|
|
Les
météorites
et
les météoroïdes
|
 |
|
|
Aperçu |
Des rochers de
petites dimensions, appelés météoroïdes*, circulent dans l'espace
interplanétaire. Ce sont en général des fragments d'astéroïdes
brisés dans des proportions diverses lors de collisions, ou de comètes
en cours de désintégration. Il peut aussi s'agir, pense-t-on, dans certains
cas de fragments de la surface de la Lune, voire
de Mars, arrachés à la surface de ces planètes
lors d'impacts d'autres météoroïdes.
Certains de ces corps rencontrent la Terre
sur leur trajet. Ceux dont les dimensions sont comprises entre un dixième
de millimètre et quelques centimètres se consument complètement dans
l'atmosphère terrestre sous l'effet
de la pression qui résulte de leur traversée à très grande vitesse
des couches d'air. D'autres, soit que leurs dimensions sont inférieures
au dixième de millimètre, soit qu'elles sont supérieures à quelques
centimètres parviennent cependant jusqu'au sol. Ils prennent alors le
nom de météorites pour les plus gros, et de micro-météorites pour les
plus petits.
-
Météorite
provenant de la Lune et récolté dans l'Antarctique en 1981.
(Source
: NASA Johnson Space Center).
Questions
de vocabulaire - Il convient de distinguer les météorites (mot qui
peut s'utiliser au féminin ou au masculin) des météores, qui représentent,
au sens large, les phénomènes qui ont lieu dans l'atmosphère terrestre
(aussi bien la pluie, que le brouillard ou l'arc-en-ciel),
et dans un sens plus étroit l'effet lumineux produit par la combustion
d'un corps rocheux ou même d'une simple poussière (ou micro-météoroïde)
en provenance de l'espace. Ces-derniers peuvent prendre par ailleurs plusieurs
noms, tels que étoile filante ou bolide
selon leurs caractéristiques.
Historiquement,
on a donné divers noms - aérolithe, météorite, uranolithe, etc.. -
aux corps venus de l'espace extraterrestre et tombés à la surface de
notre planète. Souvent leur sens a tardé à se fixer. Ainsi le mot aérolithe
a parfois désigné toutes les météorites. On l'a aussi utilisé pour
désigner l'ensemble du phénomène météoritique, soit le météore plus
la météorite. Aujourd'hui, le mot désigne les seules météorites pierreuses.
Il s'oppose alors aux sidérites (météorites métalliques) et aux sidérolithes
(météorites mixtes).
Les micro-météorites
(qui sont de simples grains de poussière) atteignent le sol après avoir
subi un échauffement aux effets mineurs. Les grosses météorites, dont
la masse est couramment de quelques kilogrammes,
mais qui peuvent aussi atteindre plusieurs tonnes, ont subi en revanche
lors de leur traversée de l'atmosphère un échauffement très intense,
qui a pu les délester d'une partie importante de leur masse initiale (phénomène
d'ablation). Ces corps, par ailleurs se brisent
souvent en de très morceaux et s'éparpillent sur de grandes surfaces.
La chute d'un seul météoroïde peut ainsi donner
lieu à des dizaines, voire des centaines de météorites, qui au final
porteront tous le même nom.
-
NWA
1669 : météorite que l'on pense provenir de Mars.
Il
a été récolté en Afrique du Nord.
(Copyright
: Bruno Fectau et Carine Bidaut).
Le nom des météorites
est traditionnellement celui de la localité où à eu la chute. Depuis
quelques décennies des collectes importantes de météorites sont effectuées
dans l'Antarctique, où les courants de glace finissent par accumuler les
météorites dans des zones privilégiées. L'une d'elle, les Allan Hills,
est à l'origine des noms de nombreuses météorites étiquetées avec
le préfixe ALH.
-
Le Grand
Bombardement
Il
tombe chaque jour à la surface de la Terre plusieurs milliers de tonnes
de matière en provenance
de l'espace. Il s'agit pour l'essentiel de poussières interplanétaires.
D'autres sont plus gros. mais leur proportion est devenue très faible
si on la compare à ce qu'elle était au début de l'histoire du Système
solaire. Peu après la formation de planètes, alors que leur surface était
déjà solidifiée, une foule considérable de météoroïdes encombrait
l'espace. Ce sont leurs impacts qui sont responsables des de l'immense
majorité des cratères
que l'on observe partout dans le Système
Solaire. Ce grand bombardement a duré plusieurs centaines de millions
d'années. Puis, faute de combattants, il s'est atténué, puis a pratiquement
cessé.
