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Histoire de la philosophie |
Histoire de la philosophie La philosophie indienne | ![]() |
![]() Aperçu | C'est dans les hymnes Védiques que l'on doit chercher les premiers essais de la pensée philosophique indienne : les doctrines métaphysiques ne sont pas nées toutes faites à certaines époques déterminées; elles se sont dégagées par degrés de conceptions obscures, dont la forme primitive et presque complète se trouve dans le Vêda. Les écrits composés ultérieurement par les brahmanes, soit en langue védique, soit en sanscrit, et dont plusieurs sont évidemment modernes, portent souvent la trace de systèmes philosophiques tout faits et auxquels les auteurs du Vêda n'avaient nullement songé. Les Vêdas Le développement des doctrines indiennes, depuis leur origine jusqu'à nos jours, a constamment été dominé par la pensée védique, c.-à-d. donc par un panthéisme. Ceux des systèmes ultérieurs qui se rapprochent soit de l'athéisme et du matérialisme, soit du dogme de la création, n'échappent pas néanmoins à la pensée commune d'un dieu impersonnel, et rentrent par quelque côté dans la croyance universelle de l'Orient; les sectes religieuses issues de doctrines philosophiques plus ou moins hétérodoxes, sont néanmoins panthéistes dans le fond de leurs dogmes. Les oeuvres qui ont trait à la vie physique ayant été confiées en Inde Des raisons historiques entraînèrent l'égalité des Brahmanes entre eux, et l'impossibilité d'établir un centre religieux. L'interprétation des Vêdas On considère habituellement qu'après les Upanishad 1°le Sânkhya de Kapila, système dualiste,Il n'est pas aisé de suivre la marche de l'apparition successive de ces systèmes. Leurs auteurs, ayant été l'objet de l'admiration universelle, ont été pour la plupart reportés à des dates trop anciennes, et toujours indéterminées, par les Indiens des temps postérieurs. Les livres où ces systèmes sont exposés n'ont pas de date; leur époque ne peut être assignée que par l'étude détaillée de chacun d'eux, et par la comparaison toujours difficile des doctrines ou des faits qu'ils contiennent. L'apparition du Bouddhisme dans le courant du VIe siècle av. J.-C. est la première date à peu près certaine que l'on rencontre, et c'est de là qu'il faut partir pour rétablir la succession chronologique des doctrines. Quoi qu'il en soit, on peut considérer toute la philosophie indienne comme faisant partie du Brahmanisme. Issu de la philosophie nommée Sânkhya, le Bouddhisme n'a pas apporté une métaphysique nouvelle; il n'a fait que développer et appliquer les doctrines enseignées depuis longtemps. Toutefois, à partir du jour où il prit dans l'Inde | |||
![]() Jalons | Ecoles brahmaniques La durée des écoles brahmaniques n'a pas été limitée par les autres : de beaucoup antérieures au Bouddhisme, elles ont reçu encore de nouveaux développements après lui. Le Vêdanta et le Sânkhya. Si le Vêdanta (ou seconde Mimânsâ) est postérieur au système Sânkhya, il est donc au moins vraisemblable que la Pûrva-mimânsâ l'a précédé. Ce dernier mot signifie simplement spéculation; il est employé dans les Brahmanas Les procédés philosophiques, appliqués par eux au développement et à l'interprétation des textes sacrés, sont d'une uniformité tout hiératique, et nous montrent, dans la période où cette théologie s'est produite, une sorte de Moyen âge Le Sânkhya (doctrine rationnelle, rationalisme) n'est guère moins ancien que la Mimânsâ; mais il en diffère essentiellement par son point de départ : en effet, il n'est au fond qu'une réaction contre l'ancienne doctrine, devenue formaliste et en quelque sorte pharisaïque. Kapila, auteur du Sânkhya primitif, paraît avoir attaqué dans ses procédés, dans ses résultats et dans ses dogmes la doctrine des théologiens. C'est lui qui fit cette première tentative d'émancipation, au nom de la raison humaine; mais sa raison, non encore dirigée par des méthodes bien conçues, se porta tout