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Nature
des îles, géologie
Trois types d'îles.
On peut distinguer en Océanie les îles
continentales (Nouvelle-Guinée, Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Zélande),
les îles montagneuses et élevées (Hawaii, îles
de la Société),
et les îles basses, comme c'est la plupart du temps le cas en Polynésie.
Les
îles continentales.
L'Australie, île-continent,
est la principale masse émergée de la plaque tectonique australienne.
Cette plaque supporte aussi plusieurs autres îles, appelées îles continentales,
qui sont des fragments détachés du continent australien ou des parties
émergées de son plateau continental. Ainsi, à l'Est de l'Australie,
rencontre-t-on un grand fragment continental, dont émergent notamment
la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie, nommé la Zélandia (Zealandia),
qui chevauche la plaque australienne et la plaque pacifique et s'est séparé
de l'Australie il y a une soixantaine de millions d'années. D'autres
îles continentales, telles la Nouvelle-Guinée et la Tasmanie, sont pour
leur part des parties émergées du plateau continental australien.
• L'Australie
se trouve au milieu de sa propre plaque tectonique, d'où sa stabilité
géologiquement. Les volcans sont absent, le séismes rares. Sa position
tectonique limite explique aussi que son relief soit généralement plat,
à l'exception notable de la grande chaîne qui longe la côte orientale
(Cordillère australienne). Ces montagnes affectent le climat de l'Australie
en fournissant des précipitations orographiques le long de la côte. L'autre
caractéristique géographique clé de l'Australie est son vaste intérieur,
l'Outback, pays de pâturages (élevage d'ovins et de bovins), mais
menacé de désertification (surpâturage et précipitations faibles).
Plusieurs régions du centre et de l'ouest sont d'ailleurs déjà a des
déserts (désert de Simpson, grand déser Victoria, grand désert
de Sable).
La Nouvelle-Zélande,
contrairement à son voisin géologiquement stable, est située à l'intersection
de la plaque du Pacifique et de la plaque australienne. Ses deux grandes
îles montagneuses et ses nombreuses petites îles sont sujettes aux tremblements
de terre et aux volcans. La Nouvelle-Zélande est plus jeune que l'Australie
géologiquement et a une topographie beaucoup plus variée.
• La Nouvelle-Guinée
émerge au Nord du plateau continental de l'Australie, dont elle a été
autrefois une partie. Le haute chaîne de montagnes la traverse d'Ouest
en Est sur 1600 km. Plusieurs sommets dépassent les 4800 m (4884
m au Puncak Jaya). Cette cordillère est bordée au Nord et au Sud par
des plaines côtières (la plus vaste au Sud), couvertes d'une végétation
équatoriale dense.
Les
îles hautes.
Les îles hautes
sont généralement volcaniques à l'image de Hawaii. Cela signifie qu'elles
ont été formées à partir de volcans.
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Un
exemple d'île haute : Maupiti (îles de la Société). - Ces îles
possèdent généralement un piton central escarpé, avec des vallées
rayonnonant jusqu'à la mer. Elles sont entourées par un récif corallien
qui enserre un lagon peu profond. (Photo : NASA). |
Certaines portent
des volcans de la Ceinture de feu du Pacifique (îles Salomon, Bismack,
Mariannes, Vanuatu, Tonga, etc). Les volcans de la Nouvelle-Zélande sont
aussi à ranger dans cette catégorie.
D'autres sont des
îles de point chaud. On peut citer : les îles Hawaii, Pitcairn et les
îles de la Société, les îles Australes et îles Cook, les Samoa, etc.
Le glissement de la croûte terrestre au dessus d'un point chaud géologique,
fait qu'à chaque épisode de grande activité le magma monte à travers
la croûte pour former de nouveaux volcans, de telle sorte que les îles
de point chaud forment ordinairement des chapelets, parfois étendus sur
de très grandes distances.
Le haut relief et
les sols volcaniques permettent à toutes ces îles d'avoir un sol fertile
et des précipitations abondantes, d'où, lorsque l'étendue des surfaces
cultivables est suffisante, leur agriculture souvent diversifiée et leur
population relativement importante.
Les
îles basses.
Les îles basses
sont en général d'origine corallienne (le corail est un un matériau
composé des squelettes et des corps vivants de petits organismes marins
qui peuplent les mers tropicales). La plupart des îles du Pacifique, notamment
en Micronésie, sont des îles basses. Ces îles ne s'élèvent que de
quelques mètres au-dessus de la mer et leur sol, sec et sablonneux, rend
l'agriculture difficile. Dans ces îles, l'eau douce fait souvent défaut
si bien qu'elles sont généralement peu peuplées.
