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Japon
Nippon

36 00 N, 138 00 E
Le Japon est un archipel de l'Asie orientale, d'une superficie totale du Japon est de 377,835 km². Les quatre plus grandes îles sont : Hondo ou Honshû, qui est au centre de l'archipel et représente environ 55% de la superficie totale; Hokkaïdo, au Nord;  Shikoku et Kyushû, les deux  dernières au Sud. Ce pays, qui est, après les Etats-Unis et la Chine, la troisième plus grande puissance mondiale par son PIB, est une monarchie constitutionnelle dotée un gouvernement parlementaire. Elle est divisée en 8 régions et  47 préfectures; capitale Tôkyô; population 127 millions d'habitants. 

L'archipel forme une longue ligne se dirigeant d'une façon générale du Nord-Est au Sud-Est, depuis le détroit de La Pérouse, qui sépare l'île japonaise d'Hokkaïdo de l'île russe (depuis 1875) de Sakhaline, jusqu'aux îles Riou-Kiou (Ryukyu) ou Nasei-Shotô, dont les plus méridionales (Yunakuni-jima, Iriomote-Jima, dans le groupe d'Okinawa) sont à l'Est de Taiwan. Kiou-Siou (Kyûshû) est séparé de la presqu'île coréenne par le détroit de Corée. L'Océan Pacifique, dont les dépendances baignent la côte occidentale des îles, en forme la limite orientale. Les îles Kouriles ou Tchi-jima ( = mille îles) du Sud, revendiquées par le Japon depuis leur occupation par l'Union soviétique en 1945, restent administrées par la Russie.
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Japon : femmes en kimono.
Femmes en kimono (tenue traditionnelle) dans un café de Tokyo.

Le Japon est désigné (ou à été désigné) sous divers noms, en particulier par celui de Dai Nippon (Grand-Japon), qui est la transcription chinoise de Ta Jepeun, Je-peun Kouo, empire du Soleil-Levant, comparé au Tchoung Kouo, empire du Milieu, la Chine. Zipangu de Marco Polo n'est qu'une transcription phonétique de Je Peun Kouo. Nippon (ou Ni-hon) a été la désignation officielle à partir de 670 ap. J.-C. Le Japon est encore désigné sous le nom de Finomoto, équivalent de Nippon, et en poésie sous celui de Yamato ( = porte des montagnes); mais de même que le nom de Nippon est généralement restreint à la plus grande des îles de l'archipel, Honshû (Hondo), de même Yamato est plutôt réservé à l'une des régions de cette même île (dans la circonscription de Kinaï) où se trouvent la ville de Nara et les célèbres sanctuaires Shintô. On peut encore citer les noms de O-mi-kuni, et à cause de sa longueur, Toyo-ashi-wara-no-chi-aki-no-naga-i-ho-aki-no-mizu-ho-sw-kuni

Côtes et îles

Les côtes.
Les côtes très découpées et déchiquetées de l'archipel japonais ont ensemble un développement de 29,750 km, dont environ 10,600 pour Honshû et les îles adjacentes; 2500 pour Shikoku, etc., 9500 pour Kyûshû, etc., 5000 pour Hokkaïdo, etc. Ces côtes présentent un grand nombre de promontoires et de caps dont les principaux sont, en allant du Sud au Nord : le cap Sata-Misaki (cap Tchikatchov), au Sud de Kyûshû; le cap Ashizuri-Msaki, à la pointe Sud-Sud-Est de Shikoku; le cap Siriya-Zaki, à la pointe Nord de Honshû; le cap Erimo-Misaki au Sud-Sud-Est de Hokkaïdo; le cap Shiteloko au Nord et le cap Kamui-Misaki à l'Ouest de la même île.

Parmi les nombreuses baies qui s'enfoncent dans le littoral, nous mentionnerons la baie de Nagasaki, sur la côte occidentale de Kyûshû ; celle de Kagoshima, qui divise en deux becs l'extrémité méridionale de Kyûshû, au Sud de la précédente; la baie de Tasa, au Sud-Est de Shikoku; la baie d'Osaka, la baie d'Isé (ou de Nagoya), les baies de Surunga et de Sagami, la grande baie de Tôkyô et la baie de Sendai, sur la côte orientale de Honshû; les baies de Wakasa et de Toyama, sur la façade occidentale de la même île; enfin les baie des Volcans (Uchiura-wan)  et de Ishikari sur les côtes d'Hokkaïdo.

