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Cicéron
(Marcus Tullius Cicero). - Le plus célèbre des orateurs romains,
né près d'Arpinum (Arpino), l'an 107 av.
J.-C., d'une famille de chevaliers peu connue, se forma de bonne heure
à l'éloquence en étudiant la rhétorique et la philosophie
sous les meilleurs maîtres, et débuta au barreau dès l'âge de 26 ans
en défendant Roscius d'Amérie contre un affranchi de Sylla,
alors tout-puissant.
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Cicéron
(107- 43 av. J.-C).
Buste
du musée de Naples.
Après avoir passĂ© quelques annĂ©es Ă
Athènes
pour se perfectionner dans son art, il entra à 30 ans dans la carrière
des honneurs, fut nommé questeur en Sicile ;
et se concilia tellement l'amour de ses administrés, que lorsqu'ils poursuivirent
le propréteur Verrès qui les avait indignement pillés, c'est lui qu'ils
chargèrent de l'accusation. Il gagna cette cause importante, malgré la
puissance et les richesses de son adversaire. Nommé consul en 63 av. J.-C.,
il combattit et fit rejeter une loi agraire présentée par Rullus, découvrit
et fit échouer la conspiration de Catilina
et fut proclamé par le sénat Père de la Patrie; mais quelques
années plus tard (53), les partisans de Catilina, à la tête desquels
était Clodius, ayant repris le dessus, il fut
banni de Rome, sous le prétexte qu'il avait
fait exécuter les conjurés sans jugement. Il fut rappelé au bout de
16 mois; son retour fut un triomphe.
Quatre ans après, Milon
ayant tué le turbulent Clodius (53), Cicéron se chargea de le défendre,
mais il ne put parvenir à le sauver. En 52, il fut chargé du gouvernement
de la Cilicie
(52), et obtint dans cette province des succès militaires qui lui valurent
de la part de ses soldats le titre d'imperator. Pendant la guerre
civile il s'attacha au parti de Pompée;
mais après la bataille de Pharsale il abandonne
quelque temps les affaires et consacra ses loisirs Ă la composition de
ses plus beaux ouvrages de philosophie.
Cependant, lorsque César
eut rappelé Marcellus, dont Cicéron était l'ami, il rompit le silence
pour le remercier de cet acte de générosité; bientôt après, il arracha
au dictateur par un discours éloquent le pardon de Ligarius. Après le
meurtre de César, auquel il était resté étranger, Cicéron se déclara
contre Antoine l'attaqua avec violence dans
ses Philippiques (44) et se rapprocha du jeune Octave
le croyant moins dangereux pour la liberté; mais lorsque celui-ci eut
formé avec Antoine et Lépide cette ligue connue
sous le nom de Triumvirat, il n'eut pas honte d'abandonner CicĂ©ron Ă
la haine d'Antoine, qui envoya des sicaires pour le mettre Ă mort. Ils
le trouvèrent à Formies : Cicéron leur
livra sa tête sans vouloir résister (43); il avait 64 ans. Sa tête et
se mains furent envoyées à Antoine, qui les fit attacher à la tribune
aux harangues.
On a reproché à Cicéron quelque faiblesse
de caractère et une vanité excessive; mais on ne peut lui refuser toutes
les vertus qui font le bon citoyen. Il eu aussi les plus belles qualités
de l'homme privé : père tendre, il ne put jamais se consoler de la perte
de sa fille Tullia; excellent ami, il resta toute sa vie étroitement lié
avec Atticus. Comme orateur, il n'a pas d'égal
chez les Romains; son éloquence brille surtout
par l'abondance et par le nombre. Cicéron fut aussi un philosophe distingué,
et il contribua puissamment Ă introduire Ă Rome
la philosophie
des Grecs. Physiquement, Cicéron
était élancé de corps et beau de visage, avec une physionomie expressive
et mobile. L'Antiquité
possédait de lui des bustes et des statues
dont quelques-unes ont été conservées, sans compter les monnaies falsifiées.
( Visconti, Icon., I, 333-365
et table XII).
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Page
d'un manuscrit de Cicéron daté du XIIIe s.
Cicéron avait prodigieusement écrit;
il ne nous est parvenu qu'une partie de ses ouvrages, On les divise en
4 classes :
1°) Harangues, parmi lesquelles
on admire surtout les Verrines, les Catilinaires ,
le Pro Milone, le Pro Marcello, le Pro Ligario, les
Philippiques;
2°) Livres de rhétorique, dont le plus
beau est l'Orateur;
3°) Traités des Devoirs des Biens
et des Maux, De la Nature des Dieux, les Tusculanes,
la République
(qui ne nous est arrivée que mutilée et dont A. Maï a retrouvé en 1822
des fragments dans des palimpsestes);
4°) Lettres ,
dont seize livres Ă Atticus; elles fournissent
les matériaux les plus précieux pour l'histoire du temps.
