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Dictionnaire des idées et méthodes
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Labyrinthe. - Les allées d'un labyrinthe étant considérées comme des lignes, et les carrefours comme des points où ces droites viennent aboutir, on démontre qu'un point mobile peut décrire successivement toutes les lignes du réseau, sans saut brusque et sans passer plus de deux fois sur chacune d'elles. Autrement dit, un labyrinthe (en deux dimensions) n'est jamais inextricable. Pour résoudre ce problème, sans connaître le plan du labyrinthe, Trémaux et  Maurice ont donné des règles fort ingénieuses. 

En voici une autre, qui est due à Gaston Tarry et qui paraît constituer le maximum de simplicité. Il est nécessaire et suffisant d'effectuer les deux parcours de chaque allée en sens contraire et de ne prendre l'allée qui a conduit pour la première fois à un carrefour que lorsqu'il n'en reste pas d'autre à prendre. Supposons qu'un promeneur, égaré dans un labyrinthe, dépose à l'entrée de toute allée nouvelle qu'il prend deux marques, et à la sortie trois marques ou une seule, suivant que l'allée débouche dans un carrefour nouveau on dans un carrefour déjà exploré; en outre, lorsqu'il prend une allée où se trouve une seule marque à l'entrée, il en dépose une deuxième. Ce promeneur sera certain de retrouver l'issue du labyrinthe, sans passer plus de deux fois par chaque allée, s'il se conforme à la règle suivante : 

En arrivant à un carrefour, prendre au hasard une allée qui n'est pas marquée ou une allée qui n'a qu'une seule marque, et s'il n'en existe pas, prendre l'allée qui a trois marques. (A. L.).

Laïcité : principe général selon lequel la société civile est séparée de la société religieuse. En France, la philosophie de la laïcité repose sur la définition d'une fin, la liberté de conscience en matière religieuse, et d'un moyen pour atteindre cette fin, la neutralité de l'Etat, rendue possible par sa séparation du religieux.

• La fin est la liberté pour chacun de croire ou pas en une religion et de pratiquer tout culte conforme sa foi.

• Le moyen est la neutralité de l'Etat : l'Etat ne s'exprimant et n'agissant au nom d'aucune religion, et, partant, ne favorisant aucune religion, peut garantir à chacun la liberté visée dans le premier point.

La laïcité (principe de séparation) apparaît ainsi comme une condition de la liberté.

Langage. - Fonction d'expression de la pensée et de communication. La philosophie du langage s'est posé les questions suivantes : L'humain a-t-il possédé de tout temps la faculté de parler? D'où lui vient-elle? Les solutions ont été très variables les uns ont prétendu que le langage est une invention ou convention; d'autres qu'il est une révélation divine; d'autres qu'il est un instinct et que nous possédons naturellement une sorte de faculté expressive et interprétative.

Les rapports du langage avec la pensée consistent dans ce triple service qu'il lui rend de l'éclaircir, de la fixer et de la simplifier, car les langues sont des instruments d'analyse et d'abstraction.

Langage (actes de). - Dans la théorie développée par J.L. Austin et ultérieurement par John Searle, un acte de langage est un usage de la parole qui n'est pas seulement destiné à transmettre des informations, mais est également une action. Parler n'est pas simplement une manière de décrire le monde, mais aussi un moyen d'agir sur le monde et sur les autres. Lorsque nous utilisons le langage, nous effectuons trois types d'actes de langage principaux :

• Les actes locutionnaires  représentent la production de sons ou de mots qui ont une signification linguistique (par exemple, dire "Il fait chaud ici" est un acte locutionnaire). 

• Les actes illocutionnaires sont les intentions ou les effets que l'orateur cherche à atteindre en produisant un acte locutionnaire. (Si la phrase "Il fait chaud ici" est prononcée pour demander à quelqu'un d'ouvrir une fenêtre, alors l'acte illocutionnaire est une demande).