Les îles.
Outre les quatre îles principales dont nous avons parlé, on compte 520 îles adjacentes dont 189 dépendent de Honshû, 74 de Shikoku, 213 de Kyûshû et 44 de Hokkaïdo. En réalité, ce ne sont pas seulement 520 îles qu'il faudrait compter, mais plus de 3850 îles et îlots, abstraction faite des innombrables rochers qui émergent de l'océan dans ces parages. Parmi ces îles, on distingue : Amakusa-shotô, à l'entrée de la baie de Nagasaki; les îles Gotô-Rettô, à l'Ouest de Nagasaki; Tsushima, dans le détroit de Corée; les îles Oki-Shotô et  l'île Sado, dans la mer du Japon, sur la côte occidentale de Honshû;  Ô-shima (Vulcain), Okushiri-tô, sur la côte Ouest de la bizarre presqu'île qui forme l'extrémité méridionale de Hokkaïdo; Rishiri-tô et Rebun-tô, au Nord-Ouest de Hokkaïdo; Ô-shima, à l'entrée de la baie de Tôkyô, et, au Sud-Sud-Est de celle-ci, dans  l'Océan Pacifique, alignées pratiquement le lon du le 140e méridien : l'archipel des sept îles d'Izu (Sitsi-tô), les minuscules Hachijo, Beyoneisu-retsugan, Sumisu, Tori et Sôfu, au-delà desquelles on rencontre encore les Ogasawara Shotô ou îles  Bonin, auxquelles est rattaché le groupe de Kazan (groupe des îles des Volcans), parmi lesquelles se trouve Iwo-Jima. Un peu à l'écart de cette chaîne insulaire se trouvent les îles Okinotori-shima (l'île oiseau du large), à l'Ouest, et Minamitori-shima (l'île oiseau du sud ou île Marcus), à l'Est. Quant aux îles Ryu-kyu, qui prolongent les grandes îles en direction du Sud-Oust jusqu'à Taiwan, elle se distribuent en quatre groupes principaux : Tokkara-rettô, Amami-shotô, Okinawa-shotô et Miyako-rettô. Le petit archipel des Daitô-shotô (Îles Borodino) se situe un peu plus à l'Est.

Les Détroits.
La grande île de Hokkaïdo est séparée, comme nous l'avons déjà dit, de Sakhaline par le détroit de La Pérouse; le détroit de Nemuro la sépare de Kunashiri-tô (île Kunasir), la plus grande des Kouriles, et le détroit de Tsugaru (Tsugaru Kaikyo) la sépare de Honshû; c'est à travers ce détroit qu'a été contruit le plus long tunnel ferroviaire du monde (53,85 km, dont 23,3 km sous-marins), le tunnel de Seikan. Honshû a comme une espèce d'enclave, Shikokou, dont elle est séparée par le détroit de Kii (Kii-suidô) ou détroit de Linschoten et le détroit de Iyo (Iyo-nada), qui délimitent un bras de mer nommé la Mer Intérieure (Seto-Naikai), encombrée d'une quantité de petites îles, offrant un magnifique spectacle; des ponts, construits entre certaines de ces îles, relient Honshû à Shikoku en deux endroits. Shikokou est séparé de Kyûshû par le détroit de Bungo (Bungo-suidô). Kyûshû même est séparé de Honshû par le détroit étroit et célèbre le Shimonoseki-seto (ou détroit de Van der Capellen), qu'enjambe un pont; la mer entre Honshû et Kyûshû porte les noms de Suo-nada et Iyo-nada. Entre Kyûshû et la Corée, est le détroit de Corée, au milieu duquel se trouve, on l'a dit, l'île de Tsushima : on désigne sous le nom de canal de Krusenstern la partie située entre Kyûshû et Tsushima, et canal de Broughton l'autre partie comprise entre Tsushima et la presqu'île coréenne. Le Sud même de Kyûshû est séparé de Tanega-jima (la plus spetentrionale des îles Ryukyu) par le détroit d'Osumi (Osumi-kaikyo) ou détroit de Van Diémen.