La faible altitude
de ces îles les rend vulnérables aux catastrophes naturelles, telles
que les cyclones tropicaux, et à la montée du niveau de l'océan, conséquence
du réchauffement climatique global.
Elles se présentent
le plus souvent sous la forme d'alignements circulaires, ou même de cercles
plus ou moins ébréchés dont l'ensemble a reçu le nom d'atoll,
d'après le nom des îles de formation analogue qui composent l'archipel
des Maldives dans l'Océan
Indien. Quand la mer pénètre à l'intérieur de l'atoll, elle y forme
un bassin plus ou moins fermé appelé lagon. Typiquement, le lagon est
en fait un cratère volcanique qui s'est érodé sous l'eau.
Darwin
avait cru pouvoir expliquer la formation des atolls en supposant un affaissement
continu du fond du Pacifique qui faisait disparaître peu à peu l'île
centrale; les coraux, qui ne peuvent vivre au delà d'une certaine profondeur,
exhausseraient peu à peu leurs constructions qui, à la fin, subsisteraient
seules. Cette théorie, longtemps acceptée, a été vivement combattue
par Agassiz
et par le géologue du Challenger, Murray. Ils ont constaté que
des régions signalées par Darwin comme des zones d'affaissements étaient
au contraire des zones stables ou même en voie d'élévation. Ils en ont
conclu que les atolls étaient simplement dus à des constructions coralliennes
édifiées sur le bord de cratères sous-marins.
Les
climats de l'Océanie
L'Australie, la Nouvelle-Zélande et la
Nouvelle-Guinée, du fait de leur étendue et de leur topographie présentent
une variété de climats plus grande que dans les
autres îles, où le climat est essentiellement tropical (climat de forêt
tropicale humide en général en Mélanésie, et en Micronésie, plutôt
climat de savane tropicale ou de mousson tropicale,
avec une saison sèche importante).
L'Australie.
Le climat de l'Australie est désertique
au centre, et éminemment tropical, surtout dans le Nord. On n'y connaît
que deux saisons : la saison
sèche, correspondant à l'hiver et pendant laquelle l'herbe qui recouvre
le sol est desséchée par un vent brûlant qui
souffle du Nord au Sud, et la saison des pluies diluviennes, de mars Ã
septembre, qui transforme les cours d'eau en marais
inabordables. Le sud-ouest connaît un climat méditerranéen typique d'hiver
humide et d'été sec; quant à la Nouvelle-Galles du Sud et au Victoria,
ils jouissent d'un climat tempéré.
La
Nouvelle-Zélande
Le climat de la Nouvelle-Zélande est
tempéré en général, est varié selon la latitude : un peu moins
chaud au Sud qu'au Nord (moyenne d'Auckland
: +14°C; de Dunedin : +10°C). Les pluies sont
très abondantes, surtout à l'Ouest, où la montagne domine immédiatement
la mer.
La
Nouvelle-Guinée.
La Nouvelle Guinée
a un climat de mousson, la saison la plus humide s'étendant de décembre
à mars. Port Moresby reçoit des précipitations
de 1 m par an, tandis que l'ouest de la Nouvelle-Guinée enregistre
régulièrement plus de 6 m de précipitations par an. Il fait chaud toute
l'année, bien que les régions côtières et les régions élevées des
montagnes
centrales soient plus fraîches.
Les
autres îles.
La plupart des îles de l'Océanie jouissent
d'un climat tropical maritime, plutôt que d'un climat équatorial. A la
latitude de l'équateur en effet ne se trouvent que l'extrême Nord de
la Nouvelle-Guinée et les îlots de l'archipel Gilbert. Au centre même
de l'océan, la masse de l'eau régularise les effets de la course du soleil ;
il y a peu de variations saisonnières de la température; la zone des
calmes équatoriaux ne se déplace guère, les vents
alizés soufflent toute l'année. Il n'y a donc pas, à proprement
parler, de saison sèche et de saison humide dans toute la Polynésie;
il pleut toute l'année sur le côté des îles qui est frappé par l'alizé;
il ne pleut presque pas sur l'autre côté. Dans la région occidentale,
le régime change; les grandes îles ont une étendue assez importante
pour modifier les conditions océaniques; sur les petites îles mêmes
l'influence continentale de l'Australie et
de l'Asie transforme le régime des alizés en régime
de moussons; l'écran des hautes montagnes Nouvelle-Calédonie, Fidji)
contribue aussi à arrêter les nuages et à produire, sur les côtés
Nord et Sud, des alternances de saisons pluvieuse et sèche. Cette différence
entre les pluies d'alizés et les pluies de moussons établit une différence
sensible dans la végétation : sur les îles frappées par les alizés,
la végétation est intense du côté où il pleut : elle est chétive
sur le côté où il ne pleut pas. Dans la région des moussons, la végétation
est luxuriante sur toute l'étendue des îles.
