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Inventaires > Dictionnaire des Idées et Méthodes |
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Vacuisme
(de Vacuum, vide). - C'était la théorie des Vacuistes, c'est-à -dire
de ceux qui admettaient l'existence du vide dans la nature.
Vacuum formarum : expression fréquente chez Leibniz. Exemple : « ... Utrum datur vacuum formarum, c'est-à -dire s'il y a des espèces possibles, qui pourtant n'existent point, et qu'il pourrait sembler que la nature ait oubliées [...]. Je crois qu'il y a nécessairement (les espèces qui n'ont jamais été et qui ne seront jamais, n'étant pas compatibles avec cette suite des créatures que Dieu a choisie ». (Nouveaux Essais..., L. III, Ch. VI, § 12).Vague. - Notion qui peut faire référence à des idées ambiguës, indéfinies ou floues, ou bien à des concepts qui échappent à une définition précise. La présence du vague souligne souvent la complexité de la réalité, la difficulté à saisir des concepts abstraits de manière précise, et invite à réfléchir sur les limites de notre compréhension et de notre langage dans la quête de la vérité et de la connaissance. Parmi les origines possibles du vague, on peut mentionner : • L'ambiguïté et l'indétermination. - Une idée ou une théorie seront dites vagues parce qu'elles sont imprécises, ambigues ou manquent de clarté dans leur définition ou leur formulation. Certains concepts philosophiques peuvent être difficiles à cerner de manière précise et peuvent prêter à différentes interprétations.Vaïçeshika. - C'est la deuxième des six Darçanas ou grandes écoles fondamentales de la philosophie indienne, qui fut instituée par le philosophe Kanâda, peu après l'époque où Gotama créait l'école Nyâya, dont on la considère généralement comme une branche. Valeur (Valorem, de valere, être fort, avoir de l'efficacité, du prix) : caractère des choses qui fait : a) qu'elles sont plus ou moins estimées par un individu ou un groupe (ex. : un tableau a plus de valeur pour un connaisseur que pour un profane); - b) qu'elles méritent plus ou moins d'estime, à des titres divers, c'est-à -dire selon la qualité qu'elles possèdent : Valeur de la connaissance [réponses diverses : Scepticisme; Relativisme; Dogmatisme]; Valeur du monde. [réponses diverses : Optimisme; Pessimisme]. - Les Pragmatistes appellent jugements de valeur ceux qui se rapportent aux moyens à prendre pour atteindre une fin obligatoire ou souhaitable. - En mathématiques, c'est un terme qui revient à tout instant; d'une manière générale, la valeur est le nombre qui sert de mesure à une quantité, lorsqu'on a fait choix de l'unité. Mais il ne faudrait pas cependant attribuer exactement cette signification au mot dont il s'agit. C'est ainsi que, cherchant une inconnue x, et en ayant trouvé une expression purement algébrique, on dira fréquemment que l'inconnue a pour valeur cette expression. C'est une forme abrégée qui ne porte pas atteinte à la précision de l'idée. Il importe toutefois de remarquer que, lorsqu'il s'agit de quantités complexes (imaginaires habituelles de l'algèbre, vecteurs, etc.), la valeur de la quantité devient complexe aussi bien que la quantité elle-même. Une fois choisies les diverses unités applicables à chacun des éléments qui entrent dans la formation de la quantité complexe, on pourrait dire que la valeur de celle-ci est représentée par l'ensemble des nombres qui précisent les divers éléments et caractérisent par conséquent la quantité, de manière à la distinguer de toute autre de même nature). Valeur de vérité. - Caractérisation de la vérité ou de la fausseté d'une proposition. En logique formelle, les valeurs de vérité sont généralement limitées à deux options : vrai (V) ou faux (F) : • Vrai (V). - Une proposition est considérée comme vraie si elle correspond à la réalité ou à ce qui est le cas. Par exemple, la proposition "Le ciel est bleu" est vraie si, effectivement, le ciel est bleu.La logique classique repose sur une dichotomie entre le vrai et le faux. Cependant, dans certaines logiques non classiques ou certaines approches philosophiques, il existe des discussions sur d'autres nuances possibles, telles que les propositions indéterminées, les paradoxes, etc. Valide, Validité (Validitas, validas, vigueur, bien portant, résistant, puissant, de valere, être fort) : a) Ce qui a une valeur démonstrative (ex. : syllogisme valide, concluant). - b) Ce qui est apte à produire l'effet auquel il est destiné (ex. : contrat valide). Vanité (Vanitas, vide, vanité, de vanus, vide, vain, pour vac-nus, même racine que vac-nus) : a) Caractère de ce qui est sans consistance, illusoire(ex. : la vanité des choses mondaines). - b) Caractère de celui qui est vaniteux. Variabilité, Variable (Variabilis, de variare, changer, de varius, bigarré, tacheté, nuancé) : caractère de ce qui change. - En mathématiques, le mot variable est usité, soit substantivement, soit comme qualificatif. Une figure variable, en géométrie, est une figure qui se déplace ou se déforme, par opposition à une figure fixe. En algèbre, on oppose l'expression « variable » à celle de « constante »; et le substantif alors n'est autre chose qu'une abréviation remplaçant l'expression « quantité variable ». Toute la théorie des fonctions repose sur cette idée fondamentale, et notamment sur la notion de continuité dans la variation. Une fonction peut dépendre d'une seule variable x, ou de plusieurs x, y, z,... n'ayant aucun lien entre elles. Ces quantités x, y, ... Sont les variables indépendantes, ou plus simplement les variables. On pourrait dire, et on a dit quelquefois, que les fonctions elles-mêmes sont des variables dépendantes, mais c'est un mode de langage qui paraît aujourd'hui abandonné, avec juste raison. Variation (Variatio, de variare, variatum, changer, de varias, bigarré, nuancé) : changements successifs dans un ordre de faits. Variations concomitantes (méthode des). - Stuart Mill apppelle méthode des variations concomitantes le procédé inductif dont la règle ou le canon peut se résumer ainsi : quand un fait varie, si tous les antécédents, sauf un seul, demeurent invariables, l'antécédent qui varie est la cause cherchée. La méthode des variations concomitantes supplée ou complète la méthode de différence, dont la méthode des résidus n'est qu'un cas particulier. Celle-ci peut se formuler ainsi : si l'on retranche d'un fait complexe la partie qu'on sait, par des inductions antérieures, être l'effet de certains antécédents, le résidu (c'est-à -dire l'ensemble des faits qui restent à expliquer) est l'effet des antécédents restants. Variété (mathématiques). - Objet mathématique qui, localement, ressemble à l'espace euclidien. Une variété est une sorte de surface ou de forme qui peut être étudiée à l'aide des outils de la géométrie et de la topologie. Plus précisément, une variété est définie comme un espace topologique localement homéomorphe à un espace euclidien. Autrement dit, chaque point de la variété a un voisinage qui, d'un point de vue topologique, ressemble à une partie de l'espace euclidien. Il existe plusieurs types de variétés : variétés topologiques, différentielles, algébriques, riemanniennes, symplectiques, complexes, etc. Variétés (histoire naturelle). - On entend par variétés des coupes zoologiques et botaniques généralemient restreintes basées sur des modifications superficielles dans leurs couleurs, leurs dimensions, leur aspect, leur port, etc., et déterminées par des circonstances de localité, de température, d'altitude, etc., et qui disparaissent aussitôt que ces influences cessent de se faire sentir. C'est surtout à l'état sauvage que ces variétés prennent un caractère. de fixité qui se perpétue comme les circonstances qui les ont déterminées, sans intervention humaine. Dans l'état de domesticité, au moyen de ces influences que l'humain peut varier à l'infini, il se forme des groupes plus ou moins divers, plus ou moins nombreux, auxquels on à donné le nom de races en zoologie, c'est ce une l'on observe dans le chien, le cheval, etc. En botanique on a généralement conservé à ces groupes le nom de variétés. Varsovie (Cercle de). - Le Cercle (ou école) de Varsovie-Lwow comprenait un certain nombre de logiciens, portés vers un déductivisme extrême, et principalement des disciples de K. Twardowski : Lukasiewicz, Lesniewski, Alfred Tarski, élève de Lukasiewicz, peut également être rattaché à ce cercle. Comme les logiciens de l'école analytique de Cambridge, ils s'incrivaient dans les pas