Si l'on passe par le détroit de La Pérouse entre Sakhaline et Hokkaïdo, on pénètre dans la mer du Japon, formée à l'Est par la majeure partie des îles de l'archipel japonais, à l'Ouest par la Russie et les deux Corées; enfin, si l'on passe entre la péninsule coréenne et l'île de Kyûshû par le détroit de Corée, large de 250 km environ, on arrive dans la mer de Chine Orientale et qui est fermée à l'Orient par Kyûshû et les îles Ryukyu. La côte méridionale et orientale est tiédie par le Kuro-shivo, courant chaud, tandis que l'Oya-shivo, courant froid, baigne Hokkaïdo.

Carte du Japon.
Carte du Japon. Source : The World Factbook
(Cliquer sur l'image pour afficher une carte plus détaillée).

Relief du sol

Les îles du Japon, montueuses et volcaniques, sont couvertes de hautes montagnes escarpées, séparées par de fertiles vallées arrosées par de nombreux cours d'eau torrentiels. La direction générale de l'archipel japonais, du Nord-Est au Sud-Ouest, donne également les grandes lignes de son système montagneux qui s'inscrit dans la continuité du Kamtchatka et de l'arc de Kouriles et se prolonge, au-delà des Ryukyu, par Taiwan et atteint les Philippines, formant ainsi une chaîne d'îles qui forme la limite extrême de l'Asie vers l'Orient. Presque tous les pics de ces chaînes sont des volcans, soit éteints, soit encore en activité. La montagne est tellement l'expression même de la nature du pays, que le mot qui l'indique, yama, est devenu pour le Japonais presque l'équivalent du mot paysage. 
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Japon : le Fuji Yama et un temple.
Un temple avec, au fond, le mont Fuji.

Le point culminant (3776 m) de Honshû et de tout l'archipele est le célèbre volcan Fuji-yama (ou Fuji-san), dans la région la plus large de Honshû; non loin est l'Ontake-san (3063 m). Entre les villes de Nagano et de Toyama s'élèvent les montagnes Neigeuses (Hida Sanmyaku), d'aspect très sauvage; c'est un massif granitique et porphyrique, qui dépasse 3000 m (Yariga-take, 3180 m); les cols sont de 1800 à 2000 m et obstrués par la neige une partie de l'année. On trouve dans le centre de l'île beaucoup de cimes de plus de 2500 m; nous citerons le Haku-san, le Tate-yama (2896 m), le Norikura, l'Asama-yama (2591 m), le Kimpu-zan, le Komaga-take (2923 m), le Shirane-san, le Nantai-san (2541 m), etc. Dans le Nord de Honshû s'élèvent les trois grands volcans de Chôkai-san, Ganju-san, Iwaki-san (1625 m). Le relief est beaucoup moins accentué dans le  Chûgoku Sanchi, à l'Ouest du lac Biwa; ici le plus haut sommet dépasse à peine les 1500 m. 

Hokkaïdo est parcourue par deux chaînes dont la formation géologique est différente : la chaîne méridienne est granitique et feldspathique, tandis que l'autre, volcanique, est formée de basaltes, de trapps et de diorites; c'est sur cette seconde chaîne que s'alignent, du Nord-Ouest au Sud-Est, les volcans de l'île. Au centre de Hokkaïdo, le Asani-dake atteint 2290  m. 
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Japon : le volcan Asamayama.
Une éruption du volcan Asamayama, au Japon. Photo prise à la fin du XIXe s.

Kyûshû, où dominent les roches éruptives, renferme de beaux volcans dont quelques-uns sont encore en activité; à l'Ouest se trouve le Ounzen-san, volcan péninsulaire doit s'échappent dus sources thermales et des vapeurs sulfureuses. Les plus hauts sommet sont les volcans Kûju-san (1787 m)  et Kirishi-yama (1700 m).

Les crêtes schisteuses de l'île de Shikoku offrent également quelques sommets modérément élevés, avec en premier lieu le Tsurugi-san, haut de 1955 m.

