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La
Grèce antique .
La civilisation
minoenne (vers 2000-1450 av. JC), centrée sur l'île de Crète, est l'une
des premières grandes civilisations européennes. Les Minoens sont bâti
de grands palais, notamment celui de Cnossos,
et possédaient une écriture (le linéaire A). Ils étaient des marins
et commerçants habiles et leur culture a influencé largement la mer
Égée et au-delà . Leur art et leur architecture montrent des influences
Ă©gyptiennes et du Proche-Orient.
Vers 1600 av. JC,
la Grèce continentale voit l'émergence de la civilisation mycénienne,
caractérisée par des palais fortifiés comme Mycènes,
Pylos
et Tirynthe. Les Mycéniens utilisaient
une écriture appelée linéaire B. Les Mycéniens sont célèbres pour
leur rôle dans les récits homériques de la guerre
de Troie. Leur civilisation s'effondre vers 1100 av. JC, probablement
à cause de conflits internes et d'invasions. Après l'effondrement mycénien,
la Grèce entre dans une période
obscure caractérisée par une diminution de la population et de la culture
matérielle. Cette période voit néanmoins la formation des premières
cités-États (polis).
Lors de la période
archaĂŻque (vers 800-480 av. JC), on assiste Ă une renaissance culturelle
avec l'apparition de l'alphabet grec, de la poésie homérique, et avec
la formation de cités-États comme Athènes
et Sparte. Les Grecs fondent des colonies
à travers la Méditerranée et la mer Noire et diffusent leur culture
et leur commerce. Les réformes de figures comme Dracon
et Solon à Athènes posent les bases de la démocratie
athénienne.
On parle de période
classique pour désigner l'histoire de la Grèce entre 480 et323 av. JC.
Les cités-États grecques doivent unir leurs forces pour repousser les
invasions perses au début du Ve siècle
av. JC. Elles remportent des victoires cruciales Ă Marathon,
Salamine
et Platées.
Périclès
mène Athènes dans son âge d'or. C'est le temps de grandes réalisations
culturelles et intellectuelles, parmi lesquelle les travaux de philosophes
comme Socrate,
Platon
et Aristote. La guerre du Péloponnèse (431-404
av. JC) oppose Athènes et Sparte, conduisant à la défaite d'Athènes
et à l'instabilité politique dans toute la Grèce.
Alexandre
de Macédoine conquiert un vaste empire allant de la Grèce à l'Inde,
diffusant la culture grecque à travers l'Asie. Après la mort d'Alexandre,
son empire se fragmente en plusieurs royaumes, tels que le royaume de Ptolémée
en Égypte et le royaume séleucide en Asie. C'est la période
hellénistique (323-31 av. JC) , qui connaît une expansion des arts,
des sciences et de la philosophie grecques, avec des centres intellectuels
comme Alexandrie.
En 146 av. JC, la
Grèce devient une province romaine après
la destruction de Corinthe. La culture grecque
exerce une forte influence sur Rome, particulièrement dans les domaines
de l'art, de la littérature et de la philosophie. La période romaine
en Grèce est marquée par la relative paix et la prospérité. Au IVe
siècle, le christianisme commence à se répandre, et en 395 ap. JC, l'Empire
romain se divise, avec la Grèce intégrée à l'Empire romain d'Orient,
ou Empire byzantin.
La Grèce au Moyen
Ă‚ge .
Le nouvel empire
fut sans cesse désolé par les invasions des barbares : après les Wisigoths,
les Vandales (466), les Ostrogoths
(475), les Bulgares (500), l'envahirent
à leur tour. Vinrent ensuite les Slaves (540), qui, pendant deux siècles,
parcoururent toutes les parties de la Grèce et finirent par s'y établir,
d'abord en Macédoine
sous Justinien II (687), puis dans le Péloponnèse
au pied du mont Taygète (746).