• Les actes perlocutionnaires sont les effets réels ou perçus d'un acte illocutionnaire sur l'auditeur ou le destinataire. (Dans notre exemple, si la personne à qui la phrase est adressée ouvre effectivement la fenêtre en réponse à la demande, alors l'acte perlocutionnaire est la fenêtre qui s'ouvre).

Langage (jeu de) (Sprachspiel, en allemand). - Concept introduit par Ludwig Wittgenstein dans ses Investigations philosophiques (1953), pour décrire la diversité des activités linguistiques de manière analogue à un jeu, défini par des règles qui émergent des pratiques sociales, avec des joueurs, des conventions susceptiples d'évoluer, etc. C'est donc pour lui une manière de conceptualiser le langage en tant qu'activité intégrée dans des pratiques sociales et des formes de vie spécifiques, plutôt que comme un système de représentation formel et statique (comme il avait pu le faire dans son Tractatus Logico-Philosophicus). 

Langage-objet. - Dans la philosophie du langage de Wittgenstein , ce terme désigne le langage en tant qu'il est ancré dans des contextes particuliers et lié à des jeux de langage spécifiques. Les règles et la signification des mots émergent de l'utilisation pratique au sein de ces jeux de langage. Le langage-objet est le langage que nous utilisons dans nos activités quotidiennes.

Langage (philosophie analytique du). - Courant philosophique qui utilise l'analyse du langage et de ses structures pour résoudre des problèmes philosophiques et clarifier des concepts (Philosophie analytique). Ce courant a émergé au début du XXe siècle, principalement en réaction aux approches traditionnelles de la philosophie et à l'influence du positivisme logique et  aborde des questions telles que la nature de la vérité, la référence, la connaissance ou l'intentionnalité. La philosophie analytique du langage se concentre sur l'analyse précise du langage, en utilisant des outils de la logique formelle et de la sémantique pour décomposer et comprendre les structures linguistiques. Elle étudie également les actes de langage, c'est-à-dire les actions accomplies par le langage, comme affirmer, demander, promettre, etc., ce qui vise à comprendre comment le langage est utilisé pour communiquer et agir dans divers contextes. Certains philosophes analytiques du langage, tels que Wittgenstein à une certaine époque de son évolution philosophique, ont souligné l'importance d'examiner le langage ordinaire utilisé dans la vie quotidienne pour comprendre la philosophie. Ils ont cherché à démystifier les concepts philosophiques complexes en les ramenant à des usages linguistiques ordinaires.

Langage ordinaire (philosophie du). - Courant philosophique qui a émergé au milieu du XXe siècle, et est principalement associé à Ludwig Wittgenstein, J.L. Austin, et Gilbert Ryle. Cette approche se distingue par son intérêt pour l'analyse du langage quotidien, ordinaire, plutôt que pour des constructions théoriques abstraites.  Les philosophes du langage ordinaire considèrent que de nombreux problèmes philosophiques peuvent être résolus en analysant attentivement la façon dont les mots et les expressions sont utilisés dans le langage quotidien. Ils sont préoccupés par les confusions qui peuvent découler d'un usage inapproprié ou ambigu des mots. Ces philosophes étaient souvent critiques à l'égard des traditions philosophiques qui utilisent un langage très abstrait ou qui semblent s'engager dans des spéculations métaphysiques éloignées de l'usage quotidien de la langue. Ils ont cherché à dissiper les illusions philosophiques en montrant comment elles résultaient souvent d'une mauvaise utilisation du langage. Wittgenstein, en particulier, a souligné l'importance du contexte dans la compréhension de la signification des mots. Selon lui, le sens des mots est souvent déterminé par le contexte linguistique et social dans lequel ils sont utilisés. Cette idée est exprimée dans le Tractatus Logico-Philosophicus et les Investigations philosophiques. Les philosophes du langage ordinaire ont adopté une approche pragmatique, insistant sur l'utilisation pratique du langage plutôt que sur des considérations théoriques abstraites.