Parmi les ouvrages perdus, on mentionne surtout
l'Hortensius ou De la Philosophie et le Traité de la
Gloire .
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Éditions
anciennes. - On a donné une foule
d'éditions, soit spéciales, soit générales, des oeuvres de Cicéron.
Les éditions classiques complètes les plus estimées sont celles des
Aldes, 1519; des Etiennes, 1528, 1543; de Lambin, 1566; de Gruter, 1618;
de Gronovius, 1692; d'Olivet, 9 vol. in-4°, 1740; d'Ernesti, cum clave,
1716, 8 vol. in-8; de Schutz, 1814-23, 20 vol. in-12; de la collection
des Classiques latins de Lemaire, 1827-32, 19 vol. in-8°; d'Orellius,
Zurich, 1826-27, 2° édit., 1845, etc. Plusieurs ouvrages ont été traduits
séparément par d'Olivet, Auger, Mongault, Bouhier,
Castillon,
Clément, Barrett, Guéroult, Burnouf, Villemain,
Gaillard, etc. On doit Ă J. V. Leclerc une traduction
complète de Cicéron, avec le, texte en regard et de savantes notes, 1821-1825,
30 vol. in-8; on le trouve également trad. dans les collections Panckoucke
et Nisard. Sa Vie a été écrite par Plutarque,
par Middleton (trad. par Prévost) et par Morabin.
En
librairie. - Cicéron, La Philosophie
d'Epicure, Mille et une nuits, 2002. - La nature des dieux,
Les Belles lettres, 2002. - L'Amitié, Arléa, 1998. - Savoir
vieillir, Arléa, 1998. - Tusculanes (coffret), Arléa, 1998.
- Devant la mort, Arléa, 1996. - Devant la souffrance, Arléa,
1996. - Le Bonheur, Arléa, 1998. - La République / Le Destin,
Gallimard, 1994. - De la Divination, 1992. Ajoutons que l'on peut
trouver une cinquantaine de volumes de Cicéron dans la série latine des
Belles Lettres.
Parascolaire
: Cicéron, Les Catilinaires ,
Hachette, 1991. - Pierre Maréchaux, Les premières leçons sur les
Tusculanes, PUF, 2000.
Collectif,
Cicéron
et Philodème, la polémique en philosophie, Rue d'Ulm, 2002. - Joël
Schmidt, Cicéron, Pygmalion, 2001. - Marie-José Kardos, Lieux
et lumière de Rome chez Cicéron, L'Harmattan, 1998. - Plutarque,
Caton, Cicéron, Antoine, destins de Crise, Autrement, 1996. - Pierre-François
Mourier, Cicéron, l'avocat de la république, Michalon, 1996. -
Michel Ruch, Le préambule dans les oeuvres philosophiques de Cicéron,
Essai sur lea genèse, Presses universitaires de Strasbourg, 1995.
- Jean-Pierre Néraudau, L'autorité de Cicéron de l'Antiquité
au XVIIIe siècle, Paradigme publications universitaires, 1993. - Philippe
Muller, Cicéron, un philosophe pour notre temps, L'Âge d'Homme,
1990. - Pierre Grimal, Cicéron, Fayard, 1986.
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Cicéron
(Cicero). - Ce surnom, porté par le grand orateur romain, appartenait
depuis longtemps à la famille Tullia d'Arpinum. D'après Pline
l'Ancien (Histoire naturelle, XVIII, 3), il vient de cicer
( = pois chiche), par allusion au genre de culture par laquelle s'était
fait connaître un personnage de cette famille, comme les Fabius
tireraient leur nom des fèves, et les Lentulus
des lentilles. D'après Plutarque, elle le
devait à une verrue poussée sur le nez d'un de ses membres (Cic.,
I).
M.-Tullius Cicero, grand-père de
l'orateur, semble avoir été dans sa ville natale le chef du parti conservateur;
il combattit une loi tabellaire proposée par son beau-frère Gratidius,
et fut pour ce fait loué par M. Aemilius Scaurus qui fut consul en 115
av. J.-C. Il vivait encore lorsque Cicéron naquit. ( Cicéron,
De
or., II, 66; De legibus, II, 1 et III, 16.)
M.-Tullius Cicero, fils du précédent
et père de l'orateur, chevalier romain, vécut tantôt à Rome,
où il possédait une maison dans le quartier des Carènes, tantôt dans
la villa d'Arpinum
que lui avait laissée son père. Ami des lettres, il se consacra à l'éducation
de ses fils, et tout en s'abstenant des affaires publiques, il paraît
avoir poussé Marcus dans la carrière politique et l'y avoir préparé.
Il mourut l'année où Cicéron briguait le consulat (64 av. J.-C.) et
laissa à celui-ci une fortune de 90 000 deniers. ( Cicéron,
passim.