La Grèce repoussa
aux IXe et Xe
siècles les invasions des Arabes, et aux Xe
et XIe celles des Bulgares .
Mais elle ne put résister à celles des Normands de la Sicile aux XIe
et XIIe siècles : en 1080, Robert Guiscard
conduisit en Grèce la première expédition normande et soumit l'Epire
ainsi qu'une partie de la Thessalie
et en 1146, le roi normand de Sicile, Roger, ravagea l'Étolie
et l'Acarnanie ,
pénétra dans le golfe de Corinthe, prit Corinthe,
Thèbes ,
et emmena une foule de BĂ©otiens
captifs. Après la prise de Constantinople
par les Latins, en 1204, la Grèce, conquise par les croisés ,
fut partagée en plusieurs fiefs relevant du royaume de Thessalonique,
fondé par Boniface, marquis de Montferrat, et de l'empire latin de Constantinople .
Les principaux parmi ces fiefs furent : le despotat d'Epire, le duché
d'Athènes
et les principautés d'Achaïe
et de Morée. Les Vénitiens s'emparèrent en même temps de diverses places
du littoral et d'une partie des îles de l'Archipel.
L'empire grec ,
rétabli à Constantinople en 1261,
replaça sous son sceptre la majeure partie de la Grèce, de la fin du
XIIIe au milieu du XIVe
siècle. Les Turcs ,
devenus maîtres de Constantinople en 1453, prirent Athènes
en 1456, et rangèrent sous leur domination, dans le cours du XVe
siècle, la Grèce entière, à l'exception de quelques forteresses
possédées par les Vénitiens, qui furent forcés de les leur abandonner
en 1573.
Le royaume de
Grèce.
Une insurrection
des Monténégrins
fut, en 1766, le prélude des efforts de la Grèce pour s'affranchir du
joug ottoman .
Un soulèvement des Maïnotes de la Morée, fomenté en 1769 et soutenu
par la Russie ,
n'eut d'autre résultat que l'insertion dans le traité de Kutchuk-Kaïnardji,
en 1774, de quelques vaines stipulations en faveur des Grecs. Les Souliotes,
qui avaient contraint Ali, pacha de Janina, de reconnaître leur indépendance,
succombèrent en 1803 dans une guerre contre ce pacha, après douze ans
de combats héroïques. En 1821 éclata enfin un soulèvement général
dans lequel se signalèrent particulièrement Démétrius Ypsilanti, Capo
d'Istria, Colocotronis, Mauromichalis, Nikitas,Canaris, Miaoulis,
Botzaris,
Colettis, Metaxa et Maurocordato.
L'intervention de
la France ,
de l'Angleterre
et de la Russie ,
dont les flottes réunies détruisirent la flotte turque à Navarin ,
en 1827, et l'occupation de la Morée par un corps d'armée français,
en 1828, forcèrent la Turquie d'admettre l'indépendance de la Grèce,
qui fut proclamée en 1830. La couronne du nouveau royaume fut offerte
au prince LĂ©opold de Saxe-Cobourg, devenu ensuite roi de Belgique ,
qui la refusa. Elle fut acceptée en 1832 par Othon;
deuxième fils du roi de Bavière ,
qui n'atteignit sa majorité qu'en 1835. Un mécontentement général obligea
le roi de remplacer, en 1837, par un ministère national l'administration
toute composée de Bavarois qui avait jusque-là gouverné le pays. Une
révolution militaire, ourdie par le parti russe dans le but secret d'expulser
le roi Othon, éclata dans la nuit du 15 septembre 1843, et eut pour résultat
d'établir en Grèce une constitution modelée sur la Charte française.
Cette constitution fut promulguée en 1814.
Pendant la guerre
entreprise par la France
et l'Angleterre
pour empĂŞcher la Russie
d'envahir l'empire ottoman
( La Question d'Orient ),
le gouvernement grec favorisa un mouvement insurrectionnel qui manifesta
sa sympathie pour la Russie par la violation du territoire turc. Mais l'occupation
du Pirée par les Anglo-Français, de 1854 à 1857, imposa à la Grèce
une neutralité complète.