Langage privé. - Dans ses Investigations philosophiques,  Wittgenstein examine la possibilité d'un langage entièrement privé, c'est-à-dire un langage que seul un individu pourrait comprendre et utiliser, sans aucune référence à des critères externes ou à une communauté linguistique partagée. Il remet en question la cohérence d'un tel langage privé en argumentant qu'une compréhension du langage dépend fondamentalement de l'usage social du langage : le sens des mots et des expressions ne peut émerger que dans le contexte d'une communauté linguistique partageant des pratiques de vie spécifiques, ou, comme il le dit, dans le contexte de jeux de langage. Dans un langage privé, il n'y aurait pas de critères objectifs permettant de vérifier ou de corriger l'utilisation des mots. Le sens des mots serait déterminé par les expériences individuelles subjectives, ce qui rendrait impossible une communication effective.

Langage universel. - Idée entendue de diverses façon au cours de l'histoire. Certains philosophes ont cherché à établir des principes grammaticaux communs, tandis que d'autres ont étudié des langages formels ou des structures sous-jacentes communes à toutes les langues humaines. - La plus ancienne tentative notable pour constituer un langage universel remonte à Raymond Lulle (1232-1316), qui a développé un système appelé Ars Magna (Le Grand Art) destiné à servir de langage symbolique universel qui pourrait être utilisé pour débattre, argumenter et parvenir à la vérité dans tous les domaines de la connaissance. Ce langage était basé sur des combinaisons de lettres et de chiffres représentant des concepts et des relations logiques. - Les grammairiens de Port-Royal  (Grammaire générale et raisonnée, 1660) ont développé l'idée d'une grammaire générale, fondée sur des principes logiques et rationnels, qui serait applicable à toutes les langues. Ils pensaient que le langage avait une structure innée basée sur des idées claires et distinctes. - Leibniz (1746-1716) envisageait, pour sa part, un langage formel symbolique, caractéristique universelle, qui permettrait de représenter toutes les connaissances de manière claire et sans ambiguïté. Ce devait être un langage qui aurait pu servir de base à la résolution de controverses philosophiques et scientifiques. -  Noam Chomsky (né en 1928) a introduit la notion de grammaire générative universelle. Sa théorie repose sur l'idée que la capacité à acquérir une langue est innée chez les êtres humains. Selon Chomsky, il existe une structure sous-jacente commune à toutes les langues humaines, et cette structure est héritée génétiquement. Il met l'accent sur les structures profondes du langage plutôt que sur les structures de surface observables. - Dans une perspective très différente, plusieurs langues artificielles ont aussi été imaginées, à l'instar de l'esperanto de  L. L. Zamenhof, une langue construite dans l'espoir de faciliter la communication internationale et de surmonter les barrières linguistiques.

Langue. - Une langue est un système de signes conventionnels dont les humains se servent pour communiquer leurs pensées. Elle se compose de sons articulés et significatifs, c'est-à-dire de mots.

Latitudinarisme. - Approche philosophique née en Angleterre au XVIIe siècle et souvent associée à l'Église d'Angleterre. Le latitudinarisme est souvent considéré comme une réponse aux conflits religieux qui avaient déchiré l'Angleterre au cours du XVIe siècle, en particulier entre les anglicans et les puritains. Les latitudinaires cherchaient à éviter ces conflits en adoptant une position plus souple et plus tolérante sur les questions de foi et de pratique religieuse.