Biogéographie et écologie
de l'Océanie
La Flore et la faune
La
végétation.
La végétation
suit le climat et rappelle dans une certaine mesure celle de l'Asie
méridionale. Elle est proche de celle de l'Insulinde
dans la zone limitrophe, dans la partie Nord de la Nouvelle-Guinée, dans
les Nouvelles-Hébrides (Vanuatu), et en général
sur toutes les îles basses.
La végétation de
la forêt tropicale humide sur les grandes îles, à commencer par la Nouvelle-Guinée,
est assez variée et rappelle celle les forêts tropicales ailleurs dans
le monde, où de nombreux arbres d'à peu près la même hauteur poussent
si densément que leurs feuilles qui se chevauchent empêchent une grande
partie de la lumière du soleil d'atteindre le sol (canopées couvrantes).
Le sous-bois y est dominé par des petits arbres dispersés, des fougères
et des arbustes.
Sur les îles plus
petites, la végétation peut aussi sembler luxuriante, mais les sols de
ces îles sont peu fertiles et ne peuvent pas supporter plus d'une poignée
d'espèces de végétation tropicale typique (cocotier, pandanus,
igname, taro). Sur les îles ayant des climats tropicaux
de mousson ou de savane,
on trouve des palmiers, des fougères et des broussailles résistantes
à la sécheresse.
Des mangroves
se rencontrent autour des rivages protégés du Sud de la Nouvelle-Guinée
et peuvent aussi se rencontrer le long des lagons intérieurs des
atolls
de basse altitude.
L'Australie,
dont les plateaux intérieurs ne sont qu'une steppe buissonneuse, se prête,
dans ses régions arrosées, à la culture des céréales, de la vigne
et à l'élevage du mouton. On trouve en Nouvelle-Guinée des cultures
tropicales telles que la cannes à sucre, le café, les épices,
le riz, le tabac, le coton. En Nouvelle-Zélande
la flore a de nombreux rapports avec la flore de l'Amérique
du Sud occidentale.
Les îles volcaniques, beaucoup plus élevées
que îles coralliènes, sont en général des centres de flore endémique.
Ce phénomène est particulièrement remarquable aux îles Hawaii où les
plantes endémiques couvrent la région forestière, entre 290 et 1810
m.
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La
Wallacea. - Le naturaliste Alfred Russell Wallace a donné son nom
(adopté en 1868) à la ligne qui sépare les écozones indomalaise et
australasienne et qui est fondée principalement sur la composition de
la faune. D'autre lignes ont été tracées ensuite : la ligne Weber (1902)
correspond à une distinction entre espèces de poissons d'eau douce. La
ligne Lydekker (1896) distingue les seuls mammifères. Il n'y a donc pas,
sur de telles bases, une délimitation absolue entre l'Asie et l'Océanie
: il existe une zone de transition (en jaune sur la carte) entre
les deux. C'est ce qu'on nomme la Walllacea. |
La
faune.
Le manque d'espace n'a pas permis le développement
d'une faune nombreuse. On ne compte qu'une cinquantaine d'espèces de mammifères,
dont plus de la moitié en Nouvelle-Guinée. On ne trouve en Océanie
ni singes, ni ruminants, mais des chiroptères,
des rongeurs, des monotrèmes
(ornithorynques, échidnés), un ordre qui n'est représenté nulle
part ailleurs sur la planète, et des
marsupiaux
(le koala, le wombat, le quokka, le diable de Tasmanie, et surtout le kangourou,
qui est l'animal indigène caractéristique de l'Australie) .
Les oiseaux,
nombreux dans l'Ouest, deviennent rares dans l'Est. Le casoar,
l'apteryx, le kogou, mal protégés contre la destruction par l'insuffisance
de leurs ailes, disparaissent rapidement.
Les reptiles
et les insectes ne sont nombreux que dans la
région occidentale. Parmi ces animaux certains sont
particulièrement dangereux. Il y a plus de serpents mortels en Australie
que dans tout autre pays du monde, notamment le taipan, considéré par
certains comme le plus venimeux du monde. On trouve aussi des araignées
à la morsure mortelle et, au large des côtes australiennes, les méduses-boîtes
(Cubozoaires) peuvent tuer simplement par
l'intensité de la douleur infligée par leur piqûre.
Des écosystèmes
fragiles.
Impact
de l'activité humaine.
