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Mayotte |
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![]() 12 50 S, 45 10 E ![]() |
Mayotte
est un petit groupe d'îles de l'Afrique![]() ![]() ![]() Vue du large, Maoré
est très accidentée; une chaîne de montagnes
d'origine
volcanique la traverse dans toute sa
longueur (points culminants : monts Mavlegani (ou Benara), 660 m; pic Ouchongi,
642 m; mont Msapéri, 560 m; mont Koualey, 446 m); cette chaîne offre
plusieurs plateaux avec d'excellents pâturages;
les flancs des montagnes sont couverts de
forĂŞts,
mais leur sommet est dénudé. Sur la ceinture des récifs qui entoure
l'île principale sont les petites îles d'Andréma, Bouzi, Ajaugua,
Zambourou, etc.
![]() Carte de Mayotte. Source : The World Factbook. (Cliquer sur l'image pour afficher une carte plus détaillée). Géographie physique
de Mayotte.
La géomorphologie de l'île est caractérisée par une série de collines volcaniques, de plateaux entaillés par des vallées profondes et de bas-fonds marécageux, notamment dans les zones littorales. Le littoral de Mayotte est particulièrement remarquable : il est ceinturé par l'un des plus grands lagons fermés au monde (plus de 1100 km²), protégé par une barrière de corail presque continue, longue d'environ 160 kilomètres. Ce lagon, d'une profondeur moyenne de 20 à 50 mètres, recèle une biodiversité exceptionnelle et joue un rôle essentiel dans la régulation écologique de l'île. Sur le plan hydrologique, Mayotte dispose d'un réseau de ravines et de rivières souvent temporaires, qui prennent naissance dans les hauteurs et descendent vers la mer en de courts trajets rapides. Ces cours d'eau sont sensibles aux précipitations, et leur débit varie fortement entre la saison des pluies et la saison sèche. Il existe peu de nappes phréatiques profondes, et la ressource en eau douce est fragile et soumise à des pressions anthropiques croissantes. Le climat de Mayotte est tropical humide de type maritime, influencé par la mousson. Il se décompose en deux saisons principales : une saison chaude et humide de novembre à avril, dominée par les alizés du nord-ouest, et une saison plus sèche et plus fraîche de mai à octobre, sous l'effet des alizés du sud-est. La température moyenne est de 25 °C; elle varie de 20 à 31°. Les précipitations annuelles varient entre 1000 mm sur le littoral sud et jusqu'à 2000 mm sur les hauteurs du nord et du centre. Cette répartition inégale des pluies est liée à l'altitude et à l'exposition des versants. Enfin, l'instabilité géologique de l'île a été récemment mise en lumière par des événements sismiques inhabituels, associés à une activité volcanique sous-marine au large de la côte est (volcan découvert en 2018 à 3500 mètres de profondeur). Ce phénomène rappelle la jeunesse géologique de l'archipel et sa position dans une zone de fracture tectonique entre les plaques africaine et malgache. Biogéographie
de Mayotte.
La flore terrestre de Mayotte se compose d'un mélange d'espèces indigènes, endémiques et introduites. À l'origine, l'île était recouverte de forêts tropicales humides, aujourd'hui largement dégradées par les activités humaines (agriculture, urbanisation). Il subsiste cependant des reliques de forêts primaires dans les zones les plus escarpées et difficilement accessibles, notamment sur les hauteurs du mont Bénara, du mont Combani et du mont Choungui. Ces forêts abritent des essences indigènes telles que Terminalia bentzoë, Diospyros revaughanii ou Tambourissa spp., mais aussi de nombreuses espèces endémiques de la région du sud-ouest de l'océan Indien. Dans les zones de savane secondaire ou de forêts dégradées, on observe une prédominance d'espèces introduites, comme Albizia lebbeck, Leucaena leucocephala ou le manguier, qui modifient profondément les équilibres écologiques locaux. La faune terrestre de Mayotte est plus pauvre que celle des grands continents mais possède plusieurs espèces remarquables. Parmi les mammifères, on note la présence du makiké (Eulemur fulvus mayottensis), un lémurien endémique de l'île, aujourd'hui menacé par la fragmentation de son habitat. Les chauves-souris, notamment Pteropus seychellensis comorensis (la roussette de Mayotte), jouent un rôle écologique fondamental dans la dispersion des graines. La faune aviaire est représentée par près de 140 espèces, dont plusieurs sont endémiques des Comores ou de Mayotte, comme le souimanga de Mayotte (Cinnyris coquerellii) et le drongo de Mayotte (Dicrurus waldenii). Les reptiles, bien que moins nombreux, comptent quelques espèces endémiques, notamment certains geckos (Phelsuma nigristriata) et caméléons. Les amphibiens sont rares, avec peu d'espèces indigènes. Les milieux littoraux et marins constituent les écosystèmes les plus riches de Mayotte. Le lagon de Mayotte, l'un des plus grands et plus profonds lagons fermés au monde, est un véritable sanctuaire de biodiversité marine. On y recense plus de 760 espèces de poissons, 250 espèces de coraux, 3 espèces de tortues marines (dont la tortue verte et la tortue imbriquée), ainsi que des dugongs, espèces vulnérables. Les récifs coralliens sont particulièrement importants, car ils offrent des habitats variés et protègent le littoral contre l'érosion. Les herbiers marins et les mangroves jouent également un rôle écologique majeur : les premiers sont des zones de nourrissage pour les tortues et les dugongs, tandis que les secondes constituent des nurseries pour les poissons et des barrières naturelles contre les tempêtes. La biogéographie de Mayotte est néanmoins confrontée à de nombreuses pressions. L'urbanisation rapide, la pollution des eaux, la surpêche, l'introduction d'espèces invasives (comme la mangouste ou certaines plantes exotiques) et le changement climatique affectent gravement les écosystèmes terrestres et marins. Lié à l'élévation de la température des eaux, le blanchissement des coraux est en nette augmentation. Les incendies volontaires, pratiqués dans le cadre du défrichement agricole, aggravent la destruction des habitats naturels. Plusieurs aires protégées
ont été mises en place pour tenter de conserver cette richesse biogéographique.