Légalité. - Conformité à la loi. Les discussions sur la légalité portent sur la source du droit, la légitimité du pouvoir, la relation entre le droit et la morale et la manière dont les lois contribuent à la justice et à la vie en société. Locke, Rousseau et John Rawls ont abordé la question de la légalité dans le contexte de la théorie politique. Leurs questions sont relatives à la source du droit, à la légitimité du pouvoir et à la relation entre l'État et les individus. H.L.A. Hart et Lon L. Fuller ont débattu de la nature des règles juridiques, de l'obligation légale et de la relation entre le droit et la morale. Hart, par exemple, a développé la théorie du positivisme juridique, affirmant que la validité d'une règle dépend de sa conformité à d'autres règles, plutôt que de critères moraux. Certains philosophes éthiques s'interrogent sur l'idée selon laquelle la conformité à la loi est synonyme de comportement éthique. Des penseurs comme Martin Luther King Jr. ont plaidé pour la désobéissance civile en cas de lois jugées injustes sur la base de principes moraux supérieurs. Michel Foucault a étudié la légalité dans le contexte des institutions sociales et des mécanismes de pouvoir. Il a examiné comment le pouvoir est exercé à travers des discours, des pratiques sociales et  les institutions légales.

Leibniz-Wolf (Ecole de). - Mouvement philosophique et scientifique du XVIIIe siècle. Fondé par Christian Wolff, et influencé par la philosophie de Leibniz, ce mouvement a cherché à développer une approche systématique de la philosophie en combinant la logique, la métaphysique et la théologie, et a développer une méthode scientifique universelle. Outre Wolff, cette école, également connue sous le nom de philosophie allemande préclassique, a eu pour membres Johann Georg Sulzer, Johann Heinrich Lambert et Alexander Baumgarten, notamment.

Lemme (Lèmma =  ce qu'on prend ou reçoit, une des prémisses, de lambanein = prendre). - a) En mathématiques : proposition ou remarque préliminaire, établie pour préparer la démonstration d'une proposition ou thèse principale. Spinoza se sert souvent de ce terme. - b) En logique : Aristote (Topiques, L. 1, Ch. 1, § 9 ; VIII, Ch. I § 9) entend par là les prémisses du syllogisme. - Ce mot signifie aussi : ce que l'on prend pour accordé, assomption, thèse.

Lettre. - Terme qui se réfère généralement à une unité graphique ou phonique de l'alphabet, utilisée pour former des mots et des phrases. La logique et les mathématiques ont un emploi particulier des lettres. Elles peuvent servir par exemple à désigner des paramètres, de variables, des fonctions ou d'autres opérateurs.

Libéralisme (de Libéral, de liberalis = qui concerne la liberté, de liber = libre) :

a) Sens général : doctrine favorable à la liberté. 

b) Sens particuliers : 

1°) Libéralisme politique : système qui prône les libertés publiques et individuelles. 

2°) Libéralisme économique : système qui repose sur la liberté d'entreprendre et de commercer.

Libération. - Le concept associée à la recherche de la liberté, de l'autonomie et de l'épanouissement personnel et collectif. Contrairement à la liberté qui se définit dans l'absolu, la libération est relative à une situation particulière (contrainte, attache, etc.) et au mouvement pour s'en extraire (Emancipation). Du point de vue politique, la libération peut faire référence à la lutte contre l'oppression, la domination ou la tyrannie. Frantz Fanon, dans Les Damnés de la Terre, défend la nécessité de la libération des peuples colonisés et opprimés. La libération politique implique souvent une transformation des structures sociales pour permettre une plus grande égalité et autonomie. Dans le contexte social, la libération peut être liée à la recherche d'une plus grande égalité, d'une justice sociale et de la fin des discriminations. Simone de Beauvoir, par exemple, s'est attachée à examiner la libération des femmes vis-à-vis des normes sociales restrictives. La libération sociale peut également correspondre à la lutte contre d'autres formes d'oppression liées à l'origine, à la classe sociale, à la sexualité, etc. Sur le plan moral, la libération peut signifier la recherche d'une autonomie morale, où les individus agissent en accord avec leurs propres principes éthiques plutôt qu'en réponse à des pressions externes. La philosophie de l'éthique de la vertu, par exemple, insiste sur la libération de l'individu par le développement de vertus morales. Dans le domaine de l'existentialisme, la libération peut être considérée comme la réalisation de la liberté individuelle face à l'absurdité de l'existence. Certains courants philosophiques et religieux, enfin, considèrent la libération comme la recherche de la transcendance ou de la libération spirituelle.

