec le moyen terme. La Majeure s'énonce ordinairement avant la Mineure; mais cela n'a lieu ni toujours ni nécessairement, et ce serait un moyen peu sûr de les distinguer que de se fier à leur ordre matériel. (B-e.). Mal (Malum = ce qui est, mauvais). - Le mal est la limitation ou la négation du bien. Le mal physique peut être envisagé sous bien des aspects, fléaux, cataclysmes, lutte de l'humain contre la nature, qui tous peuvent se ramener à la douleur ou à la souffrance; le mal métaphysique consiste dans l'imperfection des créatures, limitées dans toutes leurs facultés; le mal moral est la faute ou le péché, et la liberté du bien implique la liberté du mal. On dit qu'il n'y a pas de mal absolu parce que celui-ci serait le néant : il y a toujours du bien dans l'être. Les Scolastiques distinguaient dans le mal moral le mal de la coulpe et le mat de la faute (distinction. conservée par Leihniz dans sa Théodicée) : le premier est la faute même, le second en est la conséquence et consiste dans le châtiment. Un système qui admet la prédominance du mal sur le bien dans le monde est pessimiste. Malebranchisme : système philosophique de Malebranche, dont les points principaux sont la théorie de la vision en Dieu, des causes occasionnelles et de l'optimisme. Malheur (de Mal, adjectif au sens de mauvais, malus; heur, qui signifie chance bonne ou mauvaise, de augurium = présage) : événement funeste. Malthusianisme
( Manichéisme. - Le manichéisme (de Manès ou Manichée, prêtre qui mêla son christianisme d'idées orientales) est un dualisme admettant deux principes coéternels, l'un bon, l'autre mauvais, le principe du bien et le principe du mal. C'est du moins le sens que l'usage a donné à ce mot, car la doctrine des manichéens n'est nullement réduite à cet unique dogme. Maoïsme. - Doctrine développée en Chine dans les années 1960 par Mao Zedong (Mao Tsé-Toung), et inspirée du Marxisme ou du Marxisme-Léninisme. C'est essentiellement un nationalisme collectiviste. Mappemonde. - Marbourg (Ecole de). - Marginalisme. - Marxisme. - Doctrine de Karl Marx et Friedrich Engels. Ce dernier parle de matérialisme historique pour caractériser la partie de ce système, d'inspiration socialiste, qui regarde les faits économiques comme la cause des événements historiques et sociaux. Le terme de matérialisme dialectique s'applique à la dimension philosophique du Marxisme, qui est d'inspiration hégelienne. Masse (de massa = amas de choses) : En physique, on appelle masse d'un corps le rapport constant qui existe pour ce corps entre les forces qui y sont appliquées et les accélérations correspondantes. Matérialisme(de Materia = matière dont une chose est faite). - Système qui réduit tout ce qui existe à l'unité de la matière et, dans un sens restreint, négation de la spiritualité de l'âme. L'atomisme des Anciens est un système matérialiste. Ceux qui font de l'houmain une machine (La Mettrie), ou qui soutiennent que la pensée est une sécrétion du cerveau (Cabanis), émettent des thèses matérialistes. Le matérialisme ou la tendance matérialiste consiste essentiellement, comme l'a dit Ravaisson, à expliquer le supérieur par l'inférieur, la pensée par la vie, la vie par la mécanique, etc. Mathématiques (Mathematicus, Mathematikos = qui concerne l'étude, de mathèma = connaissance, science) : c'est la science des nombres et des figures (on dirait aujourd'hui des structures abstraites). Divisions : Selon l'usage : a) mathématiques pures; b) mathématiques appliquées. Selon les objets étudiés : arithmétique, algèbre, analyse, géométrie. Mathématisme (de Mathèma = étude, connaissance, de apprendre. Racine : math = savoir) : ce mot désigne l'opinion des philosophes qui appliquent la méthode mathématique à la philosophie. Matière*
(Materia, matière dont une
chose est faite). - Dans un sens général, on appelle
matière ce dont une chose est faite : ce mot s'oppose alors au mot