d'abord aux derniers excès de la négation. Selon Kapila, c'est d'une substance primitive (avyaktam) que le monde est sorti, et non d'une émanation de Brâhma; et c'est aussi de ce principe insaisissable qu'est issue l'âme, soit sous sa forme universelle, soit dans les individus. L'âme et l'Un. En même temps que le Sânkhya recevait ces développements psychologiques, il se rapprochait métaphysiquement de l'ancienne doctrine védique, en présentant la prakriti comme une simple condition abstraite des êtres, une simple loi qui se dédouble en deux autres, l'émanation (pravritti) et le retour (nivritti); dès lors, en effet, l'âme reste le seul élément substantiel du monde, et c'est en elle que réside toute la perfection et la réalité. Mais, si l'âme individuelle n'est qu'une forme de la grande âme, celle-ci à son tour n'est pas la forme primitive du souverain être, elle n'est pas l'Un. Par un dégagement progressif des conditions qu'elle subit, le Sânkhya parvient à cette définition ; "L'Un est le principe neutre, éternel et indivisible." Brâhma lui-même est appelé la matrice où s'engendre cet Invisible, que la pensée ne peut comprendre. Ainsi, par ce dernier pas, le Sânkhya retrouve le principe même du Brahmanisme et le dépasse. On voit combien cette doctrine a laissé loin derrière elle la théologie. Celle-ci néanmoins sut se défendre; et c'est dans cette lutte que semblé être née la seconde Mimânsâ, appelée aussi le Vêdanta ou Brâma-mimânsâ. A quelle époque se produisit cette nouvelle théologie védique? On ne peut le dire exactement; mais les circonstances où elle paraît s'être développée, et le nom traditionnel, quoique mythologique, de son auteur, Vyâsa, indiquent qu'elle est antérieure au Bouddhisme, bien qu'elle ait continué à régner longtemps après et qu'elle soit encore admise aujourd'hui par la plupart des brahmanes. L'opposition des rationalistes força les théologiens à sortir de l'interprétation littérale et étroite des Vêdas "Le jour et la nuit de Brâhma, la veille et le sommeil de Brâhma."La Mâyâ et la loi du Retour. Comment cette production est-elle rendue possible, l'Un étant indivisible et toujours le même? En vertu d'un principe métaphysique, que la philosophie poétique des brahmanes a quelquefois personnifié, et qu'elle désigne sous le nom de mâyâ. Cette mâyâ est souvent l'illusion, la magie trompeuse des objets sensibles; mais elle est, avant tout, le principe de la mesure (mâ = mesurer), la possibilité du plus et du moins, ce que Platon appelle de grand et de petit, en un mot la notion métaphysique de matière, mot, dont la racine est aussi met, mesurer. La mâyâ joue un rôle très important dans le panthéisme brahmanique; elle n'est pas l'énergie créatrice, laquelle seule appartient au principe substantiel masculin (purusha), mais elle rend possible la production des êtres; elle est, comme dans Platon, la matrice, la mère du monde. II n'y a ici aucune trace de dualisme, puisqu'au fond la mâyâ n'est rien, et n'est qu'une condition tout abstraite de l'existence des choses, condition qu'il est impossible de ne pas admettre. C'est ici que trouve sa place, dans la théologie orthodoxe, le panthéon indien avec toute sa hiérarchie de dieux et de déesses, dont les trois premiers formèrent la divine trinité (trimurti); mais cette dernière conception appartient aux temps postérieurs. Ces dieux sont eux-mêmes, ainsi que les mondes, soumis à la loi de périodicité, et n'ont qu'une existence limitée, dans les conditions du monde présent. Les humains, comme les dieux, sont des émanations de Brâhma, et ont aussi leur mâyâ : ce principe abstrait descend à tous les degrés de l'émanation, et s'y manifeste de plus en plus à mesure que l'on s'éloigne du premier principe; les choses matérielles sont donc celles où la mâyâ a le plus d'empire; elle prend en elles une telle importance, que l'élément divin ne s'y rencontre presque plus, aux yeux de certains philosophes, et que, pour eux, ce monde sensible