Libertaire (de Liberté) : mot nouveau pour désigner les partisans de la doctrine anarchiste.

Libertarisme ou libertarianisme -  Philosophie politique qui met l'accent sur la liberté individuelle, la propriété privée, et la limitation du pouvoir gouvernemental. Les libertariens soutiennent généralement une société basée sur la coopération volontaire, l'échange libre sur les marchés, et la primauté des droits individuels. 

Liberté (Libertas, de liber = libre). - Faculté de choisir. - La liberté morale consiste dans le pouvoir de choisir entre deux actes. C'est une donnée primitive de la conscience et les preuves qu'on propose de la liberté sont plutôt des réfutations du fatalisme que de véritables preuves.

Liberté physique ou absence de contrainte, liberté civile et politique, liberté de conscience, toutes ces libertés impliquent la liberté morale, l'initiative personnelle empêchée ou favorisée par les circonstances  extérieures, mais toujours une et identique dans le for intérieur. 

Les systèmes qui nient la liberté sont appelés déterminisme et fatalisme.

L'idée de liberté semble corrélative de l'idée de responsabilité pour la plupart des philosophes, c'est la liberté qui fonde la responsabilité; pour Kant, elle en résulte et n'est qu'un postulat de la loi morale. Il dit encore que l'humain est libre dans le monde des noumènes où il se donne à lui-même son caractère, d'où dérivent ses actes, et nécessité dans le monde des phénomènes, dans sa personnalité empirique : c'est ce qu'on nomme quelquefois liberté nouménale.

Libertins spirituels. - Mouvement panthéiste né en Flandre au XVIe siècle.

Libre arbitre. - Le libre-arbitre est essentiellement la liberté de choix, la liberté intérieure.

Libre-échange. - En économie politique, système d'après lequel les transactions commerciales entre peuples devraient être facilitées, affranchies des taxes, etc. C'est le laisser-faire, le laisser-passer. - Le libre-échangisme s'oppose au protectionnisme.

Libre Esprit (Frères du). - Mouvement panthéiste vné dans la vallée du Rhin et surtout florissant au XIVe siècle. 

Libre-penseur. - Désigne qui pense par lui-même, et notamment, en matière religieuse, celui qui ne soumet sa raison à l'entrave d'aucun dogme. 

Lieu. - Dans la philosophie d'Aristote, la catégorie du lieu concerne la position spatiale des objets. Aristote a considéré le lieu comme une caractéristique inhérente aux substances, c'est-à-dire aux objets individuels existant dans le monde. La sous-catégorie associée à la catégorie du lieu est simplement où  et elle se réfère au lieu physique ou spatial où un objet ou une substance est situé. Par exemple, si nous disons "Socrate est à Athènes", le lieu (où) est Athènes. C'est un moyen de spécifier la position spatiale d'une substance.

Lieu géométrique. - Ensemble des points d'une courbe répondant à une condition donnée.

Lieux communs : ce sont les sources d'arguments. Aristote appelait cette partie de là logique, les Topiques.

Ligne. - Courbe à une seule dimension. Elle correspond  à une succession continue de points sans largeur ni épaisseur. Une ligne droite est une courbe de courbure nulle, tandis qu'une courbe, de façon plus générale, est une ligne qui change continuellement de direction.