des Frege, Peano, Russell et Whitehead, aussi bien que dans ceux de Couturat et de Hilbert. Vecteur (mathématiques). - Elément d'un espace vectoriel, c'est-à -dire d'un ensemble doté d'une certaine structure algébrique (L'agèbre linéaire). Un vecteur est défini à partir dee deux caractéristiques : un nombre (sa magntitude, sa norme, son module) et une direction et un sens dans l'espace. Cet espace peut être très abstrait, mais si on ne considère que l'espace de la géométrie élémentaire, on pourra représenter un vecteur par une flèche, c'est-à -dire un segment de droite orienté : la longueur de la flèche sera la norme du vecteur; la position de la pointe de la flèche indiquera son orientation spatiale. Vedânta. - C'est le dernier venu des six Darçanas ou grands systèmes philosophiques de l'Inde et de beaucoup plus important en tant que fondement de la religion hindouiste. Il a pour objet l'explication métaphysique, mystique des Védas. Velléité (du latin scolastique Velleitas, de velle, vouloir). - Diminutif de volonté ou plutôt de volition. Une velléité n'est qu'une volonté chancelante, inconsistante et passagère, une volition sans effet et sans efficacité. La velléité est à la volonté ce que la rêverie est à la pensée réfléchie. Vengeance (de Venger, de vindicare, réclamer en justice, revendiquer, venger, de vim dicere, menacer de violence) : punition d'une offense pour assouvir son ressentiraient. Venn (diagrammes de). - Représentations graphiques utilisées pour illustrer les relations entre différents ensembles. Ces diagrammes ont été introduits par le mathématicien et logicien John Venn au XIXe siècle. Un diagramme de Venn est composé de cercles qui représentent des ensembles. Chaque cercle représente un ensemble particulier. L'intersection de deux ensembles (ou davantage) est représentée par la zone où les cercles se chevauchent. Si un ensemble est complètement inclus dans un autre, le cercle de l'ensemble inclus est généralement dessiné à l'intérieur du cercle de l'ensemble contenant. Certains diagrammes de Venn incluent un rectangle ou une région extérieure pour représenter l'ensemble universel, c'est-à -dire l'ensemble qui contient tous les éléments considérés. Véracité (du latin scolastique Veracitas, de verax, véridique, sincère, de verus, vrai) : caractère de celui qui respecte la vérité. - Qualité requise dans les témoins, les documents. Chez Descartes, la véracité divine est le critérium du vrai. Verbal (Verbalis, de verbum, mot, parole, verbe) : a) Ce qui concerne les mots. - La logique étudie l'expression verbale de la pensée. - Définition verbale ou nominale. -b) Ce qui se compose de mots plus ou moins vides de pensée. - c) Ce qui contient un verbe, par ex. :. proposition verbale, par opposition à la proposition nominale ; à lui seul le verbe peut former une proposition. Verbalisme (de Verbal) : a) Caractère de ce qui est verbal. - b) Emploi de mots vides de pensée : psittacisme. Verbe. - Terme généralement utilisé pour désigner l'une des catégories grammaticales fondamentales d'un langage. Les verbes sont des mots qui expriment des actions, des processus ou des états. Dans certaines traditions philosophiques et théologiques, en particulier dans le contexte de la philosophie médiévale, le terme verbe peut être associé au concept de Logos. Par exemple, dans la pensée chrétienne, le Verbe (Logos) est souvent utilisé pour représenter la parole créatrice de Dieu, comme on le trouve dans le prologue de l'Évangile selon Jean. Dans la phénoménologie, ce terme est utilisé dans le contexte de l'analyse des actes conscients et des structures de la conscience. Il peut être associé à des concepts tels que l'intentionnalité et l'acte. Verbe mental ou Verbe intérieur (Verbum, parole, verbe) : l'idée que se forme l'esprit pour saisir son objet., parce qu'elle est comme une parole qu'il se dit à lui-même. Véridique (Veridicus, de verus, vrai -, dicere, dire) : a) Celui qui dit la vérité (ex. : un témoin véridique). - b) Ce qui est conforme à la vérité (ex. : déposition véridique). Vérification (de Vérifier, du latin scolastique, verificare, de verus, vrai, jacere, faire). - Acte par lequel on contrôle par les faits si une proposition est vraie ou si une hypothèse est