L'évolution
de ce phénomène au cours des derniers milliards d'années a pu être
retracée grâce à la datation des terrains lunaires permise lors des
expéditions Apollo, et la comparaison, pour les terrains concernés, avec
les nombre de cratères et leur distribution en fonction de leur taille.
Aujourd'hui, il est ainsi possible de dater les terrains de nombreux corps
sur cette base : en particulier, quand une planète ou un satellite possède
beaucoup de cratères, cela signifie que sa surface est très ancienne.
Lorsque les cratères sont plus rares, c'est que le sol s'est renouvelé
après la fin du grand bombardement de météorites. Il est donc plus jeune.
Devenus
très rares, les gros météoroïdes n'ont pas complètement disparu. Ils
continuent de représenter un certain danger. Il y a 40 000 ans (autant
dire hier, à l'échelle des temps géologiques) un cratère, large de
plus d'un kilomètre et profond de 150 mètres, a été creusé en Arizona,
par un rocher de "seulement" 25 mètres de diamètre, et pesant près de
100 000 tonnes. Pareil objet, tombant sur une ville la détruirait complètement.
Outre
les cratères, les chutes de météorites peuvent s'accompagner d'une fusion
partielle des roches qu'elles frappent. C'est le mécanisme qui explique
la formation des tectite, ces petits objets vitreux, souvent noirs, parfois
bleutés ou jaunâtres, composés de silicates, et qui ne peuvent être
mis en rapport avec les terrains dans lesquels on les trouve.
-
Champ
de cratères météoritiques à Gilf Kébir au Sud-Ouest de l'Egypte.
(Image
Landsat 7).
|
|
|
Mise
en ordre |
Il existe plusieurs
façons de classer les météorites, selon ceux de leurs aspects auxquels
on s'attache. On peut les ranger par exemple en fonction de leur composition.
Les minéraux
dans les météorites - On rencontre dans les météorites des silicates
tels que l'olivine, les pyroxènes (orthopyroxène et clinopyroxène) et
la plagioclase, mais aussi des alliages de fer-nickel, réunis dans des
proportions variables (kamacite et taénite), et des sulfures de fer (troïlite),
en petite quantité, et de la serpentine.
La majorité des météorites sont composées
de silicates principalement, et ressemblent aux roches terrestres. Elles
peuvent alors être rangées ensemble, dans la catégorie des "aérolithes",
nouvelle définition. Les météorites pierreuses représente 93 % des
chutes. Les autres sont soit métalliques - principalement composées de
Fer et dans une moindre mesure de Nickel - et forment la famille des holosidérites,
soit mixtes (moitié roche et moitié métal), ou lithosidérites.
-
Catégorie
|
Holosidérites
|
Lithosidérites
|
Aérolithes
|
Composition
|
Fer et Nickel
|
Moitié Silicates et
moitié Fer/Nickel.
|
Silicates
|
Fréquence
des chutes
|
6%
|
4%
|
90%
|
Types
|
Hexaédrites,
Octaédrites,
Ataxites
|
Mésosidérites,
Pallasites.
|
Chondrites
Ordinaires,
Carbonées,
Ã
Enstatite. |
Achondrites
Eucrites,
Diogénites,
Howardites,
M.
lunaires et martiennes. |
|
Vous trouverez plus
de détails sur la page consacrée aux météorites du site Objectif
Terre, de V. et J. Ansan,
auquel on a emprunté le
principe de ce tableau.
On rencontre plus fréquemment une division
des météorites en fonction des processus qui leur ont donné naissance.
Cela conduit à distinguer deux grandes classes de météorites :
1) Les météorites indifférenciées,
ou chondritiques, c'est-à -dire qui possèdent en général de petites
inclusions appelées des chondres,
et qui sont toutes rocheuses.
Les chondres
ou chondrules sont des inclusions sphéroïdales absentes des roches
terrestres, et principalement composées de silicates en proportion très
variables. Les dimensions sont typiquement de l'ordre du millimètre (quelque
chose entre 0,1 et 2 mm). On suppose que ces corps réfractaires se sont
insérées dans la matrice qui les contient aujourd'hui lorsque celle-ci
a été portée (par un mécanisme dont la nature reste problématique)
à une température suffisante pour la faire fondre.