forme. Les Scolastiques distinguaient une matière
Le mécanisme cartésien réduisait la matière à l'étendue (« ...La matière, dont la nature consiste en cela seul qu'elle est une chose étendue », Principes, Part. Il, § 22); le dynamisme leibnizien la ramenait à la force. On distingue les qualités premières
et les qualités secondes de la matière; celles-là
sont essentielles à la matière qui ne peut exister sans elles,
mais les philosophes n'on jamais été d'accord sur leur nombre
: l'impénétrabilité, l'étendue, la divisibilité,
l'inertie,
On a quelquefois donné le nom de
propriétés organoleptiques à celles qui produisent
les sensations
Quelle est l'essence de la matière ? Systèmes divers : a) Mécanisme atomistique (Épicure, Gassendi); b) Mécanisme géométrique (Descrates); c) Atomisme dynamique (Tongiorgi); d) Dynarnisme interne (Leibniz); e) Hylémorphisme (Aristote, Scolastiques); f) Dynamisme externe (Boscovich, Palmieri). Maximum (pour Mag-simum, superlatif neutre de magnus = grand, de magis = plus. Racine mag, meg = être grand). S'oppose à Minimum. - Les mathématiciens désignent sous les noms de maxima et de minima les plus grandes et les plus petites valeurs d'une fonction de quantités variables, et les procédés à l'aide desquels on détermine ces valeurs forment la méthode des maximis et minimis. Cependant par ces termes maxima et minima il ne faut pas entendre la plus grande ou la plus petite valeur absolue d'une quantité variable, mais simplement les valeurs qu'elle a au moment où elle cesse de croître et commence à décroître, et vice versa. En conséquence, une quantité variable peut avoir plusieurs maxima et minima : tel est le cas des coordonnées de la cycloïde où ce nombre est infini. La théorie des maxima et minima est due à Fermat. Cet illustre géomètre était ainsi sur la voie du calcul différentiel, que cependant il ne découvrit pas, car fallait encore soumettre la méthode à un algorithme de calcul régulier. L'exposition de cette importante méthode se trouve dans tous les traités de calcul différentiel. Mécanicisme (de Mécanique, de mecanicus, mèchanikos = habile à travailler, de mèchanè = invention ingénieuse, machine) : synonyme de latromécanisme. Mécanique (la) (Mechanica = l'art de construire une , machine, de mèchanè = invention ingénieuse, machine)- : science des lois du mouvement. Elle se divise en cinématique, qui étudie le mouvement indépendament des forces qui le produisent, et en dynamique, qui étude le rôle des forces dans le mouvement. Mécanique céleste. - Etude du mouvement des astres, et plus spécialement des corps du Système solaire. Mécanique (Philosophie). - On connaît la philosphie mécanique ou mécanisme-: a) atomistique d'Épicure; b) géométrique de Descartes. Tout se fait mathématiquement, disait Descartes. Cette formule est la définition du mécanisme, car les lois du mouvement relèvent des mathématiques et Descartes ne demandait, pour construire le monde, que de la matière (c'est-à-dire de l'étendue) et du mouvement. Au mécanisme s'oppose le dynamisme. Médiat (tiré de Immédiat, de in, négatif; mediatum, supin de mediare = être au milieu, s'interposer, de medius = qui est au milieu) : ce qui suppose un intermédiaire (ex. : perception médiate, jugement médiat, déduction médiate, certitude et évidence médiates). Mégarique (Ecole). - École de Mégare qui eut pour fondateur Euclide de Mégare, disciple, de Socrate. Ce fut une école de raisonneurs et de dialecticiens subtils : aussi l'appelle-t-on quelquefois éristique ou disputeuse. Mélange. - Méliorisme (de Melior = meilleur ; c'est le comparatif d'un adjectif perdu. Cf. adverbe = tout à fait, fort, dont le comparatif mallon = malion correspond à melius) : ce terme indique un perfectionnement progressif que certains Positivistes assignent comme l'unique loi de la morale. - Ce mot s'oppose à Optimisme et