; Quintilien XI, 1; Plutarque,
Cic.,
8 et 11).
L.-Tullius Cicero, frère du précédent.
Il accompagna l'orateur M. Antonius,
dans sa province de Cilicie ,
et entendit avec lui les philosophes et les rhéteurs d'Athènes
et de Rhodes ,
103 av. J.-C. ( Cicéron, De orat.,
II, 1).
L.-Tullius Cicero, fils du précédent,
étudia avec ses cousins à Athènes (179 av. J.-C.), accompagna Marcus
en Sicile
(70) et fut nommé hâte public par le sénat de Syracuse;
il mourut en 68. ( Cicéron, De
Fin., V, 1; Verr., IV, 64; Ad Att., I, 5).
Marcus Tullius Cicero, fils de l'orateur
et de Térentia, né en 65; il reçut, en grande partie avec son cousin
Quintius, les leçons du rhéteur Paeonius, et celles de Dionysius, l'affranchi
d'Atticus qui accompagna Cicéron en Cilicie ,
avec ses deux élèves. Au retour de la province, Cicéron s'arrêta en
leur faveur Ă Rhodes, et les ramena en Italie
par Ephèse et Athènes.
En mars 49, Marcus prit à Arpinum la toge virile, rejoignit en Grèce
l'armée de Pompée où il mérita les éloges
du général. En 46 il fut élu édile à Arpinum avec son cousin Quintus
et M. Coesius. L'année suivante il fut envoyé par son père à Athènes,
où il suivit les leçons du péripatéticien,
Cratippe,
il déclama en latin à l'école de Cassius, en grec à celle de Gorgias
; mais il dut se séparer de Gorgias, que Cicéron
accusa de corrompre son fils. Il n'était d'ailleurs que trop porté au
vin et aux dérèglements de toute sorte, et sa conduite causa de vifs
chagrins à son père. C'est pendant, son séjour à Athènes que celui-ci
lui dédia le De officiis. En 44 il s'attacha à Brutus
qui, la guerre commencée, lui donna le commandement d'un corps de cavalerie
; une légion commandée par L. Pison, lieutenant de C. Antoine, se rendit
entre ses mains; quelque temps après il remporta un succès sur C. Antoine
dans les passes de Byllis. Après la mort de Brutus, il se rendit en Sicile
auprès de Sextus Pompée qui lui donna un commandement. Quand la guerre
civile eut éclaté entre Antoine et Octave,
celui-ci l'éleva à l'augurat, puis au consulat (30). C'est sur sa proposition
que le sénat décréta de briser les statues
d'Antoine, de compter le jour de sa naissance parmi les jours néfastes
et d'interdire dans la famille le nom de Marcus; c'est lui qui annonça
au peuple du haut de la tribune la mort du triumvir. Après son consulat,
il fut proconsul d'Asie ,
et plus tard lieutenant d'Auguste en Syrie. On ne sait de lui rien de plus,
sinon qu'il eut la réputation d'un intrépide ivrogne. La famille de Cicéron
s'éteignit avec Marcus. ( Cicéron,
Corresp.;
Plutarque, Cic., passim;
Appien,
IV; Dion, LI; Sénèque,
Suasoria,
7).
Quintus Tullius Cicero, frère du
grand orateur, et plus jeune que lui, né probablement en 102 av. J.-C.
Ils furent élevés ensemble, et furent formés par les leçons des mêmes
maîtres à Rome, à Athènes,
et peut-ĂŞtre en Asie
et Ă Rhodes ( De fin., V,
1; De Or., I, 6; II, 1 ; II, 3.). Il épousa, à l'instigation de
Cicéron, Pomponia, soeur d'Atticus, et ce mariage
ne fut pas heureux. Elle était dure et maussade, lui susceptible et emporté;
Marcus intervint plusieurs fois, mais les discordes se renouvelant sans
cesse, elle finit par divorcer, surtout Ă cause de l'influence prise sur
son mari par l'affranchi Statius ( Lettres
à Quintus; à Att., V, 1 ; XIV, 13.). Quintus fut édile en
66 pendant que Marcus était préteur; il partagea les efforts de son frère
pendant le consulat quoiqu'il votât avec César
contre la peine de mort des complices de Catilina.
Préteur en 62, il dissipa dans le Bruttium
la troupe de Marcellus, partisan de Catilina. II succéda, dans la province
d'Asie, Ă Valerius Flaccus, ne put se faire
accompagner par son beau-frère, mais emmena l'historien, Aelius Tuberon
et d'autres personnages distingués.
Son gouvernement, qui dura trois années,
fut très honorable; il exempta la province de l'impĂ´t additionnel Ă
l'occasion des jeux édiliciens; il acheva l'équipement d'une flotte,
et déploya un zèle louable pour le bien de la province. En 58 il revint
précipitamment, sans prendre le temps de voir Marcus alors exilé à Thessalonique.