Le Parc naturel marin de Mayotte, créé en 2010, couvre l'ensemble de
la zone économique exclusive (100 000 km²) et vise à protéger les récifs,
les herbiers et les espèces marines emblématiques. D'autres projets de
conservation concernent les forĂŞts relictuelles de haute altitude et les
mangroves côtières. Malgré cela, la préservation de la biodiversité
de Mayotte reste un défi majeur, qui nécessite des efforts coordonnés
en matière de sensibilisation, d'éducation environnementale et de contrôle
du développement urbain.
![]() Carte de Mayotte.
Géographie humaine
de Mayotte.
La population de Mayotte est très jeune, avec un âge médian inférieur à 20 ans, ce qui pose des défis considérables en matière d'éducation, d'emploi et d'infrastructures. Cette jeunesse alimente une urbanisation rapide, surtout autour de Mamoudzou, la capitale, qui concentre plus d'un quart de la population de l'île. Mamoudzou constitue le centre administratif, économique et commercial principal, avec une urbanisation tentaculaire qui s'étend vers les communes voisines comme Dembeni ou Koungou. La croissance de ces pôles urbains se fait souvent sans planification adéquate, avec des réseaux de voirie, d'assainissement et d'eau potable insuffisants. Les zones rurales restent encore très présentes, notamment dans le sud de Grande-Terre ou à l'intérieur des terres. On y trouve une organisation traditionnelle fondée sur des villages dispersés, une agriculture vivrière encore pratiquée (bananes, manioc, patates douces, riz) et une société marquée par l'autorité coutumière, le rôle des cadis et une forte cohésion communautaire. Néanmoins, l'exode rural et l'attractivité de Mamoudzou contribuent à déséquilibrer cette géographie traditionnelle. L'habitat est très hétérogène : on trouve à la fois des logements modernes dans certains quartiers urbanisés, mais aussi une part importante d'habitats précaires faits de tôles et de matériaux de récupération. Beaucoup ont été détruits par la tempête Chido, fin 2024. L'insuffisance de logements sociaux adaptés à la croissance démographique aggrave les problèmes de surpeuplement et d'insalubrité, ce qui pose des défis sanitaires, sécuritaires et environnementaux. Du point de vue socio-économique, Mayotte reste l'un des départements les plus pauvres de France. Le PIB par habitant est très inférieur à la moyenne nationale, et le taux de chômage est élevé, en particulier chez les jeunes. Les infrastructures de santé, de transport et d'éducation sont en constante expansion, mais encore largement insuffisantes. De nombreuses familles vivent en dessous du seuil de pauvreté, et l'accès aux services publics est souvent difficile dans les zones isolées ou surpeuplées. La société mahoraise est multiculturelle. On y parle principalement le shimaoré (langue bantu proche du comorien) et le kibushi (dialecte malgache), en plus du français, langue officielle. L'islam sunnite, de rite chaféite, domine les pratiques religieuses, mais les traditions locales, les rites initiatiques, et la justice coutumière ont encore une place importante dans la vie sociale. Cette dimension culturelle influence fortement la géographie humaine : les fêtes religieuses, la hiérarchie sociale traditionnelle et le rôle des chefs de village structurent l'espace localement. Enfin, la géographie humaine de Mayotte est marquée par une forte tension entre intégration dans la République française et réalités insulaires. L'accès aux droits, à l'éducation et à l'emploi se heurte aux spécificités locales, tandis que l'insularité et l'éloignement de la métropole renforcent un sentiment d'inégalité territoriale. Les dynamiques de développement y sont donc paradoxales : aspiration à la modernité et attachement aux traditions, urbanisation accélérée et persistances rurales, pression démographique et lenteur de la mise à niveau des infrastructures. Quelques-unes des principales localités de Mayotte
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