2) Les météorites différenciées,
qui ne contiennent pas de chondres. Ces dernières pouvant être rocheuses
(achondrites), métalliques (sidérites) ou mixtes (sidérolithes). on
range aussi dans cette catégories météorites originaires de Mars et
de la Lune. Les météorites chondritiques représentent une matière non
transformée depuis la formation du Système solaire, les autres proviennent
de corps célestes qui ont subi une évolution géologique. C'est cette
approche que l'on va suivre maintenant. (N. B. : les exemples
de météorites sont donnés en italiques).
Les
Chondrites* (ou Météorites indifférenciées). |
les Chondrites sont les météorites les
plus communes. Elles sont riches en olivine et constituent l'une des deux
composantes de la famille des aérolithes, définis ci-dessus. On les fait
venir de la région interne de la ceinture principale. Ce sont des météorites
pierreuses qui possèdent des chondres. Le degré d'altération de ceux-ci
est parfois utilisé pour classer les chondrites. Les chondrites contiennent
également des métaux libres (fer et nickel), dont le degré d'oxydation
et la proportion peuvent également être utilisés comme critères de
classification. C'est à cela que correspondent les divisions suivantes
:
-
Chondrites
Ordinaires
|
Entre 70 et 80 % des météorites
qui atteignent la Terre appartiennent à cette catégorie. Les chondrites
ordinaires sont toutes riches en olivine, et secondairement en bronzite
(une forme de pyroxène) et en plagioclase, et contiennent des métaux
libres, moyennement oxydés, et dont les proportions variables sont la
base d'un rangement en trois groupes :
Type H - La proportion
de fer (surtout), de nickel et de sulfure de fer (FeS ou troïlite) peut
représente entre 12 et 21 % de la masse de ces météorites, correspondent
à presque un tiers des chutes. |
Type L - Ces météorites,
qui représentent un peu plus du tiers des chutes, contiennent entre 5
et 10% de métaux. Le pyroxène y est surtout présent sous la forme d'hypersthène. |
Type LL (ou amphotérites)
- Faible teneur en fer métallique (2% environ). Outre de la bronzite et
de l'olivine, ces météorites contiennent un peu d'oligoclase. Entre 7
et 8% météorites qui tombent sur la Terre sont de ce type. |
|
Chondrites
Carbonacées
|
Les Chondrites Carbonacées
ou Carbonées sont celles qui contiennent les métaux les plus oxydés
(pratiquement pas de métal libre). Même si leur constituant le plus marquant
reste la plagioclase, ces météorites doivent leur nom à ce qu'elles
renferment du carbone en proportions notables, éventuellement sous la
forme de composés organiques tels que des acides
aminés. On trouve aussi dans ces météorites des inclusions
riches en calcium et aluminium, appelées CAI (Calcium-Aluminum-rich
Inclusions), et dans lesquelles se rencontrent également d'autres éléments
réfractaires rares sur Terre comme le titane.
On pense que les Chondrites Carbonacées
proviennent de régions externes de la ceinture principale d'astéroïdes,
et sont considérées comme des témoins très primitifs de la nébuleuse
solaire. On les rattache aux astéroïdes de type C ou D, classes desquelles
sont rapprochés également les deux satellites de Mars, Phobos et Deimos,
que l'on a parfois désignés comme les source de ces météorites, du
fait de leur relative proximité. Les chutes de météorites de ce type
ne dépassent pas les 6%. On range ces météorites en 7 groupes :
CI (Ivuna, Orgueil). |
CM (Mighéï, Murchinson). |
CO (Ormans). |
CV (Vigarano, Allende). |
CK (Karounda). |
CR (Renazzo). |
CH (ALH 85 085). |
|
Chondrites
Ã
Enstatite
|
Ces météorites, qui sont
les chondrites les moins oxydées, représentent seulement 1% à 1,5 %
des chutes. Elles contiennent une proportion importante d'éléments réfractaires,
et sont supposées venir des régions internes du Système solaire, où
elle sont subit l'effet de températures dépassant les 600 °C. Elles
se composent principalement de pyroxène et de plagioclase, ainsi que de
quartz et de tridymite. Leur phase silicatée est presque entièrement
représentée par de l'enstatite (MgSiO3). Deux subdivisions sont couramment
reconnues pour ces météorites :
EH : Haute teneur
en fer métallique (jusqu'à 1/3 de la masse). |
EL : Faible teneur
en fer (moins de de 12%). |
|
Chondrites
du Groupe R
|
Les deux représentants
de ce groupe sont la météorite de Rumuruti. et celle de Carlisle
Lake. Riches en olivines, pauvres en métal. |
Chondrites
du Groupe B
|
Les chondrites
du groupe B correspondent à une division récente. Elle réunit les météorites
de Bencubbin, de Weatherford, ainsi que HaH 237 et GRO95551.