Ligne divisée. - Notion introduite par Platon dans La République (livre VI), en relation avec l'allégorie de la caverne, et le thème de la connaissance. Il utilise cette image pour expliquer comment la connaissance progresse de l'opinion à la compréhension mathématique, puis à l'intelligence dialectique, et enfin à la contemplation de l'Idée du Bien. La partie inférieure de la ligne représente le monde sensible, composé d'objets matériels que nous percevons par nos sens. Au bas de cette section se trouvent les ombres et les images, qui sont des répliques moins réelles des objets physiques. La partie supérieure de la ligne représente le monde intelligible, qui est constitué de réalités intelligibles accessibles par la raison plutôt que par les sens. Au-dessus des ombres se trouvent les objets physiques réels, tandis qu'au-dessus des images se trouvent les formes mathématiques, des entités abstraites. La partie supérieure de la ligne est ensuite divisée en deux : la première section représente les Formes (ou Idées), des réalités parfaites et éternelles, telles que la Justice, la Beauté, etc.; la partie la plus élevée de la ligne représente la Forme suprême, l'Idée du Bien, qui est la source de toute connaissance et de toute réalité.  Selon Platon, les philosophes, en particulier les gardiens-philosophes de la cité idéale, doivent atteindre le sommet de la ligne pour comprendre la véritable réalité et guider la société

Limitatif (de Limitatum, supin de limitare = délimiter, de limes, chemin de traverse, limite entre deux champs) : Kant appelle jugement limitatif ou indéfini celui qui range le sujet dans une classe déterminée par la négation d'un attribut : A est non-B. - Le caractère des termes négatifs est de limiter.

Limitation (Limitatio, de limitation, supin de limitare = délimiter) : c'est un des termes de la catégorie de la qualité, d'après Kant. - La conversion par accident s'appelle quelquefois par limitation.

Limite (Limes, limitis = chemin de traverse, limite, de limus = oblique) : la limite c'est la négation d'une étendue ultérieure. - En mathématique, la limite est une grandeur dont une autre grandeur peut s'approcher indéfiniment sans pouvoir jamais l'atteindre; ex. : le cercle est la limite des périmètre, des polygones inscrits. A l'infini, la grandeur, qu'on fait varier, se confond avec sa limite. - Au sens figuré : la limite est le point extrême où s'arrête l'exercice d'un pouvoir; ex. : limites des opérations intellectuelles; limites du droit de propriété, limites des fonctions de l'État, etc.

Linguistique '(de Linguiste, de lingua = langue).  - La linguistique peut être définie la science du langage a surtout pour objet le langage parlé, c.-à-d. le langage articulé. Elle diffère de la philologie en ce que celle-ci est l'étude d'une langue particulière, considérée sous les divers rapports de la grammaire, de l'étymologie de la lexicologie, de la filiation, de l'interprétation et de la critique. En d'autres termes, la linguistique est la philologie comparative. On peut aussi dire que la philologie est essentiellement une science historique , tandis que la linguistique est une science naturelle. La linguistique étudie les éléments du langage, tandis que la philologie a pour objectif le langage formé. Comme l'a dit le grand linguiste Schleicher, « le linguiste est au philologue ce que le naturaliste est au jardinier ».

Ce qu'on a appelé la grammaire comparée se rapproche beaucoup de la linguistique; toutefois, tandis que linguistique se dit de toute étude comparative de plusieurs idiomes quelconques ou même de toutes les langues connues, la grammaire comparée est la linguistique limitée à des langues appartenant à la même famille et généralement composées des mêmes radicaux. La comparaison grammaticale étudie principalement les formes des mots; la comparaison lexicale, au contraire, est plus spécialement l'objet de la linguistique. (A19).

Littérature. - On entend généralement par littérature l'ensemble des oeuvres utilisant le langage (écrit ou parlé) et ayant une vocation esthétique. Dans un sens plus général, c'est l'ensemble des production écrites ou parlées, quelle que soit leur visée esthétique. Dans un sens plus restreint, c'est l'ensemble des écrits qui concernent un domaine particulier. Par exemple, la littérature médicale est l'ensemble des livres et des articles qui traitent de sujets médicaux.

Localisation. - Action de situer, soit au sens propre (localisation dans l'espace et dans le temps), soit en un sens figuré (localisation de concepts dans une théorie, localisation de la signification dans une phrase, etc.).

Logarithme  (du latin scientifique Logarithmus, de logos = rapport; arithmos = nombre) : la fonction logarithme (log) est la fonction inverse de la fonction exponentielle (exp) rapportée à une base b, [expb (x) = bx]. Ainsi, le logarithme x du nombre n est à la puissance à laquelle il faut élever un nombre b  pour obtenir n : bx = n, soit logb (n) = g.