Géologie

Le Japon renferme une grande variété de terrains sédimentaires et éruptifs, profondément bouleversés. Le gneiss ne paraît qu'en peu d'endroits; les schistes cristallins sont très développés; ils forment le noyau et les montagnes de Shikokou. Les schistes paléozoïques, les graywackes, les quartzites, les calcaires primitifs forment le centre de Honshû. Au-dessus se sont déposés des sédiments triassiques, jurassiques et crétacés. Les dépôts miocènes et pliocènes sont développés le long des rivages, mélangés à des grès, à des schistes argileux, à des tufs volcaniques, etc. Les granites se sont épanchés abondamment à travers les schistes cristallins et paléozoïques, altérés par le métamorphisme. Au Sud-Ouest et au centre de Honshû sont de vastes massifs granitiques; ils atteignent 3000 m au Komaga-take et forment la masse principale d'une grande partie des montagnes. Les éruptions ultérieures, porphyriques et surtout trachytiques et doléritiques, les ont partiellement recouverts. 
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Photo de la vallée de Nikko.
La vallée de Nikko, dans les montagnes intérieures (Honshû).

Le Japon fait partie de la ceinture volcanique qui borde l'Océan Pacifique (ceinture de feu du Pacifique). II compte des centaines de volcans éteints et une vingtaine en activité; les principaux de ceux-ci sont : l'Aso-yama, près de Koumamoto (Kyûshû) ; l'Asama-yama au Nord-Ouest de Tôkyô; le Shirane-yama dans les monts de Nikko, au Nord de Tôkyô. La nature volcanique du sol japonais est la cause d'un nombre considérable de sources thermales (généralement sulfureuses) et minérales dont les vertus curatives sont fort bien connues des Japonais qui les utilisent. 

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Régime des eaux

La configuration même du Japon, baigné d'eau de tous côtés, la direction de ses arêtes montagneuses, suffisent à faire comprendre qu'il ne peut y avoir dans les îles des cours d'eau d'étendue considérable. Aussi aucun fleuve n'atteint-il une longueur de 400 km. Presque tous ont une pente rapide dans la partie supérieure et un lit ensablé dans la partie inférieure de leur cours. Le plus grand fleuve de Honshû est le Kiso-gawa, long de 368 km, qui sort des montagnes du Shinano (Hida Sanmyaku), et prenant une direction méridionale, se jette dans la Baie de Nagoya. Citons encore dans la même île l'Oho- y-gawa, entre Toutomi et Suruga, le Ten-riu (dragon céleste), entre le lac Suva et la mer (Toutomi-nada), à l'une des embouchures duquel se trouve Hamamatsu. C'est du lac Suva que sort aussi le Tsi-kuma-gawa (fleuve du sang de l'Ours) ou Sinano-gawa qui, après un parcours de 250 km, se jette dans le delta de la rivière de Niigata, où est construite la ville du même, nom. Citons encore le Kita-garni-gawa qui, long de 300 km, se jette après un cours Nord-Sud, dans le golfe de Sendaï (Rikuzen).

Dans l'île de Shikokou, nous ne marquerons que le Yosino-gawa et le Naka-gawa qui ont plus de 100 km, et se jettent dans le détroit de Kii, entre Shikokou et Honshû; et dans l'île de Kyûshû le Tokusi-gawa. 

Enfin, si nous remontons au Nord, nous marquerons dans Hokkaïdo, le Tecivo-gawa, l'Isi-kari-gawa avec son grand affluent l'Ouyé-gawa, enfin le Kousino-gawa qui ont tous plus de 300 km.

Le plus célèbre des lacs du Japon est celui de Biwa (Biwa-ko), ainsi nommé d'après sa forme (biwa = luth à quatre cordes), long du Nord au Sud de 83 km, large de l'Ouest à l'Est de 25 km, a 290 km de tour; il est entouré de collines qui, dans le Sud-Ouest deviennent des montagnes que couronne le célèbre monastère bouddhique de Hi-ye-san. Il est extrêmement poissonneux. Nous avons déjà mentionné du lac Suva; nous citerons encore le lac Asino-umi, au sommet du mont Hakoné, qui est plus grand; le Tsiu-son-zi, au sommet du Nantaï-san (Nikko); le Inawa-siro et le Ziu-san-kala dans le Nord.

