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Flore, végétation

Le terme de végétation désigne à propement parler le développement progressif des végétaux. On l'utilise aussi pour désigner l'ensemble des végétaux qui poussent dans une région donnée. C'est aussi en un sens proche que s'emploie le terme de Flore, du nom des Flora, la déesse des fleurs, et plus spécialement pour désigner  la population végétale d'une contrée ou d'une époque géologique, mais dans le cas où l'on se préoccupe de définir en plus la distribution par espèces, genres, etc. des végétaux présents.  On définit à partir d'une telle distribution des zones de végétation, dont l'étude est l'objet de la géographie botanique :
II est des espèces végétales, dites endémiques, qui se rencontrent seulement dans des localités restreintes, tandis que d'autres peuvent être regardées comme cosmopolites ou sporadiques, c'est-à-dire habitantes de contrées diverses.

Les botanistes ont nommé aire d'une espèce l'étendue de pays où on la rencontre croissant spontanément. Ils nomment plantes sociales celles que l'on rencontre non pas isolées, mais réunies en grand nombre sur un même point, comme si elles y formaient troupeau. Telles sont les bruyères, les ajoncs, les roseaux, etc. 

Certaines régions sont caractérisées par la présence de genres ou même de familles qui y abondent spécialement. Ainsi on peut dire qu'il existe une végétation intertropicale, car dans cette zone du globe que limitent les deux tropiques, se rencontrent la plupart des espèces de la famille des palmiers, les pandanées, les dragonniers, les scitaminées, les bananiers, les fougères arborescentes.

Plus de trente familles pourraient prendre le titre d'intertropicales, tant leurs espèces sont propres à la zone qui nous occupe; telles sont : les aroidées, les dioscoréacées, les pipéracées, les laurinées, les myristicées, les anonacées, les bombacées, les sterculiacées, les byttnériacées, les ternstroemiacées, les guttifères, les marcgraviacées, les méliacées, les anacardiacées, les mélastomacées, les myrtacées, les cactées, les myrsinées, les sapotées, les ébénacées, les jasminées, les verbénacées, les acanthacées, les gessnériacées, etc. 

D'autres familles, comme les euphorbiacées, les convolvulacées, les graminées, les orchidées, les rubiacées, les mimosées, sans y être exclusivement cantonnées, y sont représentées par un plus grand nombre d'espèces que partout ailleurs, ou par des genres à formes toutes spéciales. Enfin cette zone intertropicale n'est pas absolument une, et l'étude de la population végétale qu'elle nourrit en ses diverses parties permet d'y distinguer une zone équatoriale (15° de latitude Nord à 15° de latitude Sud) et deux zones tropicales placées au nord et au sud de celle-ci. Ce sont ces plantes diverses qui, groupées diversement selon le climat local, forment ces paysages d'un aspect tout particulier, que l'on nomme les forets vierges des Guyanes et du bassin de l'Amazone, les catingas, les campos du Brésil, les llanos de l'Orénoque, les pampas du Paraguay.

Dans chacune des zones tempérées, comprises dans chaque hémisphère entre le tropique et le cercle polaire (Nord et Sud), le règne végétal offre une telle diversité de distribution, qu'il faut dès l'abord y considérer quatre zones secondaires-

1° zone juxtatropicale (du tropique à 34° ou 36° de latitude); 

2° la zone tempérée chaude (de 36° à 46° de latitude); 

3° la zone tempérée froide (de 46° à 61° ou 62°); 

4° la zone sub-arctique (de 62° au cercle polaire). 

La zone juxtatropicale voit encore croître beaucoup d'espèces des groupes tropicaux qui viennent d'être indiqués; les myrtacées, les mélastomacées, les laurinées, les dioscoréacées, les protéacées, les magnoliacées, y sont particulièrement nombreuses. A ces végétaux se mêlent heureusement des plantes de régions plus tempérées. 

Quelques espèces intertropicales se voient encore çà et là dans la zone tempérée chaude; mais de nouvelles familles, de nouveaux genres la caractérisent par leur développement. On peut citer les caryophyllées, les Labiées, les Cistinées, les Brassicacées, les genres cyprès, pins, les chênes verts, les liéges, les platanes, les oliviers. La zone tempérée froide est la patrie préférée des sapins, mélèzes, chênes, coudriers, hêtres, bouleaux, saules, aunes, châtaigniers, noyers; les Brassicacées, les Ombellifères, les Malvacées, les Rosacées, les Renonculacées, les Légumineuses, les Composées, les Cypéracées, des Graminées, abondent dans les campagnes. Puis en approchant des latitudes 56°, 58°, 60°, peu à peu les espèces végétales de ces groupes diminuent de nombre; le hêtre disparaît à 60°; le chêne à 61°; le sapin, le pin commun à 68° et 70°. L'aune vert, le bouleau commun vont un peu plus loin. La région sub-arctique se distingue par sa végétation peu élevée, ses saxifragées, ses gentianées.

Quant à la zone polaire ou glaciale, elle a généralement une flore peu variée. Le bouleau nain se cramponne aux terres glacées; les rhododendrons règnent pour épanouir leurs belles fleurs pendant un été de quelques jours et s'engourdir pendant des mois sous les frimas. Les lichens forment le dernier voile que la nature vivante puisse jeter sur un sol à jamais envahi autour du pale par les neiges et les glaces.

Les flores des montagnes de toutes les contrées présentent en miniature la' succession que l'on rencontre en s'avançant vers le pèle. Ainsi on peut, sur les Alpes et les Pyrénées par exemple, retrouver aux diverses hauteurs la végétation des diverses zones indiquées ci-dessus, jusqu'aux neiges éternelles qui représentent la région circumpolaire. C'est à ce point de vue que les voyages botaniques du pied des Alpes à leur sommet offrent tant d'intérêt.

En général, le nombre absolu des espèces végétales va en diminuant de l'équateur vers les pôles. D'ailleurs, plus le relief d'une contrée est accidenté, plus la flore locale est riche en espèces. Les genres propres aux régions froides comptent généralement moins d'espèces que les genres propres aux régions chaudes. Le nombre absolu des espèces ligneuses va également en diminuant de l'équateur vers les pôles; les plantes annuelles et bisannuelles sont particulièrement nombreuses dans les zones tempérées. D'après les calculs de A. de Humboldt, dans la zone intertropicale les espèces de végétaux phanérogames sont environ huit fois aussi nombreuses que les cryptogames; dans les zones tempérées elles ne sont plus que deux fois aussi nombreuses; enfin dans la zone glaciale le nombre des cryptogames égale à peu près celui des phanérogames

Les botanistes donnent également le nom de Flore à un catalogue descriptif de la plupart des plantes qui croissent naturellement dans une une contrée particulière; telles sont la Flore française, de Lamarck et de Candolle; la Flore de Laponie, de Linné; la Flore de l'Atlantique, par Desfontaines; la Flore du Piémont, par Allioni, etc.
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