Riches en FeNi. |
Lodranites
ou
Acapulcoïtes
|
Les Lodranites
ou Acapulcoïtes ne correspondent en fait qu'à deux chutes connues : la
météorite d'Acapulco, et celle de Lodran. Leur composition fait
une part égale à l'olivine, au pyroxène et aux métaux. On pense qu'elles
proviennent du même corps parent. On les classe aussi parfois parmi les
sidérolithes. |
On mentionnera aussi : les brachinites (Brachina)
parfois classées avec les météorites martiennes de type chassignites. |
|
Les
Météorites différenciées |
Ces météorites proviennent
de corps-parents qui ont subi une certaine évolution et peuvent être
considérés comme des échantillons provenant de diverses régions de
ces corps. Certaines sont métalliques et sont donc supposées provenir
des régions les plus profondes (noyau) de leur corps parent. D'autres
sont pierreuses et doivent être originaires de régions supérieurs (manteau,
croûte).
-
Sidérites
ou
Météorites
Métalliques
|
Les Sidérites représentent
environ 5% des chutes. Elles sont essentiellement composées de fer,
sous la forme d'un alliage cristallin avec du nickel.
Ces météorites sont comprises comme les débris en provenance de régions
les plus profondes de leurs corps-parent. On y voit parfois des analogues
de ce que peut être la périphérie du noyau terrestre. On distingue trois
classes principales (Octaédrites, Hexaédrites, Ataxites), selon leur
structure cristalline, qui est fonction de la teneur en nickel. Des subdivisions
peuvent être établies secondairement, selon la teneur en éléments tels
que le gallium, le germanium
ou l'iridium. Ajoutons qu'une proportion non
négligeable de sidérites échappe cependant à cette classification.
Les Hexahédrites
doivent leur nom à ce que leur structure héxaèdrique (cubique) que leur
confèrent leurs cristaux de kamacite. Ce sont les sidérites les plus
pauvres en nickel, et ne contiennent pas de taénite.
Les Octahédrites,
qui renferment aussi bien de la kamacite que de la taénite se distinguent
par leur structure cristalline dominée par les octaèdres nés de l'arrangement
particulier de la kamacite et de la taénite (structure dite de Widmanstatten,
où la kamcite est entourée de fins feuillets de taénite).
Les Ataxites - Ce
sont les sidérites les plus riches en nickel. Sans structure apparente,
elles sont presque entièrement composées de taénite. La météorite
de Hoba (Namibie), qui avec ses 55 tonnes est la plus grosse météorite
connue, appartient à ce type.
|
Sidérolithes
ou
Météorites
Mixtes
|
Les
sidérolithes, peu nombreuses, correspondent à des météorites où se
rencontrent en proportions équivalentes des silicates et des métaux (alliages
fer-nickel). Elles donnent une idée de ce à quoi peu ressembler, dans
les tréfonds de la Terre, la composition de la région frontière entre
le noyau et le manteau. On les divise en deux groupes principaux,
auxquels on ajoute parfois les lodranites, mentionnées sur cette page
parmi les chondrites :
Les Mésosidérites
: ces météorites s'interprètent comme le débris issu d'un impact d'un
météoroïde métallique sur la surface d'un astéroïde différencié.
Parfois riches en troïlite, elles sont composées principalement d'hypersthène
et de plagioclase. |
Les Pallasites :
ces belles météorites, dont le nom dérive de celui du naturaliste Simon
Pallas ,
sont principalement constituées de cristaux d'olivine pouvant atteindre
un centimètre, inclus dans une matrice de fer-nickel. On suppose que ces
météorites ont été formées à la frontière noyau-manteau d'un astéroïde
différencié. |
|
Achondrites
|
Pauvres en métal et riches
en silicates, elles forment aussi l'une des composantes de la famille des
aérolithes. Ces météorites rappellent souvent les roches ignées connues
sur Terre, et témoignent de l'existence des processus géologiques qui
ont affecté leur corps parent. On y voit des échantillons de matériaux
qui sont cristallisés en surface ou à proximité de la surface des corps
dont ils ont pu être arrachés et projetés dans l'espace lors d'impacts
violents dus à d'autre météorites. La classification qui est faite des
Achondrites tend, de façon plus affirmée qu'ailleurs, à regrouper ensemble
les météorites supposées de même origine.