fondée. - Vérification : a) de l'hypothèse; - b) de l'analogie. - La vérification concerne le fait de fournir des preuves qui soutiennent une proposition ou une théorie. Vérité (Veritas, de verus, vrai) : adéquation de l'intelligence et de l'objet. S'oppose à fausseté. On distingue quelquefois ce qui est vérité pour nous, vérité subjective ou conviction, de ce qui est vérité en soi, vérité objective ou certitude. a) Vérité logique ou subjective : conformité de la pensée à son objet. Le criterium de la vérité ou de la certitude est l'évidence. On nomme vérités premières les principes rationnels. Le contraire de la vérité est l'erreur.Axiome scolastique : Tout être est vrai. Il s'agit ici de la vérité métaphysique, c'est-à -dire que tout être est ce qu'il est. Vérité double = Double vérité. - Idée, associée parfois à la pensée d'Averroès (Ibn Rushd), selon laquelle certaines vérités philosophiques obtenues par la raison peuvent être en contradiction avec certaines vérités religieuses révélées. Il y aurait ainsi deux niveaux de vérité : une vérité obtenue par la raison, qui serait valable pour les philosophes, et une vérité révélée, accessible par la foi religieuse. Vérité (tables de). - Outils utilisés en logique pour représenter les valeurs de vérité de propositions complexes en fonction des valeurs de vérité de leurs composants. Elles sont particulièrement utiles pour illustrer le fonctionnement des opérateurs logiques tels que la conjonction (ET), la disjonction (OU), et la négation (NON). Les tables de vérité fournissent une méthode systématique pour examiner toutes les combinaisons possibles de valeurs de vérité des composants d'une proposition. Vérités éternellesInnatisme. Vérités de raison et vérités de fait. - Distinction introduite par Leibniz (1646-1716) et qui a été influente dans le développement ultérieur de la philosophie et de la pensée épistémologique (Hume, Kant). Les vérités de raison sont, selon Leibniz, celles qui sont vraies en vertu de la signification des termes impliqués, indépendamment de l'expérience empirique. Les mathématiques et la logique fournissent des exemples de vérités de raison. (Par exemple, dans l'énoncé "2 + 2 = 4", la vérité découle directement des concepts de "2", "+", "=", et "4"). Les vérités de fait dépendent, quant à elles, de l'expérience empirique et sont vérifiées par l'observation du monde réel. Les sciences empiriques (physique, biologie, etc.) traitent de vérités de fait. (Par exemple, "L'eau bout à 100°C sous la pression atmosphérique normale" est une vérité de fait, car elle est vérifiable par l'expérience. Leibniz soutenait que les vérités de raison étaient nécessaires et universelles, valables dans tous les mondes possibles, tandis que les vérités de fait étaient contingentes, dépendantes des circonstances actuelles du monde. Vérités premières. - Jugements portant sur des rapports nécessaires, universels, évidents. Il s'agit de propositions ou de principes qui sont considérés comme des évidences a priori. Ces vérités sont considérées comme indiscutables dans le sens où leur déni entraînerait une contradiction logique. Les lois de l'identité, de la non-contradiction et du tiers exclu sont ainsi considérées comme des vérités premières. Dans le domaine métaphysique, qualifier de vérités premières des principes tels que l'axiome de la réalité de l'existence ou des propositions comme "rien ne peut à la fois être et ne pas être". Vertige (Vertigo, mouvement de rotation, tour, vertige, de vertere, tourner). - Renouvier parle de « Vertige mental » pour désigner la propension de l'esprit, sous l'influence d'une émotion ou passion vive, à donner, sans raison ou en dépit de la raison, son assentiment aux propositions qui se présentent. |
Vertu
(Virtutem, virilité; force, courage, mérite, de vir, homme)