est tel qu'un rêve et une illusion. Les Vêdântistes, comme les rationalistes, admettent les trois qualités, bonté, passion, obscurité. La bonté domine dans les émanations supérieures, qui sont les dieux; et ceux-ci même ne sont pas exempts de toute passion et de toute ignorance, puisqu'ils ne peuvent saisir entièrement l'éternel dans son unité infinie. Les êtres inférieurs sont au dernier degré de l'obscurité, puisqu'ils sont entièrement privés d'intelligence. Entre deux sont les humains, qui eux-mêmes ne sont pas tous au même degré, et sont liés dans des proportions très diverses aux trois qualités. On voit ici comment la psychologie brahmanique se rattache à la métaphysique, et combien ce grand système ressemble à celui de Spinoza et des panthéistes modernes. La règle des oeuvres, ce que nous appelons la morale, s'ensuit naturellement, et consiste au fond dans la loi du retour, qui fait partie essentielle de toute doctrine panthéistique. Seulement la loi du retour est beaucoup plus étendue que la loi morale, puisqu'elle embrasse le monde entier, depuis la matière inerte jusqu'aux dieux les plus élevés : c'est en vertu de cette loi que les mondes retournent à Brâhma, lorsque son jour est fini et que la période du sommeil s'avance. La loi morale ne s'applique qu'aux êtres intelligents; simple en elle-même, elle se diversifie suivant la nature de chacun d'eux. Le devoir, en effet, consiste à se dégager autant qu'il est possible de la mâyâ, ou, ce qui revient au même à développer en soi la bonté, et à se rapprocher ainsi de l'essence divine. Or, on y arrive par la science et par la vertu; la première nous fait échapper à l'obscurité, c.-à-d. à l'ignorance et à l'erreur; la seconde nous rend maîtres de la passion. Par cette double voie l'on parvient à la délivrance (môxa). Ici se placent, dans la doctrine brahmanique, la morale pratique des humains, les lois communes à tous, et les lois propres à chaque caste, à chaque condition, lois qui se résument dans cette formule générale-: "II vaut mieux suivre sa loi, même moins parfaite, que celle d'autrui, même meilleure."La morale Brahmanique et le Yôga. La philosophie morale des brahmanes, admirée par toute l'Antiquité ![]() Du reste, ces conséquences ont été tirées par quelques brahmanes, et mises en pratique par des âmes ardentes et passionnées. Les mystiques n'ont pas été plus rares en Inde La science elle-même s'obtient par la méditation, non point par une contemplation errante et par une sorte de rêverie, mais par une suite d'idées claires et de vérités bien enchaînées. Celui qui dirige ainsi son intelligence ne tarde pas à s'apercevoir que les différences passagères des êtres s'effacent d'elles-mêmes, et qu'il y a en eux tous un principe, un fond identique. Concevant l'identité, le yôgi, dont la raison s'affranchit par degrés des liens et des illusions de la mâyâ, se sent vivre de la vie de tous les êtres, et atteint la grande âme, qu'il reconnaît en lui-même et dans tous les vivants. Sa raison a pu le conduire jusque-là; le dernier degré de la science est un mystère suprême qui ne se dévoile qu'à un petit nombre d'élus, et cela par une grâce toute particulière : celui qui a pu le pénétrer voit l'Un, non plus seulement face a face, mais en soi-même, comme le premier principe, neutre et indivisible, dans lequel tous les dieux et les mondes sont éternellement contenus. Cette vue le remplit à la fois de terreur et d'amour, et le souvenir qu'il en conserve lui est une source intarissable de joie. Cette marche progressive et réglée de l'intelligence vers le premier principe conduit l'homme à la béatitude, la purifie de ses souillures, et l'illumine d'une science qu'aucune autre ne peut égaler; le faisant échapper aux liens de la matière, elle le conduit à la délivrance. La Bhagava-gîtâ Les Sûtras de Kanâda et de Gotama. On appelle Nyâya le système logique de Gotama. II n'est pas facile de dire lequel des deux a précédé l'autre. Toutefois, comme