Pessimisme absolus pour caractériser la doctrine d'après laquelle le monde peut être rendu meilleur par les efforts de la volonté humaine. Il est synonyme d'Optimisme relatif. Mémoire (Memoria, de memor = qui se souvient, probablement pour me-mn-or. Cf. memini = je me souviens, et mnèmon = qui se souvient. Racine men d'où mnè. Cf. en latin Men = action de se souvenir et d'imaginer, d'où mens = esprit). - La mémoire est la faculté de conservation et de reproduction des idées antérieurement acquises. Le mot reproduction suffirait, car on ne sait rien de la manière dont les idées se conservent quand nous n'y pensons pas actuellement pour les produire ou les reproduire. La mémoire a ses conditions organiques dans le cerveau. Elle est tantôt volontaire, tantôt involontaire, et le langage ordinaire exprime bien cette distinction on dit je me rappelle et il me souvient. Le souvenir complet se compose de réminiscence
On distingue diverses sortes de mémoires qui peuvent se ramener à deux types : mémoire sensible et mémoire intellectuelle. La mémoire imaginative est un autre nom de l'imagination reproductrice. Mental (Mentalis, de mens, mentis = esprit) : qui concerne l'esprit. Ce mot équivaut soit à intellectuel, soit à psychologique, psychique. Mentalisme. - Mentalité (de Mental) : état d'esprit d'un individu, d'une époque. Menteur (argument du). - Mercantilisme. - Mérite. - Les moralistes emploient ce mot pour désigner l'accroissement ou l'augmentation de valeur morale ou de perfection : c'est avant tout la bonne volonté. Mertoniens. - Merveilleux, (de Merveille, du latin populaire merabilia, pour mirabilia = choses admirables, pluriel neutre employé substantivement comme nominatif féminin, de mirari = s'étonner) : c'est un terme générique pour désigner les faits qui dépassent les forces humaines. Messianisme. - Mesure. - Métagéométrie (de Meta = après; geômetria, de gè = Terre; metreôn = mesurer) : nom donné autrefois aux géométries non-euclidiennes, qui étudient des espaces ayant plus de trois dimensions. En fait, il s'agit toujours de géométrie. Métalogique (de Meta = après, logikos = qui concerne le raisonnement) : théorie des principes premiers et des fondements de la logique par opposition à l'étude des règles logiques telles qu'elles sont appliquées dans un raisonnement correct. - Jean de Salisbury a publié, sous le titre de Metalogicus, un plaidoyer pour la logique. Métamorale (de Meta = après; moralis = moral, de mos, moris = usage, manière d'être ou d'agir, moeurs) : quelques philosophes nomment ainsi la métaphysique des moeurs. C'est la théorie des principes premiers et des fondements de la morale par opposition à l'étude des règles morales telles qu'elles sont appliquées dans les cas particuliers. Métaphysique (de Meta ta physika, après la physique; en latin scolastique Metaphysica, sous-entendu pars = partie) . - Partie de la philosophie qui a pour objet l'être réel, les réalités supérieures, lees premiers principes et des premières causes. Métaphorétique (philosophie, philologie). - Se dit d'une déginition qui est vicieuse parce qu'elle peut s'appliquer à autre chose qu'à l'objet défini. Par exemple : Le lion est un animal. Métempirique (de Meta = après ; empirique, de empiricus, empeirikos = qui se dirige d'après l'expérience, de empeiros = qui a l'expérience de en = dans; peira = essai. Racine per = aller à travers) : mot fait, à l'image de métaphysique, pour signifier ce qui est au delà de toute expérience possible. Météorologie. - Méthode (Methodos = poursuite, recherche; de meta = vers; hodos = chemin). - La méthode est l'ensemble des procédés les plus courts et les plus sûrs pour arriver à la vérité. Tout système implique une méthode : on dira donc méthode cartésienne, kantienne, etc., et, dans un sens plus général, méthode inductive, méthode déductive, du nom du procédé fondamental des sciences d'observation, l'induction, et des sciences mathématiques, la déduction. N'admettre comme critérium du vrai que l'évidence; diviser les difficultés pour les mieux résoudre; conduire par ordre ses pensées en commençant par les objets les plus simples pour s'élever par degrés aux plus complexes; faire des dénombrements entiers et des revues générales pour ne rien omettre : telles sont les quatre règles essentielles données par Descartes dans son Discours de la méthode. Méthodisme