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a) Pouvoir (ex. : vertu d'un remède). Vertus spécifiques se disaient, dans la langue scolastique, des propriétés cachées des minéraux et des plantes : les vertus spécifiques étaient des qualités occultes.La vertu est la conformité habituelle et intentionnelle de nos actes à la loi morale. Platon en fait une science, la science du bien, identique selon lui à la pratique du bien; Aristote insiste surtout sur ce fait qu'elle est une habitude ou disposition naturelle ou acquise à produire des actes conformes au bien; Kant l'identifie avec l'intention morale et veut qu'un acte ne soit vertueux que lorsqu'on obéit â la loi par respect pour la loi. La vertu doit être complètement désintéressée elle ne doit ambitionner d'autre récompense qu'elle-même. Les Anciens distinguaient quatre vertus fondamentales : la sagesse ou prudence, la justice, le courage ou grandeur d'âme, force, magnanimité, et la tempérance. Vertu (éthique de la). - Approche éthique tournée vers le développement des caractères moraux plutôt que sur le respect de règles éthiques ou la réalisation de conséquences morales. Contrairement aux approches éthiques qui se basent sur des règles universelles ou des principes abstraits, l'éthique de la vertu reconnaît la nature contextuelle des situations. Les vertus sont appliquées de manière adaptative en fonction des circonstances. Cette tradition remonte à l'Antiquité grecque et a été particulièrement développée par Aristote (Éthique à Nicomaque); elle a été renouvelée par G.E.M. Anscombe dans les années 1950. Verum ipsum factum ( = le vrai est lui-même fait ou "le vrai, c'est le fait). - Expression associée à Giambattista Vico (1668-1744), pour qui la vérité était le produit de l'activité humaine et de la création culturelle, plutôt que d'une découverte objective indépendante de l'humain. Victoriens. - Philosophes scolastiques de l'abbaye de Saint-Victor, à Paris (XIIe siècle). Ils étaient d'abord intéressés par la mystique et l'expérience spirituelle et ont développé des idées sur la contemplation, la méditation et la relation personnelle avec Dieu. La connaissance et la nature humaine et surtout celle de Dieu étaient au centre de leur doctrine. Ils enseignaient que la véritable sagesse consistait à connaître et à aimer Dieu. Ils étaient engagés également dans l'exégèse biblique. Comme beaucoup de penseurs de l'époque médiévale, ils cherchaient à harmoniser la foi chrétienne avec la pensée rationnelle. Parmi eux, on nommera : • Guillaume de Champeaux (mort en 1121) est le fondateur de l'abbaye de Saint-Victor. Il fut un des champions les plus brillants du réalisme, maisfut vaincu dans la discussion et éclipsé par son élève Abélard.Vice (Vitium). - a) Ce qui est défectueux; ex. : un vice de méthode. - b) Disposition habituelle à vouloir mal faire. Vide (vacuum; du latin populaire Vocita, pour vacuata, participe passif de vacuare, vider, de vacuus, vide, non occupé). - a) Lieu ou espace inoccupé; absence de matière dans une portion déterminée de l'espace. Les anciens scolastiques disaient que la nature a horreur du vide, et ils affirmaient que tout est plein. Idée battue en brèche par Pascal, notamment. La question du vide appartient aujourd'hui à la physique - b) Au figuré : absence de contenu; ex. : le vide de la pensée. Vie (Vita, de vivere, vietum = vivre) : a) sens propre : activité immanente par laquelle un être organisé est capable de se nourrir, de s'accroître et de se propager; pour la philosophie scolastique, c'est le mouvement spontané, immanent, propre aux êtres vivants. - Distinction : Vie dans l'acte premier, vie dans l'acte second (vita in actu primo, in actu secundo). - Axiome : La vie est dans le mouvement (Vita in motu) : c'est-à -dire que la vie se traduit par le mouvement et que les opérations vitales consistent dans un certain mouvement. b) Sens analogique : ensemble de phénomènes qui présentent des caractère; analogues à ceux de la vie proprement dite : ex. : la vie du langage. Vie privée. - Sphère de la vie d'un individu dans laquelle il a un espace d'intimité et d'autonomie, où il n'est pas constamment surveillé ou exposé au public. La vie privée repose sur le droit d'un individu à contrôler ses informations personnelles (c'est-à -dire qu'il doit notamment disposer de la possibilité de décider qui a accès à ces informations). Elle repose aussi sur le droit à contrôler ses activités, ses pensées, ses émotions et ses interactions avec les autres, de manière à protéger son son intégrité et sa dignité. Vienne (Cercle de). - Des logiciens et épistémologues, en rupture avec la philosophie allemande (ou de langue allemande) de leur temps (dans les années 1920 et 1930.), se sont regroupes sous cette appellation en vue d'élaborer une philosophie scientifique, possédant son propre langage, et délivrée de toutes les problématiques (avec leurs faux problèmes) de la philosophie classique. Ils ont publié le Manifeste du Cercle de Vienne en 1929, qui a jeté les bases du positivisme logique, un nouveau positivisme, dans la lignée d'Ernst Mach, reposant aussi, notamment, sur les idées des Principia mathematica de Whitehead et Bertrand Russell. On rattache au Cercle de Vienne ( = Wiener Kreis) : dans un premier temps, Philipp Frank, Otto Neurath, Hans Hahn, Moritz Schlik et Rudolf Carnap. Rejoindront ensuite le groupe : R. von Mises, K. Menger, Kurt Gödel, Edwin Schrödinger, etc. Vinculum substantiale (= Lien substantiel). - Expression de Leibniz à propos de l'union de l'âme et du corps, associée à sa théorie des monades. Les monades sont des substances simples, indivisibles, et non étendues, qui constituent la réalité ultime. Chaque monade reflète l'ensemble du monde depuis son propre point de vue, et elles sont toutes interconnectées par ce que Leibniz a appelé le vinculum substantiale assurant l'harmonie préétablie dans le monde. Vindicte (Vindicta, affranchissement, défense, punition, de vindicare, réclamer en justice) : a) Sentiment de la peine méritée par le crime comme une juste réparation de l'ordre violé. - b) La vindicte publique : poursuites en matière criminelle faites au nom de la société. Violence (Violentia, de violentus, violent, de vis, force, par un intermédiaire perdu). Caractère de ce qui est violent, c'est-à -dire : a) Ce qui contrarie la nature d'un être et s'impose à lui : faire violence. - b) Ce qui se déploie avec impétuosité (ex.-: passion violente). - Axiome : Rien de violent n'est durable de sa nature (Nihil violentum durabile). L'habitude, en effet, et surtout la nature reprend facilement ses droits. Virtuel, virtualité (du latin Virtualis, de virtus, force, qualité active) : ce qui n'existe qu'en puissance, c'est-à -dire : a) Ce qui est simplement possible : la statue est virtuellement dans un bloc de pierre. - b) Ce qui est déjà plus ou moins prédéterminé, encore que latent. - Virtualité des notions premières (Leibniz). - S'oppose à Actuel, Formel). - La notion de la virtualité semble avoir été introduite en philosophie par Aristote. Le premier, en effet, l'auteur de la Métaphysique a distingué ces deux formes de l'existence : l'être en acte et l'être en puissance. Par exemple, un chêne adulte existe actuellement, en ce sens que tous les caractères qui appartiennent à son espèce sont réalisés, développés et pour ainsi dire épanouis en lui. En revanche, le gland ne contient qu'un chêne en puissance ou en virtualité, un chêne virtuel, c.-à -d. à l'état de projet, de germe, d'ébauche, n'existant pas encore, sans être cependant identique à un pur néant, mais pouvant être, tendant à être, étant déjà en un certain sous. De la métaphysique, cette potion est passée dans les sciences positives, en particulier dans la mécanique où la distinction de la force vive (mesurée par l'énergie cinétique), c.-à -d. du mouvement actuel, et de la force potentielle, c.-à -d. du mouvement virtuel, est fondamentale. De même la biologie ne saurait se passer de cette notion de la virtualité pour concevoir, sinon pour expliquer, la série indéfinie des manifestations futures enveloppées dans les germes des êtres vivants. La métaphysique moderne n'a pas d'ailleurs renoncé à chercher dans cette idée un principe d'explication universelle, comme on peut s'en rendre compte par la philosophie de Leibniz et de Hegel. Virtuelle (réalité) Réalité viruelle. Virtuellement (virtualiter). - Ce mot signifie en puissance et s'oppose, selon les cas, à formellement (formaliter), actuellement (actualiter) , éminemment (eminenter).. On dira, par exemple, que les idées innées existent virtuellement dans l'âme à la naissance. Une virtualité pure et simple, une faculté nue n'est qu'un être de raison, un pur néant. Vision. - La vision est la perception des objets extérieurs par le sens de la vue. Malebranche appelle vision en Dieu son système métaphysique d'après lequel nous percevons en Dieu non seulement les principes rationnels, les