Climat

Les climats, au Japon, sont très variés à cause de la situation de ce pays. S'étendant du 25° au 45° de latitude Nord, et s'étageant du niveau de la mer à plus de 3000 m d'altitude, le Japon est soumis à des températures différentes selon les localités. Le climat est plus doux que celui du continent asiatique, à cause du Kuro-shivo, grand courant équatorial, qui longe les côtes sur une fort grande étendue, entre le 13° au Nord et le 16° au Sud, mais il est moins chaud que celui des pays de la Méditerranée situés sous la même latitude, et surtout beaucoup plus extrême.

Il gèle et neige en hiver à Kyushû, sous la latitude du delta du Nil. A Tokyo (35°40' de latitude Nord), la température moyenne de I'année est seulement de +13 °C; le thermomètre descend à -10 °C; il monte en juillet à +35 °C; on a compté jusqu'à 60 nuits de gelée; en hiver, de novembre à mars, la température moyenne est de + 5,5 °C. A Nagasaki, la température de l'hiver est + 6,5 °C, celle de l'été +25,1 °C : température moyenne, + 18°C.

Le climat est soumis au régime des moussons; en été souffle le vent du Sud, humide et chaud; en hiver le vent glacé du Nord-Ouest et du Nord. II pleut beaucoup, surtout durant l'été; en hiver le temps est plus sec et le ciel serein. La chute d'eau annuelle est de 1430 mm, dans Honshû, et pendant l'été, les orages représentent 1/10e de la moyenne annuelle. Les typhons (taïfoun), fréquentes à la fin de l'été et en automne, créent à la navigation de grands périls. Elle est parfois paralysée, surtout en hiver, sur la côte inhospitalière de la mer du Japon, par le vent du nord.

Toutes les chaînes de montagnes de Honshû sont complètement couvertes de neige pendant l'hiver. Les typhons sont, avec les tremblements de terre qui accompagnent souvent les éruptions volcaniques, un fléau pour cette contrée; ils visitent surtout les côtes Sud-Est et étendent leurs ravages jusque sur la capitale.
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Tokyo : jardins du palais impérial.
Jardins du palais impérial, à Tokyo. Photos prises de nos jours : The World Factbook.

Flore et Faune

La flore.
On conçoit que le sol si éminemment volcanique de l'archipel japonais soit couvert d'une riche végétation et que sa flore soit étonnamment variée; elle comprend, en effet, 2743 espèces, sans compter les plantes importées de Chine et d'Europe depuis les temps historiques; elle abonde surtout en bois de toutes sortes. Cette flore présente de grandes ressemblances avec celle de la zone forestière du bassin de l'Atlantique (Europe et Amérique du Nord) et avec celle de l'Europe tertiaire. Elle a aussi beaucoup des plantes de la région des moussons (Asie orientale), bambous, camphrier, Camellia japonica, diverses Laurinées et Terstromiacées. Les chênes verts, les conifères, les hêtres, les ormes, les aunes, les magnolias sont très répandus. La flore des montagnes supérieures est celle des régions arctiques. On connaît les emprunts faits par les jardiniers européens au Japon : camélia, magnolia, ailante, chrysanthèmes, néflier du Japon (Eriobotrya japonica, etc.).

Dans le Nord de Honshû, on trouve un grand nombre de conifères, parmi lesquels on distingue : le kinoki (arbre du soleil) et le soughi (le cèdre du Japon des voyageurs), arbres sacrés des Japonais; le karamats, qui croît dans les hautes altitudes. Les autres essences sont : le châtaignier, le chêne, le hêtre, l'orne, le kousoumo-ki ou camphrier, l'ioussou ou bois de fer du Japon, le frêne; le hô, d'un bel effet ornemental; le mûrier, l'aune, l'érable, l'arbre à cire; le kiri, dont on confectionne des coffres laqués, le bambou, etc. Au nombre des arbres à fruits, ou remarque le cerisier, le prunier et le pêcher dont la floraison est l'occasion de grandes fêtes.

Les fleurs sont innombrables : elles ont, en général, plus d'éclat que les fleurs d'Europe, mais moins de parfum.