le système de Kanâda est l'objet de réfutations dans le Vêdânta-Sûtra, tandis que celui de Gotama n'y est pas mentionné, on en pourrait induire que Kanâda est antérieur à ce Sûtra, et que Gotama lui est postérieur; mais comme ce Sûtra lui-même est probablement très récent, il y a lieu de croire que ces deux auteurs vivaient longtemps peut-être avant qu'il fût composé. Si la date de la Bhagavad-gîtâ Écoles hérétiques ou hétérodoxes Les divers systèmes dont nous venons de parler se rattachent tous plus ou moins directement au Brahmanisme, ou du moins étaient considérés par les Brahmanes comme des développements divers de la science, admissibles dans une certaine mesure et à des titres différents. A côté de ces systèmes s'élevèrent, soit dans le sein même du Brahmanisme, soit à côté de lui, des sectes moitié religieuses, moitié philosophiques, en opposition réelle avec ses doctrines fondamentales. La plus célèbre de toutes, surtout à cause de la lutte qu'elle a soutenue en Inde Bien que la rédaction des ouvrages de ce recueil soit de beaucoup postérieure au VIe siècle av. J. C., il n'en est pas moins certain que le Bouddha connaissait à fond les doctrines philosophiques de son temps, que ses prédications roulaient souvent sur des matières de ce genre, et que, s'il s'arrêta au système Sânkhya, ce ne fut pas par un effet du hasard et sans qu'il eût conscience de son choix. C'est dans les sûtras les moins développés que l'on doit chercher les doctrines les plus rapprochées de celles qu'il admettait. Dans la suite, chacun des docteurs bouddhistes voulut avoir sa doctrine philosophique, et la secte se partagea entre un grand nombre d'opinions, toutes fondées sur les paroles du maître, mais comprenant des conséquences auxquelles il n'avait jamais songé. Le Sânkhya, au point où il était parvenu à l'époque du Bouddha, n'était pas un système athée; mais donnant déjà naissance au Yôga, il admettait comme principe absolu des choses un objet tellement métaphysique, qu'à peine pouvait-on dire s'il était un être ou non. Cette conception n'était pas accessible à la foule, et ne pouvait offrir à personne un objet d'adoration et de culte. Mais la doctrine bouddhique admettait, comme celle des Brahmanes, avec quelques différences, la grande hiérarchie des êtres depuis les dieux supérieurs jusqu'aux derniers objets physiques. Elle admettait aussi la mâyâ, principe abstrait du mal, personnifié dans la suite sous le nom de Mâra, le tentateur. Le point de la métaphysique bouddhique qui a soulevé les plus graves discussions est la question de la personnalité, qui, dans la philosophie Sânkhya, comme en général dans le panthéisme, est résolue tout autrement que chez les chrétiens. En effet, chez ces derniers, la personnalité est considérée comme une perfection, et donnée à Dieu comme un de ses attributs les plus incontestables : il en est tout autrement dans les systèmes orientaux. Ici la différence des êtres est considérée comme provenant du même principe que leurs imperfections, c.-à-d. de la mâyâ; les êtres raisonnables, qui sont identiques dans la partie la plus élevée de leur intelligence, la raison, ne diffèrent entre eux que par les rapports divers qu'ils ont avec les choses finies, rapports dont la mâyâ est la condition essentielle : or, c'est cette diversité des rapports qui constitue la personnalité; elle est donc elle-même une imperfection, un mal; elle est l'origine de l'ignorance, de l'erreur et du péché. A mesure que par la science et par la vertu on se soustrait de plus en plus à la magie des contacts, c.