Les idées révolutionnaires
se sont aussi introduites en Grèce à partir du milieu du XIXe
siècle. Une insurrection militaire éclata à Nauplie
en 1862, et ne fut pas réprimée sans difficulté par le gouvernement.
Le royaume de Grèce avait été jusqu'en 1862 une monarchie héréditaire
et constitutionnelle, avec un sénat et une chambre des députés. Mais
la conspiration militaire de Nauplie avait révélé le danger de la situation
du roi Othon et la faiblesse de son gouvernement.
Sa chute, ourdie à l'intérieur, a été accélérée par les intrigues
étrangères.
C'était une idée
dominante chez les Grecs que le territoire de leur royaume, qui avait été
renfermĂ© par la diplomatie, lorsqu'elle l'a crĂ©Ă©, dans des limites Ă
la vérité trop étroites, n'était que le foyer d'une nationalité qui
devait s'étendre partout où la langue grecque était prépondérante.
Mais il n'Ă©tait pas au pouvoir du roi
Othon
de satisfaire les aspirations des Grecs, et c'est injustement qu'ils lui
imputaient de ne pas vouloir leur agrandissement. Le reproche qu'ils lui
faisaient de ne pas pratiquer complètement le gouvernement représentatif
n'Ă©tait peut-ĂŞtre pas sans quelque fondement; mais ils avaient d'ailleurs
en lui un souverain qui aspirait Ă une bonne administration du pays.
Pendant une absence
du roi et de la reine, une révolution éclata à Athènes
en octobre 1862, et la majeure partie du royaume prit part Ă ce mouvement
insurrectionnel. Un gouvernement provisoire fut institué, et la déchéance
du roi Othon et de sa dynastie fut proclamée
au nom de l'armée et du peuple. Ce fut donc encore une révolte en partie
militaire. Le roi et la reine prirent la route de Venise
sur un bâtiment anglais. Le gouvernement provisoire, présidé par Boulgaris,
devenu par ambition l'instrument des vues de l'Angleterre ,
décréta que la monarchie constitutionnelle serait conservée, que l'élection
d'un nouveau roi serait remise au suffrage universel, et qu'une Assemblée
nationale serait Ă©lue par la mĂŞme voie. Des trois partis existants en
Grèce, le parti français, le parti russe et le parti anglais, ce dernier
avait été jusqu'alors incomparablement le plus faible; mais la politique
anglaise, toujours attentive à accroître son influence en Orient, sut
persuader les Grecs que c'était leur intérêt d'élire pour roi le prince
Alfred, fils cadet de la reine de la Grande-Bretagne
(Victoria), et le gouvernement britannique promit
de laisser les îles Ioniennes libres de se réunir au royaume de Grèce.
Présentée à ce point de vue, la candidature du prince Alfred eut le
succès qui lui avait été préparé. Mais le discours d'ouverture du
parlement anglais déclara, en février 1867, que les engagements diplomatiques
de la Grande-Bretagne ne lui permettaient pas d'acquiescer au voeu de la
nation grecque.
Le prince Ferdinand
de Saxe-Cobourg-Gotha-Kohary, père du roi du Portugal
dom Pedro V, et le duc Ernest de Saxe-Cobourg-Gotha ont successivement
refusé la candidature au trône de Grèce. L'assemblée nationale, qui
s'était constituée après avoir été élue, décida, en 1863, que le
pouvoir resterait entre les mains du gouvernement provisoire. Mais le parti
dit des Montagnards, parce que les montagnards de l'Acarnanie
et de l'Etolie en formaient le principal noyau, fit prévaloir dans l'assemblée
nationale la résolution de former un nouveau gouvernement provisoire,
présidé par Valvis, avocat de Missolonghi, qui avait été ministre des
finances sous le roi Othon. Sous l'influence
de la diplomatie européenne, l'assemblée nationale proclama roi des Grecs,
le 30 mars 1863, sous le nom de Georges Ier,
le second fils du prince Christian de Danemark ,
de la maison de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Glucksbourg, Ă la double
condition de prĂŞter serment Ă la constitution et d'Ă©lever, son successeur
dans la profession de la religion grecque orthodoxe.