La faune.
Comme la flore, la faune japonaise est d'une singulière richesse. Elle comporte 50 espèces de mammifères, 360 oiseaux, 30 reptiles et batraciens, etc. Les plus caractéristiques ne dépassent pas l'île de Honshû. Certaines espèces, telles que l'éléphant, en ont disparu; mais on rencontre encore l'ours noir  (Ursus japonicus) dans les montagnes de Honshû et surtout dans les épaisses forêts d'Hokkaïdo. Les autres espèces de mammifères les plus remarquables sont de petits loups et de petits renards; le sarou  (Inuus speciosus), singe à courte queue; le  cerf sika, le sanglier, plusieurs chauves-souris, une antilope (crispa) à face de mouton, le renard commun, le Nycterentes viverrinus, le Meles Anakuma, une espèce particulière de chien, la taupe, etc. Le Japon est en outre peuplé de serpents, dont une seule espèce est venimeuse.  Dans les ruisseaux de la province d'Iga, près de Kyoto, vit la salamandre géante (Cryptobranchus japonicus). On recense également de nombreuses espèces d'insectes. Parmi ces derniers le bombyx du chêne et surtout le ver à soie. Le phoque et le lamantin fréquentent les côtes de l'archipel et les poissons foisonnent dans les eaux japonaises, notamment dans la partie septentrionale.

L'holothurie est commune sur presque toute les côtes et on a trouvé des coraux dans les roches qui forment la ceinture de la baie de Tôkyô.

Les principaux animaux domestiques de l'archipel sont : les chevaux, plus grands et plus vigoureux que ceux de la Chine; le boeuf, la vache et le buffle; des porcs en petit nombre. Le Japon ne nourrit ni ânes, ni moutons, ni chèvres; mais le lapin d'Europe s'y est parfaitement acclimaté. La volaille est très abondante et constitue, avec le riz et le poisson, un des principaux éléments de l'alimentation des Japonais. (Henri Cordier / GE, DMC).

Economie du Japon

Dans les années qui ont suivi le Seconde Guerre mondiale, la coopération gouvernement-industrie, une culture d'entreprise très particulière, l'efficacité du réseau bancaire dans la mobilisation de l'épargne, la maîtrise de la haute technologie, et des dépenses militaires faibles (1% du PIB) ont aidé le Japon, dont l'économie avait été laminée pendant le conflit, à se hisser parmi les premières puissances économiques mondiales. 

Deux des caractéristiques de cette économie ont résidé longtemps dans l'étroite imbrication des structures de fabricants, de fournisseurs et de distributeurs, connue sous le nom de keiretsu, et la garantie de l'emploi à vie, pour une part importante de la population active urbaine. Ces deux caractéristiques, cependant, ne sont  plus aujourd'hui aussi déterminantes au regard de la double pression de la concurrence mondiale et les changements démographiques nationaux. La croissance de l'économie japonaise, qui avait été spectaculaire jusqu'à la fin des années 1980, s'est fortement ralentie au cours de la décennie suivante. Le Japon s'est alors enfoncé dans une longue crise de laquelle il ne s'est extrait qu'au prix de réformes laborieusement conduites (et sans doute trop tardives). Le débat se poursuit sur le rôle des effets de la réforme et la restructuration de l'économie, dont le point culminant a été la privatisation, en 1997, de la Japan Post, la première institution financière du pays.

La santé économique semblait avoir été retrouvée au cours des années 2000, et la croissance a été de nouvea très forte à partir de 2005. Mais la crise mondiale, qui a commencé en 2008, a frappé de plein fouet un Japon resté fragile. Ainsi, bien que le secteur financier japonais n'ait pas été fortement exposé à la crise financière de la fin 2008, la forte baisse de l'investissement des entreprises et de la demande mondiale pour les exportations du Japon a de nouveau plongé le pays dans la récession. Aujourd'hui, c'est surtout l'énorme dette publique, qui s'élève à 170% du PIB, et le vieillissement de la population, qui apparaissent comme les deux principaux problèmes à long terme du Japon. 

Importation des matières premières.
Le Japon possède des gisements miniers en assez grand nombre, mais ils sont trop pauvres ou devenus trop difficilement exploitables pour répondre aux besoins du Japon contemporain. Leur exploitation ne contribue que pour une part négligeable dans l'économie du pays, et le secteur industriel japonais est fortement dépendant des importations de matières premières et des combustibles (pétrole, gaz naturel, houille). 