Les
Aubrites : parfois aussi qualifiées d'achondrites à enstatite, ces
météorites dont on ne connaît qu'une vingtaine d'exemples se distinguent
par leur pauvreté en calcium. On y voit généralement des débris d'astéroïdes
du type E. Il a également été proposé que les Aubrites proviennent
de Mercure. |
Le
Urélites
: bien qu'elles ne soient pas classées parmi les sidérolithes, les Urélites
renferment une petite proportion de métaux libres. Cependant elles sont
principalement composées d'olivine et d'une part non négligeable de carbone.
On y décèle également une présence importante de gaz rares. Tout cela
représente un ensemble de caractéristiques qui rend ces météorites
plutôt singulières, et explique que leur origine possible est encore
à trouver. |
Les
Météorites
de
Vesta
ou
HED
|
Les météorites
HED (initiales des noms des trois groupes Howardites, Eucrites et Diogénites
dans lesquels on les range) sont supposées - notamment à causes de leurs
caractéristiques isotopiques provenir de l'astéroïde Vesta, lui-même
aux caractéristiques inhabituelles.
Les Eucrites
sont des achondrites basaltiques, relativement riches en calcium. Elles
rappellent les laves des volcans terrestres et proviendraient de la croûte
basaltique de Vesta.
|
Les Diogénites
sont également des achondrites basaltiques, mais se distinguent des eucrites
par leur teneur plus faible en calcium et leur richesse en hypersthène.
On suppose qu'elles correspondent à du matériau venu des profondeurs
de Vesta (roches plutoniques).
|
Les Howardites
ont une composition qui en fait une sorte de mélange de la matière des
eucrites et de celle des diogénites. On y voit des échantillons du régolithe
de Vesta.
|
|
Les
Météorites
Lunaires
|
Une douzaine de météorites supposés
d'origine lunaire sont connues actuellement. Il s'agit de brèches formées
lors d'impacts violents de météorites sur le sol
de la Lune. Leur origine lunaire a été démontrée
par la comparaison avec des échantillons retournés par les missions Apollo
.
On distingue deux catégories selon l'origine
présumée :
Basaltes des
Mers : matériau sombre (lave) qui a rempli les plus grands bassins
d'impact.
Brèches des continents
: matériau clair (anorthosite), en provenance des hautes terres lunaires.
|
Les
Météorites SNC
ou
Martiennes
|
Il y a actuellement, comme pour les météorites
d'origine lunaire présumée, une douzaine de météorites
supposées provenir de Mars. Comment des roches
se seraient-elles échappées de Mars? Comme le montre la surface fortement
cratérisée de Mars, de nombreux impacts s'y sont produits. Des fragments
projetés par de grands impacts peuvent avoir échappé à l'attractionde
la planète, dont la pesanteur à la surface n'est que de 38 % de celle
de la Terre. Bien plus tard (typiquement quelques millions d'années),
une très petite fraction de ces fragments sont entrés en collision avec
la Terre et ont pu survivre à leur passage dans notre atmosphère, tout
comme les autres météorites.
La plupart des météorites
martiennes sont des basaltes volcaniques; la plupart d'entre eux sont également
relativement jeunes (environ 1,3 milliard d'années). Nous savons par les
détails de leur composition qu'ils ne viennent pas de la Terre ou de la
Lune. De plus, il n'y a pas eu d'activité volcanique sur la Lune pour
les former il y a à peine 1,3 milliard d'années. Il serait très difficile
pour les éjectas des impacts sur Vénus de s'échapper à travers son
épaisse atmosphère. Par le processus d'élimination, la seule origine
raisonnable semble être Mars, où les volcans Tharsis étaient actifs
à cette époque.
L'origine martienne
de ces météorites a été confirmée par l'analyse de minuscules bulles
de gaz emprisonnées à l'intérieur de plusieurs d'entre elles. Ces bulles
correspondent aux propriétés atmosphériques de Mars telles que mesurées
pour la première fois directement par Viking. Il semble que du gaz atmosphérique
ait été piégé dans la roche par le choc de l'impact qui l'a éjecté
de Mars et l'a lancé sur son chemin vers la Terre.
Les météorites martiennes sont également
appelées météorites SNC, d'après les initiales des trois principaux
groupes (Shergottites, Nakhlites, Chassignites) dans lesquels on les range
:
Shergottites
Le nom provient de la météorite
de Shergotty, trouvée en Inde en 1865. Autres exemples : Zagami,
ALH77005 et EET79001. Ce sont des basaltes.