-
Georges
Ier, roi de Grèce.
Sous les règnes
de Georges Ier (1863-1913), et de son fils
Constantin (1913), la Grèce réalisa la plus grande partie de son programme
d'expansion nationale : annexion de la Thessalie
(1881); érection de la Crète
en principauté sous le gouvernement du prince Georges de Grèce, deuxième
fils du roi (1898); acquisition, Ă la faveur des guerres balkaniques,
de Salonique, de la vallée inférieure du Vardar, du littoral de la mer
Égée, jusqu'à Kavala inclus, et de la majeure partie des îles de la
mer Égée. Par contre, la constitution et la délimitation, par les puissances,
de la principauté d'Albanie
lui enleva la plus grande partie de l'Épire, que ses troupes ont dû évacuer
en mars 1914, et ses ambitions se heurtèrent à celles de l'Italie .
La vie politique paraissait ardente; en réalité, il y avait moins des
partis que des coteries de chefs politiques, s'appuyant sur une clientèle
régionale : Tricoupis, Delyannis, Zaïmis, Theotokis, etc. Les succès
des armées helléniques, en 1913, donnèrent au roi Constantin un prestige
considérable et une assez grande autorité sur l'armée.
La révolution libérale
qui avait eu lieu en 1909 et avait conduit, en 1911, Ă la promulgation
d'une nouvelle constitution garantissant les libertés publiques, avait
porté à la tête du gouvernement Eleuthérios Venizélos, qui parvint,
au moment du déclenchement de la Grande Guerre, à conserver à la Grèce
sa neutralité. Cependant, Constantin, marié en 1889 à la princesse Sophie,
soeur de l'empereur Guillaume II, et partisan de l'accord avec l'Allemagne ,
eut, dès 1914, une politique visiblement hostile à celle des alliés.
En 1915, il remplaça Venizélos par Gounaris, pro-allemand, mais ne parvint
pas à l'imposer. En 1917, Vénizélos revint aux affaires et força le
roi à quitter le pays, laissant le trône à son fils Alexandre. La Grèce
put se ranger alors du côté des Alliés. Bien que tardif, ce ralliement
permit au pays de bénéficier, à la suite des Traités de Sèvre et de
Lausanne ,
du nouveau dessin des frontières européennes décidé par les vainqueurs
Ă la fin de la Guerre.
L'entre deux guerres.
Par le traité de
Sèvres (août 1920), la Grèce obtint de la Turquie plusieurs îles :
Imbros ,
Tenedos, Lemnos, Samothrace ,
Mytilène ,
Chio ,
Samos ,
Nikaria; la rive européenne des Dardanelles
devenait grecque et, de la mer Noire à la Strouma, le territoire hellénique
englobait Andrinople
et la vallée inférieure de la Maritza. A Lausanne (juillet 1923), la
Thrace orientale fut rétrocédée à la Turquie, ainsi que les îles
d'Imbros et de Tenedos, qui furent cependant dotées d'une organisation
administrative spéciale, composée d'éléments locaux et « donnant toute
garantie à la population indigène non musulmane-». On confirma
l'attribution à la Grèce des îles de Samothrace, Lemnos, Mytilène,
Chio, Samos, et Nikari, mais les quatre dernières, voisines de la côte
asiatique, durent être démilitarisées. L'Assemblée nationale de Chypre ,
demanda vainement Ă l'Angleterre
(qui avait annéxé l'île au début du conflit) d'autoriser le rattachement
de l'île à la Grèce. Le
Dodécanèse
resta Ă l'Italie .