médical. - Cette doctrine est apparue en médecine après
celle des Hippocratistes Les Méthodistes
prétendaient que la connaissance
des causes est absolument indifférente à
l'art de guérir ; ils dédaignaient également les études
anatomiques Toutefois, comme
certaines maladies se refusaient absolument à entrer dans l'une
ou l'autre de ces deux classes, les Méthodistes avaient bien voulu
en créer une troisième pour ces affections malencontreuses;
c'était le mixtum. Cette école simplifiait tellement
l'art médical, qu'elle ne pouvait manquer d'avoir une multitude
de partisans; c'est ce qui eut lieu en effet. Au reste, elle mit la saignée
en honneur, et l'on attribue à Thémison l'introduction de
l'usage des sangsues Méthodologie (de Methodos = méthode; logos = discours). - Partie de la logique qui s'occupe des méthodes. Chez Kant, ce mot désigne la théorie des principes et de la forme générale de toute science : c'est la technique de la logique et elle contient en outre les méthodes particulières de chaque science. Métrique (système). - Microcosme
(de mikros = petit, et kosmos =, monde) : l'humain, abrégé
du monde, petit monde ( La monade de Leibniz est un microcosme en ce sens qu'elle exprime l'univers par ses perceptions ou modifications, internes Milan (Ecole de). - Milet (Ecole de). - Milieu. - Le juste milieu, chez Aristote, est la définition de la vertu, qui se trouve toujours entre deux extrêmes opposés, l'économie, par exemple, entre l'avarice et la prodigalité, le courage entre la lâcheté et la témérité. Principe du milieu
ou moyen exclu : une chose est ou n'est pas.
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Mîmânsâ
: nom sous lequel on comprend les deux systèmes réputés
orthodoxes de la philosophie indienne,
appelés Pourva et Védânta. Ces deux systèmes,
conformes à la doctrine des Védas![]() Minéralogie Mineure. - La deuxième
proposition du syllogisme ( Minute (terme de géométrie). - On appelle minute la soixantième partie d'un degré. La minute se subdivise aussi en 60 parties égales, appellées secondes. Minute (division du temps) : c'est la soixantième partie d'une heure, laquelle soixantième partie se subdivise encore en 60 autres parties égales, appelées secondes. Les minutes prises dans l'une et l'autre signification, se marquent par un petit trait, placé un peu plus haut que le chiffre qui en exprime le nombre : ainsi, lorsqu'on lit 15', cela signifie 15 minutes. (Brisson, 1780). Misanthropie (Misanthrôpia, de misos = haine; anthrôpos = humain) : haine du genre humain. - Inclination malveillante. Misologue (de Misos = haine; logos = raison) : Ennemi de la raison : se dit de ceux qui refusent à la raison humaine le pouvoir de nous faire connaître le vrai, le beau, le bien. Par extension, détracteur des sciences, des lettres et des arts. Tels furent les Cornificiens, qui dénigraient toute culture intellectuelle. Ils furent combattus par Jean de Salisbury uni aux Maîtres de l'École de Chartres. Misonéisme (de Misos = haine; neos = nouveau) : haine des nouveautés. Les ennemis de Socrate l'accusèrent de répandre dans la jeunesse des nouveautés dangereuses. Mixte (Mixtus = mêlé, participe passé de miscere, mixtum = mêler). - Chez les Scolastiques, les corps mixtes étaient les corps composés, c'est-à-dire formés de plusieurs, réunis en une même substance, sous une même forme substantielle. Dans le mixte les