Nakhlites
Le nom provient de celui
de la météorite de Nakhla, trouvée en Égypte en 1911. Autres
exemples : Lafayette, Governador Valadares.
Chassignites
Le nom provient de celui
de la météorite de Chassigny, tombée en France en 1815. Autre
exemple : Brachina.
ALH 84001
La méteorite ALH84001
forme à elle seule une classe à part. Il s'agit d'un objet qui s'est
cristallisé il y a 4 milliards d'années semble-t-il originaire des hautes
terres martiennes. La découverte en son sein de microstructures à l'aspect
singulier a été interprété par certains chercheurs comme les indices
laissés par des micro-organismes fossiles sur Mars. Cette hypothèse ne
semble cependant plus être retenue, à cause du chauffage trop important
(600 °C) qu'aurait subi la roche lors de sa formation.
|
|
|
|
|
|
 |
En
librairie - Françoise et Michel Franco,
Chercheurs de météorites, Le Cherche Midi, 2001; Jean-Paul Poirier,
Ces pierres qui tombent du Ciel, Ed. Le Pommier, 1999; Daniel Benest,
Claude Froeschlé, Astéroïdes, météorites et poussières interplanétaires,
Eska Editions, 1999; Alain Carion, Les météorites et leurs impacts,
Masson, 1997.
Matthieu
Gounelle, Les
météorites, PUF (QSJ?), 2009.
2130574289
Les
météorites sont des pierres tombées du ciel qui proviennent de planètes,
de planètes naines, de satellites,
d'astéroïdes et de comètes.
Si leur chute a marqué toute l'histoire de la Terre,
les météorites ont un intérêt scientifique considérable et, depuis
une cinquantaine dannée, en plein renouvellement. Elles nous aident Ã
comprendre la formation des systèmes solaires, fournissant ainsi un cadre
astronomique indispensable à l'étude de l'apparition de la vie. Elles
permettent également de se pencher sur l'évolution géologique des corps
célestes les plus massifs. Certaines d'entre elles les chondrites carbonées
sont riches en molécules organiques complexes que l'on retrouve dans la
biosphère et qui sont parfois qualifiés de
briques du vivant. Leur apport sur terre par les météorites aurait-il
pu marquer le début des réactions chimiques conduisant à la vie? Depuis
l'ère «-suspicieuse-»
jusqu'aux recherches les plus contemporaines, cet ouvrage retrace l'histoire
naturelle et scientifique de ces échantillons extraterrestres et présente
les enjeux de connaissance attachés à leur étude aujourdhui. (couv.).
Michel
Maurette, Chasseurs d'étoiles,
Hachette / La Villette, 1993.
Claude
Allègre, De
la pierre à l'étoile, LGF, 2007. - Pierres
tombant du ciel nommées météorites, pierres lunaires rapportées par
les astronautes depuis quinze ans déjà , pierres prélevées dans les
abysses océaniques, pierres du Groenland ou
pierres de feu des volcans islandais, toutes les pierres ont une histoire.
Cette histoire débute avec le Big-Bang il y
a 15 milliards d'années, se cristallise avec la formation de la Terre
et du Soleil il y a 4,5 milliards d'années, se
poursuit avec l'apparition de la vie pour donner naissance à notre planète
telle que nous la connaissons aujourd'hui. Claude Allègre nous convie
ici à une nouvelle vision de l'histoire du monde, fondée sur une discipline
encore neuve, les sciences de la Terre, dont il est l'un des meilleurs
spécialistes au monde. (couv.)
Pour
les plus jeunes : Antonin Masson, Comètes et météorites, Milan,
2001.
En
bibliothèque - Muséum d'Histoire
Naturelle, Les Météorites, Bordas, 1996. Pour les plus jeunes
: Epuisés - O. Wozniak, Yann, Une météorite dans le rétroviseur,
Dupuis (BD), 2001; Richard Beugné, Indiana Jones Jr. et la météorite
sacrée, Hachette, (Bibliothèque verte), 1999.
Articles
: D.W. Sears, Sketches in the history of meteoritics, in Meteoritics,
septembre 1975; Paul. M. Sears, Notes on the beginning of Modern Meteoritics,
in Meteoritics, juin 1965; Brandon Barringer, Daniel Moreau Barringer
(1860, 1929) and his Crater (The beginning of the crater branch of meteoritics),
in Meteoritics, décembre 1964.
|
|
|