Le peuplement humain
de l'Océanie, depuis les premières migrations jusqu'à la colonisation
européenne, a remodelé le paysage physique de cette région. La dégradation
de l'environnement, les perturbations des ressources comme l'air, la terre
et l'eau, est une préoccupation sérieuse car la croissance économique
se fait souvent au détriment de la durabilité environnementale. En Australie,
par exemple, de vastes étendues de l'Outback autrefois peu peuplé
sont devenues des pâturages. En Papouasie-Nouvelle-Guinée,
l'exploitation forestière illégale a contribué à une importante déforestation.
La pollution due à l'élevage laitier en Nouvelle-Zélande a entraîné
des niveaux élevés de pollution de l'eau. Par ailleurs, les humains ont
intentionnellement ou accidentellement introduit sur l'île des espèces
végétales et animales exotiques qui ont fini souvent par s'attaquer ou
dépasser les espèces endémiques, c'est-à -dire que l'on ne trouve nulle
part ailleurs. Sans doute, toutes les régions du monde possède-t-elles
leurs espèces endémiques de plantes et d'animaux. Mais ce qui est particulier
aux écosystèmes insulaires de la région du Pacifique, c'est que ces
espèces se sont longtemps développées en l'absence de prédateurs naturels
et qu'elles habitent des zones relativement petites, et cela les rend particulièrement
vulnérables aux activités humaines.
Espèces
invasives.
Les espèces invasives
ont ainsi eu des impacts environnementaux importants en Océanie. Dans
certaines régions de la Nouvelle-Zélande, les chats constituent une menace
pour les espèces d'oiseaux locales. De son côté,
l'Australie a des problèmes avec la pullulation des lapins
et avec l'envahissement des terres par de nombreuses plantes non-indigènes.
Les rats (apportés par les premiers navires européens)
posent aussi un problème important pour de nombreuses îles du Pacifique
où ils tuent d'autres plantes et animaux et propagent également des maladies.
Des espèces de poissons et d'algues invasives
du large ont également endommagé les écosystèmes océaniques fragiles.
Impact
humain à grande échelle.
Outre les problèmes
de pollution locale, les établissements humains d'autres régions du monde
ont contribué à la pollution de l'océan Pacifique. Dans le monde, il
existe cinq principaux gyres océaniques (= systèmes de courants marins
formant un grand tourbillon à l'échelle d'un bassin océanique). Dans
le nord de l'océan Pacifique, un gyre génère de très fortes concentrations
de déchets et de plastiques transportés dans la région par les courants
océaniques. Il a été appelé la grande zone de déchets du Pacifique
(ou GPGP = Great Pacific Garbage Patch). Une bouteille
de plastique jetée sur la côte ouest de l'Amérique du Nord peur se retrouver
dans ce "sixième continent" en six ans environ.
Un problème avec
les plastiques est qu'ils ne se biodégradent pas et continuent à se décomposer
en plus petits morceaux tout en restant en plastique. Les poissons et autres
animaux marins mangent ces minuscules morceaux de plastique, ce qui peut
perturber un certain nombre de systèmes biologiques. Certaines de ces
espèces de poissons sont ensuite consommées par les humains. Des déchets
provenant d'autres régions du monde s'échouent également le long des
côtes
des îles du Pacifique après avoir transité par la Grande zone de déchets
du Pacifique. Ces déchets plastiques qui jonchent de nombreux rivages
des îles du Pacifique, présentant un danger pour la vie marine et un
défi de gestion et de dépollution.
Changement
climatique global.
Reste que la principale
menace environnementale qui pèse sur l'Océanie, ce sont les changements
climatiques mondiaux. Dans la plupart des régions du monde, les changements
climatiques n'ont eu, Ã ce jour, que peu d'impact direct sur le
populations humaines. En Océanie, au contraire, les effets de l'augmentation
de la température globale a déjà des conséquences : augmentation des
maladies infectieuses, liées à des températures plus élevées, marées
hautes record nécessitant le déplacement permanent de populations. Une
montée globale du niveau des océans qui menace de submersion les îles
basses aux écosystèmes et aux économies fragiles.
Au large de l'Australie,
la Grande Barrière de Corail (le plus grand système de récifs
coralliens au monde) déjà impactée par la surpêche et le ruissellement
de la pollution est également affectée par le changement climatique global.
On y a observé déjà plusieurs épisodes massifs de blanchissement des
coraux en raison ici encore de l'augmentation des températures des océans.
(Ce phénomène, également attesté dans d'autres récifs coralliens,
se produit quand les eaux deviennent trop chaudes, les coraux subissent
alors un stress et expulsent les organismes colorés ressemblant à des
algues qui y vivent).
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Un
poisson de la Grande barrière de corail, au large de l'Australie.
Source : The World Factbook.
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