En 1922, le roi Georges
II avait succédé à Alexandre. Il dut cependant quitter le pays l'année
suivante, et, le 25 mars 1924, la république fut proclamée en Grèce.
Une nouvelle constitution fut adoptée en 1927. Mais en mars 1933, un coup
d'État mené par le général Plastiras la renversa. En novembre 1935,
la monarchie fut restaurée. Georges II nomma en août 1936 comme premier
ministre Ioannis Metaxas, un général, qui abolit aussitôt la constitution
et instaura une dictature. Bien que ce régime soit de caractère fasciste,
la Grèce se rangea en 1940 aux côtés de l'Angleterre .
En octobre, les troupes italiennes
qui venaient de s'emparer de l'Albanie ,
lancèrent une attaque contre la Grèce, qui fut repoussée. Le pays ne
put cependant pas refouler l'invasion de l'armée allemande, le 6 avril
1941. Le roi s'enfuit en Égypte ,
tandis que sur le territoire grec les communistes et leurs alliés de gauche
(mouvements de libération EAM, ELAS) et les royalistes (EKKA, EDES) commençaient,
chacun de leur côté, à organiser une résistance à l'occupation. Athènes
et le Pirée furent libérés en octobre 1944 grâce à leur action, puis
tout le reste du pays, cette fois avec l'aide des Britanniques, qui installèrent
Georgios Papandreou au poste de premier ministre. Une nomination qui attisa
la protestation des communistes et déclencha une guerre civile, et conduisit
Churchill a réunir les différents protagonistes de la crise en février
1945 pour signer, Ă Varkiza, des accords qui ne permirent qu'un apaisement
temporaire (l'insurrection communiste allait durer près de cinq ans).
En septembre 1945, le roi revint en Grèce après un plébiscite. En 1946,
les élections donnèrent la majorité au parti royaliste et la monarchie
fut restaurée.
La Grèce depuis
1945.
Le tutorat britannique
sur le pays céda en 1947 la place à celui des États-Unis
(plan Marshall); la même année le traité
de Paris donna à la Grèce le Dodécanèse. En 1951, la Grèce adhéra
Ă l'Otan; Ă cette Ă©poque le pays, qui semblait s'installer dans une
certaine prospérité économique, commença aussi à consolider apparemment
sa démocratie dans le cadre d'une monarchie parlementaire. La tension
entre le nouveau roi, Constantin II, qui avait accédé au trône en 1964,
et le libéral Giorgios Papandreou relança une période de remous qui
se termina le 21 avril 1967, avec un coup d'État militaire organisé par
un groupe de colonels, qui nommèrent l'un d'eux Giorgios Papadopoulos,
à la tête du gouvernement. Les royalistes tentèrent un coup de force
en octobre, le 13 décembre, mais leur échec conduisit le roi à s'exiler.
Le régime des colonels fut hautement répressif et brutal. En 1973, il
abolit la monarchie et Papadopoulos s'érigea en nouveau président de
la république, avant d'être presque aussitôt renversé par le général
Demetrios Ioannidis, chef de la police militaire. Celui-ci assouplit quelque
peu la dictature et dut renoncer complètement au pouvoir en 1974. On rappela
d'exil Constantin Caramanlis, qui avait été premier ministre avant le
coup d'État militaire, mais le retour de la monarchie fut rejeté par
un référendum.
-
Un
Evzone
(membre de la garde présidentielle),
Ă la tombe du soldat inconnu,
place
Syntagma, à Athènes. Source : The World Factbook.