Il en était tout autrement dans le passé. La première mine d'argent fut découverte en 674 à Tsu-shima pendant la période Hakuho de Temmu-Tennô. On en trouve encore et on compte huit régions argentifères. L'or était connu sous Mommu-Tennô en 701. Le cuivre est d'excellente qualité et a été longtemps une des sources de la richesse du Japon; dans l'ancien temps, les Hollandais en faisaient un grand commerce à Deshima; les mines les plus connues sont celles d'Ani (Akita). Le fer, en grande quantité, est le plus souvent de qualité inférieure. La production du plomb a toujours été faible; quant au soufre, il se rencontre partout. Le zinc et le mercure font défaut. 

On dit que les Coréens apprirent aux Japonais l'usage des métaux lorsque leur pays tut envahi à l'époque de l'impératrice Zin-gô (200 ap. J.-C.). La houille, jadis grande richesse du sous-sol du Japon a été explotée surtout à Hokkaïdo et à Kyûshû. Pendant longtemps, avant qu'il ne fût question des charbons de Taiwan ou de Chine, les mines de Kagoshima furent exploitées. 

La révolution industrielle qu'a connue le Japon sous l'ère Meiji (à partir de 1868) a pu bénéficier des ces ressources. C'est aussi à cette époque que se sont constituées les premières Zaibatsu, des conglomérats aux activités très diverses, autour desquels ont commencé à s'articulert l'économie et la vie japonaises. Après 1945, ces structures ont été démantelées par les Américains, mais certaines se sont reconstituées ensuite (Mitsubishi, Mitsui, Sumimoto, par exemple), et d'autres ont été créées.

Le Japon manque également de roches de construction, ses calcaires sont trop friables, le granit est trop dur à travailler. On a dit que c'est à cause de cette absence de matériaux convenables que les Japonais préfèrent construire leurs maisons en bois, mais c'est aussi une bonne manière de se prémunir contre les nombreux séismes, tout explotant un matériau disponible en abondance.
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Le Japon depuis l'espace.
Le Japon vu de l'espace. Cette photographie, prise depuis une navette spatiale montre une partie
du sud des îles de Honshu et de Shikoku. Les zones sombres correspondent aux terrains 
volcaniques (montagnes), qui représentent de 80% de la superficie du Japon. Les zones les plus claires, dans les plaines côtières et dans les vallées correspondent aux espaces les plus
urbanisés. Les régions agricoles sont entre les deux. Photo : Nasa.

L'agriculture et pêche.
Le Japon, dont près de 67% de la superficie  est couvert de forêts, possède une surface cultivable relativement  faible (13% de la superficie totale), mais le minuscule secteur agricole (1,4% du PIB) qu'elle autorise est fortement subventionné et protégé, et peut se prévaloir des rendements agricoles parmi les plus élevés du monde. La seule culture du riz occupe plus de la moitié de la superficie cultivée. La graine de cette céréale forme la base de l'alimentation et sert à fabriquer une sorte d'eau-de-vie désignée sous le nom de saki ou saké.

L'orge et le blé sont récoltés en moindres quantités. Les autres productions agricoles du pays sont : l'igname, les dolics, le sagou; le soja, pois employé comme condiment; le navet, aliment d'un usage général; les champignons, que les Japonais cultivent en grand et vendent en Chine; une variété de thé exporté dans le monde entier; la canne à sucre, le chanvre, l'indigo, les citrons, les oranges, le poivre noir, le tabac, la laque, les vernis et le camphre. Dans toutes les îles, diverses algues comestibles servent à la nourriture. Ordinairement autosuffisant en riz, le Japon importe cependant environ 60% de ses denrées alimentaires, notamment de la viande, des oeufs et des produits laitiers, dont la production, dans le pays, est négligeable au regard de la forte augmentation de la demande au cours des dernières décennies.

La grande source de protéines provient toutefois de la pêche. Le Japon est l'une des plus grandes flottes de pêche et totalise près de 15% des prises mondiales, en particulier de sardines, de maquereaux et de saumons. Sur les côte méridionales des îles de Shikoku et de Kyûshû,  on trouve des fermes d'huîtres perlières. Hokkaïdo possède depuis longtemps d'importantes pêcheries fournissant des saumons, des harengs, des crabes, des mollusques avec ou sans coquilles.