Logarithmique (courbe). - On appelle courbe logarithmique, ou courbe logistique, ou simplement logarithmique, une courbe qui présente cette propriété, que ses abscisses sont proportionnelles aux logarithmes des ordonnées correspondantes. L'équation de la logarithmique est x = a. log y. Cette courbe fut proposée par le savant jésuite Grégoire de Saint-Vincent, bientôt après la découverte des logarithmes, et ses principales propriétés furent l'objet des recherches de Huygens et d'autres mathématiciens célèbres.

Logicisme. - 1) Toute doctrine qui rapporte une activité de la raison à la logique. 2) Doctrine philosophique développée à la fin du XIXe siècle par les philosophes Gottlob Frege et Bertrand Russell, qui ont tenté de fonder les mathématiques sur la logique symbolique. 

Logique  (Logikos, = relatif au raisonnement, de logos, discours, raison.  a) ce qui est conforme aux exigences de la raison ; b) rapports logiques, c'est-à-dire
fondés sur la nature des choses. - La logique  (è technè logikè = qui concerne le raisonnement, de
discours raison) a d'abord été définie comme la science de bien penser. - Kant définit la logique comme la science des lois de la pensée et de l'usage légitime de l'entendement. Port-Royal nous fournit cette définition : La logique est l'art de bien conduire sa raison dans la connaissance des choses, tant pour s'en instruire soi-même que pour en instruire les autres.

La logique est donc tout à la fois une science et un art, l'art de penser et la science des lois rigoureuses de la pensée. On la divise en logique formelle, pure ou théorique (c'est la science proprement dite) et en logique appliquée ou pratique (c'est plutôt l'art). La première étudie les formes de la pensée dans ce qu'elles offrent de général et de commun; la seconde étudie la forme de chaque science en particulier et devient ainsi la méthodologie ou science des méthodes.

Logistique = logique mathématique (Logisticus = qui concerne le calcul le raisonnement). - Discipline qui étudie les structures formelles du raisonnement. Elle utilise des outils mathématiques pour analyser la validité des arguments, les relations formelles entre propositions, et les fondements des mathématiques. On y reconnaît plusieurs domaines qui aident à comprendre les principes logiques et les structures formelles qui sous-tendent la pensée, le raisonnement et le langage : la théorie des ensembles, la théorie des modèles, la théorie de la démonstration, la théorie des graphes et la théorie des automates. La logistique fournit la structure formelle et les principes logiques qui servent de fondement à la philosophie analytique. Elle fournit des outils mathématiques pour étudier et évaluer la validité des raisonnements et des arguments ou pour aborder divers problèmes philosophiques, en mettant l'accent sur la clarté et la rigueur conceptuelle.

Logos, mot grec qui signifie la parole, et en même temps l'intelligence, la raison, que la parole manifeste au dehors. Dans la philosophie de Platon (Platonisme), le Logos était Dieu même, considéré comme la source des idées. - Chez Philon, le Logos occupe un rang intermédiaire entre Dieu et les puissances ; mais il n'a pas une personnalité distincte : c'est une abstraction personnifiée. - St Jean l'Évangéliste s'est servi du mot Logos pour désigner la seconde personne de la Trinité, et, pour le traduire en latin, St Jérôme ne trouva d'autre terme que Verbum, dont nous avons fait le Verbe. (R.).

Logos (philosophies du). -  Courants philosophiques, qui, par delà la variété de perspectives et de réflexions adoptées sur la nature et le rôle du logos dans notre compréhension du monde, ont en commun l'importance  attachée à la raison. On range parmi les philosophies du logos : la phénoménologie et l'herméneutique, le structuralisme et le Post-structuralisme, le pragmatisme, la  philosophie analytique, et la phénoménologie existentialiste

Loi (de Legem) : sens général : règle constante d'après laquelle un ordre de choses s'accomplit ou doit s'accomplir.