En 1975, une nouvelle
constitution fit de la Grèce une république parlementaire, mais dotant
le président de pouvoirs étendus. Caramanlis en fut élu président en
1980. L'année suivante, le pays entra dans la CEE (Communauté économique
européenne), tandis que le fils de Giorgios Papandreou, Andreas Papandreou
(1919-1996), le chef du parti socialiste (Pasok), était porté par des
élections législatives à la tête du gouvernement. En 1986, les pouvoirs
présidentiels furent réduits au profit du parlement. La victoire, en
1990 de parti de centre-droit de la Nouvelle démocratie, dirigé par Constantin
Mitsotakis a inauguré une période d'alternances politiques. Le Pasok
a de nouveau gagné les élections en 1993, et la Nouvelle démocratie
en 2004. Pendant toute cette période, la Grèce a confirmé son ancrage
au sein de l'Europe : janvier 2002, adoption de l'euro (après une falsification
du déficit budgétaire qui sera révélé deux ans plus tard); avril 2005,
ratification du traité de constitution européenne. A la fin des années
1990 et au début des années 2000, la Grèce a aussi entrepris de normaliser
ses relations avec ses voisins, notamment avec la Turquie, objet de vieux
et récurrents antagonismes, et avec la Macédoine, devenue indépendante
de la Yougoslavie en 1991, et que la Grèce soupçonnait de vouloir revendiquer
sa propre province de Macédoine.
La Grèce est devenue
le douzième membre de l'Union économique et monétaire européenne (Zone
euro) en 2001. La crise financière mondiale de 2007-2008 a mis en lumière
d'importantes faiblesses structurelles de l'Ă©conomie et a conduit
la Grèce dans une crise de la dette souveraine. Le déficit s'est révélé
beaucoup plus élevé que ce qui avait été signalé précédemment. Il
s'en est suivi une perte de confiance des investisseurs et la baisse de
la note de crédit de la Grèce par les agences de notation, début 2010,
a entraîné une hausse des coûts d'emprunt​. Pour éviter un défaut
de paiement, la Grèce a reçu trois plans de sauvetage majeurs de la part
de l'Union européenne (UE). Cette dernière
et le Fonds monétaire international (FMI) ont fournit une aide de plus
de 260 milliards d'euros entre 2010 et 2015. En échange, la Grèce a mis
en oeuvre des mesures d'austérité rigoureuses, notamment des hausses
d'impôts, des réductions de retraites et des réductions de salaires
dans le secteur public. Ces mesures ont conduit Ă d'importants troubles
publics, protestations et grèves.
Les partis traditionnels
comme le PASOK et la Nouvelle DĂ©mocratie ont vu leur
le soutien
s'éroder, tandis que de nouvelles forces politiques ont émergé. Le parti
de gauche Syriza, dirigé par Alexis Tsipras est arrivé au pouvoir en
janvier 2015 avec un programme anti-austérité. Cependant, face l'immense
pression des créanciers internationaux, Syriza a fini par accepter davantage
des mesures d'austérité pour garantir un troisième plan de sauvetage​​.
La crise a également eu de graves conséquences sociales, notamment des
taux de chômage élevés, en particulier parmi les jeunes, pauvreté accrue
et émigration des diplômés à la recherche d'opportunités à l'étranger.
La Grèce a officiellement
quitté son programme de sauvetage en août 2018, marquant la fin de la
phase aiguë de la crise de la dette. Depuis lors, le pays a progressivement
progressé sur le plan économique. On a assisté à une amélioration
de la croissance du PIB et une réduction du chômage. Cependant, le rapport
dette/PIB reste élevé et les défis économiques persistent​​.
Le parti conservateur
Nouvelle Démocratie, dirigé par Kyriakos Mitsotakis, a remporté les
élections générales en 2019. Il a promis de stimuler la croissance économique
grâce à des réductions d'impôts, à des incitations à l'investissement
et à des réformes structurelles. Le gouvernement a dû également gérer
la pandémie de covid-19, qui a posé de nouveaux
problèmes économiques et de santé publique à partir de 2020. endant
cette période, la Grèce a été confrontée, par ailleurs à des tensions
régionales, notamment avec la Turquie,
sur des questions telles que les frontières maritimes et la migration. |
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