idées conçues à la manière de Platon, mais encore les objets particuliers, les êtres individuels, tout, en un mot, sauf Dieu lui-même, qui ne peut être représenté par aucune idée, et l'âme, que nous ne connaissons que par sentiment. Malebranche met en Dieu l'étendue intelligible pour expliquer notre connaissance de l'étendue et des corps. Ainsi, percevoir le soleil, c'est percevoir : 1°une portion délimitée de l'étendue intelligible qui est en Dieu et qu'Arnaud déclarait « bien inintelligible » ;Vital (Vitalis, de vita, vie) : ce qui constitue ou ce qui concerne la vie (ex. : sensation vitale, sens vital, effort vital, mouvement vital, principe vital, force vitale). Vital (Elan) Elan vital. Vital (principe). - Principe qui était supposé la cause de la vie, indépendamment de la substance organique. Doctrines : 1°) Mécanisme (Descartes); 2°) Organicisme (Cabanis); 3°) Vitalisme ou doctrine proprement dite du principe vital (Barthez); Animisme (Aristote). Vitalisme (de Vital). - a) Doctrine de l'École de Montpellier sur le principe vital. - b) Toute doctrine qui admet qui consiste à regarder la vie comme un principe sui generis, distinct de l'organisme, comme aussi de l'âme pensante, et qui admet donc aussi que les phénomènes vitaux sont irréductibles aux phénomènes physico-chimiques. Le vitalisme est opposé à l'organicisme et à l'animisme. Vitesse (de Vite) : en physique, la vitesse est une quantité vectorielle, qui se mesure par la dérivée première de l'espace parcouru en fonction du temps. Vocabulaire (de Vocabulum, nom, de vocare, appeler, nommer, de vox, voix, son, parole). - C'est l'ensemble des mots propres à une langue, à une science. Volitif (du radical Vol, qui est dans volo, vouloir. - Acte qui se rapporte à la volonté. Volition (du radical Vol, qui est dans volo, vouloir). - Acte de la volonté. ( Spinoza, Condillac). Elle est à celle-ci ce que l'effet est à la cause. Locke définit la volition : « un acte de l'esprit exerçant avec connaissance l'empire qu'il suppose avoir sur quelque partie de l'homme, pour l'application à quelque action particulière ou pour l'en détourner. »Il ajoute que la volonté est la faculté de produire cet acte. Celui-ci est en raison de la valeur des motifs et de l'énergie de la volonté : faible, si le choix est douteux, mais quand il est motivé par une conviction entière et invariable, il se manifeste avec la même force et la même énergie. C'est par erreur qu'on a confondu quelquefois la volonté et la volition. Volontaire (Voluntarius, de voluntas, volonté, de volo, vouloir) : a) Acte de la volonté.Volontaire, libre. Tout ce qui est volontaire n'est pas toujours libre. - Volontaire, involontaire, non volontaire. Le volontaire est voulu, et d'ordinaire librement; l'involontaire est contraire à la volonté; le non volontaire est ce sur quoi la volonté n'a pas de prise. Ex.-: le voyageur marche volontairement, il tombe involontairement, il subit le mauvais temps non volontairement. - Habitude volontaire et habitude de la volonté. - b) Ce qui est fait volontiers, sans contrainte, encore que nécessaire : c'est ainsi que nous voulons le bonheur. - c) Qui a de la volonté : soit en bonne part (c'est un homme de volonté, de caractère); soit en mauvaise part (c'est un volontaire, c'est-à -dire capricieux ou un entêté). Volontarisme (de Voluntarius, volontaire)-: a) Système de ceux qui donnent la prééminence, le primat à la volonté sur l'intelligence (ex. Duns Scot) et s'oppose alors à l'intellectualisme. - b) Doctrine de Schopenhauer, d'après laquelle le fond des choses doit être conçu par analogie avec les tendances irrationnelles de la volonté. - c) Doctrine psychologique soutenant que c'est « d'après l'analogie du vouloir qu'il faut concevoir tous les autres processus psychiques. » (W. Wundt, Grundriss der Psychologie, Introduction, § 2, n° 6). Volonté (Voluntas, de volo, vouloir) : a) Activité réfléchie. - b) Force plus ou moins grande du caractère : un homme de volonté. - c) Disposition morale à vouloir de telle ou telle manière : ex. : « Bonne volonté » (Kant, Fondement de la Métaphysique des moeurs, au début; « Mauvaise Volonté », (Leibniz, Théodicée, part. III, § 273). - d) Tendance foncière d'un être (ex. : la volonté de vivre de