L'industrie et les services.
Jusqu'à la fin des années 1960, la production industrielle comptait pour près de la moitié de la richesse produite au Japon. Elle a diminué ensuite en quantité au bénéfice du secteur des services, et s'est également transformée qualitativement. Les industries lourdes comme la sidérurgie et la construction navale et automobile ont connu une certaine érosion, malgré les réussites de sociétés comme Honda, Nissan ou Toyota, tandis que les technologies de pointe se développaient (semi-conducteurs, électronique générale, micro-électronique, fibres optiques, biochimie, génie alimentaire, informatique). Le Japon conserve en outre un important secteur orienté prioritairement  vers l'exportation : matériel de transport, véhicules à moteur, machines électriques, produits métalliques, etc. Aujourd'hui, l'industrie représente 26, 4% du PIB.

C'est donc surtout, comme on l'a dit, sur les services que repose aujourd'hui la richesse du Japon. Ce secteur a fortement augmenté depuis les années 1980. Les banques, assurances, immobilier, commerce de détail, transports et télécommunications représentent désormais près des trois quarts du PIB (72,1% en 2008). La Bourse de Tokyo est la deuxième place financière du monde avec une capitalisation boursière de plus de 4 milliards de dollars, et la devise japonaise (le yen) est la troisième monnaie plus échangés dans le monde, après le dollar et l'euro. (Henri Cordier / GE, DMC et, pour l'économie, World factbook et divers).



Collectif, Dictionnaire insolite du Japon, Cosmopole, 2010.
2846300542
Le Japon, pays insaisissable... et dont on ne connaît souvent que des lieux communs. L'auteur partage avec nous son vécu, des petits "trucs" à savoir, des instantanés du Japon quotidien. Qui sait, par exemple, que les japonais sont fans de scarabées? Que Nikkei n'est pas seulement un indice économique? Que le melon est un fruit quasi divinisé? Et qui connaît Burapi? Sous forme de bulles d'infos insolites, ce livre montre qu'il existe mille façons d'appréhender un pays où, certes, on mange des sushis mais pas seulement. (couv.)
2846300542.
Robert Calvet, Les Japonais, Armand Colin, 2007. - Aujourd'hui perçu soit comme la patrie de l'innovation technologique et du dynamisme économique, soit au contraire, à travers l'image d'Épinal, figée dans le temps, des samurai et des geisha, le Japon ne saurait se réduire à ces stéréotypes. Son histoire mouvementée a présenté bien des aspects contradictoires, que cet ouvrage se propose de suivre depuis l'origine du peuplement de l'archipel jusqu'à la période la plus récente. De l'âge d'or de la culture Jomon, 10 000 ans avant notre ère, jusqu'aux défis contemporains, une aventure collective qui s'est enrichie des contacts avec les autres puissances asiatiques. Et qu'a orientée, depuis cent cinquante ans, une relation conflictuelle de rupture et d'osmose avec l'Occident. (couv.).

Alan MacFarlane, Enigmatique Japon : Une enquête étonnée et savante, Autrement, 2009. - Quand il débarque pour la première fois au Japon, l'auteur, bien qu'anthropologue expérimenté, se trouve immergé dans un monde étrange. Il réagit alors comme Alice au pays des merveilles : "J'étais plein de certitudes, de confiance et de présomptions infondées sur mes propres catégories de perception du monde. Je ne pensais même pas que le Japon risquait de les bousculer." Ses idées préconçues volent en éclats et c'est cette découverte émerveillée qu'il nous offre. Au fil d'enquêtes méticuleuses, il dévoile les multiples facettes du Japon et de son peuple. Il aborde, tour à tour, la vie quotidienne par le rituel du thé, la chanson, les arts martiaux ou les repas, la vie sociale, en s'interrogeant sur les clans, les bains publics, les bonnes manières ou l'éducation, ainsi que la vie politique japonaise et son impérialisme. Sans oublier la fameuse langue japonaise, qui change en fonction de la personne à qui l'on s'adresse. Perspicace, têtu, honnête, Alan Macfarlane nous donne une image inédite de ce pays qui fascine l'Occident depuis des siècles. (couv).

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