composants persistent, mais virtuellement, sous une autre forme, capable de ramener plus ou moins facilement les formes disparues. a) Les Thomistes soutiennent en général que dans le mixte, inorganique ou vivant, il y a unicité de forme.Mobile (Mobilis = qu'on peut mouvoir, de movere = mouvoir) : signifie : a) le corps en tant qu'il est sujet du mouvement. Le premier mobile était, pour les anciens philosophes, le plus élevé des cieux, celui qui imprimait le mouvement aux autres (Distinction : mobile, motif. Le mobile se dit particulièrement des raisons tirées de l'ordre sensible : ainsi l'antipathie, la vengeance, l'ennui. Le motif désigne plutôt les raisons d'agir tirées de l'ordre intellectuel ainsi le devoir. Mobilisme (de Mobile) : doctrine d'après laquelle le fond des choses est sans cesse en voie de transformation sans lois fixes. Il en résulte que toute organisation rationnelle des choses est impossible. C'est, en somme, la doctrine d'Héraclite, qui assimile l'être au devenir. Modal (du latin scolastique Modalis, de modus = mesure, manière) : on nomme propositions modales, par opposition aux propositions absolues ou catégoriques dans lesquelles l'attribution est simplement énoncée, celles dont l'attribut est modifié par une des quatre conditions suivantes : possibilité, impossibilité, contingence, nécessité. Suarez a divisé la distinction réelle, celle qui existe dans les choses indépendamment de l'esprit, en distinctions majeure (ut res et res) et mineure (ut res et modus ejus). Cette dernière est appelée distinction modale : ex. : entre une chose et ses qualités, comme la figure. La théorie
des propositions modales, de leurs oppositions,
de leurs conversions, et des syllogismes qui
en sont formés, au point de vue de l'influence qu'exerce sur la
conclusion la modalité des prémisses, a été
développée par Aristote dans son
traité de l'Interprétation et dans les chapitres 8-22
du premier livre des Premiers Analytiques. ( Modalité (de Modal, de modalis, de modus = manière)-: terme de philosophie scolastique, signifiant le mode ou la manière dont une chose ou un fait existe. En considérant nos jugements par rapport à la modalité, Kant les divisait en jugements problématiques, se rapportant au possible; jugements assertoriques, se rapportant au réel; et jugements apodictiques, se rapportant au nécessaire. Mode : terme de logique, dont on fait le synonyme d'attribut. S'il y a quelque nuance dans la signification de ces deux mots, il nous paraît que mode désigne la qualité prise dans les choses mêmes, et attribut la qualité envisagée au point de vue logique, l'idée de cette qualité dans un rapport de convenance avec un sujet déterminé. Modèle. - Modèle cosmologique. - Modernisme. - Module. - Ce mot est employé en mathémathiques pour désigner un certain nombre d'expressions ou de coefficients. En particulier, on appelle module d'un système de logarithmes le coefficient fixe par lequel il faut multiplier les logarithmes d'un système pour avoir les logarithmes correspondants dans un autre système. Moeurs (de Mores, devenu mors = meurs, moeurs) : habitudes d'un individu ou d'un peuple relatives : a) à l'observation de la loi morale; b) aux usages, à la manière de vivre (sans idée de bien ou de mal). Moi (Me = moi). - Le moi n'est pas tout l'esprit, mais il est l'esprit en tant que conscient de lui-même. Il est un, simple, identique et libre comme responsable, il constitue la personnalité morale. Les philosophes ont distingué un moi profond et un moi superficiel : celui-ci est constitué ou plutôt se constitue par nos habitudes et tous les événements fortuits qui nous affectent; l'autre est iminuable ou, du moins, peut seul se modifier lui-même. C'est le for intérieur des anciens moralistes. Dans la philosophie moderne, le moi se prend pour la personne ou plutôt pour le principe qui dans la personne est conscient. Moindre