Schopenhauer) : principe universel instinctif par lequel tout être tend à réaliser le type de son espèce; - la Volonté de puissance de Nietzsche : c'est la recherche « d'un surplus de force: » (ein plus von Macht). - Nature de l'acte volontaire : un jugement (Spinoza); un désir (Condillac). Axiomes : On ne veut rien qu'on n'ait d'abord connu (Nihil volitum quin prae cognitum). On dit sous une autre forme : Ignoti nulla cupido. La volonté et l'intelligence s'incluent mutuellement (Voluntas et intellectus se invicem circumcedunt), par la même raison que le bien, objet de la volonté, inclut le vrai, et réciproquement. Volonté générale. - Notion introduite par Rousseau dans son ouvrage Du Contrat Social (1762). Pour lui, elle représente la volonté collective de la communauté ou de la société dans son ensemble. C'est une conception particulière de la volonté politique qui diffère de la volonté particulière ou des intérêts individuels. La volonté générale, selon Rousseau, doit être libre, impartiale et orientée vers le bien commun. La volonté générale est considérée comme l'expression de la souveraineté populaire. Dans une société bien ordonnée, la volonté générale devrait refléter ce qui est le mieux pour la communauté dans son ensemble.Elle ne doit pas être simplement la somme des volontés individuelles, mais plutôt, explique Rousseau, un produit de délibération collective, guidée par des principes de liberté et d'égalité. Parmi les obstacles qui se posent à cette notion, on peut mentionner : 1) la difficulté de définir et d'identifier la volonté générale de manière concrète. La volonté générale, selon Rousseau, est censée représenter l'intérêt collectif et le bien commun, mais déterminer ce qui constitue réellement ces concepts peut être complexe et sujet à interprétation. 2) La minimisation l'importance des droits individuels au profit du bien commun. Parfois que cela peut conduire à une vision trop collectiviste de la politique. 3) risque que la volonté générale puisse conduire à une tyrannie de la majorité, où les intérêts et les droits des individus minoritaires pourraient être négligés au nom du bien commun. 4) la sous-estimation des défis pratiques liés à la mise en œuvre de processus démocratiques et à la création d'institutions capables d'exprimer véritablement la volonté générale. Volume (mathématiques). - On appelle volume d'un corps l'étendue de l'espace qu'il occupe, et on mesure ce volume en le comparant à un volume déterminé, pris pour unité, et qui est généralement celui du cube ayant pour arête l'unité de longueur. Les unités pratiques de volume ou de capacité sont énumérées dans le système métrique. La géométrie apprend à déterminer les volumes des corps qui affectent des formes simples, et spécialement ceux des polyèdres, des cylindres et cônes de révolution et de la sphère. La détermination des volumes de corps dont les limites sont des surfaces courbes quelconques, définies analytiquement, relève du calcul intégral et constitue le problème des cubatures. Pour la détermination approximative des volumes, on a imaginé en outre un assez grand nombre de formules de cubatures, lesquelles, malgré leur défaut, apparent de rigueur, peuvent être très suffisantes pour les besoins de la pratique et rendre de grands services. Vote (de l'anglais Vote, dérivé de votum, voeu, offrande, de votum, supin de voveo, vouer, souhaiter). - Terme de droit politique qui signifie suffrage ou voeu énoncé par chacune des personnes appelées à émettre un avis. (Souveraineté nationale et droit de vote). Vrai (pour Verai, qui se rattache à verum, vrai) : voir Vérité. Vraisemblable, Vraisemblance (de Vrai et Semblable, Semblance, à l'imitation de verisimilis, verisimilitudo = verum, vrai; similis, similitudo, semblable, ressemblance) : ce qui paraît vrai, admissible. - S'oppose à Invraisemblable, Invraisemblance. La vraisemblance est un autre nom de la probabilité : la probabilité s'appelle vraisemblance quand les chances pour ou contre ne peuvent s'évaluer numériquement. Le probabilisme admettait que nous ne pouvons jamais atteindre la vérité, mais que nous pouvons affirmer des vraisemblances. Les Sceptiques relatifs cherchent le vraisemblable. |
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