Il ne fut pas accusé malgré la crainte qu'il en avait, s'employa énergiquement
en faveur de son frère, et subit les violences de Clodius
(Pro Sestio, 35). Sa maison fut brûlée en même temps que la bande
de Clodius détruisait celle de Marcus après sa reconstruction. L'année
suivante (57), envoyé en Sardaigne
comme lieutenant, il y resta jusqu'en juin 56; en 53 il fut lieutenant
de César, l'accompagna en Bretagne
où il trouva une matière de poème, mais non les satisfactions espérées
d'argent et d'honneur (Ad Qu., II, 16; III, 8). Après le retour
de Bretagne, il prit ses quartiers d'hiver chez les Nerviens, et se défendit
vaillamment contre Ambiorix. L'année suivante César lui confia un camp
près d'Aduadica et il repoussa les Sygambres; en 52 il prit sans doute
part au siège d'Alésia et conduisit avec
Sulpicius deux légions en quartier d'hiver derrière la Saône.
En 54 il servit de lieutenant à son frère
en Cilicie ,
ils revinrent ensemble en 49, à la veille de la guerre civile. Hésitant
d'abord, il finit par le suivre en Grèce ,
puis se brouilla avec Cicéron, avec qui il se réconcilia après avoir
obtenu le pardon de César (Ad Att., IX,
1; XI, 9). Il se déclara ouvertement contre Antoine
et fut comme Marcus victime de sa vengeance. Caché à Rome
avec son fils, ils furent trahis par des esclaves, et tombèrent en même
temps sous les coups des meurtriers ( Appien,
IV, 20). D'après Dion Cassius, Quintus se livra
lui-même dans la crainte d'être livré par son fils (XLVII, 10).
Quintus s'adonna aux lettres et Cicéron
vante avec complaisance ses poésies. Il fit en dix jours quatre tragédies
imitées du grec; il avait écrit une Electre ,
une Troas, une Erigone
qu'il perdit lors de son retour de Bretagne .
Il cultiva aussi la poésie épique et se proposait de chanter la deuxième
expédition de César en Bretagne. Il s'occupa
également d'histoire. Il reste de lui quatre
lettres dont trois à Tiron et une à Cicéron;
ce sont des billets aimables (Ad fam., XVI, 8, 26, 27 et 16). Nous
possédons encore son traité De Petitione Consulatus, adressé
à son frère pendant qu'il briguait le consulat en 64; c'est une dissertation
méthodique, mais pédantesque et en somme médiocre. La première lettre
à Quintus peut être considérée comme la réponse et le pendant
à ce traité.
Quintus Tullius Cicéro, fils unique
du précédent et de Pomponia, né en 66, fut élevé en partie avec son
cousin Marcus. Il répondit peu d'ailleurs aux soins affectueux de son
oncle. Dès 49 il se mit spontanément en relations avec César
dans l'espoir d'être récompensé; on ne sait le rôle qu'il joua pendant
la lutte de César et de Pompée; après Pharsale,
il se retira avec la flotte Ă Corcyre ,
rejoignit son père à Patrae en Achaïe ;
puis il se rendit auprès de César, pour justifier son père, et accusa
violemment son oncle. De retour, il fut, avec son cousin, nommé édile
d'Arpinum, puis prĂŞtre de Pan .
En 42 il accompagna César en Espagne
contre les fils de Pompée, se montra de plus en plus hostile envers son
oncle avec qui il se brouilla et se réconcilia à plusieurs reprises,
tant était grande la générosité de Cicéron. Après le divorce de ses
parents, il prit parti pour sa mère, qu'il avait fait autrefois profession
de haĂŻr, et rompit violemment avec son père quand celui-ci songea Ă
épouser Aquilia. Dans une lettre qu'il lui écrivit à ce sujet, il osa
déclarer qu'il devait tout à César, rien à son père et qu'il attendrait
tout désormais d'Antoine. Peu après la
mort de César, Atticus l'appelle en effet le
bras droit d'Antoine; il reçut de lui de l'argent et des promesses; cependant
il ne tarda pas à se rapprocher de son père et de son oncle, en même
temps que, pour refaire sa fortune, il promit de se ranger et d'épouser
une femme riche disposée à divorcer pour lui. Il fut probablement, sur
ces entrefaites, nommé édile, et c'est en cette qualité qu'il menaça
d'accuser Antoine d'avoir pillé le temple d'Ops .
Nous me savons rien de lui Ă partir de 44, oĂą cesse la correspondance
de Cicéron et d'Atticus, sinon ce qui concerne sa mort, dont il est parlé
plus haut, et qui racheta, en partie du moins, ce que sa vie eut de peu
honorable ( Cicéron, ad Att.,
passim.). (A. Waltz). |
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