action (principe de). - Monade. - Se dit des êtres simples qui, dans le système de Leibniz, composeraient tous les corps, et qui, en devenant conscients, deviendraient de vrais esprits. Le mot apparaît pour la première fois dans Giordano Bruno, qui appelle minima ou monades les éléments des choses; mais l'idée de faire jouer à l'unité le rôle d'élément date de Pythagore. La monade de Leibniz n'est pas d'ailleurs l'unité abstraite, l'unité mathématique : c'est l'unité métaphysique, l'unité d'une force non composée de parties, c'est-à-dire simple. Sa qualité distinctive, c'est la représentation : elle exprime l'univers qui se réfléchit en elle et devient ainsi un microcosme ou monde en raccourci. Son essence est l'appétition ou tendance constante à passer d'une perception à une autre. Il faut distinguer les aperceptions des perceptions : celles-ci ne sont que les modifications internes de la monade, celles-là impliquent de plus la conscience ou la réflexion : elles sont aperçues. Se représenter l'univers et tendre à la perfection, n'est-ce pas le caractère des esprits? La monade est donc une âme ou un esprit et les animaux eux-mêmes, contre l'opinion de Descartes, sont de telles âmes et de tels esprits, mais réduits aux perceptions obscures et aux consécutions d'images qui imitent le raisonnement. Puisque les monades sont simples, elles sont impérissables ou immortelles, et puisqu'elles font partie d'un même monde parfaitement ordonné, sans pourtant qu'elles agissent les unes sur les autres (elles n'ont pas, dit Leibniz, de fenêtres sur le dehors), il faut qu'il y ait entre elles une harmonie préétablie. Monadologie. - La monadologie ou monadisme est le système leibnizien des monades. Ce mot désigne aussi l'opuscule dédié au prince Eugène, où Leibniz, en quatre-vingt-dix thèses fort courtes, établit tout son système. Ce systeme renferme comme parties essentielles : la définition des monades et de leurs caractères propres, la perception, l'aperception, l'appétition, la théorie des perceptions obscures appelée aujourd'hui de l'inconscient; la doctrine de l'harmonie préétablie qui régit les rapports des monades entre elles; la preuve leibnizienne de l'existence de Dieu par le principe de raison suffisante; la doctrine de l'optimisme sur les rapports de Dieu avec le monde, fondée a priori sur les perfections divines et justifiée a posteriori par l'examen approfondi (surtout dans la Théodicée) de la nature et de l'origine du mal métaphysique, physique et moral. L'originalité de Leibniz dans l'école cartésienne a été de reformer l'idée de substance à laquelle il substitua l'idée de force et de surajouter son dynamisme au mécanisme cartésien qu'il admettait en entier, mais qu'il appelait l'antichambre de la vérité. Molinisme : système de Molina pour accorder la liberté humaine et les attributs divins. Molyneux (Problème de). - Le problème de Molyneux, mathématicien anglais du XVIIIe siècle, peut se poser ainsi : Un aveugle-né, devenu subitement clairvoyant par une opération, pourrait-il tout d'abord et sans le secours du toucher distinguer une sphère d'un cube et dire : Voici la sphère et voilà le cube. Moment (Momentum, pour movimentum = ce qui met en mouvement, poids, moment, de movere = mouvoir) : appliqué : a) à une force, par rapport à un point, ce mot indique le produit de cette force par la distance à ce point ;Monarchie (Monarchia, de monarchos = qui commande seul, de monos = seul ; archô = commander) : gouvernement d'un seul. Monde (Mundus = propre, élégant, d'où le substantif mundus, qui, comme kosmos, signifie l'ordre du monde, le monde) : a) l'ensemble de tout ce qui existe, l'univers. - Ensemble des choses d'une même sorte (ex.-: le monde des idées). Monisme
(de Monos = seul) : consiste à ramener tous les êtres
à une identité fondamentale, soit matérielle, soit
spirituelle. Par exmple, le monisme matérialiste de