-à-d. aux vérités contingentes et aux objets sensibles, on sent à la fois la vie de l'intelligence s'agrandir en se concentrant et la personnalité se restreindre. Que par un effort suprême on parvienne à briser la dernière relation, on éteint par cela même la personnalité, on se perd dans le principe absolu des choses; c'est à la fois la délivrance (môxa) et l'extinction (Nirvâna). Les chrétiens disent : c'est l'anéantissement complet; les philosophes bouddhistes disent : c'est l'anéantissement complet des conditions de l'existence. On voit qu'en définitive il n'y a pas ici une doctrine essentiellement différente du Sânkhya-Yôga, et qu'après tout la philosophie religieuse des Bouddhistes n'est pas le nihilisme. D'ailleurs, une philosophie qui prêcherait le néant et promettrait comme but de la science, et, comme récompense des vertus les plus hautes et les plus pénibles à acquérir, l'anéantissement final et absolu, ne deviendrait jamais la religion de plusieurs centaines de millions de personnes et n'eût pas duré déjà vingt-cinq siècles. Nous ne pouvons entrer dans l'exposé des doctrines propres à chacune des sectes bouddhistes. Disons seulement que, dans la suite des siècles, la conception du Bouddha se généralisa, eut sa place dans la hiérarchie métaphysique des êtres, et devint le type de la perfection, au point que le principe absolu des êtres fut désigné sous le nom de Bouddha suprême ou primordial, Adhibouddha. Enfin ce fut par des incarnations successives de ce Bouddha primitif que fut expliquée l'existence des humains supérieurs, des sages (bouddhas) qui viennent tour à tour enseigner au monde la doctrine du salut. Ces explications n'étaient pas une nouveauté en Inde Si nous jetons un coup d'oeil sur les effets de la philosophie bouddhique, nous reconnaîtrons que son principal mérite fut d'avoir appelé tous les humains à la participation de sa lumière, en d'autres termes d'avoir vulgarisé la science en remplaçant la petite caste des Brahmanes par une communauté philosiphico-religieuse véritablement universelle (sangga), c.-à-d. libre et ouverte à tous. En ce sens, le Bouddhisme a accompli en Asie, quoique banni de l'Inde La doctrine philosophique des Jaïnas, née en Inde vers le VIe siècle av. J.-C., donc à peu près vers la même époque que le Bouddhisme, se rattache aussi au système antique de Kapila. Mais elle paraît aussi avoir une tendance prononcée vers la théorie des atomes, qui est en grande partie matérialiste. En effet, les brahmanes modernes, qui s'appuient sur le Vêdanta, opposent aux Jaïnas que la matière, de quelque façon qu'elle soit combinée, ne peut produire l'intelligence ni rendre raison des facultés et des opérations de l'esprit. Si l'athéisme est au bout de cette doctrine hétérodoxe, les mêmes Brahmanes lui opposent la nécessité d'un principe organisateur de la matière, principe que la matière elle-même ne saurait ni contenir ni constituer. Du reste, la secte des Jaïnas est plutôt religieuse que philosophique; et l'on doit observer que ç'a été la destinée commune des divers systèmes philosophiques de l'Inde d'être d'abord purement spéculatifs, puis de développer leurs conséquences morales, et enfin d'aboutir à la simple pratique et de passer ainsi à l'état de sectes religieuses. Les Jaïnas sont peu nombreux en Inde, surtout dans la partie de ce pays qui est sous l'influence prépondérante des Brahmanes orthodoxes; et il ne paraît pas que cette secte ait jamais reçu un très grand développement. Nous en devons dire autant de plusieurs autres systèmes hétérodoxes ou hérétiques, tels que ceux des Bârshaspatyas, des Tchârvâkas, des Lôkâyatikas. Enfin, dans les derniers siècles, la majeure partie des dissidents, soit qu'ils se rattachent à un nom connu et forment une secte, soit qu'ils aient eu des idées à eux, se sont élevés beaucoup moins haut en matière de philosophie que les anciens auteurs. Le milieu dans lequel ils vivaient allait s'abaissant d'année en année; l'antique panthéisme, dont le développement, unique dans l'histoire, avait produit de si grands effets, dégénérait en des cultes particuliers et véritablement polythéistes, les seuls qui subsistent aujourd'hui de l'ancienne religion fondée sur les Vêdas Le développement de la philosophie indienne a été original pendant toute sa durée. Les Grecs
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