La loi n'est pas la cause, mais la manière constante et invariable dont la cause agit.

Il ne faut pas confondre les lois de la nature avec ce que les philosophes ont appelé la loi naturelle : cette dernière expression désigne la loi morale qui nous ordonne de faire le bien et d'éviter le mal; les lois de la nature sont les généralisations de faits que l'on obtient par la méthode inductive.

On oppose quelquefois la loi morale et les lois écrites ou positives, c'est-à-dire celles qui sont l'oeuvre des législateurs et se trouvent inscrites  dans nos codes.

Les lois, a dit Montesquieu, sont Les rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses cette définition s'applique parfaitement à toutes les espèces de lois, par les lois physiques ne sont sans doute contingentes que relativement.

LokayataChârvâka.

Longueur. - Grandeur physique qui indique la distance entre deux points. Elle est définie comme la mesure de la dimension d'un objet ou d'un segment de droite, exprimée en unités de longueur particulières (cm, mètres, km, etc.). - En mathématiques, la longueur peut être utilisée pour mesurer une distance long d'une courbe quelconque (circonférence d'un cercle, diagonale d'un carré, etc.). La longueur d'une ligne ou d'un segment correspond à la mesure de la distance entre ses extrémités. Par exemple, la longueur d'un segment de ligne AB peut être mesurée en déterminant la distance entre les points A et B.

Longueur d'onde. - Distance entre deux points d'une onde qui ont la même phase. Ou, si l'on préfère, c'est la période spatiale d'une onde progressive.

Louvain (Ecole de). - On a d'abord ce nom à un mouvement intellectuel et culturel qui a eu lieu au XVIe siècle dans la ville de Louvain, et qui a travaillé dans les domaines de la théologie, de la philosophie et de la linguistique, en cherchant à s'appuyer sur des outils rationnels. Une Nouvelle Ecole de Louvain  s'est formée dans les années 1960 au sein de l'Université catholique de Louvain. Celle-ci s'est signalée par une attention particulière à l'histoire de la philosophie et une ouverture à l'interdisciplinarité. Parmi les penseurs de l'École de Louvain moderne, on peut citer  : Joseph Maréchal, Étienne Gilson, Maurice De Wulf, Léon Noël, Louis De Raeymaeker et Michel de Waele. 

Lumière (Luminaria, volets d'une fenêtre, pluriel du neutre luminare, employé substantivement comme féminin singulier, de lumen = lux, lumière, de luceo = briller) : les Scolastiques appellent lumière intellectuelle la vertu illuminatrice de l'intellect agent.

Lutte des classes. - Concept dans la théorie sociale, principalement associée au marxisme, mais repris par d'autres théories sociologiques et politiques. Il repose sur l'idée que la société est structurée autour de la propriété des moyens de production (terre, usines, ressources) et que les différents groupes sociaux (Classe sociale) ont des intérêts antagonistes en fonction de leur position dans cette structure. Marx a développé la théorie de la lutte des classes dans le contexte de son analyse du capitalisme. Selon Marx, la société se divise en deux classes principales : la bourgeoisie (classe possédante) et le prolétariat (classe travailleuse). La bourgeoisie détient les moyens de production et tire profit du travail du prolétariat, qui, lui, vend sa force de travail pour survivre. La lutte des classes se manifeste dans les conflits entre ces deux classes pour la répartition des ressources, des salaires, des conditions de travail, etc. Marx a prédit que cette lutte des classes mènerait à une révolution prolétarienne, renversant le système capitaliste et conduisant à l'émergence d'une société sans classes, le communisme.

Lycée (Lyceum, Lykeion) : Aristote enseignait dans un gymnase au Nord-Est d'Athènes, voisin d'un temple consacré à Apollon surnommé tueur de loups (lykos). D'où le nom de l'école aristotélicienne au temps de son fondateur.

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