Moral (Moralis, relatif aux moeurs, de mos, moris = usage, manière d'être ou d'agir, moeurs : a) Moral, par opposition à physique, indique l'ensemble des faits psychologiques. Physique indique l'ensemble des fonctions organiques.Morale (de Moralis, relatif aux moeurs, employé substantivement, de mos, moris = usage, manière d'agir, moeurs). - a) Branche de la philosophie qui étudie les moeurs et les théories du devoir. La morale se divise en morale théorique et morale pratique. - b) système de valeurs propres à déterminer un conduite. Chaque système se différencie par un ensemble de présupposés reposant sur une conception du monde, et par les buts qu'il assigne à l'action humaine. Par exemple : la morale du plaisir, ou hédonisme, la morale de l'intérêt ou utilitarisme les systèmes qui fondent la morale sur la recherche du plaisir ou de l'intérêt; la morale du devoir, qui s'appelle aussi morale de l'honnête ou du bien. On nomme loi morale la loi universelle et obligatoire qui nous oblige a faire le bien et à éviter le mal; intention morale, le but conscient et choisi par nous qui dirige notre action. La morale de Kant est quelquefois nommée une morale formelle ou un formalisme moral, parce que la loi commande, selon Kant, par sa forme qui est l'impératif catégorique et non par sa matière qui serait le concept du bien, car un tel concept, dans le système de Kant, n'a rien de réel ou d'objectif. Ou emploie quelquefois le mot Ethique comme synonyme de morale. Moralisme (de Morale, de Moralis, relatif aux moeurs) : ce terme signifie a) tantôt une doctrine pratique qui ne s'attache qu'à la morale; b) tantôt un système qui fait consister la moralité uniquement dans l'intention et la bonne volonté, sans tenir compte de la matière de l'acte volontaire : tel est le moralisme de Kant. Moralité (Moralitas, de moralis, relatif aux moeurs) : signifie la valeur morale d'un agent ou d'une action. - Kant oppose moralité et légalité. La moralité consiste dans la conformité subjective de la volonté à la loi par amour du devoir : le caractère moral dépend donc de la forme, c'est-à-dire de l'intention désintéressée, et non de la matière. La légalité consiste dans la conformité objective à la loi pour en retirer quelque avantage l'acte accompli est matériellement conforme à la loi. Un tel acte est légal, mais n'est pas moral, parce que l'intention désintéressée fait défaut. Morphologie, du grec morphè,
forme, et logos, science. - On désigne par ce mot l'étude
descriptive des formes extérieures des êtres vivants ou de
leurs organes. Chez les animaux Motazilisme. - Moteur (Motor, de motum, supin de movere = mouvoir)-: ce qui meut, ce qui se rapporte au mouvement; le principe du mouvement. Le moteur est opposé au mobile, c'est-à-dire à ce qui reçoit le mouvement. Moteur mobile, moteur immobile : Le moteur qui est mobile lui-même, est dit movens motum : ainsi le premier ciel ou premier mobile qui est mû à son tour, au moins en tant qu'être continent, qui a passé de la possibilité à l'existence. Mais il y a un premier moteur qui n'est pas mû lui-même (movens non motum). Ce premier moteur absolu est Dieu. Axiomes scolastiques : Tout ce qui est mû est mû par un autre (Quidquid movetur, ab alio movetur). Pour que cet axiome soit placé au-dessus de toute équivoque, il suffit de remarquer que toute chose simple qui passe de la puissance à l'acte reçoit l'une autre son mouvement; car le même principe simple ne peut être agent et patient. Et comme toutes les choses se résolvent en des principes simples, il faut arriver à un premier . principe de tout mouvement qui soit un acte pur, premier moteur absolu, c'est-à-dire Dieu.Motif (du latin scolastique Motivus = qui pousse à faire quelque chose, employé substantivement) : en termes de philosophie, influence exercée soit sur notre intelligence, soit sur notre volonté. De là la distinction des motifs de jugement et des motifs d'action. Tout jugement prononcé avec certitude a pour motif l'évidence, manifestée par l'un quelconque de nos moyens de connaître; tout jugement conjectural n'a pour motif que la probabilité. En ce qui concerne nos résolutions et nos actions, un motif est un principe raisonné qui les détermine. On s'est armé de l'influence des motifs sur la volonté, pour nier la liberté humaine : mais la liberté ne serait contrainte que si nous n'avions pas la conscience, tout en cédant aux motifs, de pouvoir leur résister, et il arrive souvent que nous nous déterminons sciemment dans un sens contraire aux motifs les meilleurs et les plus puissants. Mouvement. (de Mouvoir, de movere) : déplacement ou changement de position dans l'espace considéré dans son rapport avec le temps. - Chez les Anciens, mouvement signifie changement et progrès : c'est dans ce sens qu'il faut entendre la preuve dite du premier moteur d'Aristote. Dieu est le moteur immobile, c'est-à-dire qu'il est cause de tous les changements et de tous les progrès qui se réalisent dans la nature et chez l'humain et qu'il les produit a titre de cause finale par la pensée et l'amour qu'il suscite dans les êtres. Nous ne percevons directement le mouvement que comme le corrélatif de l'effort musculaire en l'imprimant â nos organes par notre activité et notre énergie intime. La translation dans l'espace n'étant qu'un changement des positions relatives des corps n'est pas le mouvement, mais seulement un signe du mouvement et un signe équivoque. Moyen (de l'adjectif Moyen, qui vient de medianum, dérivé de medius = qui est au milieu) : ce qui conduit à une fin. - Moyen terme : a) le terme par lequel, clans un syllogisme, le majeur et le mineur sont mis en rapport; b) milieu entre deux autres termes. Munich (cercle de). - Mutation (Mutatio, de mutatum, supin de mutare, fréquentatif pour movitare = déplacer, changer, de movere = mouvoir) : 1°) Sens biologique :a) petits changements morphologiques; b) différences morphologiques que présentent les échantillons provenant de couches successives ; c) transformation brusque et héréditaire d'un type vivant qui se produit dans un espace court, même dans l'espace d'une seule génération (mutation génétique). - 2°) Sens social : changement dans l'organisation de la société. Mutualité (de Mutuel, de mutuus = réciproque, de mutare = changer, échanger) en sociologie, ce mot désigne les institutions qui ont pour but l'assistance mutuelle. Mutuel (de Mutuus = réciproque, de mutare = changer, échanger) : ce qui est fondé sur un échange d'actes ou de sentiments qui se répondent. Mycologie, du grec mykès
= champignon, et logos = science. - On désigne ainsi une
partie de la botanique qui s'occupe spécialement
de l'étude des champignons Mystère (Mystèrion = chose secrète, de myô = être fermé) : a) Sens large: ce qui n'est pas en soi au-dessus des prises dela raison, mais qu'elle n'est pas capable de comprendre dans l'état actuel des connaissances. - b) Sens strict : ce qui est incompréhensible, au-dessus de la raison. Mysticisme. - En philosophie, se dit généralement des systèmes où la certitude n'est cherchée que dans des communications secrètes avec la divinité : ainsi le mysticisme des Néoplatoniciens. Mythe (Mythos = parole, fable) : en philosophie, c'est l'exposition d'une doctrine profonde sous le voile de l'allégorie. Les mythes de Platon sont célèbres; ex. : mythe de la caverne. En anthropologie sociale, c'est un récit considéré comme historique dans la société dans laquelle il a été produit, et comme imaginaire, fabuleux, ailleurs. Mythologie*
(Mythologia, de mythologos = fabuleux, de mythos =
fable; logos = discours) : a) histoire fabuleuse des dieux et des
héros. - b) ensemble des mythes d'une société ou d'une
culture.
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